(Huit heures cinquante-neuf minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. L'État est laïque, les écoles ne sont pas des lieux de culte. J'ai dit
ça hier. Le ministre de l'Éducation a répondu, et je cite, dans un texte du Journal
de Québec de Geneviève Lajoie : il «demande aux écoles de ne pas
réserver de locaux de prière à une seule religion et de s'assurer que l'égalité
entre les hommes et les femmes soit respectée.» Ce n'est pas le sens de la
laïcité de l'État. Ce qu'il dit essentiellement, le ministre en charge de ce dossier,
c'est : Permettez à tout le monde d'y aller puis ça va être correct. Prier
à l'école, ça contrevient à l'esprit de la loi n 21, à la laïcité de l'État.
Il y aura une motion aujourd'hui qui va
réaffirmer essentiellement ce que je viens de vous dire, que l'école n'est pas
un lieu de culte, que de prier à l'école, ce n'est pas approprié. Il y a des
lieux pour ça, des églises, des mosquées, des synagogues, des centres
communautaires, chez soi, mais certainement pas à l'école. Et si on accepte ce
qui se passe à Laval, deux écoles, ça devient jurisprudence, et il y aura des
demandes ailleurs.
Je vous annonce ce matin que j'ai reçu l'information
qu'une troisième école est identifiée comme étant un local de prière, c'est la
commission... Centre de services scolaire des Trois-Lacs, une école à
Vaudreuil, Cité-des-Jeunes, qui, nommément, dans un mémo envoyé au personnel,
parle de local de prière. Évidemment, je reçois d'autres informations que je
vous communiquerai au fur et à mesure.
Il y a évidemment le collégial. Là, il y a
des adultes. Alors, là, je le mets moins en valeur, mais le cégep Garneau a un
local comme celui-là, ici, à Québec, le cégep Garneau fait F-X Garneau.
Donc, c'est important que le gouvernement
qui a fait adopter la loi n° 21 puisse la faire
respecter. Évidemment, local de prière, s'il fallait que ce soit Bernard
Drainville qui les autorise, lui qui était le père de la charte des valeurs, ce
serait très particulier. Donc, je lui demande dans les prochaines heures de
prendre position là-dessus, essentiellement. Je sais que vous n'avez pas
beaucoup de temps, donc je m'arrête là pour prendre vos questions.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
qu'on doit fermer l'UPAC, M. Bérubé?
M. Bérubé : Alors, j'ai
écouté les points de presse, je pense qu'on doit considérer de la réintégrer à
la Sûreté du Québec.
M. Laforest (Alain) : Pourquoi?
M. Bérubé : Bien, quand on
regarde les résultats, puis je sais que vous êtes sur l'enjeu du jour, mais
rapidement sur les résultats, c'était d'avoir une force de frappe qui permet d'arrêter
des bandits qui ont fraudé le Québec. À l'époque où on était au gouvernement,
je me souviens, Laval et Montréal, vous vous souvenez, M. Vaillancourt, M. Applebaum,
après, très difficile dans le monde politique, très long aussi, quoique M. Gaudreau
nous dit qu'il y a une procédure fédérale qui pourrait lui permettre d'aller
plus loin. Je pense que sa gestion catastrophique des ressources humaines... et
j'ai tellement fait le tour de ça en 2017, là, je vois votre collègue de
Cogeco, Louis Lacroix, qui était avec moi, à questionner ça sans arrêt, je
pense que si ça fonctionnait, je pense qu'on ne se poserait pas de questions.
Mais là de considérer de réintégrer à la Sûreté du Québec, je pense que c'est
souhaitable.
Journaliste : Est-ce que Jean
Charest mérite... de la part du gouvernement?
M.
Bérubé
: Mon
Dieu! Bon, sachez que les avocats de M. Charest doivent nous écouter ce
matin. Il faut être très prudent. D'abord, la cause, ce n'est pas terminé. Il a
30 jours pour prendre une décision. Il pourrait décider, par exemple, de
poursuivre pour cause abusive, je pense que c'est le terme, c'est-à-dire le
fait d'avoir à enquêter sur lui. Donc, je vais me résumer à dire que le Procureur
général, le ministre de la Justice aura à prendre position, j'imagine, assez
rapidement, dans un délai de 30 jours. Je ne veux pas aller plus loin là-dessus.
Je peux vous parler de l'action du Parti libéral, je peux vous parler d'un
certain nombre d'éléments, mais sur cette cause-là, j'aime mieux ne pas m'intégrer
dans un débat judiciaire. Le citoyen, Jean Charest, a eu gain de cause. On
respecte la cour, mais je ne veux pas aller plus loin.
M. Lecavalier (Charles) : Parlons-en,
dans ce cas-là, du Parti libéral. M. Tanguay, ce matin, disait que la
marque de commerce du Parti libéral a été abîmée par les fuites à l'UPAC.
Est-ce que vous trouvez ça dommage?
M. Bérubé : Je pense que c'était
antérieur à ça, en tout respect. Je veux dire, on a tous connu le Parti
libéral. Moi, de 2007 à 2012, j'étais ici, là. Sur sur les questions d'éthique,
sur les questions sociales, sur les questions de gestion des finances
publiques, la crise étudiante, je veux dire, non, c'est couper court un peu.
Puis je pense que l'essentiel des éléments importants qui touchent le Parti
libéral sur cette question-là sont arrivés après le départ des libéraux. Donc,
je dirais 2012, quand on a remporté l'élection, la commission Charbonneau n'était
pas terminée.
Je veux corriger Gabriel Nadeau-Dubois
tout à l'heure qui dit que c'est très clair dans la commission Charbonneau qu'on
a parlé du financement. Malheureusement, ce n'est pas vrai parce qu'il y a une
dissidence que j'ai toujours trouvé suspecte du co-commissaire, M. Renaud-Lachance,
qui est dissident. Donc, on n'arrive pas à cette conclusion-là. Mais est-ce qu'on
peut penser qu'il y avait une obsession sur le financement avec les ministres à
100 000 $?
Certainement. D'ailleurs, Christine St-Pierre, il y a quelques semaines, a dit,
sur les ondes de Radio-Canada, qu'elle regrettait cette pratique-là et que plus
jamais un ministre ne devrait se retrouver dans une activité de financement. Et
nous souscrivons à cette proposition. Et on va d'ailleurs la faire, cette
proposition, qu'on ne peut pas payer pour avoir accès à un ministre dans une
activité de financement. Je vous l'annonce aujourd'hui.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'à votre avis, ça blanchit M. Charest ou si on n'a juste pas été
capable de démontrer...
M. Bérubé : Eh boy! Ce n'est
pas... La cause est abandonnée, donc il y a des bonnes raisons de l'avoir
abandonnée. Il faut respecter ça. La cause de M. Charest, pour ce qui est
de sa poursuite, qui, d'ailleurs, n'était pas supposée être une poursuite, il
avait évoqué lui-même le prix d'un timbre et des excuses, qui auraient pu se
faire comme pour Guy Ouellette, il a choisi de poursuivre pour 2 millions.
D'abord 1 million, puis un autre million quand la ministre de la Sécurité
publique a brandi un livre à l'Assemblée nationale. Ça monte vite. Il faut
respecter ça. Alors, c'est comme pour Nathalie...
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que ça l'a blanchi de toutes ses allégations de corruption?
M. Bérubé : Il n'est pas
coupable de rien, je suis obligé de dire ça, mais même chose pour Mme Normandeau.
La cour n'a pas de raison de croire... et elle est une citoyenne libre, comme
M. Charest est un citoyen libre.
M. Robitaille (Antoine) : Cette
décision-là concernant M. Charest, qu'est ce que ça change pour le Parti
libéral du Québec?
M.
Bérubé
: Je
n'allais pas dire qu'il y a prescription, le Parti libéral du Québec a ses
propres turpitudes, qui ne sont pas seulement éthiques, qui sont également
quant à sa gestion de l'État. Je veux dire, ils ont été sanctionnés. Ils ont
été battus en 2012, ils ont été battus en 2018, ils ont été battus en 2022. Je
veux dire, si c'est maintenant la bouée de sauvetage de dire que c'est pour ces
raisons là qu'ils vivent les problèmes qu'ils vivent, c'est fort de café.
M. Desrosiers (Sébastien) : Question
sur...
M. Bérubé : Je fais des
réponses courtes parce que je sais que vous regardez vos montres.
M. Desrosiers (Sébastien) : Juste
pour terminer sur ce sujet-là...
M. Bérubé : Je peux en faire
d'autres.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...mais
vous dites que l'UPAC est un corps de police indépendant. Finalement, c'est une
aventure qui n'a pas fonctionné?
M. Bérubé : Bien, c'est là ma
frustration, parce que j'ai tellement vécu ça intensément sur... c'était le projet
de loi n°17, si je ne me trompe pas. On avait des doutes à l'époque avec le
président de la commission, avec feu le député de la Beauce, là, qui était avec
moi puis avec Éric Caire et d'autres. L'opportunité d'un corps de police
indépendant qui ne rend pas de comptes, c'était ça, le problème qu'on avait. Et
je le maintiens aujourd'hui, quoiqu'il faut que je sois totalement juste. J'ai
participé à l'entrevue de Frédérick Gaudreau avec deux membres de l'opposition.
On l'a rencontré, on a trouvé qu'il a répondu à toutes nos questions, y compris
des questions très dures, et je n'ai pas de raison de douter de sa probité. Il
faut que je le dise, là, parce que j'ai eu, cet entretien-là, je dois le
révéler pour être totalement juste. Pour le reste, ils embauchent maintenant
des civils, parce que c'est sûr qu'il y a des problèmes de recrutement. Les
policiers ne veulent pas y aller, mais c'est un... Moi, je l'ai bien dit,
considérer de l'intégrer à la Sûreté du Québec, je pense qu'on est rendus là.
Pour le reste, c'est judiciaire. Il faut
faire tellement attention à ce qu'on dit. Moi, je sais qu'il y a des avocats
qui nous écoutent, qui vont écouter ce qu'on a dit ce matin et ce que vous avez
posé comme questions légitimement. Je ferais attention.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
avez peur des avocats de Jean Charest.
M. Bérubé : Bien, moi, je ne
suis pas le gouvernement, donc ce n'est pas vraiment moi qui va se faire
poursuivre, mais je ne voudrais pas orienter une action politique. Est-ce que
que j'ai peur des avocats? Un jour, je vous raconterai qu'il y a bien des gens
qui ont essayé de m'intimider en politique et que ça ne m'a jamais fait peur.
M. Robillard (Alexandre) : Si
on remonte à la création de l'UPAC, aux circonstances qui ont mené à sa
création, la façon dont ça a été fait... est-ce que le ver était déjà dans la
pomme?
M. Bérubé : C'est ce que
prétendaient beaucoup de gens qui nous appelaient puis qui nous écrivaient, qui
étaient dans les corps de police puis qui, confidentiellement, nous révélaient,
tu sais, des choses : Surveillez telle affaire, surveillez telle affaire.
Il y a des questions qu'on ne posait pas pour rien, là, sur les ressources
humaines. C'était réel, ça ne marchait pas. Donc, il y a eu des audiences avec M. Lafrenière,
je me souviens d'une en particulier en 2011, je pense, où ça avait un peu
brassé. Qu'est-ce que ça rapportait d'être un corps de police indépendant? Je
vous l'ai dit, ça leur permettait d'avoir une autonomie sur l'embauche. Pour le
reste, sur les résultats, on a toujours l'impression que, quand on s'approchait
du politique, ça devenait problématique, soit sur les délais, soit qu'il y
avait des interventions inopinées, là, qui faisaient en sorte que ça n'allait
pas loin. Mais, en même temps, quelqu'un qui n'a pas eu d'accusation, il est
libre, il a droit à sa réputation.
M. Gagnon (Marc-André) : ...les
questions policières, les responsables des fuites, est-ce qu'ils sont des
criminels?
M. Bérubé : Bien, l'enquête
Serment permet d'enquêter sur des policiers, c'est pour ça que c'est le BEI,
qui ont un serment, c'est pour ça que ça s'appelle comme ça. Alors, s'ils sont
arrêtés, ils ont manqué à leur serment de confidentialité. Bien, c'est évident
qu'ils vont faire face à des charges criminelles. C'est ça qui est en jeu, là.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
la sortie, là, sur les écoles...
M. Bérubé : Mais sur l'UPAC,
voulez-vous qu'on en finisse en premier ou... Comment on fonctionne?
Journaliste
: ...
M. Bérubé : Ah! O.K.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
les écoles, j'essaie de comprendre c'est quoi, votre solution. Si je comprends
bien, les écoles qui mettent à la disposition un local, c'est parce que les
enfants vont prier dans les cages d'escaliers... Donc, vous, vous souhaitez
qu'on interdise l'acte de prier dans une école? Ça me semble impossible à
faire, non?
M. Bérubé : Vous savez, on
peut prier intérieurement aussi, là, pas besoin d'avoir un local aménagé à
cette fin.
M. Lecavalier (Charles) : ...qu'on
interdise la prière?
M. Bérubé : C'est clair qu'un
local de prière dans une école, ce n'est pas... ça ne va pas dans le sens de
séparation de l'État du religieux. C'est une première, là. Post-loi no 21,
c'est la première fois qu'on est confronté à un cas comme celui-là.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
c'est possible qu'il y ait, par exemple, des lieux de culte dans les hôpitaux?
M. Bérubé : Des chapelles,
non, je pense qu'il n'y en a plus. Il y en a eu, mais je pense qu'il n'y en a
plus. À Laval, là, il y a des mosquées, il y a des églises, il y a tout ce
qu'il faut. À l'école, ce n'est pas la place. En plus, ce que j'apprends dans
le cas de Vaudreuil, je pense, je vous ai dit que c'était Vaudreuil tantôt, il
y a des enseignants qui doivent aller faire la surveillance, il y a un malaise
chez les enseignants. Et il y a d'autres noms d'écoles qui vont rentrer
aujourd'hui. Je demande au ministre d'envoyer des balises claires. Est-ce que
lui, il tolère ou pas des lieux de prière? Si c'est le cas, c'est assez
ironique que ce soit Bernard Drainville.
M. Lecavalier (Charles) : ...est-ce
que vous souhaitez qu'on interdise le fait de prier? Parce que la prière va
avoir lieu dans les cages d'escalier, comme c'est le cas quand il n'y a pas de
local. Ça, est-ce que ça vous convient?
M. Bérubé : Vous savez, dans
les pauses, on peut se recueillir seul, on peut vivre une spiritualité, mais
d'aménager un local à cette fin-là, voire un gymnase dans certains cas, ça ne
va pas dans l'esprit de la loi no 21.
M. Lecavalier (Charles) : ...dans
la cage d'escalier, ça vous convient?
M. Bérubé : Ce n'est pas plus
l'endroit pour le faire.
M. Gagnon (Marc-André) : Bien
là, c'est parce qu'il faut qu'il aille où? Donc, un élève musulman, là, qui
veut se recueillir...
M. Bérubé : On n'avait pas ça
avant. Moi, je suis formé en éducation, je n'ai jamais vu ça avant, c'est une
nouveauté post-loi no 21, ça.
M. Gagnon (Marc-André) : O.K.
Donc, un élève musulman qui veut se recueillir pendant une pause, par exemple,
il faut qu'il aille se cacher aux toilettes pour le faire?
M. Bérubé : Non, là, c'est :
Ils sont 60 dans un local, dans une école à Laval, puis ça prend une
surveillance, puis c'est un local de prière.
M. Gagnon (Marc-André) : Bien,
la position de Bernard Drainville, c'est de dire que ces locaux-là ne doivent
pas être réservés à une seule religion, donc...
M. Bérubé : C'est incroyable,
ce qu'il vient de dire.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
venant du père de la défunte charte...
M. Bérubé : Il accepte des
lieux de prière dans les écoles puis il dit : Ce n'est pas grave si tout
le monde peut y aller. Je vous suggère que, dans le cas où c'est la confession
musulmane, les filles n'entrent pas, O.K.? Ça, c'est clair. De un. Puis, de
deux, s'il envoie lui-même le signal que... ouvrez ça à tout le monde, puis les
gens iront prier ensemble, quelles que soient les confessions, le message que
ça envoie à toutes les écoles du Québec, aux élèves, aux enseignants, aux
parents, c'est que, maintenant, une nouvelle pratique qui est acceptée par le
ministère de l'Éducation sous la CAQ avec Bernard Drainville, c'est que,
maintenant, on peut avoir un local de prière.
Les mots ont un sens, et, si le ministre
ne corrige pas dans les prochaines heures avec un mémo très clair, ce sera
tristement lui qui aura permis une régression de la laïcité dans les écoles,
dont il a la charge.
M. Lecavalier (Charles) : Vous
avez l'information que les jeunes femmes ne peuvent pas entrer dans ces
locaux-là?
M. Bérubé : Pour ce qui est
de l'information du 98,5, c'est ce que la journaliste, Valérie Lebeuf, indique
pour l'école Mont-de-La Salle, et il y a une autre école, qui est l'école
internationale de Laval.
Mme Plante (Caroline) : Mais
en clair, là, qu'est-ce qu'il faut faire, selon vous, c'est fermer ces
locaux-là et interdire la prière? C'est ça qu'il faut faire?
M. Bérubé : Les écoles ne
sont pas un lieu de culte.
Mme Plante (Caroline) : Mais
dites-le clairement, qu'est-ce que vous voulez qu'il se passe?
M. Bérubé : Qu'est-ce que
vous voulez que je dise?
Mme Plante (Caroline) : Bien,
est-ce que vous voulez que tous ces locaux-là soient fermés et qu'on interdise
la prière?
M. Bérubé : J'étais pas mal
sur votre question. Les écoles ne sont pas des lieux de culte. Aménager des
locaux pour la prière, ça va à l'encontre de l'esprit même de la loi n° 21. Donc, ça n'a pas lieu d'être. Est-ce que c'est...
est-ce clair?
M. Gagnon (Marc-André) : ...la
prière, c'est à la maison, pas à l'école?
M. Bérubé : Dans les lieux de
culte, puis là toutes confessions réunies, églises, mosquées, synagogues,
autres temples, la maison, centres communautaires, en famille, il y a plein
d'occasions, pas à l'école.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
est-ce qu'on devrait interdire les pratiques religieuses dans les écoles?
M. Bérubé : Bien, ça revient
au même.
M. Robillard (Alexandre) : ...
M. Bérubé : Bien, je pense
que ça va dans... Je vais vous la répéter, juste pour vous, mais, oui, de façon
structurée comme celle-là, de décider d'aménager un local, d'envoyer un mémo
aux enseignants, que j'ai ici, leur disant : Ça se passe là, le local de
prière, c'est une nouveauté. Ça faisait des années qu'on avait vu ça, et là ça
réapparaît. Je suis rendu à trois écoles, je vais en avoir plus en fin de
journée. Il se passe quelque chose.
M. Bossé (Olivier) : ...vous
avez parlé du cégep Garneau. Est-ce que vous incluez les universités là-dedans,
donc, pas...
M. Bérubé : Non, non, non, je
me limite au primaire et au secondaire. Sachez que la loi n° 21,
il faut quand même être juste, ne s'applique pas aux écoles privées. C'était
notre souhait. Donc, au secondaire, je n'évoque pas d'école privée, puis elle
n'implique pas vraiment les universités parce qu'il y a des locaux aménagés,
par exemple, dans certaines universités québécoises.
M. Bossé (Olivier) : ...ne
s'applique pas à Garneau.
M. Bérubé : Non, c'est parce
que j'ai eu l'information tout à l'heure. Mais c'est une pratique qui est en
augmentation, le nombre de demandes.
M. Gagnon (Marc-André) : ...à
cette pratique qui est en augmentation, est-ce que c'est celle de
l'endoctrinement des gens?
M. Bérubé : Non.
M. Gagnon (Marc-André) : C'est
quoi, le problème?
M. Bérubé : Ça envoie le
message qu'il est possible de mêler, dans un même bâtiment de l'État, la
religion, et ça n'a pas lieu d'être. C'est une question de principe, principe.
M. Lecavalier (Charles) : ...mais
juste pour être certain, si moi, j'écris, là : Le Parti québécois veut
interdire la prière à l'école, est-ce que c'est juste?
M. Bérubé : Le Parti... Aïe, pour
une fois que je suis questionné pour un titre, là, je ne veux pas manquer ma
chance.
M. Lecavalier (Charles) : ...parce
que ce n'est quand même pas clair. Vous ne voulez pas...
Mme Plante (Caroline) : Bien,
c'est ça, c'était ma question aussi, puis... ma question était à deux volets.
Est-ce qu'il faut fermer les locaux? Est-ce qu'il faut interdire la prière?
Vous ne répondez pas vraiment clairement.
M. Bérubé : L'aménagement de
locaux de prière dans les écoles secondaires n'a pas lieu d'être.
Mme Plante (Caroline) : D'accord.
Est-ce qu'il faut interdire la prière de façon...
M. Bérubé : Ce n'est pas
pareil.
Mme Plante (Caroline) : Bien,
c'est ça.
M. Bérubé : Parce qu'on peut
prier seul, puis on ne s'en rendra pas nécessairement compte, mais une pratique
organisée de prière dans un local encadré par l'école n'a pas lieu d'être. Je
ne peux pas être plus clair que ça.
M. Lecavalier (Charles) : ...lieu
culte pour faire la prière...
M. Bérubé : On peut-être en
groupe?
M. Lecavalier (Charles) : Oui.
Ça, c'est non?
M. Bérubé : Ce n'est pas la
place de l'école.
M. Lecavalier (Charles) : Donc,
si un enseignant qui voit une cage d'escalier avec trois, quatre étudiants qui
prient, là, on fait quoi? On les expulse?
Journaliste
: On les
disperse?
M. Bérubé : Bien, il y a des
règles, il y a un code de vie, dans une école, je veux dire, il y a des espaces
pour vivre ensemble, pour faire la pause, pour...
M. Gagnon (Marc-André) : Dans
le fond, que ce soit interdit, les codes de vie, de se réunir dans, je ne sais
pas, moi, le hall de l'école pour faire une prière, tu sais. Je ne sais pas,
c'est-u interdit? Est-ce que ça devrait l'être, selon le Parti québécois?
M. Bérubé : Bien, posez la
question au ministre de l'Éducation? Nous, on pense que non.
M. Gagnon (Marc-André) : ...
M. Bérubé : Bien, nous, on
pense que non. Vous allez avoir notre motion, que je vous envoie dans quelques
minutes, très claire là-dessus. Si le ministre décide d'accepter ça, c'est
particulier.
M. Gagnon (Marc-André) : ...
M. Bérubé : C'est ça que vous
aimeriez que je dise, mais ce n'est pas ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Bien
non, mais c'est parce qu'on vous aide à clarifier, parce que ça ne l'est pas,
là.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en français.
M. Bérubé : Je vais y
répondre comme il faut puis je veux être sûr que vous ne soyez pas toujours en
questionnement sur ma réponse. L'enjeu, ce n'est pas de prier dans une école,
c'est que l'école décide d'aménager des locaux de prière. Ça n'a pas lieu
d'être. Je ne peux pas être plus clair que ça. Sinon, quelqu'un qui prie... je
ne l'aurais pas su, sinon, s'il n'y avait pas des locaux où c'était structuré,
où j'ai le nom... le numéro du local, celui de l'enseignant qui supervise. J'ai
eu le mémo, c'est ça que j'ai, c'est juste ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
ils peuvent prier, mais en silence?
M. Bérubé : L'école n'a pas à
organiser des locaux pour la prière, quelle que soit la confession. J'espère
que ce bout-là va être rapporté aussi.
M. Denis (Maxime) : Sur les
barrages... est-ce que vous souhaitez...
M. Bérubé : Mécatina.
M. Denis (Maxime) : Oui,
Mécatina. Est-ce que vous souhaitez qu'on développe de telles infrastructures
pour aller chercher plus d'énergie au Québec?
M. Bérubé : Bon, d'abord, ça
serait intéressant que la population de la Côte-Nord soit consultée, y compris
la nation innue. Je vous rappelle qu'on a fait une motion, il y a quelque temps
déjà, pour protéger la rivière Magpie qui a été refusée par la CAQ, rivière
emblématique. Là, c'est Mécatina. Il y a déjà des craintes, sur la Côte-Nord,
importantes. J'aimerais ça entendre la députée locale là-dessus, moi. Qu'est-ce
qu'elle dit à sa population? Parce que sa population m'écrit, elle me dit :
M. Bérubé, prenez notre défense là-dessus parce que je sens que le
gouvernement veut harnacher des rivières. Ça fait que, Mécatina, c'est une
rivière qui est importante aussi. Et je suis d'avis que, comme pour la Magpie,
avant de... La position de la Fondation Rivières, on l'a fait nôtre, celle qui
est sortie hier. C'est exactement ce qu'on pense aussi.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
une formation du ministère de la Santé qui évoque le racisme systémique qui a
été annulée ensuite, qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que vous partagez
l'avis des chercheurs qui croient qu'il y a eu de la censure?
M. Bérubé : Je ne le sais
pas, mais je comprends que c'est une commande du... sur un thème précis du
gouvernement du Québec. Alors, est-ce que... Il y a deux choses. Est-ce qu'on a
décidé de ne pas l'utiliser ou de faire dévier les conclusions parce qu'il y
avait le racisme systémique? Je ne le sais pas, mais j'aimerais les entendre
éventuellement parler avec ces chercheuses là-dessus, parce que la recherche, à
moins qu'elle soit vraiment guidée par un appel d'offres, on a besoin de ça,
ça, ça, mais sinon, liberté aux chercheurs. Je veux dire, c'est ce qui fait la
richesse de la science au Québec.
M. Desrosiers (Sébastien) : Parce
que les chercheuses disent : C'était dans l'offre de cours qu'on avait
soumise au ministère de la Santé, puis une fois qu'on livre la formation, bien
là...
M. Bérubé : Ils ne veulent
pas l'utiliser.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...ils
se rendent compte qu'il y a la notion de racisme systémique dedans, puis on
nous demande de l'enlever.
M. Bérubé : Ah! bien là, oui,
là oui, c'est sûr, c'est sûr. Puis je suis heureux de l'apprendre. Vous savez,
on ne partage pas cette conclusion-là, mais, en même temps, liberté totale aux
chercheurs. Je veux dire...
M. Desrosiers (Sébastien) : Selon
vous, est-ce que ça va à l'encontre de la loi sur la liberté académique?
M. Bérubé : Oh! c'est une
bonne question. J'aimerais aller fouiller. Oui, c'est vrai qu'on a une loi
maintenant. J'aimerais aller plus loin, mais je suis plutôt de l'école qu'on ne
doit pas censurer la recherche, alors je suis dans ce camp-là.
M. Desrosiers (Sébastien) :
Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 18)