(Seize heures)
Mme Guilbault :...la suite des nominations qui ont été annoncées, les
nominations qui ont été faites aujourd'hui, comme on en fait chaque mercredi au
Conseil des ministres, et on a entre autres procédé à la nomination d'un
nouveau président-directeur général à la Société de l'assurance automobile du
Québec, donc un nouveau P.D.G. à la SAAQ. C'est une nomination qui survient
dans un contexte... on le sait, là, ça fait à peu près un mois qu'on parle
beaucoup de la SAAQ dans le contexte du virage numérique qui est en train de s'opérer
à la SAAQ, en fait, qui est en train de s'opérer au gouvernement. Et la
première étape du fameux SAG, le Service d'authentification gouvernementale, a
eu lieu à la SAAQ. Donc, ça a été les premiers à faire cette opération-là de
virage numérique de services en ligne, combinée à leur nouveau service à eux
qui s'appelle SAAQclic.
Bref, cette transition-là numérique,
évidemment, c'est un énorme défi pour une organisation, ce le serait pour n'importe
quelle organisation, la SAAQ ne fait pas exception. Et ça amenait aussi une
nécessité de planification pour la continuité des opérations, pour la qualité
des services aux citoyens. On a dû fermer les bureaux pendant trois semaines,
ça a amené un surcroît d'achalandage dans les divers points de service et ça a
généré, comme on le sait, des situations qui étaient, quant à moi, là,
insatisfaisantes, quand je voyais des gens attendre dehors, quand je voyais qu'il
y avait des... des délais d'attente, pardon, et certains problèmes un peu
partout. On a amélioré les choses en collaboration avec la direction de la SAAQ.
Donc, il y a beaucoup d'améliorations qui ont été faites dans les dernières
semaines, mais il reste que ce virage-là numérique n'est pas terminé. Il y a
des étapes qui ont été franchies, comme je l'ai écrit tout à l'heure sur
Twitter, mais il y a encore beaucoup de travail à faire, c'est un énorme défi.
Alors, on a procédé à la nomination de M. Éric Ducharme, qui était
secrétaire au Conseil du trésor, qui est connu ici du... je dirais, de la
bulle, là, qui gravite autour du gouvernement parmi les hauts fonctionnaires,
qui est un homme connu qui a fait beaucoup de choses importantes, là, donc, au
Trésor, qui a été à l'Agence du revenu, qui a été aussi... qui a occupé des
fonctions de haute gestion au ministère des Finances. Alors, j'ai grande
confiance. M. Ducharme arrive aujourd'hui même et va pouvoir continuer d'opérer
ce virage numérique à la SAAQ qui, je le répète, est vraiment un défi pour n'importe
quelle organisation.
Et je veux terminer en ayant des bons mots
et une pensée pour le précédent P.D.G., parce que, je l'ai dit, c'est un gros
défi, ça aurait été un défi pour n'importe quel gestionnaire. M. Marsolais,
moi, je le connais personnellement depuis presque 10 ans, j'ai travaillé
avec lui dans d'autres contextes très différents avant de faire de la
politique, c'est un homme de qualité, un gestionnaire de qualité, et il avait
sur les bras un énorme défi, là, je l'ai dit plusieurs fois, c'est lui qui
avait la première étape de cette conversion numérique des services aux
gouvernements, ce n'était pas chose aisée, alors je veux quand même le
remercier pour son travail.
M. Denis (Maxime) : Puis
pourquoi lui et pas Éric Caire, par exemple? Pourquoi lui? Pourquoi Denis
Marsolais? Puis pourquoi pas d'autres membres du C.A.? Pourquoi seulement
cibler le P.D.G.?
Mme Guilbault :Bien, le P.D.G... Oui, bien, c'est que le P.D.G. a une
fonction extrêmement stratégique, extrêmement stratégique et, dans la foulée,
justement, des problèmes qu'il y a eu à la SAAQ, souvent, on nous disait :
Qu'est-ce que vous allez faire? Allez-vous changer telle, telle personne?
Allez-vous... tu sais, puis je disais : Prenons le temps, d'abord, calmons
la situation. Moi, ce que je voulais, c'est que nos citoyens arrêtent d'attendre
dans des files d'attente, notamment à l'extérieur, et que les services redeviennent
accessibles pour nos citoyens. La seule et unique chose qui compte pour moi, c'est
la qualité des services qu'on dispense à nos citoyens. Et donc... et j'ai dit :
Une fois qu'on aura calmé la situation, puis que les gens vont arrêter d'attendre
dehors, puis que ça va se rétablir, on prendra le temps de regarder les choses.
Donc, je pense qu'en mettant un nouveau P.D.G., lui va pouvoir examiner, là,
exactement dans chacun des départements, parce qu'il y a des vice-présidents
aussi à la SAAQ, il y a des gestionnaires un petit peu partout dans les
départements, donc lui va être capable de regarder un peu ce qui se fait. Et là
je ne présume pas de ce qu'il va faire, mais si lui juge qu'il y a d'autres
changements à apporter, va pouvoir le faire dans l'organisation.
M. Denis (Maxime) : Parce que
les oppositions vous accusent de protéger Éric Caire.
M. Chouinard (Tommy) : ...M. Marsolais,
en assurance, bon, on pourrait prendre un terme d'assurance, est-ce qu'il est
indemnisé? Il arrive quoi à M. Marsolais?
Mme Guilbault :Monsieur... Bien là, pour la suite, il faudrait que... il n'est
plus sous ma responsabilité, il n'occupe pas de fonction dans les organisations
qui relèvent de ma responsabilité. Il est rattaché au ministère du Conseil exécutif,
donc il faudrait s'adresser au Conseil exécutif.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que ça vous a surpris que... parce que vous connaissez depuis longtemps, M. Marsolais,
donc les difficultés qu'il y a rencontrées dans tout ça, est-ce que ça vous
surprend, compte tenu de ce que vous savez de lui?
Mme Guilbault :Bien, est-ce que ça me surprend? Je l'ai dit, je pense que
la séquence du virage numérique a fait en sorte qu'on a commencé à la SAAQ,
mais ça aussi, je l'ai dit souvent, ça aurait pu être ailleurs dans le
gouvernement, et donc ça aurait été une autre organisation qui aurait eu, je
dirais, le premier défi de cette grande opération-là. Alors, c'était compliqué,
mais il y a deux choses distinctes là-dedans, là, tu sais, il y a vraiment l'aspect
informatique, l'aspect virage informatique, SAAQclic, la plateforme, les
bogues, les corrections, et tout ça, le SAG aussi qui vient avec...
M. Robillard (Alexandre) : Oui,
mais je m'excuse, Mme Guilbault...
Mme Guilbault :...et la question de la planification des opérations.
M. Robillard (Alexandre) : Oui,
je comprends, mais je veux dire...
Mme Guilbault :Et c'est là, tant qu'à moi, qu'il y a eu une déficience.
M. Robillard (Alexandre) : Aujourd'hui...
Donc, moi, je veux savoir, est-ce que ça vous surprend, compte tenu de ces
états de service, qu'il ait eu les difficultés qu'il a rencontrées?
Mme Guilbault :Je ne veux pas poser de jugement de valeur sur lui. Je l'ai
dit, c'est une personne de qualité, c'est un gestionnaire de qualité. Ce
défi-là, il était énorme, mais est-ce que j'ai constaté des lacunes depuis un
mois? Bien sûr que oui. Là, moi, depuis un mois, personnellement, je fais un
Teams par jour avec la SAAQ pour m'assurer que les choses se passent bien, pour
m'assurer de ce qui se passe. Ce n'est pas une situation qui pouvait perdurer à
long terme.
M. Lachance (Nicolas) : ...il
y a eu une évaluation qui a été faite du P.D.G., c'est ce que le premier
ministre avait dit. Donc, à la fin de cette évaluation-là, quelle était la
conclusion? Était-il compétent ou non compétent pour faire ça? C'est quoi, le
résultat de l'évaluation du P.D.G.?
Mme Guilbault :Bien, quand on parle d'une évaluation du P.D.G., comme je
l'ai dit, moi, je travaille de près avec lui depuis... je vous dis un mois,
mais, bon, ça a commencé quand, début... oui, à peu près... au moins un mois.
Et, même avant ça, là, quand on savait que ça allait fermer trois semaines,
nous, on l'a rencontré, on a eu des discussions. Bon, ça devait être prêt, et
tout ça, et la partie informatique. Donc, une évaluation, c'est sûr que, moi,
comme je vous dis, depuis un mois que je suis là-dedans tous les jours et que
je vois qu'il y a des... la qualité des services aux citoyens a été énormément
affectée. Pour moi, là...
M. Lachance (Nicolas) : Je comprends
ça, vous l'avez déjà dit, Mme Guilbault.
Mme Guilbault :Oui, mais laissez-moi compléter.
M. Lachance (Nicolas) : Ce
qu'on essaie de savoir, c'est que, M. Marsolais, là, est-ce qu'il a manqué
à la tâche avant, c'est pour ça qu'il perd son travail, ou parce qu'il n'est
pas compétent pour poursuivre ce travail-là? C'est ça, la question. C'est bien
beau dire : On l'enlève, mais là il faut une raison pourquoi on l'enlève.
Mme Guilbault :Oui, mais ce que j'allais vous dire, c'est que, pour moi,
la principale nécessité ou la principale responsabilité d'un dirigeant d'une
société d'État, tout comme c'est ma principale responsabilité comme ministre,
c'est la qualité... la continuité et la qualité des services aux citoyens, dans
un contexte qui, par ailleurs, est compliqué quand tu fais un virage numérique,
mais la priorité doit demeurer la qualité de tes services aux citoyens. Et
c'était ça, sa plus grande responsabilité. Et force est de constater que la
qualité des services aux citoyens a été hautement altérée. Alors donc, c'est
ça, c'est tout.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que c'était votre décision, Mme Guilbault?
M. Laberge (Thomas) : Il a
failli à sa tâche de donner des bons services aux clients?
Mme Guilbault :Je ne le dirais pas comme ça, parce que sa tâche était
multiple. Il y avait tout le virage informatique et il y a bien d'autres choses
à penser et à faire. Et, comme j'ai dit, il y a quand même des étapes qui ont
été franchies, là. L'équipe de la SAAQ a été capable de l'opérer, le virage. Le
SAAQclic, il fonctionne. Tous les jours, il y a de plus en plus d'inscriptions
à la fois à SAAQclic et au SAG. Donc, il y a du positif qu'il faut tirer de ça,
bien sûr des leçons, mais aussi du positif. Mais il reste que je trouve qu'il y
a eu un manque de planification dans la continuité et la qualité des services
aux citoyens, alors qu'on savait longtemps d'avance qu'on allait devoir fermer
les bureaux pendant trois semaines. À la quantité de transactions qui
s'effectuent dans les bureaux, c'est à peu près 2 millions par mois, à
l'évidence il allait y avoir plus de monde.
M. Bossé (Olivier) : Donc, la
décision a été prise il y a un mois, même six semaines au moins, là, si on
comprend bien. Parce que le manque de planification a eu lieu en février de
fermer trois semaines.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est-à-dire que là on a fermé fin janvier,
26 janvier. On a rouvert le 20 février, je pense. Donc, puis c'est
ça, c'est depuis le 20 février qu'on voit...
M. Bossé (Olivier) : Donc,
les fois que vous avez constaté ça, la décision de changer de P.D.G. a été
prise là?
Mme Guilbault :Bien, au début... comme je vous disais, on était dans
l'urgence au début, là. Moi, quand j'ai vu le 20 février que, bon, c'était
corsé... Ensuite, rappelez-vous, je suis partie en Europe, ma mission, je
pense, vers le 1er mars. Et, même en Europe, tous les jours, on s'appelait,
là, tu sais, puis bon, en tout cas, on faisait des choses. Et donc... Mais on
avait toujours espoir que ça s'améliore.
M. Lachance (Nicolas) : ...le
premier ministre a dit il y avait une évaluation. C'est qui qui l'a fait,
l'évaluation de M. Marsolais? Puis il devait aussi y avoir une évaluation
du conseil d'administration. A-t-elle été faite, cette évaluation-là?
Mme Guilbault :Bien, l'évaluation, elle se fait dans la mesure où tous les
jours, moi, on travaille avec eux, pas juste moi, là, même la haute direction
au MCE, il y a des gens qui...
M. Chouinard (Tommy) : Le
premier ministre parlait vraiment d'une évaluation, donc...
Mme Guilbault :Bien, l'évaluation, c'est que moi, j'ai besoin d'avoir un
P.D.G... Tu sais, moi, j'ai trois sociétés d'État qui relèvent de ma
responsabilité, dont deux qui offrent des services directs aux citoyens, la
Société des traversiers et la SAAQ. Alors, les P.D.G. de ces organisations-là,
là, leur devoir, c'est d'être capable de livrer des services de qualité aux
citoyens...
M. Chouinard (Tommy) : Mais
l'évaluation existe-t-elle? L'évaluation existe-t-elle, Mme Guilbault?
Mme Guilbault :Dans la mesure où les services ne sont pas de qualité,
l'évaluation, c'est qu'il y a une responsabilité qui n'a pas été acquittée à
notre satisfaction.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
elle a été faite quand, cette évaluation-là de M. Marsolais?
Mme Guilbault :Bien, c'est parce que moi, je l'ai... L'évaluation, là,
c'est le fait que moi, jour après jour, après jour, après jour, je constatais
que...
M. Robillard (Alexandre) : Mais
quand M. Legault a dit qu'ils allaient l'évaluer?
Mme Guilbault :...il y avait des lacunes dans la planification et dans les
opérations. C'est ça, l'évaluation. Maintenant, il y a sans doute des
évaluations qui ont été faites par rapport au ministère du Conseil exécutif.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
qu'il y a un lien entre ce que M. Legault a dit puis la décision
d'aujourd'hui? C'est ça, dans le fond, la question, là.
Mme Guilbault :Non, mais c'est qu'au ministère du Conseil exécutif, au
Secrétariat des emplois supérieurs, secrétaire général, et tout ça, eux
fonctionnent de cette manière-là. D'un point de vue administratif, il y a des
évaluations qui sont faites, des décisions qui sont prises, des mouvements qui
sont décidés. Moi, comme ministre, je peux vous dire que, mon évaluation, je
l'ai faite tous les jours parce qu'à tous les jours j'étais avec eux en train
de planifier la suite.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
Des voix : ...
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que je peux poser une question?
Une voix : Oui, vas-y,
M. Lacroix (Louis) : Est ce
que l'altération des services à la clientèle, et tout ça, ce qui s'est passé,
la gestion du système informatique, tout ça, est la seule raison du
congédiement de M. Marsolais? On a entendu un paquet de ouï-dire, là, sur
l'administration interne de M. Marsolais, sur la façon de gérer le
personnel. Il y a eu également des allégations comme quoi il avait dépensé
beaucoup d'argent pour refaire son bureau, pour des dépenses inutiles, etc.
Est-ce que ces choses-là entrent aussi dans l'évaluation que vous avez faite de
la gestion de M. Marsolais?
Mme Guilbault :Honnêtement, moi, la partie dépenses de bureau, et tout ça,
je n'ai pas été personnellement informé de ça. Moi, je vous l'ai dit, la
qualité des services aux citoyens... puis j'ai la même conversation avec ma
P.D.G. par intérim de la STQ. Les traversiers, c'est un autre problème, vous me
direz, là, mais pour moi, ça revient au même dans le sens où ils ont la
responsabilité de livrer des services aux citoyens qui ont une incidence élevée
sur le quotidien puis la qualité de vie des citoyens. Les gens n'ont pas envie
d'attendre six heures à la SAAQ puis ils n'ont pas envie que le traversier ne
passe pas sans qu'ils le sachent.
Donc, à partir du moment où un
dirigeant... puis, quand tu deviens P.D.G. de ces organisations-là, tu sais à
quoi t'attendre, il faut que tu livres des services, il faut que tu livres des
services, il faut que tu sois capable d'assurer des opérations efficaces.
Alors, à partir du moment où, sur une période relativement prolongée qui aurait
dû être planifiée à l'avance, les services, leur qualité est altérée, pour
reprendre votre terme qui est très juste, bien, je considère qu'il y a une
partie de la responsabilité de tes fonctions dont tu ne t'acquittes pas
convenablement.
M. Chouinard (Tommy) : Le
travail de communication, j'aimerais savoir, vous-même, comme ministre, comme
ministre, là, le fait de fermer trois semaines, O.K., ça, vous avez été
informée avant que ça se produise, que ça allait être fermé trois semaines?
Mme Guilbault :Oui, à la toute fin de la... Bien, moi, je suis arrivée en
octobre, premièrement, là, ça fait qu'en novembre, et c'est ça, au départ... en
tout cas, la date de fermeture a migré un petit peu dans le temps, là, mais,
oui, on a tous été... le conseil exécutif, tout le monde était au courant.
M. Chouinard (Tommy) : Puis
vous avez dit qu'on pouvait y aller.
Mme Guilbault :Bien, nous, on leur a tous dit... Il a rencontré plusieurs
personnes, et on lui a dit : Est-ce que vous êtes prêts? Est-ce que c'est
prêt, là, quand on va rouvrir? Premièrement, l'aspect informatique, tu fermes
tous tes systèmes. C'est pour ça que ça a fermé trois semaines. Il a fallu
qu'il y ait, passez-moi l'expression, un «shut down», parce qu'il y avait plein
de systèmes de gestion d'information puis informatiques un peu éparpillés, et
là il fallait tout fermer pour après ça rouvrir et centraliser.
M. Lacroix (Louis) : O.K. Alors,
quelle est la part de responsabilité que vous prenez, vous?
Mme Guilbault :Donc, on s'attend... bien, je peux peut-être terminer, mais
on s'attend à ce que, quand on nous dit oui, on est prêt, ça fait longtemps
qu'on se prépare à la fois sur le plan informatique et sur le plan des
opérations, c'est sa responsabilité comme P.D.G. Tu sais, on nomme, des gens, à
un moment donné, il faut faire le travail qui...
M. Chouinard (Tommy) : Mais
c'était déjà prévu le SAG, là. C'était déjà prévu que le SAG était dans le
décor.
Mme Guilbault :Oui, oui, le SAG, c'était prévu.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
depuis quand? Depuis quand que c'est prévu... le SAG?
Mme Guilbault :Bien là, moi, je suis arrivée en octobre. Comme je vous
disais, en novembre, je l'ai rencontré et c'était déjà prévu. Eux se
préparaient depuis longtemps, là, le SAG, c'est depuis 2015 ou 2016.
M. Lacroix (Louis) : Mais là,
vous ne prenez aucune responsabilité, Mme Guilbeault? Vous ne prenez
aucune responsabilité dans tout ce qui s'est passé. La responsabilité est
entièrement sur les épaules de M. Marsolais et de ses dirigeants, c'est
ça? Le côté politique, par exemple, vous, M. Caire, etc., vous ne prenez aucune
responsabilité du fiasco? Est-ce que je comprends ça?
Mme Guilbault :Bien, ce n'est pas du tout comme ça que je le dirais, là,
puis je l'ai déjà dit au salon bleu, s'il y a une personne qui a pris sa part
de responsabilité dans tout ça, c'est bien moi. Je suis revenue d'Europe, comme
je dis, depuis ce temps-là, tous les jours, on rencontre la SAAQ....
M. Lacroix (Louis) : Mais
celui qui écope, c'est M. Marsolais?
Mme Guilbault :Un instant. Tous les jours, tous les jours, je chapeaute
cette affaire-là pour m'assurer qu'il n'y a pas à nouveau un glissement dans
les services aux citoyens, parce que si je me retire de ça en jugeant que
c'est... qu'il n'y a peut être pas l'équipe en place pour le faire par
eux-mêmes, puis qu'après ça, il y a encore des lineups et que là, ça, ça
décline, bien là, vous allez dire à juste titre : C'est sa faute. Elle savait
que ça n'allait pas bien et elle ne s'en est pas occupé.
Il y a des gens à la tête des sociétés
d'État qui sont nommés et payés pour gérer des sociétés d'État. Ma
responsabilité comme ministre, c'est de m'assurer qu'ils font bien leur
travail. Et si je constate qu'il y a des lacunes dans les services à nos
citoyens, ma responsabilité, premièrement, c'est de m'assurer qu'on redresse la
situation. Puis c'est ça que j'ai fait dans le dernier mois, je me suis assuré
que les temps d'attente baissent, et ils ont baissé, qu'on avait une vue
d'ensemble de tous nos... environ 140 points de service un peu partout au
Québec. Des fois, il y en a qui devaient fermer, pas de personnel. Tu sais,
qu'on consolide nos affaires pour que tout le monde puisse avoir accès à ces
services. Rappelez-vous tous les décrets que j'ai passés, là, pour m'assurer
que les gens n'ont pas de contravention, pour prolonger des permis, les
camionneurs, pour régler des problèmes que les gens étaient stressés de pouvoir
avoir. Donc ça, c'était ma première responsabilité dans l'urgence et, par la
suite, de m'assurer... Puis la question nous était posée : Allez-vous
faire le ménage là-dedans et tout ça? Après ça, si on juge qu'il y a des choses
qui ont été faites de manière insatisfaisante, bien, c'est de m'assurer qu'il y
ait la bonne personne à la bonne place. Et compte tenu que ce défi-là de virage
numérique est loin d'être terminé, bien là, on envoie quelqu'un qui, en plus,
était au Trésor avant. Et avant qu'il y ait un ministère de la cybersécurité à
part entière, c'était géré au secrétariat du Conseil du trésor. Donc,
M. Ducharme est très au fait de tout le volet virage numérique
gouvernemental.
Des voix : ...
M. Duval (Alexandre) : Je
vais y aller, s'il te plaît. Le travail du conseil d'administration, vous
l'évaluez comment, Mme Guilbault? Parce que là, vous faites sauter une
personne. Mais est-ce qu'il pourrait y en avoir d'autres? Parce qu'il y a un
conseil qui a révisé toutes les décisions qui ont été prises par le P.D.G. et
la haute direction.
Mme Guilbault :Oui, il y a un conseil d'administration qui, effectivement,
à un travail à faire. J'ai parlé souvent, moi, au président du conseil
d'administration, M. Sioui. Encore une fois, en changeant le P.D.G... tu
sais, le P.D.G., il reste qu'au quotidien, c'est vraiment lui qui est à la tête
de toutes les opérations et qui doit s'assurer que ça se passe bien dans tous
nos points de service, tout en s'occupant, avec son département d'informatique,
du virage numérique. Mais pour moi, là, les services aux citoyens, c'est
l'essentiel. Puis les gens dans la vraie vie, là, de quoi se plaignent? Ils se
plaignent des délais d'attente, ils se plaignent de la complexité pour avoir un
rendez-vous, etc. Donc là, avec le nouveau P.D.G., comme je l'ai dit tout à
l'heure, lui, il va faire son évaluation, qui a fait quoi, la date — tu
sais, j'avais déjà dit, là, qu'il va être capable de faire l'évaluation — qui
a fait quoi là-dedans et qui ne devrait peut être pas faire quoi la prochaine
fois. Donc, lui, il va faire ce travail-là dans son équipe avec son C.A. et
fera les changements si nécessaire ou nous demandera des changements si
nécessaire.
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
qu'il y a des membres du C.A. qui devraient se sentir menacés à l'heure
actuelle ou qui devraient se poser des questions?
Mme Guilbault :Je laisse cette future évaluation-là de l'ensemble du reste
de la haute direction et du C.A. au prochain P.D.G. Évidemment, ce n'est pas
lui qui nomme les membres du C.A., mais si lui voit qu'il y a des problèmes ou
quoi que ce soit, tu sais, après ça, lui, il relève de moi directement, il
pourra nous partager ses constats.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous êtes responsable de la sélection de M. Marsolais?
Mme Guilbault :Responsable de la sélection? Qu'est-ce que vous voulez...
Il a été nommé... Quand je suis arrivé, moi, il était déjà P.D.G. de la SAAQ.
M. Robillard (Alexandre) : Donc,
quand vous êtes arrivé à la...
Mme Guilbault :Au ministère des Transports le 20 octobre, si ma
mémoire est bonne, il était déjà P.D.G. de la SAAQ.
M. Denis (Maxime) : Vous,
vous prenez une partie du blâme, les oppositions cet après-midi vous
critiquent, vous accusent de faire tomber Denis Marsolais pour protéger Éric
Caire. Est-ce qu'Éric Caire a une responsabilité là-dedans?
Mme Guilbault :Bien, honnêtement, je ne vois pas le lien entre les deux,
là, on ne parle pas du même ministère, on parle d'un dirigeant de société
d'État versus un politicien, ça n'a aucun lien ensemble. Moi, ce que je fais,
c'est, puis je fais suite à vos questions...
M. Lachance (Nicolas) : Mais
vous avez reparlé du SAG, Mme Guilbault...
Mme Guilbault :...j'ai une responsabilité, moi, comme ministre...
M. Lachance (Nicolas) : Vous
avez mis beaucoup l'accent sur le SAG et vous avez dit que ça fait depuis 2015,
c'est lui qui était aussi délégué, là, à l'ordre du Conseil du trésor avec
M. Ducharme.
Mme Guilbault :2015-2016, c'est SAAQclic, je l'ai corrigé, là, peut être
que ça n'a pas été entendu, mais SAAQclic. Le SAG, je ne sais pas exactement
depuis quelle année, là.
M. Lachance (Nicolas) : Depuis
2018, donc c'était au Conseil du trésor avant. Après ça, c'est devenu avec
M. Caire au ministère de la Cybersécurité du numérique.
M. Denis (Maxime) : Donc,
Caire, il est blanc comme neige, là?
Mme Guilbault :Non, mais ça n'a pas... C'est deux choses complètement
différentes. Moi, je vous parle de qualité des services aux citoyens, qualité
des services aux citoyens. Les gens qui attendaient 4 heures à la SAAQ
pour ensuite se faire donner un rendez-vous, ils reviennent à l'heure de ce
rendez-vous là, puis ils attendent quand même une éternité, puis des fois, ils
ne se font pas servir. Là, ce n'est plus comme ça aujourd'hui, mais ça a été
comme ça au début. Alors, ça, c'est la responsabilité du P.D.G.
Le Modérateur
: Merci.
Une dernière question en anglais, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que c'était aussi à cause du SAG?
Mme Guilbault :Est-ce qu'il y a des gens en anglais? Oui.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Can you explain why removing
Mr. Marsolais is a solution to all of this?
Mme Guilbault : Yes. Well, first of all, as you know, we spoke a lot about the SAAQ
in the last previous weeks because of the lineups that we saw, because of all
this digital shift that is being operated in the SAAQ. That would be a huge
challenge for any organization. And it's important for me to say that, any
organization who is facing a digital transition, it's a huge challenge. So,
this is not a surprise itself, but the responsibility of a CEO at the SAAQ is
to be able to foresee what is coming. When you close your offices three weeks,
it's obvious that there will be more people in your offices when you… once you
reopen. So, this should have been «planified» better, and when I saw lineups,
people waiting outdoors for hours… and I had to make sure everyday, for about
the last month, everyday I had a team with the SAAQ to make sure that everything
is… that the services, the quality of services is increasing, that we had a
time of waiting decreasing and that we are getting over this situation. So,
this is not something that I can do eternally, so I have to make sure that, in
a context where this digital transition is not over, it is a great challenge,
and you have to make sure that the quality of the services that you give to
citizens is perfect. And so, I have... we had to make sure that we put the
right person to do that. And so, we have Mr. Ducharme, who as at the Secrétariat du Conseil du trésor, who once
took care of all this digital transition in the whole Government, so he knows the topic and he knows how to do it. So, this is good
news.
And I want to finish by
saying that any CEO would have found himself in a situation where this was a huge challenge, once again. And Mr. Marsolais
is a person of quality, is someone that I've known personally for almost 10
years now. I've worked with him in other circumstances before I was in
politics. And so, I want to thank him, because there is a lot more to do, but a
lot has been made so far already. So, I want to thank him for that.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Where do you think things went wrong,
though, in terms of the digital transition?
Mme Guilbault : In my evaluation, this was a lack of planification. As I said, when
you close for three weeks and you are an organization that does operations
everyday, that does 2 million transactions every month and you close three
weeks, obviously there will be more people in your service centers, so you have
to be ready for that. And the lineups that I saw proved that. Unfortunately, it
seems like they were not ready.
Journaliste
: As a Minister, you're overseeing the SAAQ. So, what level of
personal responsibility are you
taking in this transition and making... and the failures that have happened?
Mme Guilbault : My priority as the Minister, and it should be the priority of the
CEO of the SAAQ, is the quality of services that we provide to citizens. This
is the priority. So, when I saw that there was a problem with this, when the service
centers reopened and that I saw those lineups and people waiting and not being
able to have appointments, and everything that we saw, this was, for me, an
emergency. We have to get in action to make sure that there were not anymore
people waiting outdoors, that people could get their appointments if they
really needed to.
I adopted «des arrêtés
ministériels», so official documents, so that people whose licence was expired
wouldn't have problems, that people wouldn't get fines. And so I made a lot of
things so that the consequences of all this were... C'est quoi, le contraire
de...
M. Authier (Philip)
: Mitigated.
Mme Guilbault : Mitigated. And so, this was the emergency. And the other part of my
responsibility is to make sure
that the right person is the CEO of the SAAQ in a context where this digital
transition is not over. And we have to have someone who can address that and
who can make sure, once again, that the quality of the services provided to our
citizens is not altered.
Journaliste
: Then, do you think switching over in the middle of still this
digital transition is the best move for the SAAQ?
Mme Guilbault : We have been able, in the last weeks, to decrease the time of waiting
and to address a lot of problems so that now people are able to get services
that are urgent. And so, we managed to make sure that there were less
consequences on the people, on citizens who need services. So, once this is
done, I have to make sure that I have the right person to do the rest, so to
complete this transition, this digital transition and to take over this
everyday management of operations in about 140 service centers so I can
give back this management to the CEO and make sure that people are served
correctly. Merci.
(Fin à 16 h 25)