(Treize heures quarante-trois)
M. Legault : Écoutez, d'abord
un mot sur les inondations, vous dire qu'on suit la situation, là, mais il y a
quatre, cinq régions où il y a déjà des inondations. Je le sais, à chaque
printemps, ça amène un stress chez certains résidents qui ont déjà eu des
inondations dans le passé. Donc, je veux juste dire à tous les Québécois qui
sont à risque ou qui sont inondés actuellement que la Sécurité publique puis
tout le gouvernement du Québec suit la situation de près puis va être là pour
vous aider avec les municipalités concernées. Donc, ne prenez pas de risques.
Évidemment, s'il y a de l'eau, il faut faire attention à l'électricité dans le
sous-sol et il faut aussi s'assurer, là, qu'on suive les consignes des
autorités, que ce soient les autorités municipales ou la Sécurité publique.
Mais je veux juste dire aux Québécois, là, qu'on va vous aider, on ne vous laissera
pas tomber.
M. Laforest (Alain) : Un mot
sur Catherine Fournier, M. le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bien,
écoutez, je trouve ça courageux de la part de Catherine d'avoir été jusqu'au
bout du processus, et, bien, je pense que c'est un modèle. Évidemment, ce n'est
jamais facile pour une femme, une personne d'aller suivre tout le processus des
tribunaux. On essaie, avec Simon Jolin-Barrette, d'aider le plus qu'on peut les
victimes, mais malgré ça, je sais que ce n'est pas un processus qui est facile.
Donc, je veux la saluer, Catherine, pour son courage.
M. Lacroix (Louis) : Là
dessus, M. Legault, il y a une constante, dans les cas d'agressions
sexuelles, souvent, les victimes se sentent isolées. Ce matin, en conférence de
presse, M. St-Pierre Plamondon a dit que, quand il a appris que des
accusations étaient déposées contre Harold LeBel… évidemment, il savait que c'était
Mme Fournier, la victime présumée à ce moment-là, mais qui est la victime
maintenant officielle, il a donné une directive pour ne pas qu'on communique,
et avec Harold LeBel, ça, on peut le comprendre, mais ni avec Mme Fournier.
C'est quelque chose, moi, j'ai de la misère à... sur le plan humain, là, qu'on
donne une directive pour dire à des gens de son entourage de ne pas appeler une
victime, comment vous réagissez à ça, vous?
M. Legault : Bien, écoutez,
d'abord, je ne sais pas exactement quel processus a suivi la direction du Parti
québécois, là, donc je ne voudrais pas commenter, ça a été fait pendant quelle
période et pour quelles raisons, etc. Donc, je ne veux pas commenter un
processus, là, que je ne connais pas.
M. Chouinard (Tommy) : Sur le
français, pourquoi est-ce que vous accordez encore un délai de deux ans aux
ministères et organismes pour… puis que vous leur permettez, dans le fond, de
continuer à utiliser l'anglais dans leurs communications avec les personnes
morales établies au Québec?
M. Legault : Bien, c'est
juste une question, là, d'avoir une période de transition. L'objectif reste le
même, il faut maintenant le faire au rythme où on est capables de le faire dans
les entreprises. Je suis quand même impressionné, je vous avoue, entre autres
par les 400 entreprises à charte fédérale qui sont presque toutes
inscrites à l'office. Et je sens un mouvement, même du côté des entreprises, là,
pour donner plus de place au français. Puis on va bientôt, avec Christine
Fréchette, déposer une nouvelle politique où on va changer les critères concernant
la connaissance du français pour les nouveaux arrivants. Donc, il faut
continuer d'agir sur le français. Maintenant, il faut le faire avec une
certaine écoute, et puis dans un délai qui est raisonnable, puis s'ajuster aux
besoins.
M. Chouinard (Tommy) : La
connaissance du français viserait les nouveaux arrivants, dites-vous. Est-ce
que c'est à la fois les immigrants temporaires, les immigrants pour... ou qui
visent donc la permanence?
M. Legault : On parle des
immigrants… Il faut toujours diviser, là. Les immigrants temporaires, par
définition, ils sont là de façon temporaire. Bon. Il y a eu, évidemment, la
grande entrée de Roxham, là, qui semble être réglée. Mais pour des raisons,
entre autres économiques, combler des postes temporairement… Par contre, ce
qu'il faut comprendre, c'est que tous les immigrants temporaires qui veulent
devenir des immigrants permanents doivent remplir les conditions, puis ces
conditions-là vont être revues dans les prochaines semaines.
Des voix : …
M. Bellerose (Patrick) : ...un
niveau sept, par exemple, pour un immigrant… un résident permanent?
M. Legault : Bien, écoutez,
je ne veux pas...
Une voix : …
M. Legault : Je ne veux pas
annoncer à l'avance quelque chose qu'on va annoncer dans les prochaines
semaines, là, mais on va, effectivement, se parler de différents niveaux de
connaissance du français.
M. Laforest (Alain) : Et, Vallée-Jonction,
M. le premier ministre, qu'est-ce que le gouvernement a l'intention de faire
pour sauver les emplois là-bas?
M. Legault : Bien, il faut
comprendre, d'abord, là, parce qu'on parle d'agriculture, l'industrie du porc,
actuellement, connaît une baisse importante du côté des exportations, donc de
la consommation internationale. Donc, c'est certain qu'il va devoir y avoir un
ajustement du côté de la production. Je peux comprendre, et puis André
Lamontagne rencontrait les représentants des producteurs de porc, qu'on ne peut
pas, du jour au lendemain, dire : Bien là, on ne prend plus vos porcs à
l'abattoir. Donc, il faut qu'il y ait une période de transition, il faut qu'il
y ait une aide financière. Donc, on est en train de le faire, mais il faut
comprendre qu'à moyen terme, à partir du moment où il y a moins de
consommation, entre autres du côté de la Chine, bien, qu'il va falloir y avoir
un certain ajustement de la production.
M. Laforest (Alain) : ...à
perte, là, si les Chinois produisent…
M. Legault : Bien, il va
devoir y avoir, dans l'industrie du porc, un ajustement à la baisse sur la
production totale.
Mme Prince (Véronique) : …sentez-vous
qu'on est loin du moment où vous aviez appelé à voter pour les conservateurs
d'Erin O'Toole? Est-ce vous auriez fait la même chose avec Pierre Poilievre?
M. Legault : Là, vous parlez
de quoi, là?
Mme Prince (Véronique) : Je
veux savoir... Vous aviez déjà appelé les...
M. Legault : Vous parlez de
Radio-Canada? Vous parlez d'environnement? Vous parlez des transferts en santé?
Vous parlez de la Davie? Vous parlez du français? Oui?
Mme Prince (Véronique) : Vous
aviez déjà appelé les gens à voter pour les conservateurs d'Erin O'Toole.
Est-ce que vous auriez appelé, aujourd'hui, si l'occasion se présentait, les
gens à voter pour les conservateurs de Pierre Poilievre?
M. Legault : C'est une grosse
question hypothétique, ça, et je ne réponds pas aux questions hypothétiques.
M. Laforest (Alain) : Avec ce
que vous venez de dire, vous êtes un peu loin, idéologiquement, de Pierre
Poilievre, là. C'est ça que vous êtes en train de nous dire sans le dire, là,
quand vous dites : Vous parlez de Radio-Canada? Vous parlez de la Davie? Vous
parlez du français?
M. Legault : Non, je posais
des questions à Mme Prince, à savoir quel était l'angle de sa question. Oui?
M. Laforest (Alain) : …M.
Poilievre avait pris des positions là-dessus, là. Êtes-vous d'accord avec ses
prises de position?
M. Legault : Non, mais,
écoutez, à chaque élection fédérale, on regarde les propositions des différents
partis fédéraux. Il n'y a jamais rien de parfait, il n'y en a jamais un qui est
100 % en accord avec nos positions. Donc, quand il y aura une élection
fédérale, bien, je vous dirai ce que j'en pense.
M. Laberge (Thomas) : …est-ce
que ça correspond à vos valeurs?
M. Legault : Pardon?
M. Laberge (Thomas) : La
position de M. Poilievre sur CBC, est-ce que ça correspond à vos valeurs?
M. Legault : Bien, écoutez, je
ne pense pas qu'on puisse comparer les médias russes ou chinois avec les médias
canadiens comme Radio-Canada, là. Je ne pense pas qu'on puisse comparer ça.
Mme Prince (Véronique) : Pourquoi
vous ne l'avez pas rencontré, M. Poilievre?
M. Legault : Bien, je vais le
rencontrer éventuellement, je lui ai parlé au téléphone puis je vais le
rencontrer. Je vais rencontrer tous les chefs fédéraux.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous dévoilez les études du troisième lien cette semaine, là,
M. Legault?
M. Legault : Bien, écoutez,
prochainement, prochainement, prochainement, peut-être cette semaine, peut-être
la semaine prochaine. Prochainement.
M. Laforest (Alain) : Prochainement,
ça fait deux ans qu'on entend ça.
M. Legault : Oui. Là, on est
rendus qu'on parle de jours, hein?
M. Chouinard (Tommy) : …de
lecteurs qui, devant l'explosion de la facture pour la reconstruction du pont
de l'Île-aux-Tourtes, là, 65 % disent : Bien, écoutez, comment
voulez-vous croire... comment peut-on croire, et là je reprends leurs termes,
ils sont nombreux, je vous l'assure, M. Legault, lorsqu'il disait, en campagne
électorale, que la dépense maximale pour un troisième lien, ce serait…
M. Legault : 6,5.
M. Chouinard (Tommy) : Milliards,
6,5 milliards. Qu'est-ce que vous leur répondez?
M. Legault : Bien, écoutez,
d'abord, le pont de l'Île-aux-Tourtes... Moi, je viens de
Sainte-Anne-de-Bellevue, c'est un pont que je connais bien. C'est un pont qui
est extrêmement dangereux parce que le pont est très proche de l'eau qui gèle,
et ça amène beaucoup de carambolages. C'est un pont qui est long. Donc,
effectivement, on a vu une augmentation des coûts dans le cas du pont de
l'Île-aux-Tourtes. Maintenant, pour ce qui est du troisième lien, bien, on va
vous faire une annonce dans les prochains jours.
M. Chouinard (Tommy) : O.K.
Mais est-il possible… par ailleurs, je reviens sur le français, mais est-ce que
c'est possible à la fois, selon ce que je comprends de ce que vous dites, là,
de hausser les exigences en matière de connaissance du français et d'augmenter
le nombre d'immigrants admis au Québec?
M. Legault : Bien, écoutez,
encore là, je vous invite à être un peu patient. On va tout vous expliquer ça,
là, dans les prochaines semaines.
M. Chouinard (Tommy) : Donc,
c'est possible dans la mesure où vous allez nous l'expliquer prochainement, là.
M. Legault : …prochaines
semaines.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : M. Legault, vous avez fait un tweet à
Pâques, qui a fait réagir plusieurs personnes, sur le fond catholique.
Qu'est-ce que vous vouliez dire?
M. Legault : Bien, écoutez,
je pense qu'il faut distinguer la laïcité de l'État, hein, puis la loi n° 21, puis l'État actuel et notre patrimoine, qui inclut
une place importante pour la religion catholique qui a amené certaines de nos
valeurs aujourd'hui. Il faut distinguer les deux.
M. Laberge (Thomas) : Mais
est-ce que ce n'était pas maladroit dans le contexte, M. Legault? Est-ce
que ce n'était pas maladroit dans le contexte? Il y avait eu des discussions
sur la laïcité la semaine d'avant.
M. Legault : Bien, je n'irai
pas renier notre patrimoine, là. Le patrimoine de la nation québécoise est
important, puis, pour moi, là... je ne vais pas exclure ce sujet-là.
Journaliste : ...une
précision sur l'industrie du porc, si c'est possible?
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
Journaliste : ...qui est
quand même la deuxième industrie agricole au Québec, là.
M. Legault : Non, mais j'ai
déjà répondu.
Des voix : …
M. Legault :
Yes?
Mme Mignacca (Franca
G.) :
On
Catherine Fournier, what message do you think it sends that she's come out so
publicly on her situation?
M. Legault :O.K., so, first, it
needs a lot of courage to do what Catherine did. So, I want to say
congratulations to her. And maybe, and I hope, it will help other women doing
the same. So… and our part, the Government, is really to try to help these people going through the legal
process.
Mme Mignacca (Franca
G.) : But the situation involved two people that were members of the National Assembly at
the time. What message would you have for people who are currently MNAs?
M. Legault : If something happened, you have to have the courage to say it's
unacceptable and contact the police and the legal people, yes.
M. Authier (Philip)
: Would you agree with Mr. Poilievre's comments that the CBC is
basically a propaganda tool for Justin Trudeau's Liberals?
M. Legault : I think there's a very important difference between medias from
China or from Russia when you compare them with medias in Canada. I think you cannot compare both.
M. Spector (Dan) : On flooding, how concerned are you about the flooding season this
year?
M. Legault :O.K. Yes, of
course, every spring, we worry. And I know that it's a lot of stress for many Quebeckers, this flooding situation. So, we know already,
unfortunately, that we have four or five regions where we already have some
flooding. So, I want to tell the population that, first, I understand their
worry, but second, Public Security is following and will help them.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
(Fin à 13 h 55)