(Huit heures deux minutes)
Mme Massé : Oui. Bien,
bonjour, tout le monde, contente d'être avec vous ce matin. Écoutez, cette
semaine, honnêtement, l'environnement a fait des gains importants au Québec,
puis on est contents, vous vous en douterez bien. Mardi, la CAQ a admis que son
autoroute sous-marine, ce n'était pas une bonne idée, elle a mis la hache
dedans. Ça faisait quand même plusieurs années qu'on lui rappelait que c'était
essentiel qu'elle mette la hache dedans. Mercredi, hier, mon
co-porte-parole, Gabriel, a interpellé pour la deuxième fois, là, cette
semaine, le premier ministre pour lui faire finalement admettre que l'argent
qui était prévu au budget pour l'adaptation aux changements climatiques… bien,
il n'y avait pas assez d'argent. Les municipalités le disent, Québec solidaire
le dit depuis longtemps aussi. Et finalement, une autre belle intention
entendue de la bouche du premier ministre, il y a une volonté d'augmenter le
budget pour les adaptations climatiques. Alors, une autre bonne nouvelle pour
le climat.
Puis finalement, bien, aujourd'hui, la
troisième bonne nouvelle, bien, tout le monde l'espère, c'est la ministre
Geneviève Guilbault qui va venir présenter les détails de sa huitième mouture
du projet du troisième lien et, cette fois-là, annoncer : Exclusivement
réservé au transport en commun. Alors, ça aussi, ça semble être une bonne
nouvelle pour l'environnement, pour les gens de Québec. Et mon collègue Étienne
Grandmont va, bien sûr, se prêter à l'exercice de venir vous rencontrer après l'annonce
de Mme Guilbault pour venir vous partager comment on accueille cette
nouvelle-là.
Et tout ça pour couronner, si je peux
dire, cette semaine-là, en fin de semaine, c'est le 22 avril. Et samedi,
donc, nos concitoyens, dans le cadre du Jour de la Terre, se rassembleront dans
différents rassemblements à travers le Québec. Les députés solidaires seront
présents. Et honnêtement c'est le fun de pouvoir avoir des moments comme ça, où
on se réunit largement dans des rassemblements et qu'on peut fêter un certain
nombre de victoires. C'est ce qui sera le cas samedi dans le cadre des
rassemblements pour le Jour de la Terre.
M. Marissal : Merci,
Manon. Bonjour. Hier, on a commencé l'étude du projet de loi n° 15, puis
je vous dirais que c'est parti croche. C'est parti assez croche. Bon, non
seulement tous les témoins qui passent puis les mémoires qu'on reçoit disent
que le projet de loi n° 15, ce n'est pas de la décentralisation, c'est
plutôt le contraire, un mégaexercice de centralisation. Mais là il y a plus
grave puis il y a plus urgent, là, c'est que la Vérificatrice générale est
venue nous dire, essentiellement, que le projet de loi, dans sa forme actuelle,
viole la Loi sur le vérificateur général. Essentiellement, c'est ça, parce que
ça ne lui donne pas les moyens de faire ce qu'elle doit faire, c'est-à-dire
suivre la trace de l'argent public, notamment quand l'argent public est envoyé
vers les institutions privées.
Alors, la Vérificatrice générale nous dit
essentiellement deux choses. Le projet de loi n° 15 prévoit un double
audit, donc une vérification d'Agence Santé Québec par la Vérificatrice
générale, mais aussi par un auditeur externe. C'est nouveau, c'est inusité et
ce n'est pas conforme à la loi qui dit qu'une société d'État comme Agence Santé
Québec est sous la loupe exclusive de la Vérificatrice générale. Alors, quand
même étonnant, là, qu'on arrive, après un an de travail, avec un projet de loi
mal foutu, mal ficelé, mal fagoté, qui contrevient à la Loi sur le vérificateur
général du Québec. C'est quand même assez hallucinant. Moi, je dois vous dire que
j'ai été un peu sidéré.
Alors, de deux choses l'une, là, ou alors
le ministre, qui dit qu'il travaille depuis un an sur son projet de loi… ou
alors il est complètement brouillon ou alors il est totalement nonchalant avec
ce qu'on appelle les chiens de garde du Parlement à Québec, c'est-à-dire,
notamment, la Vérificatrice générale. Alors, il s'est montré très, très, très
ouvert à la Vérificatrice générale, mais comment peut-on déposer un brouillon
pareil avec une erreur pareille? À moins que ce ne soit pas une erreur, alors
là c'est mal parti. Mais c'est le début, là, on peut encore corriger.
Mais la Vérificatrice générale, ce qu'elle
nous dit, essentiellement, c'est que, pour qu'elle puisse vérifier, notamment
des compagnies privées, il faut que 50 % des revenus viennent du
gouvernement du Québec. Il faut que ce soient des subventions. Il faut que les
gestionnaires soient nommés par Québec. Tous les GMF du Québec sont donc
exclus. Toutes les Rockland MD, les cliniques privées, là, avec lesquelles on
multiplie les contrats en ce moment, sont donc exclues dans la mouture actuelle
du projet de loi n° 15. J'hallucine, je ne peux pas
croire, là, je ne peux pas. Je comprends que ce gouvernement-là a un parti pris
évident pour le privé, mais on ne va quand même pas se mettre à garrocher de
l'argent public sans avoir la moindre vérification. Alors, je demande au
ministre de se ressaisir, là. Ce n'est pas grave, là, s'il faut qu'il aille
réécrire, là, deux ou trois chapitres de son projet de loi, prenons le temps de
le faire, mais pour le moment ce n'est pas acceptable.
M. Denis (Maxime) : Trouvez-vous
que ça va justement trop vite? Parce qu'hier on entendait notamment...
Mme Castonguay disait qu'elle n'avait pas eu le temps de se préparer, et
là le ministre veut adopter ça d'ici la fin de la session. À un moment donné,
est-ce qu'on bouscule tout le monde avec ce projet de loi là?
M. Marissal : Y compris les
partis de l'opposition à qui on demande la collaboration. Vous savez, la
collaboration, là, c'est bidirectionnel, là, il faut que ça aille dans les deux
sens. On ne peut pas, en plus, demander la collaboration et des gens qui
viennent témoigner et de l'opposition quand on dépose des projets de loi aussi
mal foutus. Alors, moi, je le répète, là, si M. Dubé, puis il a répété ça hier,
qu'il veut adopter ça en juin, là, ou bien donc c'est de la frime, ou bien donc
c'est un bâillon, un des deux. Parce que, même si on siégeait jour et nuit, là,
avec 1 200 articles puis le temps qui reste, on ne peut pas l'adopter
en juin. Puis on ne va pas adopter ça un, deux, trois à l'Assemblée nationale,
là. Quand même, on est plus sérieux que ça.
M. Bellerose (Patrick) : …avoir
une coaudition avec la VG et un auditeur privé?
M. Marissal : Je n'ai pas
compris le début.
M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce
que ça changerait d'avoir une coaudition entre la VG et un auditeur privé?
M. Marissal : Bien, de un, il
faudrait changer la loi. La loi dit que les sociétés d'État qui n'ont pas des
buts commerciaux, buts commerciaux, c'est, par exemple la SAQ, Loto-Québec ou
Hydro-Québec, les sociétés d'État qui n'ont pas de visées commerciales sont sous
la loupe exclusive de la Vérificatrice générale. Moi, ça me va très bien.
Pourquoi faudrait-il amener un Deloitte ou une firme extérieure, McKinsey tant
qu'à y être? Pourquoi faudrait-il amener des firmes... On a tous les outils
ici, pourquoi le gouvernement veut-il sortir de ce cadre?
M. Bellerose (Patrick) : C'est
quand même un budget de 40 milliards...
M. Marissal : Justement.
M. Bellerose (Patrick) : Peut-être
que la bouchée est trop grosse pour un seul auditeur.
M. Marissal : Si la bouchée
est trop grosse, c'est que la vérificatrice n'a pas les moyens de faire son
travail. Elle l'a demandé, à maintes reprises, qu'on lui donne les moyens.
Est-ce qu'on va remettre en cause la fonction même de la Vérificatrice générale
au Québec? Je ne peux pas croire, là, pas après tout ce qu'on a vécu au Québec.
Moi, j'ai même déposé un projet de loi, à
un moment donné, ici, dans la précédente législature, disant qu'il faut
absolument que les ministères et les organismes audités, je n'aime pas ça, ce
mot-là, mais c'est apparemment le mot, là, que les organismes audités soient
obligés de rendre... de donner à la Vérificatrice générale les documents
qu'elle demande. Parce qu'encore aujourd'hui, là, il y a plein de ministères
qui passent carrément par-dessus la Vérificatrice générale en disant : On
ne te donnera pas ça. C'est hallucinant. Là, en plus, on ouvre tout un
nouveau pan, je vous rappelle que l'agence Santé Québec va gérer
40 milliards de dollars, on ouvre tout un nouveau pan, là, qui
ne sera assurément pas sous la loupe de la Vérificatrice générale. C'est de
l'argent public, ça, c'est notre argent.
M. Carabin (François) : Sur
le troisième lien, Mme Massé, il y a plusieurs experts, des expertes, même,
dans Le Devoir, qui commentent le dossier et qui disent que, déjà, là,
on va sans doute payer trop cher pour un projet tel, là, même si c'est
uniquement du transport en commun. Vous avez dit que vous alliez étudier le
projet en transport collectif, mais est-ce que vous avez déjà un préjugé
défavorable à l'idée de payer… je ne sais pas, moi, on va avoir la facture dans
pas trop longtemps, là, visiblement, mais à payer des milliards de dollars pour
un projet de transport collectif qui relie Québec et Lévis?
Mme Massé : Je vous dirais
que, premièrement, bien, c'est vrai qu'on va attendre de voir le projet, parce
que, là, opérer par ouï-dire, c'est... ça peut amener dans des mauvaises
situations. On va attendre le projet. On va attendre de voir aussi sur quelles
études Mme Guilbault s'appuie. De développer du transport en commun, ça, c'est
un incontournable. On est au XXIe siècle, c'est vers là qu'il faut aller pour
toutes les bonnes raisons qu'on connaît : environnementales, santé
publique, etc. Ça fait que ça, ça va. Ceci étant dit, sur quoi s'appuie Mme
Guilbault? Je ne le sais pas, on va le savoir aujourd'hui, j'espère. Et tout
n'est pas une question de chiffres, c'est aussi ça va être quoi, ce projet-là.
Maintenant, sur la question de la facture.
On était en formation, l'ensemble des députés, cette semaine, sur la question
de l'environnement, de climat, l'impact des changements climatiques, etc. Et,
je vous dirais, les gouvernements successifs depuis... moi, ça fait 20 ans que
je suis une militante active environnementale, qui retardent d'investir ce qui
est nécessaire, bien, fait qu'aujourd'hui, inévitablement, ça nous coûte plus
cher. Alors, dans ce sens-là, la facture, elle risque d'être élevée, c'est
clair. Mais est-ce qu'on verra là un projet d'avenir? Je ne le sais pas, puis
on attendra aujourd'hui pour le savoir.
M. Bellerose (Patrick) : …c'est
de dire qu'il y a moins d'achalandage aujourd'hui sur les ponts qu'avant la
pandémie. Dans ce cas-là, qu'est-ce qui fait qu'il serait justifié d'investir
des milliards pour faire un troisième lien en transport en commun s'il y a
juste moins de monde qui traverse?
Mme Massé : Écoutez, le...
développer le transport en commun... Puis moi, je ne suis pas en train de
critiquer le projet de Mme Guilbault, je ne le connais pas. On va le voir
après-midi. Mais développer du transport en commun, de la mobilité qui nous
éloigne tranquillement de l'auto solo, ça, c'est l'avenir du Québec, c'est
l'avenir de la planète, puis à ça je dis oui. Mais maintenant on verra c'est
quoi, le projet de Mme Guilbault.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que M. Caire doit démissionner? M. Caire a mis son siège en jeu plusieurs fois
sur le projet de troisième lien. Il a été élu deux fois, minimalement, sur ce
projet-là. Est-ce qu'il doit se représenter devant les électeurs pour dire :
Bien, voici, là, je redemande votre confiance avec un nouveau projet qu'on
connaîtra bientôt?
Mme Massé : Bien, écoutez,
vous avez raison. Je l'ai entendu de mes oreilles durant toutes ces années. Je
pense que c'est à M. Caire de se gouverner, c'est à M. Caire de se gouverner,
puis c'est tout.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que vous resteriez en poste avec une telle promesse brisée?
Mme Massé : Bien, écoutez, je
pense que moi et M. Caire, nous sommes deux personnes différentes. Je me
gouvernerai à ma façon, et il se gouvernera à la sienne, mais c'est à lui de
nous dire comment il va se gouverner aujourd'hui.
M. Laberge (Thomas) : Mais,
Mme Massé, outre... Je comprends que vous êtes contre le projet de troisième
lien comme il était présenté précédemment, mais la CAQ a beaucoup mis une importance
sur cette promesse-là. Vous ne pensez pas que ça peut accentuer le cynisme
auprès de la population que les partis brisent des promesses comme ça? On peut
penser aussi à la réforme du mode de scrutin.
Mme Massé : Vous faites bien
de parler de la réforme du mode de scrutin, parce que ça, démocratiquement,
c'est une promesse majeure que la CAQ a brisée, mais il avait probablement fait
le calcul que ça ne lui coûterait pas très cher.
M. Laberge (Thomas) : …vous
vous réjouissez du fait que la CAQ brise une de ses promesses-phares?
Mme Massé : Bien, moi, je...
Depuis le début, on vous dit que ce projet-là ne se fera pas. Je ne le sais pas…
pour moi... pour nous, là, il n'y a pas une surprise, il y a une victoire. Il y
a une victoire d'avoir fait entendre raison, mais il n'y a pas une surprise.
Alors, ça leur appartient. L'électorat verra bien ce qu'il en a à dire. Mais, moi,
ce que je peux vous dire, c'est : la planète, là, la planète, elle n'a pas
besoin de slogans, elle n'a pas besoin d'engagements qui, même si on sait
qu'ils ne se feront pas, se font verbalement.
En fait, ce que je veux vous dire, c'est
que nous, on le sait depuis le début que ce projet-là ne se ferait pas. On le
dit depuis le début. La CAQ insiste depuis le début, sept versions avant
aujourd'hui, et ça ne se fera pas. Puis malheureusement, en bout de ligne,
bien, il y a peut-être des gens qui ne seront pas contents, mais la planète,
elle, je peux vous le dire, que le projet autoroutier, elle est contente qu'il
ne se réalise pas.
M. Duval (Alexandre) : Je
comprends l'importance que vous accordez au développement du transport
collectif pour qu'on s'éloigne de l'auto solo, mais est-ce que d'aller creuser,
dans le lit du fleuve Saint-Laurent, un tunnel de huit ou neuf kilomètres pour
une ligne de transport en commun, c'est environnementalement quelque chose de
bon, Mme Massé?
Mme Massé : Écoutez, moi, je
ne suis pas une experte. Ce que je sais, c'est que j'ai besoin de voir les
rapports, de voir les études, pas juste de déplacements, là, dont on parlait
tantôt, mais aussi des impacts. Et ce projet-là devra avoir des BAPE, s'il se
réalise, etc. On a les outils pour protéger l'environnement au Québec, il faut
les utiliser.
Ceci étant dit, la biodiversité, c'est
majeur. Moi, je ne sais pas où est-ce qu'elle envisage de faire ce trou-là, si
c'est ça qu'elle envisage de faire. On ne le sait pas. Bien, on verra, on
verra. Étienne va venir réagir. Mais c'est clair que la biodiversité doit faire
partie du calcul, parce que ça aussi, c'est une des façons de protéger la
planète pour l'avenir.
M. Duval (Alexandre) : Donc,
ce n'est pas un chèque en blanc à une ligne de transport collectif
sous-fluviale, là, que vous faites, là. Vous êtes content de voir le retrait
du... de la partie autoroutière, mais il y a encore beaucoup de choses à
évaluer pour vous avant de dire : C'est un bon projet pour l'environnement.
Mme Massé : C'est clair. Puis
on va commencer par entendre c'est quoi qu'elle va dire. Le transport en commun
en soi, le transport collectif, c'est bon pour l'environnement, mais après ça
il y a tout comment c'est fait. Tu sais, je vous donne un exemple. Élargir une
autoroute pour mettre une voie réservée aux heures de pointe, c'est-u bon pour
l'environnement? Bien, si on a élargi l'autoroute, ce que la science nous dit,
c'est : on induit la venue de voitures. Réponse : non. Ça fait que,
voyez-vous, c'est ça que je veux dire.
M. Bellerose (Patrick) : Sur
la prière à l'école, on a eu la directive claire, hier, donc il n'y aura aucun
local destiné à la prière à l'école. J'aimerais vous entendre, maintenant qu'on
a comme la directive...
Mme Massé : Oui. En fait, la
directive, pour moi, ce qu'elle fait... ce qu'elle vient faire, c'est :
elle vient démontrer que M. Drainville donne une directive sans savoir
comment ça va être réellement applicable. Ce n'est pas gérable, cette affaire-là,
pas... Un, ce n'est pas très, très clair puis, deux, ce n'est pas gérable. Je
pense que, tu sais, la motion, là, que nous avions adoptée, qui disait
clairement que des locaux de recueillement, dans la mesure où il y a de la
disponibilité et dans la mesure où il répond à nos normes au Québec,
c'est-à-dire qu'il est ouvert à... qu'ils sont ouverts à tout le monde, qu'ils
permettent aux gens d'aller méditer, d'aller se reposer, d'aller se recueillir,
d'aller prier, s'ils veulent, mais bref qu'ils ne sont pas utilisés
exclusivement pour la prière, s'il y a de la disponibilité, c'est correct. Ça
aurait été simple.
M. Carabin (François) : Vous
dites que ce n'est pas clair, mais la directive dit simplement qu'il n'y a
aucun lieu qui servira à la prière dans les écoles. Ça semble clair. Qu'est-ce
qui n'est pas clair dans la directive, selon vous?
Mme Massé : C'est-à-dire ce
n'est pas gérable. Ce n'est pas gérable. Comment vous allez faire ça?
M. Bellerose (Patrick) : ...elle
est claire? Pour vous, la directive est limpide?
Mme Massé : Bien, je dirais,
c'est difficile de... Et d'ailleurs, j'espère, vous allez questionner M.
Drainville là-dessus. Comment il va faire pour s'assurer que ça fonctionne?
Moi, je sens que, quand on regarde la jurisprudence au Québec, là, je sens que
ça s'en va encore vers des contestations en cour, tu sais. Ça fait que moi,
dans ce sens-là, je ne sais pas pourquoi il est parti de la motion qu'on avait
adoptée, qui va dans le sens de la jurisprudence, dans le sens de ce qu'on fait
au Québec, mais qui est claire sur : pas de local réservé à la prière
exclusivement, mais, oui, de l'espace pour que les gens puissent se recueillir,
méditer, etc.
M. Bellerose (Patrick) : …pas
gérable parce que, dans le fond, les gens vont se retrouver à prier un petit
peu n'importe où, si je comprends bien?
Mme Massé : Des gens vont se
trouver à prier un peu... bien, à prier, ou à se recueillir, ou à «whatever» un
peu n'importe où, mais, plus que ça, ça va se retrouver devant les tribunaux,
puis on va être obligés de gérer ça aussi.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...sur
l'APNQL, Mme Massé. Vous voyez qu'ils vont contester la loi n° 96 sur
la base que ça porte atteinte à leurs droits ancestraux. Vous les appuyez dans
leur démarche?
Mme Massé : Bien, écoutez,
moi, ce qui me frappe, c'est que c'est, encore là, rien de surprenant.
Lorsqu'on a fait l'étude du projet de loi n° 96, personnellement, j'ai
même travaillé très fort pour que le ministre adopte des amendements qui
auraient permis aux Premières Nations de pouvoir sentir que le projet de loi
n° 96 n'allait pas à l'encontre de leurs droits ancestraux. Et on l'a dit,
et le ministre Jolin-Barrette a décidé quand même de ne pas intégrer ces
amendements-là qui, malheureusement... Et malheureusement, aujourd'hui, on
voit, puis c'était prévisible, que l'APNQL va aller faire reconnaître ses
droits ancestraux devant les tribunaux. C'est juste du temps perdu, c'est
inutile, puis on aurait pu l'éviter. Moi, c'est ça qui me tanne.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Le
temps qui passe, justement, sur la n° 96, donc vous avez, j'imagine, un
pas de recul maintenant. C'était-u une erreur, d'appuyer cette loi-là pour
votre groupe politique?
Mme Massé : Écoutez,
nous, on s'est... Non, nous, on s'est vraiment battus pour faire en sorte, tant
au niveau des Premières Nations… Et je peux vous dire, là, parce que c'est moi
qui l'ai faite, cette bataille-là, là, je peux vous dire comment on a... J'ai
travaillé M. Simon Jolin-Barrette au corps pour qu'il saisisse que les
droits ancestraux des Premières Nations doivent être respectés lorsqu'on se
targue, comme gouvernement, de travailler de nation à nation avec les Premières
Nations. Ça fait que, ça, on l'a dit aussi que...
Et ma collègue Ruba a travaillé fort pour
que la question de l'obligation d'être en communication en français après six
mois, pour les nouveaux arrivants… on trouvait que ça avait... ce n'était juste
pas respectueux des gens qui viennent au Québec... une partie des gens qui
viennent au Québec. Ça fait que non, parce qu'il y a plein de bonnes choses
dans cette loi-là, mais il y a vraiment des éléments... Et d'ailleurs, Québec
solidaire, on vous l'a dit, dès qu'on prend le pouvoir, ces éléments-là, on les
enlève. Et les Premières Nations savent très bien qu'on les appuie là-dedans.
Mme Mignacca (Franca
G.) :On the third link, we are hearing from
some residents in Lévis who are disappointed because this was a campaign promise,
and now the CAQ is sort of backtracking on it, in a way. What would you say to
these residents that are feeling disappointed?
Mme Massé : I can totally understand because this Government told them, since nine years now, that they will get this third
link, they will rise up with this third link. They changed their mind eight
times. So, I totally understand why. But I can say also that Québec solidaire, since the beginning, knows
that this project won't be realized, because of a lot of things, cost, the
necessity to have more public transit than autoroutes. So, we said that, and
now this is what happens. So, I totally understand that they find that this Government says something and do not do it.
C'est bon?
Mme Mignacca (Franca
G.) :And I'd like to hear you as well… we
heard, yesterday, Mr. Drainville finally submitted the actual regulation on
prayer rooms. What do you make of this directive? Do you think it's realistic?
Mme Massé : I think… I'll go for a while and maybe my colleague will be… feel
more fluid. I will say that, if Mr. Drainville had just said what we think…
it's the easiest thing, it's we can have some place in a school, as we have in
hospitals, as we have in «aéroports», we can have a place if… if place is
available. I mean, if you don't have any place, you don't… you don't have to do
it, but have a place where people, men, women, with no regard to their
religion, if they want to just go there, and chill, and have respect, breathe.
Why we cannot have this kind of place in our public schools, in our schools?
So, he decided to precise it, and I think that will bring him to the court. I
think so.
M. Marissal : You did well.
Mme Massé : Oh!
M. Marissal : Is it realistic? We think it is not. And frankly it is for Mr.
Drainville to explain how he will apply this new rule in schools. He came with
something new, out of the blue, that is not in line with what we have decided
here with the motion at the National Assembly. So, I will let Mr. Drainville explain, maybe on the third link as
well, and on this new rule.
M. Spector (Dan) : Mr. Marissal, can you just explain your concerns about the start of
the health hearings?
M. Marissal : Well, the more we dig into Bill 15, the more we are surprized and
somehow troubled as well. I was really troubled yesterday to hear the Auditor
General saying, basically, that she won't be able to do her job. This is
something… this is something very wrong when someone… when the Auditor General
is not able to do her job, that's the basic of follow the money trail with our
political system. But basically Mr. Dubé tabled a draft bill that is not in
line with what we have in the laws of Québec, including the law of the Auditor
General. So, I'm somehow troubled to see how fast he goes with that, how fast
he wants to adopt this bill. And I'm just asking him to go back to his homework
and come back with a clean copy, please.
(Fin à 8 h 26)