(Neuf heures quarante-trois minutes)
M. Grandmont : Bonjour à tous
et à toutes. Content de vous voir ce matin. Je voudrais réagir... en fait, mon
collègue Sol, de Jean-Lesage, et moi-même, là, sur la récente... le point de
presse, la conférence de presse de Geneviève... de la ministre des Transports
et de la Mobilité durable. Très contents de l'entendre annoncer, ce matin, ce
qu'elle clamait... ce qu'on clamait, nous, haut et fort depuis plusieurs mois.
Heureux aussi d'entendre la ministre en appeler à renoncer à la voiture, ce qui
est quand même quelque chose d'important.
Québec a vraiment besoin d'une
alternative... d'alternatives de transport collectif dans la grande région de
Québec, évidemment. Et ça, c'est bon aussi pour tout le Québec. Comme on a
toujours dit, on est toujours très parlables sur l'amélioration du transport
collectif au Québec, et évidemment, bien, l'annonce qu'on voit aujourd'hui va
dans ce sens-là. Donc, on va prendre le temps de l'analyser, mais on se pose
quand même une question... en fait, quelques questions.
D'abord, est-ce que la partie autoroutière
du tunnel qui est proposé est réellement abandonnée? Tout à l'heure, on a
entendu la ministre être plutôt évasive sur cette question-là. On a aussi
remarqué, cette semaine, qu'elle a bloqué notre motion qui en appelait à
reconnaître que la baisse d'achalandage signifiait l'abandon, là, du... de la
partie autoroutière. Donc, on lui demande aujourd'hui, je lui demande aujourd'hui
d'être très, très claire et très, très ferme sur l'abandon du projet... de la
composante autoroutière du projet de troisième lien entre Québec et Lévis. Il
faut être sûr de bien enlever la clé... en fait, de fermer la porte à clé puis,
bien, jeter cette clé-là dans le fleuve tant qu'à y être.
Avant de passer la parole à mon collègue
et de se lancer aussi dans les études, là, il y a plusieurs pages qui ont été
annoncées, là, qui font partie des études, on se pose quand même la question :
Est-ce que le tunnel est vraiment la seule option à envisager dans un projet de
troisième lien? En ce qui nous concerne, puis je l'ai dit, je le répète, on est
parlables sur les enjeux de transport collectif, on veut une amélioration au
Québec. En même temps, la ministre semble très, très claire sur le fait que c'est
un tunnel qui va circuler entre les villes de Québec et de Lévis et que l'étude
d'opportunité porterait uniquement sur ce qui va rouler à l'intérieur. Dans ce
cadre-là, est-ce que les Québécois, les Québécoises, les gens de Québec, les
gens de Lévis vont en avoir pour leur argent? Est-ce que c'est le meilleur
projet qu'on est en train de développer? Creuser un tunnel, même pour du
transport collectif, ça reste quand même très, très cher. Est-ce qu'on évacue
par le fait même d'autres options qui pourraient être plus intéressantes?
Pour nous, une étude d'opportunité qui
aurait du bon sens envisagerait d'autres modes de transport. On peut penser à
un pont, on peut penser à une meilleure desserte de transport maritime avec les
traversiers. Nous, on se pose la question. Alors, j'espère que la ministre va
ouvrir la porte à des études d'opportunité qui vont être plus larges, qui vont
laisser la porte à d'autres opportunités qu'un tunnel, parce qu'autrement on
est peut-être en train de s'enligner sur une mauvaise... la moins bonne
solution, finalement.
Nous, on a proposé aussi un projet pendant
la campagne électorale. Ces composantes-là demeurent toujours tout à fait
pertinentes. Il faut améliorer la desserte de transport collectif sur les deux
ponts existants, il faut continuer d'améliorer le transport collectif à Lévis
et il faut continuer, évidemment, à livrer le projet de tramway et penser tout
de suite aux prochaines phases. Évidemment, c'est une question de cohérence
magistrale en cette période où on vit des changements climatiques. Et on veut
rendre les transports collectifs plus attractifs pour les gens au Québec.
Je passe la parole à mon collègue de
Jean-Lesage.
M. Zanetti : Bonjour. Merci
beaucoup. Évidemment, abandonner une promesse-phare six mois après une
élection, c'est pas mal plus commode puis c'est pas mal plus pratique que de
l'abandonner six mois avant une élection. La CAQ, est-ce que c'est ce qu'ils
sont en train de faire? Moi, j'ai l'impression que ça pointe vers là. Il me
semble, il me semble qu'ils ne savaient pas, avant d'aller aux dernières
élections, qu'ils allaient mettre la clé dans la porte de ce projet-là? C'est
très difficile à croire.
Moi, j'aimerais entendre des députés
là-dessus nous le dire, là, en jurant sur leur honneur. On a beaucoup parlé du
ministre Caire, qui était un défenseur ardent de ce projet-là, mais on n'a pas
beaucoup parlé des autres. Moi, j'aimerais savoir ce que la députée de
Jean-Talon, Joëlle Boutin, pense de ça. Le savait-elle, avant les élections,
que ce serait abandonné? Est-ce qu'elles ont été... Est-ce qu'ils ont été
honnêtes? Moi, c'est une question que je me pose. Je pense que les gens ont le
droit de savoir. Je veux savoir à quel moment ils ont pris la décision, à quel
moment ils ont vraiment su. Parce que moi, l'idée que les chiffres de la
pandémie sont arrivés tout, tout récemment, je trouve... je doute de ça et je
pense que ça mérite d'être questionné parce qu'on est dans une société où on a
le droit de savoir qu'est-ce qui nous attend.
Maintenant, je suis évidemment très
content qu'on puisse avoir, justement... on puisse éviter, à Québec, une
situation où on allait se retrouver avec 30 000, 50 000 voitures
de plus, qui allait augmenter la congestion, qui allait augmenter la pollution,
qui allait nuire à la qualité de l'air et à la santé des citoyens et des
citoyennes de Québec. Donc, c'est, en somme, une très bonne nouvelle. Merci.
M. Grandmont : Merci.
(Fin à 9 h 48)