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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Le mercredi 26 avril 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-six minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Content de vous retrouver ce matin. L'Assemblée nationale... D'abord, je veux revenir sur la triste scène à laquelle on a assisté hier, durant la période des questions, à l'Assemblée nationale. Les oppositions ont des questions légitimes sur le fiasco du troisième lien et le premier ministre a le devoir d'y répondre. L'opposition a des questions, Québec solidaire a des questions parce que la population a des questions, parce que les gens de Québec, parce que les Québécois et Québécoises veulent comprendre comment ce triste spectacle s'est terminé de manière aussi lamentable.

Le premier ministre, au lieu de répondre aux questions, hier, nous a donné vraiment, quant à lui, un spectacle d'attaques personnelles, de diversions partisanes, s'en est pris au chef du Parti québécois, s'en est pris à Québec solidaire au lieu de répondre tout simplement aux questions qui lui sont posées. Je pense que c'est encore une fois la preuve que François Legault, en fait, n'aime pas la reddition de comptes. Il n'aime pas la reddition de comptes, il n'aime pas la transparence, il n'aime pas ça qu'on lui pose des questions. Et donc, au lieu de répondre, il se fâche, il attaque, il dénigre. Pendant ce temps-là, les questions restent en suspens. Je n'ai toujours pas eu de réponse à la question que je lui ai posée hier : Depuis quand un scénario 100 % transport en commun est dans les cartons du gouvernement? La mauvaise nouvelle pour M. Legault, c'est que toutes ses attaques ne nous empêcheront pas de faire notre travail puis de continuer à le questionner sur cette saga, triste, triste saga du troisième lien.

Je veux aussi revenir sur la question de la rémunération des députés. J'ai envoyé, avec ma collègue, Manon Massé, une lettre aux autres chefs des partis politiques pour leur tendre la main, pour leur tendre la main et pour leur demander de ne pas donner suite à la recommandation du comité Ouellet-Thériault sur la rémunération des députés. Moi, j'aimerais entendre le premier ministre sur cette question-là, parce que c'est une question qui appartient à tous les parlementaires. Ce rapport-là propose un bond important, là, il propose une augmentation immédiate et rétroactive de 30 000 $ par année pour les députés. Et, à cause du système actuel, c'est les députés qui devraient se lever en Chambre pour s'attribuer à eux-mêmes cette augmentation-là. Ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas la bonne manière de procéder.

On le répète, à Québec solidaire, depuis des années, il faut recommencer le processus à zéro, il faut sortir les députés de la décision sur leur propre salaire. Ça, ça passe par un comité vraiment indépendant et surtout vraiment exécutoire. C'est, depuis 2013, la recommandation du rapport L'Heureux-Dubé. C'est ce qu'on défend à Québec solidaire depuis 10 ans. Ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas justifié de se voter soi-même nos salaires. Et donc je réitère, ce matin, mon appel à l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale de faire marche arrière et de ne pas donner suite à cette recommandation-là.

Moi, je suis convaincu que tout le monde est en politique, ici, pour les bonnes raisons. Il n'y a personne qui s'est engagé en politique pour se mettre de l'argent dans les poches, j'en suis convaincu. Mais, malheureusement, se voter à soi-même son propre salaire, ça peut alimenter la perception que c'est ça qui se passe, ça peut alimenter la perception qu'il y a une classe politique qui est déconnectée des gens qu'elle représente, ça peut alimenter la méfiance, ça peut alimenter le cynisme. On a une responsabilité partagée de se prémunir contre ça, de ne plus être juge et partie sur notre salaire. Ça fait 10 ans qu'on le répète, je vous confesse que je suis un petit peu tanné de le répéter, là, j'aimerais qu'on avance enfin dans ce dossier-là.

M. Marissal : Ça fait 10 ans que Gabriel parle de ça. Moi, quand j'étais de l'autre côté de la caméra, il y a 30 ans, on parlait aussi de ça, là. Je ne sais pas pourquoi on est encore sur ce débat-là, à décider que nous-mêmes, on devrait... En tout cas, bref, je pense que Gabriel a très bien fait le point.

Santé. On a eu des crédits hier, des crédits, ma foi, à la fois intéressants sur les réponses mais un peu inquiétants en ce qui me concerne, parce que là on voit vraiment que la porte de grange est ouverte, avec ce gouvernement-là, vers l'exode en privé en santé. Au moins, c'est assumé, le gouvernement le dit, mais ce que je constate, c'est que Christian Dubé, de plus en plus, a abandonné, il a lancé la serviette pour le public. Il nous dit clairement : Il y a encore 18 000 personnes qui manquent, il y a encore au moins 10 000 à 15 000 personnes qui quittent le réseau public par année. Il nous a avoué bien candidement qu'il ne peut pas, qu'il ne veut pas les retenir, notamment parce qu'il ouvre les cliniques privées puis des hôpitaux privés, puis que les agences ne vont pas disparaître du jour au lendemain malgré le projet de loi n° 10.

Alors, il y a quelque chose d'un peu décourageant là-dedans. La CAQ a fait son lit, ce sera le privé, de plus en plus on se dirige vers ça. Et Christian Dubé s'est construit un monde idéal. Quand il y a eu une étude ou une analyse qui ne dit pas ce qu'il veut ou qui le contredit, il dit que l'étude est faussée même si l'étude est faite avec ses propres chiffres. Ce sont ses propres chiffres. Par ailleurs, quand on demande les nouveaux chiffres et les nouvelles analyses, il ne veut pas nous les donner. Alors, c'est le monde idéal du comptable, le ministre de la Santé. Ça ne peut pas durer comme ça, si on veut vraiment avoir un vrai débat, là, ça nous prend aussi des vrais chiffres, des vraies analyses à visière levée. Ils sont favorables au privé, et bien qu'ils mettent les chiffres sur la table, c'est notre argent, c'est notre système de santé.

Et, en ce moment, bien franchement, plus les jours passent, plus je pense et je constate que le projet de loi n° 15, c'est un écran de fumée qui ne réglera rien avant cinq, six ans, ça, le ministre nous l'a encore redit hier, si ça règle des choses, et j'insiste, si ça règle les choses. Puis, pendant ce temps-là, bien, on sous-traite au privé, tous les jours, avec des nouvelles cliniques de façon parfaitement opaque, parce que ça manque de transparence. On peut encore reculer, on n'est pas obligés, là, on n'est pas des lièvres pris dans un collet, là, on est capables de reculer, là, plutôt que de continuer à s'avancer là-dedans tête baissée. Puis, de toute façon, le gouvernement nous doit de la transparence là-dessus. Je répète, c'est notre argent, c'est notre système de santé, c'est notre population. Merci.

Mme Morin-Martel (Florence) : Pour revenir aux attaques de M. Legault envers le chef péquiste, est-ce que M. Legault doit présenter ses excuses officielles à Paul St-Pierre Plamondon?

M. Nadeau-Dubois : Je ne sais pas, est-ce que M. Plamondon a demandé lui-même des excuses?

Mme Morin-Martel (Florence) : Non.

M. Nadeau-Dubois : Bien, je pense que c'est à... c'est M. Plamondon qui a été attaqué, je pense que c'est à lui de demander des excuses s'il le juge nécessaire. Je n'en demanderais pas à sa place, je ne suis pas son porte-parole. Mais, sur le fond, c'est des attaques qui sont personnelles, qui sont basses, qui ne sont pas dignes de la fonction de premier ministre. Et surtout c'est un modus operandi fréquent, là, de François Legault, là. Dès qu'il y a une question qui le dérange, il attaque, il dénigre, et ça ne fait pas honneur, ça ne fait pas honneur à l'Assemblée nationale. Et c'est la preuve que François Legault, il n'aime pas ça, les contre-pouvoirs, il n'aime pas ça, la reddition de comptes. Et il ne reconnaît pas le rôle de l'opposition... il ne le reconnaît pas assez, le rôle de l'opposition.

D'ailleurs, on l'a vu dans le cadre de la pandémie, puis il y a une étude indépendante qui l'a récemment démontré, François Legault n'aime pas la reddition de comptes, il n'aime pas la transparence, il n'aime pas les contre-pouvoirs. Et cette attitude-là qu'il a eue hier à l'égard de M. Plamondon, puis dans la version un petit peu moins intense mais quand même avec moi, c'est l'illustration de ce désamour de François Legault pour la reddition de comptes en démocratie.

M. Lacroix (Louis) : Mais, sur la question de base de M. Legault, s'il n'y avait pas eu l'épisode du dépliant dans Camille-Laurin, auriez-vous gagné?

M. Nadeau-Dubois : On ne le sait pas, on ne le saura jamais. Forcez-moi pas à revisiter cette journée-là durant la campagne, là, M. Lacroix, ce n'était pas une belle journée pour moi. Mais je veux juste dire... je veux juste... Mais on ne sait pas, on ne sait pas, on ne sait pas ce qui se serait passé. Puis on ne refera pas l'histoire, mais, le 3 octobre, la personne qui a eu le plus de votes dans ce comté-là, c'est M. Plamondon, il est député de Camille-Laurin, fin de l'histoire.

M. Denis (Maxime) : Mais vos projections vous donnaient gagnant.

M. Nadeau-Dubois : On ne refera pas... on ne refera pas l'histoire puis on ne parlera pas du pointage de la dernière élection en point de presse à matin.

M. Denis (Maxime) : Êtes-vous à l'aise d'aller à la Canardière donner... Camaradière donner une conférence, là, avec Télé-Québec, Mammouth?

M. Nadeau-Dubois : C'est important de rappeler que ça, c'est un concours, hein? C'est les jeunes du Québec qui devaient choisir les personnalités qui les ont inspirés. Dans la liste que les jeunes ont choisie, j'y étais. Il y avait aussi, d'ailleurs, une députée de la CAQ, hein, Mme Kateri Jourdain. Donc, les jeunes ont nommé des gens, puis ensuite les jeunes ont élu, parmi ces nommés-là, des gagnants. J'en fais partie. Moi, j'ai été touché de recevoir cet honneur-là par les jeunes du Québec. Par la suite, je suis invité à donner une conférence sur le thème de l'engagement citoyen, sur le thème de l'importance de se mobiliser pour l'environnement. Je pense, c'est des sujets importants. On devrait se réjouir, on devrait tous se réjouir que, venu le moment de choisir des gens qui les inspirent, bien, il y ait des figures politiques là-dedans, que ce ne soit pas juste des vedettes de télé, tu sais, qu'il y ait des gens engagés dans la société.

Une voix : ...

M. Nadeau-Dubois : C'est les jeunes qui font ce choix-là. Est-ce qu'on devrait forcer les jeunes à choisir une personne par parti?

M. Bellerose (Patrick) : Premièrement, parmi les candidats, est-ce qu'on ne serait pas mieux d'avoir quelqu'un de chaque parti, et ensuite, en conférence de presse...

M. Nadeau-Dubois : Les candidats sont choisis par les jeunes. D'ailleurs, il y a des informations inexactes, là, qui vous ont été communiquées, là, c'est les jeunes qui choisissent les candidats.

Mme Lévesque (Fanny) : La liste est choisie par les jeunes.

M. Nadeau-Dubois : La liste est choisie par les jeunes. Donc, moi, je n'ai pas été mis en nomination par personne d'autre que les jeunes eux-mêmes. Savez-vous qu'en 2020 ils avaient mis en nomination François Legault? Je veux dire, ce n'est pas un nouveau concours, les jeunes choisissent du monde qui les inspire, puis après ça ils votent sur qui qui les inspire le plus là-dedans, ils en nomment cinq.

Je veux dire, je ne comprends pas la stratégie du Parti québécois. Il faut talonner le gouvernement sur le troisième lien, il faut talonner le gouvernement sur l'état de la culture québécoise, il faut talonner le gouvernement sur la crise climatique, il faut talonner le gouvernement sur la privatisation en santé. Puis là la priorité, hier et aujourd'hui, du Parti québécois, c'est de parler d'une conférence de Gabriel Nadeau-Dubois. Sérieusement, là, c'est... il me semble qu'on a des choses plus importantes à faire ici, à l'Assemblée nationale, là.

M. Carmichael (Simon) : Est-ce que vous comprenez le malaise du Parti québécois puis du ministre de la Culture par rapport à l'acte de présence dans une école secondaire?

M. Nadeau-Dubois : C'est les... Est-ce qu'on devrait exclure les gens en politique de la liste que les jeunes choisissent? Moi, je pense que non. Puis, si les jeunes ont envie de choisir un élu libéral, un élu de la CAQ ou un élu péquiste pour dire : Aïe! Cette fille-là ou ce gars-là, ils m'inspirent à m'engager dans la société, on devrait tous être contents de ça. Moi, je ne m'en vais pas là avec ma pancarte de Québec solidaire, hein, je m'en vais parler de l'importance de l'engagement citoyen, l'importance de s'engager pour l'environnement, leur expliquer un peu comment ça marche, la démocratie. Voulez-vous bien me dire c'est quoi, le problème avec ça? Vraiment, je ne comprends pas la stratégie du Parti québécois.

M. Marissal : Je peux-tu ajouter quelque chose là-dessus? Excuse-moi, Gabriel. Parce que, vous comprenez, Gabriel est en train de répondre pour lui-même sur un choix qui a été fait, c'est peut-être un peu inconfortable, là. Puis moi, je n'étais pas en nomination, ça fait que je peux parler. Moi, je trouve ça sain. On en fait, des conférences dans les écoles, régulièrement. Je n'ai jamais vendu de cartes de membre dans aucune école de Rosemont, je vous le garantis.

Par ailleurs, je suis fier, comme député, de voir que mon co-porte-parole... et les deux, d'ailleurs, parce que c'est vrai pour Manon Massé aussi, inspirent la jeunesse en matière de lutte aux changements climatiques, par exemple. Bien, tant mieux. Puis je le vois tous les jours avec mes ados à la maison, Gabriel, Manon, et d'autres, hein, inspirent cette jeunesse. Ça me met un peu mal à l'aise, d'ailleurs, parce qu'ils inspirent plus mes jeunes que moi-même. Puis je vais vous dire quelque chose, moi, je me souviens d'une époque pas si lointaine, là, celui qui faisait courir les foules dans les cégeps, là, c'était Jacques Parizeau, c'était Jacques Parizeau. Moi, j'ai couvert Jacques Parizeau dans des cégeps partout au Québec. Il faisait courir... Il inspirait. Est-ce qu'il y avait un problème? Non. Mais les temps changent, il y a des gens, aujourd'hui, de la relève comme Gabriel. Je peux me permettre de dire ça?

M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est ça, tu as le droit.

M. Marissal : Manon n'est pas tout à fait de la relève, mais tant mieux s'il y a des gens qui inspirent puis qui sont des flambeaux pour cette jeunesse-là. J'ai l'air mononcle de dire ça, mais j'ai le droit, à mon âge, de dire que ces gens-là, ils inspirent.

M. Denis (Maxime) : Mais est-ce que c'est le rôle d'une société d'État?

M. Marissal : C'est à la société d'État de décider ça. Moi, je ne vais pas commencer à dire à Télé-Québec : Tu fais ci, tu fais ça. Tu sais, à moins vraiment qu'ils diffusent des horreurs, puis des trucs, et ce n'est pas le cas, là. Après ça, comme Gabriel l'a dit, ce sont les jeunes qui ont fait la liste, ce sont les jeunes qui ont voté. Ce n'est pas une opération politique. Et je suis sûr que Gabriel, comme tous les députés ici, ne vendra pas de carte de membre. Ce n'est pas ça, l'exercice, c'est de parler du travail qu'on fait puis pourquoi l'implication en politique. C'est noble, ça

M. Denis (Maxime) : En santé, sur la commission d'hier, là, pendant que vous êtes là, la CAQ va vous répondre toujours : Mais le privé nous a permis de libérer 155 000 personnes des listes d'attente en chirurgie. Donc, il n'y a pas un aspect positif au privé en santé?

M. Marissal : Le privé nous a permis de faire 162 000 interventions chirurgicales qu'on a surpayées, nous dit la sous-ministre Savoie, qu'on a surpayées sachant qu'on surpayait, puis, aujourd'hui, on va essayer de nous faire croire que ces entreprises privées, qui sont là pour faire des profits, vont tout bonnement devenir de bons serviteurs de l'État puis qu'ils vont baisser leurs prix. C'est cousu de fil blanc.

Et, par ailleurs, le ministre nous dit : Il manque encore 18 000 personnes dans le réseau. On en perd encore au moins 10 000 par année — puis je vous annonce que ça va être plus que ça en raison de la courbe démographique puis des retraites à venir — par ailleurs, notre solution, c'est d'ouvrir plus de cliniques privées. C'est d'un illogisme évident. On nous dit... le ministre nous dit : Il y a 70 % seulement de nos salles d'opération publiques qui fonctionnent, les autres sont fermées. Pourquoi? Faute de personnel. Donc, conclusion du ministre : on est fatalement pris à donner des contrats dans le privé. C'est un cercle vicieux, là, c'est le serpent qui se mord la queue. Il faut ramener le monde dans le réseau public et utiliser les salles d'opération que nous avons payées dans le réseau public, le réseau public qui a une responsabilité envers le public en plus.

Mme Lévesque (Fanny) : Vous voulez quoi, exactement, pour les cliniques privées, là? Parce qu'il y a des contrôles en ce moment. Bon, on va aller en appel d'offres. Qu'est-ce que vous demandez précisément, qu'il y ait une échéance à cet apport-là ou on s'en passe complètement? C'est quoi? Qu'est-ce que vous demandez?

M. Marissal : Bien, on n'est pas obligés de renouveler les contrats. Supposons...

Mme Lévesque (Fanny) : ...pour descendre les listes en chirurgie en ce moment?

M. Marissal : À moins qu'on soit absolument pris, là, puis là-dessus, là, on ne s'est pas enfermés, là, dans un bunker idéologique, là. Ce qu'on a dit, c'est, mettons, là, la pandémie, qu'il fallait aller plus vite puis plus rapidement, d'accord, mais ce que je dis ici, c'est que de continuer d'ouvrir des cliniques et des hôpitaux privés va nécessairement continuer ce phénomène de vases communicants, amener du monde du public vers le privé. C'est la logique même, c'est la logique même.

Et le ministre Dubé nous a avoué hier, par ailleurs, qu'il ne peut pas empêcher les cliniques privées d'embaucher du personnel d'agence. Il ne pourra pas faire ça, il ne peut pas faire ça, ce n'est pas dans le projet de loi n° 10, ce n'est pas une possibilité pour le gouvernement. Il ne peut pas non plus empêcher les infirmières, personnellement, de s'autoconstituer en agence. Et il y en a de plus en plus qui le font. Il ne peut pas empêcher ça non plus, c'est une liberté de choix.

Mme Lévesque (Fanny) : ...mettre une clause pour ne pas qu'on aille du public au privé, mais celles des agences vont pouvoir aller directement.

M. Marissal : La clause de non-sollicitation interdit, par exemple, un gestionnaire de clinique privée d'aller solliciter le personnel d'un hôpital public directement. Mais, entre vous puis moi, puis comme je l'ai dit au ministre hier, il n'y a pas un gestionnaire de clinique privée qui est assez niaiseux pour aller se promener dans une cafétéria de HMR puis de dire : Aïe! Veux-tu travailler pour moi? Ce n'est pas comme ça que ça marche. L'infirmière va quitter son poste, elle va faire les 90 jours de purgatoire, puis elle va aller travailler en agence dans la clinique privée l'autre bord de la rue, c'est ça qui va arriver.

Ça fait qu'autant je suis content de l'annonce, hier, là, la préannonce sur le nouvel Hôpital Maisonneuve-Rosemont, d'un autre côté, je suis obligé de me demander, puis mes contacts sur le terrain me disent ça aussi : Est-ce qu'on va avoir encore du monde pour faire rouler cet hôpital-là avec 720 lits si, par ailleurs, le gouvernement, avec sa position favorable, son parti pris envers le privé, continue d'augmenter l'exode du personnel vers le privé?

M. Bellerose (Patrick) : ...M. Dubé dit : On veut mettre en compétition le privé et le public pour avoir le meilleur prix pour une opération, pour une chirurgie. Pour vous, est-ce que le patient et le contribuable ne sont pas gagnants, je veux dire, si on a plus de chirurgies et si on fait diminuer le coût d'une opération?

M. Marissal : Avez-vous déjà vu ça, vous, le privé en concurrence avec l'État qui fait baisser les prix? Ça n'existe pas, ça. Le privé est là pour faire de l'argent, l'État est là pour soigner le monde, s'occuper de la mission fondamentale. Il y a plein de cas comme ça. Les écoles privées, au Québec, ils n'ont pas fait baisser les prix, au contraire. Puis, en plus, ils sont subventionnés par l'État, c'est un autre débat, là. Le déneigement des municipalités, ça a-tu fait baisser les prix? Je veux dire... Puis c'est logique.

Moi, ma posture, c'est : On doit favoriser le public parce que c'est notre réseau puis c'est une responsabilité de l'État. C'est un des joyaux de la Révolution tranquille, au Québec, qu'on s'est donné. La CAQ pense que ça ne marche pas, puis ils ont un parti pris pour le privé. Bien, minimalement, là, qu'ils nous donnent les chiffres puis qu'ils nous fassent la démonstration, parce qu'en ce moment dire que la concurrence avec le privé va faire baisser les prix, c'est prendre le monde pour des imbéciles.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Sur le PEQ, je me souviens, Gabriel Nadeau-Dubois, vous aviez manifesté à l'extérieur. Le gouvernement va reculer. Puis qu'est-ce que vous en pensez?

M. Nadeau-Dubois : Oui. C'est une belle victoire pour les jeunes qui se sont mobilisés à l'époque et c'est tout un désaveu pour la réforme de Simon Jolin-Barrette. C'est tout un désaveu aussi pour l'idéologie de François Legault, parce que cette réforme du PEQ, elle a été imposée par Simon Jolin-Barrette pour respecter la promesse idéologique de François Legault d'un seuil de 50 000 par année. Ce n'était pas possible de respecter cette cible-là sans fermer les robinets du PEQ, un programme pourtant couronné de succès, qui permettait à des jeunes francophones intégrés au Québec de choisir le Québec pour de bon. C'est une bonne nouvelle, mais c'est tout un désaveu pour le duo Jolin-Barrette—Legault.

M. Aubert (Benjamin) : Sur la question de la presse locale, vous avez vu la situation, le cri du cœur de certaines entreprises de presse cette semaine. Quelle est votre position? Est-ce que vous pensez que le Québec doit donner une aide supplémentaire aux médias locaux?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je suis très inquiet, on est très inquiets, à Québec solidaire, de ce qui se passe dans la presse locale. C'est le Journal Métro, récemment, qui nous a interpelés. Il y a eu les Coops de l'information, il y a eu des pertes d'emplois. Même au niveau télévisuel, il y a eu des pertes d'emplois à TVA. Je veux dire, la crise des médias, elle n'est pas terminée, et je pense qu'il faut trouver des solutions supplémentaires. Il y a eu des aides financières annoncées durant la pandémie, c'est bien. De toute évidence, ça ne suffit pas, et il va falloir, à un moment donné, collectivement, qu'on remette à l'ordre les géants du Web qui font partie du problème, tout le monde le sait.

M. Aubert (Benjamin) : Allez-vous interpeler le gouvernement en Chambre à ce sujet-là?

M. Nadeau-Dubois : Je vais laisser cette question-là à ma collègue qui est responsable du dossier, ma collègue Mme Ruba Ghazal, mais c'est sûr que vous allez nous en entendre parler.

Mme Lévesque (Fanny) : Juste rapidement, on a vu aussi Mme Biron qui veut légiférer pour protéger le droit à l'avortement. Est-ce que c'est nécessaire de légiférer là-dessus au Québec? Est-ce que vous êtes favorable à ça?

M. Nadeau-Dubois : Sur le fond, là, solidifier le droit à l'avortement, cet objectif-là, on le partage. Il faut mettre en place le plus de mesures possible pour éviter des reculs pour les femmes du Québec, pour le droit des femmes du Québec à choisir pour elles-mêmes. Quelle est la meilleure manière de le faire? Quel est le meilleur moyen juridique, politique? Cette question-là reste ouverte pour nous, et on s'attend à ce que la ministre Biron travaille de manière transpartisane sur ce dossier-là parce que c'est un enjeu collectif qui doit être abordé, je pense, par l'ensemble des partis politiques.

M. Spector (Dan) : Can you explain your letter on the salary issue?

M. Nadeau-Dubois : Yes. Well, at Québec solidaire, we believe in a very simple principle : MNAs should not vote their own salaries. It doesn't make any sense. There's a report on the table that is putting forward an increase of $30,000 per year for MNAs in Québec, and that would be with immediate effect, and also it would be retroactive a few weeks back. It is not reasonable, it is not justified. The process in itself is a bad process. So, our hand is extended toward the other political parties to start over the process, make it a 100% independent process to make sure that us, as elected officials, are not part of the decision on our own salaries. It's a conflict of interests or, at least, an appearance of conflict of interests.

M. Grillo (Matthew) : But, beyond that, do you think you should get an increase of pay?

M. Nadeau-Dubois : You know, if you ask me personally, I think I do well by myself, but my opinion is not that relevant because I should not be the judge. As an elected person of the people, I should not be the judge of that. We should not be voting on our own salaries, it is as simple as that, and we know that since 10 years. Why are we still debating this? The solution is known by everyone.

M. Spector (Dan) : ...Mr. Legault's governing style and what you were saying about how you reacted to Mr. St-Pierre Plamondon yesterday.

M. Nadeau-Dubois : You know, the scene we saw, yesterday, at the question period, here, at the National Assembly, is indicative of the style of leadership of Mr. Legault. He does not like imputability, he does not like to answer questions, he does not like «contre-pouvoirs». How do you say «contre-pouvoirs»?

Une voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Check and balance, yes. He does not like check and balance. And yesterday we saw it once, but it's something often here. And Mr. Legault has to answer the questions on the third link because the population has questions. The people that were against the project have questions and people that were for the project have questions, and they have the same questions : What happened here? Are we being fooled? What is the true decision-making process on that issue? People asked me those questions, in the street, whatever their position on the project in itself. Mr. Legault has to be held accountable of its decision, he needs to stop attacking everyone, he needs to answer the questions.

M. Grillo (Matthew) : This shift that is taking place with the third link, how do you... you know, how do you characterize it? Do you see this kind of as a small victory for environmentalists, for people who really promote public transport, or is this just a total failure all across the board?

M. Nadeau-Dubois : It is a victory of the citizens all across Québec but in particularly in the Québec region that have mobilized for years on that issue, that have tried to convince the Government for years that building a highway underneath the Saint Lawrence River, in the middle of the climate crisis, it's just a bad idea, it's not supported by science and it's not supported by common sense. So, it is a victory for the citizens that have mobilized. And it's also a demonstration of the... of what happens when you try to govern without a vision for the future, when you do... when you take engagements in front of the population that are not based on evidence, that are not based on a serious analysis of the situation. It's also a failure of the leadership style of Mr. Legault. Merci beaucoup.

M. Marissal : Merci.

(Fin à 9 h 11)

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