(Huit heures vingt-cinq minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à tous et à toutes. Ce matin, on va vous parler du Programme de l'expérience
québécoise, le PEQ. C'était un programme qui fonctionnait bien il y a trois
ans. Avant la réforme caquiste, mauvaise réforme caquiste de Simon
Jolin-Barrette, le programme PEQ, expérience québécoise, fonctionnait très
bien. On a vu, donc, l'échec, depuis trois ans, de cette réforme-là. Mon
collègue Monsef Derraji, qui est porte-parole de l'opposition officielle en
matière d'immigration, va également vous en parler, mais ce que l'on voit, c'est
une réforme caquiste qui n'a évidemment pas fonctionné. Là, on apprend qu'il y
ait de potentiels reculs, qu'ils reviennent probablement... ils l'annonceront d'ici
peu, qu'ils reviendront à l'ancien programme qui fonctionnait bien. Ce serait
la seule chose à faire.
Et, encore une fois, au Québec, le
résultat, c'est que nous aurons perdu trois ans avec le gouvernement caquiste
face à un programme qui faisait en sorte d'attirer des femmes et des hommes qui
veulent, le cas échéant, venir participer au Québec. Et cela, bien, c'est
malheureux, mais il y a beaucoup d'entre eux et elles qui auront quitté, dont
plusieurs qui parlent le français. Alors, dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre,
il n'y a pas pire décision qui aurait pu être prise, il y a trois ans, par la
CAQ.
Je vais maintenant céder la parole à mon
collègue Monsef Derraji.
M. Derraji : Merci, Marc. En
fait, aujourd'hui, le Parti libéral du Québec demande l'abandon total de la
réforme de Simon Jolin-Barrette. Trois ans plus tard, c'est un constat d'échec.
Aujourd'hui, le recul est incomplet, c'est un recul incomplet parce qu'il vise
uniquement le PEQ étudiant, le Programme de l'expérience québécoise, volet
étudiant. C'est la question que j'ai posée à Mme la ministre la semaine
dernière. Donc, ce qu'on demande aujourd'hui, c'est… trois ans plus tard, un
échec encore une fois à l'image du troisième lien, on demande l'abandon total
de la réforme de Simon Jolin-Barrette parce qu'on s'en va vers le mur avec
cette réforme. Merci.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Le
fait qu'il recule, c'est quand même... ou en partie, c'est quand même un pas.
Est-ce que vous les... leur avez parlé? Est-ce que vous avez eu des contacts
avec le gouvernement?
M. Derraji : On n'avait pas
de contact, mais ça a été très clair la semaine dernière. Quand on a une
demande d'accès à l'information sur le site même du ministère de l'Immigration,
le constat, il était très clair, on perd nos étudiants francophones, ils
quittent le Québec. Ils étudient au Québec et, souvenez-vous, il y a trois ans,
ils sont venus en grand nombre dans nos tribunes. Je ne sais pas si parmi vous…
se souvient de ces moments, ça a été des moments déchirants où des gens
francophones pleuraient dans nos tribunes et disaient haut et fort à Simon
Jolin-Barrette que c'est injuste et que… Maintenant, on le voit avec les
chiffres, nos jeunes francophones quittent le Québec, retournent en France,
retournent chez eux. Mais aujourd'hui ce qu'on voit dans les médias, c'est un
recul, pas à 100 %, ce n'est pas uniquement le volet étudiant qui nous
intéresse, c'est le volet des travailleurs temporaires.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : M.
Tanguay, les demandes, là, étudiantes sont passées, en 2020, de 5 500, en
2022, à 2 268. C'est une baisse de 60 %.
M. Tanguay : Vous dites :
Les demandes étudiantes dans le programme PEQ?
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : ...pour
rester, là, oui, c'est ça.
M. Tanguay : Oui, tout à
fait.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Une
diminution de 60 %, c'est énorme.
M. Tanguay : Ah! bien, c'est
énorme et ça démontre, ça mesure l'ampleur de l'échec du gouvernement caquiste.
Et ça, c'est autant de personnes, de un, qui, sur une base humaine, étaient prêtes
à s'investir au Québec, à établir, le cas échéant, leur résidence. Et c'est
autant, donc, de personnes qui ont quitté, c'est un potentiel qui manque sur
trois ans. Réellement, ce qu'on demande, c'est le recul, l'abandon complet de
cette mauvaise réforme caquiste là qui nous aura fait perdre trois ans.
M. Denis (Maxime) : Pour
vous, M. Tanguay, gagnez-vous suffisamment comme élu?
M. Tanguay : Écoutez, là,
vous pouvez... parlez, évidemment, du salaire des députés. Le rapport a été
déposé, nous aurons l'occasion de voir la suite qui sera donnée par le
gouvernement. Et, le cas échéant, on aura l'occasion de faire le débat.
M. Laforest (Alain) : Ce n'est
pas ça, la question. La question, c'est : Gagnez-vous assez?
M. Tanguay : Oui, mais, ça,
je ne vais pas commenter, parce qu'indirectement ce serait commenter sur un
rapport qui a été déposé. On le fera, le débat, dépendamment de la réponse que
le ministre nous accordera.
M. Lacroix (Louis) : ...pas
du rapport, mon collègue, là, il dit : Est-ce que vous trouvez que vous
gagnez assez? Je ne vois pas où vous faites la référence au rapport. Il vous
pose une question sur vos émoluments actuels. Est-ce que vous trouvez qu'ils
sont suffisants? Est-ce que vous trouvez que c'est... pour accomplir votre
tâche et votre vie de tous les jours, vous êtes un avocat célèbre...
M. Tanguay : Non.
M. Lacroix (Louis) : ...est-ce
que c'est assez?
M. Tanguay : Je ne vais pas
commenter les conditions de travail des députés parce que...
Une voix : Vous ne le savez
pas?
M. Tanguay : Non, non, je n'embarquerai
pas là-dedans, là. Il y a un rapport qui a été déposé quant au salaire des
députés, on va voir la réponse qui sera accordée à cela par le gouvernement. Puis,
le cas échéant, on fera le débat.
M. Laforest (Alain) : ...comme
chef du Parti libéral...
M. Tanguay : Ça, c'est vous
qui me l'annoncez, là.
M. Laforest (Alain) : Laissez-moi
finir ma question, s'il vous plaît. Quand vous allez vous présenter comme chef
du Parti libéral, votre objectif, c'est de devenir un jour premier ministre.
Est-ce que vous trouvez que, le premier ministre, actuellement, c'est normal qu'il
gagne moins que le P.D.G. d'Hydro-Québec?
M. Tanguay : Alors,M.
Laforest, vous allez me permettre d'y aller dans les deux volets de votre
question. Pour ce qui est du premier volet, je n'ai absolument rien annoncé à
matin, alors, je vous en prie, n'annoncez rien. Deuxième élément, ça fera
partie, le cas échéant, des discussions que nous aurons, tout dépendamment de
la suite qui sera donnée par le gouvernement.
Mme Lévesque (Fanny) : M.
Tanguay, il est où, le malaise? Non, mais là, depuis ce matin, on dirait, il
n'y a pas un élu qui veut dire qu'il gagne assez ou pas assez. Est-ce qu'on est…
on ne veut pas parler d'argent au Québec? Est-ce que vous êtes…
M. Tanguay : C'est une
question...
Mme Lévesque (Fanny) : Parce
que c'est… le contexte n'est pas bon. C'est quoi, le malaise aujourd'hui?
M. Tanguay : Non, je n'ai pas
de malaise. Parce qu'il faut faire ça de façon ordonnée, c'est une question qui
est légitime, un rapport a été déposé. Et, en ce sens-là, on verra la suite qui
sera donnée par le gouvernement.
Mme Lévesque (Fanny) : …favorable
ou pas à une d'augmentation de salaire des députés?
M. Tanguay : Je pense que
c'est une question légitime.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
c'est une proposition...
M. Tanguay : C'est une question
légitime à se parler. On aura l'occasion de l'étayer lorsque le gouvernement
déposera, le cas échéant prochain, son projet de loi.
M. Bellerose (Patrick) : Seriez-vous
prêts à défendre une hausse de 21 % ou même 31 %, selon le calcul,
devant les électeurs, alors qu'il y a une augmentation de l'inflation
incroyable, puis qu'on offre 9 %, de mémoire, aux employés de la fonction
publique?
M. Tanguay : Je ne mettrai
pas, ce matin, la charrue avant les bœufs. Le rapport a été déposé. Je ne commenterai
pas d'avant… le contenu du rapport. S'il n'y a pas de suite, il n'y a pas de
suite. Si le gouvernement décide d'y aller avec un projet de loi, on aura
l'occasion, à ce moment-là, de débattre de cette question-là.
M. Laforest (Alain) : M.
Tanguay, vous allez me permettre de poser la question à M. Derraji qui n'a pas
pris sa décision lui non plus.
M. Tanguay : Sur le premier
volet, ça?
M. Laforest (Alain) : Sur le
premier volet.
M. Derraji : Sur le premier
volet, on est à la même place.
M. Laforest (Alain) : Est ce
qu'un médecin de Santé publique, actuellement, gagne plus cher qu'un député?
Est-ce que, pour vous, vous trouvez que c'est normal?
M. Derraji : Bon, écoute, c'est
sérieux, docteur... pas médecin, docteur en santé publique. Écoutez, je pense
que mon chef a bien répondu à la question. Si vous voulez des informations sur
le travail des députés, le rapport Thériault-Ouellette a très bien détaillé la
fonction du député en 2023. Il y a pas mal de pages. Et, sérieux, c'est
malhonnête de ma part aujourd'hui de faire un travail qui a été commandé par le
Bureau de l'Assemblée nationale, un rapport très bien détaillé. Donc, si vous
nous posez la question : C'est quoi, le travail du député en 2023? Il y a
des pages et des pages dans ce rapport, et vous avez le portrait réel de ce
qu'on fait en 2023.
M. Denis (Maxime) : Mais que
vous soyez juge et partie, est-ce que c'est normal?
M. Derraji : Écoutez, en date
d'aujourd'hui, on n'est pas ni juge ni partie. Le Bureau de l'Assemblée
nationale mandate... a mandaté un comité indépendant présidé par un responsable
en ressources humaines. Ce comité a déposé un rapport. Ils ont présenté les
conclusions du rapport, ils ont même fait une conférence de presse devant vous.
Maintenant, écoutez, le rapport a été déposé, le gouvernement verra, on fera le
débat en temps et lieu.
M. Lacroix (Louis) : M.
Tanguay, sur la loi, parce que, là, il va y avoir une loi, là, qui va être déposée
relativement à l'augmentation, éventuellement.
M. Tanguay
: On verra.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous croyez que ça doit passer par un processus normal d'adoption d'une loi,
ou si ça prend l'assentiment de l'ensemble des partis qui sont représentés à
l'Assemblée nationale pour que ce soit légitime d'augmenter le salaire de cette
façon-là? Ça, j'espère que vous êtes capable de répondre à ça, là.
M. Tanguay
: Bien, on
verra le... Je veux dire, de toute façon, il n'y a pas deux modes... Bien non,
mais votre question, là, votre question, c'est : Il pourrait-u y avoir un
autre mode d'adoption de nos lois? Il n'y en a pas. Il y a juste un seul mode
d'adoption des lois.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que la CAQ peut voter seule l'augmentation de salaire de l'ensemble des
députés?
M. Tanguay
: Le débat
se fera. Encore une fois, ce matin-là, le rapport...
M. Lacroix (Louis) :
...réponse, M. Tanguay…
M. Tanguay
: Non, non,
non, mais je sens que vous aimeriez ça que j'alimente ça.
M. Lacroix (Louis) :
J'aimerais ça que vous répondiez aux questions qu'on vous pose.
M. Tanguay
: Non, mais
la réponse que je vous offre… puis j'entends qu'elle ne vous satisfait pas,
mais la réponse que je vous offre, c'est que je ne mettrai pas la charrue avant
les bœufs. Un rapport complet a été déposé, on va voir la suite que le
gouvernement y donnera. Et moi, je vous affirme, ce matin, que c'est une
question tout à fait légitime que d'avoir ce débat-là, le cas échéant.
M. Laforest (Alain) : ...le
premier ministre a fait une bonne lecture de l'élection de Paul St-Pierre
Plamondon, hier?
M. Tanguay
: Par
rapport à ça, le commentaire du premier ministre en lien avec l'élection d'un
collègue député était indigne et participe de la petite politique.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Est-ce qu'il doit présenter ses excuses à M. St-Pierre?
M. Tanguay
: Oui, oui,
oui, mais ça a de l'air que M. Legault, il n'est pas fort sur les excuses de ce
temps-là. Il est où, le François Legault qui était capable, à l'époque jadis,
de reconnaître ses torts puis de s'excuser? Hier, il a dit : Je ne
m'excuserai pas pour le troisième lien. Alors, est-ce que Bernard Drainville a
eu tort, lui, de s'excuser? Puis est-ce que la ministre députée de
Chaudière-Appalaches a eu tort de dire que c'était une promesse brisée? C'est toutes
des choses que François Legault n'a pas faites, des excuses, puis reconnaître
que c'était une promesse brisée.
M. Bellerose (Patrick) : M.
Tanguay, la semaine dernière, M. Drainville a envoyé une directive pour
interdire la prière dans les… à d'école. La position du PLQ, c'est quoi? Je
parlais avec M. Fortin, la semaine passée, puis ce n'était pas… il ne s'est pas
prononcé. Donc, est-ce que vous appuyez la directive de M. Drainville?
M. Tanguay : Ce qui est
important... Je pense qu'il est important de dire et de réaffirmer, comme on
l'a voté avec la motion du Parti québécois, que des locaux dédiés à la prière
dans nos écoles n'ont pas leur place, c'était ça, la motion que... pour
laquelle nous avons voté. Nous avions demandé… et nous avons demandé, donc, des
directives qui viendraient faire en sorte de mettre de l'avant les droits et
libertés qui sont en jeu, égalité homme-femme, laïcité de l'État et liberté de
religion. Maintenant, la directive a été émise. On va voir l'application que
feront les centres de services scolaires et l'application que le ministre
Drainville s'assurera, de cette directive-là.
M. Bellerose (Patrick) : Donc,
vous êtes d'accord avec la directive de M. Drainville?
M. Tanguay : Sur le fond, sur
le fond, oui, elle traduit bien la motion de l'Assemblée nationale. Une fois
que l'on a dit ça, maintenant, c'est une question d'application. Et la
directive, vous l'avez vue, je pense qu'il y a 13 «attendu que», parle du cadre
législatif, qu'il y a la liberté de religion, ça existe au Québec, la laïcité,
il faut que ce soit un fait, donc des locaux de prière dédiés à la prière dans
nos écoles, non. Puis l'application de la directive, c'est important qu'elle le
soit... qu'elle soit faite.
M. Bellerose (Patrick) : La
directive de M. Drainville est très claire, il n'y a pas de prière à
l'école. Vous, vous dites : Certains locaux, sans être dédiés, pourraient
être utilisés pour la prière?
M. Tanguay : Non, moi, ce
que... Moi, ce que je dis, là, c'est que des locaux dédiés à la prière, non.
M. Bellerose (Patrick) : Vous
insistez sur «dédiés», est-ce qu'on pourrait faire des prières à l'école?
M. Tanguay : Ça, écoutez,
l'école... l'école, là, l'école publique, là, est là pour nos enfants mineurs,
au primaire et au secondaire, c'est un lieu d'apprentissage, c'est un lieu
d'apprentissage, c'est ça, la mission. Maintenant, pour ce qui est de
l'application de locaux multifonctionnels, il faut s'assurer que ce ne soit pas
dédié à la prière. Ce n'est pas... L'école n'est pas là… l'école est laïque et
est là pour offrir un enseignement à tous.
M. Bellerose (Patrick) : Donc,
si des élèves souhaitent utiliser un local à l'occasion pour prier, vous n'avez
pas d'opposition à ça?
M. Tanguay : Bien non, ce
n'est pas ce que je vous dis, c'est qu'il ne faut pas qu'il y ait de locaux
dédiés à cela. Il ne faut pas qu'il y ait de locaux dédiés à cela. Maintenant,
l'application de la règle, il faut que le ministre s'assure qu'elle soit
appliquée de façon uniforme partout au Québec. Puis, des demandes, il y en
aura, puis on verra comment elles seront traitées, mais, en regard de la
directive, c'est évident qu'il faudra respecter, là, l'ensemble des droits et
libertés.
M. Bellerose (Patrick) : Une
dernière fois, donc, il faut faire une place aux accommodements raisonnables?
M. Tanguay : Bien, ça...
c'est de tout temps, hein, ça existe, ça va avec notre charte québécoise des
droits et libertés. Puis on verra l'application de la directive.
M. Laforest (Alain) : M. Tanguay,
c'est quoi, votre motion aujourd'hui sur les projets d'infrastructure? C'est un
peu un rappel au... c'est un peu un rappel au troisième lien, là, c'est un peu
ça que vous allez faire.
M. Derraji : Bien, au fait,
ça va au...
M. Laforest (Alain) : Indirecte,
là.
M. Derraji : Oui, bien, au
fait, ça va au-delà du troisième lien. En fait, ce qui est un peu frappant, on
voit la cacophonie au niveau du troisième lien, mais voir une ministre sur la
Rive-Sud de Montréal demander une compensation parce qu'elle a perdu le
troisième lien, je ne pense pas que, le PQI, la lecture qu'on doit avoir, c'est
que, parce que vous avez perdu quelque chose, on doit vous récompenser. Le PQI
a un plan qui se base sur des données et des études. Donc, j'espère que la
ministre Mme Biron ne s'attend pas à une récompense dans son comté parce
qu'elle a perdu le troisième lien, et elle veut gagner la prochaine élection en
2026. Voyons donc, le PQI doit respecter certaines règles, et on va voir le
gouvernement qu'est-ce qu'il va répondre aujourd'hui, s'il va suivre la logique
de Mme Biron en lui donnant une récompense ou bien il va suivre les règles
qui nous gouvernent par rapport au PQI.
M. Carmichael (Simon) : Sur
le troisième lien, hier, M. Legault a plaidé, là, qu'il avait pris la
meilleure décision pour les Québécois en abandonnant la partie autoroutière. Êtes-vous
d'accord avec son analyse? Est-ce que c'était la meilleure décision pour les
Québécois?
M. Tanguay : Je...
Clairement, nous, on n'était pas en faveur du troisième lien autoroutier.
Clairement, nous, on proposait un lien additionnel tramway nord-sud. On voit
que le gouvernement fait volte-face et s'en va vers ça. Donc, le gouvernement,
qui a été incapable de livrer des grands projets dans les cinq dernières
années, là, je doute de sa capacité à livrer celui-là. Bernard Drainville,
hier, a rajouté une couche de pression en disant : Il faudrait qu'il soit
physiquement débuté, ce projet-là, d'ici 2026. On verra, comme disait François
Legault.
Du reste, François Legault ne peut pas
dire : Ah! c'est la bonne décision à prendre, je vous ai roulé dans la
farine pendant six ans et aujourd'hui, si je change, je fais un 180 degrés…
puis, en passant, parlez-moi pas de promesses brisées, ce n'en est pas — il
refuse de le dire — puis demandez-moi pas des excuses, je n'en ferais pas.
C'est un peu court d'un... de la part d'un premier ministre qui... Qu'est-ce
qui se passe avec François Legault? D'habitude, il reconnaissait ces erreurs. Là,
il ne reconnaît pas cette erreur-là. C'est une erreur, il a roulé les gens dans
la farine. Il dit : Je suis de bonne foi. Bien, s'il est de bonne foi, qu'il
reconnaisse, à tout le moins, que les gens ont cru à ses promesses en l'air, et
que, là, bien, c'est une volte-face totale.
M. Aubert (Benjamin) : Sur la
question de la presse locale, quelle est votre vision du rôle de Québec dans
l'aide qui doit être apportée au...
M. Tanguay : Il faut
soutenir. Les médias sont excessivement importants. Les médias sont un pilier
de notre démocratie. Nous devons nous assurer qu'il y ait une... qu'il y ait
une diversité de l'information. Et, en ce sens-là, le faut soutenir, il faut
soutenir. L'État a un rôle à jouer, évidemment, en respectant, bien évidemment,
l'indépendance journalistique. Mais on doit soutenir nos organismes, nos
journalistes pour qu'ils puissent faire un travail. Ce que vous faites, ce
matin, là… puis excusez-moi de vous lancer des fleurs, mais c'est important, c'est
au cœur de notre démocratie.
M. Aubert (Benjamin) : ...à
Montréal, avec la fin du Publisac, là, qui... couper l'herbe sous le pied des
hebdos locaux. Qu'est-ce que ça vous dit, ça? À quelle hauteur vous...
M. Tanguay
: Il faut
trouver une solution. Il faut trouver une solution, et c'est un dossier sur
lequel nous allons nous pencher de façon toute particulière. Qu'est-ce qu'on
peut faire? Et il y aura des rencontres en ce sens-là, notamment.
Mme Lévesque (Fanny) : M.
Tanguay, on a vu cette semaine, un peu plus tôt, que Mme Biron veut légiférer
pour protéger le droit à l'avortement. Est-ce que vous pensez que c'est
nécessaire au Québec?
M. Tanguay : Moi, je pense
que tout ce qu'on peut faire... puis on est très ouverts, tout ce qu'on peut
faire pour renforcer ce droit fondamental là, droit à l'avortement, tout ce
qu'on peut faire, tant au point de vue législatif que d'accès aux services
comme tels, il faut le faire. Alors, nous, là, on est très ouverts puis on va
collaborer, bien évidemment.
Mme Lévesque (Fanny) : Quel
levier aurait une loi provinciale versus le Code criminel ou...
M. Tanguay : Bien, c'est
justement le débat qu'il faudrait faire. Mme Biron veut modifier, veut faire
des modifications législatives. C'est un débat qu'on fera. Je pense que, si on
peut le dire encore plus fermement dans nos lois et que ça a un impact dans la
vie de femmes qui veulent avoir accès à l'avortement, bien, faisons-le.
Mme Lévesque (Fanny) : Il n'y
a pas un risque d'ouvrir ce débat-là, justement, d'entendre des groupes
qui sont plutôt défavorables ou…
M. Tanguay : Moi, je pense
que, si c'est pour apporter de... si c'est pour apporter une confirmation de
l'accès à ce droit-là, il faut le faire. On va le faire, là, puis on ne va pas
retourner en arrière. On ne va pas retourner en arrière.
M. Spector (Dan) : What do you want to see the Government do on the PEQ?
M. Tanguay
: I'll let my colleague to answer this question, but, of course, what
we can see, it's… it was a bad decision to reform that program that was quite
efficient. It's, again, a bad decision put forward by this Government Legault, and I'll let my
colleague to complete the answer.
M. Derraji : Again, it's another example, like, another example coming for the Government, and what… Since the beginning of
this new…
Une voix : Reform.
M. Derraji : Reform, yes, reform, exactly, three years after, the situation is
very bad for Québec, we are losing students, we are losing talents. So, today,
we're asking the Government to
put in the garbage the reform of Simon Jolin-Barrette.
M. Spector (Dan) : Mr. Tanguay, what did you think of the letter from Québec solidaire on salaries?
M. Tanguay
: I… we took notice of that letter. It's their position, so, good for
them. That being said, this is an important report that has been presented to
the Bureau de l'Assemblée nationale. And we are looking forward to see what will be the Government's answer to this. And we'll have
the occasion to have the debate if a bill is deposed and proposed.
M. Spector (Dan) : Do you think that MNAs should be voting on their own salaries?
M. Tanguay
: I will not position myself forward of the debate, I think that, as
soon as the Government decide
to go ahead or not, to go ahead with a piece of legislation, we'll have the
debate within that context. But, so, tomorrow… honestly, I will not be
commenting on a report that speaks for itself. And we'll see what the Government will do, but, that being said, a
very important point, I think that it's a legitimate debate to have
M. Grillo (Matthew) : Do you think traffic is the real reason why we're seeing this major
shift in the third link? Is there a…
M. Tanguay
: Based on my understanding, it's an analysis based on cost-benefit,
cost-benefit. The cost, $10 billion, I think that was… had an impact within the
Prime Minister Legault's decision. That being said, at the end of the day, it
was a promise made for the last six years, and he decided to walk away from
this. It tells a lot about the capacity of that Government to think forward into deliver their promises. And again, it's a
pity.
M. Grillo (Matthew) : So, then, the reason that they're bringing forward, in terms of
traffic, is that a lie or is that not being honest to Québec?
M. Tanguay
: I think that… and that's an important question. During the 2022
campaign, the question is : Mr. Legault, had he decided, at that time,
that it was not a valid option? But again, he spent the 2018 election and the
2022 election promising, and promising, and saying that : You know,
nothing will change our course, we will go forward with this regardless of...
even, he said : Regardless of any scientifical studies, and today he's
saying that : I'll set this aside. So, that's the reason why I understand
clearly and perfectly the persons who believed in him, and today they see the
end result, which is a political treason.Merci.
(Fin à 8 h 46)