(Huit heures une minute)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Des journées de crédits très remplies, donc sujet libre aujourd'hui.
Je prends vos questions.
M. Laforest (Alain) : Le
salaire des députés, Gabriel Nadeau-Dubois vous a envoyé une lettre. Avez-vous
un malaise, vous, à voir votre salaire augmenté? Trouvez-vous que c'est
impartial, comme groupe pour analyser le salaire?
M. St-Pierre Plamondon : On
réitère que nous, on n'a jamais demandé de hausse de salaire. On a été exclus d'un
vote au BAN. Donc, pour des raisons partisanes, on s'est fait tasser au niveau
du Bureau de l'Assemblée nationale. Maintenant, je ne suis pas prêt à aller
jusqu'à discréditer le rapport qui a été fait par d'anciens parlementaires puis
un expert en rémunération. En fait, c'est un rapport qui reprend d'autres
rapports qui font toujours le même constat à savoir que, grosso modo, les élus
de l'Assemblée nationale gagnent la moitié des élus d'Ottawa. Donc, sur le fond
des choses, je pense que ce rapport-là, il est crédible, mais ce n'est pas
notre demande, on n'a pas le droit de vote.
M. Laforest (Alain) : Mais ce
n'est pas ça, ma question. Ma question de base était : Êtes-vous d'accord
avec Gabriel Nadeau-Dubois qui demande un autre rapport fait par d'autres
experts pour arriver à quelque chose de plus impartial?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
moi, je pense que le rapport qui est fait, il est juste, il est bien fait, il
est crédible. Par contre, la manière dont le gouvernement mène ce dossier-là en
limitant l'examen seulement à la rémunération et non pas à l'ensemble des
conditions, ça, évidemment, c'était problématique, on l'a dit dès le départ, mais
on n'a pas la voix au chapitre, parce qu'on n'a pas...
M. Bellerose (Patrick) : ...vous
comptez voter pour s'il y a un projet de loi qui...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
pas nécessairement, on n'a pas encore déterminé de la manière dont on voterait,
mais je ne suis pas prêt à aller jusqu'à discréditer un rapport qui reprend
plein d'autres rapports qui disent tous la même chose.
M. Lacroix (Louis) : ...dans
un projet de loi, ça veut dire que c'est la majorité qui va l'emporter. Donc,
si la CAQ décide que ça passe, ça passe.
M. St-Pierre Plamondon : En
effet.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous croyez qu'il serait opportun d'avoir l'unanimité des groupes
parlementaires représentés à l'Assemblée nationale pour que ce soit acceptable
ou si la majorité normale suffit?
M. St-Pierre Plamondon : Écoutez,
c'est la bébelle du gouvernement. Le gouvernement veut ça, on ne le sait pas
pourquoi. Moi, je ne l'ai jamais demandé, je ne me suis jamais plaint de mon
salaire. C'est au gouvernement de prendre ses responsabilités puis ses
décisions.
M. Lacroix (Louis) : Donc, s'il
y a juste eux autres qui votent, c'est correct pour vous?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
parce que je ne suis pas prêt à discréditer une série de rapports qui, à
travers les années, disent toujours la même chose. Je ne suis pas prêt à
discréditer au complet cette démarche-là parce qu'elle est récurrente, là. Puis
on le voit tout de suite, là, si les attachés politiques puis les
sous-ministres gagnent substantiellement plus que le député, bien, évidemment
que ça soulève des questions.
M. Lacroix (Louis) : Mais, dans
la formule qui est proposée, un député qui a droit à toutes les allocations,
là, sans avoir de fonction particulière, gagnerait 169 000 quelques
dollars, là. Est-ce que c'est exagéré, ça?
M. St-Pierre Plamondon : Premièrement,
il faut faire attention, parce que les allocations, souvent, sont dépensées, là.
Je comprends que, fiscalement, c'est traité en salaire.
M. Lacroix (Louis) : Non,
non, mais il faut quand même les inclure, là.
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ça, mais ce n'est pas comme du revenu qui est uniquement, là, à des usages
personnels. Mais je l'ai lu, le rapport, et je trouve que le raisonnement puis
ce qui est présenté, c'est rigoureux puis c'est justifié.
M. Bellerose (Patrick) : Donc,
qu'est-ce qui fait que vous n'êtes pas prêt à dire que vous allez appuyer le
projet de loi si vous trouvez que le rapport... est justifié?
M. St-Pierre Plamondon : Parce
qu'on ne l'a jamais demandée, au Parti québécois, cette hausse de salaire, on n'a
pas été...
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Il y
a un certain nombre, là. On n'a pas été consultés, on n'a pas notre voix au
chapitre au BAN. Puis la manière dont le mandat a été donné... Puis je pense
que les gens qui ont fait le rapport ont fait vraiment le meilleur travail qu'ils
pouvaient, mais on s'est assuré de limiter l'examen à certaines considérations
et pas d'autres. Pour toutes ces raisons-là, ce n'est pas notre projet, et je
ne prendrai pas fait et cause, je ne prendrai pas, au nom du gouvernement, un
argumentaire qui n'a jamais été le nôtre.
M. Bellerose (Patrick) : ...une
augmentation de 21 % quand les Québécois vivent avec une inflation qui est
très importante puis qu'on va donner 9 % aux employés du gouvernement...
M. St-Pierre Plamondon : Posez
la question au gouvernement.
M. Bellerose (Patrick) : Pardon?
M. St-Pierre Plamondon : Posez
la question au gouvernement, c'est leur affaire, c'est leur bébelle.
M. Bellerose (Patrick) : ...est-ce
que vous seriez gêné de recevoir une augmentation de 21 % dans les
conditions actuelles?
M. St-Pierre Plamondon : Je
vais prendre la rémunération qui est octroyée aux députés. Comme je vous dis,
le rapport qui est déposé, il est crédible, mais vos questions sont légitimes.
Est-ce que c'est le moment? Pourquoi? Tout ça appartient au gouvernement, pas
au Parti québécois, qui n'a jamais demandé rien en ce sens-là, n'a jamais été
consulté et a même été exclu de la possibilité de voter au BAN.
M. Laforest (Alain) : On va
prendre l'affaire à l'envers, parce qu'on tourne en rond, là... on est comme
dans la roue du hamster. Si vous êtes premier ministre un jour, trouvez-vous ça
normal de gagner moins que le P.D.G. d'Hydro-Québec?
M. St-Pierre Plamondon : La
rémunération des députés à l'Assemblée nationale sur une base comparée...
M. Laforest (Alain) : ...mais
le premier ministre, c'est-tu normal qu'il gagne moins que le P.D.G.
d'Hydro-Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
peut-être que le P.D.G. d'Hydro-Québec gagne... Combien qu'il gagne, le P.D.G.
d'Hydro-Québec?
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Donc,
je ne prendrais pas non plus... Je ne suis pas un grand fan des P.D.G.
d'entreprise qui gagnent 30 fois le salaire des gens qui travaillent plus
que leur juste part, mais...
M. Lacroix (Louis) : ...de l'État
actuellement, là, sont à hauteur de... corrigez-moi, là, c'est autour de
13 % sur cinq ans, un truc comme ça, là, alors que, vous, la proposition
qui est faite sur le salaire de base, c'est 30 % d'augmentation.
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ça.
M. Lacroix (Louis) : 101 000 $
à 131 000, c'est 30 %...
M. St-Pierre Plamondon : Posez
cette...
M. Lacroix (Louis) : ...est-ce
que c'est acceptable? Non, mais je veux... je vous pose la question à vous
parce que c'est vous qui êtes là, là. Alors, à votre avis, est-ce que vous avez
un malaise avec ça, que les employés de l'État reçoivent sur cinq ans même pas
la moitié de ce que vous auriez d'un coup?
M. St-Pierre Plamondon : J'ai
un malaise avec la manière dont on rémunère les employés de l'État. Pour ce qui
est du projet de loi sur la rémunération des députés, ce n'est pas notre projet
et on ne prendra pas fait et cause pour quelque chose qu'on n'a pas demandé
puis pour lequel on n'a pas été consultés. Posez ces questions-là au
gouvernement.
Mme Lévesque (Fanny) : Hier,
M. Legault a remis en cause votre légitimité, votre élection. Vous avez
beaucoup parlé de ça, là, sur les réseaux sociaux. Est-ce que vous allez donner
suite à ça aujourd'hui? Allez-vous poser un geste ou demander une excuse
officiellement?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
la meilleure façon de faire suite à ces propos, qui visaient, là, de miner ma
crédibilité puis m'empêcher de faire mon travail, c'est de continuer de faire
mon travail avec la même rigueur puis avec la même intensité. Donc, je continue
à demander des excuses au premier ministre auprès des Québécoises et des
Québécois pour avoir fait campagne, particulièrement dans Québec et
Chaudière-Appalaches, sur la base de fausses représentations.
Et ce qu'on a vu hier, c'est le comble
parce que non seulement on a induit les gens en erreur lors des élections,
quelle est la réaction du gouvernement? Rajouter une couche de fourberie en
disant : Écoutez, c'est parce qu'il y a des nouvelles études, puis là les
achalandages ont changé. Mais ça ne tient absolument pas la route. C'est à
nouveau traiter les électeurs comme de la marchandise électorale en se disant
qu'ils ne verront pas clair là-dedans puis qu'ils vont oublier rendu en 2026,
alors que les études déposées par la ministre des Transports disent clairement
que la pandémie, les fluctuations d'achalandage en fonction de la pandémie
n'ont aucun rapport avec la décision de faire le troisième lien autoroutier ou
pas. C'est les études déposées par Geneviève Guilbault.
Donc, il me semble que la réaction
appropriée, ça aurait été... puis d'ailleurs Bernard Drainville l'a fait, ça
aurait été de s'excuser en disant : En effet, on vous a promis quelque
chose qu'on n'allait pas faire.
M. Bellerose (Patrick) : ...votre
crédibilité, est-ce que demandez des excuses pour ça? Puis on se souvient que M. Drainville
a traité Mme Rizqy de démagogue la semaine passée. Qu'est-ce que vous
pensez de cette attitude-là qu'on voit chez...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ça déconsidère le parlementarisme et donc ça déconsidère la démocratie.
Mettez-vous à la place des gens qui écoutent ça à la télévision, de chez eux,
là. Est-ce que c'est ça qu'on veut comme système parlementaire? C'est parce
que, clairement, la raison pour laquelle il m'a attaqué personnellement dans le
but de miner ma crédibilité, de me diminuer, c'était qu'il ne voulait pas
répondre à ma question, c'est une façon de changer le sujet. Ma question,
c'était : Dites-le que vous avez mené campagne sur la base de fausses
représentations à Québec puis dans Chaudière-Appalaches. Et, souvent, le
premier ministre... ceux qui suivent ça de près le savent mais peut-être pas le
grand public, ça arrive très souvent que le premier ministre ne réponde pas aux
questions en Chambre et fasse des attaques partisanes pour changer le sujet.
Là, il est allé une coche plus bas en y allant d'attaques personnelles visant à
décrédibiliser un de ses collègues élus.
Mme Morin-Martel (Florence) : Mais
est-ce qu'elle est inacceptable, cette attaque-là?
M. St-Pierre Plamondon : Évidemment.
M. Carmichael (Simon) : M. Legault,
hier, a plaidé, là, qu'il avait pris la meilleure décision pour les Québécois
dans le dossier du troisième lien. Est-ce que vous êtes d'accord qu'il a pris
la meilleure décision pour les Québécois?
M. St-Pierre Plamondon : Il a
mis... Il a pris la meilleure décision pour obtenir des votes dans la région de
Québec.
M. Carmichael (Simon) : ...d'annuler
le troisième lien?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Au moment des élections de 2022, il a pris la meilleure décision pour l'intérêt
électoral de la CAQ.
M. Carmichael (Simon) : ...d'annuler
le troisième lien, est-ce que c'est la meilleure décision pour les Québécois?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
la confirmation de ce qu'il savait durant les élections de 2022 ou ce qu'il
devait savoir, dans tous les cas, compte tenu de l'absence d'étude sérieuse ou
de quoi que ce soit de solide au soutien de cet engagement qui existe depuis
maintenant six ans à la CAQ.
Mme Lévesque (Fanny) : Pour
vous, c'est clair, pendant la campagne, il savait, là. Pour vous, c'est clair,
pendant la campagne, il savait qu'il allait tirer la plug.
M. St-Pierre Plamondon : Il
savait ou devait savoir que ce projet n'aurait jamais lieu parce qu'après deux
élections où tu le promets et six ans, dont quatre ans avec les moyens du
ministère, il n'y avait rien en dessous de ça, que du vent.
M. Laforest (Alain) : Quelle
a été l'influence du dépliant dans votre élection?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
intéressant, c'est difficile à évaluer. Nos projections à l'interne, au Parti
québécois, dépliant ou pas, me donnaient gagnant par quelques centaines de
votes, mais peut-être ce n'est pas le cas, c'est de la politique fiction. Ce
qui n'est pas acceptable, parce qu'on ne le saura jamais, ce qui n'est pas
acceptable, une fois que j'ai gagné mon élection par 2 700 votes sur
la CAQ... parce que la CAQ n'avait pas de dépliant, là, elle était là, elle
avait un candidat, une fois que j'ai gagné par 2 700 voix sur la CAQ,
la question de qu'est-ce qui serait arrivé s'il n'y avait pas eu de dépliant,
elle n'a pas de pertinence en Chambre lorsque je pose des questions sur le
troisième lien. On n'est plus dans un exercice politique, on est dans un
exercice visant à miner la crédibilité et attaquer personnellement une personne
qui fait son travail d'opposition et qui pose une question absolument légitime.
M. Laforest (Alain) : ...
M. St-Pierre Plamondon :
Pardon?
M. Laforest (Alain) : C'est
juste pour l'histoire, pour vous, cet incident-là, vous dites que ça n'a pas eu
d'incidence.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est parce qu'on ne le saura jamais, on ne saura jamais quel aura été le
résultat dans d'autres scénarios, mais on sait une chose avec certitude, j'ai
gagné mon... ma circonscription par 2 700 voix par-dessus la CAQ.
Est-ce que c'est normal de me faire attaquer là-dessus quand j'essaie de faire
mon travail sur des questions comme celles du troisième lien? Est-ce que c'est
ça qu'on veut comme démocratie, comme respect de ses collègues? Est-ce que ce
sont nos valeurs de parlementarisme au Québec? C'est ça, la question.
M. Lacroix (Louis) : Mais il
y a les crédits du premier ministre aujourd'hui. Vous allez être là, j'imagine?
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
M. Lacroix (Louis) : Vous
allez... Allez-vous lui demander de présenter des excuses?
M. St-Pierre Plamondon : Aux
Québécoises et aux Québécois pour avoir mené campagne sur la base de fausses
représentations. C'est mon point, et je vais l'obtenir.
M. Lacroix (Louis) : Mais
c'est votre élection à vous qu'il remet en question, là, ce n'est pas... Il
remet en question votre légitimité à l'Assemblée nationale, et vous dites :
Ce n'est pas correct de faire ça, ça manque de respect. Est-ce que vous allez
lui demander des excuses?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
je me concentre sur mon travail à moi, parce que ce qu'il a tenté de faire,
c'est de m'empêcher de faire mon travail en m'attaquant. La meilleure façon
pour moi de répondre, ce n'est pas en demandant des excuses personnelles, c'est
en continuant de défendre les Québécoises et les Québécois.
M. Bourassa (Simon) : M. Bérubé,
pouvez-vous nous expliquer votre malaise, là, à voir Gabriel Nadeau-Dubois
faire la tournée des écoles avec Télé-Québec?
M. Bérubé : C'est un malaise
qui est partagé avec le gouvernement du Québec. Si vous avez suivi les crédits
en Culture hier, vous avez entendu le ministre, Mathieu Lacombe, indiquer qu'il
a un étonnement et un malaise.
Voici ce qui s'est passé. Télé-Québec
organise une série de conférences, qu'on appelle Mammouth, dans les écoles.
Alors, dans le cas de Québec, c'est l'école La Camaradière où va se tenir
une conférence de Gabriel Nadeau-Dubois organisée par Télé-Québec. Les parents
ont reçu un avis leur demandant s'ils acceptaient d'être... que leurs enfants
soient filmés pour l'occasion. J'ai ces documents. Transparence totale, c'est
une nouvelle sortie initialement par Radio X il y a quelques jours.
Le malaise que j'ai, d'abord, c'est un
diffuseur public qui organise une conférence avec un chef de parti politique
auprès d'élèves du secondaire qui auront le droit de vote en 2026. La question
que je pose : Est-ce le rôle de Télé-Québec d'organiser une telle
conférence avec un politicien? Est-ce qu'on a offert la même chose à Paul
St-Pierre Plamondon, au chef libéral, au premier ministre? Bien sûr que non.
Alors, c'est sur l'opportunité de le faire. Je ne crois pas que ce soit le rôle
de Télé-Québec de faire ça.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
il n'a pas gagné un concours, M. Nadeau-Dubois?
Journaliste
: C'est ça,
il a gagné Mammouth.
M. Bérubé : Bien, je veux
dire, remettez-lui son prix, mais Télé-Québec n'est pas obligé d'organiser une
conférence pour s'en faire sa promotion.
Des voix : ...
M. Bérubé : Ils ont organisé
un concours avec un certain nombre d'influenceurs, puis on me dit qu'il y avait
seulement lui et la députée de Duplessis dans la liste. Qui a établi,
d'ailleurs, la liste des nominés? On ne le sait pas. Je veux dire, l'idée, là,
c'est que Télé-Québec, sur l'affiche, là, organise, en vantant Gabriel Nadeau-Dubois
comme un grand défenseur de l'environnement, une conférence avec ses moyens,
minimalement, dans une école qui est La Camaradière à Québec. Je trouve
que ce n'est pas le rôle de Télé-Québec. Je l'ai dit hier, à l'étude des
crédits, parce que la P.D.G. de Télé-Québec était dans la salle. Le ministre
s'est exprimé, vous l'avez entendu, il a un malaise avec ça et moi aussi. Et
j'ai regardé, les réactions sur les réseaux sociaux sont partagées. Et la
réplique de certains collaborateurs de Québec solidaire, c'est : Bien, eux
autres, c'est correct, ça va de soi que certaines antennes poussent au maximum
Québec solidaire, que ce soit Télé-Québec ou d'autres, c'est correct. Bien, ça
adonne que non. Alors, il y a une question d'équité. Et moi, j'ai posé la question :
Si c'est dans le mandat de Télé-Québec, j'aimerais ça savoir c'est où.
M. Bergeron (Patrice) : ...le
ministre voit un malaise, lui, intervenir, parce que là il s'ingère dans les
décisions d'une société d'État. Je veux dire, est-ce que ce ne serait pas
malvenu?
M. Bérubé : Ah! ils sont
capables d'exprimer des malaises sur bien des affaires. Le ministre, je l'ai
prévenu la veille de ça, donc il a eu le temps d'y réfléchir. Je l'ai dit à
l'étude des crédits, j'ai dit : M. le ministre, je vous ai fait parvenir
hier l'information pour que vous ayez le temps de trouver une réponse
aujourd'hui. Alors, il a un malaise, on en a un aussi, je ne pense pas que c'est
le rôle de Télé-Québec de promouvoir les politiques et la personne du
co-porte-parole de Québec solidaire. Je veux dire...
Mme Lévesque (Fanny) : Donc,
les élus politiques devraient être exclus de ce concours-là d'emblée?
M. Bérubé : Non, ce n'est pas
ça que je dis. Ça, c'est une émission de...
Mme Lévesque (Fanny) : Parce
que là c'est les votes... c'est les jeunes qui... qui votent pour qui ils
veulent entendre.
M. Bérubé : C'est deux
choses, Mme Lévesque, vous savez très bien. C'est une émission de
télévision où on propose une liste de personnes, puis là les jeunes votent.
Alors, est-ce qu'on a proposé l'ensemble des chefs de l'Assemblée nationale? La
réponse, c'est non. On choisit qui? D'ailleurs, il y a quelques années, ils ont
fait un sketch avec une politicienne, ce n'était pas quelqu'un du Parti
québécois. Ça adonne toujours que c'est un peu plus Québec solidaire, mais
c'est leur choix.
Là où j'ai un problème, pas sur
l'émission, Télé-Québec fait circuler une information, une publication sur les
réseaux sociaux disant qu'elle organise une conférence avec Gabriel
Nadeau-Dubois. Ai-je besoin d'en ajouter plus? Pourquoi? Que Gabriel
Nadeau-Dubois ou moi puissions faire des conférences dans nos circonscriptions,
dans nos écoles secondaires, c'est dans l'ordre des choses. Paul s'est rendu à
plusieurs reprises dans les écoles de sa circonscription. La règle, selon moi,
devrait être la suivante : les élus se rendent disponibles pour des
échanges dans leur circonscription, là où il y a un sens géographique de
communauté. Mais sinon, vous l'avez vue, peut-être, la publication, M. Bergeron
a fait un texte là-dessus, c'est clairement la promotion d'une conférence. Puis
ils l'organisent, hein, c'est clés en main, il a juste besoin de venir et puis
là il fait sa conférence. Je ne trouve pas ça correct.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Sur
le PEQ, Mme Fréchette va visiblement, là, reculer, le programme
d'expérience québécois, parce que semble-t-il que le nombre de demandes a
diminué de 60 % en trois ans. Qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que
ça a été une erreur?
M. Bérubé : Bien, le PEQ, à
l'origine, la manière que ça a été géré à l'époque de Simon Jolin-Barrette,
c'était un fiasco épouvantable. D'ailleurs, c'est le fruit d'une bataille de
l'avoir fait reculer. Mais le programme demeure important, on a besoin de ces
étudiants dans les collèges partout au Québec. Je peux vous donner l'exemple du
collège de Matane que je connais bien : quatre programmes devaient fermer,
la moitié des étudiants maintenant sont internationaux au cégep de Matane.
C'est le cas dans plusieurs cégeps en région. Donc, on doit réussir à aller
chercher des étudiants francophones, tenter de les intéresser à demeurer après
leurs études. Donc, on est du côté de faire des propositions pour que ça
fonctionne, mais, je pense, c'est la trois ou la quatrième mouture, il faut que
ça fonctionne.
Et puis, en matière d'immigration, on a
hâte d'être fixé sur toutes les orientations. Parce qu'ils arrivent avec une
politique, bientôt, en matière d'immigration, ils ont fait une tournée, mais le
chef du Parti québécois l'a indiqué à plusieurs reprises, ils sont durs à
suivre. Pour l'immigration régulière, 40 000, c'était trop parce que
c'étaient les seuils Charest, Couillard. Ils ont normalisé 50 000. Là, on
était à 70 000. Puis, avec Justin Trudeau, ils vont peut-être se faire
imposer au-delà de 100 000. On accepte ça, on l'a eu, le débat là-dessus.
Bonne chance, parce qu'on va revenir là-dessus, sur notre capacité d'accueil,
de francisation, l'hébergement, les CPE, l'intégration réelle, bien accueillir
les gens, c'est notre intention, donc, et la régionalisation de l'immigration.
Donc, on a hâte d'avoir cette politique-là, mais, sur le PEQ, il faut que ça
fonctionne.
M. Aubert (Benjamin) : M. St-Pierre-Plamondon,
sur la presse locale, vous voyez la situation, à Montréal, des groupes de
presse qui demandent de l'aide. Croyez-vous que Québec doit aider la presse
locale présentement?
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
J'ai posé la question à Sonia LeBel, hier, en crédits, en disant :
Qu'est-ce que vous faites concrètement pour soutenir la démocratie et soutenir
le journalisme indépendant sur une base locale? Vous regarderez sa réponse, elle
m'a dit de s'adresser au ministère de la Culture, puis il n'y avait rien de
convaincant.
M. Aubert (Benjamin) : ...
M. St-Pierre Plamondon : Allez
voir l'extrait, il n'y a personne, au Québec, qui va être convaincu par cette
réponse-là. Mais je réitère qu'en 2018 comme en 2022 le Parti québécois avait,
dans ses propositions de campagne électorale, une bonification du financement
au soutien du journalisme indépendant sur une base régionale. C'est une
composante importante de la démocratie. Puis, quand les coops de l'information
sont obligées de licencier des gens puis que le Journal Métro lève la
main en disant : On a un vrai problème, le moindrement qu'on a de
l'intérêt et du respect pour la démocratie, on doit débloquer des sommes pour
assurer un journalisme de qualité partout sur le territoire.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
M. Spector (Dan) :Federal Government
is putting out its action plan on official languages today, there's been a
consultation. Obviously, part of the goal is to reverse the decline of French.
What do you hope to hear out of this action plan? And how much credibility do
you think they have on this file?
M. St-Pierre
Plamondon : So, the federal
Government is going to go with an action plan.
Une voix : ...
M. St-Pierre
Plamondon : Five years action plan. I think
the truth is we've demanded from the federal Government concrete measures such as Bill 101 applied to every companies,
federal companies on the Québec
soil. And every chance we gave them to collaborate on that issue, they
responded by refusing very fundamental measures for the French language in Québec. As a whole, Ottawa's policy is
undermining, is harming the French language in Québec. So, for them, to go with a communication attempt as... with an
action plan is worth what it's worth.
M. Spector (Dan) : Which is?
M. St-Pierre
Plamondon : Not much.
M. Grillo (Matthew) :Mr. St-Pierre Plamondon, the Premier calls into question your election as an MNA. How does
that make you feel?
M. St-Pierre Plamondon : Disappointed. It's difficult to remain with optimism when you see
that, in order to avoid very legitimate debate on what really happened with the
third «lien» in Québec over two
elections, the Premier is ready to go with false and personal attacks on one of
the elected member of the Parliament. It really doesn't
give us good news about the state of parliamentary process and the democracy in
Québec right now.
M. Grillo (Matthew) : Is it small politics? Is it worst than that? How would you describe
it?
M. St-Pierre
Plamondon : It's low. It's «bassesse». How do
you say that in...
M. Grillo (Matthew) : Like a low blow?
M. St-Pierre
Plamondon : Not even, because it would seem
legitimate.
M. Grillo (Matthew) : Cheap shot?
M. St-Pierre
Plamondon : Yes, cheap shot, but it's still...
it's not even legitimate. I mean, I won by 2,700 votes over the CAQ. So, it's
just... I think the right way to put it is : it's undermining the
democracy. That way of doing politics is undermining the credibility of this
institution and of Québec democracy as a whole.
(Fin à 8 h 24)