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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur

Version finale

Le mercredi 26 avril 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. St-Pierre Plamondon : Bonjour, tout le monde. Des journées de crédits très remplies, donc sujet libre aujourd'hui. Je prends vos questions.

M. Laforest (Alain) : Le salaire des députés, Gabriel Nadeau-Dubois vous a envoyé une lettre. Avez-vous un malaise, vous, à voir votre salaire augmenté? Trouvez-vous que c'est impartial, comme groupe pour analyser le salaire?

M. St-Pierre Plamondon : On réitère que nous, on n'a jamais demandé de hausse de salaire. On a été exclus d'un vote au BAN. Donc, pour des raisons partisanes, on s'est fait tasser au niveau du Bureau de l'Assemblée nationale. Maintenant, je ne suis pas prêt à aller jusqu'à discréditer le rapport qui a été fait par d'anciens parlementaires puis un expert en rémunération. En fait, c'est un rapport qui reprend d'autres rapports qui font toujours le même constat à savoir que, grosso modo, les élus de l'Assemblée nationale gagnent la moitié des élus d'Ottawa. Donc, sur le fond des choses, je pense que ce rapport-là, il est crédible, mais ce n'est pas notre demande, on n'a pas le droit de vote.

M. Laforest (Alain) : Mais ce n'est pas ça, ma question. Ma question de base était : Êtes-vous d'accord avec Gabriel Nadeau-Dubois qui demande un autre rapport fait par d'autres experts pour arriver à quelque chose de plus impartial?

M. St-Pierre Plamondon : Non, moi, je pense que le rapport qui est fait, il est juste, il est bien fait, il est crédible. Par contre, la manière dont le gouvernement mène ce dossier-là en limitant l'examen seulement à la rémunération et non pas à l'ensemble des conditions, ça, évidemment, c'était problématique, on l'a dit dès le départ, mais on n'a pas la voix au chapitre, parce qu'on n'a pas...

M. Bellerose (Patrick) : ...vous comptez voter pour s'il y a un projet de loi qui...

M. St-Pierre Plamondon : Non, pas nécessairement, on n'a pas encore déterminé de la manière dont on voterait, mais je ne suis pas prêt à aller jusqu'à discréditer un rapport qui reprend plein d'autres rapports qui disent tous la même chose.

M. Lacroix (Louis) : ...dans un projet de loi, ça veut dire que c'est la majorité qui va l'emporter. Donc, si la CAQ décide que ça passe, ça passe.

M. St-Pierre Plamondon : En effet.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous croyez qu'il serait opportun d'avoir l'unanimité des groupes parlementaires représentés à l'Assemblée nationale pour que ce soit acceptable ou si la majorité normale suffit?

M. St-Pierre Plamondon : Écoutez, c'est la bébelle du gouvernement. Le gouvernement veut ça, on ne le sait pas pourquoi. Moi, je ne l'ai jamais demandé, je ne me suis jamais plaint de mon salaire. C'est au gouvernement de prendre ses responsabilités puis ses décisions.

M. Lacroix (Louis) : Donc, s'il y a juste eux autres qui votent, c'est correct pour vous?

M. St-Pierre Plamondon : C'est parce que je ne suis pas prêt à discréditer une série de rapports qui, à travers les années, disent toujours la même chose. Je ne suis pas prêt à discréditer au complet cette démarche-là parce qu'elle est récurrente, là. Puis on le voit tout de suite, là, si les attachés politiques puis les sous-ministres gagnent substantiellement plus que le député, bien, évidemment que ça soulève des questions.

M. Lacroix (Louis) : Mais, dans la formule qui est proposée, un député qui a droit à toutes les allocations, là, sans avoir de fonction particulière, gagnerait 169 000 quelques dollars, là. Est-ce que c'est exagéré, ça?

M. St-Pierre Plamondon : Premièrement, il faut faire attention, parce que les allocations, souvent, sont dépensées, là. Je comprends que, fiscalement, c'est traité en salaire.

M. Lacroix (Louis) : Non, non, mais il faut quand même les inclure, là.

M. St-Pierre Plamondon : C'est ça, mais ce n'est pas comme du revenu qui est uniquement, là, à des usages personnels. Mais je l'ai lu, le rapport, et je trouve que le raisonnement puis ce qui est présenté, c'est rigoureux puis c'est justifié.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, qu'est-ce qui fait que vous n'êtes pas prêt à dire que vous allez appuyer le projet de loi si vous trouvez que le rapport... est justifié?

M. St-Pierre Plamondon : Parce qu'on ne l'a jamais demandée, au Parti québécois, cette hausse de salaire, on n'a pas été...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Il y a un certain nombre, là. On n'a pas été consultés, on n'a pas notre voix au chapitre au BAN. Puis la manière dont le mandat a été donné... Puis je pense que les gens qui ont fait le rapport ont fait vraiment le meilleur travail qu'ils pouvaient, mais on s'est assuré de limiter l'examen à certaines considérations et pas d'autres. Pour toutes ces raisons-là, ce n'est pas notre projet, et je ne prendrai pas fait et cause, je ne prendrai pas, au nom du gouvernement, un argumentaire qui n'a jamais été le nôtre.

M. Bellerose (Patrick) : ...une augmentation de 21 % quand les Québécois vivent avec une inflation qui est très importante puis qu'on va donner 9 % aux employés du gouvernement...

M. St-Pierre Plamondon : Posez la question au gouvernement.

M. Bellerose (Patrick) : Pardon?

M. St-Pierre Plamondon : Posez la question au gouvernement, c'est leur affaire, c'est leur bébelle.

M. Bellerose (Patrick) : ...est-ce que vous seriez gêné de recevoir une augmentation de 21 % dans les conditions actuelles?

M. St-Pierre Plamondon : Je vais prendre la rémunération qui est octroyée aux députés. Comme je vous dis, le rapport qui est déposé, il est crédible, mais vos questions sont légitimes. Est-ce que c'est le moment? Pourquoi? Tout ça appartient au gouvernement, pas au Parti québécois, qui n'a jamais demandé rien en ce sens-là, n'a jamais été consulté et a même été exclu de la possibilité de voter au BAN.

M. Laforest (Alain) : On va prendre l'affaire à l'envers, parce qu'on tourne en rond, là... on est comme dans la roue du hamster. Si vous êtes premier ministre un jour, trouvez-vous ça normal de gagner moins que le P.D.G. d'Hydro-Québec?

M. St-Pierre Plamondon : La rémunération des députés à l'Assemblée nationale sur une base comparée...

M. Laforest (Alain) : ...mais le premier ministre, c'est-tu normal qu'il gagne moins que le P.D.G. d'Hydro-Québec?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, peut-être que le P.D.G. d'Hydro-Québec gagne... Combien qu'il gagne, le P.D.G. d'Hydro-Québec?

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Donc, je ne prendrais pas non plus... Je ne suis pas un grand fan des P.D.G. d'entreprise qui gagnent 30 fois le salaire des gens qui travaillent plus que leur juste part, mais...

M. Lacroix (Louis) : ...de l'État actuellement, là, sont à hauteur de... corrigez-moi, là, c'est autour de 13 % sur cinq ans, un truc comme ça, là, alors que, vous, la proposition qui est faite sur le salaire de base, c'est 30 % d'augmentation.

M. St-Pierre Plamondon : C'est ça.

M. Lacroix (Louis) : 101 000 $ à 131 000, c'est 30 %...

M. St-Pierre Plamondon : Posez cette...

M. Lacroix (Louis) : ...est-ce que c'est acceptable? Non, mais je veux... je vous pose la question à vous parce que c'est vous qui êtes là, là. Alors, à votre avis, est-ce que vous avez un malaise avec ça, que les employés de l'État reçoivent sur cinq ans même pas la moitié de ce que vous auriez d'un coup?

M. St-Pierre Plamondon : J'ai un malaise avec la manière dont on rémunère les employés de l'État. Pour ce qui est du projet de loi sur la rémunération des députés, ce n'est pas notre projet et on ne prendra pas fait et cause pour quelque chose qu'on n'a pas demandé puis pour lequel on n'a pas été consultés. Posez ces questions-là au gouvernement.

Mme Lévesque (Fanny) : Hier, M. Legault a remis en cause votre légitimité, votre élection. Vous avez beaucoup parlé de ça, là, sur les réseaux sociaux. Est-ce que vous allez donner suite à ça aujourd'hui? Allez-vous poser un geste ou demander une excuse officiellement?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, la meilleure façon de faire suite à ces propos, qui visaient, là, de miner ma crédibilité puis m'empêcher de faire mon travail, c'est de continuer de faire mon travail avec la même rigueur puis avec la même intensité. Donc, je continue à demander des excuses au premier ministre auprès des Québécoises et des Québécois pour avoir fait campagne, particulièrement dans Québec et Chaudière-Appalaches, sur la base de fausses représentations.

Et ce qu'on a vu hier, c'est le comble parce que non seulement on a induit les gens en erreur lors des élections, quelle est la réaction du gouvernement? Rajouter une couche de fourberie en disant : Écoutez, c'est parce qu'il y a des nouvelles études, puis là les achalandages ont changé. Mais ça ne tient absolument pas la route. C'est à nouveau traiter les électeurs comme de la marchandise électorale en se disant qu'ils ne verront pas clair là-dedans puis qu'ils vont oublier rendu en 2026, alors que les études déposées par la ministre des Transports disent clairement que la pandémie, les fluctuations d'achalandage en fonction de la pandémie n'ont aucun rapport avec la décision de faire le troisième lien autoroutier ou pas. C'est les études déposées par Geneviève Guilbault.

Donc, il me semble que la réaction appropriée, ça aurait été... puis d'ailleurs Bernard Drainville l'a fait, ça aurait été de s'excuser en disant : En effet, on vous a promis quelque chose qu'on n'allait pas faire.

M. Bellerose (Patrick) : ...votre crédibilité, est-ce que demandez des excuses pour ça? Puis on se souvient que M. Drainville a traité Mme Rizqy de démagogue la semaine passée. Qu'est-ce que vous pensez de cette attitude-là qu'on voit chez...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, ça déconsidère le parlementarisme et donc ça déconsidère la démocratie. Mettez-vous à la place des gens qui écoutent ça à la télévision, de chez eux, là. Est-ce que c'est ça qu'on veut comme système parlementaire? C'est parce que, clairement, la raison pour laquelle il m'a attaqué personnellement dans le but de miner ma crédibilité, de me diminuer, c'était qu'il ne voulait pas répondre à ma question, c'est une façon de changer le sujet. Ma question, c'était : Dites-le que vous avez mené campagne sur la base de fausses représentations à Québec puis dans Chaudière-Appalaches. Et, souvent, le premier ministre... ceux qui suivent ça de près le savent mais peut-être pas le grand public, ça arrive très souvent que le premier ministre ne réponde pas aux questions en Chambre et fasse des attaques partisanes pour changer le sujet. Là, il est allé une coche plus bas en y allant d'attaques personnelles visant à décrédibiliser un de ses collègues élus.

Mme Morin-Martel (Florence) : Mais est-ce qu'elle est inacceptable, cette attaque-là?

M. St-Pierre Plamondon : Évidemment.

M. Carmichael (Simon) : M. Legault, hier, a plaidé, là, qu'il avait pris la meilleure décision pour les Québécois dans le dossier du troisième lien. Est-ce que vous êtes d'accord qu'il a pris la meilleure décision pour les Québécois?

M. St-Pierre Plamondon : Il a mis... Il a pris la meilleure décision pour obtenir des votes dans la région de Québec.

M. Carmichael (Simon) : ...d'annuler le troisième lien?

M. St-Pierre Plamondon : Non. Au moment des élections de 2022, il a pris la meilleure décision pour l'intérêt électoral de la CAQ.

M. Carmichael (Simon) : ...d'annuler le troisième lien, est-ce que c'est la meilleure décision pour les Québécois?

M. St-Pierre Plamondon : C'est la confirmation de ce qu'il savait durant les élections de 2022 ou ce qu'il devait savoir, dans tous les cas, compte tenu de l'absence d'étude sérieuse ou de quoi que ce soit de solide au soutien de cet engagement qui existe depuis maintenant six ans à la CAQ.

Mme Lévesque (Fanny) : Pour vous, c'est clair, pendant la campagne, il savait, là. Pour vous, c'est clair, pendant la campagne, il savait qu'il allait tirer la plug.

M. St-Pierre Plamondon : Il savait ou devait savoir que ce projet n'aurait jamais lieu parce qu'après deux élections où tu le promets et six ans, dont quatre ans avec les moyens du ministère, il n'y avait rien en dessous de ça, que du vent.

M. Laforest (Alain) : Quelle a été l'influence du dépliant dans votre élection?

M. St-Pierre Plamondon : C'est intéressant, c'est difficile à évaluer. Nos projections à l'interne, au Parti québécois, dépliant ou pas, me donnaient gagnant par quelques centaines de votes, mais peut-être ce n'est pas le cas, c'est de la politique fiction. Ce qui n'est pas acceptable, parce qu'on ne le saura jamais, ce qui n'est pas acceptable, une fois que j'ai gagné mon élection par 2 700 votes sur la CAQ... parce que la CAQ n'avait pas de dépliant, là, elle était là, elle avait un candidat, une fois que j'ai gagné par 2 700 voix sur la CAQ, la question de qu'est-ce qui serait arrivé s'il n'y avait pas eu de dépliant, elle n'a pas de pertinence en Chambre lorsque je pose des questions sur le troisième lien. On n'est plus dans un exercice politique, on est dans un exercice visant à miner la crédibilité et attaquer personnellement une personne qui fait son travail d'opposition et qui pose une question absolument légitime.

M. Laforest (Alain) : ...

M. St-Pierre Plamondon : Pardon?

M. Laforest (Alain) : C'est juste pour l'histoire, pour vous, cet incident-là, vous dites que ça n'a pas eu d'incidence.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est parce qu'on ne le saura jamais, on ne saura jamais quel aura été le résultat dans d'autres scénarios, mais on sait une chose avec certitude, j'ai gagné mon... ma circonscription par 2 700 voix par-dessus la CAQ. Est-ce que c'est normal de me faire attaquer là-dessus quand j'essaie de faire mon travail sur des questions comme celles du troisième lien? Est-ce que c'est ça qu'on veut comme démocratie, comme respect de ses collègues? Est-ce que ce sont nos valeurs de parlementarisme au Québec? C'est ça, la question.

M. Lacroix (Louis) : Mais il y a les crédits du premier ministre aujourd'hui. Vous allez être là, j'imagine?

M. St-Pierre Plamondon : Oui.

M. Lacroix (Louis) : Vous allez... Allez-vous lui demander de présenter des excuses?

M. St-Pierre Plamondon : Aux Québécoises et aux Québécois pour avoir mené campagne sur la base de fausses représentations. C'est mon point, et je vais l'obtenir.

M. Lacroix (Louis) : Mais c'est votre élection à vous qu'il remet en question, là, ce n'est pas... Il remet en question votre légitimité à l'Assemblée nationale, et vous dites : Ce n'est pas correct de faire ça, ça manque de respect. Est-ce que vous allez lui demander des excuses?

M. St-Pierre Plamondon : Non, je me concentre sur mon travail à moi, parce que ce qu'il a tenté de faire, c'est de m'empêcher de faire mon travail en m'attaquant. La meilleure façon pour moi de répondre, ce n'est pas en demandant des excuses personnelles, c'est en continuant de défendre les Québécoises et les Québécois.

M. Bourassa (Simon) : M. Bérubé, pouvez-vous nous expliquer votre malaise, là, à voir Gabriel Nadeau-Dubois faire la tournée des écoles avec Télé-Québec?

M. Bérubé : C'est un malaise qui est partagé avec le gouvernement du Québec. Si vous avez suivi les crédits en Culture hier, vous avez entendu le ministre, Mathieu Lacombe, indiquer qu'il a un étonnement et un malaise.

Voici ce qui s'est passé. Télé-Québec organise une série de conférences, qu'on appelle Mammouth, dans les écoles. Alors, dans le cas de Québec, c'est l'école La Camaradière où va se tenir une conférence de Gabriel Nadeau-Dubois organisée par Télé-Québec. Les parents ont reçu un avis leur demandant s'ils acceptaient d'être... que leurs enfants soient filmés pour l'occasion. J'ai ces documents. Transparence totale, c'est une nouvelle sortie initialement par Radio X il y a quelques jours.

Le malaise que j'ai, d'abord, c'est un diffuseur public qui organise une conférence avec un chef de parti politique auprès d'élèves du secondaire qui auront le droit de vote en 2026. La question que je pose : Est-ce le rôle de Télé-Québec d'organiser une telle conférence avec un politicien? Est-ce qu'on a offert la même chose à Paul St-Pierre Plamondon, au chef libéral, au premier ministre? Bien sûr que non. Alors, c'est sur l'opportunité de le faire. Je ne crois pas que ce soit le rôle de Télé-Québec de faire ça.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais il n'a pas gagné un concours, M. Nadeau-Dubois?

Journaliste : C'est ça, il a gagné Mammouth.

M. Bérubé : Bien, je veux dire, remettez-lui son prix, mais Télé-Québec n'est pas obligé d'organiser une conférence pour s'en faire sa promotion.

Des voix : ...

M. Bérubé : Ils ont organisé un concours avec un certain nombre d'influenceurs, puis on me dit qu'il y avait seulement lui et la députée de Duplessis dans la liste. Qui a établi, d'ailleurs, la liste des nominés? On ne le sait pas. Je veux dire, l'idée, là, c'est que Télé-Québec, sur l'affiche, là, organise, en vantant Gabriel Nadeau-Dubois comme un grand défenseur de l'environnement, une conférence avec ses moyens, minimalement, dans une école qui est La Camaradière à Québec. Je trouve que ce n'est pas le rôle de Télé-Québec. Je l'ai dit hier, à l'étude des crédits, parce que la P.D.G. de Télé-Québec était dans la salle. Le ministre s'est exprimé, vous l'avez entendu, il a un malaise avec ça et moi aussi. Et j'ai regardé, les réactions sur les réseaux sociaux sont partagées. Et la réplique de certains collaborateurs de Québec solidaire, c'est : Bien, eux autres, c'est correct, ça va de soi que certaines antennes poussent au maximum Québec solidaire, que ce soit Télé-Québec ou d'autres, c'est correct. Bien, ça adonne que non. Alors, il y a une question d'équité. Et moi, j'ai posé la question : Si c'est dans le mandat de Télé-Québec, j'aimerais ça savoir c'est où.

M. Bergeron (Patrice) : ...le ministre voit un malaise, lui, intervenir, parce que là il s'ingère dans les décisions d'une société d'État. Je veux dire, est-ce que ce ne serait pas malvenu?

M. Bérubé : Ah! ils sont capables d'exprimer des malaises sur bien des affaires. Le ministre, je l'ai prévenu la veille de ça, donc il a eu le temps d'y réfléchir. Je l'ai dit à l'étude des crédits, j'ai dit : M. le ministre, je vous ai fait parvenir hier l'information pour que vous ayez le temps de trouver une réponse aujourd'hui. Alors, il a un malaise, on en a un aussi, je ne pense pas que c'est le rôle de Télé-Québec de promouvoir les politiques et la personne du co-porte-parole de Québec solidaire. Je veux dire...

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, les élus politiques devraient être exclus de ce concours-là d'emblée?

M. Bérubé : Non, ce n'est pas ça que je dis. Ça, c'est une émission de...

Mme Lévesque (Fanny) : Parce que là c'est les votes... c'est les jeunes qui... qui votent pour qui ils veulent entendre.

M. Bérubé : C'est deux choses, Mme Lévesque, vous savez très bien. C'est une émission de télévision où on propose une liste de personnes, puis là les jeunes votent. Alors, est-ce qu'on a proposé l'ensemble des chefs de l'Assemblée nationale? La réponse, c'est non. On choisit qui? D'ailleurs, il y a quelques années, ils ont fait un sketch avec une politicienne, ce n'était pas quelqu'un du Parti québécois. Ça adonne toujours que c'est un peu plus Québec solidaire, mais c'est leur choix.

Là où j'ai un problème, pas sur l'émission, Télé-Québec fait circuler une information, une publication sur les réseaux sociaux disant qu'elle organise une conférence avec Gabriel Nadeau-Dubois. Ai-je besoin d'en ajouter plus? Pourquoi? Que Gabriel Nadeau-Dubois ou moi puissions faire des conférences dans nos circonscriptions, dans nos écoles secondaires, c'est dans l'ordre des choses. Paul s'est rendu à plusieurs reprises dans les écoles de sa circonscription. La règle, selon moi, devrait être la suivante : les élus se rendent disponibles pour des échanges dans leur circonscription, là où il y a un sens géographique de communauté. Mais sinon, vous l'avez vue, peut-être, la publication, M. Bergeron a fait un texte là-dessus, c'est clairement la promotion d'une conférence. Puis ils l'organisent, hein, c'est clés en main, il a juste besoin de venir et puis là il fait sa conférence. Je ne trouve pas ça correct.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Sur le PEQ, Mme Fréchette va visiblement, là, reculer, le programme d'expérience québécois, parce que semble-t-il que le nombre de demandes a diminué de 60 % en trois ans. Qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que ça a été une erreur?

M. Bérubé : Bien, le PEQ, à l'origine, la manière que ça a été géré à l'époque de Simon Jolin-Barrette, c'était un fiasco épouvantable. D'ailleurs, c'est le fruit d'une bataille de l'avoir fait reculer. Mais le programme demeure important, on a besoin de ces étudiants dans les collèges partout au Québec. Je peux vous donner l'exemple du collège de Matane que je connais bien : quatre programmes devaient fermer, la moitié des étudiants maintenant sont internationaux au cégep de Matane. C'est le cas dans plusieurs cégeps en région. Donc, on doit réussir à aller chercher des étudiants francophones, tenter de les intéresser à demeurer après leurs études. Donc, on est du côté de faire des propositions pour que ça fonctionne, mais, je pense, c'est la trois ou la quatrième mouture, il faut que ça fonctionne.

Et puis, en matière d'immigration, on a hâte d'être fixé sur toutes les orientations. Parce qu'ils arrivent avec une politique, bientôt, en matière d'immigration, ils ont fait une tournée, mais le chef du Parti québécois l'a indiqué à plusieurs reprises, ils sont durs à suivre. Pour l'immigration régulière, 40 000, c'était trop parce que c'étaient les seuils Charest, Couillard. Ils ont normalisé 50 000. Là, on était à 70 000. Puis, avec Justin Trudeau, ils vont peut-être se faire imposer au-delà de 100 000. On accepte ça, on l'a eu, le débat là-dessus. Bonne chance, parce qu'on va revenir là-dessus, sur notre capacité d'accueil, de francisation, l'hébergement, les CPE, l'intégration réelle, bien accueillir les gens, c'est notre intention, donc, et la régionalisation de l'immigration. Donc, on a hâte d'avoir cette politique-là, mais, sur le PEQ, il faut que ça fonctionne.

M. Aubert (Benjamin) : M. St-Pierre-Plamondon, sur la presse locale, vous voyez la situation, à Montréal, des groupes de presse qui demandent de l'aide. Croyez-vous que Québec doit aider la presse locale présentement?

M. St-Pierre Plamondon : Oui. J'ai posé la question à Sonia LeBel, hier, en crédits, en disant : Qu'est-ce que vous faites concrètement pour soutenir la démocratie et soutenir le journalisme indépendant sur une base locale? Vous regarderez sa réponse, elle m'a dit de s'adresser au ministère de la Culture, puis il n'y avait rien de convaincant.

M. Aubert (Benjamin) : ...

M. St-Pierre Plamondon : Allez voir l'extrait, il n'y a personne, au Québec, qui va être convaincu par cette réponse-là. Mais je réitère qu'en 2018 comme en 2022 le Parti québécois avait, dans ses propositions de campagne électorale, une bonification du financement au soutien du journalisme indépendant sur une base régionale. C'est une composante importante de la démocratie. Puis, quand les coops de l'information sont obligées de licencier des gens puis que le Journal Métro lève la main en disant : On a un vrai problème, le moindrement qu'on a de l'intérêt et du respect pour la démocratie, on doit débloquer des sommes pour assurer un journalisme de qualité partout sur le territoire.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

M. Spector (Dan) :Federal Government is putting out its action plan on official languages today, there's been a consultation. Obviously, part of the goal is to reverse the decline of French. What do you hope to hear out of this action plan? And how much credibility do you think they have on this file?

M. St-Pierre Plamondon : So, the federal Government is going to go with an action plan.

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Five years action plan. I think the truth is we've demanded from the federal Government concrete measures such as Bill 101 applied to every companies, federal companies on the Québec soil. And every chance we gave them to collaborate on that issue, they responded by refusing very fundamental measures for the French language in Québec. As a whole, Ottawa's policy is undermining, is harming the French language in Québec. So, for them, to go with a communication attempt as... with an action plan is worth what it's worth.

M. Spector (Dan) : Which is?

M. St-Pierre Plamondon : Not much.

M. Grillo (Matthew) :Mr. St-Pierre Plamondon, the Premier calls into question your election as an MNA. How does that make you feel?

M. St-Pierre Plamondon : Disappointed. It's difficult to remain with optimism when you see that, in order to avoid very legitimate debate on what really happened with the third «lien» in Québec over two elections, the Premier is ready to go with false and personal attacks on one of the elected member of the Parliament. It really doesn't give us good news about the state of parliamentary process and the democracy in Québec right now.

M. Grillo (Matthew) : Is it small politics? Is it worst than that? How would you describe it?

M. St-Pierre Plamondon : It's low. It's «bassesse». How do you say that in...

M. Grillo (Matthew) : Like a low blow?

M. St-Pierre Plamondon : Not even, because it would seem legitimate.

M. Grillo (Matthew) : Cheap shot?

M. St-Pierre Plamondon : Yes, cheap shot, but it's still... it's not even legitimate. I mean, I won by 2,700 votes over the CAQ. So, it's just... I think the right way to put it is : it's undermining the democracy. That way of doing politics is undermining the credibility of this institution and of Québec democracy as a whole.

(Fin à 8 h 24)

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