(Huit heures trois minutes)
M. Tanguay : Bon matin à
chacun et chacune. Ce matin, on va vous parler d'Éric Caire. J'allais dire
fiasco. J'ai dit : Je vais commencer trop raide si je commence par fiasco.
J'ai essayé de trouver un synonyme, il m'est venu à la tête Éric Caire. Alors,
on va vous parler du ministère et de son ministre, de la Cybersécurité et de la
Transformation numérique.
Nous avons un shérif qui n'est pas en
selle. Avant d'aller de l'avant avec des projets, plus de 7,1 milliards de
dollars, François Legault serait bien avisé de mettre en application ce qu'on
lui propose depuis des mois. Depuis l'évidence qui est apparue aux yeux de tout
le monde, c'est qu'Éric Caire, il n'est pas en contrôle de son ministère, Éric
Caire ne contrôle pas grand-chose, et on va lui rajouter une responsabilité de
7,7 milliards. Dans le fiasco de la SAAQ, ça a été le premier à se sauver puis
à dire : Ce n'est pas moi, ce n'est pas moi, c'est les autres.
Imaginez-vous donc, on va lui confier des dossiers informatiques où on va lui
demander d'agir au sein de dossiers informatiques qui touchent non seulement la
santé, mais à Revenu Québec, des projets majeurs. Alors, en ce sens-là, la
preuve a été faite, Éric Caire ne contrôle rien, ne contrôle pas son ministère,
Éric Caire est un expert, pas en cybersécurité et en transformation numérique,
Éric Caire est un expert à se décharger de ses responsabilités puis à nier les
engagements qu'il a pris. Je ne vous parle pas du troisième lien, mais celui de
dire : Maintenant, je suis ministre en titre, et c'est moi, le conseiller
numéro un en ce qui a trait au numérique. Bien, ça, la confiance n'est pas
là du tout.
Alors, nous demandons à François Legault
de mettre en application ce que l'on proposait il y a plusieurs semaines, pour
ne pas dire mois, un moratoire sur tout grand projet de transformation
numérique, le temps qu'il trouve un ministère, le temps qu'il trouve un
ministre puis le temps que les Québécois regagnent un peu de confiance en Éric
Caire, qui a présidé fiasco après fiasco. Je vais maintenant céder la parole à
ma collègue, Michelle Setlakwe.
Mme Setlakwe : Bonjour à vous
tous. Moi, je suis de plus en plus inquiète, dans le dossier du virage
numérique. Plus je questionne, plus je travaille dans ce dossier-là, plus je
suis inquiète. Et les Québécois et Québécoises ont raison d'être très inquiets.
La preuve en est faite, comme mon collègue l'a dit, SAAQclic, ça a été des
ratés, c'est le chaos, et ce n'est pas terminé, les temps d'attente sont encore
là, on reçoit encore énormément d'appels, de plaintes. Il faut vraiment que le
ministre assume ses responsabilités. Moi, quand j'entends un ministre qui s'autodécrète
conseiller transversal, qui peine à se faire conseiller... On attend toujours,
avec lui, les échéanciers sont flous. On attendait un rapport d'experts, il n'est
pas arrivé, ce rapport-là. C'est un ministre qui cherche toujours à blâmer les
autres. Et, même quand il dit que sa propre partie du dossier fonctionne, bien,
c'est faux, SAG, ça ne fonctionne pas bien. On en entend parler encore
quotidiennement.
Là, on veut en rajouter. Des
investissements majeurs en santé, à Revenu Québec, c'est extrêmement
préoccupant. Je réitère, ça prend un moratoire. Il faut vraiment se pencher sur
les ratés passés avant d'aller de l'avant. Au sein du ministère, ça ne
fonctionne pas : postes vacants, portes tournantes au niveau des postes clés — on
parlait de sécurité de l'information hier — dépendance accrue à la
sous-traitance. Donc, encore une fois, ça ne fonctionne pas. Les Québécois,
leur confiance s'effrite. Prenons une pause. Et ça, c'est sans parler de
cybersécurité. Je pense qu'on en a trop en même temps.
Journaliste : Donc, sur Éric
Caire, précisément l'homme, le ministre en ce moment, vous demandez
complètement qu'il soit retiré, ou que lui se retire ou qu'il démissionne?
M. Tanguay : Bien, première
des choses, Éric Caire ne devrait plus être en politique active, s'il avait...
s'il avait une parole. Éric Caire, là, s'il avait une parole, il aurait dû
démissionner, parce qu'il l'avait promis autant comme autant, là. Puis, je veux
dire, il y a ça d'épais de déclarations d'Éric Caire, de dire : Écoutez,
moi, là, je suis meilleur que bien d'autres personnes. À l'époque, Éric Caire,
dans l'opposition, là, c'était le shérif, là. Il faisait la morale à tout le
monde puis il invitait tout le monde à démissionner, puis à avoir une seule
chose, une parole. Puis ça, c'était son engagement. Alors, Éric Caire, là, normalement,
on ne devrait même pas en parler à matin, il ne devrait plus être là. Il aurait
dû avoir une parole puis démissionner sur le troisième lien.
Journaliste : Ce que vous
demandez : François Legault lui enlève son ministère?
M. Tanguay : Écoutez, nous,
on n'a plus confiance. Je pense, François Legault, là... François Legault, je
pense qu'on est rendus là. Honnêtement, là, Éric Caire, là, Éric Caire, on n'a
plus confiance, Éric Caire. On n'a plus confiance, Éric Caire. Comme député, il
ne devrait plus être là. Comme ministre, il ne devrait plus être là. Ça fait
que François Legault devrait prendre acte du fait que c'est fiasco après fiasco,
après fiasco. Pourquoi François Legault se déclare-t-il satisfait d'Éric Caire
à matin? Qu'est-ce qu'il trouve de bon chez Éric Caire? Je ne parle pas comme
individu, comme personne, je parle comme élu, comme ministre. Il y a-tu un bon
coup qu'Éric Caire a fait récemment, là, qui justifie, depuis l'élection, qu'il
soit encore là comme ministre?
Journaliste : Mais quelle est
la responsabilité de Geneviève Guilbault par rapport notamment à la SAAQ, là?
Comme vous en parlez, là, c'est elle qui est responsable, d'ailleurs.
M. Tanguay : Oui, exact. La
responsabilité de Geneviève Guilbault découle du fait que nous, en janvier, on
l'a... elle nous a rencontrés, elle a rencontré des collègues pour dire :
Faites-vous-en pas, SAAQclic, la SAAQ, ça va bien aller, faites-vous-en pas, en
janvier, briefing technique. Bien, sa responsabilité, c'est : Sur quoi
elle se basait, elle, Geneviève Guilbault, pour dire ça? Je veux dire, elle est
ministre responsable du Transport.
Puis, je termine là-dessus, c'est comme le
troisième lien, ça, à un moment donné, pendant six ans, indépendamment des
études, on fonce dans le mur, c'est promesse, c'est sûr, Éric Caire : Moi,
je démissionne, durant deux élections. Durant toute la dernière élection
jusqu'au 5 avril : On attend les études. Puis là, pouf, le
5 avril, tu as des dizaines et des dizaines d'études,
8 000 pages qui tombent sur le bureau, puis là, ah!, Geneviève
Guilbault puis François... sans parler au caucus, François Legault, décident de
flusher le troisième lien. Puis c'est leur responsabilité.
Journaliste : Parlant de Mme Guilbault,
vous avez pensé quoi de ses commentaires d'hier, en marge du Conseil des
ministres, sur les épisodes de congestion monstre, là, qui sont survenus à
Montréal?
M. Tanguay : Ah oui, c'est
ça. Donc, elle, sa responsabilité, c'est de nous informer que 5-1-1 existe puis
de nous rappeler qu'il faut appeler. Bien, je pense, sa responsabilité est en
amont de cela, puis de s'assurer qu'il y ait une bonne gestion des travaux. Le
point, ce n'est pas de dire : Le monde, il appelle-tu assez 5-1-1 ou pas,
le point, c'est de savoir : On peut-u passer à matin ou c'est bloqué? Puis
pourquoi c'est bloqué? C'est la gestion des grands travaux. Puis, là-dessus, il
y a un manque d'efficacité.
Journaliste : Avez-vous déjà
appelé, vous, le 5-1-1?
M. Tanguay : Non, moi, je
n'ai jamais appelé le 5-1-1. Puis j'essaie toujours d'essayer, par les
différentes façons de procéder, de savoir si ça passe ou ça ne passe pas. Mais,
chose certaine, en amont de ça, c'est elle qui décide puis c'est son ministère
qui décide où, quand, comment ça va passer ou ne pas passer. Puis on en a
là-dessus, la gestion, la planification des travaux.
Journaliste : Michel Leblanc disait
ce matin, justement, là-dessus qu'en 12 ans il y a neuf ministres des
Transports qui sont passés. Donc, il dit : Il n'y a pas... ce n'est pas la
faute d'un ministre, c'est la faute de la culture du ministère qui ne
fonctionne pas.
M. Tanguay : Bon, bien,
écoutez... je veux dire, ça fait cinq ans que la CAQ est là. Alors,
indépendamment des ministres, M.... notre collègue François Bonnardel a été
ministre des Transports pendant quatre ans, puis là Geneviève Guilbault
est là depuis l'élection. Je ne pense pas qu'elle plaide ce matin qu'elle est
complètement débordée puis qu'elle ne contrôle rien. Je pense qu'elle va vous
dire, comme François Bonnardel, dans les cinq dernières années, il y en a
eu deux, puis qui sont en... pleinement en contrôle puis qu'ils gèrent bien.
Bien, les résultats ne sont pas là.
Journaliste : Est-ce que les
outils du ministère des Transports sont dépassés? On parlait notamment du 5-1-1.
C'est la ministre qui en a parlé, qui met ça de l'avant. Est-ce que ça, c'est
dépassé?
M. Tanguay : Je pense que
c'est une question... C'est au ministre à nous en informer, c'est au ministre à
nous informer.
Une voix : ...
M. Tanguay : Bien, moi, je
n'ai pas accès à l'information à l'interne. Je pense que ce que l'on voit...
François Legault a toujours dit : Vous devez nous juger sur les résultats.
Les résultats ne sont pas là.
Journaliste : Je ne vous
parle pas vu de l'intérieur du ministère, je vous parle comme citoyen de
l'extérieur. Ce que vous voyez, là, que le ministère déploie comme outil
d'information, est-ce qu'à votre avis c'est dépassé?
M. Tanguay : Pour les outils
d'information, je pense qu'il y aurait place à mieux faire pour informer la
population, mais, encore une fois, vous informez la population d'une
planification qui selon nous est déficiente. Il faut retourner en amont.
Journaliste : Sur Éric Caire,
si je comprends bien, si vous, vous habitiez dans La Peltrie, vous signeriez la
pétition de M. Duhaime?
M. Tanguay : Oui. Bien, au
départ, je n'aurais pas voté pour Éric Caire.
Journaliste : Vous encouragez
les citoyens de La Peltrie de signer la pétition?
M. Tanguay : Oui. Moi, je
pense que tout citoyen qui dirait : Moi, j'ai le goût de signer la
pétition, serait bien justifié.
Journaliste : Sur la réforme
en l'immigration qui va avoir lieu aujourd'hui, quelles sont vos attentes?
M. Tanguay : Bien, les
attentes en immigration, François Legault s'était fait élire, entre autres, en 2018,
sur le troisième lien, mais sur la promesse de dire : En prendre moins et
en prendre soin. On a vu que ça n'a pas été du tout, du tout le cas. On apprend
ces derniers mois que c'est près de 346 000, environ 346 000 nouveaux
arrivants au Québec, incluant une explosion des travailleurs temporaires. Alors,
en immigration, nous, au-delà des chiffres, 50 000, 70 000, je pense que, comme
disait mon collègue Monsef Derraji, c'est important d'avoir une vision
d'ensemble, globale et d'analyser la capacité d'accueil.
Alors nous, ce qu'on s'attend, là, c'est
qu'il y ait une prise en considération globale du 346 000 sous les différents
chapitres, parce qu'il y a différents chapitres qui vous invitent... qui fait
en sorte de justifier qu'une personne soit présente ici, notamment travailleurs
temporaires. Donc, ça prend une vision globale, ça prend un réel débat sur la
capacité d'accueil. Puis c'est important aussi de voir comment nos régions
peuvent être mises dans le coup et comment l'État peut fournir les services. Il
y a une crise du logement, accès aux soins de santé, etc. Ça a un impact.
Journaliste : ...on parle de
nouvelles exigences en matière de connaissance du français? C'est ça qui a été
annoncé, du moins qui est prévu. J'imagine que vous avez parlé à des gens du
milieu des affaires. J'imagine que vous avez déjà une vision de l'impact que ça
pourrait avoir sur le marché du travail, par exemple.
M. Tanguay : Ah! tout à fait.
Alors, sur le marché du travail, pénurie de main-d'œuvre, on a besoin de
personnes pour venir travailler au Québec. Maintenant, ça prend une intégration
réussie. Il faut qu'on ait un contrôle de notre immigration, puis, pour que
l'intégration soit réussie, bien, l'apprentissage du français, pour celles et
ceux qui ne le parlent pas, c'est névralgique. Accès aux cours en français,
partenariat avec les entreprises, faire en sorte que les personnes temporaires...
il y en a beaucoup qui restent ici pour leurs deux ans, et après ça vont
quitter, ne resteront pas. Comment on fait pour les retenir, surtout les
retenir aussi en région? Alors, vous savez, ça prend une vision globale
là-dessus. On ne peut pas gérer ça à la petite semaine comme Pierre Fitzgibbon
fait avec Hydro-Québec.
Journaliste : Centre de
services scolaire Marie-Victorin.
M. Tanguay : Oui, enquête.
Journaliste : Oui, l'UPAC s'y
intéresse. Il y a là-dedans aussi des questions sur la transparence dans la
nomination du directeur général qui a succédé à Mme Taillon, là, qui est
rendue sous-ministre. Est-ce qu'il y a quelque chose dans le projet de loi n° 23
qui vous rassure là-dessus, ou est-ce qu'à l'inverse vous allez faire des
propositions pour que le vote de nomination change?
M. Tanguay : Bien, écoutez, nous,
première des choses, on déplore que... Normalement, Jean-François Roberge était
supposé avoir réglé sa réforme de la santé. Quand on est brouillon, c'est :
on essaie, on efface, on recommence. Alors, Bernard Drainville efface et
recommence. Ce que l'on constate dans le projet de loi, ce qui nous préoccupe,
puis on aura des débats en article par article, c'est la capacité de nommer et
de destituer, nommer, destituer, nommer, destituer. En ce sens-là, le
gouvernement n'a jamais brillé réellement... la CAQ, par sa transparence. Sur
quels motifs? Même, je veux dire, notre ministre de la Justice ne brille pas
par la transparence sur les motifs. Pourquoi il rappelle des concours puis
pourquoi il a nommé son chum sans le déclarer?
Une fois que j'ai dit ça, oui, il y a une
préoccupation, ça prend une imputabilité, une transparence, et je pense que
c'est important que le milieu soit consulté, que la région, les acteurs du
milieu soient consultés, puis qu'il y ait réellement une prise en charge. L'école,
là, ce n'est pas juste complexe G à Québec, c'est nos régions, c'est nos
villes, nos villages. Et ça, c'est important que les gens aient leur mot à
dire. On va suivre ça de très près. Mais nous, c'est clair qu'on veut
transparence et c'est clair qu'on veut imputabilité.
Journaliste : ...en même
temps, dans ce cas-ci, c'est le C.A. qui avait fait la nomination. Malgré ça,
il y a des critiques qui disent : Ce n'était pas assez transparent.
M. Tanguay : Oui. Ça, il y a
toujours place à l'amélioration, et là-dessus, bien, on va faire le travail
qu'il faut dans le projet de loi.
Journaliste : Est-ce que Mme Taillon
mérite qu'on porte attention à elle dans cette histoire-là, selon vous?
M. Tanguay : Mme Taillon?
Journaliste : En fait, celle
qui était D.G. avant, elle est rendue sous-ministre, là, à l'Éducation. Est-ce
qu'il y a quelque chose dans la séquence qui vous inquiète?
M. Tanguay : Bien, on aura
l'occasion de poser des questions là-dessus. Chose certaine, là, il y a enquête
de l'UPAC, alors on va laisser l'enquête suivre son cours, puis on verra les
conclusions.
Journaliste : Sur le dépôt de
la motion du mercredi, là, d'hier, vous pensez quoi de ce qui s'est passé entre
Québec solidaire et le Bloc québécois, slash, Parti québécois?
M. Tanguay : Oui, bien, si
Québec solidaire s'assumait et clairement disait : Nous, on est
souverainistes, normalement il ne devrait pas y avoir de chicane entre le Bloc
puis Québec solidaire. Je veux dire, il n'y a pas de chicane entre le Bloc puis
le Parti québécois. C'est clair, le Parti québécois sont souverainistes. Québec
solidaire se prétendent souverainistes et sont souverainistes, mais ils ne
veulent pas en parler, ne veulent pas qu'on ramène ça. Alors, d'où la chicane
de famille chez les souverainistes.
Journaliste : ...est-ce que
vous doutez qu'ils le soient ou c'est parce qu'ils ne l'assument pas?
M. Tanguay : Ils ne
l'assument pas. Moi, je pense qu'ils le sont. Je pense que ce n'est pas tous
les membres de Québec solidaire qui le sont. Ceci dit, dans quelle proportion?
Certains parlent que 40 % des membres de Québec solidaire ne le sont pas.
Je ne le sais pas. Mais visiblement, dans le discours, le double discours de
Québec solidaire, on peut voir qu'il y a un «disconnect» entre ce qu'ils
prétendent être et ce qu'ils sont réellement. Je veux dire, s'ils étaient
réellement souverainistes, il n'y aurait pas d'ambiguïté là-dessus, d'où la
chicane avec le Bloc.
Journaliste : Avez-vous
l'impression que Ruba Ghazal a en quelque sorte volé le show à Paul St-Pierre
Plamondon hier?
M. Tanguay : Ah! bien, je
n'irai pas là-dessus. Je vous laisserai faire cette analyse-là, je vous
laisserai... Elle a dit ce qu'elle avait à dire, Paul St-Pierre Plamondon
aussi. Je vous laisserai faire cette analyse-là. On sait que Ruba, là, est en
campagne électorale, alors, j'imagine, ça participe, là, de sa stratégie de
campagne électorale. Puis je ne le dis pas de façon négative, elle a le droit
de faire ça. Je pense qu'elle veut s'inscrire, elle veut s'inscrire là-dedans.
Alors, j'imagine que, si elle a fait appel à l'élément du programme de Québec
solidaire qui est la souveraineté, j'imagine que ça doit résonner au sein de
celles et ceux qui vont voter pour la chefferie, la cochefferie.
Journaliste : Allez-vous
soutenir l'amendement de Québec solidaire, pour que la hausse du salaire des
élus soit reportée à 2026, soit effective à partir de 2026?
M. Tanguay : Oui. Nous, on
n'ira pas là. Non, nous, on n'ira pas là. Nous, depuis le début...
Journaliste : Qu'est-ce qui
vous en empêche, M. Tanguay?
M. Tanguay : Notre analyse...
Bien, il n'y a rien qui nous en empêche. Je veux dire, on a fait le débat... on
fait des débats en caucus. Notre analyse du rapport qui a été déposé a été
faite, elle est complétée. Nous, le rattrapage est nécessaire. Le rattrapage
effectif à la sanction, pour nous, nous sommes d'accord sur cela.
Journaliste : Mme Setlakwe,
est-ce que vous êtes à l'aise avec cette position-là, que la hausse soit
effective à partir de maintenant?
Mme Setlakwe : Je suis dans
la même position que mon collègue. On a eu la discussion au caucus, puis je
suis... je loge à la même place.
Journaliste : ...le
rattrapage est nécessaire maintenant?
Mme Setlakwe : Je suis très à
l'aise...
Journaliste : Parce que vous
êtes une nouvelle élue. Est-ce que le salaire a fait partie de votre réflexion
au moment de vous lancer? Est-ce que vous vous êtes dit : Ah! ce n'est
peut-être pas assez, je ne me lance pas? Est-ce que ça fait partie...
Mme Setlakwe : Je ne
personnalise pas cette question-là.
Journaliste : Bien, c'est
quand même vous, personnellement, que ça va toucher, les 125...
Mme Setlakwe : Oui, mais
c'est la fonction qui nécessite un rattrapage. Et ça fait longtemps qu'on
aurait dû le faire. Il faut que ce soit fait. On est prêts. Le rapport est là.
C'est le temps de le faire.
Journaliste : Mais ça ne vous
met pas mal à l'aise dans un contexte de négo avec le secteur public?
M. Tanguay : Je pense qu'il
est important que, dans un contexte, justement, de négo, secteur public, celles
et ceux qui sont en négociation avec le gouvernement puissent avoir gain de
cause, et que les comparaisons soient faites, et que les justifications qui
sont là... Nous, on appuie les professeurs, on appuie les professeurs qui ont des
exigences face au gouvernement. Je pense que le ministre Drainville a eu tort
de comparer... de répliquer de façon comme si le rôle de professeur était plus
ou moins important par rapport au rôle de député. Je pense qu'on a tous un rôle
important à jouer, les professeurs au premier titre. Puis Bernard Drainville
serait bien avisé d'être en constante communication non seulement avec les
professeurs, mais avec sa collègue du Conseil du trésor pour que ça puisse être
réglé.
Journaliste : Je comprends,
mais, sur le fond, vous aussi, vous estimez que c'est correct que vous soyez
mieux payés que tous vos collègues dans le reste du Canada, sauf aux Communes,
mais que cette comparaison-là ne s'applique pas nécessairement pour des
enseignants.
M. Tanguay : Bien, je pense
que les enseignants, enseignantes ont raison de faire leur demande. Je pense
que le gouvernement du Québec devrait les satisfaire là-dessus...
Journaliste : ...d'être aussi
bien payés que leurs collègues dans les autres provinces du Canada, les
enseignants?
M. Tanguay : Oui. Oui, tout à
fait.
Journaliste : Puis on devrait
les payer autant?
M. Tanguay : Bien, on devrait
faire en sorte, oui, que leur rattrapage, ce qu'ils demandent, dans le contexte
du Québec, soit au rendez-vous.
Journaliste : Qu'est-ce que
ça va changer au PLQ, l'événement de samedi? Quand vous allez repartir de là,
de Victoriaville, là, qu'est-ce que ça va avoir apporté ou changé?
M. Tanguay : Bien, je pense
que ce sera une réunion particulièrement importante. Ce sera notre premier
grand événement depuis l'élection, premier conseil général. On sera plusieurs
centaines sur place. Et, en ce sens-là, c'est important donc de concrétiser la
relance du Parti libéral du Québec, qui est déjà en marche. Nous aurons le
comité de relance qui fera des consultations. Il y aura des débats. C'est une
journée importante qui est une étape vers la relance du Parti libéral du
Québec.
Journaliste : Comment on va
pouvoir mesurer le succès du conseil général...
M. Tanguay : Oui, conseil
général, oui, tout à fait.
Journaliste : Excusez. Comment
on va pouvoir mesurer son succès? Parce que vous êtes pas mal en relance depuis 2018.
M. Tanguay : Ah! oui, bien,
en... Oui, bien, le... je veux dire, le succès.
Journaliste : ...tentatives
de relance, là, dans les cinq dernières années. Donc là, comment vous
allez pouvoir dire : O.K., là, on sait qu'on est dans la bonne direction?
M. Tanguay : La participation,
par la participation, moi, j'en suis convaincu. On aura des débats tout à fait
constructifs, intéressants qui va nous... qui ne va pas nous faire perdre de
vue nos valeurs, bien au contraire, mais qui va nous aider à dire comment on
peut parler au monde. Je veux dire, être libéral en 2023, ça veut dire
quoi? Donc, le succès sera évalué sur, j'en suis convaincu, la participation
tournée vers l'avenir active des militantes et militants de partout du Québec.
Alors, j'ai bien, bien hâte à samedi, ça va être une journée particulièrement
importante.
Journaliste : Vous parlez de
débats importants, sauf qu'il n'y a pas de propositions qui seront débattues
par les militants en tant que telles, il y a des ateliers sur la relance, mais
à quoi il sert véritablement, ce conseil général là, s'il n'influencera pas les
orientations du parti?
M. Tanguay : Ah! c'est clair
qu'il va influencer les orientations. Au-delà du fait de voter ou pas des
résolutions nationales, régionales ou locales, le débat battra son cours toute
la journée, encore une fois...
Journaliste : Sur quoi?
M. Tanguay : Ah! les sujets
que nous présentera le comité de la relance, puis je ne veux pas... je ne veux
pas mettre de l'avant déjà, mais tous les sujets qui touchent les Québécoises
et Québécois d'aujourd'hui. Alors, on aura des débats. Puis les militantes et
les militants qui vont aller au micro, qui vont donner leur opinion, qui vont
participer toute la journée au débat seront en train d'inspirer la rédaction du
rapport du comité de la relance et, par rapport à la commission politique, des
propositions tangibles. Alors, ce sera une journée de débats qui va alimenter
le renouvellement de l'offre politique du Parti libéral.
Journaliste :
On the immigration reform and their
goal of bringing in 100 % French-speaking economic immigrants, do you
worry if that could have any negative impact on the job market?
M. Tanguay :
I think that it's important to… Someone
who wants to live in Québec, wants to come here, in Québec, and is acting in
good faith, and is willing to learn French, I think that we must be able to
welcome that person who will be helping us to enhance our capacity to have a
strong economy. So, we still have to have an open mind, being able to help
people who need and want to have classes in French. So, I think that's the
Liberal approach.
Journaliste : What are your expectations for... today, the announcement on
immigration, do you think the Government is going on the right way?
M. Tanguay :
I hope that the Government will realize that we need a
complete and thorough discussion with respect to all the aspects related to the
immigration, I think that, regardless of this objective of 50 000 or
70 000, we need to have a complete vision. We're talking, for the last
couple of months, of 340 000 plus immigrants, when you're adding all the
types of categories of immigrants, I think that we need to have a complete
vision about that, to have a thorough discussion, and to talk about the
Québec's capacity to welcome everyone and to be more efficient in immigration
as well. I think that a lot of people are staying here for two years, and
they're leaving for Ontario, New Brunswick and… How come we're not able, after
two years of being here, to say: Yes, you have a future here, in Québec. I
think that we need to have this conversation.
Journaliste : You were talking aboutcapacity, can you tell us or maybe
explain to us a bit more what is the vision of the Liberal
Party in Québec?
M. Tanguay :
With respect to the capacity?
Journaliste : Yes.
M. Tanguay :
First, what are the needs in every
region of the Québec, in terms of having immigrants to help, for instance, the
labor shortage, but that being said, once someone is arriving in any region,
what is our capacity to provide the basic services, to get access to the health
care system, to have a house somewhere to… so the housing crisis, so, that goes
with the capacity to welcome these people and to be able to have the tools and
the means to serve them properly in terms of public services.
Journaliste :
It's been five years that we've
been talking about immigration at the CAQ, I just… I'd like to get your
opinion, what does it say about the… the CAQ's immigration plan, considering
we've heard things back as soon as they were elected in 2018, we heard
things prior to the last, now they're coming out with this plan. So, I mean,
what's your opinion about the vision that they're taking with regards to
immigration?
M. Tanguay
: It's a failure, it's a failure. Simon Jolin-Barrette, for instance,
with respect to the PEQ, «programme expérience Québec»,
set aside a program that needed, at that time, to be enhanced, but he decided
to completely set aside that program and to put forward a new program. And now
we're learning that it was «brouillon», it was amateur, and now the new
Minister of Immigration is pulling forward a new reform of the PEQ. So, it's a
failure. And, remember, they're saying their promise: «En prendre moins pour en
prendre soin.» That obviously wasn't the case.
Journaliste
: Just on the traffic in Montréal… you were saying that Geneviève Guilbault's words yesterday... you
didn't think they were really enough, calling 5-1-1, and all that. What do you
think should be done?
M. Tanguay
: Yes. I think that we should be way more efficient in Québec, in terms of planification of all
these important works, and to
have a vision there as well with respect to what are our objectives. Works have
to be done, «mais» how can we be more efficient, how her ministry can be... the
Ministry of Transportation can be way more efficient in organizing and
«planifiant» the different works that are to be done. Thank
you. Merci.
(Fin à 8 h 27)