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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Le mardi 30 mai 2023, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-trois minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à chacun et chacune. Nous amorçons, aujourd'hui, le sprint final. Il reste deux semaines à la session parlementaire, deux semaines de travaux intensifs qui nous font siéger du mardi au vendredi. On peut constater, à la lumière des résultats — François Legault a toujours dit : Vous nous jugerez sur les résultats — bien, que c'est un gouvernement qui n'a pas performé. Au-delà de ne pas performer, les services essentiels ne sont pas donnés à la population. Ils sont dans leur cinquième année. C'est échec après échec. Cette session aura été... Puis ce n'est pas l'heure du bilan aujourd'hui, mais chose certaine, il leur reste deux semaines pour essayer de rectifier le tir sur différents éléments, mais on peut voir que c'est un gouvernement, donc, brouillon, qui n'a pas de vision en éducation, en santé, en immigration. Il efface puis il recommence. Alors, en ce sens-là, on va continuer, comme opposition officielle, à questionner, à talonner et à proposer aussi. Et, en ce sens, je vais céder la parole au leader de l'opposition officielle, Monsef Derraji.

M. Derraji : Merci, Marc. Aujourd'hui, nous formulons une demande officielle au gouvernement du Québec d'appeler quatre de nos projets de loi que nous jugeons nécessaires. Le premier projet de loi : L'obsolescence programmée. Deuxième projet de loi : Don d'organes. Le troisième projet de loi concerne l'immigration temporaire. Et le quatrième projet de loi : Les nominations aux deux tiers. Au nom de notre formation politique, nous pensons que ces projets de loi ont un réel... répondent à un réel besoin et répondent à des préoccupations et des enjeux sérieux de la part de la population québécoise. Donc, je tends la main au gouvernement caquiste. Nous aimerions qu'on traite ces projets de loi le plus tôt possible. Merci.

M. Robillard (Alexandre) : 74 % de Québécois sondés opposés à la hausse proposée de salaire pour les députés, est-ce que ça vous met dans une position délicate, là, d'appuyer le processus?

M. Tanguay : Écoutez, il est clair que, pour nous, le rattrapage est justifié. Ça fait 23 ans. Alors, position délicate, je vous dirais non, parce que notre analyse a été faite, à la lumière, entre autres, du comité indépendant, du rapport présenté par le comité indépendant. Moi, ça fait 10 ans que je suis député, ça fait 10 ans qu'on en parle. Il n'y a jamais un bon moment pour faire ce rattrapage-là, rattrapage qui existe depuis maintenant 23 ans.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça peut nuire à l'image des députés de se voter cette hausse-là eux-mêmes?

M. Tanguay : Je pense qu'on a un devoir d'expliquer les choses. Je ne pense pas que c'est de nature à nuire. Je pense que, dans la mesure où c'est justifié puis que ça s'explique, comme nous, on le fait depuis les dernières semaines, je pense que ça tient la route.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous pensez de la surenchère? Parce que, là, finalement, le résultat, c'est que tout le monde est d'accord avec une hausse, mais on ne s'entend pas sur le chiffre.

M. Tanguay : Exact. Alors, on a été... j'allais utiliser un anglicisme qui commence par f, on a été flabbergastés, surpris de voir que Québec solidaire a changé son fusil d'épaule. Québec solidaire est prêt à une augmentation de 20 000 $. Ils ont déposé un amendement en ce sens-là en commission parlementaire. Ils ont voté pour leur amendement. Alors maintenant, on ne sait pas où loge Québec solidaire, mais chose certaine, pour eux, 20 000 $, ce serait acceptable.

M. Laforest (Alain) : Mais ils disent qu'ils sont contre et que c'était pour amoindrir l'impact. Est-ce que vous les croyez?

M. Tanguay : Oui. Je vais laisser... mais n'oubliez pas une chose, puis je vais laisser notre leader répondre parce qu'il était là puis je pense qu'il a hâte de vous répondre, mais tout ça pour vous dire que...

M. Laforest (Alain) : Non, mais il l'a répété ce matin.

M. Tanguay : Mais il a voté pour son amendement. Tu sais, quand tu veux faire du temps, là, tu déposes un amendement puis, après ça, tu t'abstiens. Mais non, non, il a persisté et signé, il a voté pour son amendement. Monsef.

M. Derraji : En fait, s'il y a un débat surréaliste à suivre à l'intérieur de cette Assemblée, je vous invite à aller voir l'échange que j'ai eu avec le leader de Québec solidaire jeudi dernier. Premièrement, il y avait au-delà de six députés. Il y avait tout le staff politique de Québec solidaire. Moi, je lui ai posé la question parce qu'il m'a dit : Arrêtez de me poser la question, normalement, quand on dépose un amendement, c'est le gouvernement qu'on interpelle. Mais j'ai dit : Écoute, vous êtes venu en commission parlementaire faire une escalade d'augmentation. Ça a été 5 000 $, 7 000 $, 10 000 $ et, après, ça a été 20 000 $. Moi, je voulais comprendre sur quelles bases Québec solidaire s'est basé pour demander à la population d'accepter 20 000 $ d'augmentation. Parce que, sur la place publique, ce que Québec solidaire, ils ont essayé de faire la dernière semaine... c'est qu'il n'y avait pas de comité indépendant. Donc, nous, nous avons fait la demande, dévoilez-nous ce comité indépendant, dévoilez-nous la méthode avec laquelle vous êtes arrivé à 20 000 $? La réponse fut : Il n'y a pas de comité, il n'y avait pas de barème.

Et, pour répondre à votre question, ils ont voté pour, et c'est là où, pour moi, Québec solidaire, sur la place publique, a perdu toute crédibilité sur ce projet de loi. Parce que, si tu as passé plusieurs semaines à déchirer ta chemise que ça n'a aucun bon sens, cette augmentation, tu ne vas pas venir proposer 20 % d'un seul coup sans se baser sur aucun argument. En fait, ils ont utilisé le contraire de ce qu'ils disaient depuis le début.

M. Denis (Maxime) : Et vous, votre tactique, c'était de ne pas poser de question? Vous ne disiez pas un mot.

M. Derraji : Non, non, au contraire, là, probablement... Écoute, je pense que j'ai fait pas mal d'interventions, et jeudi, j'étais là. Je vous invite à voir la commission.

M. Denis (Maxime) : Même contre QS?

M. Derraji : Pardon?

M. Denis (Maxime) : Vous posez des questions à QS, contrairement de les poser au gouvernement. C'est rare qu'on voie ça, là

M. Derraji : Non, mais, premièrement, j'avais un point de presse en immigration. Quand je suis venu en commission, j'avais devant moi un amendement de Québec solidaire qui disait la chose suivante : Québec solidaire était prêt à accepter une augmentation, 20 000 $. Et c'est là où moi, j'ai commencé mon échange, parce que le député de Québec solidaire, le leader de Québec solidaire, nous invitait à voter. Donc, je voulais comprendre la logique derrière.

M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce que vous pensez de la position de Québec solidaire qui dit : Si la hausse va de l'avant, certains députés vont redonner une partie de leur hausse, mais on ne vous dit pas combien puis pour combien de temps?

Journaliste : Ni qui, d'ailleurs.

M. Derraji : Bien, je les invite à plus de transparence. Normalement, si on prend une telle décision de ne pas toucher ce salaire... Je les invite à aller jusqu'au bout, de dire comment ils vont la faire. Bonne chance aux comptables qui vont travailler avec Québec solidaire de trouver toutes les règles. Il y a un de vos collègues qui me fait penser que ce n'est pas uniquement le salaire, il y a aussi le fonds de pension. Donc, je les invite à aller jusqu'au bout de leur réflexion, mais ça les concerne.

Vous savez, nous, pour éviter tout ce populisme par rapport à cela, il y avait un comité indépendant qui a travaillé, comité présidé par M. Côté. Ils nous ont formulé des recommandations. Ils nous ont dit : Voilà la base sur laquelle on doit se baser pour analyser le projet de loi, et c'est ce qu'on suit. On est cohérent depuis le début.

M. Robillard (Alexandre) : Quand M. Nadeau-Dubois dit que, finalement, les députés de Québec solidaire vont être libres d'accepter ou non la hausse, suivant une proportion qui va leur appartenir, est-ce que ça, c'était ce que vous aviez compris quand ils avaient exprimé leur position sur ce sujet-là la semaine dernière?

M. Derraji : Non, non, pas du tout. Mais non, pas du tout. Mais je vous dis, il y a quelque chose qui se passe chez Québec solidaire depuis jeudi. Je pense qu'ils sont dans un cul-de-sac. Je vous le dis. Essayez de revoir la commission parlementaire de jeudi. J'avais six collègues. Je ne pense pas qu'ils s'attendaient d'avoir un débat sur la place publique, que Québec solidaire propose à la population d'accepter et d'avaler la pilule de 20 000 $. Ils ne s'attendaient pas. En fait, en bons syndicalistes, ils négocient sur la place publique une augmentation de salaire sans se baser sur aucun argument, ni comité indépendant, ni barème. Je pense, vu le piège où Québec solidaire est allé, ils essaient de se sortir... notamment avec le sondage où ils ne nous ont pas posé la question : Est-ce que les Québécois accepteraient un 20 % d'augmentation?

M. Robillard (Alexandre) : M. Tanguay, peut-être vous, est-ce que vous pouvez nous dire, vous, est-ce que vous avez l'impression qu'il y a un changement dans la position de Québec solidaire ou si c'était juste un niveau de transparence qui n'était pas tout à fait le même?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il y a une continuité chez Québec solidaire d'affirmer être une chose puis d'incarner le contraire. Chez Québec solidaire, là, écoutez, les députés, c'était outrageant, ne devaient pas avoir cette augmentation-là, et c'était injustifié, ainsi de suite. Et là, ce matin, Gabriel Nadeau-Dubois, il dit : Bien, écoutez, si les députés veulent la garder dans leur poche, ils pourront le faire, il n'y aura pas de ligne par rapport à ça. Alors, aussi sévères nous jugeaient-ils la semaine passée en disant : Ça n'a pas de bon sens, on ne le mérite pas, ce n'est pas ça qui devrait être fait, là, aujourd'hui, je ne sais pas s'ils ont eu un débat à l'interne, aujourd'hui, il dit : Bien, vous pourrez le garder, c'est bien correct. Moi, j'ai de la misère à les suivre.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous pensez qu'il y a des divisions dans le caucus?

M. Tanguay : Bien, chose certaine, c'est que je pense qu'ils ne logent pas tous à la même enseigne. Est-ce qu'ils sont tous d'accord avec l'augmentation de 20 000 $? Alors, entre 0 $, 20 000 $ puis le 30 000 $, on comprend que pour le 30 000 $, ils sont unanimement contre. Le 20 000 $, est-ce qu'ils sont tous à la même place? Et là il y a un flou artistique. Puis encore une fois, c'est pour cette année, hein? Dans deux ans, trois ans, quatre ans, on verra s'ils l'auront donné ou pas, là. En tout cas, je les laisse se dépatouiller avec ça, là.

Mme Prince (Véronique) : Mais est-ce que vous trouvez que ce débat-là ternit l'image de tous les députés?

M. Tanguay : Je pense que ça n'aide pas. Ça n'aide pas à l'image des députés. Je pense que le rapport du comité indépendant mérite d'être expliqué. Quand on fait des comparatifs avec des niveaux dans la fonction publique et parapublique comparables puis qu'on dit : Bien, un député pourrait gagner l'échelon 29 dans le public et le parapublic, avec ce rattrapage-là, un député serait au 29erang, donc, devant le député... Puis c'est correct, je veux dire, l'analyse a été faite par le comité indépendant. C'est des centaines et des centaines de fonctionnaires, de hauts fonctionnaires qui vont gagner plus. C'est correct. Le comité a déterminé que c'était la juste place du député. Maintenant, effectivement, de se voir en parler et en faisant une surenchère de qui qui est meilleur que l'autre, de qui qui a plus d'honneur que l'autre... Puis c'est pathétique, ce qu'on voit avec Québec solidaire, qui se faisait les chantres de l'honorabilité, puis aujourd'hui ils sont en train de négocier sur la place publique un 20 000 $. Puis Gabriel qui dit : Bien, moi, s'il y a des députés qui veulent tout garder l'augmentation dans leurs poches, finalement, ça va être bien correct. Ça, c'est pathétique.

M. Denis (Maxime) : Vous avez dit samedi que vous étiez critique de vous-mêmes, M. Tanguay.

M. Tanguay : Oui.

M. Denis (Maxime) : Vous avez terminé le conseil général en revenant sur Jacques Parizeau, en revenant sur une affaire d'il y a 30 ans. Est-ce que ce n'était pas passé date, maladroit d'aller là?

M. Tanguay : Ce que je dois vous dire... puis j'assume ce que j'ai dit, mais je voudrais juste vous préciser une chose. J'ai fait un discours qui a duré, quoi, peut-être 24 minutes. Dans le discours, il y avait un aspect qui touchait Québec solidaire et j'ai référé aux deux votes pris par Québec solidaire sur le 96, puis sur le commissaire à la langue. Alors, ça m'a pris 12 secondes à le dire. Mon point, c'est que j'assume. S'il y a des questions là-dessus, je vais répondre à toutes vos questions, mais mon discours n'était pas attaque au commissaire à la langue, mon discours était beaucoup plus vaste que cela. Mais, vous savez, on apprend tous les jours en politique. Lorsqu'on veut avoir un message qui soit retenu, peut-être qu'il faut faire attention à ce qui pourrait être perçu comme étant une diversion. J'assume entièrement ce que j'ai à dire là-dessus, mais le message central, ce n'était pas ça. Le message central, c'est qu'il y a une relance au Parti libéral, puis elle est déjà en marche, et que le gouvernement de la CAQ n'est pas bon.

Mme Porter (Isabelle) : Concernant les ratés dans le programme Agir tôt, on apprend que les enfants qui sont dépistés, ça prend des mois et des mois, je pense, en moyenne avant qu'ils puissent être vus. Qu'est-ce que ça dit sur ce programme-là puis le plan du ministre Carmant?

M. Tanguay : L'idée est excellente, Agir tôt. Le programme ne fonctionne pas comme il devrait à cause des mauvaises décisions du gouvernement. Ils ont nié la pénurie de main-d'œuvre. Avec les maternelles quatre ans, ils ont fait en sorte que beaucoup d'éducatrices, d'éducateurs sont passés d'un réseau à l'autre. Ça a même nui au réseau des CPE. Lorsque l'on parle de pénurie main-d'œuvre, ils ont déposé trois ans trop tard leur stratégie pour recruter des gens. Les programmes qui sont en place n'ont pas les résultats. On ne sait pas où est-ce qu'ils s'en vont avec ça. Alors, mon point, c'est qu'on ne peut pas se satisfaire de ça. Agir tôt, on est d'accord, c'est une bonne chose, il faut le faire, mais ça prend les ressources pour ça, c'est bien évident. Puis d'entendre le ministre nous dire : Bien, écoutez, un an de délai, ce n'est pas grave, ça n'aura pas d'impact tant qu'on le voit avant la maternelle. Désolé, mais c'est toute l'essence même d'Agir tôt, là.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur l'immigration, vous avez... J'ai vu sur Twitter que vous aviez réagi à l'information à La presse, aujourd'hui, à savoir que, sur les forums, dans le milieu de l'immigration, on demande... on dit aux gens, finalement : Évitez le Québec. Qu'est-ce que vous avez pensé de ça? Qu'est-ce qui est à l'origine de cette perception négative là?

M. Tanguay : Écoutez, je vais laisser mon collègue... qui est notre spécialiste en la matière, mais ça, ça ternit l'image du Québec à l'international. Ce qu'a fait la CAQ, le fiasco, réforme du PEQ, la hache là-dedans, il parlait des inventaires, il y avait des étudiants qui pleuraient à l'Assemblée nationale, finalement, recule, modifie un peu, ils ont scrappé ça aujourd'hui. Et les gens à l'international se parlent entre eux. Le Québec a mauvaise presse. Et ça, la CAQ aura réussi à ternir l'image du Québec à l'international.

Mme Lévesque (Fanny) : Québec solidaire demande des excuses officielles du gouvernement à ces étudiants-là. Est-ce que vous partagez cette vision-là? Est-ce que le Québec doit s'excuser pour les torts causés?

M. Tanguay : Oui. Moi, je pense que le Québec doit envoyer... que ce soit des excuses ou pas des excuses, doit changer, changer le message qui circule à l'international. C'est mauvais. Je pense que ça pourrait être un élément, mais ce n'est pas juste avec des excuses, là, ce n'est pas juste avec des excuses que vous allez revamper votre réputation à l'international. Vous allez faire quoi, justement, pour dire : Non, finalement, venez, c'est une terre d'accueil où vous pourrez prospérer, vous pourrez vous développer? Puis je vais laisser mon collègue compléter.

M. Derraji : Oui. Premièrement, un excellent dossier de votre collègue, qui démontre, encore une fois, ce que nous avons décrié en 2019. Souvenez-vous, pendant 2019, beaucoup d'aller-retour, on annule, on n'annule pas. C'était prévisible, l'échec. Ce qu'on demande... la seule chose que le gouvernement peut faire aujourd'hui, parce qu'ils ne l'ont pas fait, c'est un retour à 100 % sur l'ancienne réforme du PEQ, du Programme d'expérience québécoise. La raison est très simple, le Programme de l'expérience québécoise était le seul programme qui gardait au Québec des jeunes francophones, deux choses, soit le volet étudiant, soit le volet travailleur. Ça veut dire ceux qui ont choisi le Québec pour venir étudier — moi aussi, à l'époque, j'ai choisi le Québec, j'ai épousé le Québec pour venir ici — et on leur donnait un moyen pour rester au Québec. Ça, le volet étudiant. Le volet travailleur, il n'existe pas dans la réforme actuelle. Donc, s'il y a une chose que M. Legault doit faire, c'est revenir à la réforme précédente, parce que, pour des raisons idéologistes... désolé, idéologiques, ils ont changé la réforme du PEQ.

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, ce qui est proposé par Mme Fréchette, ça touche seulement...

M. Derraji : Est incomplet.

Mme Lévesque (Fanny) : ...c'est incomplet, ça touche seulement...

M. Derraji : La réforme est incomplète et, malheureusement, on va encore une fois perdre des talents qui vont partir au Canada. Ils vont quitter le Québec. Et, vous savez, on a un autre concurrent, c'est le Canada. L'entrée express, en six mois, vous avez presque tout. Il n'y a pas de deux ans, il n'y a pas d'attente, il n'y a pas beaucoup d'autres exigences. Nous, ce qu'on dit au Parti libéral, du moment qu'on a sur le territoire des gens intégrés dans le marché du travail, ou qui étudient chez nous, qui parlent français, qui vivent chez nous, ces gens, on ne doit pas les perdre, on doit leur faciliter les procédures pour qu'ils restent. Vous avez vu récemment pas mal d'infirmières qui étaient obligées de quitter le territoire pour revenir chez eux en France. Quel message on envoie? Et, quand la ministre des Relations internationales se promène un peu partout pour vanter les mérites d'une terre d'accueil en Amérique du Nord où tout se passe en français, accueillante, moi, je pense, il y a une énorme contradiction dans le discours caquiste, malheureusement.

Mme Plante (Caroline) : M. Tanguay, dans votre première réponse sur la hausse du salaire des députés, là, vous avez dit : Il n'y a jamais de bon moment, là, pour augmenter le salaire des députés. Est-ce que, dans les circonstances, la décision du gouvernement de procéder, est-ce qu'elle est courageuse?

M. Tanguay : Bien, je pense, c'est la bonne chose à faire. Je ne vais pas dire... je ne vais pas faire comme Québec solidaire, commencer à commenter, là, puis qualifier le comportement de tout un chacun. Nous, on a pris une position réfléchie. Puis le gouvernement, comme nous, prend le rapport du comité indépendant. Alors, dans ce dossier-là, le gouvernement ne peut pas être brouillon parce qu'il prend la réponse qui est déjà donnée par le comité indépendant. Ça fait que le propre est déjà fait. Alors, moi, je ne veux pas dire qui qui est courageux puis qui qui n'est pas courageux. Nous, on va appuyer le rapport du comité.

Mme Plante (Caroline) : Mais à part de dire que, dans ce cas-ci, il n'est pas brouillon, comment est-ce que vous qualifiez cette décision-là du gouvernement?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'elle est conséquente avec le mandat qui avait été donné au BAN. Elle est conséquente, conséquente de donner suite au rapport du comité indépendant.

Mme Plante (Caroline) : Même s'il n'en était jamais question, il n'en a pas été question en campagne électorale, ça n'avait pas été annoncé?

M. Tanguay : Non. Oui, exact. Elle est conséquente, parce que, vous savez, il y a des éléments... Lors d'une législature, on n'est pas uniquement liés par exclusivement ce qui a été dit durant une campagne électorale. Évidemment, il faut respecter nos promesses. Ça, on l'a vu avec la CAQ, c'est un problème. Mais, au-delà de ça, il y a des sujets qui arrivent au fur et à mesure d'un mandat comme ça, puis là on se dit : Est-ce qu'on peut trouver une solution? Puis on la met en pratique.

M. Denis (Maxime) : Mais, quand on dit que les libéraux sont déconnectés des Québécois, à 5 % dans les sondages, pire résultat historique, et que, là, on voit 74 % des Québécois n'en veulent pas, de la hausse, puis vous, vous l'avez défendu dès le départ, est-ce que c'est un aspect que, justement, vous devez travailler, de mieux être représentatif des Québécois?

M. Tanguay : Je pense que le rattrapage salarial pour les députés est la bonne chose à faire. Encore une fois, l'analyse, elle est étoffée, elle tient la route, comité indépendant présidé notamment par un spécialiste en la matière et je pense que c'est la bonne chose à faire. Puis, voilà.

Mme Plante (Caroline) : Bien, je trouve ça quand même assez gros ce que vous venez de dire, là, que le gouvernement n'est pas lié exclusivement à ses promesses électorales. Est-ce que...

M. Tanguay : Non, ce que je voulais dire...

Mme Plante (Caroline) : Bien, précisez, parce que, là, c'est comme si, là, à partir d'aujourd'hui, vous ne pouvez pas critiquer le non-respect de promesse.

M. Tanguay : Ah! non, non, c'est tout à fait le contraire que j'ai dit. Je pensais être clair, mais j'ai carrément dit le contraire. Tout ce qui est promis en campagne électorale, vous devez le faire, ce qui est affirmé, votre position, comment. Puis, des fois, ce n'est pas formellement des promesses, mais vous avez une position, vous devez donc être en ligne. Maintenant, mon point, c'est qu'il y a des sujets lors d'une législature qui n'ont pas fait l'objet de débat en 35 jours.

Mme Plante (Caroline) : Les choses changent, les choses peuvent changer.

M. Tanguay : Non, je parle de nouveaux sujets, de nouveaux sujets. Vous savez, 35 jours, campagne électorale, ça va vite. Ce n'est pas vrai que... Vous prenez n'importe quel gouvernement, peu importe sa couleur, là, ce n'est pas vrai que tout ce qu'il aura fait pendant un mandat était absolument... avait été débattu et avait fait l'objet de promesses.

Mon point, donc je répète pour ne pas laisser aucune ambiguïté, vos promesses, vous devez les respecter. François Legault ne l'a pas fait. On va continuer à le dénoncer. Maintenant, il y a des sujets comme le salaire des députés qui n'ont pas fait l'objet de débats durant la campagne électorale, mais qui peuvent arriver en cours de route. Puis on se dit : Est-ce qu'on peut régler la situation?

Mme Plante (Caroline) : Ça n'aurait pas nécessairement dû faire l'objet d'un débat en campagne électorale, selon vous?

M. Tanguay : Ça aurait pu, ça aurait pu.

Mme Plante (Caroline) : Ça aurait pu, mais ce n'était pas...

M. Tanguay : Mais ça n'a pas été... comme bien des enjeux aussi, des fois, ce n'est pas soulevé à ce moment-là.

M. Authier (Philip) : What do you think of this poll, this morning?

75% of Quebeckers think this 30% salary increase is not acceptable and the strange situation with QS proposing an amendment for 20%, and then saying they're trying to lessen the damage of the 30%. Is it… inconsistencies there?

M. Tanguay : Absolutely, it's inconsistency from Québec solidaire. They decided to vote against this, saying that it's not the right thing to do, this «rattrapage» for the MNAs. That being said, we saw… and we were all flabbergasted when we saw that Québec solidaire «deposed» an amendment to increase the salary up to $20,000. Based on which analysis? They cannot provide any analysis. So, there's a big contradiction. And it's not the first time that Québec solidaire is pretending to be something, but in fact is acting differently. And it says a lot about Québec solidaire and the seriousness that they are doing here with… that they are doing politics.

M. Authier (Philip) : Their House leader was saying that the committee… and some of us have listened a bit on the committee, it seems to be surrealistic…

M. Tanguay : Absolutely.

M. Authier (Philip) : Surreal, sorry, surreal.

M. Tanguay : Do you want to add a comment?

M. Derraji : If you have, like, 20 minutes of your time, go to see our performance in the last session, last week. It's surrealistic. And I'm asking Québec solidaire why they didn't ask the Quebeckers if they're O.K. with the increase of 20%. If they want to be, like, correct, and politically correct, they should ask. They have on their mind the increase of salary by 20%. Why they didn't ask the Quebeckers about 20%, the increase of 20%? They are coming from Québec solidaire. So, it's a good question.

M. Authier (Philip) : You mean, in a poll, why didn't they ask…

M. Derraji : They can do it there and they can do it. I'll ask him to do it again, because they asked us to say, during the whole week, for, like… for this bill. So, they can do again, they can use their money coming from the «l'aile parlementaire», as they did, and to ask Quebeckers if they are O.K. with the increase of salary of MNAs by 20%.

Mme François (Mélissa) : We saw some teachers protesting this morning. They've been saying for years that their workload is too heavy. What is your position?

M. Tanguay : I think that it's important to… First of all, this is a CAQ Government for the last five years that obviously wasn't in touch with the teachers. I think that it's important to have a good negotiation. It's not only to keep those teachers who are actually within the system, but it's also to increase your capacity to recruit additional teachers. So, what's the message that you're sending out? The workload, the conditions, the general conditions of being a teacher in Québec, I think that it's a problem increased by the bad Government that we had for the last five years, unfortunately.

Mme Henriquez (Gloria) : What would you like to see from Québec solidaire in terms of the salary situation? As you said, they're inconsistent, they're, like… what would you like to see?

M. Tanguay : Where is the North? Where is the North? Please tell us, Québec solidaire. And about the poll, very good point from Monsef Derraji. Did they ask Quebeckers if they agree with a $20,000 increase? Question, obviously, wasn't asked, so they have to be consequent with what they are pretending. And again, Québec solidaire, often we see that they're good giving and providing lessons to everyone, but, in fact… You know what? They're going to take the increase and they're going to live with it. And Gabriel Nadeau-Dubois even says that he's not going to be asking his MNAs to donate the total or part of it. So, that's it, so that's Québec solidaire. It tells a lot. Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 06)

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