(Onze heures quarante-trois minutes)
M. Tanguay
: Alors, bon
matin à chacun et chacune. Nous amorçons, aujourd'hui, le sprint final. Il
reste deux semaines à la session parlementaire, deux semaines de travaux
intensifs qui nous font siéger du mardi au vendredi. On peut constater, à la
lumière des résultats — François Legault a toujours dit : Vous
nous jugerez sur les résultats — bien, que c'est un gouvernement qui
n'a pas performé. Au-delà de ne pas performer, les services essentiels ne sont
pas donnés à la population. Ils sont dans leur cinquième année. C'est échec
après échec. Cette session aura été... Puis ce n'est pas l'heure du bilan
aujourd'hui, mais chose certaine, il leur reste deux semaines pour essayer de
rectifier le tir sur différents éléments, mais on peut voir que c'est un
gouvernement, donc, brouillon, qui n'a pas de vision en éducation, en santé, en
immigration. Il efface puis il recommence. Alors, en ce sens-là, on va
continuer, comme opposition officielle, à questionner, à talonner et à proposer
aussi. Et, en ce sens, je vais céder la parole au leader de l'opposition officielle,
Monsef Derraji.
M. Derraji : Merci, Marc.
Aujourd'hui, nous formulons une demande officielle au gouvernement du Québec d'appeler
quatre de nos projets de loi que nous jugeons nécessaires. Le premier projet de
loi : L'obsolescence programmée. Deuxième projet de loi : Don d'organes.
Le troisième projet de loi concerne l'immigration temporaire. Et le quatrième
projet de loi : Les nominations aux deux tiers. Au nom de notre formation
politique, nous pensons que ces projets de loi ont un réel... répondent à un
réel besoin et répondent à des préoccupations et des enjeux sérieux de la part
de la population québécoise. Donc, je tends la main au gouvernement caquiste.
Nous aimerions qu'on traite ces projets de loi le plus tôt possible. Merci.
M. Robillard (Alexandre) : 74 %
de Québécois sondés opposés à la hausse proposée de salaire pour les députés,
est-ce que ça vous met dans une position délicate, là, d'appuyer le processus?
M. Tanguay : Écoutez, il est
clair que, pour nous, le rattrapage est justifié. Ça fait 23 ans. Alors,
position délicate, je vous dirais non, parce que notre analyse a été faite, à
la lumière, entre autres, du comité indépendant, du rapport présenté par le
comité indépendant. Moi, ça fait 10 ans que je suis député, ça fait 10 ans
qu'on en parle. Il n'y a jamais un bon moment pour faire ce rattrapage-là, rattrapage
qui existe depuis maintenant 23 ans.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que ça peut nuire à l'image des députés de se voter cette hausse-là eux-mêmes?
M. Tanguay : Je pense qu'on a
un devoir d'expliquer les choses. Je ne pense pas que c'est de nature à nuire.
Je pense que, dans la mesure où c'est justifié puis que ça s'explique, comme
nous, on le fait depuis les dernières semaines, je pense que ça tient la route.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous pensez de la surenchère? Parce que, là, finalement, le résultat, c'est
que tout le monde est d'accord avec une hausse, mais on ne s'entend pas sur le
chiffre.
M. Tanguay : Exact. Alors, on
a été... j'allais utiliser un anglicisme qui commence par f, on a été
flabbergastés, surpris de voir que Québec solidaire a changé son fusil d'épaule.
Québec solidaire est prêt à une augmentation de 20 000 $. Ils ont
déposé un amendement en ce sens-là en commission parlementaire. Ils ont voté
pour leur amendement. Alors maintenant, on ne sait pas où loge Québec
solidaire, mais chose certaine, pour eux, 20 000 $, ce serait
acceptable.
M. Laforest (Alain) : Mais
ils disent qu'ils sont contre et que c'était pour amoindrir l'impact. Est-ce
que vous les croyez?
M. Tanguay : Oui. Je vais
laisser... mais n'oubliez pas une chose, puis je vais laisser notre leader
répondre parce qu'il était là puis je pense qu'il a hâte de vous répondre, mais
tout ça pour vous dire que...
M. Laforest (Alain) : Non,
mais il l'a répété ce matin.
M. Tanguay : Mais il a voté
pour son amendement. Tu sais, quand tu veux faire du temps, là, tu déposes un
amendement puis, après ça, tu t'abstiens. Mais non, non, il a persisté et
signé, il a voté pour son amendement. Monsef.
M. Derraji : En fait, s'il y a
un débat surréaliste à suivre à l'intérieur de cette Assemblée, je vous invite
à aller voir l'échange que j'ai eu avec le leader de Québec solidaire jeudi
dernier. Premièrement, il y avait au-delà de six députés. Il y avait tout le
staff politique de Québec solidaire. Moi, je lui ai posé la question parce qu'il
m'a dit : Arrêtez de me poser la question, normalement, quand on dépose un
amendement, c'est le gouvernement qu'on interpelle. Mais j'ai dit :
Écoute, vous êtes venu en commission parlementaire faire une escalade d'augmentation.
Ça a été 5 000 $, 7 000 $, 10 000 $ et, après, ça
a été 20 000 $. Moi, je voulais comprendre sur quelles bases Québec
solidaire s'est basé pour demander à la population d'accepter 20 000 $
d'augmentation. Parce que, sur la place publique, ce que Québec solidaire, ils
ont essayé de faire la dernière semaine... c'est qu'il n'y avait pas de comité
indépendant. Donc, nous, nous avons fait la demande, dévoilez-nous ce comité
indépendant, dévoilez-nous la méthode avec laquelle vous êtes arrivé à 20 000 $?
La réponse fut : Il n'y a pas de comité, il n'y avait pas de barème.
Et, pour répondre à votre question, ils
ont voté pour, et c'est là où, pour moi, Québec solidaire, sur la place
publique, a perdu toute crédibilité sur ce projet de loi. Parce que, si tu as
passé plusieurs semaines à déchirer ta chemise que ça n'a aucun bon sens, cette
augmentation, tu ne vas pas venir proposer 20 % d'un seul coup sans se
baser sur aucun argument. En fait, ils ont utilisé le contraire de ce qu'ils
disaient depuis le début.
M. Denis (Maxime) : Et vous,
votre tactique, c'était de ne pas poser de question? Vous ne disiez pas un mot.
M. Derraji : Non, non, au
contraire, là, probablement... Écoute, je pense que j'ai fait pas mal d'interventions,
et jeudi, j'étais là. Je vous invite à voir la commission.
M. Denis (Maxime) : Même
contre QS?
M. Derraji : Pardon?
M. Denis (Maxime) : Vous
posez des questions à QS, contrairement de les poser au gouvernement. C'est
rare qu'on voie ça, là
M. Derraji : Non, mais,
premièrement, j'avais un point de presse en immigration. Quand je suis venu en commission,
j'avais devant moi un amendement de Québec solidaire qui disait la chose
suivante : Québec solidaire était prêt à accepter une augmentation, 20 000 $.
Et c'est là où moi, j'ai commencé mon échange, parce que le député de Québec
solidaire, le leader de Québec solidaire, nous invitait à voter. Donc, je
voulais comprendre la logique derrière.
M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce
que vous pensez de la position de Québec solidaire qui dit : Si la hausse
va de l'avant, certains députés vont redonner une partie de leur hausse, mais
on ne vous dit pas combien puis pour combien de temps?
Journaliste
: Ni qui, d'ailleurs.
M. Derraji : Bien, je les
invite à plus de transparence. Normalement, si on prend une telle décision de
ne pas toucher ce salaire... Je les invite à aller jusqu'au bout, de dire
comment ils vont la faire. Bonne chance aux comptables qui vont travailler avec
Québec solidaire de trouver toutes les règles. Il y a un de vos collègues qui
me fait penser que ce n'est pas uniquement le salaire, il y a aussi le fonds de
pension. Donc, je les invite à aller jusqu'au bout de leur réflexion, mais ça
les concerne.
Vous savez, nous, pour éviter tout ce
populisme par rapport à cela, il y avait un comité indépendant qui a travaillé,
comité présidé par M. Côté. Ils nous ont formulé des recommandations. Ils
nous ont dit : Voilà la base sur laquelle on doit se baser pour analyser
le projet de loi, et c'est ce qu'on suit. On est cohérent depuis le début.
M. Robillard (Alexandre) : Quand
M. Nadeau-Dubois dit que, finalement, les députés de Québec solidaire vont
être libres d'accepter ou non la hausse, suivant une proportion qui va leur
appartenir, est-ce que ça, c'était ce que vous aviez compris quand ils avaient
exprimé leur position sur ce sujet-là la semaine dernière?
M. Derraji : Non, non, pas du
tout. Mais non, pas du tout. Mais je vous dis, il y a quelque chose qui se
passe chez Québec solidaire depuis jeudi. Je pense qu'ils sont dans un
cul-de-sac. Je vous le dis. Essayez de revoir la commission parlementaire de
jeudi. J'avais six collègues. Je ne pense pas qu'ils s'attendaient d'avoir un
débat sur la place publique, que Québec solidaire propose à la population d'accepter
et d'avaler la pilule de 20 000 $. Ils ne s'attendaient pas. En fait,
en bons syndicalistes, ils négocient sur la place publique une augmentation de
salaire sans se baser sur aucun argument, ni comité indépendant, ni barème. Je
pense, vu le piège où Québec solidaire est allé, ils essaient de se sortir...
notamment avec le sondage où ils ne nous ont pas posé la question : Est-ce
que les Québécois accepteraient un 20 % d'augmentation?
M. Robillard (Alexandre) : M.
Tanguay, peut-être vous, est-ce que vous pouvez nous dire, vous, est-ce que
vous avez l'impression qu'il y a un changement dans la position de Québec
solidaire ou si c'était juste un niveau de transparence qui n'était pas tout à
fait le même?
M. Tanguay : Bien, je
pense qu'il y a une continuité chez Québec solidaire d'affirmer être une chose
puis d'incarner le contraire. Chez Québec solidaire, là, écoutez, les députés,
c'était outrageant, ne devaient pas avoir cette augmentation-là, et c'était
injustifié, ainsi de suite. Et là, ce matin, Gabriel Nadeau-Dubois, il dit :
Bien, écoutez, si les députés veulent la garder dans leur poche, ils pourront
le faire, il n'y aura pas de ligne par rapport à ça. Alors, aussi sévères nous
jugeaient-ils la semaine passée en disant : Ça n'a pas de bon sens, on ne
le mérite pas, ce n'est pas ça qui devrait être fait, là, aujourd'hui, je ne
sais pas s'ils ont eu un débat à l'interne, aujourd'hui, il dit : Bien,
vous pourrez le garder, c'est bien correct. Moi, j'ai de la misère à les
suivre.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous pensez qu'il y a des divisions dans le caucus?
M. Tanguay : Bien, chose
certaine, c'est que je pense qu'ils ne logent pas tous à la même enseigne.
Est-ce qu'ils sont tous d'accord avec l'augmentation de 20 000 $?
Alors, entre 0 $, 20 000 $ puis le 30 000 $, on
comprend que pour le 30 000 $, ils sont unanimement contre. Le
20 000 $, est-ce qu'ils sont tous à la même place? Et là il y a un
flou artistique. Puis encore une fois, c'est pour cette année, hein? Dans deux
ans, trois ans, quatre ans, on verra s'ils l'auront donné ou pas, là. En tout
cas, je les laisse se dépatouiller avec ça, là.
Mme Prince (Véronique) : Mais
est-ce que vous trouvez que ce débat-là ternit l'image de tous les députés?
M. Tanguay : Je pense
que ça n'aide pas. Ça n'aide pas à l'image des députés. Je pense que le rapport
du comité indépendant mérite d'être expliqué. Quand on fait des comparatifs
avec des niveaux dans la fonction publique et parapublique comparables puis
qu'on dit : Bien, un député pourrait gagner l'échelon 29 dans le public
et le parapublic, avec ce rattrapage-là, un député serait au 29erang,
donc, devant le député... Puis c'est correct, je veux dire, l'analyse a été
faite par le comité indépendant. C'est des centaines et des centaines de
fonctionnaires, de hauts fonctionnaires qui vont gagner plus. C'est correct. Le
comité a déterminé que c'était la juste place du député. Maintenant,
effectivement, de se voir en parler et en faisant une surenchère de qui qui est
meilleur que l'autre, de qui qui a plus d'honneur que l'autre... Puis c'est
pathétique, ce qu'on voit avec Québec solidaire, qui se faisait les chantres de
l'honorabilité, puis aujourd'hui ils sont en train de négocier sur la place
publique un 20 000 $. Puis Gabriel qui dit : Bien, moi, s'il y a
des députés qui veulent tout garder l'augmentation dans leurs poches,
finalement, ça va être bien correct. Ça, c'est pathétique.
M. Denis (Maxime) : Vous
avez dit samedi que vous étiez critique de vous-mêmes, M. Tanguay.
M. Tanguay : Oui.
M. Denis (Maxime) : Vous
avez terminé le conseil général en revenant sur Jacques Parizeau, en revenant
sur une affaire d'il y a 30 ans. Est-ce que ce n'était pas passé date,
maladroit d'aller là?
M. Tanguay : Ce que je
dois vous dire... puis j'assume ce que j'ai dit, mais je voudrais juste vous
préciser une chose. J'ai fait un discours qui a duré, quoi, peut-être
24 minutes. Dans le discours, il y avait un aspect qui touchait Québec
solidaire et j'ai référé aux deux votes pris par Québec solidaire sur le 96,
puis sur le commissaire à la langue. Alors, ça m'a pris 12 secondes à le
dire. Mon point, c'est que j'assume. S'il y a des questions là-dessus, je vais
répondre à toutes vos questions, mais mon discours n'était pas attaque au commissaire
à la langue, mon discours était beaucoup plus vaste que cela. Mais, vous savez,
on apprend tous les jours en politique. Lorsqu'on veut avoir un message qui
soit retenu, peut-être qu'il faut faire attention à ce qui pourrait être perçu
comme étant une diversion. J'assume entièrement ce que j'ai à dire là-dessus,
mais le message central, ce n'était pas ça. Le message central, c'est qu'il y a
une relance au Parti libéral, puis elle est déjà en marche, et que le
gouvernement de la CAQ n'est pas bon.
Mme Porter (Isabelle) : Concernant
les ratés dans le programme Agir tôt, on apprend que les enfants qui sont
dépistés, ça prend des mois et des mois, je pense, en moyenne avant qu'ils
puissent être vus. Qu'est-ce que ça dit sur ce programme-là puis le plan du
ministre Carmant?
M. Tanguay : L'idée est
excellente, Agir tôt. Le programme ne fonctionne pas comme il devrait à cause
des mauvaises décisions du gouvernement. Ils ont nié la pénurie de
main-d'œuvre. Avec les maternelles quatre ans, ils ont fait en sorte que
beaucoup d'éducatrices, d'éducateurs sont passés d'un réseau à l'autre. Ça a
même nui au réseau des CPE. Lorsque l'on parle de pénurie main-d'œuvre, ils ont
déposé trois ans trop tard leur stratégie pour recruter des gens. Les
programmes qui sont en place n'ont pas les résultats. On ne sait pas où est-ce
qu'ils s'en vont avec ça. Alors, mon point, c'est qu'on ne peut pas se
satisfaire de ça. Agir tôt, on est d'accord, c'est une bonne chose, il faut le
faire, mais ça prend les ressources pour ça, c'est bien évident. Puis d'entendre
le ministre nous dire : Bien, écoutez, un an de délai, ce n'est pas grave,
ça n'aura pas d'impact tant qu'on le voit avant la maternelle. Désolé, mais
c'est toute l'essence même d'Agir tôt, là.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
l'immigration, vous avez... J'ai vu sur Twitter que vous aviez réagi à
l'information à La presse, aujourd'hui, à savoir que, sur les forums,
dans le milieu de l'immigration, on demande... on dit aux gens, finalement :
Évitez le Québec. Qu'est-ce que vous avez pensé de ça? Qu'est-ce qui est à
l'origine de cette perception négative là?
M. Tanguay : Écoutez, je
vais laisser mon collègue... qui est notre spécialiste en la matière, mais ça,
ça ternit l'image du Québec à l'international. Ce qu'a fait la CAQ, le fiasco,
réforme du PEQ, la hache là-dedans, il parlait des inventaires, il y avait des
étudiants qui pleuraient à l'Assemblée nationale, finalement, recule, modifie
un peu, ils ont scrappé ça aujourd'hui. Et les gens à l'international se
parlent entre eux. Le Québec a mauvaise presse. Et ça, la CAQ aura réussi à
ternir l'image du Québec à l'international.
Mme Lévesque (Fanny) : Québec
solidaire demande des excuses officielles du gouvernement à ces étudiants-là.
Est-ce que vous partagez cette vision-là? Est-ce que le Québec doit s'excuser
pour les torts causés?
M. Tanguay : Oui. Moi, je
pense que le Québec doit envoyer... que ce soit des excuses ou pas des excuses,
doit changer, changer le message qui circule à l'international. C'est mauvais.
Je pense que ça pourrait être un élément, mais ce n'est pas juste avec des
excuses, là, ce n'est pas juste avec des excuses que vous allez revamper votre
réputation à l'international. Vous allez faire quoi, justement, pour dire :
Non, finalement, venez, c'est une terre d'accueil où vous pourrez prospérer,
vous pourrez vous développer? Puis je vais laisser mon collègue compléter.
M. Derraji : Oui.
Premièrement, un excellent dossier de votre collègue, qui démontre, encore une
fois, ce que nous avons décrié en 2019. Souvenez-vous, pendant 2019, beaucoup
d'aller-retour, on annule, on n'annule pas. C'était prévisible, l'échec. Ce
qu'on demande... la seule chose que le gouvernement peut faire aujourd'hui,
parce qu'ils ne l'ont pas fait, c'est un retour à 100 % sur l'ancienne
réforme du PEQ, du Programme d'expérience québécoise. La raison est très
simple, le Programme de l'expérience québécoise était le seul programme qui
gardait au Québec des jeunes francophones, deux choses, soit le volet étudiant,
soit le volet travailleur. Ça veut dire ceux qui ont choisi le Québec pour
venir étudier — moi aussi, à l'époque, j'ai choisi le Québec, j'ai
épousé le Québec pour venir ici — et on leur donnait un moyen pour
rester au Québec. Ça, le volet étudiant. Le volet travailleur, il n'existe pas
dans la réforme actuelle. Donc, s'il y a une chose que M. Legault doit
faire, c'est revenir à la réforme précédente, parce que, pour des raisons
idéologistes... désolé, idéologiques, ils ont changé la réforme du PEQ.
Mme Lévesque (Fanny) : Donc,
ce qui est proposé par Mme Fréchette, ça touche seulement...
M. Derraji : Est incomplet.
Mme Lévesque (Fanny) : ...c'est
incomplet, ça touche seulement...
M. Derraji : La réforme est
incomplète et, malheureusement, on va encore une fois perdre des talents qui
vont partir au Canada. Ils vont quitter le Québec. Et, vous savez, on a un
autre concurrent, c'est le Canada. L'entrée express, en six mois, vous avez
presque tout. Il n'y a pas de deux ans, il n'y a pas d'attente, il n'y a pas
beaucoup d'autres exigences. Nous, ce qu'on dit au Parti libéral, du moment
qu'on a sur le territoire des gens intégrés dans le marché du travail, ou qui
étudient chez nous, qui parlent français, qui vivent chez nous, ces gens, on ne
doit pas les perdre, on doit leur faciliter les procédures pour qu'ils restent.
Vous avez vu récemment pas mal d'infirmières qui étaient obligées de quitter le
territoire pour revenir chez eux en France. Quel message on envoie? Et, quand
la ministre des Relations internationales se promène un peu partout pour vanter
les mérites d'une terre d'accueil en Amérique du Nord où tout se passe en
français, accueillante, moi, je pense, il y a une énorme contradiction dans le
discours caquiste, malheureusement.
Mme Plante (Caroline) : M. Tanguay,
dans votre première réponse sur la hausse du salaire des députés, là, vous avez
dit : Il n'y a jamais de bon moment, là, pour augmenter le salaire des
députés. Est-ce que, dans les circonstances, la décision du gouvernement de
procéder, est-ce qu'elle est courageuse?
M. Tanguay : Bien, je pense,
c'est la bonne chose à faire. Je ne vais pas dire... je ne vais pas faire comme
Québec solidaire, commencer à commenter, là, puis qualifier le comportement de
tout un chacun. Nous, on a pris une position réfléchie. Puis le gouvernement,
comme nous, prend le rapport du comité indépendant. Alors, dans ce dossier-là,
le gouvernement ne peut pas être brouillon parce qu'il prend la réponse qui est
déjà donnée par le comité indépendant. Ça fait que le propre est déjà fait.
Alors, moi, je ne veux pas dire qui qui est courageux puis qui qui n'est pas
courageux. Nous, on va appuyer le rapport du comité.
Mme Plante (Caroline) : Mais
à part de dire que, dans ce cas-ci, il n'est pas brouillon, comment est-ce que
vous qualifiez cette décision-là du gouvernement?
M. Tanguay : Bien, je pense
qu'elle est conséquente avec le mandat qui avait été donné au BAN. Elle est
conséquente, conséquente de donner suite au rapport du comité indépendant.
Mme Plante (Caroline) : Même
s'il n'en était jamais question, il n'en a pas été question en campagne
électorale, ça n'avait pas été annoncé?
M. Tanguay : Non. Oui, exact.
Elle est conséquente, parce que, vous savez, il y a des éléments... Lors d'une
législature, on n'est pas uniquement liés par exclusivement ce qui a été dit
durant une campagne électorale. Évidemment, il faut respecter nos promesses. Ça,
on l'a vu avec la CAQ, c'est un problème. Mais, au-delà de ça, il y a des
sujets qui arrivent au fur et à mesure d'un mandat comme ça, puis là on se dit :
Est-ce qu'on peut trouver une solution? Puis on la met en pratique.
M. Denis (Maxime) : Mais,
quand on dit que les libéraux sont déconnectés des Québécois, à 5 % dans
les sondages, pire résultat historique, et que, là, on voit 74 % des
Québécois n'en veulent pas, de la hausse, puis vous, vous l'avez défendu dès le
départ, est-ce que c'est un aspect que, justement, vous devez travailler, de
mieux être représentatif des Québécois?
M. Tanguay : Je pense que le
rattrapage salarial pour les députés est la bonne chose à faire. Encore une
fois, l'analyse, elle est étoffée, elle tient la route, comité indépendant
présidé notamment par un spécialiste en la matière et je pense que c'est la
bonne chose à faire. Puis, voilà.
Mme Plante (Caroline) : Bien,
je trouve ça quand même assez gros ce que vous venez de dire, là, que le
gouvernement n'est pas lié exclusivement à ses promesses électorales. Est-ce
que...
M. Tanguay : Non, ce que je
voulais dire...
Mme Plante (Caroline) : Bien,
précisez, parce que, là, c'est comme si, là, à partir d'aujourd'hui, vous ne
pouvez pas critiquer le non-respect de promesse.
M. Tanguay : Ah! non, non,
c'est tout à fait le contraire que j'ai dit. Je pensais être clair, mais j'ai
carrément dit le contraire. Tout ce qui est promis en campagne électorale, vous
devez le faire, ce qui est affirmé, votre position, comment. Puis, des fois, ce
n'est pas formellement des promesses, mais vous avez une position, vous devez
donc être en ligne. Maintenant, mon point, c'est qu'il y a des sujets lors
d'une législature qui n'ont pas fait l'objet de débat en 35 jours.
Mme Plante (Caroline) : Les
choses changent, les choses peuvent changer.
M. Tanguay
: Non, je
parle de nouveaux sujets, de nouveaux sujets. Vous savez, 35 jours,
campagne électorale, ça va vite. Ce n'est pas vrai que... Vous prenez n'importe
quel gouvernement, peu importe sa couleur, là, ce n'est pas vrai que tout ce
qu'il aura fait pendant un mandat était absolument... avait été débattu et
avait fait l'objet de promesses.
Mon point, donc je répète pour ne pas
laisser aucune ambiguïté, vos promesses, vous devez les respecter. François
Legault ne l'a pas fait. On va continuer à le dénoncer. Maintenant, il y a des
sujets comme le salaire des députés qui n'ont pas fait l'objet de débats durant
la campagne électorale, mais qui peuvent arriver en cours de route. Puis on se
dit : Est-ce qu'on peut régler la situation?
Mme Plante (Caroline) : Ça
n'aurait pas nécessairement dû faire l'objet d'un débat en campagne électorale,
selon vous?
M. Tanguay : Ça aurait pu, ça
aurait pu.
Mme Plante (Caroline) : Ça
aurait pu, mais ce n'était pas...
M. Tanguay
: Mais ça
n'a pas été... comme bien des enjeux aussi, des fois, ce n'est pas soulevé à ce
moment-là.
M. Authier (Philip)
: What do you think of this
poll, this morning?
75% of Quebeckers think this 30%
salary increase is not acceptable and the strange situation with QS proposing an
amendment for 20%, and then saying they're trying to lessen the damage of the
30%. Is it… inconsistencies there?
M. Tanguay
: Absolutely, it's inconsistency from Québec
solidaire. They decided to vote against this, saying that it's not the right
thing to do, this «rattrapage» for the MNAs. That being said, we saw… and we
were all flabbergasted when we saw that Québec solidaire «deposed» an amendment
to increase the salary up to $20,000. Based on which analysis? They cannot
provide any analysis. So, there's a big contradiction. And it's not the first
time that Québec solidaire is pretending to be something, but in fact is acting
differently. And it says a lot about Québec solidaire and the seriousness that
they are doing here with… that they are doing politics.
M. Authier (Philip)
:
Their House leader was saying that the committee… and some of us have listened
a bit on the committee, it seems to be surrealistic…
M. Tanguay
:
Absolutely.
M. Authier (Philip)
: Surreal, sorry, surreal.
M. Tanguay
: Do you want to add a comment?
M. Derraji : If you have, like, 20 minutes of your time, go to see our
performance in the last session, last week. It's surrealistic. And I'm asking Québec solidaire why they didn't ask the
Quebeckers if they're O.K. with the increase of 20%. If they want to be, like,
correct, and politically correct, they should ask. They have on their mind the
increase of salary by 20%. Why they didn't ask the Quebeckers about 20%, the
increase of 20%? They are coming from Québec solidaire. So, it's a good question.
M. Authier (Philip)
: You mean, in a poll, why didn't they ask…
M. Derraji : They can do it there and they can do it. I'll ask him to do it
again, because they asked us to say, during the whole week, for, like… for this
bill. So, they can do again, they can use their money coming from the «l'aile
parlementaire», as they did, and to ask Quebeckers if they are O.K. with the
increase of salary of MNAs by 20%.
Mme François (Mélissa) : We saw some teachers protesting this morning. They've been saying
for years that their workload is too heavy. What is your position?
M. Tanguay
: I think that it's important to… First of
all, this is a CAQ Government for the last five years that obviously wasn't in touch with the teachers. I think that it's important to
have a good negotiation. It's not only to keep those teachers who are actually
within the system, but it's also to increase your capacity to recruit
additional teachers. So, what's the message that you're sending out? The
workload, the conditions, the general conditions of being a teacher in Québec,
I think that it's a problem increased by the bad Government that we had for the last five years, unfortunately.
Mme Henriquez (Gloria) : What would you like to see from Québec solidaire in terms of the
salary situation? As you said, they're inconsistent, they're, like… what would
you like to see?
M. Tanguay
:
Where is the North? Where is the North? Please tell us, Québec solidaire. And
about the poll, very good point from Monsef Derraji. Did
they ask Quebeckers if they agree with a $20,000
increase? Question, obviously, wasn't asked, so they have to be consequent with
what they are pretending. And again, Québec solidaire, often we see that
they're good giving and providing lessons to everyone, but, in fact… You know
what? They're going to take the increase and they're going to live with it. And
Gabriel Nadeau-Dubois even says that he's not going to be asking his MNAs to
donate the total or part of it. So, that's it, so that's Québec solidaire. It
tells a lot. Merci beaucoup.
(Fin à 12 h 06)