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Point de presse de Mme Line Beauchamp, ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport

Version finale

Le mardi 1 mai 2012, 16 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures vingt-quatre minutes)

Mme Beauchamp: Je suis avec vous pour commenter un peu la... ce qu'on a appelé la contre proposition de la FEUQ et de la FECQ. Juste auparavant, je veux juste replaider pour dire que le gouvernement a mis sur la table une solution vendredi, et je vais juste plaider pour qu'on laisse les étudiants se prononcer à partir de la bonne information sur cette proposition-là, et on nous a dit qu'on laisserait les étudiants se prononcer. Ça fait que je veux juste le replaider puis vous remettre de l'avant, là, ce fameux tableau qui montre vraiment les gains pour les étudiants de la classe moyenne quand on a des revenus de famille de 45 000 $ ou 60 000 $. La solution du gouvernement fait vraiment en sorte que, si je proviens d'une classe un peu plus démunie ou de la classe moyenne, la solution sur la table, elle met même plus d'argent dans la poche des étudiants ou des familles. C'est important de le dire, et qu'on laisse les étudiants se prononcer sur cette question.
Maintenant, aujourd'hui, la FECQ et la FEUQ sont sorties en point de presse. Je prends le temps de vous dire, je prends note, là, qu'il y a donc deux associations sur quatre qui ont pris une position un peu plus claire où est-ce qu'ils en étaient rendus dans leur position. La position du gouvernement, elle est connue, là, la solution amenée, depuis vendredi. Je dois vous dire, donc, que je prends acte qu'il y a deux associations sur quatre qui se sont prononcées aujourd'hui.
Mes premiers mots seront pour vous dire qu'il y a là-dedans trois éléments. Il y a des éléments sur lesquels nous réagissons bien parce qu'on a déjà dit oui - puis je pourrai vous dire lesquels - et donc, c'est des bonnes bases. Il y a des éléments sur lesquels je vais exprimer ma déception puis il y a d'autres éléments sur lesquels je m'interroge.
Je vais commencer par les éléments où je veux exprimer une déception. C'est vraiment le fait que, sur la question qu'on décrit comme étant le coeur de l'enjeu, qui est sensée expliquer pourquoi un tiers des étudiants sont en ce moment en boycott pendant que deux tiers sont en train de suivre leurs cours, à un moment donné, on m'a dit: Le débat est sur les droits de scolarité. Et, honnêtement, on a bougé vendredi dernier. Les droits de scolarité, c'est une facture, et on a réussi, sans ajouter de fardeau sur les contribuables québécois, d'aménager les choses, d'étaler dans le temps et de diminuer la facture à chaque année. Et une fois qu'on a bougé sur les droits, on nous dit: Bien, là, l'enjeu, ce n'est pas les droits, c'est la hauteur des droits, la facture totale sur un certain nombre d'années.
Et je dois vous dire que je suis déçue de voir qu'aujourd'hui, alors qu'on disait: Bien, là, les étudiants n'ont... les leaders étudiants n'ont pas bougé au long des mois, au long des dernières semaines, de voir que ce qu'on appelle une contre proposition, sur ça, sur cet élément-là, ressemble plus à une justification de sa position, et non pas une contre proposition. Je suis en train de vous dire, enfin, que je suis devant, toujours, une revendication, une position qui est de revendiquer le gel des droits de scolarité. Et, sur cela, vraiment, je veux exprimer ma déception de voir que ça n'a pas bougé et qu'on semble toujours campés sur cet élément, et que ça ne peut pas aider à trouver le bon chemin pour avoir une entente ou résoudre la situation.
Il y a aussi un élément, vraiment, sur lequel je m'interroge. Vraiment, je m'interroge, je me questionne sur la revendication déposée aujourd'hui, qui demande à ce que nous ne fassions aucun réinvestissement dans le réseau universitaire pour les deux prochaines années. Vraiment, je m'interroge.
Il y a quelques années à peine, les deux fédérations demandaient plutôt un réinvestissement massif de la part du gouvernement dans le réseau universitaire. On disait, à ce moment-là, que les cégeps et les universités criaient famine. Et, vraiment, je m'interroge de voir qu'on nous demande... que des leaders étudiants nous demandent de ne pas réinvestir dans le réseau universitaire, alors que les principaux bénéficiaires de réinvestissements, qui vient, je le rappelle, dans la plus grande part, non pas des étudiants mais de l'ensemble des contribuables québécois, c'est au bénéfice des étudiants, c'est pour la qualité de leurs diplômes universitaires, c'est pour permettre d'embaucher des professeurs réguliers, c'est pour investir dans les systèmes de laboratoires, systèmes informatiques, services aux étudiants. Donc, je suis vraiment... étonnée.
Je m'interroge sur cette proposition, d'autant plus que, quand vous regardez du côté de l'Assemblée nationale, donc les élus du Québec, à ma connaissance, là, les principaux partis politiques, vous... personne, en fait, ne suggère de dire: On doit arrêter d'investir dans les universités. Tout le monde parle de réinvestissement. On peut avoir des vues différentes sur comment y arriver, à qui demander les efforts, mais tout le monde parle de la nécessité de réinvestir. Et donc, je suis vraiment étonnée et je m'interroge vraiment sur cette recommandation qu'on ne ferait plus aucun investissement dans le réseau universitaire pour les deux prochaines années. Ça me laisse un peu pantoise.
Et il y a des éléments sur lesquels, vraiment, je réagis positivement - nous l'avons toujours fait - les éléments où on veut questionner la gestion des universités lorsqu'on nous invite à nous pencher, par exemple, je vous donne un élément, sur la question de la délocalisation des campus, la création de nouveaux campus dans différentes villes. Ça, c'est des éléments sur lesquels, je peux l'affirmer, le réaffirmer, et il y a d'autres éléments, là, dans les sept points, où on est tout à fait ouverts, tout à fait ouverts à discuter de ça. Moi, je pense qu'il faut que ça soit fait au bon endroit. On ne peut pas se mettre à discuter de ça uniquement avec des représentants étudiants, mais il faut qu'ils soient là; ça, c'est sûr qu'ils font partie de la solution, mais je pense que ce sont des enjeux qui doivent se discuter autour d'un conseil des universités ou de ce qu'eux appellent - et franchement je suis capable de prendre leur appellation - un conseil d'évaluation des universités du Québec. Je l'avais déjà indiqué, maintenant il y a plus de deux semaines, qu'on est très ouverts à cette recommandation. Je pense vraiment que c'est le bon endroit. C'est vraiment le bon endroit pour aller interpeller les universités, aller les interroger, suivre de près leur gestion, mener aussi les bons débats, mener les débats qui méritent d'être faits à la demande des étudiants.
Donc, sur cet élément-là, je prends le temps de vous dire, on réagit vraiment positivement. Il y a là la bonne table, la bonne table autour de laquelle peuvent se faire vraiment les débats autour de la question de la gestion des universités. Merci.

M. Plouffe (Robert): Mme Beauchamp, est-ce que vous allez prendre le téléphone pour les appeler, venir les inviter à nouveau à négocier sur la base de ce qu'ils ont proposé ou trouver... essayer de trouver un compris?

Mme Beauchamp: Je vous disais... Je prends acte, premièrement, qu'il faut laisser les étudiants se prononcer cette semaine dans les établissements où il y a encore boycott. Ça concerne le tiers des étudiants. Je pense qu'une première étape c'est de les laisser se prononcer sur l'offre du gouvernement, sur la solution amenée au gouvernement. Je le répète, là, quand on se penche sur qui... Qui on veut aider? Est-ce que c'est les gens qui proviennent de milieux un peu plus démunis? Est-ce que c'est la classe moyenne? Vraiment, la solution du gouvernement répond en totalité à cet enjeu. Donc...

M. Plouffe (Robert): Mme Beauchamp, clairement, ma question est: Allez-vous prendre le téléphone pour les appeler? S'il vous plaît. Je m'excuse, mais...

Mme Beauchamp: Premier élément.

M. Plouffe (Robert): Oui. Oui.

Mme Beauchamp: Deuxième élément, vous savez comme moi que je suis devant un point de presse tenu par deux de quatre associations, et donc il y a aussi d'autres associations qui sont appelées à sortir
publiquement, ils l'ont annoncé. Vous voyez comme moi que le mouvement étudiant n'est pas monolithique.
Troisièmement, il y a une piste ici qui est intéressante, sur laquelle on a déjà dit oui, qui est le fait de dire: Tous ces éléments-là peuvent se discuter autour d'un conseil des universités.

M. Boivin (Mathieu): Concrètement, Mme Beauchamp, est-ce que la contre proposition des étudiants qui est déposée cet après-midi nous rapproche, nous éloigne d'un règlement où est-ce qu'au contraire on est encore exactement dans la même impasse?

Mme Beauchamp: Bien, sur l'enjeu fondamental, j'avoue que ça n'a pas bougé et je suis déçue. Sur l'enjeu fondamental, encore et toujours, on semble campés à défendre sa position: c'est le gel des droits de scolarité. Je ne suis pas devant une contre proposition, là; je suis devant une justification d'une position pour défendre le gel des droits de scolarité, et, sur cet élément, vraiment, je suis déçue. Je ne crois pas, là, qu'on soit en mode rapprochement, je trouve qu'on n'a pas bougé du côté étudiant.
Par contre, je vais vous souligner que tout ce qui concerne la gestion des universités, les éléments qu'on a amenés ici, je dis: Il y a un endroit. On est d'accord, il y a un bon endroit pour parler de ça, ça s'appelle une commission d'évaluation des universités. On est d'accord avec ça, et ça, c'est vraiment des éléments sur lesquels on peut s'entendre rapidement.

Mme Dufresne (Julie): Mme Beauchamp, vous voyez des éléments positifs. Donc, est-ce qu'il n'y a pas lieu de reprendre le dialogue?

Mme Beauchamp: Je vous disais, les éléments positifs, c'est donc le fait de mettre en place un conseil des universités. Et cet élément-là, les différents éléments dont on peut y discuter, ça se discute aussi avec d'autres joueurs de la communauté universitaire: les professeurs, les recteurs eux-mêmes, les administrateurs, le milieu socioéconomique qui contribue aussi financièrement à la question.
Donc, ce que je dis, c'est qu'il y a plusieurs éléments qui sont là. On est prêts à en discuter mais ça ne peut pas être discuté uniquement avec les étudiants. Il y a d'autres acteurs concernés, il faut qu'ils soient autour de la table, et là, oui, je l'ai reconnu, il y a une bonne piste, c'est la commission d'évaluation des universités.

M. Caron (Régys): Mais, Mme Beauchamp, les étudiants ont dit clairement la semaine dernière qu'ils étaient prêts à faire un bout de chemin. Ils l'ont redit à la conférence de presse, mais ils vous disent aujourd'hui - c'est ce qu'ils nous disaient hier: On ne discutera pas des droits de scolarité sur la place publique. Y a-t-il lieu, n'y a-t-il pas lieu de relancer la table de négociation pour finaliser, pour parler du coeur du problème?

Mme Beauchamp: J'ai bougé vendredi.

M. Caron (Régys): On ne bougerait plus?

Mme Beauchamp: Si les droits de scolarité, c'est j'ai une facture et il faudrait qu'elle soit moindre parce que j'ai peur de ne pas pouvoir aller à l'université, on a bougé. La facture, elle est plus petite parce qu'on l'a étalée sur sept ans.
Maintenant, la position devant laquelle je suis aujourd'hui, c'est une position qui n'a pas bougé, qui n'a pas évolué de leur côté. C'est justifier un gel des droits de scolarité. Honnêtement, ça n'aide pas un rapprochement.
Mais je veux quand même prendre le temps de dire qu'il y a des éléments sur lesquels on a toujours été ouverts à discuter, et ça, c'est, par exemple, la mise en place de ce que certains appellent un conseil des universités ou une commission d'évaluation des universités. Ils ont sept points; plusieurs de ces points-là, ça se discute avec l'ensemble des acteurs, les syndicats concernés, les recteurs concernés, le milieu socioéconomique. Ça ne peut pas être un dialogue seulement avec les étudiants quand on parle des brevets, quand on parle de la délocalisation des universités. On le voit à sa face même, là.

M. Caron (Régys): ...ça va être négocié après, ça, ça va être discuté après.

Mme Beauchamp: Bien, je suis devant ce qu'on appelle en ce moment, là, ils appellent ça la contre proposition. Mais, vous-mêmes, vous le voyez qu'il y a plusieurs éléments qui... amenés aujourd'hui même par les étudiants qui ne concernent pas nécessairement le coeur du problème.

Mme Montgomery (Angelica): Qu'est-ce que vous craignez dans le fait qu'il y avait des manifestants qui ont interrompu le point de presse de la FEUQ et la FECQ? Est-ce que ça vous dit quelque chose de qu'est-ce que les négociations pourraient donner?

Mme Beauchamp: Je vous soulignais que je suis devant un point de presse tenu par deux des quatre associations et je pense que ça témoigne surtout que le mouvement étudiant n'est pas monolithique, à l'évidence, là : ce sont des étudiants qui ont protesté contre d'autres étudiants. Je ne sais pas s'ils représentaient un groupe quelconque, puis, franchement, ça commence à... ça peut être difficile à suivre. Mais, à l'évidence, ce n'est pas un groupe monolithique, ça, c'est bien évident.

M. Chouinard (Tommy): Mais est-ce qu'on comprend que vous n'allez pas envisager des discussions ou quelque autre option que ce soit avant que tous les étudiants se soient prononcés sur votre offre?

Mme Beauchamp: Je pense que j'ai été claire en vous disant: Il y a ici des points qu'on peut recevoir positivement. Il y a sept demandes. Il y en a sur lesquelles qu'on est prêts à dire oui.

M. Chouinard (Tommy): La question porte sur la suite des choses. Le prochain...

Mme Beauchamp: Oui, je vous dis qu'il y a des points sur lesquels on est prêts à répondre positivement. On l'a déjà fait... plusieurs des sept éléments. Sur la question des droits de scolarité, nous avons fait... mis en place une solution qui diminue la facture puis qui dessert encore mieux les étudiants et les familles de la classe moyenne ou démunie.

M. Chouinard (Tommy): Vous n'appelez pas des discussions...

Mme Beauchamp: Ce que je dis, c'est qu'il faut que ça bouge, et, honnêtement, vous le voyez comme moi, là, vous le voyez comme moi qu'après plusieurs semaines on n'a jamais changé sa justification sur le gel des droits de scolarité. Merci beaucoup.

M. Pépin (Michel): Est-ce qu'on est dans un processus qui favorise les compromis, madame?

Une voix: Merci.

M. Pépin (Michel): Est-ce qu'on est dans un processus qui favorise les compromis?

Mme Beauchamp: Au revoir.

(Fin à 16 h 37)

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