(Huit heures une minute)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à tous et à toutes. Ce matin, on veut vous parler du bilan de la CAQ, non
seulement la session parlementaire, mais le bilan des cinq dernières années
caquistes en matière d'habitation.
On peut voir, le bilan, bien, c'est un échec.
Il n'y a pas eu suffisamment de développement du parc immobilier. On peut voir...
et ma collègue aura l'occasion d'y aller plus amplement dans le détail, mais on
peut voir que la CAQ, qui est un gouvernement brouillon et pas fiable, n'a pas
pris les décisions, ne s'est pas assuré qu'il y ait au Québec accès aux
logements de manière suffisante. Il y a plein de choses qu'il aurait pu faire,
qu'il n'a pas faites. Il a pris des années à nier la crise du logement, puis,
aujourd'hui, le bilan de la CAQ, des cinq ans du régime caquiste, bien, on peut
voir que c'est un échec.
Sans plus tarder, pour nous donner
davantage de détails quant à cela, je cède la parole à ma collègue députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Alors,
aujourd'hui, je suis là pour vous présenter... voilà, je suis là pour vous
présenter les cinq vices cachés... Là, on ne me voit plus, hein c'est ça?
M. Tanguay
: Tu peux le
mettre de côté si...
Mme Dufour : De côté, comme
ça. Excusez-moi. La pratique. Voilà, on repart. Alors, aujourd'hui, je suis là
pour vous présenter les cinq vices cachés de la CAQ en habitation. Écoutez, le
bilan de la CAQ, des cinq années caquistes... ce sont les pires des 20
dernières années en habitation. Jamais ça n'a été aussi mal en habitation.
Le 1er juillet — on est à moins
d'un mois — il y a énormément de familles qui vont se retrouver à la
rue. La réalité, c'est qu'il n'y a jamais eu si peu de logements disponibles, les
taux d'inoccupation sont les plus faibles, particulièrement pour les logements
pour les familles. Les évictions sont en hausse, il n'y en a jamais eu autant
qu'actuellement. Les prix des loyers sont les plus élevés, les plus élevés, c'est
rendu inabordable. Il y a des hausses très importantes pour les nouveaux locataires,
également. Les logements sociaux sont manquants, il n'y en a plus, en fait, qui
se construisent, tout simplement, il n'y en a surtout plus qui s'annoncent,
avec la CAQ. Il y a la mort d'AccèsLogis, qu'on a vue dans les dernières
semaines. Il n'y a aucune unité qui a levé de terre avec le nouveau Programme habitation
abordable Québec de la CAQ. Les mises en chantier sont en baisse... non, sont
en chute libre, 48 % de moins que l'an dernier, et les pronostics de la
prochaine année sont vraiment, vraiment très mauvais. Et l'accès à la
propriété, bien, on peut s'entendre que ce sont... c'est vraiment rendu un rêve
brisé, parce que ce n'est plus accessible, s'acheter une propriété. 250 000 $
de revenu familial nécessaire aujourd'hui pour être capable de s'acheter une
maison à Montréal.
Écoutez, c'est vraiment un très mauvais
bilan, et puis, à un mois du 1er juillet, on ne peut que prévoir le pire.
Malheureusement, il y a énormément de familles qui vont se retrouver à la rue
le 1er juillet. Merci.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous croyez à ça, vous, le deux ans d'attente pour être capable de mettre
en place la demande anticipée d'aide médicale à mourir? Les arguments de la
ministre, est-ce que ça vous rejoint, ça, quand elle dit, par exemple : Il
faut assurer un arrimage avec Ottawa?
M. Tanguay : Bien, on a
été... Puis, vous savez, c'est un projet de loi qui s'est fait de façon très,
très collaborative. À minuit moins cinq, quasi littéralement, d'arriver avec un
amendement qui dit : Bien, tout ce que l'on a fait, tout ce sur quoi on a
travaillé, de faire avancer le Québec par ce projet de loi là, bien, ça va
prendre... on se donne deux ans pour le faire... elle a dit : Ça peut être
plus court, mais on se donne deux ans, nous, on a été excessivement surpris. On
est tombée en bas de notre chaise. Surtout qu'au Québec ce n'est pas la
première mouture d'une telle loi, on a déjà une expertise, entre guillemets, un
savoir-faire, il y a déjà des choses en place. Oui, il y a des modifications
très substantielles, mais nous, on a été excessivement déçus.
C'est pour ça que notre équipe de députés et
notre porte-parole, Jennifer Maccarone, a déposé des amendements pour baisser
ça à six mois, voir si on ne pouvait pas faire ça en un an, a essayé d'interpeller
la ministre. Et, encore une fois, c'est comme si, puis c'est malheureux de le
dire, dans ce dossier-là... Vous m'entendez souvent dire que c'est un
gouvernement brouillon. Quand on dit brouillon, ça veut dire qu'il ne travaille
pas suffisamment ses affaires pour les faire atterrir. Ça fait deux ans qu'on
le sait, en amont, que ce projet de loi là s'en vient. C'est excessivement
décevant puis c'est comme s'il n'était pas prêt. C'est comme s'il n'était pas
prêt.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
c'est parce qu'elle parle, entre autres, de l'arrimage avec le Code criminel,
mais, quand il y a eu la première mouture de la loi sur l'aide médicale à
mourir, il y avait ce même questionnement-là, mais les juristes avaient dit :
Oui, le Code criminel est le même partout au Canada qu'au Québec, mais le
Québec administre le Code criminel, donc on n'a qu'à donner des directives aux
procureurs puis on peut quand même éviter, si on veut dire, des accusations au
Code criminel. Alors, pourquoi est-ce que ça ne s'applique pas dans ce cas-ci...
qu'on ne le fait pas maintenant?
M. Tanguay : Très déçu. Je
pense que c'est une loi québécoise excessivement importante. Il faut maintenant
la rendre effective. Puis effectivement il y a des directives particulières qui
peuvent être données aux procureurs dans certains cas. Il faut respecter, bien
évidemment, la loi fédérale et le Code criminel, mais, dans l'application de
cela, ils ne peuvent pas dire, là, cette semaine : Bien, woup!, c'est
comme si tout était nouveau. Nous, on ne se l'explique pas. C'est excessivement
décevant puis on pense à celles et ceux qui, malheureusement, risquent de ne
pas avoir accès à ce soin de fin de vie là à cause d'une mauvaise... ce qui
semble être une mauvaise préparation. Puis, je veux dire, la ministre a été
questionnée, moi... elle ne nous a pas convaincus de la justifiabilité du 24
mois. On sent que ça... On sait que ça peut prendre plus que quelques semaines,
mais 24 mois... Grosse, grosse déception.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais vous,
vous êtes avocat, est-ce qu'on doit, donc... est-ce que ça passe par la
modification? Est-ce qu'on est obligés de modifier le Code criminel ou vous
pensez vraiment qu'on peut aller avec des directives aux procureurs?
M. Tanguay : Ça peut se faire.
Ça peut se faire.
Mme Lévesque (Fanny) : Ça
pourrait? Ça serait correct? Parce que...
M. Tanguay : Je pense que ça
peut se faire, des directives aux procureurs, mais, ceci étant dit, le droit
québécois a évolué à son rythme, qui fait en sorte qu'on va adopter cette
loi-là. Et le droit québécois va être d'application dans nos hôpitaux dans le
soin qui va être offert.
Maintenant, si le fédéral a à s'ajuster,
bien, on lui laissera le temps de faire les choses. Puis il y aura peut-être
même des contestations judiciaires. Ça arrive régulièrement, ça, sur des
projets de loi, quand il y a une compétence quasi partagée, là. Alors, il faut
aller de l'avant. Il ne faut pas attendre après, le fédéral. Il ne faut pas
aller avec la vitesse du plus lent. Puis, quand je dis le plus lent, je ne
pointe pas le fédéral, du plus lent dans n'importe quel dossier. Alors,
malheureusement, encore une fois, grosse déception.
Mme Lévesque (Fanny) : Le
Barreau dit qu'il y a des médecins qui pourraient s'exposer à des poursuites
s'ils font une demande.
M. Tanguay : Bien, c'est pour
ça que la mise en application de la loi, les discussions avec le fédéral, c'est
important d'arrimer tout ça. Encore une fois, ça fait deux ans qu'on en parle,
que ça s'en vient. Là, le fait de dire : Bon, bien, une fois qu'on a la
loi, on va se donner deux ans pour commencer à travailler maintenant pour la
faire atterrir, c'est décevant.
M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce
que c'est de la mauvaise organisation ou c'est... à votre avis, il y a des
pressions, puis, en fait, ils cèdent à des pressions de lobbys ou de...
M. Lachance (Nicolas) : De
qui? Est-ce qu'il y a des gens dans ses rangs, par exemple, qui sont contre,
s'opposent à ce projet de loi là, selon vous?
M. Tanguay : Je n'irais pas
jusqu'à dire ça. Je pense que c'est plus simple que ça. Je pense que c'est une
mauvaise planification. Je pense que c'est une mauvaise planification quant à
la mise en application, et ça, c'est excessivement malheureux. Encore une fois,
projet de loi, pièce législative excessivement importante. Deux ans, alors que
ça fait déjà deux ans qu'on travaille là-dessus, qu'on sait que ça s'en vient.
Toutes les raisons... excusez-moi, toutes les raisons que nous soulève la
ministre, elle le savait déjà.
M. Laberge (Thomas) : Qu'est-ce
qui aurait dû être fait, dans ce cas-là, M. Tanguay? Qu'est-ce qui aurait dû
être fait?
M. Tanguay : Meilleure
planification.
M. Laberge (Thomas) : Il
aurait pu y avoir du travail en amont pour arrimer?
M. Tanguay : Tout à fait.
Meilleur travail en amont, discussions avec le fédéral, discussions avec les
ordres professionnels, avec l'administration du système de santé. Déjà, dire :
Ça s'en vient, on va voir quel sera le libellé final de la loi, mais ça s'en
vient, préparez-vous. Elle parlait, entre autres, là, des formulaires de
demande anticipée, bien, travailler sur le formulaire, travailler sur celles et
ceux... avec celles et ceux qui vont pouvoir, notamment, les notaires... ça
s'en vient, on n'est pas en train de préjuger, mais il faut travailler en
amont, il faut préparer ça.
Puis je ne veux pas faire de politique,
dans ce dossier-là, mais, honnêtement, quand on dit, là... ce n'est pas juste
une étiquette politique, quand on dit que c'est brouillon, malheureusement, on
doit constater que ça n'a pas été organisé.
M. Lacroix (Louis) : Mais
êtes-vous d'accord avec ça, vous? Parce que c'est un vote libre, là, sur ce
projet de loi là. À l'époque, à mon souvenir, vous aviez voté en faveur de
l'aide médicale à mourir, vous, mais il y avait quelques députés, là, parmi
vous, il y en avait, je pense que c'est 13, là, qui avaient voté contre. Est-ce
que vous, personnellement, vous êtes d'accord avec la demande anticipée?
M. Tanguay : Oui, je suis
d'accord. Je vais voter pour et je vous confirme que, pour les députés
libéraux, ce sera un vote libre sur l'adoption finale.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
les services en anglais à la ville de Montréal, vous avez vu les avertissements
qu'on sert sur la page d'accueil de la ville de Montréal ou au 311, par
exemple, on demande de certifier, d'attester qu'on est anglophone pour recevoir
des services en anglais. Est-ce que c'est nécessaire, selon vous, de procéder
de cette façon-là?
M. Tanguay : Bien, je pense
que ce n'est pas avec ça qu'on va faire avancer l'épanouissement du français,
qu'on va faire avancer le français, honnêtement. Avant d'aller cliquer sur la
page du site Internet en anglais, vous devez attester que... Je peux voir
que... puis on peut voir un certain malaise aussi du côté de la ville de
Montréal, qui dit : Bien, nous, on respecte la loi, c'est ça que la loi
nous demande de faire, on le fait. Mais ce n'est pas par de telles mesures
qu'on va faire avancer le français.
M. Bossé (Olivier) : Pensez-vous
que c'est une bonne chose que la ministre du Tourisme intervienne
personnellement pour interdire un événement au centre des congrès?
M. Tanguay : ...dossier
excessivement délicat. C'est clair, au Québec, on ne veut pas retomber dans le
débat, là, quant à l'avortement, c'est important pour nous, et je pense que la
ministre était bien avisée de faire en sorte...
M. Laberge (Thomas) : Mais
vous, chef du Parti libéral... la liberté d'expression, c'est important, est-ce
que ce n'est pas brimer la liberté d'expression?
M. Tanguay : Il est clair
qu'il y a... il faut sous-peser, il ne faut pas faire trop peu de cas de la
liberté d'expression, il est clair, mais si on parle du Centre des congrès de
Québec, qui relève de l'administration publique, il est clair que ça ne veut
pas dire, à cause de la liberté d'expression — puis cette liberté-là,
elle est fondamentale — que l'on doive tout accepter. Puis je pense
que, dans ce cas-là, la ministre a été bien avisée de dire : Ça n'aura pas
lieu.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que Michael Sabia est l'homme de main de François Legault et de Pierre
Fitzgibbon, selon vous?
M. Tanguay : Moi, je ne pense
pas. Je ne crois pas. Je pense que c'est une personne... Michael Sabia va
apporter, je pense, beaucoup d'expertise, un savoir-faire avec une expérience
excellente. Ceci étant dit, j'ose espérer, puis on va faire les suivis
nécessaires, qu'il aura les coudées franches pour pouvoir assumer pleinement
son rôle. Je ne peux pas concevoir que Michael Sabia soit l'homme de main, là
où il est rendu dans sa carrière, avec son expérience, de qui que ce soit, mais
on va talonner le gouvernement, notamment pour qu'il développe une vision en
matière d'énergie.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur le
français, juste rapidement... vous dites que ce n'est pas avec ça qu'on va
inverser le déclin du français. Est-ce que ça ne sert à rien, cet ajout-là sur
les sites Internet? À quoi ça sert, finalement?
M. Tanguay : Bien, écoutez, quelle
est l'efficacité d'une telle mesure? Moi, j'aimerais bien mieux, là, pour
l'épanouissement du français, puis on est tous d'accord avec ça, qu'on parle de
la qualité du français enseigné dans nos écoles, qu'on parle d'accompagner les
nouveaux arrivants pour la francisation. Le 1er juin était la mise en
application de plusieurs dispositions de la loi n° 96,
notamment Francisation Québec. Qu'en est-il? Encore une fois, on voit que ça
n'atterrit pas bien, on voit que l'accès aux cours de français, bien, ce n'est
pas là encore. On a vu des professeurs en français dire : Bien, nous, on
n'a pas été mis dans le coup, ça... Par de telles mesures, en étant efficace
là-dessus, c'est par ça qu'on va faire épanouir le français.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
est-ce que ça vaut quelque chose, parce qu'on peut bien cocher ce qu'on veut,
là?
M. Tanguay : Exact. Alors, je
vous donnerais ça comme réponse : Qu'est-ce que ça vaut quand on peut bien
cocher ce qu'on veut?
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que Bernard Drainville devrait abandonner sa réforme?
M. Tanguay : Je pense que
c'est important de toujours se questionner. Je pense que Marwah Rizqy et les
collègues vont faire un bon travail pour, justement, essayer d'améliorer le
projet de loi. C'est important de parler de cela, mais il faut consulter, il
faut écouter, et les drapeaux rouges qui sont levés...
M. Laforest (Alain) : Les
syndicats sont là aujourd'hui, là, la FAE est là, aujourd'hui, il y a des
revendications, on dit que ça ne fonctionne pas, qu'il y a des problèmes plus
urgents que de donner plus de pouvoirs au ministre. Êtes-vous d'accord avec eux...
M. Tanguay : Nous, on est
toujours prêts de parler d'éducation, on l'a déjà dit, on...
M. Laforest (Alain) : Ce
n'est pas ça, ma question, là.
M. Tanguay : C'est quoi votre
question?
M. Laforest (Alain) : Êtes-vous
prêt à dire qu'on doit régler des problèmes plus urgents que de donner plus de
pouvoirs au ministre?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
effectivement. C'est un peu comme à la Santé, la fameuse réforme, qui est la
deuxième, hein, ils ont mis de côté la réforme du ministre Roberge, ils
arrivent avec une nouvelle réforme. Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit? Est-ce
que les professeurs sont suffisamment qualifiés? La formation des professeurs.
Il y a des négociations dans le... avec le Conseil du trésor pour les
conditions salariales, entre autres, des professeurs. Il faut agir maintenant
pour la réussite scolaire, ne pas attendre la dernière grande réforme caquiste,
la première ayant fait patate, alors...
M. Lachance (Nicolas) : Mais
êtes-vous d'accord avec les syndicats, ce matin, qui affirment que la réforme
Drainville, avec ses tableaux de bord, ça va mettre de la pression sur les
enseignants pour qu'ils mettent des bonnes notes aux élèves pour essayer de
faire monter, justement, leur niveau dans ces tableaux de bord là, là?
M. Tanguay : Je pense qu'il
peut y avoir des préoccupations légitimes. Encore une fois, dans le contexte du
projet de loi, on va faire le débat, mais je reviens là-dessus, les outils, la
réussite scolaire, qu'en est-il? Comment peut-on outiller, au-delà de donner
plus de pouvoirs au ministre, mieux les professeurs puis s'assurer de la
réussite scolaire? Dans le projet de loi, malheureusement, c'est nettement
insuffisant.
M. Lachance (Nicolas) : C'est
le discours des syndicats que vous dites, là. C'est ce qui est...
M. Tanguay : Ah bien, ça,
c'est le discours...
M. Lachance (Nicolas) : C'est
la pub qui tourne à la radio, dans les journaux, c'est : Il faut mettre
plus de services. Finalement, c'est le même discours.
M. Tanguay : Le gouvernement,
qui a été élu, là, jusqu'en 2026, dépose son projet de loi n° 23. Avec
notre porte-parole, Marwah Rizqy, on va faire le débat en commission
parlementaire pour essayer d'améliorer ce qu'ils ont proposé, mais clairement
on peut voir que c'est un échec là aussi, en éducation.
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais
vous avez parlé de professeurs non qualifiés. Est-ce que vous êtes d'accord
avec Bernard Drainville que c'est mieux d'avoir un professeur non qualifié dans
une école que pas de prof pantoute?
M. Tanguay : Ça, c'est un aveu
d'échec. C'est un aveu d'échec après cinq ans de gouvernement caquiste. Là,
vous me dites : Est-ce que vous êtes d'accord avec le fait que la maison
n'est pas en ordre? Bien, c'est clair que la maison n'est pas en ordre. Puis on
ne tapera jamais sur la tête de celles et ceux qui sont de bonne foi puis qui
veulent venir aider le réseau puis les enfants. Ceci étant dit, c'est la
responsabilité caquiste en éducation de nous mettre face à ce résultat-là, qui
est un échec après cinq ans.
M. Laforest (Alain) : ...pas
beaucoup plus en ordre il y a cinq ans puis il y a 10 ans, la maison.
M. Tanguay : Bien, c'était...
c'est pire que pire aujourd'hui. C'est pire que pire aujourd'hui.
M. Laforest (Alain) : Il y a
moins de monde, il y a moins de profs.
M. Tanguay : Bien,
exactement, mais qu'a fait François Legault pendant cinq ans? Il a pris trois
ans pour nier la pénurie de main-d'oeuvre, imaginez-vous donc. Il a pris trois
ans pour nier la pénurie de main-d'œuvre.
M. Lachance (Nicolas) : Qu'est-ce
qui nous a menés là?
M. Tanguay : Entre autres,
évidemment, François Legault, gouvernement caquiste qui, brouillon, a fait en
sorte, pendant cinq ans, de ne pas s'attaquer au problème.
M. Lachance (Nicolas) : En
cinq ans, c'est uniquement leur faute s'il manque 15 000 profs dans
le réseau?
M. Tanguay : Il y a un
contexte tout à fait particulier, il y a des défis au Québec. En 2018, quand on
a fait la campagne...
M. Lachance (Nicolas) : ...le
ministère de l'Éducation, là, c'est un plan à long terme, là. Par exemple, selon
vous, là, ça va prendre combien de temps avant de régler tout ça?
M. Tanguay : Je ne sais pas.
Il faut demander la question à ceux qui sont au pouvoir.
M. Lachance (Nicolas) : ...à
gouverner, là. C'est quoi, le plan, là? Selon vous, qu'est-ce qu'il faudrait
faire?
M. Tanguay : Bien, le plan,
justement, en éducation, c'est de faire en sorte, non seulement de conserver
les professeurs qui sont en place, donc négociations, conditions de travail,
mais d'attirer de nouveaux professeurs et professionnels de l'éducation,
orthopédagogues, et ainsi de suite. Alors, en cinq ans, on a pu voir le réseau
de l'éducation, puis, hier, on a fait un point de presse avec Marwah Rizqy...
où le réseau s'est dégradé.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
ça, est-ce que vous trouvez que c'est... Est-ce que vous avez l'impression
qu'en disant ça, là, vous avez rassuré les parents que leurs enfants vont
rentrer à l'école pour les 15 prochaines années?
M. Tanguay : Bien, nous, on
talonne. Nous, là, notre façon de travailler comme opposition officielle, c'est
de critiquer et proposer. Et, en ce sens-là, nous, je pense qu'il faut talonner
le gouvernement pour qu'il soit meilleur puis qu'il fasse mieux. C'est ce qu'on
va faire, entre autres, dans le contexte du projet de loi n° 23.
Mme Morin-Martel (Florence) : On
apprenait ce matin que le gouvernement a condamné une femme à rembourser des
prestations d'aide sociale, là, parce qu'elle avait omis de déclarer des
revenus de la prostitution, mais elle a dit avoir remis l'ensemble de ses
revenus à son proxénète. Est-ce que le gouvernement s'est trompé de cible en
sévissant contre elle?
M. Tanguay : Moi, je pense
que... plutôt que de dire : On va couper votre prestation, je pense qu'il
faut accompagner, notamment, cette femme et celles qui sont prises dans cette
situation-là, pour les accompagner, pour qu'elles se sortent de cette
spirale-là, de cette logique-là. Plutôt que de leur taper sur la tête en disant :
On va couper vos prestations, bien, comment on peut faire pour les aider? Et,
là-dessus, en 2021, avec ma collègue, Christine St-Pierre, qui avait participé
aux travaux transpartisans, un rapport important avait été déposé, notamment
quant à la prostitution juvénile, où, là, on disait, justement : Il ne
faut pas couper les services, il faut aider la personne qui est prise notamment
avec un proxénète, de s'en sortir. Alors, je ne pense pas que ce soit la bonne
approche.
Mme Greig (Kelly) : Weird question,
I know this is coming out of left field. The city of Côte-Saint-Luc, this
morning, is protesting Bill 96 in their own unique way. You know how they
have to have... French to an English. They say : If you want service in
English, you don't have to show us your... report card, you don't have to show us
your family tree. What do you think of the kind of protest that they're taking
on Bill 96 because of all these new measures?
M. Tanguay
: I think
that it's the Government's responsibility to enter into a discussion with the
city representatives, and I think that they are in their rights to imagine a
way to make sure that the Government will put forward a tangible solution.
Everyone agrees to the collective goal, which is to enhance the quality of
French, making sure that... But also, at the same time, a person... they have
the right to have access to services in English. So, I think that it shows that
the Government needs to enter into a discussion with the city representatives
to say : How can we do better? Because, in fact, we see, it's not with
that measure, the Bill 96 and that specific measure that we will achieve
our collective goal.
Mme François (Mélissa) : But
there's a lot of discomfort today among the English community. You heard the
message on the City of Montréal... the 311. And I just feel like it's always...
it's not a good idea to put the focus, the light on the minority when you want to be included. So, what's your thought on that? Is this
the right way to go to promote French?
M. Tanguay
: No. Absolutely not.
Absolutely not. It's not via
that type of measure that you will ensure to achieve our collective goal to
have French in Québec. So, it's
not the proper way to do it, and we can see that it's... what's the efficiency
of that measure. Of course, there is no efficiency there.
Mme François (Mélissa) : ...maybe, we saw, the unions are here today.
M. Tanguay
: Yes, absolutely, and I think the Government
needs to see them as partners, because they are taking care of our kids at
school They need to make sure that everyone is on board. He has to listen. They
depose their Bill n° 23, the
work will start, and, with Marwah Rizqy, we will propose, amendments, try to
enhance this bill. But again, we see that the CAQ's results after five years in
power, it's a failure, unfortunately.
Des voix : ...
M. Tanguay
: Good.
M. Authier (Philip)
: ...what
do you think of the new website with the banners? Do you think that's a good
way... I heard you in French, so I know...
M. Tanguay
: Yes, so
don't be surprised to hear me say that it's not an efficient solution to make
sure that we will be achieving our collective goa. It's inefficient and it's
troublesome, and I think that the Government needs to enter into a constructive
dialogue with the city officials, and also to make sure that everyone will
embrace that collective goal. But it's not an efficient way to achieve it.
M. Authier (Philip)
:
People seem to be laughing at it. You think that's effective policy?
M. Tanguay
: I can
understand for certain persons to see this as a laughing matter. Merci.
(Fin à 8 h 22)