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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et Mme Virginie Dufour, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires municipales et d’habitation

Version finale

Le vendredi 2 juin 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Tanguay : Alors, bon matin à tous et à toutes. Ce matin, on veut vous parler du bilan de la CAQ, non seulement la session parlementaire, mais le bilan des cinq dernières années caquistes en matière d'habitation.

On peut voir, le bilan, bien, c'est un échec. Il n'y a pas eu suffisamment de développement du parc immobilier. On peut voir... et ma collègue aura l'occasion d'y aller plus amplement dans le détail, mais on peut voir que la CAQ, qui est un gouvernement brouillon et pas fiable, n'a pas pris les décisions, ne s'est pas assuré qu'il y ait au Québec accès aux logements de manière suffisante. Il y a plein de choses qu'il aurait pu faire, qu'il n'a pas faites. Il a pris des années à nier la crise du logement, puis, aujourd'hui, le bilan de la CAQ, des cinq ans du régime caquiste, bien, on peut voir que c'est un échec.

Sans plus tarder, pour nous donner davantage de détails quant à cela, je cède la parole à ma collègue députée de Mille-Îles.

Mme Dufour : Merci. Alors, aujourd'hui, je suis là pour vous présenter... voilà, je suis là pour vous présenter les cinq vices cachés... Là, on ne me voit plus, hein c'est ça?

M. Tanguay : Tu peux le mettre de côté si...

Mme Dufour : De côté, comme ça. Excusez-moi. La pratique. Voilà, on repart. Alors, aujourd'hui, je suis là pour vous présenter les cinq vices cachés de la CAQ en habitation. Écoutez, le bilan de la CAQ, des cinq années caquistes... ce sont les pires des 20 dernières années en habitation. Jamais ça n'a été aussi mal en habitation.

Le 1er juillet — on est à moins d'un mois — il y a énormément de familles qui vont se retrouver à la rue. La réalité, c'est qu'il n'y a jamais eu si peu de logements disponibles, les taux d'inoccupation sont les plus faibles, particulièrement pour les logements pour les familles. Les évictions sont en hausse, il n'y en a jamais eu autant qu'actuellement. Les prix des loyers sont les plus élevés, les plus élevés, c'est rendu inabordable. Il y a des hausses très importantes pour les nouveaux locataires, également. Les logements sociaux sont manquants, il n'y en a plus, en fait, qui se construisent, tout simplement, il n'y en a surtout plus qui s'annoncent, avec la CAQ. Il y a la mort d'AccèsLogis, qu'on a vue dans les dernières semaines. Il n'y a aucune unité qui a levé de terre avec le nouveau Programme habitation abordable Québec de la CAQ. Les mises en chantier sont en baisse... non, sont en chute libre, 48 % de moins que l'an dernier, et les pronostics de la prochaine année sont vraiment, vraiment très mauvais. Et l'accès à la propriété, bien, on peut s'entendre que ce sont... c'est vraiment rendu un rêve brisé, parce que ce n'est plus accessible, s'acheter une propriété. 250 000 $ de revenu familial nécessaire aujourd'hui pour être capable de s'acheter une maison à Montréal.

Écoutez, c'est vraiment un très mauvais bilan, et puis, à un mois du 1er juillet, on ne peut que prévoir le pire. Malheureusement, il y a énormément de familles qui vont se retrouver à la rue le 1er juillet. Merci.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous croyez à ça, vous, le deux ans d'attente pour être capable de mettre en place la demande anticipée d'aide médicale à mourir? Les arguments de la ministre, est-ce que ça vous rejoint, ça, quand elle dit, par exemple : Il faut assurer un arrimage avec Ottawa?

M. Tanguay : Bien, on a été... Puis, vous savez, c'est un projet de loi qui s'est fait de façon très, très collaborative. À minuit moins cinq, quasi littéralement, d'arriver avec un amendement qui dit : Bien, tout ce que l'on a fait, tout ce sur quoi on a travaillé, de faire avancer le Québec par ce projet de loi là, bien, ça va prendre... on se donne deux ans pour le faire... elle a dit : Ça peut être plus court, mais on se donne deux ans, nous, on a été excessivement surpris. On est tombée en bas de notre chaise. Surtout qu'au Québec ce n'est pas la première mouture d'une telle loi, on a déjà une expertise, entre guillemets, un savoir-faire, il y a déjà des choses en place. Oui, il y a des modifications très substantielles, mais nous, on a été excessivement déçus.

C'est pour ça que notre équipe de députés et notre porte-parole, Jennifer Maccarone, a déposé des amendements pour baisser ça à six mois, voir si on ne pouvait pas faire ça en un an, a essayé d'interpeller la ministre. Et, encore une fois, c'est comme si, puis c'est malheureux de le dire, dans ce dossier-là... Vous m'entendez souvent dire que c'est un gouvernement brouillon. Quand on dit brouillon, ça veut dire qu'il ne travaille pas suffisamment ses affaires pour les faire atterrir. Ça fait deux ans qu'on le sait, en amont, que ce projet de loi là s'en vient. C'est excessivement décevant puis c'est comme s'il n'était pas prêt. C'est comme s'il n'était pas prêt.

M. Lacroix (Louis) : Bien, c'est parce qu'elle parle, entre autres, de l'arrimage avec le Code criminel, mais, quand il y a eu la première mouture de la loi sur l'aide médicale à mourir, il y avait ce même questionnement-là, mais les juristes avaient dit : Oui, le Code criminel est le même partout au Canada qu'au Québec, mais le Québec administre le Code criminel, donc on n'a qu'à donner des directives aux procureurs puis on peut quand même éviter, si on veut dire, des accusations au Code criminel. Alors, pourquoi est-ce que ça ne s'applique pas dans ce cas-ci... qu'on ne le fait pas maintenant?

M. Tanguay : Très déçu. Je pense que c'est une loi québécoise excessivement importante. Il faut maintenant la rendre effective. Puis effectivement il y a des directives particulières qui peuvent être données aux procureurs dans certains cas. Il faut respecter, bien évidemment, la loi fédérale et le Code criminel, mais, dans l'application de cela, ils ne peuvent pas dire, là, cette semaine : Bien, woup!, c'est comme si tout était nouveau. Nous, on ne se l'explique pas. C'est excessivement décevant puis on pense à celles et ceux qui, malheureusement, risquent de ne pas avoir accès à ce soin de fin de vie là à cause d'une mauvaise... ce qui semble être une mauvaise préparation. Puis, je veux dire, la ministre a été questionnée, moi... elle ne nous a pas convaincus de la justifiabilité du 24 mois. On sent que ça... On sait que ça peut prendre plus que quelques semaines, mais 24 mois... Grosse, grosse déception.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais vous, vous êtes avocat, est-ce qu'on doit, donc... est-ce que ça passe par la modification? Est-ce qu'on est obligés de modifier le Code criminel ou vous pensez vraiment qu'on peut aller avec des directives aux procureurs?

M. Tanguay : Ça peut se faire. Ça peut se faire.

Mme Lévesque (Fanny) : Ça pourrait? Ça serait correct? Parce que...

M. Tanguay : Je pense que ça peut se faire, des directives aux procureurs, mais, ceci étant dit, le droit québécois a évolué à son rythme, qui fait en sorte qu'on va adopter cette loi-là. Et le droit québécois va être d'application dans nos hôpitaux dans le soin qui va être offert.

Maintenant, si le fédéral a à s'ajuster, bien, on lui laissera le temps de faire les choses. Puis il y aura peut-être même des contestations judiciaires. Ça arrive régulièrement, ça, sur des projets de loi, quand il y a une compétence quasi partagée, là. Alors, il faut aller de l'avant. Il ne faut pas attendre après, le fédéral. Il ne faut pas aller avec la vitesse du plus lent. Puis, quand je dis le plus lent, je ne pointe pas le fédéral, du plus lent dans n'importe quel dossier. Alors, malheureusement, encore une fois, grosse déception.

Mme Lévesque (Fanny) : Le Barreau dit qu'il y a des médecins qui pourraient s'exposer à des poursuites s'ils font une demande.

M. Tanguay : Bien, c'est pour ça que la mise en application de la loi, les discussions avec le fédéral, c'est important d'arrimer tout ça. Encore une fois, ça fait deux ans qu'on en parle, que ça s'en vient. Là, le fait de dire : Bon, bien, une fois qu'on a la loi, on va se donner deux ans pour commencer à travailler maintenant pour la faire atterrir, c'est décevant.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que c'est de la mauvaise organisation ou c'est... à votre avis, il y a des pressions, puis, en fait, ils cèdent à des pressions de lobbys ou de...

M. Lachance (Nicolas) : De qui? Est-ce qu'il y a des gens dans ses rangs, par exemple, qui sont contre, s'opposent à ce projet de loi là, selon vous?

M. Tanguay : Je n'irais pas jusqu'à dire ça. Je pense que c'est plus simple que ça. Je pense que c'est une mauvaise planification. Je pense que c'est une mauvaise planification quant à la mise en application, et ça, c'est excessivement malheureux. Encore une fois, projet de loi, pièce législative excessivement importante. Deux ans, alors que ça fait déjà deux ans qu'on travaille là-dessus, qu'on sait que ça s'en vient. Toutes les raisons... excusez-moi, toutes les raisons que nous soulève la ministre, elle le savait déjà.

M. Laberge (Thomas) : Qu'est-ce qui aurait dû être fait, dans ce cas-là, M. Tanguay? Qu'est-ce qui aurait dû être fait?

M. Tanguay : Meilleure planification.

M. Laberge (Thomas) : Il aurait pu y avoir du travail en amont pour arrimer?

M. Tanguay : Tout à fait. Meilleur travail en amont, discussions avec le fédéral, discussions avec les ordres professionnels, avec l'administration du système de santé. Déjà, dire : Ça s'en vient, on va voir quel sera le libellé final de la loi, mais ça s'en vient, préparez-vous. Elle parlait, entre autres, là, des formulaires de demande anticipée, bien, travailler sur le formulaire, travailler sur celles et ceux... avec celles et ceux qui vont pouvoir, notamment, les notaires... ça s'en vient, on n'est pas en train de préjuger, mais il faut travailler en amont, il faut préparer ça.

Puis je ne veux pas faire de politique, dans ce dossier-là, mais, honnêtement, quand on dit, là... ce n'est pas juste une étiquette politique, quand on dit que c'est brouillon, malheureusement, on doit constater que ça n'a pas été organisé.

M. Lacroix (Louis) : Mais êtes-vous d'accord avec ça, vous? Parce que c'est un vote libre, là, sur ce projet de loi là. À l'époque, à mon souvenir, vous aviez voté en faveur de l'aide médicale à mourir, vous, mais il y avait quelques députés, là, parmi vous, il y en avait, je pense que c'est 13, là, qui avaient voté contre. Est-ce que vous, personnellement, vous êtes d'accord avec la demande anticipée?

M. Tanguay : Oui, je suis d'accord. Je vais voter pour et je vous confirme que, pour les députés libéraux, ce sera un vote libre sur l'adoption finale.

M. Desrosiers (Sébastien) : Sur les services en anglais à la ville de Montréal, vous avez vu les avertissements qu'on sert sur la page d'accueil de la ville de Montréal ou au 311, par exemple, on demande de certifier, d'attester qu'on est anglophone pour recevoir des services en anglais. Est-ce que c'est nécessaire, selon vous, de procéder de cette façon-là?

M. Tanguay : Bien, je pense que ce n'est pas avec ça qu'on va faire avancer l'épanouissement du français, qu'on va faire avancer le français, honnêtement. Avant d'aller cliquer sur la page du site Internet en anglais, vous devez attester que... Je peux voir que... puis on peut voir un certain malaise aussi du côté de la ville de Montréal, qui dit : Bien, nous, on respecte la loi, c'est ça que la loi nous demande de faire, on le fait. Mais ce n'est pas par de telles mesures qu'on va faire avancer le français.

M. Bossé (Olivier) : Pensez-vous que c'est une bonne chose que la ministre du Tourisme intervienne personnellement pour interdire un événement au centre des congrès?

M. Tanguay : ...dossier excessivement délicat. C'est clair, au Québec, on ne veut pas retomber dans le débat, là, quant à l'avortement, c'est important pour nous, et je pense que la ministre était bien avisée de faire en sorte...

M. Laberge (Thomas) : Mais vous, chef du Parti libéral... la liberté d'expression, c'est important, est-ce que ce n'est pas brimer la liberté d'expression?

M. Tanguay : Il est clair qu'il y a... il faut sous-peser, il ne faut pas faire trop peu de cas de la liberté d'expression, il est clair, mais si on parle du Centre des congrès de Québec, qui relève de l'administration publique, il est clair que ça ne veut pas dire, à cause de la liberté d'expression — puis cette liberté-là, elle est fondamentale — que l'on doive tout accepter. Puis je pense que, dans ce cas-là, la ministre a été bien avisée de dire : Ça n'aura pas lieu.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que Michael Sabia est l'homme de main de François Legault et de Pierre Fitzgibbon, selon vous?

M. Tanguay : Moi, je ne pense pas. Je ne crois pas. Je pense que c'est une personne... Michael Sabia va apporter, je pense, beaucoup d'expertise, un savoir-faire avec une expérience excellente. Ceci étant dit, j'ose espérer, puis on va faire les suivis nécessaires, qu'il aura les coudées franches pour pouvoir assumer pleinement son rôle. Je ne peux pas concevoir que Michael Sabia soit l'homme de main, là où il est rendu dans sa carrière, avec son expérience, de qui que ce soit, mais on va talonner le gouvernement, notamment pour qu'il développe une vision en matière d'énergie.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur le français, juste rapidement... vous dites que ce n'est pas avec ça qu'on va inverser le déclin du français. Est-ce que ça ne sert à rien, cet ajout-là sur les sites Internet? À quoi ça sert, finalement?

M. Tanguay : Bien, écoutez, quelle est l'efficacité d'une telle mesure? Moi, j'aimerais bien mieux, là, pour l'épanouissement du français, puis on est tous d'accord avec ça, qu'on parle de la qualité du français enseigné dans nos écoles, qu'on parle d'accompagner les nouveaux arrivants pour la francisation. Le 1er juin était la mise en application de plusieurs dispositions de la loi n° 96, notamment Francisation Québec. Qu'en est-il? Encore une fois, on voit que ça n'atterrit pas bien, on voit que l'accès aux cours de français, bien, ce n'est pas là encore. On a vu des professeurs en français dire : Bien, nous, on n'a pas été mis dans le coup, ça... Par de telles mesures, en étant efficace là-dessus, c'est par ça qu'on va faire épanouir le français.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais est-ce que ça vaut quelque chose, parce qu'on peut bien cocher ce qu'on veut, là?

M. Tanguay : Exact. Alors, je vous donnerais ça comme réponse : Qu'est-ce que ça vaut quand on peut bien cocher ce qu'on veut?

M. Laforest (Alain) : Est-ce que Bernard Drainville devrait abandonner sa réforme?

M. Tanguay : Je pense que c'est important de toujours se questionner. Je pense que Marwah Rizqy et les collègues vont faire un bon travail pour, justement, essayer d'améliorer le projet de loi. C'est important de parler de cela, mais il faut consulter, il faut écouter, et les drapeaux rouges qui sont levés...

M. Laforest (Alain) : Les syndicats sont là aujourd'hui, là, la FAE est là, aujourd'hui, il y a des revendications, on dit que ça ne fonctionne pas, qu'il y a des problèmes plus urgents que de donner plus de pouvoirs au ministre. Êtes-vous d'accord avec eux...

M. Tanguay : Nous, on est toujours prêts de parler d'éducation, on l'a déjà dit, on...

M. Laforest (Alain) : Ce n'est pas ça, ma question, là.

M. Tanguay : C'est quoi votre question?

M. Laforest (Alain) : Êtes-vous prêt à dire qu'on doit régler des problèmes plus urgents que de donner plus de pouvoirs au ministre?

M. Tanguay : Bien, écoutez, effectivement. C'est un peu comme à la Santé, la fameuse réforme, qui est la deuxième, hein, ils ont mis de côté la réforme du ministre Roberge, ils arrivent avec une nouvelle réforme. Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit? Est-ce que les professeurs sont suffisamment qualifiés? La formation des professeurs. Il y a des négociations dans le... avec le Conseil du trésor pour les conditions salariales, entre autres, des professeurs. Il faut agir maintenant pour la réussite scolaire, ne pas attendre la dernière grande réforme caquiste, la première ayant fait patate, alors...

M. Lachance (Nicolas) : Mais êtes-vous d'accord avec les syndicats, ce matin, qui affirment que la réforme Drainville, avec ses tableaux de bord, ça va mettre de la pression sur les enseignants pour qu'ils mettent des bonnes notes aux élèves pour essayer de faire monter, justement, leur niveau dans ces tableaux de bord là, là?

M. Tanguay : Je pense qu'il peut y avoir des préoccupations légitimes. Encore une fois, dans le contexte du projet de loi, on va faire le débat, mais je reviens là-dessus, les outils, la réussite scolaire, qu'en est-il? Comment peut-on outiller, au-delà de donner plus de pouvoirs au ministre, mieux les professeurs puis s'assurer de la réussite scolaire? Dans le projet de loi, malheureusement, c'est nettement insuffisant.

M. Lachance (Nicolas) : C'est le discours des syndicats que vous dites, là. C'est ce qui est...

M. Tanguay : Ah bien, ça, c'est le discours...

M. Lachance (Nicolas) : C'est la pub qui tourne à la radio, dans les journaux, c'est : Il faut mettre plus de services. Finalement, c'est le même discours.

M. Tanguay : Le gouvernement, qui a été élu, là, jusqu'en 2026, dépose son projet de loi n° 23. Avec notre porte-parole, Marwah Rizqy, on va faire le débat en commission parlementaire pour essayer d'améliorer ce qu'ils ont proposé, mais clairement on peut voir que c'est un échec là aussi, en éducation.

M. Desrosiers (Sébastien) : Mais vous avez parlé de professeurs non qualifiés. Est-ce que vous êtes d'accord avec Bernard Drainville que c'est mieux d'avoir un professeur non qualifié dans une école que pas de prof pantoute?

M. Tanguay : Ça, c'est un aveu d'échec. C'est un aveu d'échec après cinq ans de gouvernement caquiste. Là, vous me dites : Est-ce que vous êtes d'accord avec le fait que la maison n'est pas en ordre? Bien, c'est clair que la maison n'est pas en ordre. Puis on ne tapera jamais sur la tête de celles et ceux qui sont de bonne foi puis qui veulent venir aider le réseau puis les enfants. Ceci étant dit, c'est la responsabilité caquiste en éducation de nous mettre face à ce résultat-là, qui est un échec après cinq ans.

M. Laforest (Alain) : ...pas beaucoup plus en ordre il y a cinq ans puis il y a 10 ans, la maison.

M. Tanguay : Bien, c'était... c'est pire que pire aujourd'hui. C'est pire que pire aujourd'hui.

M. Laforest (Alain) : Il y a moins de monde, il y a moins de profs.

M. Tanguay : Bien, exactement, mais qu'a fait François Legault pendant cinq ans? Il a pris trois ans pour nier la pénurie de main-d'oeuvre, imaginez-vous donc. Il a pris trois ans pour nier la pénurie de main-d'œuvre.

M. Lachance (Nicolas) : Qu'est-ce qui nous a menés là?

M. Tanguay : Entre autres, évidemment, François Legault, gouvernement caquiste qui, brouillon, a fait en sorte, pendant cinq ans, de ne pas s'attaquer au problème.

M. Lachance (Nicolas) : En cinq ans, c'est uniquement leur faute s'il manque 15 000 profs dans le réseau?

M. Tanguay : Il y a un contexte tout à fait particulier, il y a des défis au Québec. En 2018, quand on a fait la campagne...

M. Lachance (Nicolas) : ...le ministère de l'Éducation, là, c'est un plan à long terme, là. Par exemple, selon vous, là, ça va prendre combien de temps avant de régler tout ça?

M. Tanguay : Je ne sais pas. Il faut demander la question à ceux qui sont au pouvoir.

M. Lachance (Nicolas) : ...à gouverner, là. C'est quoi, le plan, là? Selon vous, qu'est-ce qu'il faudrait faire?

M. Tanguay : Bien, le plan, justement, en éducation, c'est de faire en sorte, non seulement de conserver les professeurs qui sont en place, donc négociations, conditions de travail, mais d'attirer de nouveaux professeurs et professionnels de l'éducation, orthopédagogues, et ainsi de suite. Alors, en cinq ans, on a pu voir le réseau de l'éducation, puis, hier, on a fait un point de presse avec Marwah Rizqy... où le réseau s'est dégradé.

M. Lachance (Nicolas) : Mais ça, est-ce que vous trouvez que c'est... Est-ce que vous avez l'impression qu'en disant ça, là, vous avez rassuré les parents que leurs enfants vont rentrer à l'école pour les 15 prochaines années?

M. Tanguay : Bien, nous, on talonne. Nous, là, notre façon de travailler comme opposition officielle, c'est de critiquer et proposer. Et, en ce sens-là, nous, je pense qu'il faut talonner le gouvernement pour qu'il soit meilleur puis qu'il fasse mieux. C'est ce qu'on va faire, entre autres, dans le contexte du projet de loi n° 23.

Mme Morin-Martel (Florence) : On apprenait ce matin que le gouvernement a condamné une femme à rembourser des prestations d'aide sociale, là, parce qu'elle avait omis de déclarer des revenus de la prostitution, mais elle a dit avoir remis l'ensemble de ses revenus à son proxénète. Est-ce que le gouvernement s'est trompé de cible en sévissant contre elle?

M. Tanguay : Moi, je pense que... plutôt que de dire : On va couper votre prestation, je pense qu'il faut accompagner, notamment, cette femme et celles qui sont prises dans cette situation-là, pour les accompagner, pour qu'elles se sortent de cette spirale-là, de cette logique-là. Plutôt que de leur taper sur la tête en disant : On va couper vos prestations, bien, comment on peut faire pour les aider? Et, là-dessus, en 2021, avec ma collègue, Christine St-Pierre, qui avait participé aux travaux transpartisans, un rapport important avait été déposé, notamment quant à la prostitution juvénile, où, là, on disait, justement : Il ne faut pas couper les services, il faut aider la personne qui est prise notamment avec un proxénète, de s'en sortir. Alors, je ne pense pas que ce soit la bonne approche.

Mme Greig (Kelly) : Weird question, I know this is coming out of left field. The city of Côte-Saint-Luc, this morning, is protesting Bill 96 in their own unique way. You know how they have to have... French to an English. They say : If you want service in English, you don't have to show us your... report card, you don't have to show us your family tree. What do you think of the kind of protest that they're taking on Bill 96 because of all these new measures?

M. Tanguay : I think that it's the Government's responsibility to enter into a discussion with the city representatives, and I think that they are in their rights to imagine a way to make sure that the Government will put forward a tangible solution. Everyone agrees to the collective goal, which is to enhance the quality of French, making sure that... But also, at the same time, a person... they have the right to have access to services in English. So, I think that it shows that the Government needs to enter into a discussion with the city representatives to say : How can we do better? Because, in fact, we see, it's not with that measure, the Bill 96 and that specific measure that we will achieve our collective goal.

Mme François (Mélissa) : But there's a lot of discomfort today among the English community. You heard the message on the City of Montréal... the 311. And I just feel like it's always... it's not a good idea to put the focus, the light on the minority when you want to be included. So, what's your thought on that? Is this the right way to go to promote French?

M. Tanguay : No. Absolutely not. Absolutely not. It's not via that type of measure that you will ensure to achieve our collective goal to have French in Québec. So, it's not the proper way to do it, and we can see that it's... what's the efficiency of that measure. Of course, there is no efficiency there.

Mme François (Mélissa) : ...maybe, we saw, the unions are here today.

M. Tanguay : Yes, absolutely, and I think the Government needs to see them as partners, because they are taking care of our kids at school They need to make sure that everyone is on board. He has to listen. They depose their Bill n° 23, the work will start, and, with Marwah Rizqy, we will propose, amendments, try to enhance this bill. But again, we see that the CAQ's results after five years in power, it's a failure, unfortunately.

Des voix : ...

M. Tanguay : Good.

M. Authier (Philip) : ...what do you think of the new website with the banners? Do you think that's a good way... I heard you in French, so I know...

M. Tanguay : Yes, so don't be surprised to hear me say that it's not an efficient solution to make sure that we will be achieving our collective goa. It's inefficient and it's troublesome, and I think that the Government needs to enter into a constructive dialogue with the city officials, and also to make sure that everyone will embrace that collective goal. But it's not an efficient way to achieve it.

M. Authier (Philip) : People seem to be laughing at it. You think that's effective policy?

M. Tanguay : I can understand for certain persons to see this as a laughing matter. Merci.

(Fin à 8 h 22)

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