(Huit heures une minute)
M.
St-Pierre
Plamondon :Alors, bonjour à tous.
Premièrement, je veux souligner qu'aujourd'hui nous rendons hommage à Michel
Côté. Les drapeaux sont en berne, et nous aurons, plus tard, l'occasion de lui
rendre hommage formellement au salon bleu. Donc, un moment important à suivre
dans quelques instants.
Également une pensée à nouveau pour tous
ceux qui sont touchés par les feux de forêt. On sait qu'en ce moment c'est une
lutte de tous les instants pour sauver Normétal. Donc, on continue à offrir
tout notre soutien à tous ceux qui sont impliqués dans cette lutte de tous les
instants.
Et, avant de commencer, un mot sur le
rapport annuel du nouveau Commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil.
Vous avez vu, cette semaine, mes échanges avec la ministre de l'Immigration, Mme Fréchette,
qui est vraiment allée d'un niveau d'arrogance rarement vu, dans les réponses,
une forme de cabotinage où est-ce qu'elle me nommait, dans ses consultations
publiques sur l'immigration à venir, là, dans le document, où est-ce qu'on
parlait d'immigration temporaire... pour finalement laisser tomber qu'en effet
il n'y a pas de planification ni de débat sur l'immigration temporaire dans les
consultations à venir parce que c'est l'économie qui dicte l'immigration
temporaire. Ça, c'est une façon de dire qu'en fait c'est illimité. Pour la CAQ,
il n'y a pas de planification de cette question-là.
Or, il y a le nouveau Commissaire à la
langue française qui vient nous dire que l'immigration temporaire et l'enseignement
supérieur ont des impacts directs et importants sur le déclin de la langue
française. Donc, à nouveau, on vous rappelle qu'il y a 350 000 immigrants
temporaires sur le territoire du Québec en ce moment. Et ce qu'il dit, et je
cite, c'est : «L'explosion du nombre d'immigrants temporaires au Québec
entraîne des répercussions importantes sur la situation du français.»
Et, pour vous donner quelques chiffres,
là, seulement 55 % des personnes qui ont un permis d'étude ou un permis de
travail, avant d'être reçus comme immigrants au Québec, parlent le plus souvent
le français avec leurs collègues. Donc, en autres mots, le transfert
linguistique... même lorsque les gens ont le statut d'étudiants puis ensuite
deviennent immigrants permanents, le transfert linguistique vers l'anglais, c'est
à peu près une personne sur deux. Donc, évidemment que c'est directement lié au
déclin du français.
Donc, d'avoir un gouvernement qui refuse
de considérer la question de l'immigration temporaire, qui en plus répond avec
arrogance en disant : C'est l'économie qui va dicter ces questions-là,
comme le disait très bien mon collègue, Pascal Bérubé, ça semble être le
patronat qui dicte cette question-là, ça semble être un compromis indéfendable
à la lumière des positions de la CAQ durant les élections. À nouveau, c'est un
180 degrés. Mais évidemment que, de notre côté, on ne lâchera pas le
morceau. C'est noir sur blanc, le commissaire fait son travail et il dit que ça
va prendre une planification de l'immigration temporaire. Il ne le dit pas en ces
mots-là, mais il parle de l'impact de l'immigration temporaire.
Et on réitère notre volonté d'appliquer la
loi 101 aux cégeps, parce que, dans le rapport, on apprend également que l'éducation,
l'enseignement supérieur est déterminant chez les allophones. Ceux qui étudient
en anglais dans les... à l'éducation postsecondaire, seulement 19,5 % d'entre
eux auront une préférence pour le français avec leurs collègues pour la suite
des choses, donc c'est déterminant là aussi. Donc, ce sont des enjeux
importants qui sont ignorés par la CAQ, et on va insister pour que la CAQ se
réveille sur ces enjeux.
M. Denis (Maxime) : Avez-vous
commis un faux pas, M. Plamondon, en contredisant Pascal Bérubé sur la
question de l'événement antiavortement au Centre des congrès?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non. Au contraire, j'invite...
en prenant le plus de perspective possible sur cet enjeu-là, j'invite tous les
élus et tous les partis à prendre un pas de recul et à s'assurer de ne pas
confondre deux enjeux complètement différents, celui du droit à l'avortement,
et je pense que chaque parti aura pu s'exprimer de manière très claire sur les convictions
de chaque parti, et celui de la liberté de réunion et d'expression. Parce que,
toujours en date de ce matin, lorsqu'on demande au gouvernement sur la base de
quels critères, désormais, la ministre va pouvoir ordonner, décider de qui a le
droit de se réunir et qui n'a plus le droit de se réunir parce qu'ils ne
correspondent pas aux valeurs québécoises, on n'a toujours pas de réponse, on
est dans l'arbitraire le plus complet. Dans quel cas, je pense que c'est sain
que chacun des partis politiques se pose la question : Quelle sera,
dorénavant, notre politique pour déterminer qui a le droit de s'exprimer en
société puis qui n'a pas le droit de s'exprimer?
M. Bossé (Olivier) : ...votre
député n'avait pas pris ce pas de recul-là, si on comprend bien? Vous l'invitez
aussi à prendre un pas de recul?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, j'ai eu la discussion
avec Pascal. Je pense que, chaque parti et Pascal, on sent des convictions très
senties sur cet enjeu-là. Chaque parti s'est exprimé sur sa position sur la
question précise de l'avortement, puis on sent de... Puis c'est les mêmes pour moi,
là, notre position, elle est limpide sur la question du droit à l'avortement.
Mais je regarde ça aller puis je regarde
l'incapacité du gouvernement à répondre à la question fondamentale :
Dorénavant, est-ce que ce sera sur la base de l'arbitraire que vous décidez qui
peut s'exprimer puis se réunir? Quels sont vos critères? Quels étaient vos
critères cette fois-ci? Parce que la ministre a dit : Mon D.G., mon D.G.,
comme si ça lui appartenait, a manqué de jugement. Très bien. Expliquez-nous
c'est quoi avoir du jugement? C'est quoi, les critères qui s'appliquent? Et ça,
on n'a toujours pas de réponse. Donc, c'est sain qu'on...
M. Laforest (Alain) : ...se
réunir au Centre des congrès?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est là qu'on a
besoin de critères objectifs. Donc, par exemple...
M. Laforest (Alain) : ...la
question n'est pas sur les critères. Pour vous, personnellement, si vous étiez
aux affaires, est-ce que des néonazis pourraient se réunir au Centre des
congrès ou au Palais des congrès?
M.
St-Pierre
Plamondon :On a besoin de critères
objectifs. En principe, des activités qui...
Une voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :J'aimerais ça répondre, j'aimerais
ça répondre.
M. Laforest (Alain) : Non, je
veux juste être clair. Je ne fais pas la relation entre les antiavortements, je
vous dis : Dans ce genre-là, est-ce que des néonazis pourraient se réunir
au Palais des congrès?
M.
St-Pierre
Plamondon :Vous m'invitez à faire du
cas par cas, ce qui est la position de la CAQ. Moi, je réponds : Ça prend
une politique claire. En principe, des activités criminelles ou des groupes qui
sont reliés à des activités criminelles, dans une politique qui est limpide, ne
devraient pas avoir une place dans ces lieux-là.
Mais ce n'est justement pas ça qu'il faut
faire, de mon point de vue respectueusement soumis, c'est-à-dire faire du cas
par cas en n'ayant aucun critère, en ne s'étant absolument pas posé la question :
Comment est-ce qu'on garantit une liberté d'expression puis une liberté de
réunion tout en traçant une ligne vis-à-vis certains groupes qui sont
potentiellement reliés à des activités criminelles? Moi, je pense que, tant que
le gouvernement n'est pas capable de répondre aux critères applicables, on a un
enjeu. Puis c'est ça que je dis aux autres élus puis aux autres partis.
M. Laforest (Alain) : ...c'est
quoi, votre balise. Parce que vous êtes là parce que vous aspirez à former le
gouvernement un jour, là. Vous voulez être premier ministre, je pense, c'est
ça, votre objectif dans la vie, là. Vous êtes premier ministre demain matin,
c'est quoi, vos critères, vous?
M.
St-Pierre
Plamondon :Là, vous voulez me faire
porter la décision du gouvernement. Le gouvernement...
M. Laforest (Alain) : ...politique,
c'est de prendre des positions. Je vous demande de prendre position puis de
dire, vous, c'est quoi, vos critères, sur quoi vous vous basez pour dire :
Tout ça est acceptable ou tout ça n'est pas acceptable.
M.
St-Pierre
Plamondon :Le gouvernement a pris la
décision de s'ingérer dans une décision du D.G. du Centre des congrès de Québec,
c'est le gouvernement qui a le fardeau de nous expliquer quels sont ses
critères pour qu'on ait une discussion. À ce stade-ci, mon intervention, c'est
de demander à chaque parti politique de prendre un pas de recul sur la question
de la liberté d'expression et se dire : Est-ce qu'en ce moment on a ces
critères-là? Et, si ce n'est pas le cas, on devrait commencer à réfléchir à où
est-ce qu'on trace la ligne et comment. Et c'est ça, mon appel.
M. Laforest (Alain) : ...pas
empêcher de s'exprimer ailleurs, dans un autre espace, là. Des lieux pour tenir
des rencontres, il y en a ailleurs. Là, pour vous, brimer la liberté
d'expression, ça se limite au Centre des congrès ou au Palais des congrès?
M.
St-Pierre
Plamondon :Il y a la liberté
d'association, le droit de se réunir, la liberté d'expression. Pourquoi, par
exemple, on ne va pas chercher l'opinion du Barreau du Québec, de la Commission
des droits de la personne ou de la chaire de recherche sur la liberté
d'expression, là? C'est le gouvernement lui-même qui a lancé une chaire de
réflexion ou de recherche sur la question de la liberté d'expression. Prenons
tous un pas de recul puis allons consulter cette chaire-là puis dire où
est-ce... suivant quels critères on pourrait tracer la ligne. Ce que je refuse,
et c'est ma position, ce matin, c'est que ce soit entièrement entre les mains
de l'arbitraire et de la discrétion de la CAQ qui interviendrait au hasard, un
peu partout, pour dire qui qui a le droit puis qui qui n'a pas le droit. Ça
prend quelque chose de plus solide que ça. Et, s'il faut aller consulter
certains organismes pour définir cette politique-là, bien, prenons ce pas de
recul là puis faisons le travail correctement.
M. Bossé (Olivier) : ...pas
dû l'interdire, la ministre?
M.
St-Pierre
Plamondon : Pas si elle n'est pas capable de nous expliquer
suivant quels critères elle fait ça. Parce que sinon, on... Mettez-vous dans la
peau du D.G. du Centre des congrès ou du Stade olympique. Celui du Centre des
congrès de Québec s'est fait dire qu'il n'a pas de jugement, mais, quand on
pose la question : Suivant quoi allez-vous décider la prochaine fois?, il
n'y a pas de réponse, c'est la ministre qui décide en fonction de son
arbitraire et de sa discrétion. Si vous êtes D.G. du Stade olympique, vous
faites quoi pour les prochaines fois? Vous vous guidez avec quoi? Donc, je
pense que c'est requis.
Mme Boisvert (Louise) : ...avec
la décision du gouvernement d'interdire le rassemblement antiavortement,
êtes-vous d'accord avec cette décision-là sur le fond?
M.
St-Pierre
Plamondon :Tant que le gouvernement ne
sera pas capable de justifier c'est quoi, les critères... Normalement, le
gouvernement n'a pas à intervenir dans la gestion de chacun de ses organismes. Puis
il y a une tendance du gouvernement, en santé comme en éducation, à faire ça,
là, débarquer puis dire : Tel directeur du centre de services, il est dans
le tort, puis là je vais le congédier. On a vu ça avec les CISSS et les CIUSSS.
À un moment donné, en principe, on laisse chaque personne, chaque organisme
prendre ses décisions.
M. Laforest (Alain) : ...les
CISSS et les CIUSSS, quand il y a eu des directives qui étaient données par le
ministère de la Santé qui n'étaient pas... qui n'étaient pas respectées puis
que vous avez, tous partis politiques confondus, réclamé l'imputabilité, pour
vous, la seule personne imputable, c'est le ministre? Ceux qui sont en dessous,
ils n'ont aucune imputabilité à respecter. C'est ça que vous nous dites ce
matin?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non.
M. Laforest (Alain) : ...c'est
ça que vous nous dites, vous dites : Ils ont mis du monde dehors. Il y
avait des critères pour les mettre dehors, ces gens-là n'ont pas été mis dehors
parce que...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non, ce que je vous
décris... ce que je vous décris, c'est que c'est un gouvernement qui est très
prompt à intervenir lui-même...
M. Laforest (Alain) : À
rendre imputables des gens.
M.
St-Pierre
Plamondon :...en blâmant des
personnes. Vous me parlez de directives. C'est difficile de blâmer des gens
lorsqu'il n'y a pas de directive. Et, tant que le gouvernement n'est pas
capable de nommer c'est quoi, la directive, où est-ce qu'on trace la ligne et
suivant quels critères, on a un enjeu pour la suite des choses.
M. Laforest (Alain) : ...je
pense que les directives étaient assez claires, là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Pas dans le cas du Centre
des congrès. C'est ça, mon point.
M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Arseneau,
concernant les allégations d'irrégularité dans l'appel d'offres mammouth pour
les agences de placement, est-ce que le gouvernement doit demander à l'Autorité
des marchés publics de faire officiellement enquête dans ce dossier?
M. Arseneau : Bien, je pense
qu'il est impératif de faire enquête dans un cas comme celui-là. On parle de
centaines de millions de dollars, probablement, là. On sait que ça a coûté près
de 1 milliard, le recours aux agences privées de placement, dans la
dernière année. Et là il y a des soupçons sérieux de collusion, et ça, c'est le
trésor public, là, qui est affecté. C'est la dépendance envers les agences qui
cannibalise les ressources, on le sait, et certains se défendent d'intervenir,
au sein de l'association, par exemple, en disant : Bien, c'est parce que
le gouvernement tolère des pratiques qui font monter les prix, essentiellement.
Alors, tout ça, évidemment, découle du
fait que le gouvernement n'investit pas dans les ressources humaines du secteur
public, tarde à améliorer les conditions de travail, éliminer le travail
supplémentaire obligatoire, et ainsi de suite, les projets ratios. Pendant ce
temps-là, bien, on voit que les agences, certaines agences ou certaines
personnes des agences peuvent être tentées, par cupidité, de trafiquer les
appels d'offres ou de jouer avec le système. Donc, oui, absolument, il faut une
enquête de l'agence.
Puis, moi, ce que ça me dit aussi, c'est
que ce virage vers la marchandisation de la santé, là, bien, ce n'est peut-être
pas la dernière fois qu'on a à faire face à des allégations comme celles-là, à
des pratiques comme celles-là. Alors, on est en plein milieu de l'étude du projet
de loi n° 15 où on veut véritablement faire un virage vers le privé, moi,
ça m'inquiète.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Dans
l'immédiat, est-ce que le Centre d'acquisitions gouvernementales doit
s'expliquer, là, pourquoi qu'il n'est pas intervenu jusqu'ici?
M. Arseneau : Écoutez, moi,
je pense qu'il faut faire la lumière là-dessus, parce que vous regardez les
tarifs qui sont pratiqués, ils sont, dans bien des cas, le double du plafond
qui avait été imposé par le gouvernement pendant la période de la pandémie. Bon,
visiblement, il y a des gens qui, par l'appât du gain, veulent faire monter les
prix et avec des pratiques douteuses. Donc, tous les moyens doivent être mis en
place pour nous assurer que la gestion des agences de placement soit faite dans
la plus grande intégrité, et puis il faut s'en sevrer. C'était ça, l'objectif
du récent projet de loi qui a été adopté, mais on sait qu'on a encore quelques
années à vivre dans ce régime-là.
Et je ne pense pas qu'on aille dans le bon
sens tant qu'on fait durer la négociation avec le secteur public puis avec les
infirmières. Et, dans le domaine de la santé, là, les infirmières continuent de
quitter le navire, ça, c'est clair. Ça fait que la problématique est plus large
encore que l'enquête, mais les enquêtes doivent se faire, oui.
Mme Boisvert (Louise) : J'aurais
peut-être une question sur M. Legault, hier, qui a envoyé une pointe aux
municipalités qui réclament de l'argent, des milliards de dollars, là, 2 milliards
de dollars par année pour s'adapter aux changements climatiques. Il dit
essentiellement aux villes qu'il a bien fait de ne pas leur donner cet
argent-là, que, dans le fond, il faut y aller et faire du cas par cas.
Qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que M. Legault est sur la bonne voie?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, ce n'est pas la
première fois que M. Legault envoie le signal aux villes que leurs
demandes sont frivoles ou, en tout cas, ne sont pas considérées sérieusement
par le gouvernement. Et, sur un sujet aussi sensible que l'adaptation aux
changements climatiques, je pense que c'est une approche qui n'est vraiment pas
acceptable. Et ça crée un climat aussi d'absence de collaboration entre des
municipalités qui cherchent à innover puis à s'adapter le plus rapidement possible
pour protéger leur population et un gouvernement qui lance des pointes. Mais on
n'est pas du tout dans un sujet et dans un contexte où c'est le temps de lancer
des pointes à des maires qui cherchent à protéger leur monde vis-à-vis des
périls qui sont de toute évidence très réels et urgents.
Mme Plante (Caroline) : J'ai
manqué le début de votre point de presse, peut-être que vous avez déjà répondu
à la question, mais est-ce que le gouvernement doit répondre à la mise en
demeure, dans l'histoire du Centre des congrès, en rétablissant le contrat avec
l'organisme avant midi, aujourd'hui?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien là, je n'ai pas lu
toutes les procédures puis la mise en demeure, mais, clairement, ce débat-là se
transfère du côté des tribunaux qui risquent de faire le travail qui aurait dû
être fait par le gouvernement, à savoir établir les critères d'intervention du
gouvernement. Mais là, cet examen-là va se faire à la lumière de jurisprudences
qui datent de l'époque de Duplessis, en passant, qui datent de l'époque où le
gouvernement Duplessis, de manière arbitraire, empêchait des groupes de se
rassembler en fonction de leur jugement arbitraire sur ce qui est acceptable ou
non dans la société. Donc, j'ai l'impression que ce sont les tribunaux, à défaut...
à moins que le gouvernement nous réponde, là, puis dise suivant quels critères,
désormais, il faut se gouverner, j'ai l'impression que ce sont les tribunaux
qui vont tracer cette ligne-là.
Mme Plante (Caroline) : ...parce
que, dans le pratico-pratique, c'est... l'échéance est à midi, aujourd'hui,
pour que le gouvernement réponde et rétablisse le contrat. Est-ce que vous
pensez que le gouvernement devrait rétablir le contrat?
M.
St-Pierre
Plamondon :Là, une fois qu'on tombe
dans les affaires juridiques, là, je n'ai pas la compréhension de la poursuite
au complet, il y a des mises en demeure, donc ça, je laisse quand même la
justice... je laisse la justice répondre.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Ce n'est pas devant les tribunaux.
M.
St-Pierre
Plamondon :Pardon?
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Ce n'est pas devant les tribunaux, là. Il y a
une mise en demeure, mais il n'y a rien devant les tribunaux. La mise en
demeure, elle peut en rester là. Il n'y a rien qui vous empêche de commenter.
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, sauf que la mise en
demeure porte bel et bien sur un recours juridique potentiel. C'est là que ça
s'en va, là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...je veux dire, en ce moment, il n'y a rien
qui vous empêche de commenter, là, ce n'est pas devant le tribunal.
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, ce sont les mêmes...
la même question, à savoir : il y a un recours judiciaire en devenir,
c'est référé à la justice qui se doit de répondre. Donc, ça, je ne m'immiscerai
pas.
M. Bossé (Olivier) : ...du
Parti québécois, est-ce que ça aurait été annulé, M. Plamondon?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, a priori, la
doctrine, c'est de ne pas s'ingérer dans toutes les sphères parapubliques, dans
les décisions quotidiennes de chaque organisme. S'il y avait lieu de s'ingérer,
le gouvernement a le fardeau de démontrer suivant quels critères, et, à date,
on attend toujours, d'où ma demande, que je réitère, que j'ai faite hier :
le gouvernement doit nous indiquer suivant quels critères il a agi, il s'est
ingéré dans les choses du Centre des congrès, et surtout suivant quels critères
il demande à des gestionnaires, au Stade olympique ou au Palais des congrès de
Montréal, de se gouverner. Parce que, s'il a déjà manqué de jugement, bien, on
doit savoir c'est quoi avoir du jugement, suivant quels critères, désormais, on
empêcherait à certains groupes de tenir des événements. Ça, c'est ma demande.
Le Modérateur : On va passer
en anglais, s'il vous plaît. On va manquer de temps.
Mme Henriquez (Gloria) :You're saying that there's freedom of expression, that should
prevail, but there's also the rights of women and doctors who are being
harassed by these anti-abortion groups. So, what's the balance here?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, that's for the Government to say. Because, if you intervene
within the current affairs of the Centre des congrès de Québec saying : This is unacceptable,
my director general lacked judgment, you need to be able to say based on what
criteria certain groups are allowed to express themselves and to meet together,
and certain group have lost this right based in the incompatibility with Québec values. Because, so far, all we have
for a criterion is Québec
values or Québec fundamental
principles. If the Government
is not able to tell us what that means and what are the criteria applicable,
how can the manager of the centre... Palais des congrès de Montréal or the Olympic Stadium govern
themselves?
So, it's for the
Government to be specific, but, so far, what it looks like is a purely
arbitrary and discretionary power to the Minister, who
will, according to its own will, just decide who's allowed and who's not
allowed. And that doesn't work, I mean, from a legal
standpoint and from a political
standpoint. Managers who just want to know what is good judgement according to
the applicable criteria, you can't just say : Well, that depends on the
perspective of the day of the Minister. So, it is for the Government who made that decision to explain
what criteria will be applicable to...
Une voix : ...
M. St-Pierre
Plamondon : ...yes, exactly, «pour la suite
des choses».
Journaliste
: And, in terms of the forest fires and municipalities, what do you
think about M. Legault's, you know, comments, yesterday, about the money that they're asking to fight
these kinds of disasters and that he's not willing to give?
M. St-Pierre
Plamondon : It's not the first time that
François Legault acts with mayors in a manner that doesn't allow collaboration.
And it's a very sensitive topic, because the mayors, what they want is to be
able to adapt so that they protect their own population in the context of climate change. So, for the Government, to respond in a... with a
certain arrogance, like in other topics, for instance the questions I asked to the Minister of
Immigration this week, this arrogance does not create a context where we can
work together to adapt as soon as possible. And yes, there's a cost to that,
and we are willing to provide those resources. In what we presented during the
last election, we had budget for that. So, I think the CAQ needs to be more
prudent, and in good faith, and listening to what the mayors have to say on a
very, very fundamental mission, which is to adapt in the cities so that people
are protected.
Journaliste
: ...collaborating with municipalities.
Yesterday, Mme Plante said that Montréal had offered firefighters but that
Québec didn't accept them. What do you think of that?
M. St-Pierre
Plamondon : I don't have a specific training
in fire fighting, but I have to say that I don't understand why firefighters in
Montréal would be less trained than people in the army. Like, if we ask for the
army to come and help, why are firefighters, in Montréal and Laval, more
difficult to train for forest fires than people in the army? I don't
understand.
Journaliste
:
Is that a good example of the lack of collaboration that you are trying to talk?
M. St-Pierre
Plamondon : I'm still looking for the expression
«gérant d'estrade», but it seems it is Monday morning quarterback. I don't want
to be that guy. So, there are issues that I'm not aware of. And, in a case of
emergency, you let the Government do what they can do, and then afterwards you
look at what could have been done differently. But if you ask me the question
about the firefighters in Montréal, I'm not a specialist, and I'm not sure I
understand why people in the army would be better trained than firefighters to
fight fires.
Journaliste : ...vous avez
dit sur l'arrogance de M. Legault envers les municipalités, envers les
maires, là, qui réclament de l'argent. Est-ce que vous vous en rappelez, là?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non.
Journaliste : Bien, vous avez
demandé à ce qu'il soit... qu'il soit plus à l'écoute.
M.
St-Pierre
Plamondon :Je peux vous faire une
phrase, si vous voulez. Hein?
Journaliste : Bien, je ne
veux pas... Vous avez dit, en anglais, que vous trouvez qu'encore une fois...
encore une fois, il faisait preuve d'arrogance à l'égard des maires et qu'il
aurait intérêt à être plus à leur écoute dans leurs revendications pour avoir
une meilleure collaboration.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien oui. C'est parce qu'on
parle de pointes. Est-ce que c'est le moment... Avec ce qu'on vit, en ce
moment, là, est-ce que c'est le moment d'avoir un ton au-dessus de ses affaires
vis-à-vis les maires et les mairesses qui s'inquiètent de l'adaptation aux
changements climatiques? Absolument pas. Et, lors des dernières assises de l'UMQ,
plusieurs maires m'ont confié qu'il y avait un ton arrogant qu'ils ne
comprenaient pas sur un enjeu aussi fondamental, ça... ça suscitait de vives
réactions. Donc, je ne comprends pas cette direction-là du gouvernement, parce
que ça ne crée pas d'espace de collaboration sur un enjeu où, au moins sur ça,
là, on devrait tous être d'accord de collaborer puis de mettre les ressources
pour protéger la santé et la sécurité, la vie des gens. Et ça ne peut pas être
plus explicite qu'en ce moment.
Journaliste : ...sur les
pompiers, sur les pompiers... En français, sur les pompiers pas formés de
Montréal par rapport à ceux de l'armée qu'on a formés.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, écoutez, je ne suis
pas un spécialiste en pompier, je n'ai jamais été pompier de ma vie.
Maintenant, si vous me posez la question sur les pompiers de Montréal, a
priori, j'ai de la difficulté à comprendre pourquoi des gens dans l'armée
seraient plus faciles à former pour des feux de forêt que des pompiers dont
c'est la spécialité, mais, en même temps, je ne suis pas un spécialiste en
matière de feu.
Journaliste : ...Roncarelli, je
voulais juste savoir, pour vous, en quoi la situation d'aujourd'hui ressemble à
cette cause célèbre.
M.
St-Pierre
Plamondon : Ah! je n'ai pas dit ça. Je n'ai pas dit qu'elle
ressemble...
Journaliste : Est-ce que ça
ressemble à la cause Roncarelli c. Duplessis?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je pense que le débat qui
va avoir lieu devant les tribunaux va nous ramener à toute cette
jurisprudence-là, mais je n'ai pas la prétention, là, que ce sont les mêmes
faits du tout. En fait, il faudrait que je relise cet arrêt-là. C'est juste,
c'est un grand classique de la jurisprudence québécoise, là.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin de la séance à 8 h 26)