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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Le jeudi 8 juin 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. St-Pierre Plamondon :Alors, bonjour à tous. Premièrement, je veux souligner qu'aujourd'hui nous rendons hommage à Michel Côté. Les drapeaux sont en berne, et nous aurons, plus tard, l'occasion de lui rendre hommage formellement au salon bleu. Donc, un moment important à suivre dans quelques instants.

Également une pensée à nouveau pour tous ceux qui sont touchés par les feux de forêt. On sait qu'en ce moment c'est une lutte de tous les instants pour sauver Normétal. Donc, on continue à offrir tout notre soutien à tous ceux qui sont impliqués dans cette lutte de tous les instants.

Et, avant de commencer, un mot sur le rapport annuel du nouveau Commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil. Vous avez vu, cette semaine, mes échanges avec la ministre de l'Immigration, Mme Fréchette, qui est vraiment allée d'un niveau d'arrogance rarement vu, dans les réponses, une forme de cabotinage où est-ce qu'elle me nommait, dans ses consultations publiques sur l'immigration à venir, là, dans le document, où est-ce qu'on parlait d'immigration temporaire... pour finalement laisser tomber qu'en effet il n'y a pas de planification ni de débat sur l'immigration temporaire dans les consultations à venir parce que c'est l'économie qui dicte l'immigration temporaire. Ça, c'est une façon de dire qu'en fait c'est illimité. Pour la CAQ, il n'y a pas de planification de cette question-là.

Or, il y a le nouveau Commissaire à la langue française qui vient nous dire que l'immigration temporaire et l'enseignement supérieur ont des impacts directs et importants sur le déclin de la langue française. Donc, à nouveau, on vous rappelle qu'il y a 350 000 immigrants temporaires sur le territoire du Québec en ce moment. Et ce qu'il dit, et je cite, c'est : «L'explosion du nombre d'immigrants temporaires au Québec entraîne des répercussions importantes sur la situation du français.»

Et, pour vous donner quelques chiffres, là, seulement 55 % des personnes qui ont un permis d'étude ou un permis de travail, avant d'être reçus comme immigrants au Québec, parlent le plus souvent le français avec leurs collègues. Donc, en autres mots, le transfert linguistique... même lorsque les gens ont le statut d'étudiants puis ensuite deviennent immigrants permanents, le transfert linguistique vers l'anglais, c'est à peu près une personne sur deux. Donc, évidemment que c'est directement lié au déclin du français.

Donc, d'avoir un gouvernement qui refuse de considérer la question de l'immigration temporaire, qui en plus répond avec arrogance en disant : C'est l'économie qui va dicter ces questions-là, comme le disait très bien mon collègue, Pascal Bérubé, ça semble être le patronat qui dicte cette question-là, ça semble être un compromis indéfendable à la lumière des positions de la CAQ durant les élections. À nouveau, c'est un 180 degrés. Mais évidemment que, de notre côté, on ne lâchera pas le morceau. C'est noir sur blanc, le commissaire fait son travail et il dit que ça va prendre une planification de l'immigration temporaire. Il ne le dit pas en ces mots-là, mais il parle de l'impact de l'immigration temporaire.

Et on réitère notre volonté d'appliquer la loi 101 aux cégeps, parce que, dans le rapport, on apprend également que l'éducation, l'enseignement supérieur est déterminant chez les allophones. Ceux qui étudient en anglais dans les... à l'éducation postsecondaire, seulement 19,5 % d'entre eux auront une préférence pour le français avec leurs collègues pour la suite des choses, donc c'est déterminant là aussi. Donc, ce sont des enjeux importants qui sont ignorés par la CAQ, et on va insister pour que la CAQ se réveille sur ces enjeux.

M. Denis (Maxime) : Avez-vous commis un faux pas, M. Plamondon, en contredisant Pascal Bérubé sur la question de l'événement antiavortement au Centre des congrès?

M. St-Pierre Plamondon :Non. Au contraire, j'invite... en prenant le plus de perspective possible sur cet enjeu-là, j'invite tous les élus et tous les partis à prendre un pas de recul et à s'assurer de ne pas confondre deux enjeux complètement différents, celui du droit à l'avortement, et je pense que chaque parti aura pu s'exprimer de manière très claire sur les convictions de chaque parti, et celui de la liberté de réunion et d'expression. Parce que, toujours en date de ce matin, lorsqu'on demande au gouvernement sur la base de quels critères, désormais, la ministre va pouvoir ordonner, décider de qui a le droit de se réunir et qui n'a plus le droit de se réunir parce qu'ils ne correspondent pas aux valeurs québécoises, on n'a toujours pas de réponse, on est dans l'arbitraire le plus complet. Dans quel cas, je pense que c'est sain que chacun des partis politiques se pose la question : Quelle sera, dorénavant, notre politique pour déterminer qui a le droit de s'exprimer en société puis qui n'a pas le droit de s'exprimer?

M. Bossé (Olivier) : ...votre député n'avait pas pris ce pas de recul-là, si on comprend bien? Vous l'invitez aussi à prendre un pas de recul?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, j'ai eu la discussion avec Pascal. Je pense que, chaque parti et Pascal, on sent des convictions très senties sur cet enjeu-là. Chaque parti s'est exprimé sur sa position sur la question précise de l'avortement, puis on sent de... Puis c'est les mêmes pour moi, là, notre position, elle est limpide sur la question du droit à l'avortement.

Mais je regarde ça aller puis je regarde l'incapacité du gouvernement à répondre à la question fondamentale : Dorénavant, est-ce que ce sera sur la base de l'arbitraire que vous décidez qui peut s'exprimer puis se réunir? Quels sont vos critères? Quels étaient vos critères cette fois-ci? Parce que la ministre a dit : Mon D.G., mon D.G., comme si ça lui appartenait, a manqué de jugement. Très bien. Expliquez-nous c'est quoi avoir du jugement? C'est quoi, les critères qui s'appliquent? Et ça, on n'a toujours pas de réponse. Donc, c'est sain qu'on...

M. Laforest (Alain) : ...se réunir au Centre des congrès?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est là qu'on a besoin de critères objectifs. Donc, par exemple...

M. Laforest (Alain) : ...la question n'est pas sur les critères. Pour vous, personnellement, si vous étiez aux affaires, est-ce que des néonazis pourraient se réunir au Centre des congrès ou au Palais des congrès?

M. St-Pierre Plamondon :On a besoin de critères objectifs. En principe, des activités qui...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :J'aimerais ça répondre, j'aimerais ça répondre.

M. Laforest (Alain) : Non, je veux juste être clair. Je ne fais pas la relation entre les antiavortements, je vous dis : Dans ce genre-là, est-ce que des néonazis pourraient se réunir au Palais des congrès?

M. St-Pierre Plamondon :Vous m'invitez à faire du cas par cas, ce qui est la position de la CAQ. Moi, je réponds : Ça prend une politique claire. En principe, des activités criminelles ou des groupes qui sont reliés à des activités criminelles, dans une politique qui est limpide, ne devraient pas avoir une place dans ces lieux-là.

Mais ce n'est justement pas ça qu'il faut faire, de mon point de vue respectueusement soumis, c'est-à-dire faire du cas par cas en n'ayant aucun critère, en ne s'étant absolument pas posé la question : Comment est-ce qu'on garantit une liberté d'expression puis une liberté de réunion tout en traçant une ligne vis-à-vis certains groupes qui sont potentiellement reliés à des activités criminelles? Moi, je pense que, tant que le gouvernement n'est pas capable de répondre aux critères applicables, on a un enjeu. Puis c'est ça que je dis aux autres élus puis aux autres partis.

M. Laforest (Alain) : ...c'est quoi, votre balise. Parce que vous êtes là parce que vous aspirez à former le gouvernement un jour, là. Vous voulez être premier ministre, je pense, c'est ça, votre objectif dans la vie, là. Vous êtes premier ministre demain matin, c'est quoi, vos critères, vous?

M. St-Pierre Plamondon :Là, vous voulez me faire porter la décision du gouvernement. Le gouvernement...

M. Laforest (Alain) : ...politique, c'est de prendre des positions. Je vous demande de prendre position puis de dire, vous, c'est quoi, vos critères, sur quoi vous vous basez pour dire : Tout ça est acceptable ou tout ça n'est pas acceptable.

M. St-Pierre Plamondon :Le gouvernement a pris la décision de s'ingérer dans une décision du D.G. du Centre des congrès de Québec, c'est le gouvernement qui a le fardeau de nous expliquer quels sont ses critères pour qu'on ait une discussion. À ce stade-ci, mon intervention, c'est de demander à chaque parti politique de prendre un pas de recul sur la question de la liberté d'expression et se dire : Est-ce qu'en ce moment on a ces critères-là? Et, si ce n'est pas le cas, on devrait commencer à réfléchir à où est-ce qu'on trace la ligne et comment. Et c'est ça, mon appel.

M. Laforest (Alain) : ...pas empêcher de s'exprimer ailleurs, dans un autre espace, là. Des lieux pour tenir des rencontres, il y en a ailleurs. Là, pour vous, brimer la liberté d'expression, ça se limite au Centre des congrès ou au Palais des congrès?

M. St-Pierre Plamondon :Il y a la liberté d'association, le droit de se réunir, la liberté d'expression. Pourquoi, par exemple, on ne va pas chercher l'opinion du Barreau du Québec, de la Commission des droits de la personne ou de la chaire de recherche sur la liberté d'expression, là? C'est le gouvernement lui-même qui a lancé une chaire de réflexion ou de recherche sur la question de la liberté d'expression. Prenons tous un pas de recul puis allons consulter cette chaire-là puis dire où est-ce... suivant quels critères on pourrait tracer la ligne. Ce que je refuse, et c'est ma position, ce matin, c'est que ce soit entièrement entre les mains de l'arbitraire et de la discrétion de la CAQ qui interviendrait au hasard, un peu partout, pour dire qui qui a le droit puis qui qui n'a pas le droit. Ça prend quelque chose de plus solide que ça. Et, s'il faut aller consulter certains organismes pour définir cette politique-là, bien, prenons ce pas de recul là puis faisons le travail correctement.

M. Bossé (Olivier) : ...pas dû l'interdire, la ministre?

M. St-Pierre Plamondon : Pas si elle n'est pas capable de nous expliquer suivant quels critères elle fait ça. Parce que sinon, on... Mettez-vous dans la peau du D.G. du Centre des congrès ou du Stade olympique. Celui du Centre des congrès de Québec s'est fait dire qu'il n'a pas de jugement, mais, quand on pose la question : Suivant quoi allez-vous décider la prochaine fois?, il n'y a pas de réponse, c'est la ministre qui décide en fonction de son arbitraire et de sa discrétion. Si vous êtes D.G. du Stade olympique, vous faites quoi pour les prochaines fois? Vous vous guidez avec quoi? Donc, je pense que c'est requis.

Mme Boisvert (Louise) : ...avec la décision du gouvernement d'interdire le rassemblement antiavortement, êtes-vous d'accord avec cette décision-là sur le fond?

M. St-Pierre Plamondon :Tant que le gouvernement ne sera pas capable de justifier c'est quoi, les critères... Normalement, le gouvernement n'a pas à intervenir dans la gestion de chacun de ses organismes. Puis il y a une tendance du gouvernement, en santé comme en éducation, à faire ça, là, débarquer puis dire : Tel directeur du centre de services, il est dans le tort, puis là je vais le congédier. On a vu ça avec les CISSS et les CIUSSS. À un moment donné, en principe, on laisse chaque personne, chaque organisme prendre ses décisions.

M. Laforest (Alain) : ...les CISSS et les CIUSSS, quand il y a eu des directives qui étaient données par le ministère de la Santé qui n'étaient pas... qui n'étaient pas respectées puis que vous avez, tous partis politiques confondus, réclamé l'imputabilité, pour vous, la seule personne imputable, c'est le ministre? Ceux qui sont en dessous, ils n'ont aucune imputabilité à respecter. C'est ça que vous nous dites ce matin?

M. St-Pierre Plamondon :Non.

M. Laforest (Alain) : ...c'est ça que vous nous dites, vous dites : Ils ont mis du monde dehors. Il y avait des critères pour les mettre dehors, ces gens-là n'ont pas été mis dehors parce que...

M. St-Pierre Plamondon :Non, non, ce que je vous décris... ce que je vous décris, c'est que c'est un gouvernement qui est très prompt à intervenir lui-même...

M. Laforest (Alain) : À rendre imputables des gens.

M. St-Pierre Plamondon :...en blâmant des personnes. Vous me parlez de directives. C'est difficile de blâmer des gens lorsqu'il n'y a pas de directive. Et, tant que le gouvernement n'est pas capable de nommer c'est quoi, la directive, où est-ce qu'on trace la ligne et suivant quels critères, on a un enjeu pour la suite des choses.

M. Laforest (Alain) : ...je pense que les directives étaient assez claires, là.

M. St-Pierre Plamondon :Pas dans le cas du Centre des congrès. C'est ça, mon point.

M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Arseneau, concernant les allégations d'irrégularité dans l'appel d'offres mammouth pour les agences de placement, est-ce que le gouvernement doit demander à l'Autorité des marchés publics de faire officiellement enquête dans ce dossier?

M. Arseneau : Bien, je pense qu'il est impératif de faire enquête dans un cas comme celui-là. On parle de centaines de millions de dollars, probablement, là. On sait que ça a coûté près de 1 milliard, le recours aux agences privées de placement, dans la dernière année. Et là il y a des soupçons sérieux de collusion, et ça, c'est le trésor public, là, qui est affecté. C'est la dépendance envers les agences qui cannibalise les ressources, on le sait, et certains se défendent d'intervenir, au sein de l'association, par exemple, en disant : Bien, c'est parce que le gouvernement tolère des pratiques qui font monter les prix, essentiellement.

Alors, tout ça, évidemment, découle du fait que le gouvernement n'investit pas dans les ressources humaines du secteur public, tarde à améliorer les conditions de travail, éliminer le travail supplémentaire obligatoire, et ainsi de suite, les projets ratios. Pendant ce temps-là, bien, on voit que les agences, certaines agences ou certaines personnes des agences peuvent être tentées, par cupidité, de trafiquer les appels d'offres ou de jouer avec le système. Donc, oui, absolument, il faut une enquête de l'agence.

Puis, moi, ce que ça me dit aussi, c'est que ce virage vers la marchandisation de la santé, là, bien, ce n'est peut-être pas la dernière fois qu'on a à faire face à des allégations comme celles-là, à des pratiques comme celles-là. Alors, on est en plein milieu de l'étude du projet de loi n° 15 où on veut véritablement faire un virage vers le privé, moi, ça m'inquiète.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Dans l'immédiat, est-ce que le Centre d'acquisitions gouvernementales doit s'expliquer, là, pourquoi qu'il n'est pas intervenu jusqu'ici?

M. Arseneau : Écoutez, moi, je pense qu'il faut faire la lumière là-dessus, parce que vous regardez les tarifs qui sont pratiqués, ils sont, dans bien des cas, le double du plafond qui avait été imposé par le gouvernement pendant la période de la pandémie. Bon, visiblement, il y a des gens qui, par l'appât du gain, veulent faire monter les prix et avec des pratiques douteuses. Donc, tous les moyens doivent être mis en place pour nous assurer que la gestion des agences de placement soit faite dans la plus grande intégrité, et puis il faut s'en sevrer. C'était ça, l'objectif du récent projet de loi qui a été adopté, mais on sait qu'on a encore quelques années à vivre dans ce régime-là.

Et je ne pense pas qu'on aille dans le bon sens tant qu'on fait durer la négociation avec le secteur public puis avec les infirmières. Et, dans le domaine de la santé, là, les infirmières continuent de quitter le navire, ça, c'est clair. Ça fait que la problématique est plus large encore que l'enquête, mais les enquêtes doivent se faire, oui.

Mme Boisvert (Louise) : J'aurais peut-être une question sur M. Legault, hier, qui a envoyé une pointe aux municipalités qui réclament de l'argent, des milliards de dollars, là, 2 milliards de dollars par année pour s'adapter aux changements climatiques. Il dit essentiellement aux villes qu'il a bien fait de ne pas leur donner cet argent-là, que, dans le fond, il faut y aller et faire du cas par cas. Qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que M. Legault est sur la bonne voie?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, ce n'est pas la première fois que M. Legault envoie le signal aux villes que leurs demandes sont frivoles ou, en tout cas, ne sont pas considérées sérieusement par le gouvernement. Et, sur un sujet aussi sensible que l'adaptation aux changements climatiques, je pense que c'est une approche qui n'est vraiment pas acceptable. Et ça crée un climat aussi d'absence de collaboration entre des municipalités qui cherchent à innover puis à s'adapter le plus rapidement possible pour protéger leur population et un gouvernement qui lance des pointes. Mais on n'est pas du tout dans un sujet et dans un contexte où c'est le temps de lancer des pointes à des maires qui cherchent à protéger leur monde vis-à-vis des périls qui sont de toute évidence très réels et urgents.

Mme Plante (Caroline) : J'ai manqué le début de votre point de presse, peut-être que vous avez déjà répondu à la question, mais est-ce que le gouvernement doit répondre à la mise en demeure, dans l'histoire du Centre des congrès, en rétablissant le contrat avec l'organisme avant midi, aujourd'hui?

M. St-Pierre Plamondon :Bien là, je n'ai pas lu toutes les procédures puis la mise en demeure, mais, clairement, ce débat-là se transfère du côté des tribunaux qui risquent de faire le travail qui aurait dû être fait par le gouvernement, à savoir établir les critères d'intervention du gouvernement. Mais là, cet examen-là va se faire à la lumière de jurisprudences qui datent de l'époque de Duplessis, en passant, qui datent de l'époque où le gouvernement Duplessis, de manière arbitraire, empêchait des groupes de se rassembler en fonction de leur jugement arbitraire sur ce qui est acceptable ou non dans la société. Donc, j'ai l'impression que ce sont les tribunaux, à défaut... à moins que le gouvernement nous réponde, là, puis dise suivant quels critères, désormais, il faut se gouverner, j'ai l'impression que ce sont les tribunaux qui vont tracer cette ligne-là.

Mme Plante (Caroline) : ...parce que, dans le pratico-pratique, c'est... l'échéance est à midi, aujourd'hui, pour que le gouvernement réponde et rétablisse le contrat. Est-ce que vous pensez que le gouvernement devrait rétablir le contrat?

M. St-Pierre Plamondon :Là, une fois qu'on tombe dans les affaires juridiques, là, je n'ai pas la compréhension de la poursuite au complet, il y a des mises en demeure, donc ça, je laisse quand même la justice... je laisse la justice répondre.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Ce n'est pas devant les tribunaux.

M. St-Pierre Plamondon :Pardon?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Ce n'est pas devant les tribunaux, là. Il y a une mise en demeure, mais il n'y a rien devant les tribunaux. La mise en demeure, elle peut en rester là. Il n'y a rien qui vous empêche de commenter.

M. St-Pierre Plamondon :Oui, sauf que la mise en demeure porte bel et bien sur un recours juridique potentiel. C'est là que ça s'en va, là.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...je veux dire, en ce moment, il n'y a rien qui vous empêche de commenter, là, ce n'est pas devant le tribunal.

M. St-Pierre Plamondon :Non, ce sont les mêmes... la même question, à savoir : il y a un recours judiciaire en devenir, c'est référé à la justice qui se doit de répondre. Donc, ça, je ne m'immiscerai pas.

M. Bossé (Olivier) : ...du Parti québécois, est-ce que ça aurait été annulé, M. Plamondon?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, a priori, la doctrine, c'est de ne pas s'ingérer dans toutes les sphères parapubliques, dans les décisions quotidiennes de chaque organisme. S'il y avait lieu de s'ingérer, le gouvernement a le fardeau de démontrer suivant quels critères, et, à date, on attend toujours, d'où ma demande, que je réitère, que j'ai faite hier : le gouvernement doit nous indiquer suivant quels critères il a agi, il s'est ingéré dans les choses du Centre des congrès, et surtout suivant quels critères il demande à des gestionnaires, au Stade olympique ou au Palais des congrès de Montréal, de se gouverner. Parce que, s'il a déjà manqué de jugement, bien, on doit savoir c'est quoi avoir du jugement, suivant quels critères, désormais, on empêcherait à certains groupes de tenir des événements. Ça, c'est ma demande.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît. On va manquer de temps.

Mme Henriquez (Gloria) :You're saying that there's freedom of expression, that should prevail, but there's also the rights of women and doctors who are being harassed by these anti-abortion groups. So, what's the balance here?

M. St-Pierre Plamondon : Well, that's for the Government to say. Because, if you intervene within the current affairs of the Centre des congrès de Québec saying : This is unacceptable, my director general lacked judgment, you need to be able to say based on what criteria certain groups are allowed to express themselves and to meet together, and certain group have lost this right based in the incompatibility with Québec values. Because, so far, all we have for a criterion is Québec values or Québec fundamental principles. If the Government is not able to tell us what that means and what are the criteria applicable, how can the manager of the centre... Palais des congrès de Montréal or the Olympic Stadium govern themselves?

So, it's for the Government to be specific, but, so far, what it looks like is a purely arbitrary and discretionary power to the Minister, who will, according to its own will, just decide who's allowed and who's not allowed. And that doesn't work, I mean, from a legal standpoint and from a political standpoint. Managers who just want to know what is good judgement according to the applicable criteria, you can't just say : Well, that depends on the perspective of the day of the Minister. So, it is for the Government who made that decision to explain what criteria will be applicable to...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : ...yes, exactly, «pour la suite des choses».

Journaliste : And, in terms of the forest fires and municipalities, what do you think about M. Legault's, you know, comments, yesterday, about the money that they're asking to fight these kinds of disasters and that he's not willing to give?

M. St-Pierre Plamondon : It's not the first time that François Legault acts with mayors in a manner that doesn't allow collaboration. And it's a very sensitive topic, because the mayors, what they want is to be able to adapt so that they protect their own population in the context of climate change. So, for the Government, to respond in a... with a certain arrogance, like in other topics, for instance the questions I asked to the Minister of Immigration this week, this arrogance does not create a context where we can work together to adapt as soon as possible. And yes, there's a cost to that, and we are willing to provide those resources. In what we presented during the last election, we had budget for that. So, I think the CAQ needs to be more prudent, and in good faith, and listening to what the mayors have to say on a very, very fundamental mission, which is to adapt in the cities so that people are protected.

Journaliste : ...collaborating with municipalities. Yesterday, Mme Plante said that Montréal had offered firefighters but that Québec didn't accept them. What do you think of that?

M. St-Pierre Plamondon : I don't have a specific training in fire fighting, but I have to say that I don't understand why firefighters in Montréal would be less trained than people in the army. Like, if we ask for the army to come and help, why are firefighters, in Montréal and Laval, more difficult to train for forest fires than people in the army? I don't understand.

Journaliste : Is that a good example of the lack of collaboration that you are trying to talk?

M. St-Pierre Plamondon : I'm still looking for the expression «gérant d'estrade», but it seems it is Monday morning quarterback. I don't want to be that guy. So, there are issues that I'm not aware of. And, in a case of emergency, you let the Government do what they can do, and then afterwards you look at what could have been done differently. But if you ask me the question about the firefighters in Montréal, I'm not a specialist, and I'm not sure I understand why people in the army would be better trained than firefighters to fight fires.

Journaliste : ...vous avez dit sur l'arrogance de M. Legault envers les municipalités, envers les maires, là, qui réclament de l'argent. Est-ce que vous vous en rappelez, là?

M. St-Pierre Plamondon :Non.

Journaliste : Bien, vous avez demandé à ce qu'il soit... qu'il soit plus à l'écoute.

M. St-Pierre Plamondon :Je peux vous faire une phrase, si vous voulez. Hein?

Journaliste : Bien, je ne veux pas... Vous avez dit, en anglais, que vous trouvez qu'encore une fois... encore une fois, il faisait preuve d'arrogance à l'égard des maires et qu'il aurait intérêt à être plus à leur écoute dans leurs revendications pour avoir une meilleure collaboration.

M. St-Pierre Plamondon :Bien oui. C'est parce qu'on parle de pointes. Est-ce que c'est le moment... Avec ce qu'on vit, en ce moment, là, est-ce que c'est le moment d'avoir un ton au-dessus de ses affaires vis-à-vis les maires et les mairesses qui s'inquiètent de l'adaptation aux changements climatiques? Absolument pas. Et, lors des dernières assises de l'UMQ, plusieurs maires m'ont confié qu'il y avait un ton arrogant qu'ils ne comprenaient pas sur un enjeu aussi fondamental, ça... ça suscitait de vives réactions. Donc, je ne comprends pas cette direction-là du gouvernement, parce que ça ne crée pas d'espace de collaboration sur un enjeu où, au moins sur ça, là, on devrait tous être d'accord de collaborer puis de mettre les ressources pour protéger la santé et la sécurité, la vie des gens. Et ça ne peut pas être plus explicite qu'en ce moment.

Journaliste : ...sur les pompiers, sur les pompiers... En français, sur les pompiers pas formés de Montréal par rapport à ceux de l'armée qu'on a formés.

M. St-Pierre Plamondon :Bien, écoutez, je ne suis pas un spécialiste en pompier, je n'ai jamais été pompier de ma vie. Maintenant, si vous me posez la question sur les pompiers de Montréal, a priori, j'ai de la difficulté à comprendre pourquoi des gens dans l'armée seraient plus faciles à former pour des feux de forêt que des pompiers dont c'est la spécialité, mais, en même temps, je ne suis pas un spécialiste en matière de feu.

Journaliste : ...Roncarelli, je voulais juste savoir, pour vous, en quoi la situation d'aujourd'hui ressemble à cette cause célèbre.

M. St-Pierre Plamondon : Ah! je n'ai pas dit ça. Je n'ai pas dit qu'elle ressemble...

Journaliste : Est-ce que ça ressemble à la cause Roncarelli c. Duplessis?

M. St-Pierre Plamondon :Je pense que le débat qui va avoir lieu devant les tribunaux va nous ramener à toute cette jurisprudence-là, mais je n'ai pas la prétention, là, que ce sont les mêmes faits du tout. En fait, il faudrait que je relise cet arrêt-là. C'est juste, c'est un grand classique de la jurisprudence québécoise, là.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin de la séance à 8 h 26)

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