(Sept heures quarante-huit minutes)
M. Tanguay : Alors, nous
sommes à la fin d'une autre session parlementaire. Alors, ce matin, c'est le
bilan, oui, de la session parlementaire qui vient de se terminer, mais c'est
aussi le bilan de cinq ans caquistes, cinq ans de promesses brisées, cinq ans d'échecs,
parce que nous avons, depuis cinq ans, un gouvernement brouillon, qui ne
consulte pas, qui ne réfléchit pas, un gouvernement qui y va de réformes,
plusieurs sous bâillon, et après ça sont obligés de retourner, réouvrir leurs
réformes pour réparer leurs propres pots cassés.
Pendant ce temps-là, au Québec, puis j'aurai
l'occasion de toucher un peu plus dans le détail certains dossiers, les
Québécoises, les Québécois, là, à matin, là, après cinq ans de régime caquiste,
là, ils n'ont pas accès aux services essentiels qu'on doit s'attendre de
recevoir au Québec, et ça, c'est inacceptable.
Moi, je suis très fier d'être chef
intérimaire du Parti libéral du Québec, chef de l'opposition officielle, avec l'équipe
de femmes et d'hommes dédiés, dévoués en arrière de moi, qui, à tous les jours,
tous les jours... puis qui viennent à l'Assemblée nationale, se lèvent pour dire :
On a fait nos devoirs, on a analysé ce qui est proposé, on analyse les
résultats puis on va aller dénoncer ce mauvais gouvernement-là mais aussi
proposer. On a fait des propositions, et le leader pourra nous en... Monsef
Derraji nous a donné de nombreux exemples, mais nous avons donc... Et je suis
fier d'être chef de l'opposition officielle avec une équipe de femmes et d'hommes,
une équipe renouvelée, 10 nouvelles et nouveaux députés sur 19, qui
maîtrisent leurs dossiers, qui questionnent les ministres, qui proposent
également. Et ça, c'est ce qui me rend le plus fier.
Et, quand on retourne au bilan d'un
mauvais gouvernement brouillon, ce qu'on constate, c'est qu'en santé, promesse
sur promesse, il ne les respecte pas. Rappelez-vous, il y a cinq ans, du 90 minutes :
Vous allez voir un médecin aux urgences après 90 minutes, maximum garanti,
ce sera livré par la CAQ après cinq ans. C'est une promesse brisée. Les délais
d'attente plus généraux dans les urgences ont augmenté dans les cinq dernières
années. Les rattrapages en chirurgie, ils ont fait de multiples promesses qui,
successivement, ont été brisées. Échec en santé.
En éducation, ça aura été bâillon,
brouillon, doit recommencer en éducation. Bernard Drainville a déposé le projet
de loi n° 23, qui, on aura l'occasion de faire le débat, malheureusement
ne met pas dans le coup suffisamment les équipes-écoles. Et, quand on regarde
le bulletin de ce gouvernement-là, bien, malheureusement, on peut voir que la
réussite scolaire n'est pas au rendez-vous. Nous avons besoin, donc, en
éducation, d'un gouvernement qui a une réelle vision puis qui arrête d'être
brouillon puis de recommencer ses devoirs. Il peut-tu, à un moment donné,
déposer un propre en éducation? Après cinq ans, on est en droit, les Québécois
sont en droit de s'attendre à ça.
En immigration, mauvaise réforme de Simon
Jolin-Barrette, réforme imposée sous le bâillon. Et, maintenant, la ministre
Fréchette doit refaire les devoirs de Simon Jolin-Barrette. Pendant ce
temps-là, on a pu voir qu'en immigration il y a eu une perte de contrôle du
gouvernement. Et, encore une fois, après cinq ans, ce n'est aucunement une
réussite, c'est un échec.
En justice, les délais s'allongent,
l'accès à la justice est loin d'être amélioré, a reculé. Et le ministre de la
Justice trouve le temps puis le moyen de continuer à se chicaner avec la juge
en chef du Québec. C'est inacceptable.
En environnement, après cinq ans, il y a
40 % des mesures qui ne sont pas identifiées pour atteindre nos objectifs
de lutte aux changements climatiques. Alors, on le voit avec les inondations,
les feux de forêt, c'est important d'avoir un gouvernement qui a une vision,
qui a un plan et qui arrive avec des résultats tangibles. Et la Vérificatrice
générale du Québec l'a dit, il y a un an presque jour pour jour, en juin 2022,
le fonds dédié à recevoir l'argent que l'on investit collectivement là-dedans
n'a pas d'administration efficace et n'atteint pas les résultats parce que la gestion
est déficiente.
En économie, vous avez un gouvernement qui
se dit... avec son superministre, un gouvernement des gros deals. Bien, le
gouvernement des gros deals, là, dans les dernières années, ils sont allés
chercher ou ils prévoient aller chercher des investissements qui totaliseront 2 milliards.
Pendant ce temps-là, l'Ontario nous bat 10 fois plus, c'est 20 milliards
qu'ils sont allés chercher. C'est inacceptable. Les PME sont laissées à
elles-mêmes. Pénurie de main-d'oeuvre, François Legault l'aura niée pendant
trois ans sur ses cinq années de règne, puis on voit les frais : tant au
privé qu'au public, il manque de monde. Ils ont mis de l'avant, donc, après
trois ans, des programmes dont on n'a toujours pas les résultats, et donc qui
est un échec.
Le fiasco de la SAAQ a un nom, il
s'appelle Éric Caire, Éric Caire qui n'a pas les compétences ou ne démontre pas
les compétences pour être à la tête de ce ministère-là. Je vous passe le
troisième lien et sa promesse de démissionner que, là aussi, il a renié, mais,
en ce sens-là, c'est extrêmement préoccupant. La transformation numérique, là,
c'est nos données, c'est notre vie personnelle, il faut protéger ça puis il
faut avoir les services, être plus efficace comme gouvernement. Il y a des
rendez-vous importants, en santé, en revenu, pour mieux faire avec le
numérique, mais là on a un ministre qui, lui, pendant que c'était le fiasco,
pendant que le monde attendait, là, aux quatre vents puis à la pluie, des
heures de temps, pour parler à quelqu'un à un comptoir de la SAAQ, lui, il
disait : Circulez, il n'y a rien à voir, ce n'est pas moi, puis je suis
surpris, à matin, de ne pas avoir de félicitations. Ça résume : Éric
Caire, échec retentissant.
Il y aura eu un avant et un
après-troisième lien. Le gouvernement, qui est un gouvernement à usure
prématurée, après le troisième lien, on a vu que plus rien n'a fonctionné de
façon claire. Il y a une perte de contrôle d'un gouvernement qui pense qu'en
mettant de l'argent ça règle le cas, mais quand... la façon dont on administre,
la façon dont on calcule les résultats, ils ne sont pas là du tout. Échec
retentissant, troisième lien. On a vu le style de gestion, après six ans de
promesse ferme, le gouvernement a fait volte-face. C'est le cas d'un
gouvernement brouillon.
Et là ils nous reviennent avec une autre
promesse, imaginez-vous donc, une promesse où, lorsque je pose la question à
François Legault : C'est-tu une promesse brisée?, il dit : Non, ce
n'est pas une promesse brisée. Écoutez, si on a un premier ministre du Québec,
à matin, qui n'est même pas capable de reconnaître que le troisième lien, c'est
une promesse brisée, imaginez-vous donc que, dans tous les autres dossiers,
vous pouvez comprendre qu'il va nier l'évidence, c'est que c'est autant de
promesses brisées.
Alors, en conclusion, une session
parlementaire qui se termine, une étape importante d'un régime caquiste, après
cinq ans, qui est un échec. François Legault nous avait dit : Vous nous
jugerez sur une chose, les résultats. Bien, les résultats ne sont pas bons. Les
Québécoises, les Québécois méritent mieux et ils peuvent compter sur une
opposition officielle qui, matin, midi, soir, va continuer de les défendre,
continuer de travailler dans l'intérêt de la collectivité, de notre nation
québécoise. Puis on va continuer à dénoncer, continuer à faire notre job, puis
on va continuer à proposer, parce que les Québécoises, les Québécois, chers
amis, méritent réellement mieux. Puis, bravo pour le travail que vous avez fait.
Merci beaucoup.
Je vais maintenant céder la parole...
Merci. Je vais céder la parole à notre leader.
M. Derraji : Merci, Marc.
Bonjour, tout le monde. Depuis l'arrivée de la CAQ au pouvoir, c'est la session
la plus tranquille qu'on ait jamais vécu, et ce, malgré le fait que les missions
de l'État sont en péril. Le leader du gouvernement caquiste a fait la
démonstration qu'il n'était pas en mesure de bien gérer le temps disponible en
Chambre et en commission parlementaire. Je vous donne juste un exemple :
hier, il y avait une seule commission. Nous sommes en session intensive. Je ne
sais pas si le leader du gouvernement est fier de son agenda tranquille, mais
nous sommes déçus que tout le temps précieux au Parlement n'ait pas été
maximisé. Il a passé la plupart de son temps à se chicaner avec la juge en
chef, alors qu'il aurait peut-être dû se concentrer à bien gérer les travaux au
Parlement. Il a réussi à se mettre à dos l'ensemble de ses partenaires du
système de justice. La planification de l'agenda législatif a été médiocre.
Face à ce gouvernement prématuré usé, on
manque d'idées. Nous avons, de notre côté, une équipe jeune, renouvelée et
prête à travailler sur des projets de loi qui peuvent avoir un impact important
dans la vie des Québécois. Même que deux de nos collègues sont venus travailler
au Parlement avec leur bébé à plusieurs reprises. C'est ce qu'on appelle être
dédié.
Nous étions présents, nous étions prêts à
travailler et nous avons tendu la main à plusieurs reprises au leader du
gouvernement. D'ailleurs, nous avons déposé 10 projets de loi au cours de
cette session. Nous saluons tout de même l'ouverture du gouvernement à avoir
accepté d'appeler le principe du projet de loi sur le don d'organes de mon
collègue, André Fortin. Malheureusement, nous n'avons pas pu faire adopter ce
projet de loi malgré le fait que cela aurait pu sauver des vies. Nous comptons
reprendre l'étude à l'automne. D'ailleurs, nous avons été agréablement surpris
de voir que le gouvernement s'est inspiré du projet de loi sur l'obsolescence
programmée présenté par ma collègue, Marwah, et l'ancien député, Guy Ouellette,
et qu'il a présenté son propre projet de loi.
Par ailleurs, je note que la députée
d'Argenteuil devrait déposer, ce matin, un projet de loi sur le papillon amiral.
Et, nonobstant la valeur de ce projet de loi, je mets en garde le gouvernement
que, s'il a l'intention d'adopter ce projet de loi avant celui sur le don
d'organes, nous constaterons les réelles priorités de ce gouvernement. Malheureusement,
il y avait d'autres excellentes propositions de projets de loi sur la table que
le gouvernement aurait pu décider de faire cheminer ou de s'en inspirer. Cela
aurait pu faire une différence réelle dans la vie des Québécois.
Au cours de cette session, l'équipe
libérale a fait ressortir, par toutes ses interventions, la vraie nature de la
CAQ : un gouvernement brouillon, pas fiable, qui brise ses promesses.
Notre constat est clair, ça va mal partout. Un des sujets qui a
particulièrement retenu l'attention est la gestion catastrophique d'Éric Caire
avec le ministère de la Cybersécurité et du Numérique. Tout ce que touche Éric
Caire devient un fiasco.
Pour conclure, ce que nous avons vu du
gouvernement, dans les dernières semaines, n'est, à notre avis, que la pointe
de l'iceberg de leur gestion brouillon et amateur, et nous continuerons à
talonner le gouvernement. Merci.
Le Modérateur : Merci. On va
maintenant passer à la période de questions. Je vous invite à vous nommer ainsi
que votre média, s'il vous plaît.
M. Denis (Maxime) : Bonjour.
Maxime Denis, TVA Nouvelles.
M. Tanguay, on a pu voir, au cours de
la dernière session, des positions quand même intéressantes de la part des
libéraux, notamment sur les locaux de prière, de les bannir au cégep, à
l'université, partout. On l'a vu, plus récemment, avec l'événement
antiavortement. Est-ce que les valeurs, les idées, au Parti libéral, sont en
train de changer?
M. Tanguay : Moi, je pense
que les valeurs libérales sont clairement identifiées : respect des droits
et libertés, développement économique, justice sociale, pour ne nommer que ces
trois-là. La façon de les incarner, ça, évidemment, il faut toujours être de
son temps, il faut toujours faire face aux défis actuels, et c'est ce que nous
faisons.
Et la relance du parti, vous l'avez vu, le
27 mai dernier, conseil général, on a vu un Parti libéral en forme, un
Parti libéral où il y avait plus de 400 militants qui étaient là pour dire :
Oui, le constat est clair, il faut aller reconnecter avec les régions, il faut
aller reconnecter avec l'ensemble des Québécoises, des Québécois. Et la relance
est déjà en route avec le comité de relance que notre collègue, Madwa-Nika
Cadet, copréside. Et il y aura, le cas échéant, une chefferie. Il y aura,
j'imagine, des débats, une véritable course, ce que tout le monde souhaite.
Alors, ça, c'est encourageant.
Et, encore une fois, notre rôle, nous,
c'est d'incarner ce qui préoccupe, à matin, les Québécoises, les Québécois, comment
nos valeurs peuvent répondre à ces importantes questions là. Puis je pense
qu'on le fait bien, puis on va continuer à le faire.
M. Denis (Maxime) : Sur votre
bilan à vous, parce qu'à la dernière session vous veniez tout juste d'arriver,
à ce moment-ci, donc vous dites que vous êtes critique de vous. Donc, quel
bilan vous faites? Et comment vous voyez la suite? Parce qu'on plafonne, dans
les sondages, ça n'a pas bougé, c'est le statu quo. Donc, oui, connecter avec
les Québécois mais visiblement pas au cours de la dernière session. Donc,
comment vous voyez votre rôle en ce moment? Et, l'été, est-ce que vous allez
faire des tournées? Est-ce que vous allez déjà faire un peu de démarchage pour
une course à la chefferie?
M. Tanguay : Alors... Non,
écoutez, ça, je ferme la porte, il n'y aura pas de démarchage. Moi, je
n'utilise pas la chefferie intérimaire comme un tremplin. Quand les règles
seront connues, comme je l'ai toujours dit, j'aurai l'occasion de dire si j'y
vais ou pas et je ferai, à ce moment-là, ma réflexion.
Pour l'instant, comme mes
18 collègues, là, on est dédiés à 110 % à notre travail. On ne part
pas en vacances tantôt, là, on va être sur le terrain, on retourne dans nos
comtés reconnecter avec la population, ça va passer par là. Puis, pour ce qui
est de votre question, la note que je me donnerais, je vous laisserai, entre
autres, l'évaluer. Pour moi, je réitère que je suis assez critique envers
moi-même. L'objectif, c'est de faire en sorte qu'on travaille en équipe, que
les collègues puissent travailler dans l'intérêt des Québécoises et Québécois
en mettant en application leurs talents, leur expérience, et ça, je pense que...
en termes de cohésion d'équipe et de livrer pour l'opposition officielle, je
pense qu'on peut se déclarer qu'on a livré la marchandise.
Journaliste : Vous avez livré
la marchandise, c'est ce que vous dites. On vous voit, là, vous travaillez
fort, on vous entend, on a vu chacun des députés en Chambre, dans les
commissions parlementaires, mais ça ne percole pas dans la population. Qu'est-ce
qui explique que ça ne percole pas?
M. Tanguay : On est encore
tôt, quoi, à huit mois de la dernière élection. Le gouvernement a été élu,
donc, il y a à peu près huit mois, a un mandat fort, 90 députés. On est 19
jusqu'en 2026. Il faut laisser le temps au temps. La relance du parti, elle est
nécessaire. La relance du parti débute, elle n'est pas complétée. Il y aura des
étapes importantes, le comité de relance, il y aura la course à la chefferie,
le cas échéant, qui vont nous enligner vers 2026. Alors, on est au début
encore, la première moitié de la première année du mandat vient de s'écouler.
Après cinq ans d'un régime caquiste, on va
continuer de dénoncer, faire notre job. Savez-vous quoi? Ce sur quoi on mise,
c'est que nous, à Québec, les députés libéraux, l'opposition officielle, si on
fait notre job puis qu'on est... on travaille dans l'intérêt des Québécoises et
Québécois, il y aura une reconnaissance de cela. On ne le fait pas pour la reconnaissance,
on le fait parce que c'est notre job à faire, mais c'est le mandat que l'on a.
Puis la relance est en marche.
Journaliste : Donc, si je
comprends bien, ce sera la relance qui va remettre sur les rails le Parti
libéral. Parce qu'en ce moment, là, on le sent, la CAQ a vécu une session très
difficile, et, en ce moment, vous êtes l'opposition officielle, vous devriez
être la... être en position de prendre les commandes, d'être l'option qui vient
après la CAQ, si on regarde le portrait politique, là, mais donc... mais ça ne
fonctionne pas, ça ne semble pas fonctionner. Les critiques sont sévères envers
le Parti libéral quand même, là, il faut être... Même parmi vos rangs, on l'a
senti, au dernier congrès, là, donc...
M. Tanguay : Bien, écoutez,
nous, on est confiants en l'avenir. Le Parti libéral du Québec a 155 ans
parce qu'il a toujours su se renouveler, et le passé est garant de l'avenir, le
passé est garant de l'avenir. Le Parti libéral, son histoire est faite de hauts
et de bas. Maintenant, on doit relancer le parti. Puis, nous, la meilleure
façon, comme députés, ici, à Québec, puis dans nos comtés, c'est de faire une
bonne job dans l'intérêt des Québécoises, des Québécois. Il est encore tôt,
dans le mandat, et je termine là-dessus, il y a des échéances excessivement
importantes, devant nous, au parti, qui vont nous assurer de cette relance-là.
Vous avez devant vous une équipe renouvelée, confiante de députés qui se disent
qu'en 2026 on va se présenter devant la population avec un ou une chef
permanent, puis on va être prêts.
Mme Prince (Véronique) : Bonjour.
Véronique Prince, à TVA... Excusez, à Radio-Canada. J'ai été longtemps... j'ai
été 10 ans là-bas.
Des voix : ...
Mme Prince (Véronique) : Je
suis une transfuge.
M. Tanguay : Une primeur, une
primeur.
Mme Prince (Véronique) : Ça
ne va pas me déconcentrer pour ma question, par exemple.
Des voix : ...
M. Tanguay : C'est bon. Là,
je vais dire : À l'ordre, s'il vous plaît, à l'ordre!
Mme Prince (Véronique) : C'est
ça. Le Parti libéral n'a pas de chef. Puis je ne veux pas minimiser votre rôle,
je ne veux pas le dévaluer, là, je sais c'est quoi être un chef par intérim,
là, je peux me l'imaginer, là, mais une opposition officielle qui n'a pas de
chef n'est pas menaçante pour un gouvernement, vous êtes comme neutralisés. Combien
de temps pouvez-vous vous permettre d'être neutralisés?
M. Tanguay : Allez demander à
Bernard Drainville quand Marwah Rizqy le questionne. Allez demander à Christian
Dubé quand André Fortin le questionne. Allez demander à Fitzgibbon, Pierre
Fitzgibbon, quand Fred Beauchemin le questionne. Allez demander à Simon
Jolin-Barrette quand notre leader fait des rappels au règlement puis qu'on
défend les Québécoises, les Québécois. Puis allez demander à François Legault
s'il arrive ici, à la période des questions, les deux mains dans les poches, en
sifflant. Je veux dire, on n'est pas là pour être une menace à personne, on est
là pour faire notre job. Et, pour ne nommer que ceux-là, j'aurais pu nommer
toute l'équipe. On est là pour défendre l'intérêt des Québécoises, des
Québécois face à un gouvernement brouillon. Et on ne l'analyse pas en disant :
Est-ce qu'on est une menace? On l'analyse en se disant : Est-ce que, ce
matin, on a fait avancer les choses? Est-ce qu'on a dénoncé ce qu'il y avait
dénoncé? Puis on a-tu proposé quelque chose? Et, là-dessus, on fait notre
travail.
Et, en passant, vous avez raison de le
mentionner, je suis chef intérimaire, mais, ceci dit, on a une opposition officielle
qui fait son travail, qui est là à temps plein, à 100 %. Et l'équipe, elle
est complète. Puis la chefferie nous indiquera qui sera la personne chef
permanente ou permanent.
Mme Prince (Véronique) : Tous
les partis politiques, la dernière journée d'une session, se présentent devant
nous en faisant le bilan des autres.
M. Tanguay : Oui.
Mme Prince (Véronique) : Mais
votre bilan à vous, là... Tous les partis ont des défis remarquables à
surmonter. Quel est le défi du Parti libéral à surmonter pour septembre
prochain?
M. Tanguay : De s'assurer
d'occuper le terrain, d'aller à la rencontre des Québécoises, des Québécois.
C'est pour ça que nous avons donné des responsabilités spécifiques à chacun des
députés et chacune des députées pour être responsable de région, d'être sur le
terrain, d'aller à la rencontre des Québécois, de revenir à Québec puis dire :
Écoutez, M. ou Mme la ministre, ça ne marche pas, on a parlé à telle citoyenne,
et voici la réalité terrain. Donc, c'est en reconnectant, c'est comme ça.
Vous savez, en politique, là, rapidement,
je me suis rendu compte d'une chose, la pertinence découle de la proximité. Et
ça, c'est notre rôle, notre responsabilité, et on va le faire. Maintenant, pour
ce qui est de nous donner une note, ce matin, on se présente devant vous avec
le sentiment du devoir accompli dans l'intérêt des Québécoises, des Québécois.
Tout n'a pas été parfait, bien évidemment, bien évidemment, mais je pense qu'on
a fait une bonne job dans l'intérêt des Québécois.
Mme Prince (Véronique) : Mais
je note quelque chose d'intéressant que vous avez dit, vous avez dit que votre
défi est d'occuper le terrain.
M. Tanguay : Oui.
Mme Prince (Véronique) : Ça
veut dire que vous reconnaissez que vous ne l'avez pas assez occupé.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
le résultat électoral fait en sorte que nous avons 19 députés d'élus. On
s'occupe, évidemment, très bien de nos comtés. Maintenant, il faut aller
visiter les autres comtés, toutes les régions du Québec, parler aux Québécoises
et Québécois puis être connectés avec ce qui les anime ce matin. Et c'est ça,
notre défi. Puis, en passant, même pour un gouvernement qui a 90 députés,
là, ça devrait aussi être leur défi, ne pas prendre personne pour acquis. Parce
que vous savez, en politique, si nous, on est dans un bas et eux dans un haut,
à un moment donné, ça revient puis ça change de bord. Alors, pertinence vient
de la proximité. Puis je termine là-dessus, qu'en est-il de la défense des
régions par ce gouvernement-là qui se disait le gouvernement de l'économie et
des régions? Patate, c'est un échec.
Mme Prince (Véronique) : Merci.
M. Laberge (Thomas) : Bonjour.
Thomas Laberge, pour LaPresse canadienne. J'aurais une question
pour Mme Cadet.
M. Tanguay : Oui. Madwa.
M. Laberge (Thomas) : Bonjour.
Mme Cadet : Bonjour.
M. Laberge (Thomas) : Vous
pilotez, donc, le comité de relance sur les valeurs libérales. Évidemment, la
question de la liberté d'expression a fait énormément jaser dans les derniers
temps, et vous savez pourquoi. M. Dionne Charest est sur votre comité
également. Est-ce qu'il y a consensus, au sein de ce comité-là, sur la valeur
qu'est la liberté d'expression et la manière dont elle doit s'appliquer
concrètement?
Mme Cadet : Bien, vous le
savez, nous, on s'en va en tournée des régions. D'ailleurs, on est à
Trois-Rivières en fin de semaine, à Québec lundi, en Montérégie samedi
prochain. Notre objectif à nous, c'est d'abord un comité de consultation. On
est là pour, évidemment, faire une réflexion à l'intérieur, donc, des gens qui
représentent des... différents courants à l'intérieur de notre formation
politique, puis on trouvait extrêmement important que l'ensemble des membres se
sentent représentés, très bien représentés à l'intérieur du comité de relance,
mais notre mandat premier, c'est un mandat de consultation, puis c'est ce qu'on
fait.
Tu sais, quand on dit que la première
question qu'on pose aux Québécois, qu'on pose aux membres, aux sympathisants,
c'est qu'est-ce que ça signifie pour eux être libéral en 2023, comment est-ce
qu'on décline nos valeurs aujourd'hui et pour l'avenir, bien, ça fait partie
des réflexions. Vous étiez là, au conseil général, on a eu trois ateliers
extrêmement courus : s'affirmer, prospérer, rassembler. Puis, avec tout ce
qu'on a entendu, bien, on aura l'occasion de pouvoir déposer notre rapport, à
l'automne, qui prendra en considération tout ce que les membres et les
sympathisants nous ont dit.
M. Laberge (Thomas) : O.K. Je
vois que vous éviter de répondre à la question, mais là il y a de plus en plus
de critiques, là, envers votre position, parce qu'il y a beaucoup de gens qui
disent : Ce n'est pas un enjeu sur l'avortement, c'est un enjeu sur la
liberté d'expression. On a même la Commission des droits de la personne qui se
dit qui est préoccupée de cette idée-là de déterminer qui peut aller dans des
institutions gouvernementales pour parler, en fait. Vous, vous appuyez la
position du gouvernement. Est-ce que vous êtes vraiment en phase avec cette
valeur-là qu'est la liberté d'expression et comment elle est défendue dans la
société québécoise?
Mme Cadet : Oui. Bien, je ne
sais pas si tu veux la prendre, Marc.
M. Tanguay
: Vas-y, non,
je t'en prie.
Mme Cadet : Oui. Bien, vous
savez, ici, c'est... comme dit Marc, en fait, tu sais, c'est... tout est un
équilibre, là. Donc, d'abord, comme je vous dis, donc, sur le comité de
relance, donc, nous, notre objectif, donc, c'est, donc, de consulter, donc,
l'ensemble de nos membres, donc, sur cette question. Marc l'a mentionné. Puis,
pour nous, là, au Parti libéral, tu sais, il y a trois valeurs fondamentales,
tu sais, on l'a dit, donc, le fédéralisme, l'économie, la liberté, la défense
des droits individuels. Puis ça, c'est une valeur fondamentale. Ça, ça ne
changera pas, parce que, jusqu'à présent, tu sais, ce qu'on a entendu, les
échos qu'on a obtenus, là, des gens qu'on a consultés, c'est que c'est
excessivement important pour eux que ce triumvirat-là, que l'équilibre entre
ces trois piliers-là des valeurs du Parti libéral du Québec demeurent
aujourd'hui et pour l'avenir. Donc, ça, ça demeure.
Maintenant, comment est-ce qu'on le
décline sur chacune des décisions? Bien, c'est exactement ça, notre rôle.
Notre, c'est d'offrir une boussole, de nous offrir une boussole à nous comme
parlementaires, évidemment, mais à... évidemment au futur chef mais aussi à
l'ensemble des membres sur comment est-ce qu'on veut faire décliner ces
valeurs-là.
M. Tanguay : Merci. Merci,
Madwa.
M. Bourassa (Simon) : Bonjour.
Simon Bourassa, Noovo.
M. Tanguay
: Bonjour.
M. Bourassa (Simon) : Il y a
eu quand même de la collaboration avec le gouvernement puis avec les
différentes oppositions dans des dossiers. Je pense à l'aide médicale à mourir,
il y a eu également la commission sur les initiations au hockey. Croyez-vous
que la collaboration puis la transpartisanerie, c'est plus payant que la petite
politique partisane au final?
M. Tanguay : Bien, d'abord,
il ne faut pas réduire notre travail à de la petite politique partisane quand
on ne fait pas du transpartisan, première des choses. La plupart du temps,
c'est tout autre chose, puis ça, ce commentaire-là s'applique à tous les collègues
élus, que de la petite politique partisane... Maintenant, nous, ce qui nous
intéresse, c'est les résultats. Puis on va prendre François Legault au mot,
vous nous jugerez sur les résultats. Alors, quand il y a une possibilité, comme
vous l'avez mentionné avec vos deux exemples, de faire avancer le Québec de
façon transpartisane, on sera toujours là. Pourquoi? Parce que, nous, ce qui
nous guide, c'est l'intérêt supérieur des Québécoises et des Québécois.
M. Bourassa (Simon) : M. Derraji,
vous avez parlé de l'agenda législatif de la dernière session. Peut-être nous
donner quelques exemples de comment vous auriez peut-être réorganisé les deux
dernières semaines de travaux intensifs, ou même auparavant, là. Qu'est-ce que...
De quels projets de loi vous auriez aimé débattre, là, dans les dernières
semaines?
M. Derraji : Ah! clairement
j'ai un en tête, le premier, là, sur la liste, c'est le don d'organes. Don
d'organes, je ne comprends pas pourquoi le gouvernement n'a pas agi. C'est la
deuxième fois que mon collègue, André Fortin, le dépose. Le ministre lui a dit :
Je suis d'accord avec toi. Qu'est-ce qu'il a fait, le leader du gouvernement?
Ne pas l'appeler. En fait, il l'a appelé hier. Le Parlement ferme aujourd'hui.
Il y a aussi le dépôt du projet de loi par
Marwah sur le taux de crédit pour les cartes de crédit. Ça, c'est urgent, ça
parle aux Québécois. Tout le monde est frappé par l'inflation. Le taux
directeur de la Banque du Canada vient d'être, encore une fois, augmenté d'un
quart. Les Québécois paient des frais.
Donc, pour maximiser notre temps, je vous
dis, Marwah et Greg viennent avec leur bébé, Madwa aussi. Ils veulent étudier
leurs projets de loi. On a fait des demandes au gouvernement. On lui a dit :
Écoute, on est prêts, nous sommes prêts, l'équipe, elle est prête. Et c'est ça
faire avancer les idées pour tous les Québécois et Québécoises, c'est ce qui
nous anime chaque jour.
M. Carabin (François) : Bonjour.
François Carabin, Le Devoir.
M. Tanguay, vous avez parlé de
votre... vous êtes patient, c'est-à-dire, devant la possibilité que la course à
la chefferie soit repoussée. Ceci étant dit, vous devrez quand même avoir un
chef ou une cheffe en 2026. Vous, personnellement, comme chef intérimaire,
combien de temps vous êtes prêt à tenir ce siège-là?
M. Tanguay : Ah! aussi
longtemps que j'aurai la confiance de mes collègues du caucus et la confiance
du parti. Et ça, c'est un mandat qui m'a été confié puis un mandat que je veux
continuer à faire aussi longtemps que j'aurai cette confiance-là, aussi
longtemps qu'on me demandera de le faire. Et c'est en équipe qu'on remplit nos
fonctions d'opposition officielle puis qu'on travaille comme militantes et
militants au parti. Et moi... Vous avez dit : Vous êtes patient. Moi, je
n'ai même pas à qualifier je suis-tu patient, impatient, je n'ai aucun
sentiment par rapport au calendrier de la course, je n'y pense même pas.
Honnêtement, là, je n'y pense même pas.
M. Carabin (François) : ...vous
dites : Je n'y pense même pas. Il n'y a pas une possibilité que vous vous
ramassiez un peu le bec à l'eau le jour où les règles de la course vont être...
M. Tanguay : Ah! écoutez, moi,
ce n'est pas... ce n'est pas mon bec à moi qui me préoccupe, c'est les
Québécoises, les Québécois. Et moi, honnêtement, je ne suis pas patient,
impatient. On a un travail à faire, à tous les jours, puis on va le faire. Puis
le parti nous guidera, nous instruira sur les règles et le calendrier, puis là
je prendrai une décision.
M. Carabin (François) : Vous
avez reçu un message assez clair de vos militants ou de certains de vos
militants sur le nationalisme au dernier conseil général. Mme Cadet, si
elle veut commenter, pourra commenter, là, elle a parlé du fédéralisme comme
une des valeurs fondamentales du Parti libéral du Québec. Pourquoi c'est
important que le fédéralisme demeure une valeur fondamentale du PLQ par rapport
au nationalisme? Puis est-ce que ça pourrait devenir... est-ce que ça pourrait
prendre une place plus importante dans les prochaines sessions parlementaires,
le nationalisme?
M. Tanguay : Le Parti libéral
du Québec doit retrouver sa capacité à faire évoluer le Canada. Le Parti
libéral du Québec doit retrouver sa capacité à verbaliser des demandes, à les
répéter, on en a, des demandes par rapport au fédéral, et à les verbaliser. Le
Parti libéral du Québec a fait en sorte, avec notamment Robert Bourassa, hein,
Jean Charest, de faire évoluer, de faire grandir le Québec au sein de la fédération
canadienne. Puis, pour ça, ils n'ont pas hésité, quand c'était le temps, d'être
en mode revendication. Et, en ce sens-là, ce nationalisme-là, au sein d'une
fédération canadienne qui est appelée à évoluer, je pense que nous devons le
remettre de l'avant.
Alors, nous, la solution à nos problèmes,
ce n'est pas le grand soir de la séparation du Québec. C'est, au sein de la
fédération canadienne, une société québécoise, une nation québécoise qui a eu
l'occasion de s'épanouir. Puis ça, il faut retrouver ça, et c'est important
pour nous de l'articuler. Après le Conseil de la fédération, après l'entente
sur le Régime québécois d'assurance parentale, qui était une entente bilatérale
avec Ottawa, on a récupéré une partie des fonds du chômage, ce sont des
éléments très tangibles qui, aujourd'hui, ont un impact dans la vie des
Québécoises, des Québécois.
C'est avec Jean Charest qu'on est allés
chercher notre part du butin face à Paul Martin quand on voulait des transferts
fédéraux en santé. François Legault, encore une fois, ça a été un échec. On
avait besoin de 6 milliards, il est revenu avec 1 milliard. Alors,
ça, c'était une réussite d'un M. Charest, à l'époque 2003‑2004, qui a
dit : Non, ça ne marchera pas de même. Il a mis son pied à terre, tout
fédéraliste qu'il était. Alors, il y a moyen de défendre les intérêts de la
nation québécoise au sein d'une fédération canadienne qui nous permet de
s'épanouir. Puis ça, il va falloir retrouver, au Parti libéral, cette capacité
de l'incarner, de l'expliquer comme je fais là, notamment.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui.
Bonjour. Fanny Lévesque, LaPresse.
Est-ce qu'on peut dire un peu : Exit
le virage nationaliste?
M. Tanguay : Non, vous venez
de m'entendre, non, au contraire. La force du Québec est une société, en
Occident, qui, dans les 60 dernières années, a su évoluer de façon
remarquable. C'est un Jean Lesage qui disait : Maîtres de notre
hydroélectricité, qui est devenu le maître chez nous. C'est un Robert Bourassa,
encore une fois, qui a développé l'hydroélectricité, qui a fait en sorte qu'on
ait une charte québécoise des droits et libertés, qui a fait en sorte que le
français, c'est la langue commune et officielle du Québec dès 1974, qui a fait
dire à un Camille Laurin : N'eût été de l'électrochoc de la loi 22 de
Robert Bourassa, on n'aurait pas pu passer la loi 101. C'est ça, le Parti
libéral du Québec. Et ça, nous, c'est notre nationalisme au sein du Canada.
Puis le Canada, il est appelé à évoluer. Puis, nous, c'est notre rôle de le
faire évoluer, de faire des revendications, des demandes. Puis c'est comme ça
qu'on va pouvoir fleurir.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
avez quatre membres de votre caucus, incluant vous, qui réfléchit à la course à
la direction. Quel effet ça peut avoir sur le caucus, sur les travaux, ce
printemps, le fait qu'il y a quatre membres, quatre de vos membres, qui vont
aspirer peut-être à devenir chef?
M. Tanguay : Moi,
écoutez, je ne fais pas de distinction qui réfléchit, qui ne réfléchit pas.
Moi, en tout cas, je peux vous réaffirmer que je ne réfléchis pas. Peu importe,
moi, ce que je vois...
Des voix : ...
M. Tanguay : Je ne
réfléchis pas à la chefferie.
Des voix : ...
M. Tanguay : Alors, pour
celles et ceux... Marc Tanguay... Le titre : Marc Tanguay ne réfléchit
pas — s'il vous plaît, virgule — à la chefferie,
point. Parce que j'ai la prétention de réfléchir à tous les jours mais à
d'autres choses qu'à la chefferie. Disons que ça peut être ça, le... Mais nous,
on ne fait pas de distinction par rapport à cela, ce n'est pas un paradigme
dans ce qu'on fait à tous les jours, là.
Mme Lévesque (Fanny) : ...un
effet ou aucun effet?
M. Tanguay : Ça n'a pas
d'effet sur ce qu'on fait. Nous, aujourd'hui, là, tous les collègues sont là
pour les bons motifs, c'est de défendre les Québécoises, les Québécois. Puis il
n'y a pas d'impact, honnêtement, de dire : Oh! Ça ne vient pas dicter ou
modifier notre quotidien du travail qu'on doit faire.
Mme Lévesque (Fanny) : Puis,
sur la... juste... Il y a quand même une pente à remonter, là, vous le savez.
M. Tanguay : Oui, on le
sait.
Mme Lévesque (Fanny) : Bon,
on peut tout reciter, là, ce qu'on sait déjà, mais vous la qualifiez comment,
cette... le défi qui est devant vous?
M. Tanguay : C'est un
défi important, et nous sommes confiants que nous allons le relever.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Olivier Bossé, du Soleil.
M. Tanguay : Bonjour.
M. Bossé (Olivier) : Vous
avez dit : Rien n'est parfait. Donc, si je comprends ce que vous venez de
dire, s'il y avait une chose à améliorer, dans la dernière session, ce serait
de plus mettre en valeur le Québec fort dans un Canada uni, là, ce nationalisme
québécois dans la fédération.
M. Tanguay : Bien, ça,
c'était une question dans le contexte du parti qui aussi a des applications
dans notre travail comme opposition officielle. Maintenant, pour ce qui est de
notre note, je vous laisserai le soin de la déterminer.
M. Bossé (Olivier) : Non,
mais un élément à améliorer, mettons?
M. Tanguay : Les éléments à
améliorer? Moi, je pense que, comme équipe, c'est important, et ça, on doit le
faire jusqu'en 2026, plus qu'hier moins que demain, d'aller retourner sur le
terrain, ce que les collègues ont commencé à faire. Puis, à toutes les fois,
hein, les collègues, vous le savez, à toutes les fois que le collègue revient
au caucus, ou une collègue, puis il dit : Aïe! Je suis allé dans telle
région, telle région, on a les yeux brillants, on aime ça, on... d'aller à la
rencontre des gens, ça nous nourrit puis ça ajoute à notre pertinence. Alors,
plus qu'hier moins que demain, comme équipe, puis moi le premier, on va
continuer, puis en faire plus, d'aller sur le terrain pour connecter avec les
Québécois.
M. Bossé (Olivier) : Vous
avez parlé tantôt d'un avant et un après-troisième lien, 20 avril ou...
20, 22 avril.
M. Tanguay : Oui, 18.
M. Bossé (Olivier) : 18. Vous
trouvez qu'il y a eu... c'est un moment charnière de la session...
M. Tanguay : Moment
charnière, après ça, écoutez, ça a été... ça a été... ça a été, après le
troisième lien... Puis on a vu comment le caucus de la CAQ aussi... normalement
on ne commente pas les autres caucus, mais comment ça en a ébranlé plusieurs,
comment François Legault a dû, d'urgence, faire un caucus pour ses députés de
Québec et de Chaudière-Appalaches.
On a vu, par la suite, dans les dossiers,
dépôt des projets de loi qui ont pour vocation de corriger leurs erreurs. On a
vu un gouvernement qui, quand on regarde... Il aime ça, les tableaux de bord. Quand
on regarde les résultats, la courbe, elle ne va pas en montant, elle va en
descendant pour ce qui est... vers l'échec. Alors, en ce sens-là, nous, on voit
que, pour François Legault, il récolte ce qu'il a semé. Puis, quand vous semez
des solutions qui ne sont pas réfléchies, bien, vous êtes qualifié, puis ça
colle, de gouvernement pas fiable puis brouillon.
M. Bossé (Olivier) : M. Derraji,
tantôt vous avez parlé d'un projet de loi sur les papillons? Je veux juste être
sûr, c'est vraiment une précision...
M. Derraji : Bien, au fait,
c'est inscrit, je vais vous...
M. Bossé (Olivier) : ...je
n'ai pas vu ça.
M. Derraji : Je vais vous le
dire, parce que... Quand je vous ai dit que je qualifie la session de médiocre
et que l'agenda était très tranquille, moi, je siège depuis 2018, c'est ma
session la plus tranquille. Juste vous dire, c'est la première fois que je
soupe pendant une session intensive, ça a été hier. Normalement, souper dans
une... pendant une session intensive, c'est quasiment impossible pour un élu.
Hier, nous avons eu la chance, grâce à l'agenda tranquille de M. Simon
Jolin-Barrette, de souper. Le nom du projet de loi, je vais vous le dire pour
ne pas... c'est le papillon amiral. Il est inscrit dans le feuilleton, donc probablement
déposé aujourd'hui.
Et donc, moi, pourquoi je mets en garde le
gouvernement? Devant vous, une équipe qui a déposé 10 projets de loi, des
projets de loi qui, si on les a adoptés aujourd'hui, les Québécois vont voir
l'impact la semaine prochaine... Je vous ai parlé de taux de crédit, je vous ai
parlé de don d'organes. Donc, c'est pour cela que je mets en garde le
gouvernement, parce que, s'il appelle ce projet de loi avant le projet de
loi... Je ne mets pas... je ne dis pas que ce projet de loi, il n'est pas
important, probablement qu'il est important, mais les priorités doivent être à
la bonne place. Et, pour les Québécois, le don d'organes est très urgent.
Le Modérateur : On va passer
en angais. Si on n'a pas de question en anglais, c'est ce qui...
M. Tanguay
: Phil, any questions?
Journaliste
: M. Tanguay, the party has a big challenge right now to
reconnect with Quebeckers, you
still have to find a new leader as well in the next few months, in the next few
years. So, how do you see that challenge? And how do you going to work to
reconnect with the people on the ground?
M. Tanguay
: By visiting every... each and every region. And again, we have
specific responsibilities for each MNAs of the Québec
Liberal Party, responsible for specific region or regions. And it goes with not
only visiting, but to be in touch with the population, to make sure that our
relevancy here, in Québec, will be effective in each and every question that we
are challenging the Government with. So, again, the party, we know that we have
an important task ahead of us, and you saw 400 plus party members, last May
27th, ready and up to the challenge. And we are pretty much... we are pretty
confident that we will be up to the task and that we will represent, in 2026, the change and the solution in front of this bad Government.
Journaliste
: Maybe a few words on nationalists. I understand some of them felt a
bit left out inside the party. What's your message to them?
M. Tanguay
: I think that, first of all, to have debates within a political
party, it's a sign of health, of good health. That being said, being
nationalist for the QuébecLiberal Party is to be able to challenge the
Federation. We are federalists. And, by the way, we are the only party
represented here, at the National Assembly, who is clearly federalist. So, being nationalist, it's to be able,
as Quebeckers, for... to
challenge the Federation to
make sure that we can improve the way we can adequately serve each and everyone's
interests.
Journaliste
: And maybe a last one. For the next session, what will be your
biggest challenge, for you, personally?
M. Tanguay
: Our biggest challenge is to make sure that the Government will do better, the Government will recognize that we, the
Liberals, have... not all the solutions, but very tangible solutions, to be
able to wake up that Government.
This is our task, this is our responsibility. So, I will not answer your question based on how people are perceiving
us. We are working for the population, so our biggest challenge is to make the Government understanding that it's not doing the job, and, in the meantime, Quebeckers are suffering from that
light-headed Government.
Mme O'Malley (Olivia) :
Hi! Olivia O'Malley, CTV News. You started off the session after the worst
popular vote percentage in history, there was a messy start, you had to
readjust to a new leadership. How are you going to learn from this as a party?
M. Tanguay
: It's a learning process everyday for everyone, but, at the end of
the day, I think that we have accomplished a pretty good job defending
everyone's interests. And, you know, we know that we have an important task ahead of us and we're very,
very confident that we will be up to the challenge. And again, our task, our
responsibility is to be relevant for and to fight for every... each and every Quebecker's interests. That goes with, for
instance, voting against Bill 96 to defend each and everyone's rights. And
we... the Liberals, we are committed and dedicated to that. And we will not be
doing like Québec solidaire,
saying something but voting the contrary next day. So, we have to continue in
that... But, then again, there's always room for improvement, we are very aware
of that.
Mme O'Malley (Olivia) : And former Liberal Ministers say it's time for soul searching. I
know you mentioned you're going to be visiting people, but how, as a party,
will you adapt to meet the changing needs and wants of the Quebeckers?
M. Tanguay
: Yes, absolutely, by
reconnecting with all the population. You know, talking with the people, Quebeckers, they're telling us what's going wrong, and that's adding to the
relevancy of our intervention here, in Québec. So, we have to reconnect, we have to visit each and every region on
a regular basis, and that's the solution for us.
Mme O'Malley (Olivia) : Are there specific things you think are going wrong when you're
meeting with Quebeckers?
M. Tanguay
: Sorry, can you repeat the question?
Mme O'Malley (Olivia) : Like specific ways that you will adapt?
M. Tanguay
: They're talking about that they're not able to get access to the
basic services, for instance education, health care, our justice system, it's a failure. And again, we are
at the end of a five-year period with this CAQ regime. He says : You will
have to judge us based on the results, and again it's a failure on... in each
and every file. And once I said this, at the end of the day, it's Quebeckers that are not receiving proper
services. This is a really bad government.
Journaliste
: Good morning. How much of an impact do you think the Liberal Party
had this session with, you know, such a big mass of CAQ voting in block?
M. Tanguay
: Yes. I think that the impact is... and we saw, during the last
session, that this... We saw and we put under the light this Government's failures. And once I said that,
again, these are all the day-to-day challenges that Quebeckers have to face : not getting access to the basic services. So,
I think that we need to continue our work, putting lights on what's going wrong,
and also to suggest.
And, as the Leader
mentioned, Monsef Derraji,
there are certain solutions that the Government accepted, for instance the bill deposed by our colleague, Marwah Rizqy, on the obsolescence. It's
fine, Simon Jolin-Barrette decided to depose its own
bill, he just changed, probably, basically, the cover page, but we don't care
about the copyrights, we'll be working in... within the... all Quebeckers
interests. So, proposing such things, again, «don d'organes», this is another
very tangible, there's a lot of other solutions that we put forward, and that's
the positive impact that we can have.
But again, denouncing
this bad Government, this is our job. And I think that the population, to
realize that and to add pressure to the Government, on the Government to do
better, that's the impact, that's our role, our responsibility.
Journaliste
:
In terms of the leadership race, how urgent do you deem to find that permanent
leader and, you know, in order to rebuild and move forward?
M. Tanguay
:
I don't have an opinion on this, the party will tell us.
Journaliste
:
So, there's no urgency.
M. Tanguay
:
There's a committee in place who will dictate the rules, and will in due time,
and they are the only one to decide when it's going to take place, what are...
be the rules and what will be the calendar. Me and the team, here, as a team,
the 19 MNAs representing the Québec Liberal Party and assuming the role and the
function of the Official Opposition, we are working every day in Quebeckers'
interest. So, we're not putting our work within the context of a leadership
race. It will come in due time, and the party will tell us.
Journaliste
:
Thank you.
M. Tanguay
:
Thank you.
Journaliste
:
To follow up... Good morning.
M. Tanguay
:
Good morning.
Journaliste
:
To follow up on Gloria's question, are there advantages to waiting to have a
new leader closer to the election? Do you feel there are advantages?
M. Tanguay
:
Again, I think that the question should be answered by the party. I will not...
I will not comment on that. We have a job to do, and me, as the interim leader,
I have a job to do. And as long as I have the full support of my colleagues and
of the party, I will be continuing doing my job and not placing myself or
putting myself in a position where I can use this as jump start. It's not part
of my mindset at all.
Journaliste
:
When you say you're going to be doing a «tournée» of Québec, are you going to
go and talk to angry Anglophones in Montréal?
M. Tanguay
:
We're going to talk... we will be talking to everyone, and it's going to be...
Journaliste
:
And what are you going to tell them about your record?
M. Tanguay
:
I think that it's important, in terms of record, to show that we are there as
Liberals, we have a fundamental value, which is defending each and everyone's
rights and freedom, and we will be continuing to do that. And I think that it's
going to be part of the message. And touring everywhere in Québec, it's a
permanent process, and we will be continuing to do that.
Et vous allez me permettre un dernier
commentaire, c'était la dernière question. Vous allez permettre de remercier et
féliciter l'équipe qui est devant les caméras mais aussi l'équipe qui est derrière
les caméras. Gang, merci pour tout ce que vous faites. Merci beaucoup. Merci
beaucoup. Ça termine? Ça termine? Merci beaucoup. À bientôt.
(Fin à 8 h 35)