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Point de presse de Mme Agnès Maltais, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, M. Nicolas Marceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, et de Mme Monique Richard, porte-parole de l'opposition officielle en matière de condition féminine

Version finale

Le vendredi 4 mai 2012, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-trois minutes)

Mme Maltais: Alors, ce matin, nous allons interpeller le gouvernement sur la taxe santé. D'abord, rappelons que - nous le disons depuis maintenant quelques mois - un gouvernement du Parti québécois abolira la taxe santé, redonnera aux familles québécoises les 400 $ que leur ont pris les libéraux, qui ont surtaxé la classe moyenne au cours des dernières années. Alors, la taxe santé, je le rappelle, elle est d'une injustice profonde, elle est inéquitable et elle vise la mauvaise cible, c'est-à-dire les familles de la classe moyenne. Alors, nous allons interpeller le gouvernement ce matin, nous allons mettre notre solution à l'épreuve. Celle du ministre des Finances, celle du gouvernement de Jean Charest, nous la rejetons parce qu'elle attaque trop durement la classe moyenne. Alors, nous irons débattre d'une véritable solution, nous mettrons notre solution au jeu.

M. Marceau: Oui, bonjour. Notre objectif, c'est de réinjecter de la justice économique dans notre fiscalité. La taxe santé, c'est une taxe par tête, c'est une «poll tax», c'est la forme de taxation la plus inique et la plus injuste qui soit: on taxe les citoyens sans égard à leur revenu. Et ce que nous voulons faire, très simplement, c'est de, donc, abolir cette taxe santé, cette taxe inique, et la remplacer par une imposition plus forte des contribuables les plus fortunés. On va donc augmenter l'impôt sur le revenu des particuliers pour les gens qui gagnent plus de 130 000 $ et on va diminuer, si vous voulez, les avantages qu'il y a à avoir des dividendes et à faire des gains de capital.
Le point ultime, c'est que les montants qu'on va aller récolter par les modifications à la taxation des gens les plus fortunés vont compenser les pertes de revenus pour l'État qui vont découler de l'abolition de la taxe santé, et donc, au total, il y a le même montant d'argent qui va aller à la santé, il n'y a pas un sou de moins. Et donc, le fardeau fiscal global ne change pas, c'est simplement qu'on demande aux plus fortunés de payer plus et on soulage la classe moyenne. Ultimement, donc, plus de justice pour les citoyens, et le financement de la santé, lui, demeure tel qu'il est présentement.

Mme Richard (Marguerite-D'Youville): Et, comme mon collègue parle d'injustice, je pense que cette taxe-là, elle a un effet particulier, dommageable au niveau des femmes, puisque les femmes sont à 67 % du revenu moyen des hommes, statistique lancée par le Conseil du statut de la femme dernièrement. Et, quand on regarde également que les femmes sont à 75 % celles qui agissent comme agents auprès des personnes malades de leur famille, bien, je pense qu'il y a... ça a aussi un impact. Alors, ce 200 $ par personne touche aussi particulièrement les femmes chefs de famille monoparentale, et je pense que ça a un impact certain qui peut même avoir un impact au niveau de l'accessibilité, puisque, quand on ajoute le frais des médicaments, le fait du transport pour aller dans les cliniques, souvent les gens vont choisir de ne pas y aller parce qu'on manque de moyens. Ça semble anodin pour certaines personnes, mais, quand on est au salaire minimum ou qu'on est dans des situations précaires, qu'on gagne 17 000 $, 18 000 $, un 200 $ à la fin de l'année, ça paraît, et particulièrement chez les femmes.

Mme Maltais: Des questions?

M. Plouffe (Robert): Oui. Sur ce fameux... Sur cette volonté, de votre part, d'annuler la taxe santé, vous l'avez déjà annoncé, Mme Maltais, et ça avait eu des résultats positifs, je vous dirais, dans l'opinion publique. Est-ce que votre objectif n'est pas justement aussi de vous remonter un peu dans l'opinion publique, compte tenu de ce qu'on voit ce matin?

Mme Maltais: Nous avons un travail parlementaire à faire qui est d'interpeller le gouvernement sur ses propositions, et, plus nous approchons de la fin du mandat du gouvernement, de montrer nos solutions. Dans ce cas-ci, cette solution, bien sûr, elle est... les gens ont compris un peu le message, mais ce que nous voulons, ce matin, c'est en discuter, en débattre véritablement avec le ministre des Finances. Je ne sais pas si mon collègue Nicolas, qui va... qui est celui...

M. Plouffe (Robert): Mais, si on approche de la fin des travaux...

Mme Maltais: La fin d'un mandat, pas la fin des travaux.

M. Plouffe (Robert): O.K.

Mme Maltais: On nous demande... Vous nous demandez régulièrement: Quelle serait votre solution? C'est ce que les Québécois nous demandent. Alors, ce matin, ce qu'on veut débattre, véritablement, c'est du contenu de cette solution.

M. Marceau: Bien, écoutez, même chose, là. Pour un parti d'opposition, ce n'est pas toujours simple: évidemment, il y a le travail de critique, le travail de contrôle du gouvernement, ce que je pense que nous faisons très, très bien. Maintenant, l'échéance électorale s'approche, et il est de notre devoir de présenter les alternatives, ce que nous serons, et je pense que l'abolition de la taxe santé, c'est au coeur de ce que nous serons. Ça correspond aux valeurs du Parti québécois. Ça correspond aussi, selon moi, en tout cas, aux problèmes auxquels font face les gens de la classe moyenne présentement, qui en arrachent, et je pense que ce soulagement que nous leur proposons correspond à leurs attentes.

M. Plouffe (Robert): Mais je vous vois encore avec vos carrés rouges. Est-ce que le carré rouge n'est pas en train de nuire au Parti québécois, plus votre position ambiguë dans le dossier étudiant, là? On voit aussi que la mouvance populaire est en train peut-être plus de favoriser d'autres partis. Est-ce que ce n'est pas en train de vous nuire carrément?

Mme Maltais: Le carré rouge, c'est une question de valeur. C'est l'accessibilité aux études; c'est ce qu'il signifie. C'est la question de remonter le taux de scolarité aux études supérieures des étudiants du Québec. C'est fondamental que cette accessibilité aux études. Alors, c'est une... Ça a été toujours appuyé par le Parti québécois, jusqu'ici, le gel des frais de scolarité, les garder le plus bas possible. Alors, ça continue à être dans... On dit souvent que c'est dans l'ADN du Parti québécois que de valoriser ces frais de scolarité les plus bas possible.

M. Plouffe (Robert): Mais la réalité des injonctions...

Mme Richard (Marguerite-D'Youville): Moi, j'ai envie de vous dire là-dessus...

M. Plouffe (Robert): Oui, la réalité des injonctions ne vous a pas...

Mme Richard (Marguerite-D'Youville): J'ai envie de vous dire là-dessus, là, la priorité de M. Charest en éducation, ça a été des tableaux blancs, ça a été des équipes sportives. La priorité pour le Parti québécois en éducation, c'est l'accessibilité jusqu'à l'enseignement supérieur, et c'est important de porter ce signe, de témoigner que l'éducation c'est une priorité puis qu'on s'y engage résolument, et que ça va se transposer par la suite dans des gestes.

M. Plouffe (Robert): Oui, mais, le problème, c'est que votre position, qu'on ne savait pas trop, justement, puisque vous êtes au micro, là, sur les fameuses injonctions, est-ce qu'on les respecte, est-ce qu'on ne les respecte pas, le carré rouge est devenu maintenant un symbole qu'on ne respecte pas les injonctions, et c'est parfait, on continue.

Mme Richard (Marguerite-D'Youville): C'est une image qu'a voulu lui donner M. Charest. Pour nous, on l'a toujours porté en appui à la lutte des jeunes puisque c'est une lutte pour l'accessibilité. Et, bien sûr, la question des injonctions, elle est sur la sellette actuellement. Notre position là-dessus, c'est: la loi doit être respectée, mais, en même temps, le respect de la loi, ça passe aussi par la sécurité des jeunes. On a vu ce qui s'est passé à l'Université de Montréal, et, si actuellement le gouvernement Charest serait à une table de discussion avec nos jeunes, que ce soit par le processus de médiation ou un autre processus, on ne vivrait pas ce qu'on vit ce matin, particulièrement dans l'Outaouais.

M. Plouffe (Robert): Mais en annonçant que vous alliez annuler la hausse, est-ce que vous n'avez pas contribué, vous, à prolonger le conflit?

M. Marceau: Bien, ça fait... Je vais être obligé de répondre, là, parce que... Écoutez, là, la position du Parti québécois a été adoptée en congrès en avril 2011. Alors, il n'y a pas de changement dans notre position, il n'y a pas de modification de notre position, et on a simplement confirmé, on a confirmé, on a maintenu la position qu'on avait adoptée en congrès en avril 2011. Il n'y a pas de... On a toujours dit qu'on allait annuler la hausse et que nous allions tenir un sommet au cours duquel on allait discuter de tous les enjeux pertinents, dont le niveau des droits de scolarité, dont le niveau du financement des universités. C'est la même chose, c'est la constance.

M. Plouffe (Robert): Mais, M. Marceau, est-ce que ça n'a pas contribué à prolonger le conflit, puisque les étudiants disent...

M. Marceau: Moi, je crois... Cette position-là était connue, elle est connue depuis le départ, et je ne vois pas de quelle manière ça a pu contribuer à prolonger. Les étudiants savent qu'ils peuvent compter sur notre appui, ils l'ont toujours su.

M. Boivin (Mathieu): Mme Maltais, en ce moment même, la Sûreté du Québec, de chaque côté de Victoriaville, filtre les accès à la ville en bloquant l'autoroute 116. Vous soutenez la cause des manifestants étudiants, et là il semble qu'on leur met des bâtons dans les roues pour accéder à un endroit où ils souhaitent aller manifester, présumément de façon pacifique. Qu'est-ce que vous pensez de ce filtrage policier?

Mme Maltais: Ce que je trouve terrible, c'est que la mauvaise gestion de crise, de cette crise, du gouvernement nous a amenés devant des situations comme ça qui pénalisent tout le monde: ça pénalise les étudiants, mais ça pénalise aussi les policiers et ça pénalise les citoyens de Victoriaville. Ça pénalise même, à la limite, les militants libéraux.
Mais, écoutez, c'est une gestion de crise déplorable. On a déjà vécu, nous autres, des moments où on a travaillé sur des grands forums, des grands sommets; on a amené tout le monde autour de la table. C'est ça, la manière de travailler du Parti québécois contre la manière de travailler du Parti libéral. Cet affrontement, cet affrontement, nous n'en sommes pas parce que nous n'avons jamais travaillé comme ça. Le Parti libéral refuse de discuter avec les étudiants depuis des semaines, depuis 80 jours - 81 aujourd'hui, je crois - c'est ça qui est déplorable.

M. Plouffe (Robert): Vous attendez-vous à une annonce quelconque de M. Charest avant la tenue du conseil national?

Mme Maltais: Il faut qu'il trouve une sortie de crise. Il faut qu'il trouve une sortie de crise. La médiation, c'est ce qu'on propose. S'il a une autre solution, qu'il les amènent, mais c'est déplorable, cette... ce qui se passe en ce moment, parce que M. Charest, qui est le premier ministre - c'est une fonction extrêmement importante - il a ridiculisé les étudiants pendant des semaines. Vous avez entendu sa blague, elle a... c'est ça, peut-être, ce qui a peut-être encore plus arrosé... mis de l'huile sur le feu, et puis, là, bien, il ne trouve pas de sortie de crise. C'est à lui à trouver une sortie de crise.

Mme Lajoie (Geneviève): Mais, est-ce que vous pensez que les manifestants qui souhaitent manifester au congrès du Parti libéral devraient pouvoir se rendre au Victorin?

Mme Maltais: Écoutez, je ne suis pas sur place, je ne connais pas les accès, mais, manifester, c'est un droit. Manifester pacifiquement, paisiblement, c'est un droit au Québec. Maintenant, quelles mesures de sécurité ils sont obligés de prendre à cause de leur piètre gestion de la crise, je ne le sais pas, mais, manifester pacifiquement est un droit; ça, on y tient. D'autre part, ils ont droit de se rassembler aussi, alors... Ils se sont retrouvés dans cette crise, qu'ils la gèrent.

Des voix: ...

La Modératrice: Dernière question.

M. Plouffe (Robert): Est-ce qu'au cours de la fin de semaine vous vous rassemblez aussi?

M. Boivin (Mathieu): Est-ce que le Parti québécois soutient financièrement le mouvement de perturbation étudiante en... par des autobus, par... quelconque logistique?

Mme Maltais: Pas du tout. Je n'ai encore... je n'ai jamais entendu parler de ça.

M. Plouffe (Robert): Est-ce qu'au cours de la fin de semaine vous vous rassemblez aussi? Est-ce qu'on comprend que vous pourriez, vous, nous donner un signal que vous êtes prêts à affronter M. Charest en élection sur la question des étudiants? Est-ce que... on s'attend à quoi...

Mme Maltais: On a déposé une motion de censure hier, mais, en élection, là, M. Charest va faire face à son bilan. Il va faire face à cette enquête sur la construction qui a été retardée pendant des années, il va faire face aux urgences pendant lesquelles on... après neuf ans de pouvoir libéral, où on attend encore plus longtemps. Il va faire face à ses problèmes, M. Charest, en campagne électorale. Hier, on a déposé une motion...

M. Plouffe (Robert): On voit que les résultats, c'est des résultats que la population ne le voit pas, là.

La Modératrice: O.K., c'est terminé.

Mme Maltais: Deux sondages, méthodologie à surveiller, deux sondages qui donnent des résultats très différents. Sondages varient, bien folle qui s'y fie.

Une voix: Merci. Bonne journée.

(Fin à 9 h 45)