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(Neuf heures trente-six minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Très content de vous retrouver ce matin pour cette deuxième journée
du caucus présessionnel de Québec solidaire. D'ailleurs, je salue mes collègues
du caucus, qui sont derrière moi, puis je souligne un moment important qu'on
vit ensemble : c'est le premier point de presse de Guillaume Cliche-Rivard
dans un caucus présessionnel depuis son élection dans Saint-Henri-Sainte-Anne.
Beaucoup de premières pour Guillaume ces temps-ci. On est très contents de l'avoir
avec nous — on souligne comme ça toutes les premières de Guillaume
depuis un certain temps, on a beaucoup de plaisir.
Mais ce qui fait pas mal moins plaisir aux
Québécois, puis c'est un sujet sérieux, c'est le coût de la vie. Tout coûte
cher au Québec. La vie au Québec, ça coûte trop cher. Cet été, sur le terrain,
il n'y a pas une journée qui s'est passée sans qu'on nous parle du prix de l'épicerie,
du prix des loyers, des hypothèques qui montent, des fournitures scolaires qui
atteignent des prix records. Le monde n'arrive plus. C'est l'épicerie, c'est le
bail, c'est l'hypothèque. Jamais la vie n'a coûté aussi cher au Québec.
Et où est la CAQ? En campagne électorale,
François Legault s'est vanté d'être le champion du portefeuille des Québécois
et des Québécoises. Il nous a promis un bouclier anti-inflation. Un an plus
tard, le chèque est dépensé. Un an plus tard, on se rend compte que son
bouclier, bien, c'était un bouclier à usage unique. Le Québec est maintenant
champion canadien de l'inflation, le bouclier de François Legault ne protège
plus personne, le chèque est dépensé, les prix augmentent, les gens continuent
à étouffer. La classe moyenne au Québec étouffe.
François Legault ne rencontre pas souvent
des gens qui font leur épicerie au Dollarama, puis ça paraît. Il ne sait pas c'est
quoi, lui, vérifier son compte AccèsD avant d'aller faire l'épicerie. Nous, on
va lui rappeler à chaque jour la réalité des Québécois puis des Québécoises,
qui étouffent avec un coût de la vie qui explose.
Ce matin, mes collègues et moi, on prend
un engagement auprès des Québécois, des Québécoises : à chaque jour de la
prochaine session parlementaire, Québec solidaire va poser à la CAQ une
question sur le coût de la vie. À chaque jour, il y aura une question
portefeuille de Québec solidaire à la CAQ. Une question portefeuille par jour,
c'est notre engagement pour la prochaine session. Et ce ne sera pas juste moi
qui va talonner François Legault. Mes collègues en arrière de moi ne lâcheront
pas le morceau. On va parler du prix de l'épicerie, du prix des loyers, du prix
des hypothèques, on va parler du coût de la rentrée scolaire, ma collègue, Ruba,
a déjà commencé, on va parler des coûts de la santé privés au Québec. Pendant
que les gens étouffent, ils ne sont pas capables d'avoir des soins dans le
public, qu'est-ce qu'ils font? Ils se retournent vers le privé, puis ça leur
coûte des milliers de dollars pour avoir des soins. Ça aussi, ça fait partie de
la crise du coût de la vie. Mon collègue, Vincent, ne lâchera pas le morceau
là-dessus. On va parler de l'endettement des étudiants et des étudiantes. Vous allez
voir mon collègue, Alexandre, talonner la CAQ sur cette question-là. On va
parler des proches aidants qui suffoquent financièrement, actuellement. Vous
allez voir ma collègue, Christine, talonner la CAQ sur ce dossier-là. On a fait
des propositions par le passé. On en a fait tout au long de la dernière session,
on va continuer à en faire, on va en faire plusieurs dans les prochaines
semaines. Vous allez nous voir parler du coût de la vie tous les jours de la
prochaine session.
Vous savez, François Legault parle souvent
de fierté. J'ai lu ce matin dans le journal que, dans les banques alimentaires,
une personne sur trois qui fait la file, c'est des enfants. Il est-tu fier de
ça? Moi, je ne suis pas fier de ça. Nous autres, on n'est pas fiers de ça. Il
est-tu fier que nos profs au Québec soient moins bien payés qu'en Ontario? Il
est-tu fier de lire dans le journal des histoires de femmes enceintes qui ne
sont pas capables de se nourrir, en 2023, au Québec, dans un pays riche? Nous, on
n'est pas fiers de ça. Il y a quelques mois, j'étais à Rimouski. Il y a des
infirmières qui dorment dans des tentes parce qu'elles ne trouvent pas de
logement. Il est-tu fier de ça, François Legault? Ça, c'est les résultats de
son gouvernement. Nous, ce n'est pas ça le Québec qui nous rend fiers.
Nous, on va parler au nom des hommes puis
des femmes qui travaillent fort puis qui n'arrivent plus, en ce moment, au
Québec. On va le faire à tous les jours, c'est une promesse. Nous, on pense que
s'occuper de l'économie, en ce moment, au Québec, c'est de s'occuper des
économies des gens. C'est ce qu'on va faire à chaque jour de la prochaine
session parlementaire. Merci.
La Modératrice : Merci
beaucoup. On va prendre les questions.
Journaliste : Bonjour. Est-ce
que vous m'entendez? Oui? Pourquoi pensez-vous que M. Legault ne côtoie
pas beaucoup de gens qui font leur épicerie au Dollarama? Est-ce que c'est
parce que c'est quelqu'un qui, financièrement, est aisé? Et vous, ça vous
arrive souvent d'en côtoyer, des gens, qui font leur épicerie au Dollarama?
M. Nadeau-Dubois : François
Legault est complètement déconnecté de ce que vivent les Québécois puis les
Québécoises au quotidien. François Legault pensait, il y a quelques années,
qu'un logement à Montréal, c'était 500 $. Ce gouvernement-là au complet
est déconnecté du quotidien des Québécois, des Québécoises, qui travaillent
fort puis qui n'arrivent plus.
Puis, oui, moi, j'en fréquente souvent,
des gens qui font leur épicerie au Dollarama, parce qu'on va dans les groupes
communautaires, on va dans les banques alimentaires, à Québec solidaire, on est
auprès de ces gens-là, on entend leur souffrance. Puis, quand on parle de
banques alimentaires, là, je ne parle pas des gens sur l'aide sociale. Allez
dans les banques alimentaires puis vous allez rencontrer qui? Des gens de la
classe moyenne. Des gens qui travaillent à temps plein puis qui ne sont pas
capables de remplir leurs paniers d'épicerie. C'est ça, le Québec après cinq
ans de gouvernement Legault. Nous, ce Québec là, on le connaît, on le
fréquente, on le côtoie. Ce n'est pas le cas de François Legault.
Journaliste : Est-ce qu'il ne
côtoie pas assez le vrai monde?
M. Nadeau-Dubois : C'est ce
que je pense, oui. C'est ce que j'ai dit.
Journaliste : Sur le Fonds
vert, des investissements de 4 millions de dollars pour soutenir des
entreprises liées au cannabis, qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que
c'est l'objectif du Fonds vert?
M. Nadeau-Dubois : La
confiance des Québécois envers le Fonds vert, là, elle est ébranlée sévèrement.
Nous, on va demander aujourd'hui une enquête de la Vérificatrice générale pour
se pencher sur la gouvernance du Fonds vert. Ce n'est pas normal qu'on lise
hier dans le journal qu'il y a des subventions qui sont données pour faire des
réserves de protection de gorilles au Gabon. Aujourd'hui, d'autres informations
qui sont questionnantes. Ça prend une enquête de la Vérificatrice générale pour
faire la lumière là-dessus. Un expert vient de démissionner du comité
consultatif qui est censé conseiller le gouvernement sur ces affaires-là. La
confiance est ébranlée, il faut la rétablir. Puis la Vérificatrice générale, on
pense, c'est la bonne institution pour s'occuper de ça.
Journaliste : Oui. Bonjour.
Je veux juste revenir un peu, justement, sur la déclaration de... «Dollarama,
il ne regarde pas son AccèsD». Vous y avez pensé, là, à cette déclaration-là,
mais est-ce que c'est un jeu dangereux, d'attaquer François Legault sur des
images de la sorte, alors qu'on vous associe beaucoup aussi à la gauche caviar?
Vous avez publié sur les réseaux sociaux, cet été, des photos de vous devant un
barbecue, avec des belles grosses pièces de viande chères.
M. Nadeau-Dubois : ...
Journaliste
: Non, mais
c'est parce que, si on s'attaque aux images, vous êtes attaquable là-dessus
aussi, donc pourquoi est-ce que...
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
m'attaque pas à l'individu. Les salaires de tous les députés, par ailleurs,
sont publics. Ce que je dis, c'est que François Legault ne connaît pas ce
Québec là, François Legault ne connaît pas ce Québec là, puis les actions de
son gouvernement en sont la preuve. Ce premier ministre là pensait, il y a
quelques semaines... il y a quelques années, pardon, qu'un loyer à Montréal,
c'était 500 $. C'est un gouvernement déconnecté. C'est un premier ministre
déconnecté. Ça n'a rien à voir avec ses finances personnelles, ça a à voir avec
les gestes qu'il pose en tant que premier ministre du Québec.
Journaliste : Donc, une
question par jour, si j'ai bien compris, sur le coût de la vie?
M. Nadeau-Dubois : Oui,
exact. Oui.
Journaliste : Et quelle sera
la place des changements climatiques dans votre «lineup»?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on
se lance dans cette campagne-là avec deux grandes priorités : la météo
extrême, les changements climatiques, et la question du coût de la vie. C'est
ça que les gens nous ont parlé tout l'été. C'est ça, les problèmes que vivent
les Québécois, les Québécoises en ce moment. Ils ont vu la météo extrême, les
inondations, les feux de forêt, le smog. Ils s'attendent à ce qu'on en fasse
plus, puis, là-dessus, la main, elle est tendue vers les autres partis, du côté
de Québec solidaire, pour qu'on fasse un plan de match ensemble.
Et le coût de la vie, c'est, en ce moment,
le problème numéro un des Québécois et des Québécoises. Les gens méritent une
opposition ici, à Québec, qui les a entendus, qui les comprend dans leur
détresse financière puis qui parle en leur nom. C'est ça qu'on va faire.
Journaliste : Mais est-ce que
ce n'est pas ce qui est difficile, parfois, quand vous voulez mettre de l'avant
les enjeux environnementaux? C'est que le problème numéro un, ce n'est jamais
l'environnement, et vous le dites vous-même, en ce moment, c'est le coût de la
vie, alors comment allez-vous faire pour que ça devienne aussi un enjeu
prioritaire?
M. Nadeau-Dubois : La bonne
nouvelle, c'est qu'on a plus qu'une question par jour puis on a des questions à
tous les jours, ça fait qu'on est capable de talonner le gouvernement Legault
sur plusieurs enjeux à chaque jour. Et jamais on ne va choisir entre les
changements climatiques et le coût de la vie.
D'ailleurs, c'est deux enjeux qui sont
liés. La météo extrême de cet été, là, il y a un lien entre ça puis le prix des
fraises, des bleuets puis des carottes, en ce moment, à l'épicerie, là. Les
producteurs agricoles du Québec font partie des premières victimes des
changements climatiques, et ça, ça a des conséquences sur le prix de l'épicerie.
Donc, pour moi, ce n'est pas des enjeux qui sont déconnectés l'un de l'autre,
bien au contraire.
On va travailler à faire ces liens-là, on
va travailler avec l'opposition, qui parle de ce qui intéresse les gens en ce
moment quand ils soupent, le soir, ou quand ils sont autour de la machine à
café au travail.
Journaliste : Bonjour à tous.
Je veux aller sur la partielle dans Jean-Talon. Vous avez dit à plusieurs
reprises que vous ne vouliez pas vous mêler de la chicane de la famille
péquiste-caquiste, sauf qu'en même temps ce qu'on voit, c'est une course à deux
qui se dessine, et, effectivement, les deux partis s'attaquent beaucoup. Et
vous...
M. Nadeau-Dubois : Oui. Ça,
c'est le moins qu'on puisse dire, oui.
Journaliste : Oui, mais vous,
on vous ignore dans cette course-là.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Moi,
ce que je remarque, depuis deux semaines, c'est que le PQ parle de la CAQ, la
CAQ parle du PQ. Nous, on parle de ce que les gens parlent, on parle de ce que
les gens vivent, et ça me convient tout à fait.
Journaliste : Vos adversaires
ne vous voient pas comme une menace dans cette partielle-là.
M. Nadeau-Dubois : Ça ne me
dérange pas du tout. Nous, on est sur le terrain depuis trois semaines et,
pendant que la famille PQ-CAQ se chicane entre elle, nous, on est sur le
terrain, on parle du coût de la vie, de la crise du logement, de la météo
extrême, on parle de ce qui intéresse le monde au Québec. Ça, ça les interpelle.
Je pense que ça les interpelle bien plus que les chicanes entre péquistes et
ex-péquistes.
Journaliste : Donc, pour
vous, la stratégie que vous avez, elle est la bonne, vous n'allez pas la
changer, même si...
M. Nadeau-Dubois : Nous,
notre stratégie, c'est de parler de ce que le monde parle. Pensez-vous que les
gens, en ce moment, là, ils arrivent le soir, après une grosse journée de
travail, puis ils se disent : C'est intéressant, les chicanes entre les
ex-péquistes puis les péquistes? Non. Ce qui intéresse le monde, c'est le prix
de l'épicerie, le prix des loyers, le prix des hypothèques, c'est la météo
extrême qui a bousillé des plans de vacances, qui a provoqué du smog. C'est ça
qui intéresse les Québécois, Québécoises. C'est ça dont les gens nous ont parlé
cet été.
Et nous, notre travail, comme opposition,
c'est d'être la voix de ces gens-là. Ces gens-là, ils ont besoin d'un parti
ici, là, qui va dire à François Legault : Ça coûte trop cher, tout coûte
trop cher au Québec, qu'est-ce que vous faites? Puis on ne va pas juste
critiquer, hein, on va faire des propositions. Tenez-vous bien, il va y en
avoir beaucoup.
Journaliste : Merci.
Journaliste : Bonjour, M.
Nadeau-Dubois. Pour poursuivre sur la partielle, je ne sais pas si vous avez
entendu hier le chef du Parti québécois évoquer l'idée qu'on encadre les
possibilités pour le personnel rémunéré par l'Assemblée nationale de faire du
porte-à-porte. Qu'est-ce que vous pensez de cette idée-là?
M. Nadeau-Dubois : Bien, s'il
faut resserrer... s'il y a des règles qui ne conviennent pas puis qu'il faut
les revoir puis les resserrer, je n'ai aucune opposition à ça, mais je vais
vous dire une chose : Nous, on a 200 bénévoles inscrits dans Jean-Talon.
Ça, c'est plus qu'il y a un an, lors de la campagne générale. Moi, je n'ai pas
peur de vous dire on a combien de bénévoles dans notre campagne, ça fait
plusieurs jours qu'on le répète parce qu'on en est fiers, et on va faire une
grosse campagne sur le terrain. Et, quand il y a des gens qui viennent donner
un coup de main puis qui sont aussi, dans la vie professionnelle, des employés
de Québec solidaire, bien, ils le font sur leur temps, 100 % bénévole, non
rémunéré.
Journaliste : Il y a une
autre course qui se dessine, c'est-à-dire la course au co-porte-parolat.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Il va peut-être
falloir changer de nom, d'ailleurs. C'est difficile.
M. Nadeau-Dubois : Bien là,
il y a... j'ai entendu porte-parolerie l'autre fois, j'étais comme : Je ne
suis pas sûr que j'aime ça. Porte-parolat, porte-parolerie. On peut dire :
une course pour le poste de porte-parole féminin et masculin de Québec
solidaire.
Journaliste : Vous avez deux
candidates derrière vous. Est-ce que... Comment vous allez faire pour que cette
course-là ne porte pas ombrage à la session de Québec solidaire d'ici à la
partielle?
M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien,
d'abord, on est une équipe qui travaille ensemble depuis longtemps, hein?
Christine et Ruba ont été élues en 2018, Émilise faisait partie de cette bande
des 10 de 2018, on se connaît, on s'apprécie, on est une équipe. Il va y avoir
des débats, c'est certain. Manon et moi, on veut garder une belle unité, pas
juste au sein du caucus, hein, mais dans l'ensemble du parti, c'est une
préoccupation qu'on a. Il y aura des débats, mais ce n'est pas les premiers
débats, à Québec solidaire, puis on est capables de se retrouver dans nos
valeurs fondamentales puis de tourner la page. Jusqu'à maintenant, je trouve
que ça va super bien. Les filles, je pense, sont bien d'accord avec ça aussi.
Donc, c'est ça, on va... Moi, ça ne m'inquiète pas beaucoup, ça ne m'inquiète
pas beaucoup, puis je pense que c'est même une opportunité, c'est une
opportunité de montrer notre équipe. À Québec solidaire, on a une équipe, on
est 12 députés, ici, à l'Assemblée nationale, et il y a une nouvelle génération
de leaders solidaires qui va se révéler aux yeux des Québécois, des
Québécoises.
Moi, je vois cette campagne comme une
opportunité de faire connaître l'équipe de Québec solidaire, de faire connaître
trois femmes exceptionnelles qui font, les trois, partie de l'avenir du parti.
J'y vois du positif. Et, peu importe, qui gagne au congrès de novembre, je vais
former une équipe avec la personne que les membres vont avoir choisie.
Journaliste : Bon. Vous vous
êtes réunis en caucus hier. Vous ne craignez pas qu'il y ait des déchirements
au sein du caucus?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
hier, là, il n'y a rien qui a déchiré. Ça s'est super bien passé. On est tous
allés faire du pancartage et du porte-à-porte dans Jean-Talon. On est tous
allés prendre une petite bière après. C'était super le fun.
La Modératrice : Mme Prince.
Mme Prince (Véronique) : Bonjour.
M. Nadeau-Dubois : Bonjour.
Mme Prince (Véronique) : Je
vais revenir, je vais poursuivre sur ce que mon collègue, Thomas, disait. Dans
Jean-Talon, ce qui se passe entre la CAQ puis le PARCE QUE, ça risque de se
transposer aussi dans la session parlementaire, tu sais. Dans la dernière
année, François Legault vous avait désigné comme son adversaire principal. Ça
vous a profité, à vous et à lui, puis là il est en train de désigner son
adversaire principal, Paul St-Pierre Plamondon, donc il est en train de faire
avec le PQ ce qu'il a fait avec vous dans la dernière année, ce qui risque de
faire en sorte que vous allez retomber un peu dans la peau du PQ, c'est-à-dire,
un peu dans l'ignorance, aux yeux de la CAQ, pendant toute une session
parlementaire. C'est long, quand même. Comment allez-vous faire pour
contrecarrer ça?
M. Nadeau-Dubois : Il y a des
gens dont c'est le métier, dans la vie, de faire de l'analyse politique, puis
je leur laisse ce métier-là, c'est des gens qui le font bien. Moi, mon travail,
c'est d'être la voix des Québécois, des Québécoises dans ce qui les préoccupe
pour vrai. Puis ce à quoi on assiste en ce moment...
Journaliste : Ça ne vous
inquiète pas, l'ignorance de François Legault?
M. Nadeau-Dubois : Bon.
J'avais dit que je ne ferais pas d'analyse, mais je vais en faire un peu. Ce à
quoi on assiste, en ce moment, ce n'est pas juste à une chicane, c'est à une
chicane de famille. Le PQ et la CAQ sont d'accord sur tellement d'enjeux que,
forcément, ça crée des frictions. Il y a tellement de gens, des élus et du
personnel, qui sont passés du PQ à la CAQ dans les dernières années, que,
forcément, ça se chicane. Je veux dire, c'est bien connu, au Québec, là, les
chicanes qui brassent le plus, c'est les chicanes de famille, et c'est ce à
quoi on assiste en ce moment.
Puis nous, le message qu'on envoie aux
gens de Jean-Talon, c'est : pendant que la famille péquistes et
ex-péquistes se chicane, nous, on vous parle de la crise du logement, du coût
de la vie et de la météo extrême, des changements climatiques. Nous, c'est ça,
notre plan de match pour la session, puis c'est là-dessus que vous allez nous
voir en action durant la campagne électorale, et je pense que c'est ça, notre
rôle à l'Assemblée nationale.
Journaliste : Mais ça va
suffire à vous démarquer? Parce que tous les partis vont parler du coût de la
vie, tous les partis vont parler de l'inflation, vont parler tous
d'environnement.
M. Nadeau-Dubois : On verra,
mais je vous invite à aller voir les sujets des différents partis lors de la
dernière session parlementaire, qui posait des questions sur les changements
climatiques, qui posait des questions sur le coût de la vie à la dernière
session. Faites le calcul. Nous, on l'a fait. C'est très révélateur : c'est
Québec solidaire qui est l'opposition sur ces enjeux-là.
Je pense qu'on a les bonnes priorités, je
pense qu'on a des bonnes propositions. Ruba, il y a quelques semaines,
proposait de doubler le montant pour aider les familles à acheter des
fournitures scolaires. C'est la rentrée la plus chère de l'histoire, qu'on vit
en ce moment. Moi, je tends la main aux autres partis pour une rencontre sur
l'adaptation aux changements climatiques. Vous allez voir mon collègue, Haroun,
parler d'économie, d'inflation. Mon collègue, Vincent, a parlé des dérives de
la santé privée. Vous allez voir Christine venir en aide aux proches aidants.
Je veux dire, on va parler de ce qui préoccupe les Québécois, Québécoises, puis
nous, c'est ça, notre travail. Pour le reste, je laisse l'analyse aux
analystes.
Journaliste : Une dernière
question par rapport, justement, au coût de la vie, là. Eric Girard, hier, a
dit qu'il n'y aurait pas d'aide supplémentaire, là, pour les Québécois, pour ne
pas contrecarrer les effets, finalement, de la... pour ne pas contrecarrer les
mesures de la Banque du Canada. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui
là-dessus?
M. Nadeau-Dubois : Bien, ce
qu'Eric Girard est en train de dire, c'est qu'il n'aidera pas les Québécois,
les Québécoises. Les gens ont besoin d'aide. Tout coûte trop cher. Vivre au
Québec, ça coûte trop cher. Les loyers sont trop chers, les hypothèques sont
trop chères, l'épicerie est trop chère, la rentrée est trop chère. La santé, ça
devient qu'à cette heure, ça va être cher, parce qu'il y a trop... il y a de
plus en plus de privé. Puis ce que la CAQ nous dit, c'est : On reste les
bras croisés. C'est inacceptable, puis une chance que le caucus solidaire est
ici puis est nombreux, parce que nous, on va les talonner pour qu'ils en
fassent plus.
La Modératrice : M. Bossé.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous dites que ça prendrait un nouveau chèque cet automne, donc?
M. Nadeau-Dubois : Il faut
aider les gens, il faut aider les gens qui en ont besoin, il faut un vrai plan
pour aider le monde, parce que ça coûte trop cher, vivre au Québec. Nous, on va
proposer plein de mesures pour aider les gens qui en ont vraiment besoin, les
gens de la classe moyenne.
M. Bossé (Olivier) : Donc, un
chèque un peu ciblé?
M. Nadeau-Dubois : Les gens de
la classe moyenne, les gens en dessous de la classe moyenne, dont François
Legault ne parle à peu près jamais, nous, on va être là pour ce monde-là puis
on pense qu'il y a des moyens plus efficaces de le faire que des chèques
envoyés à tout le monde.
M. Bossé (Olivier) : Un
moyen?
M. Nadeau-Dubois : Bien là,
je vais vous parler des moyens qu'on a déjà proposés parce que je veux me
garder des bonnes nouvelles pour les prochaines semaines puis j'ai des
collègues qui travaillent fort sur des propositions, je veux les laisser les
présenter, mais, dans les derniers mois, on a proposé, donc, de doubler le
montant pour les fournitures scolaires pour aider les familles avec la rentrée
scolaire. On a proposé de doubler le crédit d'impôt à la solidarité. On a
proposé d'encadrer les hausses de loyer au Québec. Je lisais, ce matin, dans le
journal, là, un propriétaire qui essayait d'augmenter son loyer de...
1 150 $ d'augmentation. Moi, je me rappelle de l'époque où un trois
et demi, ça se payait 500 $, 600 $, à Montréal. Là, à cette heure,
les augmentations sont de plus de 1 000 $. On vit où, là?
M. Bossé (Olivier) : C'était
ça que M. Legault pensait quand il a dit : 500 $, 600 $...
M. Nadeau-Dubois : Oui,sauf
que j'étais pas mal jeune à cette époque-là, je n'étais pas encore député.
Donc, ça, c'est trois propositions qu'on a faites dans la dernière session
parlementaire. On va en faire encore davantage durant la session.
Journaliste : Dernière
question. Vous le dites : Les gens qui font leur épicerie au Dollarama...
Je suis convaincu, là, que vous êtes proche, puis que vous allez voir ces
gens-là, puis que... À la dernière session, aussi, vous étiez contre la mesure
d'augmentation du salaire, mais, quand on vient de se faire augmenter de 30 000$,
là, est-ce que c'est plus difficile d'aller voir ces gens-là puis de dire :
On vous comprend puis on vous soutient?
M. Nadeau-Dubois : Les gens
ont vu l'opposition de Québec solidaire à cette augmentation-là.
La Modératrice : Est-ce qu'il
y a des questions en anglais?
Merci beaucoup.
M. Nadeau-Dubois : Merci,
tout le monde.
(Fin à 9 h 56)