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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mardi 12 septembre 2023, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quatre minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Bonne rentrée. On est très contents, Vincent et moi, et toute l'équipe de Québec solidaire, de commencer cette session parlementaire. J'espère que vous avez tous et toutes passé un bel été. Nous, on a essayé de se reposer quand même un peu. Et je trouvais ça important, ce matin, de vous rappeler les trois grandes priorités qui seront celles de Québec solidaire pour la session qui s'en vient.

Bien sûr, la crise du coût de la vie, qui est sur toutes les lèvres. Les Québécois n'arrivent plus, et ça prend une opposition qui talonne François Legault sur cette question-là. Bien sûr, la météo extrême, qui a été sur toutes les lèvres durant l'été, qui a bousillé bien des plans de vacances, qui a fait mal aux agriculteurs, qui a fait mal à l'économie de bien des régions du Québec. Ça va demeurer une priorité, l'adaptation aux changements climatiques, pour Québec solidaire. Ce n'est pas nouveau, on en parle depuis des années, et là, enfin, on sent que la CAQ va devoir bouger dans ce dossier-là. Puis, bien sûr, la crise de l'habitation, avec les loyers qui continuent d'exploser, avec les hypothèques qui explosent, les locataires, les petits propriétaires n'arrivent plus. Ça fait longtemps qu'on en parle, à Québec solidaire. On ne lâchera pas le morceau.

Quelques mots sur le coût de la vie. Je pense qu'il faut faire un constat : ça coûte trop cher, vivre au Québec, tout coûte trop cher, les loyers coûtent trop cher, les hypothèques coûtent trop cher, la facture de la rentrée scolaire a été la plus chère de l'histoire pour les familles du Québec. Et le résultat, c'est que les gens n'arrivent plus, les gens n'arrivent plus au Québec, les gens se mettent à faire des choix, les gens se mettent à faire des choix qu'ils ne devraient pas faire. L'épicerie, la bouffe, c'est une des seules factures qui est compressible dans le budget d'une famille. Hein, le loyer, il faut que tu le paies au complet. L'hypothèque, il faut que tu la paies au complet. Le frais scolaire, il faut que tu le paies au complet. La bouffe, malheureusement, c'est la facture sur laquelle tu peux faire des sacrifices, puis ça, ça n'a pas d'allure que ça se passe, en 2023, au Québec.

En ce moment, dans les banques alimentaires du Québec, dans les files, là, une personne sur trois qui attend, c'est un enfant. Les gens qui travaillent sur le terrain, dans les banques alimentaires, ils nous le disent. Dans cette file-là, non seulement il y a de plus en plus d'enfants, mais il y a de plus en plus de travailleurs, de travailleuses, des gens qui travaillent à temps plein puis qui ne sont même plus capables de nourrir eux autres puis leur famille dans la dignité. Ça, ça veut dire que le contrat social, là, il est brisé, parce que le contrat social du Québec, ça devrait être que, si tu travailles à temps plein, là, bien, tu es capable de nourrir ta famille à chaque mois. Ce contrat-là, il est brisé. Il était déjà fragile, puis la crise du coût de la vie l'a définitivement brisé.

C'est pour ça que demain je vais présenter, au nom de Québec solidaire, une motion pour que tous les partis politiques s'entendent sur un objectif commun, que, d'ici 2026, d'ici la fin du mandat, le gouvernement du Québec s'engage à éliminer la faim dans les écoles du Québec. Il y a de plus en plus de gens dans la société québécoise qui font des propositions pour un programme universel d'alimentation scolaire, mais on veut y aller une étape à la fois, on veut lancer le débat. Et demain l'objectif de la motion sera d'unir tous les partis politiques, au-delà de nos débats puis de nos rivalités, sur l'objectif, puis l'objectif, dans une société aussi riche que le Québec, ça devrait être que chaque enfant dans les écoles du Québec mange à sa faim. Si on n'est pas capables de garantir ça aux petits gars puis aux petites filles du Québec, on a un méchant problème.

Une voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Je vais laisser mon collègue dire quelques mots, puis je vous réponds ensuite.

M. Marissal : Je serai bref, d'autant que je ne veux pas avoir l'air de me péter les bretelles, mais il y a eu quand même une belle annonce dans ma circonscription hier concernant l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Ce n'est pas si fréquent qu'une annonce comme ça est faite. Ce n'est pas si fréquent qu'un député de l'opposition est invité. Alors, je ne bouderai pas mon plaisir. C'est une... un début de victoire pour Montréal, pour l'est de Montréal, pour le Québec. Maintenant, la vie continue. Je fais juste changer la question que je pose depuis cinq ans. Avant, c'est : Quand est-ce que tu annonces l'hôpital? Maintenant, la question, c'est : Quand est-ce que tu commences à creuser? Alors, je ne lâche pas le morceau. Je vais continuer pour cette bataille-là, assurément.

Parlant de bataille, il y en a une autre ici, dans le deuxième sous-sol, qu'on a reprise ce matin : le projet de loi n° 15. On parle notamment en ce moment de consulter les usagers. On est au cœur, là, de quelque chose qui touche profondément les patients. Moi, ça ne m'excite pas tant, les organigrammes puis les réformes de structure, mais ça va être la priorité de la session en santé, nous assurer que ça ne devienne pas une immense machine à centraliser, que le ministre se départisse de son imputabilité avec Santé Québec et puis que, soudainement, la structure démocratique à l'intérieur du système de santé disparaisse et puis qu'on ouvre de plus en plus grand la porte au privé. Malheureusement, c'est ça qu'on voit. Nonobstant l'excellente nouvelle qu'on a eue hier dans l'est de Montréal, il reste beaucoup, beaucoup de travail à faire, puis il ne faudrait pas que ça fasse, justement, un écran de fumée. Moi, je suis très, très inquiet de la privatisation galopante de notre réseau de santé, puis c'est là-dessus que je vais me concentrer au cours des prochains mois avec le projet de loi n° 15. Merci.

M. Robillard (Alexandre) : La chaire de fiscalité de l'Université de Sherbrooke constatait que la majorité des Québécois ont vu leur pouvoir d'achat diminuer au cours des deux dernières années. La semaine dernière, M. Legault a proposé... n'a pas exclu la possibilité d'envoyer des chèques à des groupes ciblés en fonction des décisions de la Banque du Canada. Donc, est-ce que vous pensez que ça, ça va être suffisant, dans le contexte actuel, pour aider les gens qui ont des problèmes financiers?

M. Nadeau-Dubois : Quand Eric Girard dit : On en a fait assez, je veux dire, il n'y a personne qui le croit au Québec, là. Suffit d'aller se promener dans une épicerie, suffit d'aller se promener sur un milieu de travail, les gens n'arrivent plus, là. Le bouclier anti-inflation, là, ça, c'était une affaire à usage unique, là. Les chèques, ils ont été dépensés, et là les gens sont plus serrés aujourd'hui dans leur budget qu'ils l'étaient il y a un an. Cette attitude de François Legault et d'Eric Girard de dire : Nous, on signe un chèque en blanc à la Banque du Canada, puis c'est la Banque du Canada qui va s'occuper des Québécois, je trouve que c'est irresponsable. C'est la job du gouvernement du Québec de prendre soin des Québécois, des Québécoises, et il y a trop de gens qui ont été oubliés.

Je vous donne juste un exemple : les jeunes. En ce moment, les taux d'intérêt sur les prêts étudiants au Québec, c'est 8 %. Imaginez démarrer votre vie, là, avoir le rêve de fonder une famille, de s'acheter une première maison puis de n'avoir pas juste des taux hypothécaires élevés, mais une dette d'études où tu paies un intérêt de 8 %. C'est toute une génération à qui on accroche un boulet puis qui va avoir de la misère à se lancer dans la vie. Même chose pour les couples... les familles monoparentales. Il y a trop de gens qui ont été oubliés par François Legault. Nous, on va parler pour ce monde-là.

M. Gagnon (Marc-André) : Il y a une baisse d'impôt qui vient de commencer, là, à s'appliquer il y a quelques semaines ou, bon, quelques mois. Est-ce qu'il faudrait que le gouvernement baisse davantage les impôts, considérant qu'on... il reste que le Québec... c'est au Québec qu'on est les plus taxés, là, en Amérique du Nord.

M. Nadeau-Dubois : Le petit pour cent de baisse d'impôt de François Legault n'a pas aidé les gens pour vrai puis surtout n'a pas aidé le bon monde. Cette baisse d'impôt là, là, elle a mis dans les poches d'une caissière qui travaille chez Metro à peu près une centaine de dollars de plus dans ses poches, puis le P.D.G., là, lui, il a eu à peu près 800 $ de baisse d'impôt dans ses poches. Je n'appelle pas ça aider le bon monde.

M. Robitaille (Antoine) : Mais les députés, eux, ont eu une hausse. Donc, c'est un peu leur bouclier anti-inflation.

M. Nadeau-Dubois : Et ça, c'est récurrent, contrairement aux chèques.

M. Robitaille (Antoine) : Oui, c'est ça. Mais, vous, à Québec solidaire, là, il y a Haroun Bouazzi qui a dit qu'il mettrait deux tiers de l'augmentation sur des dettes, un tiers seulement en dons dans son comté. Quand est-ce que vous allez nous donner des nouvelles sur ce que vous allez faire de l'augmentation?

M. Nadeau-Dubois : Bien, pour ma part, moi, j'ai annoncé déjà que, d'ici la fin du mandat, la totalité de cette augmentation de salaire là, je vais la verser pour appuyer des organismes ou des initiatives qui luttent contre l'insécurité alimentaire. On est dans un pays riche au Québec, il n'y a aucune raison qu'il y ait du monde puis qu'il y ait des enfants qui ne mangent pas à leur faim. Moi, je n'accepte pas ça.

J'ai visité une école de ma circonscription au printemps dernier, j'ai passé un avant-midi avec deux bénévoles du Club des petits déjeuners, un monsieur, une madame qui font ça depuis une vingtaine d'années, puis on a jasé ensemble, on a rencontré les jeunes qui venaient chercher leur déjeuner, puis je suis sorti de cette rencontre-là bouleversé, ça ne m'a pas lâché de l'été, puis c'est suite à cette visite-là que j'ai décidé de donner la totalité, donc, de cette augmentation de salaire là à des initiatives de sécurité alimentaire.

M. Robitaille (Antoine) : ...vous auriez souhaité que tout le monde vous imite dans votre caucus?

M. Nadeau-Dubois : On a eu... On a répondu en long et en large à ces questions-là au printemps dernier. Chaque député va se gouverner de son côté, mais tout le monde va être transparent là-dessus, puis, surtout, il n'y a personne qui va la garder au complet.

Mme Prince (Véronique) : ...que je comprenne, l'aide ciblée, dans le fond, là, vous êtes d'accord avec ça, là, l'aide ciblée...

M. Nadeau-Dubois : Bien, on va attendre de la voir avant d'être d'accord avec, mais il y a des gens qui ont besoin d'aide, là. Je voyais dans le journal, l'autre fois, là, une augmentation de loyer, une augmentation de loyer de 1 100 $ par mois. C'est ça qui se passe en ce moment au Québec.

Mme Prince (Véronique) : Une aide ciblée, ça peut impliquer que l'État verse encore des chèques mais pour certains groupes de personnes, donc?

M. Nadeau-Dubois : On verra. On verra, mais il faut aussi agir sur les coûts. Si on envoie 500 $ au monde mais qu'il y a une augmentation de loyer, sur l'année, de 1 200 $, la personne vient de s'appauvrir d'autant, là. Il faut aussi agir sur ce qui coûte cher au Québec. Le loyer, ça coûte trop cher, l'hypothèque, ça coûte trop cher, la rentrée scolaire coûte trop cher. C'est pour ça qu'on a proposé déjà de doubler le montant qu'on donne aux familles québécoises pour payer les fournitures.

M. Marissal : Et, en santé, si je peux...

M. Nadeau-Dubois : Oui, vas-y, en santé.

M. Marissal : En santé, le gouvernement a une approche complètement contre-productive. Vous allez sur les sites, là, pour vous trouver un rendez-vous, c'est l'État qui vous dirige vers des cliniques privées. Il faut que vous payiez. J'étais en Abitibi la semaine dernière, là, il n'y en a à peu près plus, de services de première ligne, mais il y a une clinique qui s'est ouverte, par exemple. Il faut payer 40 $ juste pour rentrer dans la clinique. Et ça, c'est le CISSS qui envoie le monde vers là.

Alors, on peut bien envoyer, là, des grenailles au monde,        quand tu reprends les grenailles de l'autre main dans un service essentiel comme la santé, qu'on s'est payé, au Québec, pour lequel on paie des impôts... Le gouvernement parle des deux côtés de la bouche ici, là.

M. Robillard (Alexandre) : M. Dubé dit que c'est complémentaire, ça. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui?

M. Marissal : Qu'est-ce qui est complémentaire, de faire payer le monde pour un service qui devrait être gratuit?

M. Robillard (Alexandre) : Bien, Clic Santé... Quand on va sur Clic Santé, on...

M. Marissal : Bien, on fait payer le monde pour un service qui était gratuit puis on normalise ça. Puis, M. Dubé, sa rhétorique, c'est : Le privé vient nous aider. On ne peut pas être contre quelqu'un qui vient nous aider, mais ne soyons pas naïfs, là, le privé vient faire de l'argent. C'est dans sa nature, du privé, de faire de l'argent.

Moi, je vous dis, là, j'étais à Rouyn-Noranda la semaine passée, là, puis il y a du monde qui désespère parce que la petite fait une otite, ils n'en ont plus, de services. Qu'est-ce qu'ils font? Qu'est-ce qu'ils se font dire par le 8-1-1? Allez à la clinique Machin. Mais, juste pour rentrer dans la clinique Machin, il faut que tu paies 40 $.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Nadeau-Dubois, vous parlez d'agir sur les coûts, là. Il n'y a pas un risque, à un certain point, si le gouvernement envoie, par exemple, un nouveau chèque, que ça contribue à l'inflation? C'est ça que M. Girard expliquait, que, si on en redonne trop, éventuellement il y a un risque de...

M. Nadeau-Dubois : Quand je parle d'agir sur les coûts, je parle de contrôler ce qui coûte... de contrôler l'explosion de ce qui coûte cher au Québec. Qui a fermé les yeux pendant cinq ans sur l'explosion des loyers? C'est le gouvernement. Quel est un des indicateurs qui pèsent le plus lourd sur l'IPC, là, l'inflation? Bien, c'est les coûts de l'habitation. Donc, quand le gouvernement se croise les bras sur le premier poste de dépenses de toutes les familles du Québec, qu'elles soient propriétaires ou locataires, là, bien, ça a des conséquences dans la vie du monde. Le monde, il paie plus cher en hypothèque, il paie plus cher en loyer. Ça veut dire qu'il en reste moins pour l'épicerie.

M. Chouinard (Tommy) : Mais là comment on peut agir? Comment l'État peut agir sur les hypothèques? Parce que vous avez dit ça : Il faut agir sur les logements, pas juste l'argent des loyers, l'hypothèque.

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, ça aurait été apprécié que François Legault ne se couche pas devant la Banque du Canada. Ensuite, on peut lutter contre la spéculation immobilière qui tire le prix des maisons, de manière générale, vers le haut. On a déjà fait des propositions en ce sens-là et on va en faire de nouvelles dans les prochaines semaines, à Québec solidaire. Du côté des loyers, on peut interdire les hausses abusives de loyer tout en rendant tout à fait légales les hausses qui sont raisonnables et qui sont justifiées. C'est possible d'agir contre la crise du logement, François Legault a juste décidé de ne pas le faire pendant cinq ans.

M. Robillard (Alexandre) : ...tout à coup, c'est important d'abolir la prime de présence de 125 $, comme un de vos députés...

M. Nadeau-Dubois : Pour nous, c'est important depuis 15 ans, à Québec solidaire, de revoir...

M. Robillard (Alexandre) : ...

M. Nadeau-Dubois : Non, non, mais nous... parce que c'est important quand même pour moi de le dire, là, parce qu'on voit les libéraux s'inventer une vertu sur cette question-là, là, ça fait 15 ans, à Québec solidaire, qu'on dit : Il faut revoir — combien de fois vous m'avez entendu dire ça? — la totalité de la rémunération des députés. Il ne faut pas prendre ça par petits morceaux, il ne faut pas prendre juste l'allocation de base, il faut prendre la totalité de la rémunération. Combien de fois je vous ai dit ça en avril, en mai puis en juin dernier? Si je ne l'ai pas dit 200 fois, je ne l'ai pas dit une fois, là. Ça fait des années qu'on mène cette bataille-là, à Québec solidaire : revoir la totalité de la formule de rémunération avec un comité indépendant et exécutoire. Je suis moi-même tanné de m'entendre le dire tellement je l'ai dit de fois depuis que je suis élu. Ça fait six ans que je parle de ça. Et là, tout d'un coup, ah! le 125 $ cause problème. Bien sûr, il cause problème, mais il cause problème depuis très longtemps. Il causait déjà problème avant qu'on augmente le salaire.

M. Robillard (Alexandre) : ...la semaine passée, puis là, tout à coup...

M. Nadeau-Dubois : Tout d'un coup, c'est un problème, alors que, nous, ça fait des années qu'on dit qu'il faut revoir tout. Donc là, on ne s'opposera pas à l'abolition de la prime, on est 100 % d'accord. Vous comprendrez, par contre, que c'est un peu ironique.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que le contexte actuel est pour quelque chose, selon vous, dans cette décision-là?

M. Nadeau-Dubois : Oui, je pense que les libéraux et les caquistes sont gênés de s'être voté une augmentation de 30 % puis là ils cherchent à se rattraper.

M. Lacroix (Louis) : Sur les identités de genre, M. Nadeau-Dubois, tout à l'heure Paul St-Pierre Plamondon a reproché aux institutions, notamment, de plier devant la gauche radicale sans qu'il y ait de débat. Sur des questions...

M. Nadeau-Dubois : C'est M. Poilievre ou M. Plamondon qui a dit ça?

M. Lacroix (Louis) : Pardon?

M. Nadeau-Dubois : Vous citez M. Poilievre ou M. Plamondon?

M. Lacroix (Louis) : Plamondon.

M. Nadeau-Dubois : O.K.

M. Lacroix (Louis) : Sur la question, notamment, des toilettes mixtes, il y a des écoles au Québec, là, qui sont en train d'aménager des toilettes mixtes pour les... Est-ce que vous êtes... D'abord, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

M. Nadeau-Dubois : Les enfants trans ont huit fois plus de chances de se suicider que les autres enfants. Ça, ce n'est pas l'idéologie de la gauche radicale, c'est un fait. Je pense que les politiciens devraient laisser ces enfants-là tranquilles. Moi, les enfants dont je suis venu vous parler ce matin, c'est l'enfant sur cinq au Québec qui ne mange pas à sa faim dans les écoles. Je pense qu'on devrait parler de ça.

M. Lacroix (Louis) : Mais il y a quand même... Ça fait beaucoup réagir les parents dans les écoles, notamment, puis eux... il y a beaucoup de parents qui se disent : Bien là, moi, ma fille, par exemple, elle va aller... ça la met mal à l'aise d'aller à la... Alors, ça, pour vous, ce n'est pas un débat, il ne doit pas y avoir de débat là-dessus?

M. Nadeau-Dubois : Au contraire. Ces enjeux-là, là, c'est des enjeux qui sont nouveaux pour notre débat public puis pour bien des parents. Puis c'est correct, des fois, d'avoir un malaise, de ne pas comprendre, de voir quelque chose de nouveau apparaître puis de se dire : Ah! je n'ai jamais vu ça. Comment je gère ça? Comment j'en parle avec mon enfant? Moi, je comprends ce sentiment-là, puis il est légitime et normal. Mais c'est quoi, le rôle des leaders politiques? Est-ce que c'est d'alimenter ce sentiment-là ou d'essayer d'unir les gens pour que tout le monde ait sa place au Québec? Les enfants trans, c'est des enfants qui ont besoin de soins médicaux, qui ont besoin d'être accompagnés. Il faut bien faire les choses, et c'est correct qu'on en parle, mais, d'entendre M. Plamondon et M. Poilievre intervenir comme ils l'ont fait dans les derniers jours sur ce dossier-là, je ne comprends pas.

D'ailleurs, au Québec, là, on a adopté le projet de loi n° 2 il y a quelques mois à peine. Le Parti québécois a voté pour ce projet de loi là qui permettait aux gens maintenant, au Québec, sur les documents publics, de s'identifier ni comme homme ni comme femme. Mme Hivon avait — Véronique Hivon — fait un travail superbe, dans le cadre de ce projet de loi là, avec ma collègue Manon Massé, il y avait eu des discussions très franches, très ouvertes, très sereines. Le débat a eu lieu, il s'est fait — vous connaissez Véronique Hivon comme moi — dans une grande sensibilité, dans une grande transpartisanerie. Et là, quelques mois plus tard, on a le chef du Parti québécois qui, tout d'un coup, semble trouver ça bien malaisant puis bien problématique que des gens, par exemple, souhaitent être appelés par une autre dénomination que monsieur ou madame. Il s'est passé quoi au Parti québécois?

M. Chouinard (Tommy) : Mais une commission parlementaire sur le sujet, est-ce que c'est de nature à apaiser, à amener à comprendre ou à alimenter ce que...

M. Nadeau-Dubois : Comprenez-moi bien, hein, puis, je pense, j'ai été très clair là-dessus, là, je ne vous dis pas qu'il ne faut pas en parler, j'ai pris le temps d'ailleurs ce matin de vous dire que je comprends que les gens se posent des questions, c'est vrai que c'est des affaires nouvelles, puis il y a des gens qui n'ont jamais vu ça dans la vie, puis, quand c'est nouveau, tu as des fois une réaction de : Mais c'est quoi exactement? Puis c'est correct, ça. Moi, je ne suis pas là pour faire la morale puis dire : Non, non, on n'en parle pas, le débat n'est pas important. C'est important d'en discuter, mais, moi, ce que je vois, c'est que, de plus en plus, puis ce n'est pas juste au Québec, hein, c'est dans bien des démocraties, il y a des politiciens qui alimentent ces craintes-là, puis ça m'inquiète, parce que, moi, là, c'est quoi, ma priorité? C'est ces enfants-là. Puis ces enfants-là, ils ont huit fois plus de chances de se suicider qu'un enfant... que les autres enfants. Ça, ça veut dire que ces gens-là ont besoin d'aide, puis moi, je pense que c'est de ça dont il faut parler.

M. Chouinard (Tommy) : Mais est-ce que c'est aux élus, aux politiciens de...

M. Nadeau-Dubois : Les politiciens peuvent, bien sûr, participer à la discussion, là, puis participer au débat, mais je... quand je vois ce qui s'est adopté en fin de semaine chez les conservateurs et que je vois le chef du Parti québécois ne pas être capable de se positionner là-dessus, je me pose la question : Qu'est-ce qui s'est passé au Parti québécois puis qu'est-ce qui est en train de se passer au Québec?

M. Lacroix (Louis) : Mais il dit, M. St-Pierre Plamondon, en réfléchissant à haute voix, que les mineurs, les personnes d'âge mineur devraient avoir un statut particulier sur le plan juridique, en ce sens que ce sont souvent...

M. Nadeau-Dubois : Bien, ils ont déjà un...

M. Lacroix (Louis) : Par exemple, quand on parle d'interventions de réaffectation sexuelle, par exemple, ce sont des... c'est lui qui dit ça, là, tout à l'heure il nous disait ça, là, que ce sont des opérations qui sont... tu sais, qui sont irréversibles.

M. Nadeau-Dubois : Mais il y a déjà un âge...

M. Lacroix (Louis) : Alors, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir un âge minimal pour procéder?

M. Nadeau-Dubois : Écoutez, d'abord, il y a de très nombreuses interventions médicales qui sont irréversibles, là, premièrement, ce n'est pas la seule, loin de là. Deuxièmement, il y a...

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Nadeau-Dubois : Bien là, l'ablation de... je ne sais pas, d'une... de l'appendice, là.

M. Lacroix (Louis) : Bien oui, mais là c'est une question médicale, je n'ai pas le choix.

M. Nadeau-Dubois : Non, non, mais vous... je fais...

M. Lacroix (Louis) : Tu ne dis pas : Bien, je vais aller voir le médecin : Pourriez-vous m'enlever l'appendice, s'il vous plaît, parce que je ne l'aime pas?

M. Nadeau-Dubois : Je ne vous dis pas que c'est la...

M. Marissal : En passant, ils ne disent pas : Enlevez-moi mon sexe parce que je ne l'aime pas. C'est une identité de genre.

M. Nadeau-Dubois : Oui, exact, exact. Moi, je ne fais pas l'équivalence entre les deux...

M. Marissal : Il faut débattre de l'identité de genre ici.

M. Nadeau-Dubois : ...je pense que... j'espère que personne ne la fait. Ce que je vous dis, là, c'est qu'il y a de nombreuses interventions médicales qui sont irréversibles dans la vie, il y a déjà un âge du consentement médical. On peut certainement avoir cette conversation-là collectivement, puis j'ai pris le temps, à de nombreuses reprises, de le préciser, mais moi, j'aimerais ça qu'on parle de l'aide dont ont besoin ces enfants-là, parce que ces enfants-là, ils ont besoin d'assistance médicale, ils ont parfois besoin d'aide psychologique. C'est des enfants, je le répète, qui ont huit fois plus de chances de se suicider. On peut-tu traiter ça de manière délicate et sensible? Puis, moi, ce n'est pas ce que j'ai vu en fin de semaine chez la droite radicale de Pierre Poilievre, puis j'aurais pensé que le Parti québécois aurait été plus ferme puis il aurait été capable de dénoncer ce qui s'est passé chez les conservateurs.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais pourquoi ne pas le faire de façon sereine en commission parlementaire comme le PQ le demande?

M. Nadeau-Dubois : Je ne dis pas que c'est la pire idée au monde, là, je veux dire, s'il y avait une demande de commission parlementaire, on l'étudierait, mais moi, je m'inquiète de voir Pierre Poilievre monter en épingle ces jeunes-là, les pointer du doigt parce que c'est des jeunes qui ont besoin d'aide. Puis je ne vous cacherai pas que moi, ce matin, là, j'aimerais surtout parler de l'enfant sur cinq au Québec qui a le ventre vide. Ils sont pas mal plus nombreux que les enfants trans, puis on devrait parler d'eux autres.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous êtes solidaires des multinationales, comme vous accuse le Parti québécois, là, en mettant des publicités sur Meta?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense qu'il faut faire le constat que les pressions symboliques ne régleront pas le conflit avec les GAFAM. Voyez-vous, là, il y a une journée de boycott qui est appelée pour le 15 septembre. La CAQ a annoncé qu'ils ne participeraient pas à cette journée de boycott là...

Des voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Ah! ils ont changé d'idée. Bon, excusez-moi, ça a changé. Vous voyez, là, ils ne participaient pas, là ils participent. Nous, on participe, mais on va continuer à placer de la publicité. Je pense que tout ça fait la démonstration que les gestes symboliques, là, ils ne régleront pas notre problème.

Des voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Puis ce qu'il faut, ce qu'il faut, ce qu'il faut, c'est mettre des mesures structurantes qui vont aller chercher de l'argent dans les coffres des GAFAM pour financer les médias québécois, puis ça, nous, on le propose depuis 2020, et la CAQ n'a jamais rien fait.

M. Gagnon (Marc-André) : C'est ça, votre position, on la connaît déjà. Maintenant, il n'y a pas une incohérence entre le fait de participer vendredi à une journée de boycott, journée sans Facebook, tout en continuant à mettre, par ailleurs, de la publicité sur cette plateforme-là?

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas quelques centaines ou milliers de dollars de partis politiques québécois qui vont faire plier les géants du Web, malheureusement.

M. Bergeron (Patrice) : ...M. Nadeau-Dubois, il y a un principe derrière ça, ce n'est pas juste une question de l'argent que vous allez donner. Vous donnez de l'argent à une multinationale que vous dénoncez. Les GAFAM, ça fait des années que vous les dénoncez. Là, vous acceptez de flamber de l'argent pour...

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense que le donnage de leçons dans ce domaine-là, ce n'est pas la solution. Je vous donne un exemple. Je voyais Michel Leblanc, de la Chambre de commerce de Montréal, attaquer Québec solidaire. Est-ce que tous les membres de la Chambre de commerce de Montréal ont suspendu leurs publicités sur Meta? Je ne pense pas. Alors, vous voyez que ce genre de pointage de doigt là...

Des voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Non, non, mais je vous dis que le pointage de doigt et les manifestations de... symboliques, ça a une grosse, grosse limite puis ça ne réglera pas notre problème.

Mme Prince (Véronique) : Êtes-vous coincés parce que, dans le fond, vos électeurs, c'est les jeunes, puis ils sont sur Facebook? Est-ce que vous vous sentez obligés, donc?

M. Nadeau-Dubois : 90 % des Québécois sont sur les médias sociaux. Comme parti politique, notre rôle, c'est de rejoindre les électeurs là où ils sont, et il y en a beaucoup sur les médias sociaux. Ça fait qu'on va continuer, on va continuer d'y aller parce que c'est important pour la démocratie québécoise que les jeunes et les moins jeunes soient rejoints par les partis politiques. On le voit, là, les pressions symboliques, ça ne réglera pas notre problème. Ce qu'il nous faut, c'est du vrai courage politique.

C'est très facile pour la CAQ de dire : Moi, je ne mets pas mes quelques milliers de dollars de publicité, mais j'abandonne au fédéral la responsabilité de taxer les GAFAM puis de créer un fonds des médias. Nous, on veut que le Québec fasse sa job de protéger ses médias avec des gestes politiques qui vont faire une vraie différence. C'est tellement confortable pour la CAQ de dire : Québec solidaire, ils mettent 500 $ sur Facebook, c'est eux, le problème. Voyons donc. Voyons donc.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que les boycotts sont inutiles, selon vous?

M. Nadeau-Dubois : Non, je ne pense pas. Je pense que, dans ce cas-là en particulier, on voit les limites de ce boycott-là. Vous avez vu les chiffres de trafic sur ces plateformes-là qui n'ont pas diminué, on voit les limites de ces gestes symboliques là. Nous, on pense qu'il faut du vrai courage politique pour remettre ce monde-là à leur place.

M. Marissal : Et ça fait des années qu'on le dit. M. Bergeron disait : On critique. Oui, on critique, mais on amène des solutions aussi. Catherine Dorion, qui n'est même plus députée ici, là, avait déposé un projet pour avoir un fonds des médias. On pourrait aller chercher facilement 75 millions de dollars par année, récurrents, pour justement soutenir les médias, les vrais médias, j'entends.

Puis, moi, ça me heurte un peu, là, quand j'entends Paul St-Pierre Plamondon, là, commencer à douter de notre éthique puis de ma solidarité journalistique. Voyons, soyons sérieux, là. Si Paul St-Pierre Plamondon veut vraiment débattre de ma solidarité journalistique, là, je l'invite à se lever de bonne heure, prendre un bon déjeuner, là, parce qu'il va avoir une longue journée.

Moi, quand j'ai quitté La Presse, là, je suis devenu lobbyiste. Oui, je le sais, ça fait mal. Je suis devenu lobbyiste pour essayer de convaincre les gouvernements d'aider les médias, pas juste les aider pour les aider, pas la charité, pour le soutien à la démocratie. Ça fait que, la critique politique, je comprends. L'obsession du PQ pour QS, ça va, ça va peut-être leur passer, je leur souhaite, mais...

M. Robitaille (Antoine) : Ce matin, vous avez l'air pas mal obsédés par le PQ, vous.

M. Marissal : Non...

M. Nadeau-Dubois : On m'a posé une question sur M. Plamondon, j'ai répondu.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais la question de mon collègue, c'est de savoir est-ce que, selon vous, un boycott, ça donne quelque chose, puis là vous me dites oui. Pourtant, votre collègue Ruba Ghazal a tweeté hier : «[...]les boycotts ponctuels ne leur feront pas un pli», en parlant des GAFAM.

M. Nadeau-Dubois : J'ai dit : Dans le cas qui nous occupe, on voit les limites de ce boycott-là, qui, de toute évidence, ne fonctionne pas. Mais, la question, je pensais que c'était les boycotts en général, dans la vie...

Une voix : ...

M. Nadeau-Dubois : C'est ça. Les boycotts en général, dans la vie, peuvent avoir une utilité, mais là, dans le cas...

Une voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Bien sûr. Bien sûr. Mais là, dans le cas précis qui nous occupe, on voit que ça ne fonctionne pas. On voit que ça ne fonctionne pas. Il va falloir plus de courage politique de la part des gouvernements. C'est tellement facile pour Mathieu Lacombe de dire : Le 300 $, 400 $, 500 $ que Québec solidaire met dans Jean-Talon, ce n'est pas correct. Voyons donc. Qui, depuis des années, est dans l'inaction pour aller taxer les GAFAM? C'est la CAQ.

M. Gagnon (Marc-André) : C'est une chose de continuer d'utiliser Facebook, la plateforme, vous pouvez le faire gratuitement, mais là vous continuez de l'utiliser pour rejoindre un public, mais vous donnez aussi de l'argent pour faire du placement publicitaire. Il n'y a pas une incohérence? C'est ce que les gens décodent.

M. Nadeau-Dubois : Toutes les... Vous savez qu'indirectement, là, toutes les organisations...

M. Gagnon (Marc-André) : Il n'y a pas une hypocrisie là-dedans?

M. Nadeau-Dubois : Toutes les organisations qui publient sur ces plateformes-là contribuent indirectement à faire vivre ces plateformes-là. Par ailleurs, je vous ferais remarquer que...

M. Robitaille (Antoine) : Est-ce que ça n'aurait pas été une occasion, ce boycott-là, pour sensibiliser vos électeurs, les jeunes. Donc, oui, le boycott, parfois ça ne marche pas, mais c'est une manière de... c'est une autre façon de communiquer une espèce d'opprobre à l'égard d'un géant comme GAFAM.

M. Nadeau-Dubois : Vous avez vu les mêmes chiffres que moi, M. Robitaille. Dans les derniers mois, il n'y a pas eu de diminution...

M. Robitaille (Antoine) : ...de sensibiliser? C'est ça que je veux dire.

M. Nadeau-Dubois : Je pense qu'il faut être réaliste. Vous avez vu les mêmes chiffres que moi. Les derniers chiffres qu'on a vus, c'est que, malgré ces boycotts-là, le trafic sur les plateformes, au Canada, n'a pas diminué. Les gens sont sur ces...

M. Robitaille (Antoine) : On dirait que vous dites : Au plus fort la poche, tu sais...

M. Nadeau-Dubois : Non, ce que je dis...

M. Robitaille (Antoine) : ...c'est eux qui sont les plus forts, bien, on se couche.

M. Nadeau-Dubois : Non.

M. Robitaille (Antoine) : Non?

M. Nadeau-Dubois : Ce que je dis, c'est que les gens qui doivent se lever, c'est les gens qui ont le vrai pouvoir politique d'appliquer des vraies solutions. Puis les vraies solutions, là, ce n'est pas que Québec solidaire mette 300 $ de moins dans les poches de Facebook, Meta, la vraie solution...

Des voix : ...

M. Nadeau-Dubois : ...la vraie solution, c'est des mesures structurantes pour taxer les GAFAM puis ramener cet argent-là dans les médias.

M. Chouinard (Tommy) : Mais c'est parce que toute cette crise-là naît, en même temps, d'un geste qui a été... d'un geste fort, d'une vraie solution, disons, qualifions-le... qui vient du fédéral, là.

M. Nadeau-Dubois : Oui, mais moi, je ne comprends pas que le gouvernement du Québec laisse ça au fédéral. Nous, on dit...

M. Chouinard (Tommy) : Donc là, l'idée... Là, il y a une guerre qui est en cours, qui suit une action forte que vous souhaitiez...

M. Nadeau-Dubois : Et nous, on pense que le gouvernement du Québec fait une erreur de laisser ça au fédéral. Nous, on se bat... depuis que ma collègue Catherine Dorion a mis les pieds ici, on se bat depuis des années pour une solution québécoise, un fonds des médias québécois.

M. Gagnon (Marc-André) : ...il n'y a pas d'erreur dans le fait de continuer à mettre de la publicité chez Meta...

M. Nadeau-Dubois : Nous, on pense que notre rôle, c'est de rejoindre les Québécois, Québécoises, puis 90 % de ces gens-là sont sur les réseaux sociaux.

Mme Côté (Claudie) : ...dans l'attente, vous êtes condamnés à utiliser Facebook...

M. Bergeron (Patrice) : C'est ça. Vous vous battez et vous continuez à leur donner de l'argent.

M. Nadeau-Dubois : Toutes les organisations qui mettent... qui publient sur les plateformes, indirectement, contribuent à leur popularité.

M. Gagnon (Marc-André) : Non, mais c'est parce que vous revenez tout le temps sur le montant, mais c'est la symbolique de la chose. Vous continuez de mettre de l'argent chez Meta.

M. Nadeau-Dubois : Je comprends. Nous, on va participer vendredi à la journée de boycott, c'est un geste qu'on est en mesure de poser.

M. Gagnon (Marc-André) : Allez-vous en remettre d'autre d'ici la fin? Parce que là vous avez huit publicités, vous avez huit publicités actives.

M. Nadeau-Dubois : Nous, on ne changera pas notre position là-dessus, on pense que notre travail, c'est de rejoindre les Québécois et Québécoises, et 90 % de ces gens-là sont sur les médias sociaux.

La Modératrice : En anglais.

M. Nadeau-Dubois : Et d'ailleurs je veux juste préciser, dans le cadre de la campagne de Jean-Talon, pour chaque dollar qu'on va mettre sur les plateformes de Meta, on va mettre 1 $ dans les médias traditionnels francophones de la région de Québec. Puis ça, c'est important pour nous parce qu'il faut encourager les médias québécois, et c'est un geste... pas symbolique, c'est un geste fort de dire : Pour chaque dollar qu'on met chez Meta, on va mettre 1 $ à Radio-Canada, au Soleil, dans les médias québécois francophones traditionnels. Ça, c'est un geste concret qu'on fait.

M. Gagnon (Marc-André) : ...si vous n'aviez pas mis d'argent chez Meta, est-ce que 100 % de votre budget serait allé dans les médias traditionnels? Là, il y en a la moitié qui va à la plateforme.

M. Nadeau-Dubois : Bien, si on avait boycotté, on le boycotterait, mais là ce que je vous dis, c'est qu'on va mettre, pour chaque dollar chez Meta... pour chaque dollar sur le Web, on va mettre 1 $ dans les médias traditionnels francophones.

Mme Mignacca (Franca G.) : But why stay off of Meta on September 15th if you're going to continue to pay for sponsored ads?

M. Nadeau-Dubois : You know, we think... we want to answer the call that was made by journalists. We've been in solidarity with Québec media for years, we've been the party that has been the most vocal to bring real solutions to that issue. You know, it's very easy now for the Coalition avenir Québec to say : We have done nothing with the proposals of Québec solidaire for five years, but now, because they're putting $500 for... in Meta, now it's them, the big problem. It's not very serious.

Mme Mignacca (Franca G.) : But you now feel you're contradicting yourself by... both, by continuing to stay on the platform?

M. Nadeau-Dubois : Well, what I think is a contradiction is the fact that the Coalition avenir Québec has not... has done nothing to solve structurally the issue of the future of Québec media since they've been in power. And now they think that the $500 of Québec solidaire in Facebook ads will be the big problem. It's... I think people understand that the real solution is not for a symbolic gesture, the real solution is political courage to take the money in their pockets and bring it into Québec media.

Mme O'Malley (Olivia) : When you say that joining this block for one day then advertising the next is not just another symbolic gesture and really missing the meaning of...

M. Nadeau-Dubois : I've been very clear, we are already seen the limits of all those symbolic gestures. We need real structural solutions.

Mme Mignacca (Franca G.) : I would like to hear you, Mr. Marissal, on the overdoses in Montréal this past weekend. Montréal public health has just open up an investigation into it, but what do you make... how do you feel when you see a situation like this happen?

M. Marissal : It breaks my heart. First of all, it's again with aboriginals, first and foremost, that it's happening. And we know that we have a special problem in this matter and... I would not say that nothing has been done, but a very few things have been done seriously with this specific people. And remember, Manon Massé, before her short sick leave, she was saying : I want to be involved in the street because the drug that is circulating in the street is basically scrap, and it's more scrap than ever, and unfortunately she was right. And we can see it in the streets of Montréal, but not only in the streets in Montréal. My hometown, Granby, Québec, is now the epicenter of homelessness in Québec. Can you believe that?

So, I mean, we have to tackle this problem very seriously, very rapidly. I was with Minister Dubé yesterday, and he said basically, to a question from one of your colleagues : Well, Mr. Carmant is taking care of it. OK. Can you first decide who's taking really care of it? It's a major crisis, health crisis. So, I'd like to see Mr. Dubé jump in, I'd like to see the plan, and I want to see it quick.

Mme Mignacca (Franca G.) : What kind of plan do you want to see, though? What do you think could actually be done to prevent it?

M. Marissal : The first thing that we have to do is reach out to these people to make sure that they are not in danger in the street. Right now, for the most part, it's police that is taking care of that part, and the police is saying : It's not our job, we're not formed for that... we're not trained for that, we don't want to do that, we don't know how to do that. So, basically, send people in the street, make sure that these people are safe, make sure that you have some supervision centers for drug use, more than just what we have right now in Montréal and in Québec, and, basically, put the money where your mouth is. That's really important at this point. People are dying in our streets.

Mme O'Malley (Olivia) :Unfortunately, though, it's not just in the streets. Only 9% of people in Montréal are overdosing on the streets… in majority are happening in homes.

M. Marissal : I was talking specifically about the last cases during the weekend in Montréal.

Mme O'Malley (Olivia) :OK. But, just overall, if you want to send more people on the streets, the majority of these deaths and overdoses are happening inside private homes.

M. Marissal : Yes, well, street is a symbol. We need to send people on the field, we need to send people where the problem is. I know that people are very well one day, and they start to take fentanyl, and then it's all downhill form there, I'm aware of that, but we have to have a real plan, real quick, with money.

Mme O'Malley (Olivia) : Mr. Nadeau-Dubois, what are the consequences of handing out blank check after blank check instead of funding projects like the one you're suggesting to feed school children?

M. Nadeau-Dubois : Well, you know, the checks of François Legault are a single-use measure. Once the check is spent, the people are back to square one. That's why today a lot of people in Québec are more tight in their budget than one year ago. What we need are structural solutions to address the problem, that means controlling the rents, the rent increases in Québec. If you give $300 to someone but he has a rent increase of $150, that check is spent in two months, and we're back to square one. If you give a check to help with the groceries, well, that check will not be forever. When that check ends, people are facing the same challenges.

So, that's why we need to focus together on the objective. We should be able to unite all political parties around that project. No kid should be hungry in Québec schools at the end of that mandate. What we're seeing today is disturbing. One people out of three in the lineup to a food bank are children. There is enough money in Québec to solve that problem. We need to do it.

Une voix : Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci.

(Fin à 11 h 39)

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