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Point de presse de Mme Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, M. Samuel Poulin, adjoint parlementaire du ministre de la Culture et des Communications, M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle, M. Andrés Fontecilla, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de solidarité sociale et d’action communautaire, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de relations internationales et de francophonie

Version finale

Le mardi 12 septembre 2023, 12 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures trois minutes)

Mme Biron : Bonjour, tout le monde. J'espère que vous avez passé un bel été. Contente de vous revoir. C'est toujours fébrile, la première journée à l'Assemblée nationale. Catherine Boucher, tu veux peut-être dire un mot.

La Modératrice : Oui, je vais faire un petit mot d'introduction. Catherine Boucher, je suis attachée de presse de Mme Biron. Donc, ça va se dérouler très simplement, la ministre va faire une déclaration, puis ensuite on pourra passer aux questions sur l'annonce du jour.

Mme Biron : O.K. Alors, nous avons tous été très touchés par le séisme, l'important séisme qui est survenu au sud du Maroc dans la nuit de vendredi à samedi. Monsef Derraji, député libéral de Nelligan, a de la famille dans la région à Marrakech. Je lui ai parlé samedi, il m'a raconté qu'il a eu toute une frousse, ça a été très difficile de rejoindre sa famille. Sa famille est saine et sauve, mais, quand même, ça touche beaucoup de ses compatriotes. Vous savez que le député Samuel Poulin, qui travaille avec moi, un Beauceron, est né au Maroc. Alors, ça touche beaucoup de gens. Notre diaspora marocaine, elle est importante au Québec. En fait, plus de 80 % des Marocains qui sont au pays vivent au Québec.

Alors, je sentais que c'était important de poser un geste, un geste transpartisan. C'est pour ça que les partis d'opposition ont été invités ici. Alors, on a réussi à dégager une somme de 1,5 million que l'on va verser aux organismes de coopération internationale québécois qui sont déjà sur place. J'ai communiqué avec l'ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Otmani. Je lui ai parlé samedi, je l'ai vue hier, parce que j'étais à Gatineau avec l'ensemble des ambassadeurs pour leur expliquer la position du Québec, et je lui ai parlé, ce matin, pour lui dire : Écoutez, on va mettre ce montant d'argent là. C'est le gouvernement du Maroc qui décidera, essentiellement, où sont les besoins et comment est-ce que l'argent sera distribué.

Alors, je suis contente d'être entourée de tout le monde ici. On a mis le drapeau en berne. Et vous savez que les morts... le dernier bilan est assez élevé, 2 800 morts, presque autant de blessés. Il y a encore des recherches qui se poursuivent. Alors, c'est un geste pour accompagner nos amis, nos amis marocains.

La Modératrice : Merci. On pourrait passer maintenant à la période de questions. Il y a des micros de part et d'autre, si vous voulez y aller ad lib., comme ça.

Journaliste : Bonjour. Il me semble qu'on est plus proches qu'avant. Mme Biron, est-ce que vous avez parlé aux organismes québécois qui se trouvent là-bas? Et quels sont ces organismes, justement, qui vont recevoir ces fonds-là?

Mme Biron : Il y a plusieurs organismes qui sont sur le terrain, ça fait partie d'un grand... ça s'appelle l'AQOCI, qui est une association de ces organismes-là. Mes équipes à moi, au MRI, sont en contact régulier avec ces organismes-là, et c'est eux qui sont déjà là, qui faisaient déjà un travail de terrain auparavant, qui vont poursuivre ce travail-là.

Mais, comme je vous dis, ce que j'ai dit à l'ambassadeur, ce matin, c'est : On est conscients que le gouvernement du Maroc veut cibler clairement où iront les fonds, essentiellement parce que le séisme a touché des régions assez éloignées, c'est difficile de s'y rendre, alors il souhaite coordonner l'action. Alors, moi, je vais flécher... je vais envoyer l'argent vers ces organismes-là, mais c'est le gouvernement qui va déterminer où l'argent va aller et c'est via les organismes qui vont décider, eux, de distribuer l'argent.

Journaliste : C'est ça, justement, parce que le Maroc a dit non déjà à de l'aide de d'autres pays. Donc, vous avez l'assurance que ces sommes-là seront utiles, seront utilisées?

Mme Biron : Oui, il faut que l'argent soit utilisé. Hier, quand j'ai... j'ai eu un entretien avec l'ambassadeur et je lui ai posé la question, je lui ai dit : Pourquoi est-ce qu'il y a quatre pays? Il y en avait deux de plus hier, donc six, et il y en aura d'autres. Il faut comprendre que... Ce qu'elle m'a expliqué, c'est que le désastre est vraiment en montagne et que c'est difficile de s'y rendre. C'est un peu comme quand nous, on a vécu les feux de forêt ici, il faut coordonner la façon de fonctionner. Et c'est dans ce sens-là, je pense, que le gouvernement du Maroc a décidé d'être le maître d'œuvre de son action sur le terrain.

M. Chouinard (Tommy) : Justement... Tommy Chouinard, La Presse.

Justement, Mme Biron, il y avait, justement, cette décision-là du gouvernement marocain de s'assurer qu'il n'y ait pas un embouteillage, en quelque sorte, de l'aide. Donc, expliquez-moi, donc, le gouvernement du Québec s'est assuré qu'auprès du gouvernement marocain... que son aide... comment... Pouvez-vous m'expliquer exactement si cette aide que vous annoncez va effectivement se retrouver sur le terrain?

Mme Biron : Bien, elle va nécessairement se retrouver sur le terrain. D'abord, le MRI a une enveloppe, une certaine marge de manœuvre quand il arrive des situations d'urgence, mais on n'a pas les mêmes moyens, les mêmes leviers qu'un pays. Alors, comme nous avons une diaspora importante ici, au Québec, on voulait poser un geste. On va le poser via les organismes de coopération internationale. Comme nous sommes déjà en place, nous pouvons passer par ces organismes-là. Le gouvernement va identifier les besoins sur son propre territoire, et ce sera à ces organismes-là de distribuer l'argent sur le terrain.

M. Chouinard (Tommy) : D'accord. Je vous poserais une question sur un autre sujet, si c'est correct. Parfait. Il y a une proposition qui a été faite par M. Paul St-Pierre Plamondon, il y a un instant...

Mme Biron : Je veux juste m'assurer que les collègues ici sont à l'aise avec ça, là. Parce que, si on pose des questions... Joël a l'air à être d'accord.

La Modératrice : Bien, peut-être qu'on pourra... S'il y avait d'autres questions sur le sujet du jour, on pourrait les prendre avant ou...

Mme Biron : Tiens, est-ce que vous voulez parler... Peut-être vous voulez parler aussi à Monsef ou à Samuel. Peut-être qu'ils ont des choses à dire sur leurs contacts sur le terrain. Oui, non, peut-être?

Journaliste : M. Derraji, si vous pouvez nous dire comment vous avez vécu la catastrophe puis comment vous espérez que l'aide va être utilisée là-bas.

M. Derraji : Bien, premièrement, je tiens à remercier le gouvernement du Québec. Mme la ministre a fait un travail exceptionnel. On s'est parlé samedi, elle a tout fait pour parler avec les autorités, elle s'est déplacée à Ottawa pour rencontrer Son Excellence Mme l'ambassadeur du Maroc au Canada. Je pense, aujourd'hui, le message à retenir, c'est que le gouvernement du Québec, l'ensemble des élus sont derrière le peuple marocain et ils vont l'aider.

Maintenant, par rapport à la question de l'aide, Mme la ministre vient de le mentionner, pensez à la route, entre Montréal et Québec, montagneuse, c'est des petits villages et, entre chaque village, il y a un petit village. Hier, en soirée, le gouvernement, les autorités locales ont découvert un petit village, 600 décès. Il y a un risque d'épidémie. Donc, il y a... Moi, j'ai parlé et je me suis entretenue avec les autorités, il y a une certaine logistique à mettre en place, et je pense que l'aide du gouvernement du Québec va être là pour accompagner l'après, qui est maintenant l'urgence de trouver des survivants et aller aussi chercher des cadavres, parce que sinon, ça risque d'être une épidémie.

Donc, encore une fois, merci au gouvernement du Québec. C'est un message très positif envoyé à la communauté québécoise d'origine marocaine mais aussi un geste de solidarité envoyé au peuple marocain.

La Modératrice : Merci. Tommy, peut-être, on peut la prendre après...

Des voix : ...

La Modératrice : Oui, juste pour pouvoir libérer tout le monde.

Des voix : ...

La Modératrice : O.K. Pardon, on avait des questions en anglais.

Journaliste : Good afternoon.

Mme Biron : Yes, good afternoon.

Journaliste : Can you start explaining why it was so important to do this today?

Mme Biron : There's lots of Quebeckers from Morocco that live on the territory of Québec. The Moroccan diaspora is more than 80% who lives on the territory of Québec. So, I think it's a gesture of friendship towards our Quebeckers from Morocco and for the country of Morocco. You know that we have an office in Morocco, in Rabat, so we have special links with the country.

Journaliste : Have you been in contact with that office?

Mme Biron : Oh! yes, for sure. The first thing we did when we knew about this situation is to call them. Everybody is fine. They are all based in Rabat, which is north, so they sensed the... Comment tu dis «séisme»?

Journaliste : The earthquake.

Mme Biron : The earthquake. And... But everybody is OK, yes.

Journaliste : What are you... How are you making sure that this money actually gets to the people on the ground?

Mme Biron : Well, we're going to send this money towards international cooperation organizations, Quebeckers. And we... I spoke with the ambassador of Morocco in Canada, and she told me that the Government will establish the priorities, and these organizations will make sure that the money follows.

Journaliste : Forgive me if I missed the amount that's being given, but what is the amount? And also where is the Moroccan Government trying to direct this money to?

Mme Biron : OK. It's $1.5 million. My Ministry has a «marge de manoeuvre» to... when there's a situation... crisis situation like this one, so we put aside $1.5 million towards our friends from Morocco. And the money will be sent to the international cooperation organizations from Québec, who are on the ground at this moment, who work at this moment on the ground. And it's the Government of Morocco who will decide where the money should go, on the ground, to help people. They are establishing their priorities at the moment.

M. Chouinard (Tommy) : Donc, la petite question autre.

Mme Biron : Petite question autre.

M. Chouinard (Tommy) : Bien, j'y vais quand même rapidement. Il y a M. Paul St-Pierre Plamondon qui a dit, tout à l'heure, qu'il faudrait une commission parlementaire sur tout le débat sur l'identité de genre. Il disait qu'actuellement, dans le réseau de l'éducation, essentiellement, il y a l'imposition d'une mouvance, là, de gauche radicale, là il disait : Ça prendrait un débat parlementaire sur... là, je vais reprendre ses termes, si vous voulez bien, parce que je ne veux pas que ce soit mal interprété, mais toutes ces questions-là, donc, «les toilettes, les pronoms, les nouvelles théories d'écriture inclusive, doivent être débattues ici, à l'Assemblée nationale», par une commission parlementaire. Est-ce que vous trouvez que c'est une bonne idée?

Mme Biron : Je ne sais pas si c'est le meilleur moyen, mais je suis d'accord avec l'idée qu'il faut réfléchir, parce qu'on a un cas par semaine, là, où... et c'est quand même des cas assez isolés, çà et là. Et je pense qu'il faut regarder comment agir, parce qu'on est rendus... on est interpelés, nous, au gouvernement, à la petite semaine ou à la journée, sur chaque cas isolé, dans une école, dans un gym, ou autres, alors ça fait beaucoup.

Puis il n'y en a quand même pas tant que ça, des non-binaires puis des trans, au Québec, là, ils sont à peu près 16 500. Alors, on est peu... Tu sais, un gouvernement, ça met en place un grand cadre, et après les gens doivent s'organiser à l'intérieur de ce grand cadre là, mais on ne peut pas commencer à faire des politiques mur à mur sur chaque petit cas qui nous est soumis, ce n'est pas possible.

Alors, je pense que oui, une réflexion avec des gens outillés pour nous conseiller, je pense que ce serait utile. Bon, est-ce que c'est un débat à l'Assemblée nationale? Est-ce que c'est une commission parlementaire? Est-ce que c'est un comité d'experts? Je ne sais pas, mais je pense qu'il faut qu'on ouvre une réflexion pour voir qu'est-ce qu'on fait, en général, mettre, justement, ce grand cadre là.

M. Chouinard (Tommy) : ...réflexion à ce sujet-là, pour faire cette... donner cette réflexion...

Mme Biron : Bien, je pense qu'il faut l'avoir. Tu sais, là, dans le cas des toilettes, c'est une bonne histoire, ou du professeur, là, qui est quand même... Tu sais, moi, je suis ministre de la Lutte contre la transphobie puis l'homophobie. Quand je vois un professeur être victime d'un tel déferlement de haine... Cette personne-là, elle veut juste œuvrer, là, puis il semble y avoir une certaine... un certain consensus sur la qualité de ce professeur-là. Ce qu'on veut, nous, c'est des bons profs, là, tu sais, dans nos écoles. Alors, moi, je ne veux pas que ces gens-là soient violentés de toutes sortes de façons. Alors, ça, ça m'achale. Alors, je pense qu'il faut...

M. Chouinard (Tommy) : Mais la présence d'une mouvance de gauche radicale, là, dans notre système scolaire, c'est un bon diagnostic selon vous? Est-ce que ça existe?

Mme Biron : Bien là, vous le ciblez dans le système scolaire, c'est peut-être dans... tu sais, je ne le sais pas. Ce n'est pas si blanc et noir que ça, c'est pour ça que je dis que ça prend une réflexion. Parce qu'il y a des petits cas, ici, qui se positionnent puis qui nous «popent» ici, puis il faudrait, comme, du jour au lendemain, arriver avec une politique, une façon de faire les choses. Puis je pense que, des fois, les gens sont capables de s'organiser entre eux, surtout que c'est vraiment des cas isolés qui prennent beaucoup de place, trop de place.

M. Chouinard (Tommy) : Puis peut-être une dernière chose, mais vous avez vu le vote au Parti conservateur du Canada, là, sur l'idée, bon, bien, d'interdire les interventions sur mineur, et tout ça, pour les changements de sexe. Bon, est-ce que vous trouvez que ça, ça va trop loin comme mesure? Est-ce qu'il faudrait, au nom, peut-être, de la protection de l'enfant contre lui-même, là, adopter des mesures? Est-ce qu'on est là ou pas là?

Mme Biron : Bien, au Québec, là, tu ne changes pas de sexe comme ça, là, tu sais, c'est un long processus. Puis les enfants, les mineurs, ils ne se font pas prescrire des bloqueurs de genre comme ça, puis ce n'est pas simple, c'est une grosse affaire, et ça demande un support puis un processus psychologique, puis même la transition, c'est compliqué.

Mais je pense que, dans... justement, dans ce que je dis, tu sais, c'est... tout ça devrait faire l'objet de certaines réflexions. Parce que le débat se polarise autour de ça, tu sais, on l'a vu, ça, avec les drags aussi, le débat se polarise sans raison, parce que c'est quand même assez inoffensif, ce qui se passe. Alors, il faut voir les choses avec calme puis essayer de prendre des décisions qui sont posées puis qui conviennent, parce qu'il ne faut pas oublier que c'est des cas isolés.

(Fin à 12 h 18)