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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation

Version finale

Le mercredi 13 septembre 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Content de vous retrouver, ce matin, pour cette deuxième journée de session parlementaire ici, à l'Assemblée nationale. Très heureux d'être accompagné de ma collègue Ruba, ce matin, pour vous parler de coût de la vie.

Hier, vous avez entendu mon échange avec le premier ministre, lors de ma première question de la session, on parlait de coût de la vie, et François Legault a dit : Elles sont où, les propositions de Québec solidaire, elles sont où, les propositions de Québec solidaire? Je lui en ai donné, comme ça, de mémoire, quatre ou cinq, et, ce matin, on va en faire deux autres, deux propositions de Québec solidaire pour aider les Québécois et les Québécoises à faire face au coût de la vie. Les gens n'en peuvent plus. Tout coûte trop cher au Québec. Nous, on est là, oui, pour talonner le gouvernement, mais aussi pour faire des propositions.

La première proposition, je vous en ai déjà parlé, je vais déposer, ce matin, une motion afin que tous les partis politiques ici, à Québec, s'unissent sur un objectif, un objectif, qui, selon moi, relève, pour vrai, du gros bon sens. En 2023, dans une société riche comme le Québec, on ne devrait pas accepter qu'il y ait des enfants, dans nos écoles, qui aient le ventre vide. Il y a assez d'argent au Québec pour que nos enfants mangent à leur faim dans nos écoles. L'insécurité alimentaire, ça existait déjà avant la pandémie, ça existait déjà avant la crise du coût de la vie, mais là ça atteint des sommets. En ce moment, dans les banques alimentaires du Québec, là, un enfant sur trois qui fait la file... une personne sur trois qui fait la file, c'est un enfant. On est rendu à 2,2 millions de demandes d'aide alimentaire qui sont reçues chaque mois au Québec. Ça n'a pas de sens.

La bouffe, malheureusement, là, c'est une des rares factures qui est compressible à la fin du mois. Le loyer, il faut que tu le paies au complet, l'hypothèque, il faut que tu la paies au complet, l'épicerie, tu peux sacrifier quelque chose, tu vas souffrir en silence. Puis c'est ça qui se passe, en ce moment au Québec, puis il y a des familles de travailleuses, de travailleurs à temps plein qui ne sont pas capables de nourrir leurs enfants, qui ne sont pas capables de leur donner un lunch de qualité pour le midi à l'école. Si j'étais premier ministre, ça m'empêcherait de dormir. Ça m'empêche déjà de dormir, puis je suis dans la deuxième opposition.

La motion que je vais déposer, ce matin, c'est une motion qui vise tout simplement à ce qu'on s'entende sur l'objectif : d'ici 2026, d'ici la fin du mandat, travaillons ensemble, tous les partis, à éliminer la faim dans nos écoles. Et, si on s'entend sur l'objectif, on sera là pour faire des propositions sur comment l'atteindre.

La deuxième proposition qu'on va faire aujourd'hui sur le coût de la vie, en fait, c'est ma collègue Ruba qui va la faire au nom de Québec solidaire, c'est d'abolir les frais de garde au Québec. Ça coûte trop cher, envoyer son enfant à l'école, au Québec, ça coûte trop cher, envoyer, même, son enfant dans une école publique. Les parents viennent de vivre la rentrée scolaire la plus chère de l'histoire du Québec. J'ai lu, récemment sur Facebook, une publication d'une mère de famille sur un groupe de quartier. Il y a des groupes de quartier, comme ça, que les gens utilisent pour s'entraider, puis la mère disait : Pouvez-vous me donner de l'aide alimentaire, parce que la facture de la rentrée a vidé mon budget d'ici la fin du mois? C'est ça qui se passe en ce moment au Québec. Puis nous, on est là, oui, pour talonner, mais aussi pour proposer des solutions concrètes. C'est ce que ma collègue Ruba va faire aujourd'hui. Abolissons les frais de garde au Québec, ça coûte trop cher, envoyer ses enfants à l'école.

Puis pourquoi c'est important cette proposition-là? Parce qu'un des groupes de Québécois qui a vu son pouvoir d'achat le plus diminuer, dans les dernières années, là, dans le contexte de la crise du coût de la vie, bien, c'est les familles avec enfants, les familles de la classe moyenne. François Legault nous dit tout le temps : Faites des propositions pour la classe moyenne, Ruba va en faire une aujourd'hui.

Mme Ghazal : Merci. Merci, Gabriel. Puis aussi, à la fin du mois d'août, juste avant la rentrée parlementaire, j'avais fait aussi une proposition pour doubler le supplément, là, pour les fournitures scolaires, puis j'ai reçu beaucoup, beaucoup de témoignages de gens qui m'ont dit : Bien, merci de faire cette proposition-là, mais, moi, ma facture la plus élevée, là, bien, c'est les frais de garde. Aujourd'hui, là, ça peut représenter jusqu'à 1 600 $ par enfant par année. Ça fait qu'une famille, je ne sais pas, moi, de quatre enfants, c'est une fortune. Tout ça, là, pour que les enfants restent à l'école gratuite. Ça coûte extrêmement cher.

Puis il y a une époque, peut-être que c'était justifié parce qu'il y avait un des deux parents qui restait à la maison, mais aujourd'hui, en 2023, la très grande majorité, puis ça fait des années, là, la très grande majorité des parents, des deux parents travaillent. Donc, ils sont obligés, ce n'est même pas une option pour eux que leurs enfants restent à l'école, et donc ils sont obligés de payer ces frais-là. C'est important d'adapter la situation à l'époque d'aujourd'hui, parce qu'on n'est plus dans les années 60.

Puis le dernier chèque que la CAQ a envoyé à tout le monde, là, qui nous a coûté 3,5 milliards de dollars et qui est déjà dépensé, bien, pour le même montant, si on avait pris ce montant-là puis qu'on avait appliqué la mesure que je propose aujourd'hui, au nom de Québec solidaire, d'abolir les frais de garde, bien, on aurait pu les abolir pendant neuf ans. Donc, ça, c'est une façon, là, une autre proposition pour aider les familles, qui ont de la misère à arriver, de façon durable et pérenne. J'espère que le gouvernement, et M. Legault, et M. Drainville seront à l'écoute de la proposition qu'on leur fait aujourd'hui.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mme Ghazal, vous parlez des frais de services de garde dans les écoles ou les garderies, CPE?

Mme Ghazal : Non, les services de garde scolaires, donc le matin, le midi, le soir, à cause des frais de surveillance, c'est ces frais-là, là, qui coûtent à peu près 1 600 $ par année, par enfant, en moyenne.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...au Québec, vous estimez à combien le coût de cette mesure-là?

Mme Ghazal : 400 millions.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Par année?

Mme Ghazal : Par année, c'est ça, pour tous... Puis, si on abolissait ça, les services de garde scolaires pour tous les enfants qui vont à l'école, c'est 400 millions de dollars par année.

M. Bourassa (Simon) : Indépendamment du salaire des parents, on y va de manière universelle?

Mme Ghazal : Oui, exactement. On a fait un choix de société, au Québec, l'école publique gratuite est gratuite pour tout le monde. On n'impose pas des frais à l'école publique gratuite pour les parents qui ont des meilleurs salaires. Il y a la fiscalité pour faire la redistribution de la richesse puis pouvoir financer nos services publics.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce qu'on donne un montant à ceux qui n'utilisent pas le service de garde, ceux qui dînent à la maison...

Mme Ghazal : Non. Nous, ce qu'on dit, c'est une abolition. Ce n'est pas au choix, c'est une abolition des frais pour tout le monde. C'est ce qu'aussi les parents, là... C'est le coût le plus cher. Il y a les fournitures scolaires, il y a le transport, il y a plein, plein de frais, là, pour aller à l'école gratuite, pour les parents. Et ça, c'est le coût le plus cher, là, par enfant, par année.

M. Laforest (Alain) : Vous lui répondez quoi à M. Legault, qui vous a demandé de cesser vos publicités dans Jean-Talon hier?

M. Nadeau-Dubois : Bien, François Legault est sans doute, dans toute l'histoire du Québec, le politicien qui a le plus utilisé Facebook. Il l'a fait durant la pandémie, énormément, il le fait presque à chaque fin de semaine pour s'adresser aux Québécois et Québécoises. À lui seul, il doit avoir généré des millions de clics sur cette plateforme-là. Puis je ne lui reproche pas, 90 % des Québécois, Québécoises sont sur Facebook. Donc là, quand M. Legault se met à dire que ce n'est pas correct puis pas juste parce que Québec solidaire met quelques centaines de dollars en publicité, alors que, seulement dans la période préélectorale, l'an dernier, lui, il en a mis trois fois plus que les autres partis. Je trouve que ce n'est pas très sérieux comme argument, là.

M. Bellerose (Patrick) : Ce matin… Trudeau parlait d'une position hypocrite en parlant de Québec solidaire sur Facebook.

M. Nadeau-Dubois : Qui a parlé de ça?

M. Bellerose (Patrick) : M. Trudeau, à la chronique de M. Trudeau, Jonathan Trudeau.

M. Nadeau-Dubois : Ah mon Dieu! Je pensais, Justin Trudeau. J'étais, comme...

Des voix :

M. Nadeau-Dubois : Il a des opinions sur ça, lui? D'ailleurs, le PLC en fait aussi de la publicité sur Facebook. Il aurait été mal placé, mais...

M. Bellerose (Patrick) : Question hypocrite : Est-ce que vous ne craignez pas, comme parti, de perdre votre crédibilité avec ce dossier-là?

M. Nadeau-Dubois : 90 % des Québécois et des Québécoises sont sur ces plateformes-là.

M. Bellerose (Patrick) : Bien, vous avez dénoncé, là, pendant des années, les GAFAM.

M. Nadeau-Dubois : Et, nous, ça fait des années, depuis que ma collègue Catherine Dorion en a fait la proposition ici, qu'on propose une vraie taxe sur les GAFAM, qui viendrait, pour vrai, pour vrai, aider les médias québécois en créant un fonds des médias qui pourrait vraiment financer les médias du Québec. Nous, on mène cette bataille-là depuis des années. Aujourd'hui, on le voit bien, les gestes symboliques, en ce moment, ils ne font pas plier ces plateformes-là. Il faut passer à la prochaine étape. La prochaine étape, c'est des vrais gestes politiques, puis ça, c'est les gens au pouvoir qui ont le pouvoir de le faire. Et nous, on va être en collaboration si, enfin, le gouvernement a la volonté d'aller de l'avant.

M. Laforest (Alain) : ...vous pilez sur vos valeurs, parce que vous dénoncez continuellement les multinationales. Meta, c'est 116,6 milliards de chiffre d'affaires l'an passé.

M. Nadeau-Dubois : Tous les partis politiques sont sur Facebook, et même, dans le cas de François Legault, c'est un premier ministre extrêmement actif sur Facebook.

M. Laforest (Alain) : Être sur Facebook, c'est une chose; payer pour être sur Facebook, c'est autre chose.

M. Nadeau-Dubois : M. Plamondon a fait des vidéos tout récemment aussi. Vous savez que, quand on fait des publications, même gratuites, on génère du trafic pour ces plateformes-là, et donc on génère des revenus pour ces plateformes-là. Donc, à un moment donné, là, le pointage de doigts puis le faisage de morale puis de leçons là-dessus, ça ne nous mènera nulle part. L'important, c'est qu'on pose des gestes politiques qui vont vraiment régler le problème. En ce moment, la stratégie de Justin Trudeau ne marche pas. Ce qu'il faut, c'est, au Québec, un fond québécois des médias.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Votre argumentaire, c'est de dire : Tout le monde fait quelque chose de pas correct, ça fait qu'on va le faire nous aussi parce que tout le monde le fait.

Mme Ghazal : Bien non, non. Écoutez, ce qui est important, là, c'est de mettre au pas les GAFAM, là. M. Alain Saulnier a écrit un livre pour dire que c'est des barbares numériques, puis, ça, il faut avoir du courage pour ça. Puis le courage, c'est de mettre notre proposition, c'est-à-dire de taxer les GAFAM, de les taxer sur leur chiffre d'affaires, d'aller chercher l'argent puis de créer un fonds pour pouvoir sauver nos médias, surtout ici, au Québec, c'est une question sensible, francophone, et non pas de punir les citoyens et citoyennes à leur droit à l'information. 90 %, comme l'a dit Gabriel, sont sur ces plateformes-là. Si on ne réussit pas dans une...

M. Laforest (Alain) : Ce n'est pas Meta qui punit les gens, actuellement, en retirant le contenu puis en ne payant pas pour avoir le contenu des médias?

Mme Ghazal : Bien, écoutez, écoutez, en ce moment, là, les gens… O.K., ça, c'est la situation actuelle. Est-ce que c'est la situation idéale? Moi, j'aurais aimé que ce ne soit pas ça. Et c'est ça, c'est ça qu'on veut faire, on veut proposer une mesure structurante pour les médias, et ça, ça arrive avec…  en ayant le courage d'aller taxer les GAFAM.

Si je veux que... si on veut que les citoyens et citoyennes soient au courant de ce que nous proposons, par exemple, dans Jean-Talon, comment est-ce qu'on va pouvoir les rejoindre? Cela dit, on va quand même mettre de l'argent puis de la publicité dans les médias traditionnels, mais, si on veut vraiment, dans ce droit démocratique très, très important... Le droit à l'information est fondamental. En ce moment, la situation dans laquelle nous sommes font en sorte que c'est la façon qu'on peut les rejoindre. Ce n'est pas la situation idéale, et c'est pour ça qu'à Québec solidaire on a une proposition.

Puis j'aimerais entendre le gouvernement de la CAQ. J'aimerais entendre M. Mathieu Lacombe nous dire est-ce qu'il est prêt à taxer les GAFAM, ces multinationales, pour venir, après ça, avoir un fonds, des montants substantiels, qui, réellement, vont plus faire mal, si on veut, à ces GAFAM-là, parce qu'on va chercher de l'argent, puis réellement, après ça, aider les médias pour qu'ils puissent survivre dans cette situation trouble.

M. Lacroix (Louis) : Donc, les médias traditionnels ne font pas le travail? 

Mme Ghazal : Mais non.

M. Nadeau-Dubois : Au contraire, on a annoncé que, dans Jean-Talon, pour chaque dollar...

M. Lacroix (Louis) : Mais vous dites... vous dites : C'est la seule façon pour vous de rejoindre les gens de Jean-Talon.

M. Nadeau-Dubois : Au contraire, on a annoncé hier, et c'est important pour nous, que, pour chaque dollar qu'on mettait sur les plateformes numériques, on mettrait aussi 1 $ dans les médias traditionnels francophones.

M. Lacroix (Louis) : ...50 % de votre budget seulement dans les médias traditionnels?

M. Nadeau-Dubois : 50-50, exact,50-50, parce qu'on trouve ça important aussi d'encourager les médias québécois.

Je vais vous donner un autre exemple. M. Plamondon a décidé de payer Elon Musk pour avoir le nouveau forfait payant, là, qu'ils ont inventé sur Twitter, là. Est-ce que ça, c'est condamnable pour une organisation comme Twitter ou X, là, qui a récemment étiqueté Radio-Canada comme un média de propagande étatique? À ce jeu-là, là, de qui, qui est le plus vertueux puis de se pointer du doigt… on n'arrivera nulle part. Moi, je... Ce n'est pas ça, la solution. La solution, c'est des gestes politiques structurants, parce qu'on est tous, tous les partis, tous les médias, toutes les entreprises, pris dans le même pétrin. Comment on s'en sort? Je pense que les gestes symboliques montrent leur limite. Il faut des gestes politiques structurants.

M. Bellerose (Patrick) : …la crise climatique, vous dites : Chacun doit faire sa part, sinon, bien, on n'y arrivera pas. Ce n'est pas la même chose avec la situation de Facebook...

M. Nadeau-Dubois : J'aime beaucoup le parallèle que vous faites, parce je pense qu'on a exactement la même approche dans les deux cas. Moi, quand je vois Pierre Fitzgibbon dire : Changez vos comportements, mais que lui, comme gouvernement, il voulait, jusqu'à tout récemment, construire un troisième lien, et que lui, comme gouvernement, il ne veut même pas faire passer le test climat pour ses investissements, et que lui, comme gouvernement, il n'a même pas de plan pour atteindre ses cibles, je me dis : Avant de pointer du doigt les simples citoyens, pourquoi le gouvernement ne prend pas ses responsabilités?

C'est exactement la même chose dans le cas des GAFAM. Avant de dire aux individus, aux entreprises, aux partis : Faites des... changer vos comportements, le travail du gouvernement, c'est quoi? C'est de faire des gestes structurants qui vont régler le problème. Donc, dans les deux cas, la crise climatique comme la lutte contre les GAFAM, je pense que les solutions individuelles sont insuffisantes, et ce qui va faire la différence, c'est des gestes politiques structurants. Donc, le parallèle, il est là, et on a exactement la même approche dans les deux cas.

M. Lacroix (Louis) : Sur les identités de genre, hier, M. Drainville, Mme Biron également ont dit : On est en train d'essayer de réfléchir à une formule de consultation, de voir s'il ne peut pas y avoir soit une commission parlementaire, une autre forme de consultation où on pourrait avoir des experts qui viendraient nous donner une espèce de cadre dans lequel gérer, si on veut, ces demandes-là. Est-ce que vous êtes d'accord avec une possible commission parlementaire ou une consultation sur le sujet?

M. Nadeau-Dubois : Je pense qu'une conversation est pertinente sur ces questions-là. Je pense que les experts doivent être au cœur de ces discussions-là. Il y a des enjeux médicaux qui sont complexes, il y a des enjeux de santé mentale qu'il faut considérer dans plusieurs cas. Donc, cette conversation-là doit avoir lieu. Je pense qu'elle doit surtout mettre en scène des experts qui connaissent cet enjeu-là. Je ne dis pas que les politiciens, que les élus doivent être évacués, mais je pense qu'au cœur on doit mettre des experts, parce que c'est des enjeux qui ne sont pas simples du tout. Donc...

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'il y a un risque de retomber dans le débat des... sur les accommodements raisonnables, qu'on traîne, là, depuis...

M. Nadeau-Dubois : Bien, je pense que le risque… je ne sais pas si c'est ça, le parallèle que je ferais. Faisons un parallèle, je pense, encore plus clair, je pense que le risque, c'est qu'on se retrouve dans une situation comme celle des États-Unis, où des politiciens de droite montent en épingle des cas isolés pour créer une espèce de panique, comme quoi il y aurait un agenda de caché pour enlever des droits à des gens puis infiltrer des idéologies partout. Aux États-Unis, il y a des politiciens qui ont fait leur carrière là-dessus. Moi, je ne veux pas qu'on se rende là au Québec. Moi, je pense qu'au Québec on est capable de faire les choses autrement.

Regardez ce qu'on a fait sur l'aide médicale à mourir. Ce n'était pas facile comme enjeu, mais qui on a mis au cœur de la discussion? Des experts. Il y avait des élus autour, mais c'est des experts qui ont été mis au coeur, puis on a fait une démarche vraiment typiquement québécoise, qui nous a permis d'avancer, dans ce dossier-là, comme société distincte. Et, sur les questions d'identité de genre, moi, je regarde ce qui se passe aux États-Unis, vous connaissez... bon, l'exemple qu'on connaît le plus, c'est Ron DeSantis, mais il y en a d'autres, là, des politiciens qui ont vraiment embrassé cet agenda-là, qui montent en épingle des enjeux isolés pour répandre une espèce de panique, comme quoi il y a des gens qui viennent enlever des droits à nos enfants ou qui viennent menacer nos enfants.

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'Éric Duhaime, par exemple, est dans cette mouvance-là? Est-ce que PSPP, hier, quand il a parlé, notamment, là, du fait d'essayer de créer une case particulière pour les enfants mineurs parce que... bien, les enfants sont généralement mineurs, là, mais pour les mineurs parce qu'il peut y avoir des impacts irréversibles? Est-ce que vous les mettez dans cette même...

M. Nadeau-Dubois : Je ne mets personne dans aucun panier. Je fais juste dire : Je n'ai pas envie qu'on se rende là puis, c'est ça, je n'ai pas envie qu'on se rende là.

Des voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Juste un à la fois.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Monter les choses en épingle, est-ce que c'est ça qu'il a fait, hier, M. St-Pierre Plamondon?

M. Nadeau-Dubois : Je ne sais pas. Ce que j'ai remarqué, moi, hier, surtout, c'est que Bernard Drainville, ça lui a pris quelques heures, quelques heures à peine à se positionner. On peut-tu poser des questions? Est-ce que c'est un problème que vivent les directions d'école? Est-ce que c'est un problème nouveau? Est-ce que c'est un problème de longue date? Il y a des gens, dans notre équipe, on en jasait tantôt, qui avaient, quand ils étaient petits, des toilettes mixtes dans leur école. Et ce n'est pas parce qu'il y avait, à l'époque, des enfants non-binaires, c'est juste parce que c'était ça qui était plus pratique dans l'école. Donc, est-ce que, les directions d'école, c'est une problématique qu'ils rencontrent souvent? Est-ce qu'on peut l'évaluer?

S'il y a un besoin, prenons peut-être des mesures, mais moi, je pense qu'il faut y aller tranquillement. Puis ce que je constate, c'est qu'hier Bernard Drainville s'est précipité devant les micros pour faire une annonce sur cette question-là. J'espère qu'il va avoir la même précipitation aujourd'hui pour parler de la motion de Québec solidaire sur les enfants qui ont faim dans nos écoles, parce que ça, c'est un enfant sur cinq, pas une fraction de 1 %.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce qu'il avait les données probantes pour prendre une telle décision hier?

M. Nadeau-Dubois : J'en doute, j'en doute.

M. Lacroix (Louis) : C'est une mauvaise décision qu'il a prise, M. Drainville?

M. Nadeau-Dubois : Moi, ce que j'ai entendu de M. Drainville, c'est : On ne veut pas que toutes les toilettes deviennent des toilettes mixtes, mais, si c'est nécessaire, dans certains endroits, on peut en faire. Il n'y a pas de quoi tuer la une avec ça. Moi, ce que je pense, c'est qu'il faut commencer par regarder, là, est-ce que, sur le terrain... Dans les écoles, est-ce que c'est un problème qui arrive fréquemment? Parce qu'il y a des écoles, au Québec, qui ont des toilettes mixtes depuis, comme 30, 40 ans. Aux dernières nouvelles, ça n'avait pas créé de gros problèmes. Est-ce que... Si ça crée des problèmes, lesquels? Comment on peut aménager pour que tout le monde se sente bien? Est-ce qu'il y a plus de demandes qu'avant? Est-ce qu'il y en a moins? Il me semble que ça ne prend pas un doctorat en politique publique pour se dire : C'est des questions pertinentes pour prendre la bonne décision.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Si Marwah Rizqy se lance dans la course à la chefferie du Parti libéral, une avocate reconnue pour son combat contre les paradis fiscaux, populaire chez les jeunes, qui s'est illustrée dans ses échanges en éducation...

M. Nadeau-Dubois : Vous êtes prêt à faire sa campagne, M. Pilon-Larose, vous êtes plein de qualificatifs positifs pour Mme Rizqy.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous avez même collaboré avec elle, avant qu'elle se lance en politique, sur des projets de loi.

M. Nadeau-Dubois : Oui, un des premiers points de presse avec mon ami Amir, c'est vrai.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Exact. Est-ce qu'elle viendrait jouer dans les talles de Québec solidaire?

M. Nadeau-Dubois : Ah! on verra, je ne sais pas. Mme Rizqy est toujours en réflexion. On verra à ce moment-là.

Journaliste : Est-ce que c'est une bonne candidate?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je ne sais pas. Moi, ce que je trouve le fun, c'est que je pense que Marwah montre un bel exemple de conciliation entre la vie familiale puis la vie politique. Moi, je suis dans cette phase-là, moi aussi, de ma vie, puis je trouve ça le fun de voir, dans tous les partis, des gens qui sont capables de jongler avec les deux. Ce n'est pas facile, puis ça, c'est quelque chose que je reconnais dans l'engagement de Marwah. Pour ce qui est de son éventuelle, peut-être, candidature, on commentera quand ce sera plus qu'un peut-être.

M. Bossé (Olivier) : ...c'est une bonne idée?

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

M. Bossé (Olivier) : Est-ce qu'une semaine en anglais au cégep Garneau, c'était une bonne idée?

M. Nadeau-Dubois : Ruba.

Mme Ghazal : Oui, bien, j'ai vu ça. En fait, moi, tu sais, je pense que le cégep n'avait pas... n'était pas mal intentionné en faisant cette semaine-là. Cela dit, c'est sûr que, quand on regarde la situation, là, du français au Québec, disons que, la majorité des Québécois, là, pas juste dans les cégeps, tout le monde, on n'a pas de difficulté à entrer en contact avec l'anglais, donc peut-être que c'était comme un petit peu malhabile, disons, là, dans la situation actuelle.

M. Laforest (Alain) : Mme Ghazal, est-ce que vous rêvez d'être première ministre, vous? Est-ce que vous rêvez d'être première ministre, vous, Mme Ghazal?

Mme Ghazal : Vous, est-ce que vous le rêvez pour moi? Bien, écoutez, j'imagine que vous voulez me demander si je suis prête à être première ministre. Écoutez, moi, comme vous le savez, là, tout le monde, je suis candidate à la course au porte-parolat de Québec solidaire pour remplacer Manon Massé, qui désire continuer à être députée, mais ne plus porter... être porte-parole. Puis moi, je suis convaincue que, et Christine, et Émilise, et Gabriel, et moi-même, nous sommes... pas que nous rêvons, mais nous sommes prêts, si jamais les membres veulent qu'on occupe ce poste-là, d'être aspirante première ministre.

M. Laforest (Alain) : ...c'est la question que je vous pose : Vous, êtes-vous prête à prendre la place de M. Gabriel Nadeau-Dubois?

Mme Ghazal : Bien, comme Christine, comme Émilise et comme Gabriel, je suis prête. La façon que ça fonctionne, à Québec solidaire, je sais que les gens... il faut toujours le répéter, ils ne sont pas familiers avec nos façons de fonctionner qui sont très, très démocratiques. À chaque élection, un an avant l'élection, il y a une décision qui est prise, non pas par la porte-parole femme, non pas par le porte-parole homme, non pas par la direction, c'est pris par tous les membres... j'allais dire quelque chose, c'est pris par tous les membres du parti pour dire qui occupera ce poste-là d'être aspirant premier ministre.    Puis les courses au porte-parolat, à Québec solidaire, c'est une première médiatisée, parce qu'on en a déjà eu une où Andrés a occupé le poste de porte-parole homme. Ce n'est pas un concours de personnalité, là, ce n'est pas une affaire d'ego, c'est vraiment... on est là, puis les membres décident où est-ce qu'ils nous voient. Puis moi, je suis membre fondatrice dans le parti, j'ai tatoué sur le coeur ce parti puis j'ai envie qu'il aille le plus loin possible pour que notre projet de société devienne réalité dans le Québec. Donc, moi, je vais être là, là où les membres veulent que j'y sois.

M. Bergeron (Patrice) : Vous savez comment fonctionnent les élections au Québec, on a compris comment fonctionnent, maintenant, les élections dans votre parti, mais est-ce que vous, là, éventuellement… si vous seriez prête, si les membres vous choisissent, justement, à être la porte-parole qui pourrait être première ministrable. C'est ça, la question.

Mme Ghazal : Je répète, je répète, les trois et Gabriel aussi, parce que Gabriel aussi est en élection, là...

M. Bergeron (Patrice) : Donc, c'est oui?

Mme Ghazal : Oui, mais ce que je veux dire, je répète : Quand on réfléchit à devenir porte-parole de Québec solidaire, c'est une réflexion naturelle et normale de se dire : Est-ce que, si jamais les membres en décident de cette... le décident, qu'on puisse devenir aspirant premier ministre, etc.? Donc, oui, je suis prête, de la même façon que tous mes autres collègues.

M. Nadeau-Dubois : Les quatre sont prêts.

Mme Ghazal : On est prêt puis on est chanceux, on a un beau problème à Québec solidaire, je pense qu'on fait la jalousie des autres… d'autres partis politiques.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Si vous êtes élue porte-parole, allez-vous mettre votre nom dans le chapeau aux côtés de celui de Gabriel Nadeau-Dubois pour avoir l'occasion d'être candidate au poste de premier ministre?

Mme Ghazal : Bien, c'est exact, les noms, les noms des deux porte-parole sont déjà dans le chapeau, mais il y a une discussion à avoir, puis là elle est vraiment... nous... je veux dire, il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. Là, on va voir qui sera élu porte-parole, à la fin du mois de novembre, et après ça il y a des discussions à avoir, c'est... Vous êtes très, très tôt, là, dans la discussion.

M. Nadeau-Dubois : Mais tous les... Il y a deux porte-parole, puis les deux noms sont automatiquement dans le chapeau, là, ça fait qu'il n'y a pas de...

Mme Senay (Cathy) : Mr. Nadeau-Dubois...

M. Desrosiers (Sébastien) : Une question en santé, peut-être, M. Nadeau-Dubois, avant. L'Organisation mondiale de la santé critique la stratégie de Québec de recruter des infirmières dans des pays vulnérables, qu'est-ce que vous pensez de ça? C'est quoi, le problème au Québec? Pourquoi on a tant d'infirmières puis on n'est pas capable de répondre aux besoins?

M. Nadeau-Dubois : Bien, le problème numéro un, c'est la rétention. Il ne manque pas d'infirmières au total, au Québec, il manque d'infirmières dans notre réseau public. Pourquoi? Parce qu'on n'est pas capable de les retenir. Pourquoi? Parce que les conditions de travail sont exécrables. Les femmes, ce sont en majorité des femmes, arrivent dans le système, elles travaillent et elles finissent par quitter.

Moi, j'ai une... dans ma famille proche, j'ai une belle soeur qui commence, là, comme infirmière, puis il n'y a pas une semaine qu'on ne reçoit pas un message, un texto pour nous parler d'histoires épouvantables, là, des chiffres qui n'en finissent plus, pas de pause. Tu rentres le matin, tu as deux enfants, tu ne sais pas à quelle heure tu sors le soir. Comment tu organises ta vie comme ça? Tant qu'on va traiter comme ça les femmes qui lèvent la main pour aller travailler dans notre système public, on va avoir un problème structurel de recrutement, parce qu'on les brûle tellement vite qu'on en a toujours besoin des nouvelles. Ça fait que le chantier numéro un, ça devrait être celui-là, la rétention, comment on garde notre monde dans notre système public.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Nadeau, how Mr. Drainville's decision, yesterday, that was like a fast-track decision, according to you, on mixed bathrooms, will put oil on the fire on this debate?

M. Nadeau-Dubois : I think, on those issues, the first... if we want not to go into a dangerous path where we make spontaneous decisions on issues that are complex, what we need to do is, first, to see what's happening in reality, not on social media, what is happening in reality. Is there a big problem? The directors of our schools, do they see a problem? Because we know that a lot of schools, in Québec, have had mixed bathrooms for decades. Is it a problem in those schools? What are the challenges? How can we accommodate everyone? And I don't think Mr. Drainville did that exercise in the few minutes, yesterday, where he took the decision.

So, I am not saying that I have the perfect solution, I am just saying : Those are complex issues, and we need to be careful not to make fast decisions before even looking on the ground what is really happening. Is it a real problem in the everyday life of our teachers, of our students, of the parents and of the administration of the school? If yes, if there is a real problem on an everyday basis or on a regular basis, well, let's find a solution. If it's not a real problem, then, maybe we should focus on something else. I cannot decide, this morning, on that, but I think we should take the time to evaluate that situation.

Mme Senay (Cathy) : And you think that a debate at the National Assembly with experts on gender identity would be pertinent at this point?

M. Nadeau-Dubois : Well, if the Parti québécois wants a parliamentary commission, we will evaluate that demand when they will do it officially. My preoccupation is that, I think, we have to put experts at the core of that process. I'm not saying that elected officials should be evacuated, I am just saying that we should put experts in the forefront of that process. Those are complex medical issues, those are, sometimes, complex mental health issues. And, on those issues, I think it's wise, it's wise for politicians to take a little step back and to give the mic to experts.

Mme Senay (Cathy) : ...comments like Ron DeSantis in the US?

M. Nadeau-Dubois : Well, I think no one in Québec wants to see the dynamic that is unfolding in the States, when we have hard right politicians that have made their career in creating a panic around those issues, telling to people that their children are attacked or that they are at risk. And, when you talk about children, I know it personally, it gets emotional very fast. So, that's why we have to take things slowly and seriously and that's why politicians have to take... maybe, have a little reserve and put the mic to the experts.

Mme Mignacca (Franca G.) : Just quickly, Mme Ghazal, can we hear why it's such a priority for you to make day cares free?

Mme Ghazal : Yes. Well, it's important because families who have... especially those who have children, are affected by the cost of living, which is very, very high. And a way that the government of «la» CAQ can help these families is to adopt the proposal that Québec solidaire is making, to make day care… scholar day care, to abolish them, because they can cost families, for one children per year, $1,600 $, which is a very, very expensive bill, especially to go to public and free school. So... and also, it's important because most of the families now have no other option than paying the day care bill, because the two parents work, and it's not possible for them to have the children at home, for example, during the dinner. So, it's another way that Québec solidaire is proposing the Government to help families who are affected by the cost of living.

M. Nadeau-Dubois : ...you know, Mr. Legault, yesterday, said that Québec solidaire had no proposal to help ordinary families face the challenge of the cost of living crisis. Here is a new solution by Québec solidaire, and it's a solution targeted for the part of the population that has been hit very hard by the cost of living crisis, by the inflation, families with children. Those people have seen their budget tighter and tighter in the last year. This proposal will help the middle class, that's the people... Mr. Legault keeps saying he wants to help. Here's a concrete proposal, and we honestly hope Mr. Legault and Mr. Drainville will be open to discussing that idea. This will help families of Québec.

Mme O'Malley (Olivia) : When it comes to recruiting nurses from these vulnerable countries like… is describing, is it fair to recruit them, move their lives, and then, like you mentioned, to offer them a job with little to no breaks, extreme work hours, overtime? Is it fair?

M. Nadeau-Dubois : The real problem here, the core problem is the fact that it's... we are not able to keep the personnel inside our system. Those women, it's a majority of women, are leaving the system, because they're working in conditions that are not acceptable. So, if we're not able to keep the people we have, we will always be obligated to recruit new people, and it's a never-ending problem, it's a vicious circle. So, we need to focus on the first priority, which is : let's keep our people inside the system, let's give those people good working conditions, humane working conditions.

Imagine you're a mother of two children. I have someone very close to me that is in that situation. You're a mother of two children, you have two children at home and you don't know when you will get out of your shift. How are you supposed to organise your life? You cannot ask that to people. If we keep breaking the women that are raising their hand to work for us in the public system, the health public system, we will always need to bring new ones. We cannot continue like this; it will never work.

M. Authier (Philip) : I have one on another matter. I don't know if you have a position on this yet. The Government has decided to appeal the ruling on Bill 40, the school boards bill. And there has been a lot of criticism of the «centres de services» as not an ideal system. Again, the Government is pursuing this appeal in order to impose it on the English system. Do you think they should be doing that? Is it really worth the legal fees and all the delays to continue this battle?

Mme Ghazal : Well, it's very important that M. Drainville not to impose decisions like he's doing, for example for the «commission scolaire English-Montréal», yes, or the English «commission scolaire», so… and this is what he's doing with his Bill 23 for… not only for the English system, but also for everywhere in the education system, is to impose his own decisions and to say : Well, it's not working, that reform that M. Roberge has done to abolish the «commissions scolaires» and to put the «centres de services scolaires», so I will take all the power and I will take all the decisions about them. And this is not a good thing to centralize the system. So, it's not good for all the education system. So, for the English system, it's important not to have this «autoritarisme» way of bringing… taking decisions for the Government.

M. Authier (Philip) : Should they drop this appeal on Bill 40?

Mme Ghazal : The appeal for… yes, you mean about the Government?

M. Authier (Philip) : Yes, the Government is appealing a ruling that stroked down many clauses of Bill 40, and now they're going to another level of court, another appeal.

Mme Ghazal : Yes. Well, yes, it's not the good way to do things by having these appeals and to impose the system for the English schools. It's not the good way to do things.

M. Nadeau-Dubois : Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 59)

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