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(Dix heures trente minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Deux sujets pour moi ce matin. Le premier, le premier ministre
qui est à l'ONU pour parler d'environnement et qui semble très, très fier de
cette tribune-là. Je ne peux pas m'empêcher de souligner que c'est très bizarre
qu'on considère une rare exception où le Québec prend la parole à l'international
comme un succès, mais, en même temps, le gouvernement de la CAQ travaille
contre l'idée d'un Québec qui existe pleinement, qui est un pays et qui, donc,
joue ce rôle-là partout dans le monde, en tout temps. Donc, il y a là une
contradiction que je veux souligner.
L'autre contradiction que je veux
souligner, c'est qu'en même temps que le Québec se vante de son bilan à l'ONU,
bien, le Canada, lui, reçoit le Congrès mondial du pétrole. Et il n'y a pas
une... il n'y a pas quelque chose de concomitant, qui est aussi symbolique des
choix divergents entre le Canada et le Québec, qui justifie que le Québec
décide par lui-même plutôt que d'envoyer ses impôts dans les sables bitumineux
de l'Alberta.
Mon autre sujet, aussi, c'est la motion qu'on
va déposer aujourd'hui suite au témoignage du Commissaire de la langue
française, la semaine dernière, dans les consultations sur l'immigration. Il
nous a dit, essentiellement, que, si, minimalement, 85 % de l'immigration
n'adopte pas le français comme langue d'usage, on ne peut absolument pas monter
les seuils d'immigration. Il a une méthode de calcul spécifique qui démontre qu'on
est loin de cet objectif-là. Donc, sa recommandation ne peut pas être plus
claire que ça, tant qu'on n'a pas atteint 85 %, selon sa méthode de
calcul, et on est loin de le faire, il n'y a pas de raison, il n'y a pas de
logique à augmenter les seuils d'immigration. Et donc on va demander, dans
notre motion, au gouvernement d'adopter le mécanisme proposé par leur propre
nomination, là, au poste de Commissaire à la langue française. Donc, à suivre.
Et je dis là-dessus, également, que c'est
un autre cas où la CAQ n'a pas été transparente avec les électeurs lors de la
dernière élection. Vous vous souviendrez que non seulement ils ne parlaient pas
de hausser les seuils, mais ils disaient que c'était suicidaire de le faire. Et
là, comme par hasard, après l'élection, on envisage un scénario de hausser les
seuils, ce qui n'a jamais été mentionné en campagne électorale. Je pense que c'est
une question de transparence qui est assez grave. Je laisse la parole à mon
collègue.
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Selon la candidate de la CAQ dans Jean-Talon, il y a beaucoup de députés
d'opposition, il y en a même trop, on est bien servis par le système actuel. Ça
me permet le rappel suivant : À la dernière élection, la CAQ obtient un
peu plus que 40 % des voix, 72 % des sièges. Cela aurait pu être
corrigé si la CAQ n'avait pas renié son engagement électoral pour un système
proportionnel, un système qui lui permet d'avoir énormément de pouvoir compte
tenu du poids démographique qu'elle a à l'Assemblée nationale. Donc, c'est une
distorsion qui sert la CAQ. Et là la question se pose : Entre deux
formations politiques, la CAQ et le Parti québécois, est-ce qu'on a besoin d'une
90e députée de la CAQ? Réponse de cette dernière, qui est
candidate : «Il y en a déjà beaucoup». Elle a dit ça dans Le Soleil.
Alors, je veux rappeler... je ne sais pas
c'est quoi qui est le «beaucoup», mais ça, ça m'apparaît beaucoup : 89
sièges de la CAQ, 72 % des sièges, 40 % des voix. Ce qu'on a besoin, dans
une démocratie, c'est que toutes les voix puissent être entendues, et surtout
des voix qui sont libres. Parce que le candidat du Parti québécois, dans Jean-Talon,
lui, il va avoir la liberté de parole puis il ne va pas abandonner les
électeurs.
Donc, je veux rappeler ça, ce matin, parce
que la démocratie, c'est au cœur de notre engagement quotidien. Et là de se
faire dire qu'il y a suffisamment d'opposition, quand on a rarement vu, dans l'histoire
politique récente du Québec, une telle disproportion des forces en présence,
franchement, ça dépasse l'entendement. Donc, on a été choqué d'apprendre ça, ce
matin, et ça montre une certaine forme d'arrogance : Vous êtes assez
nombreux, là, à nous contredire, parfois, quand on fait des mauvais coups, on
vous entend assez, on a vraiment besoin, mais vraiment besoin, pour que ce
gouvernement maintienne son élan, d'une 90e députée. On n'est
pas de cet avis-là, et je crois que, de plus en plus, c'est le cas également
des citoyens de la circonscription de Jean-Talon. Merci.
M. St-Pierre Plamondon : Sur
ce, on prend vos questions.
M. Laforest (Alain) : Une
question pour M. Bérubé, compte tenu que vous venez de parler de
Jean-Talon. Bien, habituellement, il faut séparer le travail du politique avec
le travail partisan, n'est-ce pas? Il y a un de vos anciens partisans,
visiblement, qui m'a envoyé un courriel où vous invitez les gens à voter, à
supporter votre candidat Pascal Paradis, et vous avez utilisé votre adresse de
l'Assemblée nationale. Est-ce que vous avez commis un impair?
M. Bérubé : C'est vrai, c'est
vrai. C'est mon erreur, puis on l'a corrigée rapidement, parce qu'on a envoyé
un avis avec le courriel du parti. Mais j'ai juste une adresse courriel, moi,
dans la vie, c'est la seule que j'utilise. Alors, c'était de bonne foi, puis je
dis, essentiellement, aux gens... bien, des membres du Parti québécois à qui j'écris,
puis je leur dis de voter. Alors, oui, c'est vrai, mais on peut aussi mettre ça
en perspective, si on questionne ces enjeux-là, avec toutes les limousines
ministérielles qui se rendent avec du personnel politique des cabinets dans
Jean-Talon. J'imagine que ça fera l'objet de vos questions un peu plus tard.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : J'ai une question en éducation puis une en
santé, là, peut-être commencer par éducation. À propos de la sous-ministre dans
la division Sport, Loisir, Plein air, vous savez de quoi je parle… deux
questions, en fait. De un, elle a été envoyée au ministère de la Famille,
est-ce que c'est une bonne idée? De deux, il y a une crainte, là, d'une perte
d'expertise. Est-ce que ça expose peut-être des jeunes à certains risques? Parce
que cette perte d'expertise là, elle avait été quand même dénoncée dans le
rapport sur le basket, là, le harcèlement dans le basket.
M. Bérubé : Lorsqu'on a des
sous-ministres qui ont de l'expertise, il faut les conserver, mais, depuis le
début de l'arrivée de la CAQ au pouvoir, il y a beaucoup d'irrégularités dans
la nomination des sous-ministres, d'abord, la sous-ministre en titre, la plus
importante, et celle qui avait été la plus décriée par la CAQ autrefois. Il y a
eu des nominations politiques au poste de sous-ministre, il y en a eu
quelques-unes de gens qui viennent de la filière politique ou d'ailleurs, et
j'ai de la difficulté à voir comment on en arrive à politiser autant ou à faire
de mauvais choix de transfert de sous-ministres.
Alors, ça, c'est une question sur laquelle
on aurait intérêt à s'attarder plus souvent, parce que les gens ont un pouvoir
énorme. Et, dans le cas du ministère de l'Éducation, il y a ce dossier-là. Il y
a une autre sous-ministre qui est encore sous observation, je pense, c'est le terme,
on en avait parlé, je pense, il y a un petit bout de temps. C'est des drôles de
choix. D'ailleurs, celle à laquelle je fais référence, qui vient de la Rive-Sud
de Montréal, semblerait-il, est dans les huit sages du ministre de l'Éducation.
Alors, j'ai de la misère à savoir où est-ce qu'on s'en va avec le ministère de
l'Éducation.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que c'est une bonne idée de l'envoyer
au ministère de la Famille?
M. Bérubé : Je ne sais pas.
J'aime autant avoir des réserves pour l'instant, mais j'attends un peu plus
d'infos.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Puis, sur ma question en santé, après, je vais
laisser ma place, est-ce que c'est une bonne idée de... En fait, est-ce que
vous seriez en faveur de l'accès gratuit aux contraceptifs sous ordonnance,
comme le demandent des médecins au ministre Dubé?
M. Arseneau : On n'a pas pris
position officiellement là-dessus, là. L'idée vaut la peine, certainement, là,
d'être analysée, mais je ne peux pas me prononcer, là, comme ça, à
brûle-pourpoint, là. On n'a pas établi de positionnement là-dessus.
M. Laforest (Alain) : Sur
l'énergie, les libéraux, ce matin, vont demander à nouveau la comparution de Michael
Sabia devant la commission de l'énergie. Le premier ministre, dans l'entretien
qu'il m'a accordé jeudi, met le pied sur l'accélérateur, à 3 000 kilomètres-heure
pour les barrages, ne va pas à… fermer définitivement la porte à TransCanada
Énergie pour l'usine de cogénération de Bécancour. Est-ce qu'on a besoin d'une
mise à jour rapide? Les barrages, c'est-tu trop vite? Est-ce qu'on sait où on
s'en va?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
toujours de... Ce n'est pas la première fois que le premier ministre fait des
déclarations sur les barrages. On est allé essayer de comprendre la
planification énergétique du Québec, en commission parlementaire, pour
découvrir qu'il y a encore beaucoup de travail à faire, en termes de
planification, avant d'arriver à la conclusion, à savoir : Combien de
barrages, si oui, si, vraiment, dans l'affirmative, on a besoin de ces
barrages-là? Donc, c'est très difficile pour nous de commenter, tant qu'une
planification rigoureuse des besoins énergétiques, en tenant compte de tous les
facteurs, est déposée, là, en bonne et due forme par le gouvernement.
M. Laforest (Alain) : …ce que
vous dites, c'est du coin de table.
M. St-Pierre Plamondon : À ce
jour, on n'a pas vu de planification rigoureuse des besoins en énergie. J'avais
d'ailleurs demandé la question suivante en commission parlementaire, j'avais
demandé : Est-ce que vous tenez compte de l'accroissement de la population
dans vos projections? Puis les projections tiennent-elles compte d'objectifs
environnementaux? Puis les réponses étaient floues, voire inexistantes. Donc,
il y a vraiment du travail à faire.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur la
DPJ, là, on voit, ce matin, que le réseau est sur le bord de la crise, là,
c'est la bâtonnière qui le dit. D'abord, votre réaction par rapport à cette
situation-là, précisément.
M. Arseneau : Bien, écoutez,
moi, je suis choqué, là, de lire ça, à la une de La Presse, que la
bâtonnière interpelle trois ministres pour dire : On aimerait discuter de
solutions concrètes et urgentes, et qu'elle n'a pas de réponse à sa demande de
rencontre. Je trouve ça absolument aberrant. Le gouvernement ne prend pas ses
responsabilités. Rappelez-vous, il y a quelques années, dans le cas de la fillette
de Granby, le gouvernement, la… la main sur le cœur, s'est dit : On va
nommer une commission d'enquête, on va rétablir le système de la DPJ sur de
nouvelles bases, on a des recommandations qu'on va mettre en œuvre...
M. St-Pierre Plamondon : …
M. Arseneau : Pardon?
M. St-Pierre Plamondon : Ils
se sont félicités de leur rapport.
M. Arseneau : C'est ça, on a
fait un bon rapport, tout ça, on va changer les choses. Et là on voit que ça ne
s'améliore pas, que le nombre de signalements a doublé, qu'on en a plein les
bras et que ça affecte, de façon durable, l'évolution, le développement de ces
enfants-là, qui sont ballottés, qui n'ont pas de soutien, qui n'ont pas
d'accompagnement. Puis le gouvernement dit : Ça m'intéresse plus ou moins
d'en discuter, on est en vacances au mois de juillet puis on va y revenir, on a
un projet, là, on vous en reparlera. Moi, je trouve ça insultant, je trouve ça
irresponsable, choquant. Je n'ai pas de mots pour décrire à quel point j'éprouve
une colère pour ces enfants-là, dont on dit qu'on va assurer la protection par
l'État et puis qu'on les abandonne purement et simplement.
Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce
qui vient vous chercher, particulièrement, dans ça?
M. Arseneau : Bien, c'est
parce que c'est les enfants, c'est la génération de demain. On a vu la même
chose à peu près... Tu sais, on dit qu'on a doublé le nombre de signalements,
on a aussi presque doublé le nombre d'itinérants. Curieusement, il y a un lien
entre les deux, il y a... Le tiers des jeunes qui sont ballottés à la DPJ, qui
sont pris en charge par la DPJ, qui se retrouvent dans des situations
d'itinérance par la suite. Le gouvernement n'a aucune vision d'ensemble du
filet social. Puis, pour les enfants, c'est absolument inadmissible d'affecter
le devenir de ces enfants-là de façon durable, parce qu'on ne met pas les
ressources, l'argent et l'énergie, la volonté politique d'agir.
Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce
que vous voulez faire par rapport à ça? Est-ce que vous avez une
recommandation, rapidement, là, au gouvernement aujourd'hui?
M. Arseneau : Mais, en fait,
la bâtonnière elle-même a dit : J'ai peut-être des idées à vous proposer,
mais écoutons-la, parlons avec elle, développons des stratégies. Moi, je n'ai
pas l'expertise pour développer des stratégies pour le système de la justice ou
de la DPJ, mais je m'offusque du fait que… comme élu, comme responsable à
l'exécutif de dossiers aussi importants, qu'on balance ça de côté puis qu'on
dise : On y reviendra plus tard quand on aura le temps. Moi, je regrette,
quand j'ai des demandes pour des gens qui sont aux prises avec des problèmes
avec la DPJ, là, dans les 24 heures, on les rencontre. Que le ministre ne
fasse pas ça, c'est honteux.
Mme Prince (Véronique) : Parlant
des enfants, justement, est-ce que le programme Agir tôt a été bien planifié?
Parce qu'on a augmenté le nombre de dépistages, mais il y a comme un goulot
d'étranglement pour les services dans certaines régions.
M. Arseneau : Bien,
exactement. Moi, je souscris à l'idée d'Agir tôt. On a vu le ministre qui était
consacré à ce projet-là, on voulait révolutionner le système et faire le
dépistage très, très tôt. Le dépistage, c'est une chose; il faut que les
services suivent. Curieusement, on n'a pas pensé à ça. Une demi-mesure à la
mode caquiste, encore une fois, où on en a mis plein la vue aux gens en disant :
Voilà ce qu'on va faire, on va dépister, puis, ensuite, pour les services,
bruits de criquets, on continue d'attendre trois mois, six mois, un an.
M. Carmichael (Simon) : Sur
le logement, la semaine dernière, là, les maires, au sommet sur l'itinérance,
mettaient vraiment la pression sur Québec et Ottawa pour s'entendre sur le
900 millions, là, pour le fonds d'accélération à la construction, comment
est-ce que vous expliquez que ça a commencé à être distribué dans d'autres
provinces, mais pas au Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ça s'explique par le fait que la CAQ a passé presque son premier mandat en
entier à nier qu'il y avait une crise du logement. Puis c'est ça,
l'explication. Puis, quand vous regardez l'actualité de ce matin, là, vous avez
un système de justice qui craque, vous avez la DPJ, vous avez un système
d'éducation qui manque d'enseignants puis qui a plusieurs problèmes, des enjeux
en système de santé, regardez le portrait, là, le thème de manque de
planification revient constamment.
Puis, dans le cas de la crise du logement,
c'est l'exemple le plus frappant, parce que, verbalement, on s'est fait dire,
alors qu'on proposait puis on demandait au gouvernement de prendre ça au
sérieux, on s'est fait dire, pendant des années caquistes : Il n'y a pas
de crise du logement, vous exagérez. Puis ensuite il y a eu toutes les
déclarations pour le moins douteuses de la ministre de l'Habitation, là, par
rapport au fait de devenir propriétaire puis... en tout cas. Donc, oui, c'est
un dossier qui est très triste, parce que ça aussi, ça se répercute de manière
très, très concrète et dure dans la vie de certaines familles.
M. Carmichael (Simon) : Depuis
qu'elle est arrivée, tout ce qu'elle fait, c'est débloquer des projets, c'est
débloquer des enjeux comme ça. Est-ce que vous croyez que c'est la bonne
personne pour réussir à débloquer les enjeux de l'habitation?
M. St-Pierre Plamondon : Je
pense que les électeurs dans Jean-Talon ont une belle occasion de se faire
entendre sur des questions comme celles-là, à savoir est-ce que c'est un bilan
défendable et acceptable de ne pas avoir utilisé les fonds qui sont octroyés
pour cette mission-là, mais surtout de ne pas avoir rempli des engagements de
base en matière de logement social, de sorte que, là, on a un retard, et ça
paraît, ça paraît cruellement.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez parlé beaucoup de... la semaine passée, le coût de la vie, là, il y a eu
beaucoup de questions là-dessus. Ce matin, vous n'en avez pas parlé, mais
est-ce qu'on doit éliminer la TVQ?
M. St-Pierre Plamondon : La
mesure du gouvernement fédéral soulève certaines questions. Des fois, si on
bouge trop vite, on pense qu'on a une solution, puis finalement ça ne fait pas
l'effet escompté. Moi, ce qui m'inquiète, dans la mesure du fédéral, sans la
balayer du revers… Et la réflexion qu'on doit avoir ici, à Québec, avant
d'emboîter le pas, c'est : Est-ce que c'est vraiment une bonne idée
d'enlever les taxes sur tous les projets? Est-ce qu'une tour à condos où est-ce
que chaque condo se vend 750 000 $ devrait bénéficier d'un congé de
taxe, puis quel impact ça aurait réellement?
Moi, ce que je crains, c'est que, si la
mesure est mur à mur au niveau de l'abolition des taxes, on n'aura pas le
résultat escompté. Donc, peut-être, le gouvernement du Québec peut se pencher
sur des mesures qui sont plus ciblées en matière de logement social, de
stimulation de la construction des types de logement qui sont susceptibles de
venir aider.
Mme Prince (Véronique) : Mais
il le fait, en ce moment, avec des subventions puis des délais de 12 mois,
puis tout ça, mais les promoteurs disent : On n'a pas de main-d'oeuvre,
puis certains matériaux sont durs à trouver. Alors, les promoteurs préfèrent
les congés de taxe. Est-ce qu'à ce moment-là on ne devrait pas mettre des
critères très serrés, justement?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ça. Moi, je pense que ça vient avec des critères, minimalement, si on
l'envisage. Puis, du côté fédéral, là, c'est flou un peu. On a l'impression
qu'on saupoudre un peu partout. Donc, bien, je ne ferme pas la porte à cette
idée-là, mais avec des critères serrés et logiques, en fonction des objectifs
qu'on cherche à atteindre, c'est-à-dire stimuler le type de construction
capable de loger des familles rapidement.
Mme Plante (Caroline) : M.
Arseneau, est-ce qu'on en fait assez pour le rattrapage des chirurgies?
M. Arseneau : Bien, les
chiffres parlent d'eux-mêmes, non, on n'en fait pas assez, bien entendu. Je
vous rappelle que les plateaux techniques des hôpitaux sont encore inoccupés ou
sous-utilisés de façon importante. Résultat, évidemment, on se tourne vers le
privé. Puis on manque d'infirmières, puis là la nouvelle mesure, c'est de
couper leur prime en pleine négociation. On n'améliore pas le système, à
l'heure actuelle, on n'améliore pas la performance. Mais il y a des entreprises
du privé qui commencent à voir leurs revenus augmenter, ça, c'est clair, mais
pour ce qui est du rattrapage, non, définitivement pas.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que M. Dubé respecte ses plans et ses échéanciers? Il y en a eu quelques-uns,
quand même, des plans de rattrapage de chirurgies.
M. Arseneau : Ah! bien, je
pense que c'est à lui de répondre à cette question-là, là, mais, à mon sens, il
est encore en deçà des attentes des citoyens, particulièrement, là, évidemment,
ceux qui sont en attente de chirurgie, là, hors délai, là, à tous égards.
M. Côté (Gabriel) : Là, il y
a des écoles où les enfants apprennent à écrire en lettres attachées, il y a
d'autres écoles où les enfants n'apprennent pas à écrire en lettres attachées
puis il y a des écoles où il se fait un peu des deux. Est-ce qu'il faut mettre
de l'ordre là-dedans?
M. Bérubé : Oui, mais je ne
suis pas convaincu que c'est le projet de loi du ministre Drainville qui va
s'attaquer aux affaires les plus pressantes, là. D'abord, juste d'entrée de
jeu, puis je veux bien répondre à votre question, il y a quand même
230 spécialistes universitaires de l'éducation qui disent au ministre :
Ce n'est pas une bonne idée, votre projet de loi, puis vous perdez du temps
là-dessus, puis le temps précieux, il devrait être sur des enjeux autres. 230,
on est en train de regarder comment on va faire pour les amener, les 230, pour
faire un point de presse ensemble. C'est beaucoup de monde qui ont des choses
pertinentes à dire. De l'autre côté, le ministre, il a ses huit sages, huit
sages choisis par le ministre Drainville. 230. Je vais prendre le 230 comme
référence.
Quant à cette question-là, bien, on fait
souvent la job du ministre, c'est-à-dire que ça a été le cas pour les lieux de
prière, ça a été le cas pour le cellulaire en classe. Je vais dire une chose
simple : Occupez-vous-en, envoyez une consigne pour que ça soit clair pour
tout le monde. Parce que la seule différence qu'il y aura, après le projet de
loi du ministre Drainville, c'est qu'il faut pouvoir leur rappeler plus
facilement c'est quoi, leur job, c'est lui qui va les avoir nommés.
Pour le reste, il y a des questions
quotidiennes qui se posent, juste envoyer une consigne claire, puis on n'en
parle plus, mais ça prend du temps, c'est lourd, il faut qu'il se réfère à son
comité. Tu sais, un politburo, ce n'est pas toujours simple, là, parlez-en à
QS. Alors là, il y en a un à la CAQ en éducation. Il faut qu'ils se consultent
puis ils arrivent à une solution, il faut que le ministre soit d'accord. Alors,
aujourd'hui, la tâche du jour, clarifier les affaires sur l'écriture attachée.
Moi, je continue d'écrire en attaché, mais, pour les jeunes, il y a sûrement
des avantages et des désavantages.
Le Modérateur : On va faire
une dernière question en français ou passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) :
O.K.
I can talk in English? Mr. Arseneau, I would like to hear you about l'Observatoire
des tout-petits, the fact that… are doubly disadvantaged, because they don't
have the specialized services. What do you understand? Like, it was a good
initiative, but now it doesn't... there's no result, necessarily.
M. Arseneau :
…once again, you know, we have all sort
of promises, but we don't deliver on the part of the Government. It's a matter
of energy, it's a matter of resources, money and political will. And that is
what I question today, where is this political will to change things around and
get things, you know, going, doing stuff, and achieving goals? This is what's
this, you know... it seems desperate, you know, to ask the Government to put
forward a plan, follow it and get results. Where are the results?
Mme Senay (Cathy) :
…
M. Arseneau :…yes, you know,
it's : different topic, same results, same... and same absence of results,
should I say.
Mme Senay (Cathy) :
Mr. St-Pierre Plamondon, the fact that
Mr. Legault will be… is at the UN right now, invited as a true leader in
environment, climate change, is there, like, a contradiction with the fact that
Mr. Legault is there also thinking about building more dams, but not having the
substance showing it's necessary and where it's necessary?
M. St-Pierre
Plamondon :
It's
a government that really likes marketing and public image, and you're correct
to say that, if you look at the current planning in terms of environmental
goals and reducing «GES, gaz à effet de serre», obviously, there's a
discrepancy. Most importantly, there's a contradiction between a premier that
goes at the UN and who is so proud to talk about Québec and give Québec's
opinion, and then says that it's a brilliant… an important moment, but yet is
against Québec being a country and doing exactly that.
And, at the same time
that he's talking about the environment, what is Canada doing? They're hosting
the worldwide congress of petroleum producers. So, you can't have a more
powerful image as to the fact that our political will and our political
orientations are not compatible, are not well served within Canada, and the
fact that what the Premier is so proud of should be questioned, both in terms
of genuine environmental will by that Government, but also from the standpoint that they are against Québec taking
positions like this internationally, because they are against Québec being a
country.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
The OQLF
released some new data this morning on post-secondary education. It suggests
that the majority of students in Québec pursue their post-secondary education
in the same language that they were taught elementary and high school. It also
suggests that students who are neither francophone or anglophone in origin
prioritize learning French. They say it's important, they answered in the
questionnaire that it's a priority. What do you make of that?
M. Bérubé :
We have a different kind of numbers.
What we're proposing is that the kids from Bill 101 should go to a college in
French, because, if they don't do so, they are going to continue their life
mostly in English, they're going to live in an English neighborhood, work in
English, have mostly friends who talk English. So, this is what we expect. For
the rest, we're into a decline, the decline of French. We have a motion today
about that, and it's clearly «un cri d'alarme» of Benoît Dubreuil, which is the
Commissioner of the French language. He says to the Government, who named him : If you don't have 85% of people talking in
French in Québec, you should not raise the level of immigration.
So, what we have, right
now, we're the only party in the National Assembly who said the truth about how can we make sure that people who come
to Québec, it's going to be a success, they're going to have a house or an
apartment, they're going to have a place in kindergartner, they're going to
have a place to be happy. So, this is why we're still at 35,000, that's our
goal. But the CAQ, right now, is going directly in that direction, the same of
the Liberal Party of Canada, or
Québec solidaire, or le Parti libéral. They don't look
about the rate of occupation in the different areas in Québec. They say, like :
We are going to take care of this later. And, when I listen to Minister
Duranceau, I'm quite afraid that it's not going to work. So…
M. St-Pierre
Plamondon : It is not working.
M.
Bérubé
:
It's not working. So, about the language, you have truly a difference between
the Parti québécois, in immigration as well, and now, the CAQ, it's looking
more and more like the Liberals and Québec solidaire. And, another thing, in
2018, when they won the election, they said that the level is going to be
40,000 a year. Now, it's going to be 60,000 or 70,000. That's another broken
promise. And you can count on us, because we have a great memory, to make sure
that people is going to know the difference between CAQ and the Parti
québécois.
M. Authier (Philip)
: As we get closer to the by-election in Jean-Talon, you've seen…
we've seen campaigning going on for a few weeks now, how do you see the race
shaping up at this moment?
M. St-Pierre
Plamondon : We're working hard. We hear and we
see great receptivity. Yet, it's a by-election that has a lot to do with
political machines that are working on the field to get electors to go and
vote, because it's never… you can never take for granted that people are a lot
motivated by going to vote only nine months after the general election, simply
because an elected member decided not to follow up on that commitment. So,
we're not taking anything for granted. We're working hard, we see great
receptivity, but, yet it's a by-election, so we need to keep on working hard.
M. Authier (Philip)
: ...candidates in the race, some of them are independent, but do you
see vote splitting to be a big factor in this...
M. St-Pierre
Plamondon : It's really difficult to tell. In
a by-election... I cannot foresee or take any commitment as to what might
happen. What you can do, in a by-election, is to be present, to show up and
meet with every... you can't meet everyone, but as much citizens as you can.
And then the result is difficult to analyze and to foresee, but what we hear is
that people really appreciate our work, and they are seriously considering
supporting us, given that they appreciate what we do and they're very critical
in terms of trusting the Government. They are critical. So, we hear that a lot, we work very hard, and
we hope for the best.
(Fin à 10 h 57)