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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mardi 19 septembre 2023, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Bonjour, tout le monde. Deux sujets pour moi ce matin. Le premier, le premier ministre qui est à l'ONU pour parler d'environnement et qui semble très, très fier de cette tribune-là. Je ne peux pas m'empêcher de souligner que c'est très bizarre qu'on considère une rare exception où le Québec prend la parole à l'international comme un succès, mais, en même temps, le gouvernement de la CAQ travaille contre l'idée d'un Québec qui existe pleinement, qui est un pays et qui, donc, joue ce rôle-là partout dans le monde, en tout temps. Donc, il y a là une contradiction que je veux souligner.

L'autre contradiction que je veux souligner, c'est qu'en même temps que le Québec se vante de son bilan à l'ONU, bien, le Canada, lui, reçoit le Congrès mondial du pétrole. Et il n'y a pas une... il n'y a pas quelque chose de concomitant, qui est aussi symbolique des choix divergents entre le Canada et le Québec, qui justifie que le Québec décide par lui-même plutôt que d'envoyer ses impôts dans les sables bitumineux de l'Alberta.

Mon autre sujet, aussi, c'est la motion qu'on va déposer aujourd'hui suite au témoignage du Commissaire de la langue française, la semaine dernière, dans les consultations sur l'immigration. Il nous a dit, essentiellement, que, si, minimalement, 85 % de l'immigration n'adopte pas le français comme langue d'usage, on ne peut absolument pas monter les seuils d'immigration. Il a une méthode de calcul spécifique qui démontre qu'on est loin de cet objectif-là. Donc, sa recommandation ne peut pas être plus claire que ça, tant qu'on n'a pas atteint 85 %, selon sa méthode de calcul, et on est loin de le faire, il n'y a pas de raison, il n'y a pas de logique à augmenter les seuils d'immigration. Et donc on va demander, dans notre motion, au gouvernement d'adopter le mécanisme proposé par leur propre nomination, là, au poste de Commissaire à la langue française. Donc, à suivre.

Et je dis là-dessus, également, que c'est un autre cas où la CAQ n'a pas été transparente avec les électeurs lors de la dernière élection. Vous vous souviendrez que non seulement ils ne parlaient pas de hausser les seuils, mais ils disaient que c'était suicidaire de le faire. Et là, comme par hasard, après l'élection, on envisage un scénario de hausser les seuils, ce qui n'a jamais été mentionné en campagne électorale. Je pense que c'est une question de transparence qui est assez grave. Je laisse la parole à mon collègue.

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Selon la candidate de la CAQ dans Jean-Talon, il y a beaucoup de députés d'opposition, il y en a même trop, on est bien servis par le système actuel. Ça me permet le rappel suivant : À la dernière élection, la CAQ obtient un peu plus que 40 % des voix, 72 % des sièges. Cela aurait pu être corrigé si la CAQ n'avait pas renié son engagement électoral pour un système proportionnel, un système qui lui permet d'avoir énormément de pouvoir compte tenu du poids démographique qu'elle a à l'Assemblée nationale. Donc, c'est une distorsion qui sert la CAQ. Et là la question se pose : Entre deux formations politiques, la CAQ et le Parti québécois, est-ce qu'on a besoin d'une 90e députée de la CAQ? Réponse de cette dernière, qui est candidate : «Il y en a déjà beaucoup». Elle a dit ça dans Le Soleil.

Alors, je veux rappeler... je ne sais pas c'est quoi qui est le «beaucoup», mais ça, ça m'apparaît beaucoup : 89 sièges de la CAQ, 72 % des sièges, 40 % des voix. Ce qu'on a besoin, dans une démocratie, c'est que toutes les voix puissent être entendues, et surtout des voix qui sont libres. Parce que le candidat du Parti québécois, dans Jean-Talon, lui, il va avoir la liberté de parole puis il ne va pas abandonner les électeurs.

Donc, je veux rappeler ça, ce matin, parce que la démocratie, c'est au cœur de notre engagement quotidien. Et là de se faire dire qu'il y a suffisamment d'opposition, quand on a rarement vu, dans l'histoire politique récente du Québec, une telle disproportion des forces en présence, franchement, ça dépasse l'entendement. Donc, on a été choqué d'apprendre ça, ce matin, et ça montre une certaine forme d'arrogance : Vous êtes assez nombreux, là, à nous contredire, parfois, quand on fait des mauvais coups, on vous entend assez, on a vraiment besoin, mais vraiment besoin, pour que ce gouvernement maintienne son élan, d'une 90e députée. On n'est pas de cet avis-là, et je crois que, de plus en plus, c'est le cas également des citoyens de la circonscription de Jean-Talon. Merci.

M. St-Pierre Plamondon : Sur ce, on prend vos questions.

M. Laforest (Alain) : Une question pour M. Bérubé, compte tenu que vous venez de parler de Jean-Talon. Bien, habituellement, il faut séparer le travail du politique avec le travail partisan, n'est-ce pas? Il y a un de vos anciens partisans, visiblement, qui m'a envoyé un courriel où vous invitez les gens à voter, à supporter votre candidat Pascal Paradis, et vous avez utilisé votre adresse de l'Assemblée nationale. Est-ce que vous avez commis un impair?

M. Bérubé : C'est vrai, c'est vrai. C'est mon erreur, puis on l'a corrigée rapidement, parce qu'on a envoyé un avis avec le courriel du parti. Mais j'ai juste une adresse courriel, moi, dans la vie, c'est la seule que j'utilise. Alors, c'était de bonne foi, puis je dis, essentiellement, aux gens... bien, des membres du Parti québécois à qui j'écris, puis je leur dis de voter. Alors, oui, c'est vrai, mais on peut aussi mettre ça en perspective, si on questionne ces enjeux-là, avec toutes les limousines ministérielles qui se rendent avec du personnel politique des cabinets dans Jean-Talon. J'imagine que ça fera l'objet de vos questions un peu plus tard.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : J'ai une question en éducation puis une en santé, là, peut-être commencer par éducation. À propos de la sous-ministre dans la division Sport, Loisir, Plein air, vous savez de quoi je parle… deux questions, en fait. De un, elle a été envoyée au ministère de la Famille, est-ce que c'est une bonne idée? De deux, il y a une crainte, là, d'une perte d'expertise. Est-ce que ça expose peut-être des jeunes à certains risques? Parce que cette perte d'expertise là, elle avait été quand même dénoncée dans le rapport sur le basket, là, le harcèlement dans le basket.

M. Bérubé : Lorsqu'on a des sous-ministres qui ont de l'expertise, il faut les conserver, mais, depuis le début de l'arrivée de la CAQ au pouvoir, il y a beaucoup d'irrégularités dans la nomination des sous-ministres, d'abord, la sous-ministre en titre, la plus importante, et celle qui avait été la plus décriée par la CAQ autrefois. Il y a eu des nominations politiques au poste de sous-ministre, il y en a eu quelques-unes de gens qui viennent de la filière politique ou d'ailleurs, et j'ai de la difficulté à voir comment on en arrive à politiser autant ou à faire de mauvais choix de transfert de sous-ministres.

Alors, ça, c'est une question sur laquelle on aurait intérêt à s'attarder plus souvent, parce que les gens ont un pouvoir énorme. Et, dans le cas du ministère de l'Éducation, il y a ce dossier-là. Il y a une autre sous-ministre qui est encore sous observation, je pense, c'est le terme, on en avait parlé, je pense, il y a un petit bout de temps. C'est des drôles de choix. D'ailleurs, celle à laquelle je fais référence, qui vient de la Rive-Sud de Montréal, semblerait-il, est dans les huit sages du ministre de l'Éducation. Alors, j'ai de la misère à savoir où est-ce qu'on s'en va avec le ministère de l'Éducation.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que c'est une bonne idée de l'envoyer au ministère de la Famille?

M. Bérubé : Je ne sais pas. J'aime autant avoir des réserves pour l'instant, mais j'attends un peu plus d'infos.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Puis, sur ma question en santé, après, je vais laisser ma place, est-ce que c'est une bonne idée de... En fait, est-ce que vous seriez en faveur de l'accès gratuit aux contraceptifs sous ordonnance, comme le demandent des médecins au ministre Dubé?

M. Arseneau : On n'a pas pris position officiellement là-dessus, là. L'idée vaut la peine, certainement, là, d'être analysée, mais je ne peux pas me prononcer, là, comme ça, à brûle-pourpoint, là. On n'a pas établi de positionnement là-dessus. 

M. Laforest (Alain) : Sur l'énergie, les libéraux, ce matin, vont demander à nouveau la comparution de Michael Sabia devant la commission de l'énergie. Le premier ministre, dans l'entretien qu'il m'a accordé jeudi, met le pied sur l'accélérateur, à 3 000 kilomètres-heure pour les barrages, ne va pas à… fermer définitivement la porte à TransCanada Énergie pour l'usine de cogénération de Bécancour. Est-ce qu'on a besoin d'une mise à jour rapide? Les barrages, c'est-tu trop vite? Est-ce qu'on sait où on s'en va?

M. St-Pierre Plamondon : C'est toujours de... Ce n'est pas la première fois que le premier ministre fait des déclarations sur les barrages. On est allé essayer de comprendre la planification énergétique du Québec, en commission parlementaire, pour découvrir qu'il y a encore beaucoup de travail à faire, en termes de planification, avant d'arriver à la conclusion, à savoir : Combien de barrages, si oui, si, vraiment, dans l'affirmative, on a besoin de ces barrages-là? Donc, c'est très difficile pour nous de commenter, tant qu'une planification rigoureuse des besoins énergétiques, en tenant compte de tous les facteurs, est déposée, là, en bonne et due forme par le gouvernement.

M. Laforest (Alain) : …ce que vous dites, c'est du coin de table.

M. St-Pierre Plamondon : À ce jour, on n'a pas vu de planification rigoureuse des besoins en énergie. J'avais d'ailleurs demandé la question suivante en commission parlementaire, j'avais demandé : Est-ce que vous tenez compte de l'accroissement de la population dans vos projections? Puis les projections tiennent-elles compte d'objectifs environnementaux? Puis les réponses étaient floues, voire inexistantes. Donc, il y a vraiment du travail à faire.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur la DPJ, là, on voit, ce matin, que le réseau est sur le bord de la crise, là, c'est la bâtonnière qui le dit. D'abord, votre réaction par rapport à cette situation-là, précisément.

M. Arseneau : Bien, écoutez, moi, je suis choqué, là, de lire ça, à la une de La Presse, que la bâtonnière interpelle trois ministres pour dire : On aimerait discuter de solutions concrètes et urgentes, et qu'elle n'a pas de réponse à sa demande de rencontre. Je trouve ça absolument aberrant. Le gouvernement ne prend pas ses responsabilités. Rappelez-vous, il y a quelques années, dans le cas de la fillette de Granby, le gouvernement, la… la main sur le cœur, s'est dit : On va nommer une commission d'enquête, on va rétablir le système de la DPJ sur de nouvelles bases, on a des recommandations qu'on va mettre en œuvre...

M. St-Pierre Plamondon :

M. Arseneau : Pardon?  

M. St-Pierre Plamondon : Ils se sont félicités de leur rapport.

M. Arseneau : C'est ça, on a fait un bon rapport, tout ça, on va changer les choses. Et là on voit que ça ne s'améliore pas, que le nombre de signalements a doublé, qu'on en a plein les bras et que ça affecte, de façon durable, l'évolution, le développement de ces enfants-là, qui sont ballottés, qui n'ont pas de soutien, qui n'ont pas d'accompagnement. Puis le gouvernement dit : Ça m'intéresse plus ou moins d'en discuter, on est en vacances au mois de juillet puis on va y revenir, on a un projet, là, on vous en reparlera. Moi, je trouve ça insultant, je trouve ça irresponsable, choquant. Je n'ai pas de mots pour décrire à quel point j'éprouve une colère pour ces enfants-là, dont on dit qu'on va assurer la protection par l'État et puis qu'on les abandonne purement et simplement.

Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce qui vient vous chercher, particulièrement, dans ça?

M. Arseneau : Bien, c'est parce que c'est les enfants, c'est la génération de demain. On a vu la même chose à peu près... Tu sais, on dit qu'on a doublé le nombre de signalements, on a aussi presque doublé le nombre d'itinérants. Curieusement, il y a un lien entre les deux, il y a... Le tiers des jeunes qui sont ballottés à la DPJ, qui sont pris en charge par la DPJ, qui se retrouvent dans des situations d'itinérance par la suite. Le gouvernement n'a aucune vision d'ensemble du filet social. Puis, pour les enfants, c'est absolument inadmissible d'affecter le devenir de ces enfants-là de façon durable, parce qu'on ne met pas les ressources, l'argent et l'énergie, la volonté politique d'agir.

Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce que vous voulez faire par rapport à ça? Est-ce que vous avez une recommandation, rapidement, là, au gouvernement aujourd'hui?

M. Arseneau : Mais, en fait, la bâtonnière elle-même a dit : J'ai peut-être des idées à vous proposer, mais écoutons-la, parlons avec elle, développons des stratégies. Moi, je n'ai pas l'expertise pour développer des stratégies pour le système de la justice ou de la DPJ, mais je m'offusque du fait que… comme élu, comme responsable à l'exécutif de dossiers aussi importants, qu'on balance ça de côté puis qu'on dise : On y reviendra plus tard quand on aura le temps. Moi, je regrette, quand j'ai des demandes pour des gens qui sont aux prises avec des problèmes avec la DPJ, là, dans les 24 heures, on les rencontre. Que le ministre ne fasse pas ça, c'est honteux.

Mme Prince (Véronique) : Parlant des enfants, justement, est-ce que le programme Agir tôt a été bien planifié? Parce qu'on a augmenté le nombre de dépistages, mais il y a comme un goulot d'étranglement pour les services dans certaines régions.

M. Arseneau : Bien, exactement. Moi, je souscris à l'idée d'Agir tôt. On a vu le ministre qui était consacré à ce projet-là, on voulait révolutionner le système et faire le dépistage très, très tôt. Le dépistage, c'est une chose; il faut que les services suivent. Curieusement, on n'a pas pensé à ça. Une demi-mesure à la mode caquiste, encore une fois, où on en a mis plein la vue aux gens en disant : Voilà ce qu'on va faire, on va dépister, puis, ensuite, pour les services, bruits de criquets, on continue d'attendre trois mois, six mois, un an.

M. Carmichael (Simon) : Sur le logement, la semaine dernière, là, les maires, au sommet sur l'itinérance, mettaient vraiment la pression sur Québec et Ottawa pour s'entendre sur le 900 millions, là, pour le fonds d'accélération à la construction, comment est-ce que vous expliquez que ça a commencé à être distribué dans d'autres provinces, mais pas au Québec?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, ça s'explique par le fait que la CAQ a passé presque son premier mandat en entier à nier qu'il y avait une crise du logement. Puis c'est ça, l'explication. Puis, quand vous regardez l'actualité de ce matin, là, vous avez un système de justice qui craque, vous avez la DPJ, vous avez un système d'éducation qui manque d'enseignants puis qui a plusieurs problèmes, des enjeux en système de santé, regardez le portrait, là, le thème de manque de planification revient constamment.

Puis, dans le cas de la crise du logement, c'est l'exemple le plus frappant, parce que, verbalement, on s'est fait dire, alors qu'on proposait puis on demandait au gouvernement de prendre ça au sérieux, on s'est fait dire, pendant des années caquistes : Il n'y a pas de crise du logement, vous exagérez. Puis ensuite il y a eu toutes les déclarations pour le moins douteuses de la ministre de l'Habitation, là, par rapport au fait de devenir propriétaire puis... en tout cas. Donc, oui, c'est un dossier qui est très triste, parce que ça aussi, ça se répercute de manière très, très concrète et dure dans la vie de certaines familles.

M. Carmichael (Simon) : Depuis qu'elle est arrivée, tout ce qu'elle fait, c'est débloquer des projets, c'est débloquer des enjeux comme ça. Est-ce que vous croyez que c'est la bonne personne pour réussir à débloquer les enjeux de l'habitation?

M. St-Pierre Plamondon : Je pense que les électeurs dans Jean-Talon ont une belle occasion de se faire entendre sur des questions comme celles-là, à savoir est-ce que c'est un bilan défendable et acceptable de ne pas avoir utilisé les fonds qui sont octroyés pour cette mission-là, mais surtout de ne pas avoir rempli des engagements de base en matière de logement social, de sorte que, là, on a un retard, et ça paraît, ça paraît cruellement.

M. Laforest (Alain) : Vous avez parlé beaucoup de... la semaine passée, le coût de la vie, là, il y a eu beaucoup de questions là-dessus. Ce matin, vous n'en avez pas parlé, mais est-ce qu'on doit éliminer la TVQ?

M. St-Pierre Plamondon : La mesure du gouvernement fédéral soulève certaines questions. Des fois, si on bouge trop vite, on pense qu'on a une solution, puis finalement ça ne fait pas l'effet escompté. Moi, ce qui m'inquiète, dans la mesure du fédéral, sans la balayer du revers… Et la réflexion qu'on doit avoir ici, à Québec, avant d'emboîter le pas, c'est : Est-ce que c'est vraiment une bonne idée d'enlever les taxes sur tous les projets? Est-ce qu'une tour à condos où est-ce que chaque condo se vend 750 000 $ devrait bénéficier d'un congé de taxe, puis quel impact ça aurait réellement?

Moi, ce que je crains, c'est que, si la mesure est mur à mur au niveau de l'abolition des taxes, on n'aura pas le résultat escompté. Donc, peut-être, le gouvernement du Québec peut se pencher sur des mesures qui sont plus ciblées en matière de logement social, de stimulation de la construction des types de logement qui sont susceptibles de venir aider.

Mme Prince (Véronique) : Mais il le fait, en ce moment, avec des subventions puis des délais de 12 mois, puis tout ça, mais les promoteurs disent : On n'a pas de main-d'oeuvre, puis certains matériaux sont durs à trouver. Alors, les promoteurs préfèrent les congés de taxe. Est-ce qu'à ce moment-là on ne devrait pas mettre des critères très serrés, justement?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça. Moi, je pense que ça vient avec des critères, minimalement, si on l'envisage. Puis, du côté fédéral, là, c'est flou un peu. On a l'impression qu'on saupoudre un peu partout. Donc, bien, je ne ferme pas la porte à cette idée-là, mais avec des critères serrés et logiques, en fonction des objectifs qu'on cherche à atteindre, c'est-à-dire stimuler le type de construction capable de loger des familles rapidement.

Mme Plante (Caroline) : M. Arseneau, est-ce qu'on en fait assez pour le rattrapage des chirurgies?

M. Arseneau : Bien, les chiffres parlent d'eux-mêmes, non, on n'en fait pas assez, bien entendu. Je vous rappelle que les plateaux techniques des hôpitaux sont encore inoccupés ou sous-utilisés de façon importante. Résultat, évidemment, on se tourne vers le privé. Puis on manque d'infirmières, puis là la nouvelle mesure, c'est de couper leur prime en pleine négociation. On n'améliore pas le système, à l'heure actuelle, on n'améliore pas la performance. Mais il y a des entreprises du privé qui commencent à voir leurs revenus augmenter, ça, c'est clair, mais pour ce qui est du rattrapage, non, définitivement pas.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que M. Dubé respecte ses plans et ses échéanciers? Il y en a eu quelques-uns, quand même, des plans de rattrapage de chirurgies.

M. Arseneau : Ah! bien, je pense que c'est à lui de répondre à cette question-là, là, mais, à mon sens, il est encore en deçà des attentes des citoyens, particulièrement, là, évidemment, ceux qui sont en attente de chirurgie, là, hors délai, là, à tous égards.

M. Côté (Gabriel) : Là, il y a des écoles où les enfants apprennent à écrire en lettres attachées, il y a d'autres écoles où les enfants n'apprennent pas à écrire en lettres attachées puis il y a des écoles où il se fait un peu des deux. Est-ce qu'il faut mettre de l'ordre là-dedans?

M. Bérubé :  Oui, mais je ne suis pas convaincu que c'est le projet de loi du ministre Drainville qui va s'attaquer aux affaires les plus pressantes, là. D'abord, juste d'entrée de jeu, puis je veux bien répondre à votre question, il y a quand même 230 spécialistes universitaires de l'éducation qui disent au ministre : Ce n'est pas une bonne idée, votre projet de loi, puis vous perdez du temps là-dessus, puis le temps précieux, il devrait être sur des enjeux autres. 230, on est en train de regarder comment on va faire pour les amener, les 230, pour faire un point de presse ensemble. C'est beaucoup de monde qui ont des choses pertinentes à dire. De l'autre côté, le ministre, il a ses huit sages, huit sages choisis par le ministre Drainville. 230. Je vais prendre le 230 comme référence.

Quant à cette question-là, bien, on fait souvent la job du ministre, c'est-à-dire que ça a été le cas pour les lieux de prière, ça a été le cas pour le cellulaire en classe. Je vais dire une chose simple : Occupez-vous-en, envoyez une consigne pour que ça soit clair pour tout le monde. Parce que la seule différence qu'il y aura, après le projet de loi du ministre Drainville, c'est qu'il faut pouvoir leur rappeler plus facilement c'est quoi, leur job, c'est lui qui va les avoir nommés.

Pour le reste, il y a des questions quotidiennes qui se posent, juste envoyer une consigne claire, puis on n'en parle plus, mais ça prend du temps, c'est lourd, il faut qu'il se réfère à son comité. Tu sais, un politburo, ce n'est pas toujours simple, là, parlez-en à QS. Alors là, il y en a un à la CAQ en éducation. Il faut qu'ils se consultent puis ils arrivent à une solution, il faut que le ministre soit d'accord. Alors, aujourd'hui, la tâche du jour, clarifier les affaires sur l'écriture attachée. Moi, je continue d'écrire en attaché, mais, pour les jeunes, il y a sûrement des avantages et des désavantages.

Le Modérateur : On va faire une dernière question en français ou passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : O.K. I can talk in English? Mr. Arseneau, I would like to hear you about l'Observatoire des tout-petits, the fact that… are doubly disadvantaged, because they don't have the specialized services. What do you understand? Like, it was a good initiative, but now it doesn't... there's no result, necessarily.

M. Arseneau : …once again, you know, we have all sort of promises, but we don't deliver on the part of the Government. It's a matter of energy, it's a matter of resources, money and political will. And that is what I question today, where is this political will to change things around and get things, you know, going, doing stuff, and achieving goals? This is what's this, you know... it seems desperate, you know, to ask the Government to put forward a plan, follow it and get results. Where are the results? 

Mme Senay (Cathy) :

M. Arseneau :…yes, you know, it's : different topic, same results, same... and same absence of results, should I say. 

Mme Senay (Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, the fact that Mr. Legault will be… is at the UN right now, invited as a true leader in environment, climate change, is there, like, a contradiction with the fact that Mr. Legault is there also thinking about building more dams, but not having the substance showing it's necessary and where it's necessary? 

M. St-Pierre Plamondon : It's a government that really likes marketing and public image, and you're correct to say that, if you look at the current planning in terms of environmental goals and reducing «GES, gaz à effet de serre», obviously, there's a discrepancy. Most importantly, there's a contradiction between a premier that goes at the UN and who is so proud to talk about Québec and give Québec's opinion, and then says that it's a brilliant… an important moment, but yet is against Québec being a country and doing exactly that.

And, at the same time that he's talking about the environment, what is Canada doing? They're hosting the worldwide congress of petroleum producers. So, you can't have a more powerful image as to the fact that our political will and our political orientations are not compatible, are not well served within Canada, and the fact that what the Premier is so proud of should be questioned, both in terms of genuine environmental will by that Government, but also from the standpoint that they are against Québec taking positions like this internationally, because they are against Québec being a country.

Mme Mignacca (Franca G.) : The OQLF released some new data this morning on post-secondary education. It suggests that the majority of students in Québec pursue their post-secondary education in the same language that they were taught elementary and high school. It also suggests that students who are neither francophone or anglophone in origin prioritize learning French. They say it's important, they answered in the questionnaire that it's a priority. What do you make of that?

M. Bérubé : We have a different kind of numbers. What we're proposing is that the kids from Bill 101 should go to a college in French, because, if they don't do so, they are going to continue their life mostly in English, they're going to live in an English neighborhood, work in English, have mostly friends who talk English. So, this is what we expect. For the rest, we're into a decline, the decline of French. We have a motion today about that, and it's clearly «un cri d'alarme» of Benoît Dubreuil, which is the Commissioner of the French language. He says to the Government, who named him : If you don't have 85% of people talking in French in Québec, you should not raise the level of immigration.

So, what we have, right now, we're the only party in the National Assembly who said the truth about how can we make sure that people who come to Québec, it's going to be a success, they're going to have a house or an apartment, they're going to have a place in kindergartner, they're going to have a place to be happy. So, this is why we're still at 35,000, that's our goal. But the CAQ, right now, is going directly in that direction, the same of the Liberal Party of Canada, or Québec solidaire, or le Parti libéral. They don't look about the rate of occupation in the different areas in Québec. They say, like : We are going to take care of this later. And, when I listen to Minister Duranceau, I'm quite afraid that it's not going to work. So…

M. St-Pierre Plamondon : It is not working.

M. Bérubé : It's not working. So, about the language, you have truly a difference between the Parti québécois, in immigration as well, and now, the CAQ, it's looking more and more like the Liberals and Québec solidaire. And, another thing, in 2018, when they won the election, they said that the level is going to be 40,000 a year. Now, it's going to be 60,000 or 70,000. That's another broken promise. And you can count on us, because we have a great memory, to make sure that people is going to know the difference between CAQ and the Parti québécois.

M. Authier (Philip) : As we get closer to the by-election in Jean-Talon, you've seen… we've seen campaigning going on for a few weeks now, how do you see the race shaping up at this moment?

M. St-Pierre Plamondon : We're working hard. We hear and we see great receptivity. Yet, it's a by-election that has a lot to do with political machines that are working on the field to get electors to go and vote, because it's never… you can never take for granted that people are a lot motivated by going to vote only nine months after the general election, simply because an elected member decided not to follow up on that commitment. So, we're not taking anything for granted. We're working hard, we see great receptivity, but, yet it's a by-election, so we need to keep on working hard.

M. Authier (Philip) : ...candidates in the race, some of them are independent, but do you see vote splitting to be a big factor in this...

M. St-Pierre Plamondon : It's really difficult to tell. In a by-election... I cannot foresee or take any commitment as to what might happen. What you can do, in a by-election, is to be present, to show up and meet with every... you can't meet everyone, but as much citizens as you can. And then the result is difficult to analyze and to foresee, but what we hear is that people really appreciate our work, and they are seriously considering supporting us, given that they appreciate what we do and they're very critical in terms of trusting the Government. They are critical. So, we hear that a lot, we work very hard, and we hope for the best.

(Fin à 10 h 57)