(Huit heures vingt-huit minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à tous et à toutes. Ce matin, nous faisons écho du cri du cœur lancé par la
bâtonnière du Québec. La bâtonnière du Québec a envoyé une lettre à trois
ministres du gouvernement Legault le 21 juillet dernier. Ça fait deux mois. Dans
sa lettre, c'était marqué «urgence d'agir». Elle parlait de la protection de la
jeunesse, elle parlait de la défense des droits fondamentaux, droit à la vie, à
la sécurité, à la santé de notre jeunesse. Moi, je ne sais pas pour vous, mais,
quand on me dit «urgent, j'ai besoin d'un retour», quand on me le dit, «urgent,
j'ai besoin d'un retour», je le fais dans l'heure, dans la minute. Elle a lancé
un cri du cœur, il y a deux mois, à trois ministres, il y en a deux qui n'ont
pas répondu, Lionel Carmant puis Ian Lafrenière. Lionel Carmant, excusez du
peu, il est en charge des soins de services sociaux au Québec. C'est lui qui
devrait être le grand manitou qui met en œuvre, entre autres, les
recommandations du rapport Laurent. Rapport Laurent, ça fait deux ans et demi.
Et Ian Lafrenière, lui, est interpellé parce que, par rapport aux peuples
autochtones ou nations autochtones, il y a des enjeux avec la jeunesse. Puis le
ministre de la Justice, lui, c'est le seul des trois qui a donné suite, une
quelque suite, il a dit : Écoutez, moi, je suis en mode projet.
Alors, ce matin, nous n'avons, au Québec,
aucune garantie qu'on n'est pas en train d'échapper des enfants. Vous le savez,
le rapport Laurent, c'est suite à la tragédie qui a eu lieu en 2019. Et le
rapport Laurent s'intitulait, il y a deux ans et demi, Instaurer une société
bienveillante pour nos enfants et nos jeunes. Bien, c'est bien de valeur,
mais, à matin, le gouvernement Legault, là, c'est abonné absent. On a l'impression
qu'ils abandonnent nos jeunes, abandonnent la jeunesse. Les délais dans les
tribunaux font en sorte que les droits fondamentaux de nos tout-petits sont
théoriques dans bien des cas. Ça, on ne peut pas accepter ça. Alors, on fait
écho du cri du cœur de la bâtonnière, qui est une institution, qui est une
personne qui connaît, évidemment, le respect que l'on doit au gouvernement, mais
elle a fait un cri du cœur. On lui fait écho ce matin.
Et je vais céder la parole, maintenant, à
ma collègue, qui va vous parler des mots utilisés, entre autres, par la
bâtonnière, qui dit que la justice, notamment pour la protection des droits
fondamentaux de nos jeunes, est
au bord du précipice. La justice est au bord du
précipice, puis, pendant ce temps-là, le gouvernement Legault est absent. C'est
inacceptable.
Mme Garceau : Merci. Merci
beaucoup, Marc. Bon matin à tous et à toutes. En tant que porte-parole de
l'opposition officielle en matière de protection de la jeunesse, mais aussi en
tant que mère et avocate... Nous savons qu'il y a une crise sans précédent dans
notre système de la protection de la jeunesse, vous l'avez vu hier dans
l'article dans La Presse, des données alarmantes, et on a un
gouvernement qui est en mode inaction. On a une bâtonnière, Me Claveau, qui est
en mode solution. Et je suis outrée d'apprendre, hier, via, évidemment,
l'article dans La Presse, que trois ministres, et je les interpelle,
aujourd'hui, M. Simon Jolin-Barrette, Ian Lafrenière et surtout Lionel
Carmant, c'est son dossier, c'est sous sa gouverne, Services sociaux,
protection de la jeunesse... On est en train d'échapper des enfants, la
sécurité de nos enfants, au Québec, est en danger parce qu'on n'a pas fait
appel, on n'a pas répondu au cri du coeur d'une bâtonnière, la bâtonnière, Me
Claveau, qui voulait une rencontre. Une rencontre, oui, urgente, parce qu'on a
un système judiciaire défaillant. On a un système judiciaire qui, nous le savons
tous, ne peut plus répondre à l'augmentation des demandes et des besoins. On a
du personnel, on le sait, tout le monde, du personnel, que ce soit système
judiciaire, que ce soit la DPJ, qui sont surchargés, ils sont essoufflés.
Et donc, maintenant, j'ai rencontré, je
vous le dis, la bâtonnière, au mois d'août, Me Claveau. On a échangé concernant
les dossiers dont je suis porte-parole, incluant la DPJ. On a échangé sur les
préoccupations concernant l'augmentation du nombre d'enfants qui doivent être
évalués, les délais indus pour des dates d'audition devant les tribunaux, le
manque de ressources flagrant au niveau de... pour aider les enfants, pour
aider les parents, pour les outiller lorsque leurs enfants sont placés en
famille d'accueil. Elle m'a parlé de la lettre, et moi, je me disais : Je
suis porte-parole, je ne suis pas ministre, mais, si je reçois une lettre d'une
bâtonnière, il me semble, comme notre chef a dit, on prend le téléphone, on
prend un rendez-vous.
Et donc, ce matin, j'interpelle les trois
ministres et je leur dis : Sortez, ce matin, là. Vous allez sortir vos
agendas puis vous allez encercler une date, une date pour une rencontre avec
notre bâtonnière, parce qu'elle est en mode solution, et c'est votre devoir de
le faire pour la sécurité, le bien-être de nos enfants, et pour leur avenir. Le
moment, là, c'est aujourd'hui. Vous avez déjà perdu deux mois. Faites-le
aujourd'hui, le temps presse.
M. Tanguay : Merci, Brigitte.
Questions?
M. Laforest (Alain) : M. Tanguay,
qu'est-ce que vous pensez de la sortie d'Al Gore concernant Anticosti et la
conversion de M. Legault?
M. Tanguay : Je pense qu'Al
Gore est tout à fait justifié d'avoir des bons mots pour le Québec. Al Gore l'avait
fait également, à l'époque, avec M. Couillard, puis je pense qu'Al Gore,
entre autres, fait écho du fait que l'on a un héritage de plusieurs, notamment,
notamment, gouvernements libéraux, un Robert Bourassa qui a cru à l'énergie
hydroélectrique, et qui fait en sorte qu'aujourd'hui nous sommes, au Québec...
comme nation, le Québec, certes, per capita, produit des GES dans des
proportions moindres qu'ailleurs en Amérique du Nord. Ceci dit, il faut
s'améliorer, mais je pense que ce sont des bons mots envers le peuple
québécois.
M. Laforest (Alain) : ...cautionner
ce que M. Legault fait actuellement, là. Vous êtes en accord avec ce qu'il
fait?
M. Tanguay : Vous faites
référence à quoi? Parce que, quand vous dites «ce que fait M. Legault»,
souvent on se demande qu'est-ce qu'il fait, là. Vous faites référence à quoi?
M. Laforest (Alain) : Bien, vous
dites que ce qu'Al Gore a dit, la référence au Québec, tout ça, ça va bien, ça
fait que le gouvernement est dans la bonne voie, là. C'est ça que vous nous
dites ce matin?
M. Tanguay : Non. François
Legault est l'héritier de décisions qui ont été prises par des gouvernements
libéraux, notamment, responsables. Ça, c'est une chose. Deuxième des choses,
qu'est-ce qu'il fait aujourd'hui, François Legault, le pseudo-géant vert? Il
n'est pas géant vert, là, François Legault, quand on dit que, l'atteinte des
objectifs du gouvernement, c'est 37,5 % en réduction des GES en 2030 puis
qu'il a juste identifié 60 % des mesures pour l'atteindre. Quand on parle,
donc, de lutte aux changements climatiques, le fonds d'électrification et de
lutte aux changements climatiques, la Vérificatrice générale était sortie de
façon très sévère pour dire : Voyons donc, là-dedans, il n'y a même pas de
mesure d'efficacité.
Alors, François Legault est l'héritier,
notamment, de gouvernements libéraux, qui fait en sorte qu'Al Gore est tout à
fait justifié de souligner la position de leader du Québec, et ça, ce sont des
bons mots, mais pour le peuple québécois, mais, pour François Legault, là, son
bilan... En matière d'environnement, si c'était important, il ne garderait pas
Benoit Charette comme ministre de l'Environnement, voyons donc!
M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce
que vous reprochez à Benoit Charette, précisément?
M. Tanguay : Benoit Charette,
je pense que... Benoit Charette, il est très bon pour attaquer les oppositions,
très bon pour parler du 15 ans libéral, très bon, mais ça fait six ans — ils
sont à l'aube de leur sixième année — il a fait quoi, Benoit
Charette, pour révolutionner, là, notre lutte aux changements, à
l'Environnement? Benoit Charette, là, je veux dire, il n'a pas livré.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
il a un plan chiffré, quand même, là, je veux dire, sous les libéraux, on
n'avait pas de chiffre, on a raté la cible. M. Charette dit : J'ai un plan
chiffré qui avance.
M. Tanguay : Bien, sous les
libéraux, on a fait des réalisations comme la bourse du carbone. Sous les
libéraux, évidemment, on avait investi pour transformer nos industries. Là, le
Fonds vert... la CAQ a décrié le Fonds vert, puis il fallait resserrer,
effectivement, les boulons pour le Fonds vert. Ils ont fait le fonds
d'électrification et de mesures à la lutte aux changements climatiques, qui a
été critiqué, le dernier rapport, par la VG, alors c'est inefficace, c'est
inefficace. Il va où, l'argent de la bourse du carbone? Alors, ça, c'est une
chose.
Deuxième des choses, il y a 40 % des
mesures qui ne sont pas identifiées pour, d'ici 2030, réduire de 37,5 %.
2030, là, c'est dans sept ans, là, c'est demain matin, en matière
environnementale.
Mme Plante (Caroline) : Qu'est-ce
que vous pensez de la valse-hésitation sur le nucléaire? On semblait ouvert, là,
on ferme la porte... l'instant.
M. Tanguay : C'est n'importe
quoi, c'est n'importe quoi, honnêtement, là. Quel mauvais théâtre d'été,
François Legault puis Pierre Fitzgibbon, qui, les deux mains dans les poches,
un matin, là... Je ne sais pas ce qu'ils vont nous annoncer demain. Alors, à un
moment donné, c'était un barrage. Finalement, ah! finalement, on n'aura pas
besoin de barrage si on a de l'éolien puis de l'économie d'énergie. Finalement,
à un moment donné, woups! on parlait de 13 barrages, woups! le nucléaire, hier,
on m'a dit... J'ai dit : Vous n'êtes pas sérieux? Ma gang, ils m'ont dit :
Aïe! Legault, il a fermé la porte au nucléaire. Ah oui?
Là, on nous dit... Ça fait un an et demi
que Sophie Brochu a déposé le plan stratégique 2022-2026. Ça fait un an et
demi, à la lecture première, qu'il disait : Bien, il faut le mettre à
jour, ça prend une jasette nationale. Là, François Legault, là, se réveille, ce
matin, là, et il dit : Bien, dans quelques mois, on va pouvoir entendre M.
Sabia, il est en train de préparer un document, mais ça n'empêche pas que
Fitzgibbon, M. Fitzgibbon va déposer cet automne un projet de loi en la
matière. Alors, c'est n'importe quoi. C'est la queue qui brasse le chien.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...que
la porte est fermée pour le nucléaire, c'est ça que vous comprenez?
M. Tanguay : Je ne le
comprends même pas puis je suis certain qu'Hydro-Québec ne les comprend même
pas. Comment peut se gouverner Hydro-Québec? C'est quoi, la ligne de
communication entre le gouvernement et Hydro-Québec? C'est quoi, la commande?
C'est pour ça qu'on veut entendre M. Sabia. On l'a demandé hier, on veut
entendre M. Sabia trois heures en commission parlementaire pour dire :
Quel est votre niveau de préparation, vous, sur l'éventuel nucléaire, un
barrage à Gull Island? Qu'est-ce qui se passe avec ça ou d'autres barrages?
François Legault, il dit : On va consulter, mais moi, personnellement,
c'est des barrages que je veux. On l'a entendu hier, alors, nous, on veut
savoir. Hydro-Québec, là-dedans, doit les regarder en voulant... Aïe!
faites-vous une tête, là, faites-vous une tête.
Pendant ce temps-là, Al Gore est bien
justifié de dire que le Québec, comme peuple, nous avons une position de leader
en matière d'émissions de GES. On est parmi ceux qui, per capita, en émettent
le moins en Amérique du Nord, mais, pendant ce temps-là, on manque le train, on
manque le bateau, là. Quand on dit, là : Ah! Tanguay, il est encore en
train de parler de brouillon, puis de pas fiable, puis d'incapable, bien, c'est
ça, c'est brouillon, pas fiable, incapable en matière de vision énergétique.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur la
carte électorale, M. Tanguay, est-ce que vous... bon, vous n'êtes pas très
présents dans l'Est, là, du Québec, là, mais est-ce que ça vous inquiète qu'on
fusionne des comtés en Gaspésie?
M. Tanguay : On va vous
revenir. On est encore en train d'analyser ce rapport-là, qui a, quoi, 170
pages. On a bien vu, donc, que Montréal perd un comté. Estrie, Centre-du-Québec
en gagnent un, tout comme Laurentides, Lanaudière, mais Bas-Saint-Laurent—Gaspésie
perd un comté. À toutes les fois, là, ça fait quelques exercices auxquels
j'assiste, ce sont des questions fondamentales. Il y a deux objectifs très
clairs, c'est : notre démocratie, la représentativité effective des
électeurs, et aussi la représentation du territoire, de nos régions. Alors,
nous, c'est les deux grands principes qui vont nous guider. Laissez-nous le
temps de parfaire notre analyse, il y aura des consultations, pour revenir
là-dessus, mais ce sont des questions fondamentales, fondamentales.
Mme Lévesque (Fanny) : ...sur
le nouveau guichet unique, Place 0-5 ans, est-ce que c'est la bonne, cette
fois-ci? Est-ce que c'est une bonne chose qu'on aille vers ça? Est-ce que ça va
accroître l'accès?
M. Tanguay : Là, là, je
pèse mes mots, là : Ils nous promettent ça pour dans six ans depuis 2018.
Donc, 2024, ils vont livrer le nouveau guichet. Bonne nouvelle : je pense
qu'Éric Caire n'est pas impliqué, là, mais détrompez-moi si j'ai tort, là. Si
on veut que ça marche, il ne faut pas qu'Éric Caire touche à ça. Chose
certaine, ils promettent un guichet qui, oui, nous en sommes, va venir
prioriser, mais un guichet dans un an. Pendant ce temps-là, moi, je pense aux
79 000 enfants inscrits sur la liste d'attente qui n'auront pas de
places. Alors, on peut bien parler du guichet, mais il faut qu'ils créent des
places, puis ils ne les créent pas, la liste d'attente allonge plutôt que de se
réduire.
Mme Lévesque (Fanny) : ...
M. Tanguay : Excusez-moi?
Mme Lévesque (Fanny) : Ce n'est
pas assez rapide, donc, le déploiement?
M. Tanguay : Le
déploiement, ce n'est clairement pas assez rapide. Écoutez, on a su il y a deux
semaines que le préfabriqué, qui est supposé être plus rapide puis coûter moins
cher, ils ne le faisaient pas parce que ça coûtait trop cher. Alors, c'est 3 200 places
qu'ils ne sont pas capables de livrer en préfabriqué, mais ils disent :
Inquiétez-vous pas. Encore une fois, la CAQ de François Legault, c'est grand
parleur, petit faiseur : Inquiétez-vous pas, on va en livrer 37 000
dans deux ans.
M. Bossé (Olivier) : Dans
le dossier du nickel au port de Québec, comment vous expliquez que le ministre
Lamontagne, qui parle à la place du ministre Charette, dit : On a envoyé
des avis de non-conformité, puis le port dit : On n'a rien reçu, on n'a
reçu aucun avis de...
M. Tanguay : Tantôt, je
faisais référence à Benoit Charette, bien, pourquoi vous tapez sur la tête à
Benoit Charette? C'est ça. Le ministère de l'Environnement a pris des mesures
qui démontraient qu'il y avait une hausse anormale du nickel dans l'air dans la
région. Il n'y a pas eu de transparence, ça n'a pas été communiqué, les gens ne
sont pas au courant. Puis qu'est-ce qui se passe maintenant? Qu'est-ce qui s'est
passé? Comment on s'assure que ça ne se reproduise pas? Autant de questions que
l'on n'a pas... Puis, encore une fois, à Benoit Charette... si, l'environnement,
c'était important pour François Legault, Benoit Charette ne serait pas là.
M. Laforest (Alain) : L'exode
des médecins de famille, les 50 qui quittent, est-ce que ça va avoir un impact
sur les urgences?
M. Tanguay : C'est
préoccupant, c'est clair. C'est clair que, quand vous n'avez pas... L'objectif,
là, on va revenir aux fondamentaux, d'avoir un médecin de famille, c'est
justement de ne pas se ramasser à l'urgence. Nous plaidons depuis que le
gouvernement de la CAQ est là — c'est à l'aube de sa sixième année,
ils sont là depuis 2018 — pour qu'il y ait une prise en charge, une
prise en charge des gens, donc, les gens qui ont des maladies chroniques, qui
doivent voir régulièrement un médecin, ou les gens qui disent, bien, moi, j'ai
peut-être un petit bobo, je vais aller consulter, puis on règle ça à la source.
C'est clair que la solution, c'est d'avoir davantage de prises en charge, mais
on peut voir que, sous le gouvernement de la CAQ, il y a une diminution, une
augmentation du nombre de Québécois qui n'ont pas de médecin de famille, puis
ça... C'est clair qu'ils se ramassent à l'urgence.
M. Robillard (Alexandre) : Et
là c'est une perte nette de 50.
M. Tanguay : Bien oui.
M. Robillard (Alexandre) : Donc,
comment vous l'analysez, ça?
M. Tanguay : C'est
préoccupant. C'est très préoccupant. C'est très préoccupant. Je pense que la
prise en charge doit être accrue. Puis, en ce sens-là, nous, on plaidait déjà
pour : est-ce qu'on a le nombre suffisant de médecins pour prendre la mise
en charge? Et ça, c'est important. Les médecins qui quittent, il faut les
remplacer.
M. Robillard (Alexandre) : C'est
départs à la retraite, départs au privé puis pour autres provinces. Donc, sur
lequel de ces trois motifs-là le gouvernement peut agir le plus directement,
selon vous, pour endiguer cette perte nette là?
M. Tanguay : Bien, si le
gouvernement était résolument axé sur la prise en charge, il développerait
davantage de GMF, il s'assurerait qu'il y a un nombre suffisant de patients
qui... de médecins qui font de la médecine de famille. L'accès à un médecin de
famille, qui va bien au-delà de l'accès à un rendez-vous... Ce n'est pas une
prise en charge, ça, le GAP, là, le guichet, là, le GAP, là. Ce n'est pas une
prise en charge, un rendez-vous. Si vous avez, encore une fois, des maladies
chroniques, il faut que votre médecin puisse pouvoir vous suivre. Alors, en ce
sens-là, ce sur quoi le gouvernement pourrait agir, c'est dire : Nous, on
a l'objectif d'une prise en charge. On va s'assurer qu'il y a un nombre
suffisant de médecins partout sur le territoire. Moi, je peux vous parler, dans
mon comté, dans LaFontaine, dans Rivière-des-Prairies, là, on a la moitié moins
de médecins qu'on devrait avoir pour tout le reste de l'île de Montréal.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
je vous soumets, là, c'est juste une hypothèse comme ça, parce que... dans l'article
où il est question de cette diminution-là, on parle aussi de la Fédération des
médecins résidents, qui a cessé d'inviter des cliniques privées, là, pour
recruter des médecins. Donc, est-ce que le gouvernement devrait réfléchir plus
largement à cette question-là de la transition des médecins qui se désaffilient
vers le privé?
M. Tanguay : Oui, il y a
ça. Tout à fait. Tout à fait. Quand on parle d'une prise en charge par le
public, par le service public des patients, ils devraient se questionner
là-dessus. Ils devraient également se questionner par rapport à l'attribution
des PREM, donc, des permis de pratiquants, de nouveaux pratiquants, et ils
devraient peut-être avoir une réflexion sur les AMP. Excusez-moi, j'ai les
acronymes, c'est parce que c'est un dossier que je vis, moi, dans mon comté. Faire
en sorte que, lorsque vous êtes un médecin facturant, un nouvel arrivant dans
une région, vous devez donner un certain groupe d'heures ailleurs, bien, des
fois, ça peut décourager des médecins puis, des fois, faire en sorte qu'il y a
des régions qui soient sous-desservies.
Alors, il y a le nombre de médecins, les
médecins qui quittent. Il faut se poser la question. Il est clair que l'axe sur
lequel fonce le gouvernement Legault, c'est : on va donner des rendez-vous
le plus possible, mais ce n'est pas une prise en charge. Et, encore une fois,
je reviens sur votre question, lorsque vous avez une prise en charge, vous
faites de la prévention, vous êtes en amont, vous n'allez pas vous ramasser à
l'urgence parce qu'on ne s'en est pas occupé.
M. Desrosiers (Sébastien) : Concernant
le fait que M. St-Pierre Plamondon soit propriétaire d'une terre agricole
en Abitibi-Témiscamingue, c'est quoi, votre position, vous, au Parti libéral du
Québec? Est-ce que...
M. Tanguay : Bien,
nous... Oui, excusez-moi.
M. Desrosiers (Sébastien) : Bien,
est-ce que vous pensez que quelqu'un qui n'est pas agriculteur peut toujours,
au Québec, acheter une terre agricole?
M. Tanguay : Nous, on
avait déjà exprimé, en campagne électorale, qu'afin de limiter la spéculation
sur les terres agricoles les terres devraient être axées, donc, sur, justement,
la production agricole. Donc, il y avait un encadrement à avoir là-dessus.
Maintenant, je pense que... par rapport à
Paul St-Pierre Plamondon, je pense que c'est un enjeu de cohérence, alors, je
le laisserai répondre à ces questions-là, qui vont sûrement venir.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
dites : Il doit y avoir une limite, dans le fond, vous dites qu'un certain
nombre de terres pourraient être vendues à des non-agriculteurs?
M. Tanguay : Nous, on
avait une préoccupation. On a exprimé, effectivement, en campagne électorale,
une préoccupation : il doit y avoir un encadrement pour que nos terres
agricoles, on parle de notre souveraineté alimentaire, nos terres agricoles
puissent être exploitées. Bien évidemment, au Parti libéral du Québec, on est
respectueux du droit de la propriété, mais, ceci étant dit, je pense qu'il y a,
et on l'avait soulevé, un encadrement minimal, une réflexion à y avoir
là-dessus.
En campagne électorale, je reviens sur
votre question primaire, Paul St-Pierre Plamondon avait dit : Bien, pour
nous, là... Je me rappelle, Pascal Bérubé avait dit, là : Si vous avez une
terre agricole, là, c'est pour que, le matin, vous vous leviez, puis vous
mettiez vos bottes, puis que vous alliez faire pousser quelque chose. Bien, il
y a un enjeu de cohérence, à matin, puis je vais le laisser y répondre.
M. Laforest (Alain) : Mais
il peut les louer, là.
M. Tanguay : Oui, tout à
fait, tout à fait, il peut les louer pour faire la coupe de foin. Alors, je le
laisserai expliquer, là, 150 hectares pour la coupe de foin.
M. Laforest (Alain) : Faites-vous
un lien avec Charles Sirois?
M. Tanguay : Non.
M. Laforest (Alain) : À
plus petite échelle?
M. Tanguay : Oui. Non. D'ailleurs,
il faudrait que je me mette à jour par rapport à ça, Charles Sirois, là, où
est-ce que ça en est rendu, ça, justement...
M. Laforest (Alain) : Pangea.
M. Tanguay : Oui. Oui, merci.
Mme Senay (Cathy) :
Mr. Tanguay…
M. Tanguay
: Sorry?
Mme Senay (Cathy) : …it's about the electoral map changes. I know that you still have
to study what the report is saying… but it's a tough exercise.
M. Tanguay
: Absolutely. Very tough exercise. And, for instance, in the
metropole, in Montreal, we lost a riding in 2017, and now, we… again, Montreal
will lose another riding again.
Mme Senay (Cathy) :
It's tough for the Liberals?
M. Tanguay
: Ah! I'm not reducing that very important question about our
democracy, our representation, to the Liberals' interest, absolutely not, of
course. It's a question of effective representation at the National Assembly
and also effective representation of all our regions, because every Quebecker needs to have a voice at the
National Assembly.
So, it's an equilibrium
that we have to deal with. We will complete our analysis of the important
report who has been tabled yesterday and we will get back with our proposal.
But very, very tough questions and important questions.
Mme Senay (Cathy) : But, so far, like, there is one more in Eastern Townships, one more
in Centre-du-Québec, les
Laurentides, la Mauricie, one less in Gaspé. I mean, is it like an earthquake
or it's a fine exercise and you will participate in consultation?
M. Tanguay
: Every time that we are scheduled to have such a debate, the Liberal
Party is very, very active. We will be, I can tell you this, very, very active,
and we will have… we will voice our suggestions, our proposals. There is a
process in place where all the MNAs are invited to comment and to propose
amendments. We will do so, of course, it's very, very important. It's at the
heart of our democracy, it's within the heart of our democracy.
M. Authier (Philip)
: …of Al Gore? You remember Al Gore?
M. Tanguay
: Yes, I remember him.
M. Authier (Philip)
: Describing Mr. Legault as a hero of fighting climate change, and,
in general, what he's doing in New York, what do you think of how that's going
over?
M. Tanguay :
In my mind, in our mind, the real
heroes are the Quebeckers, it's
not François Legault, because «François Legault» and «fighting against climate
changes» within the same sentence, for us, Liberals, it's unnatural, because
François Legault is not a champion, is not a hero, with respect to fighting
against climate change, of course, and we have, many, many, many times,
denounced his inaction.
So, Al Gore was right, as
he has done in the past when Mr. Couillard was Premier, to mention that Québec
is a leader, in terms of «GES», and it's good words in favor of the Québec as a
nation.
Mme Mignacca (Franca
G.) : You mentioned, in French, Benoit
Charette. Are you suggesting that he shouldn't be Environment Minister? What
are you saying...
M. Tanguay
: It's the choice of François Legault. You know, Benoit Charette... Now, I think that it's crystal clear
that Benoit Charette, in terms of delivering a comprehensive and complete plan
to fight against climate change here, in Québec, is in incapacity to do so. So,
I'm just saying that, if it was important, François Legault, he would not have
tolerated, for the last five years, such inaction in terms of fighting against
climate change.
Mme Mignacca (Franca
G.) : On the loss of family doctors, we found
out that we lost more than we gained in Québec in the past year. Is this type
of loss an inevitable effect of the Québec healthcare system or is there
something that you will suggest doing to prevent that from happening again?
M. Tanguay
: I think that we have, first of all, to... we need and we are urging
the Government to clearly state
that we need to have more «prise en charge», I don't know how to put it in
English, «prise en charge», in terms of you need to have a specific doctor who
will see you if you have any problem and who will be following you. Then, we
are preventing you going to the emergency room. So, again, François Legault is
trying to provide appointments, and, again, it's very, very difficult, these
days, to have an appointment, but we, Liberals, we are clearly in favor of
«prise en charge». And this is very, very damaged to see all these doctors
leaving. And, again, it raises the question as : Do we have enough doctors
in Québec? And I think that it's an important issue as well.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Tanguay, I would just like to hear you about the «guichet
unique», the fact that Suzanne Roy is going ahead. We've been hearing about
this project for months.
M. Tanguay
: Many, many years now. So, again, it's the same promise. You'll see
this in a year from now, so it's going to be... it will have take… if it's
realized, as another promise, it will have taken six years to the Government to come out with a new «guichet»,
to make it, the service, more efficient. So, that's one thing. It's a failure.
It's a failure not being able to have a «guichet» in place after six years,
after five years.
That being said, now they
need to deliver places to the 79,000 plus kids who are on the list, waiting to
have a place. It's a pity. It's a pity, and the Government is, again, incapable of delivering this essential service as well.
Mme MacKenzie (Angela) : On the waitlist for cancer surgeries, is the Health Minister taking
this seriously enough?
M. Tanguay
: I think that in... honestly, he's aware of this failure, but I
think that he's clueless, in terms of providing tangible solutions. He
announced three plans, so far, and the end result of all these plans was an
increase in the waiting list. So, it's a failure, and that's the reason why we
are continuing to propose, to try to provide them with solutions. And again, in
the healthcare system, we can see clearly that the Government is in an incapacity to provide the essential service.
Mme MacKenzie (Angela) : And what solutions would you suggest...
M. Tanguay
: For instance, «projet ratio». Back into 2018, «projet ratio» would
have cost $1,2 billion to the Treasury in order to have human schedules and a
number of patients that is human for all our nurses, for instance. So, «projet
ratio» was a good solution. In the meantime, we lost five years and we saw a
lot of nurses leaving the healthcare system. So, that increased, of course, the
pressure on the system. So, again, failure rhymes with François Legault and the
CAQ in these files as well.
Le Modérateur
: Merci,
tout le monde.
M. Tanguay
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 55)