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Point de presse de Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de relations avec les Premières Nations et les Inuit

Version finale

Le mercredi 4 octobre 2023, 11 h 43

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-trois minutes)

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. Bien, on vient, ce matin, de recevoir le premier rapport du Protecteur du citoyen concernant le suivi des appels à l'action de la commission Viens, commission qui avait pour objectif d'identifier les failles, les trous, les fossés en matière de services publics, un certain nombre de services, et les populations autochtones au Québec.

Et je vous dirais que ce qui... je suis... ce qui me frappe, encore aujourd'hui, c'est que... Dès le début, où les femmes autochtones de Val-d'Or ont dénoncé ce qu'elles vivaient comme discrimination avec, à ce moment-là, le système policier dans leur région, à Québec solidaire, on a été... dès ce moment-là, à côté de ces femmes-là pour demander ici, à l'Assemblée nationale, qu'une commission d'enquête soit mise sur pied. Et on est là, cinq ans plus tard, à voir les résultats, et je vous dirais sincèrement que... qu'il y ait seulement le tiers des appels à l'action, des 142 appels à l'action, seulement un tiers qui sont en bonne voie, je peux dire que c'est vraiment décevant. C'est décevant, pourquoi? Parce qu'il y a une urgence d'agir. On le sait depuis la commission Viens, on le sait depuis avant. Ceci étant dit, seulement un tiers des appels à l'action qui sont sur la bonne voie quatre ans plus tard, c'est décevant. Les autochtones sont en droit de s'attendre à mieux.

Un des constats du commissaire... pardon, du Protecteur du citoyen, c'est un manque de vision globale, un plan d'action global et, bien sûr, un plan d'action coordonné qui permettrait de pouvoir mettre en place des choses structurantes, et pas seulement éparpiller des actions pour être capable de dire qu'on les a faites.

Je considère que le Protecteur du citoyen nous a fait la démonstration qu'il est possible de réellement travailler de nation à nation. Il s'est doté d'un outil, qui est le cercle consultatif, outil avec lequel... qui est composé des représentants en autorité des Premières Nations, et il a fait le travail avec ces gens-là. Et ça, pour moi, c'est une démonstration claire que c'est possible de travailler de nation à nation. Et c'est comme ça qu'on travaille de nation à nation, pas qu'on leur dise : Il faut que les Premières Nations tiennent le crayon. Non, non, non. Le Protecteur du citoyen a fait son travail, son rapport lui appartient, mais de pouvoir... ou, je dirais même, de s'assurer que les Premières Nations sont là pour nous donner... nous guider sur les bonnes orientations, là où on doit aller, etc., je pense que le commissaire en a fait la démonstration.

Et c'est d'ailleurs pourquoi je talonne, aux côtés des gens des Premières Nations, depuis plus d'un an maintenant, cette nécessité que l'Assemblée nationale du Québec, pas seulement le gouvernement, que l'Assemblée nationale du Québec s'assoie avec les représentants en autorité des Premières Nations pour être capable de déterminer ensemble comment, enfin, au Québec, on va faire atterrir la Déclaration des Nations unies pour les droits des peuples autochtones. Par le passé, le gouvernement a bien voulu adopter, d'ailleurs, le commissaire en fait état, une motion qui reconnaît la déclaration, mais, depuis ce temps-là, il a toujours rejeté mes propositions pour qu'on adopte la mise en oeuvre de la Déclaration des Nations unies pour les droits des peuples autochtones, alors que c'est une recommandation structurante et c'est ce que vient nous dire le Protecteur du citoyen. Alors donc, les gens des Premières Nations savent que je vais continuer, que je ne lâcherai pas le morceau parce que la coconstruction de ce qui concerne les Premières Nations doit se faire avec eux et avec elles.

M. Viens et sa commission ont identifié, il y a quatre ans, les problèmes. Le Protecteur du citoyen, quatre ans plus tard, vient nous indiquer le chemin à suivre pour avancer plus rapidement dans ce dossier-là et permettre enfin de réelles actions structurantes. Moi, je pense, là, qu'il y a un ministre ici qui est responsable. Le ministre Lafrenière ne peut plus seulement faire des actions là où ça lui semble bon de poser cette action-là. Parce qu'il y en a eu, hein, je dis le tiers, qui sont en bonne voie, ça veut dire qu'il y a eu des bonnes choses de faites, mais, ceci étant dit, ce qui est cruellement absent, c'est une vision claire, un plan d'action clair, une coordination claire. Et ça, ça s'appelle la responsabilité du ministre responsable des Relations avec les Premières Nations. Alors, il est mal pris, il va m'avoir sur le dos parce que ça, c'est nécessaire pour honorer, je dirais, la réconciliation qu'on prétend vouloir faire avec les Premières Nations.

Mme Mignacca (Franca G.) : What stood out to you the most... when you saw the sort of highlights of this report, what stood out to you the most in terms of the recommendations that haven't been done yet?

Mme Massé : It's about the plan. What we discovered in this report, it's, of course, some «appels à l'action» have been realized or in a good way to be realized, but because we don't... because the Government doesn't have a global view, doesn't have a plan, he does actions here and there. But no vision means no... no systemic action to be sure that we are going to arrive, at one point, in a real relation, equal relation with the First Nations. So, for me, this is a very important thing.

And, of course, the other thing is... you know, the «Protecteur du citoyen» is not an ideologic man or is not... and he wants the Québec Government to recognize that systemic discrimination exists. And this is another point, because we're just… on the Bill 32, we just said to the Health Minister… we said the importance to see the systemic discrimination in the bill, and it's still the same resistance. So, after that, you cannot say that you work nation to nation. The First Nations told you that it's very important to recognize that, and you say : No, you know what, we don't recognize that. So, for me, this is to... and a little bit of... but this is the mostimportant.

Mme Senay (Cathy) : You said, Mrs. Massé, that there is no clear coordination, no clear vision, no clear action plan. Are you asking Mr. Lafrenière to resign or you're telling him : Mr. Lafrenière, this is a failure, do better?

Mme Massé : That's a very good question. You know what? What I know, since I've been here for 10 years now, is it's not the thing of only one man. When you want to work nation to nation, I think the Prime minister has something to do in that.

Mme Senay (Cathy) : The Premier has to do it.

Mme Massé : The Premier, I'm sorry, you're right. So, I think the Premier has something to do with that. And, for me, what the «Protecteur du citoyen» tabled this morning is a fail of the Premier to say to the First Nations : I understand, my «excuses»...

Mme Senay (Cathy) : My apologies.

Mme Massé : ...my apologies that I said a couple of years ago are sincere, are true, and, for that, I mandate, as a Premier, my minister responsible for the Indigenous people, I mandate him to go and sit with the First Nations. And I think the only way, and this is what the First Nations told her... told us, sorry, is to not sit only the Government, but all the National Assembly. Why? It's because the Government, it's our Government, but for the people of the First Nations and Inuit, it's not only the Government who represents the Québec society, it's also Québec solidaire, it's also Parti libéral du Québec, it's also Parti québécois. And that's why they want us to sit together and to, at the end, be able to identify how will we success in put in action the «Déclaration des Nations unies pour les droits des peuples autochtones».

Mme Senay (Cathy) : And, if we go back to the fact that only one third of the recommendations, calls for action are in a way to be completed, they are not completed yet, this is disappointing for you?

Mme Massé : Very disappointing, because one third, it's... You know, the emergency of the reality of the First Nations «exige» that we do better than that. But what... I told to Mr. Lafrenière : Stop to do something there, something there, something there. Have a plan, and this plan has to be written... in French, we say «coconstruction», in... together, build with the First Nations. And that's why I support this idea to bring together all the indigenous authorities, all the Parliament, the members of «Parlement de Québec», and sit together and identify how we can put in our... I mean, in the Québec laws, in the Québec structures, in the Québec services, how can we actually act... how...

Mme Senay (Cathy) : We can act upon those recommendations together?

Mme Massé : Upon the recommendations, of course, but also because it's important to have a really... «d'avoir une action très structurante». And this is the point. You can make a lot of actions, but just turning around. What we need is to recognize systemic discrimination, because, when you have the right diagnosis, you have the right medecine. This is the first of all.

And the second way : it's really important to sit with the First Nations to identify what we need to structure, our plan, and that means sit with them in a commission.

La Modératrice : Merci beaucoup.

Mme Massé : Merci. Bonne journée.

(Fin à 11 h 55)

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