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Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration , et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’institutions démocratiques

Version finale

Le jeudi 5 octobre 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Zanetti : Bonjour, tout le monde. Alors, ce matin, je voulais parler de troisième lien. Et j'ai un message, en fait, à envoyer aux gens de Québec, qui sont pour le tramway, qui sont contre le tramway, et ce message est le suivant : Il n'y aura jamais de tunnel autoroutier à Québec, en dessous du fleuve, ça n'arrivera jamais. La conjoncture, elle est passée depuis longtemps. Si ça devait arriver, ce serait arrivé. Ça n'arrivera jamais.

C'est quelque chose que... La CAQ est dans le ressuscité pour essayer de faire vivoter, là, un projet zombie pour la prochaine élection, là. C'est déjà scandaleux qu'ils aient dépensé des centaines de millions de dollars pour ce mirage-là, puis là, parce qu'ils perdent une élection, ils sont prêts à envisager de dépenser 10 milliards pour essayer de gagner des comtés à Québec pour ensuite les décevoir à nouveau. C'est vraiment rire du monde. Je pense que les gens de Québec sont beaucoup plus intelligents que ça.

Et là cette affaire-là, c'est gros comme le bras. Ça n'arrivera pas, ça n'a pas de bon sens. Ce dont on a besoin, à Québec, c'est un projet structurant, c'est du transport collectif entre les deux rives. C'est la même chose, un tramway pour la Rive-Nord. Il faut du transport collectif amélioré sur la Rive-Sud, interrives. Et puis, voilà, je pense que, là, on peut tourner la page sur le troisième lien aujourd'hui.

M. Cliche-Rivard : Écoutez, moi, je veux revenir sur les différentes motions de la dernière semaine, la semaine dernière aussi, en immigration, expliquer qu'est-ce qui s'est passé. Effectivement, on a adopté un rapport de commission à l'unanimité, tous ensemble, en immigration, là, sur la consultation pluriannuelle, dans lequel tous les partis se sont entendus pour qu'on définisse la capacité d'accueil. Elle doit être définie. Il n'y a pas d'étude, il n'y a pas de critère, il n'y a pas de facteur.

Et moi, j'avais soumis des amendements à la motion... aux deux motions précédentes, pour qu'on ajoute ces éléments-là, ces clauses-là. Parce qu'avant de tirer des conclusions, avant de demander des choses, avant d'avancer sur qu'est-ce qu'on dit ou qu'est-ce qu'on veut, il faut qu'on l'ait définie, cette capacité d'accueil là, et c'est ce qui manque cruellement. Alors, c'est dans le rapport, ça a été accepté.

Moi, aujourd'hui, dans une tentative de réunir tout le monde, je resoumets une motion dans laquelle je veux qu'on définisse la capacité d'accueil. Et, sur la base de ces études-là, notamment avec des experts, avec des groupes, on tirera nos conclusions et on viendra à demander des choses, le cas échéant. Est-ce que c'est normal d'avoir 400 000 ou plus temporaires à statut précaire au Québec? Non, ce n'est pas normal. Ce n'est pas un modèle d'immigration qui fonctionne, ce n'est pas le modèle d'immigration que je cautionne non plus.

Mais je rappelle que la ministre, dans l'immense majorité de ces cas-là, a émis un certificat d'acceptation du Québec, donc elle a émis des autorisations pour que ces gens-là se retrouvent ici. Je parle des étudiants étrangers temporaires, ils ont tous une acceptation du Québec. Je parle aux travailleurs étrangers temporaires avec un permis travail fermé, ils ont tous une acceptation du Québec. Donc, la CAQ doit prendre aussi ses responsabilités pour ce qui se passe en ce moment. Et, bien sûr, nous, on veut l'ensemble des pouvoirs en immigration, c'est certain, mais il faut savoir comment utiliser nos pouvoirs puis il faut savoir comment utiliser nos pouvoirs actuels aujourd'hui.

Alors, moi, je veux faire consensus. Je vais déposer une motion, je veux qu'on définisse la capacité d'accueil avec un comité d'experts, et on s'entendra, quand elle sera définie, qu'est-ce que ça veut dire : Combien d'étudiants internationaux? Combien de travailleurs étrangers temporaires? Dans quels secteurs? Dans quelles régions? Et qu'on tire nos conclusions en conséquence, c'est ce que je demande aujourd'hui.

M. Laforest (Alain) : M. Zanetti, vous dites quoi aux maires de la Rive-Sud qui… entre autres, le maire de Lévis? Parce que vous venez d'enterrer son espoir, ce matin, là.

M. Zanetti : Bien, le maire de Lévis, je pense qu'il avait vu juste à la première fois que le troisième lien a été abandonné. Il avait été déçu. Il avait eu raison d'être déçu. Puis moi, je pense que... Il avait dit, après ça, qu'il n'investirait plus une once d'énergie dans cette idée-là. À mon avis, il devrait se tenir à cette décision-là, parce que c'est la décision la plus sage. Maintenant, ça ne veut pas...

M. Laforest (Alain) : …depuis deux jours, ce n'est pas ce qu'il dit, là, il est très heureux, très content.

M. Zanetti : Ça ne veut pas dire qu'il doit arrêter de travailler pour ses citoyens puis ses citoyennes pour améliorer la circulation interrives, par exemple, il faut... On a beaucoup, dans les dernières années, fait une adéquation, là, circulation interrives égale un troisième lien autoroutier. C'était une fausse équation, puis tous les rapports d'experts l'ont dit, tout le monde l'a dit. Alors là, je pense qu'on est... c'est le temps de travailler pour une vraie solution de transport interrives avec Lévis. Puis moi, j'espère que le maire de Lévis va, d'une part, vouloir ça, puis qu'il va y avoir de l'écoute du gouvernement pour des projets comme ça.

M. Pilon-Larose (Hugo) : …dans les prochaines semaines, moi… ce n'est pas plus d'un pont qu'on va parler entre Québec et Lévis. On a entendu... bien, le gouvernement réfléchit au fait que les poids lourds doivent passer, on savait qu'ils ne pouvaient pas passer dans un tunnel. Donc, un pont qui traverse, proche de l'île d'Orléans, ça vous inquiète?

M. Zanetti : Bien, un projet de troisième lien autoroutier, là, ça ne répondra pas aux problèmes qu'on vit actuellement puis aux problèmes du futur de la région de Québec. Ces problèmes-là vont être résous par du transport collectif, c'est comme ça qu'on va réduire le nombre de... le temps de transport entre les deux rives, le nombre de voitures qui sont là, ça va laisser plus de place aux camions. Je veux dire, c'est ça, la vraie solution à long terme. Alors, c'est là-dessus qu'il faut tabler. Toutes les autres variantes d'un lien autoroutier sont des diversions qui ne répondent pas aux problèmes puis qui sont décriées par les experts.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais les deux ponts existants, là, l'argument qu'on entend souvent… qu'ils sont vieillissants et qu'un jour il faudra les remplacer. Ce n'est pas, en ce moment, le temps d'y réfléchir?

M. Zanetti : Bien, je pense que, là, il faut réfléchir à les rénover, là, parce que ce que les experts disent aussi, c'est que le pont de Québec, si on le rénove comme il faut puis on met l'argent pour vrai, il va être bon pour très longtemps. Puis le pont Laporte, c'est la même chose. Alors, il faut... C'est juste logique, c'est juste économique, c'est de la bonne gestion de budget de dire : Réparons ce qu'on a pour que ça toffe le plus longtemps possible.

Puis le jour où on verra qu'on est arrivé au bout de la corde de la possible réparation, et ça, ça ne va pas être dans cette décennie-ci, là, bien, ce jour-là, on regardera comment on remplace les ponts à la même place. Parce que les ponts créent la demande aussi, ça fait que la demande, elle est là où sont les ponts actuels. On ne répond pas à un problème de congestion d'un pont à une certaine place en en mettant un ailleurs, de toute manière.

M. Lacroix (Louis) : Mais on dit que la capacité, notamment du pont Pierre-Laporte, est dépassée depuis 1998 en termes d'achalandage routier. On dit qu'il était pour... il était fait pour quelque chose comme 90 000 voitures par jour, puis on est à 110 000 ou même 120 000, là. Alors, est-ce qu'il n'y a pas, justement, un signal que, quelque part, il faut trouver une alternative, il faut trouver une autre façon? Parce que la population, depuis 1998, n'a pas baissé, sur la Rive-Sud, elle a augmenté, là.

M. Zanetti : Il faut trouver une alternative, une alternative à la voiture. La seule chose qui va réduire la congestion sur ces ponts-là, c'est de faire en sorte que plus de monde en même temps se déplace ensemble et plus rapidement. Puis ça, ça s'appelle du transport en commun, du transport structurant, des bus, des SRB, quelque autre moyen.

M. Lacroix (Louis) : Mais ça ne semble pas être ce que les gens de Québec veulent, notamment les gens de la région de Québec, là. Ils ne veulent pas de ça, ils veulent d'un lien autoroutier, c'est ça qu'ils veulent.

M. Zanetti : Dans le transport collectif, là, il faut créer l'infrastructure pour qu'après ça les gens l'adoptent, c'est comme ça que ça marche. Parce qu'en ce moment, quand toutes les infrastructures ont été faites, depuis des décennies, pour rendre les gens captifs puis dépendants de la voiture, évidemment que c'est difficile de s'imaginer fonctionner autrement. Puis moi, je comprends parfaitement ces gens-là. Il faut créer les moyens, une alternative pour ces gens-là.

En ce moment, les gens de la Rive-Sud, ils n'ont pas beaucoup le choix d'utiliser leur voiture. Alors, ce qu'il faut faire, ce n'est pas les culpabiliser, ce n'est pas non plus proposer des moyens qui vont nous enfoncer, collectivement, dans cette même voie là. Ce qu'il faut, c'est leur donner le choix. Leur donner le choix, c'est plus de transport collectif.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, M. Zanetti, M. Legault, avec sa proposition, avec ce qu'il a mis sur la table, là, mardi, c'était sa façon de réagir aux résultats de la partielle dans Jean-Talon. Donc, vous, précisément, qu'est-ce que c'est, votre proposition, à la lumière des résultats de Jean-Talon, sur le plan de la mobilité?

M. Zanetti : Bien, d'une part, je répondrais en deux temps, dans un premier temps, là, c'est scandaleux qu'un gouvernement dise : Moi, je suis prêt à mettre 10 milliards sur la table pour garder une dizaine de comtés, moins d'une dizaine de comtés. C'est scandaleux, ça n'a pas de maudit bon sens. Quelqu'un qui gouverne comme ça, là, je veux dire, on doit s'en offusquer.

Deuxièmement, bien, regardez dans Jean-Talon, le seul parti qui était pro troisième lien est arrivé cinquième, avec 5 %, 6 % du vote. Les partis qui... puis c'est le seul parti aussi qui était antitramway, clairement antitramway. Donc, je veux dire, je pense que ce que nous dit l'élection dans Jean-Talon, c'est : il faut aller de l'avant avec le tramway puis il faut arrêter avec le troisième lien.

M. Robillard (Alexandre) : ...là, je comprends, là, vous parlez de M. Legault, vous parlez du Parti conservateur, mais, pour Québec solidaire, sa proposition, à la lumière des résultats dans Jean-Talon, comment vous l'ajuster?

M. Zanetti : Je ne pense pas qu'on ait d'ajustement à faire sur la question du transport collectif, là. Les gens, essentiellement, ont choisi, dans Jean-Talon, des positions qui s'apparentent aux nôtres, là, qui sont les nôtres. Donc, je ne pense pas, là, qu'il y ait... ce n'est pas... Je ne pense pas que notre offre, notre proposition et nos positionnements en transport collectif à Québec doivent changer.

Mme Lajoie (Geneviève) : J'ai manqué le début de votre laïus, là, mais, sur la motion que vous avez refusée, hier, en immigration, pour un meilleur contrôle de l'immigration temporaire par Ottawa, expliquez-moi pourquoi QS refuse une telle motion.

M. Cliche-Rivard : La première chose qu'on demande, c'est qu'on la définisse, la capacité d'accueil. On ne le sait pas, aujourd'hui, qu'est-ce que ça veut dire, puis on ne sait pas les conclusions de cette étude-là, puis qu'est-ce que ça va nous donner comme résultat. Moi, la question que je pose et la demande que je fais, c'est qu'on ait un comité d'experts qui nous dise c'est quoi, notre capacité d'accueil aujourd'hui, et qu'en conséquence on se donne des objectifs par catégorie d'immigration, étudiants internationaux, travailleurs étrangers, et qu'on respecte nos objectifs.

Mais, à ce stade-ci, c'est quoi, la capacité? C'est 350 000 temporaires, c'est 400 000, c'est 410000, c'est 415000? Personne ne l'a jamais défini. Et moi, une fois qu'on va l'avoir définie, je veux qu'on se pose des questions. La conséquence de ça, c'est on coupe qui? Est-ce qu'on coupe les infirmières qui travaillent, je ne sais pas, moi, à Sorel ou ailleurs? Est-ce qu'on coupe les médecins de famille? On a vu, cette semaine, qu'il y a deux médecins de famille qui ont perdu leur permis de travail. Ça a été le scandale, 2 700 patients qui se retrouvaient sans médecin. Qu'est-ce qu'on fait? On coupe les travailleurs agricoles temporaires, c'est ceux-là qu'on coupe? La question, c'est ça. Les étudiants internationaux à Rimouski, c'est ceux-là qu'on coupe?

Bref, quand on va avoir défini notre capacité d'accueil, on va avoir des décisions à prendre, mais, tant qu'on n'aura pas fait cette analyse-là, tant qu'on ne saura pas c'est quoi, notre capacité d'accueil et quels moyens on veut se donner, le cas échéant, pour l'augmenter ou ne pas l'augmenter, si c'est la décision politique qu'on prend, on prendra nos conclusions… mais, à la volée comme ça, de dire, sans étude : Elle est atteinte depuis longtemps, et on demande à Ottawa de se gérer en conséquence, alors que, finalement, on ne fait pas de demande précise à Ottawa, moi, j'ai un problème avec ça.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce qu'en ce moment vous considérez que le Québec, en temporaires et permanents inclus, là... est-ce que vous considérez que le Québec reçoit actuellement trop d'immigrants?

M. Cliche-Rivard : C'est la question que je veux qu'on se pose, c'est la question que je veux qu'on définisse avec ce comité d'experts là. Puis c'est certain que, pour moi, un modèle d'immigration qui fonctionne à 400 000 temporaires, ce n'est pas un modèle d'immigration fonctionnel, je le dis et je vais le redire, mais c'est quoi, le bon chiffre? C'est quand? C'est comment? C'est qui, en conséquence, qu'on coupe? C'est ça que je veux qu'on ait dans un débat réfléchi, éclairé.

On vient de passer trois semaines à entendre des groupes nous parler d'entre 50 000 et 60 000 pour les permanents, parce que la ministre refuse d'inclure, dans le débat, l'immigration temporaire. Comment ça se fait qu'on n'a pas les mêmes études, le même cahier de charges, les mêmes critères d'évaluation pour définir c'est quoi, notre capacité d'accueil pour le temporaire? Ça n'a aucun sens qu'on vienne de parler, pendant trois semaines, de 50 000 immigrants, quand il y en a 400000 temporaires, de l'autre côté, desquels on refuse de parler.

C'est ça que je demande, un débat, une discussion sur les seuils, et qu'est-ce que ça veut dire, qui on coupe. Parce qu'on vient de le voir dans le permanent, on vient de dire qu'on va couper ou qu'on va limiter les seuils. Là, il y a des familles de Québécois puis de Canadiens qui vont attendre trois ans avant d'être réunies. Il y a des demandeurs humanitaires qui vont attendre 25 ans avant de recevoir la résidence permanente. Il y a des réfugiés reconnus qui vont attendre 10 ans à cause des seuils fixés. Alors, moi, ce que je demande, c'est qu'on ait l'étude, qu'on comprenne les conséquences et qu'on prenne des actions en fonction de ce que les études vont nous dire. Parce qu'aujourd'hui la capacité d'accueil du Québec, on ne la connaît pas.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...vous dites que vous voulez avoir des experts, mais je suis convaincu que vous avez vu le mémoire du démographe Victor Piché qui a été soulevé à la consultation. Expliquez-moi, à ce moment-là... Victor Piché, là, ce qu'il vient dire, c'est que la capacité d'accueil, on en parle depuis 1980. On a essayé de la définir, puis c'est très vaseux, à chaque fois, les résultats que ça donne, ce n'est pas scientifique, c'est politique.

M. Cliche-Rivard : On peut la définir, on peut la définir, mais vous avez raison que c'est politique, parce que la capacité d'accueil, c'est quelque chose de dynamique dans lequel on investit ou on n'investit pas. On peut décider, par exemple, qu'à l'Université de Rimouski, là, c'est 2 000 étudiants internationaux par année en fonction de ce qu'ils ont. On peut définir ça assez facilement. On regarde les groupes-classes, on regarde les professeurs, on regarde il y a combien d'appartements de disponibles, on regarde les services sociaux. Ce n'est pas si compliqué que ça à faire en matière d'étudiants internationaux.

Et là on se dit : Vous savez quoi? L'université nous dit qu'elle serait prête à 500 de plus. Bon, bien, qu'elle en fasse la démonstration, qu'elle prouve au ministère de l'Immigration... Moi, cette année, je peux en prendre 500 de plus, j'ai construit des logements étudiants, je suis prêt à y aller. C'est ça, le débat que je veux avoir. Je pense que c'est assez facile.

M. Pilon-Larose (Hugo) : …ville par ville...

M. Cliche-Rivard : Bien, on peut l'avoir région par région, on peut l'avoir secteur par secteur. Ce n'est pas si compliqué que ça. Il y a combien de travailleurs étrangers temporaires dans le réseau de la santé en ce moment? Il y en a combien? Moi, je ne le sais pas. Vous, vous ne le savez pas. On ne le sait pas. Comment ça se fait que ce n'est pas dénombré? Comment ça se fait que ce n'est pas...

M. Pilon-Larose (Hugo) :

M. Cliche-Rivard : Bien, c'est la question que je pose, définissons-le. Puis on vient d'adopter un rapport de commission. On vient d'adopter un rapport de commission dans lequel la ministre s'engage à établir la capacité d'accueil du Québec. C'est la seule chose que je demande. Tous les partis sont unanimes. C'est la motion que je vais déposer aujourd'hui, définissons-la avec les experts. Puis on partira de là avec un débat réfléchi. Ce n'est pas à la volée d'une motion à l'Assemblée nationale qu'on va la déclarer, comme ça, sans aucune base scientifique, qu'elle est atteinte.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, vous ne demandez plus un seuil… Je pense que... C'était quoi, votre position…

M. Cliche-Rivard : 60-80, c'est une fourchette.

Mme Lajoie (Geneviève) : O.K. Mais... Donc, vous ne demandez plus ça, parce que, là, vous dites : Bien, on n'a pas la capacité d'accueil, donc on ne peut pas dire...

M. Cliche-Rivard : Attention, la capacité d'accueil sur le permanent. Puis ce qu'on fait avec notre immigration permanente puis ce qu'on planifie, c'est une chose. Nous, on a déposé un plan permanent. On arrive dans un débat où, finalement, avec l'explosion de l'immigration temporaire, on est dans un débat complètement différent, où, là, on vient de parler pendant trois semaines de ces 60 000, 80 000 là, ou des 50 000 ou des 60 000, selon ce que la CAQ ou les autres partis disent.

L'autre débat qui reste à faire, puis c'est ce débat-là que je veux qu'on fasse... Puis, écoutez, si, à la fin, là, les analyses disent que la capacité d'accueil est remplie, puis qu'il faut qu'on prenne des décisions difficiles, puis qu'on coupe, bien, regarde, moi, je vais suivre la science. Ce n'est pas plus compliqué que ça, mais il n'y en a pas, d'étude, il n'y en a pas, de définition.

Puis la question qu'il va falloir qu'on se pose, puis c'est ça que je veux qu'on rappelle au parti, c'est : Si on prend cette décision-là puis si on définit qu'elle est remplie, on coupe qui? On va commencer à faire une déportation... on va commencer à faire des déportations massives? On va commencer à dire que ces 100 000 là, qui sont de trop, peut-être, qui ont déménagé ici, qui ont eu des contrats, qui ont eu un logement, qu'on leur a donné un permis, qui travaillent dans le réseau de la santé et dans l'éducation… on va leur dire : C'est terminé? Je veux dire, il y a des conséquences à ce qu'on dit, là.

Il faut réaliser, dans la vie des gens qui sont sur le terrain du Québec, puis qui travaillent au Québec, puis qui veulent rester au Québec, que, là, on leur a donné des permis, on leur a permis de venir jusqu'à l'autre bout du monde, de s'installer dans des appartements, dans le travail essentiel, qui travaillent à chaque jour, jour et nuit, dans le rêve de rester ici avec leur famille, et là on va dire : Vous savez quoi, là, on s'excuse, on vous a fait venir pour rien, on s'est trompé, finalement, on n'a pas la capacité de vous avoir. Je pense qu'il faut aussi qu'on réfléchisse aux conséquences de ce que ça va faire, ça.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...

M. Cliche-Rivard : Ce n'est pas ce que je dis. Je dis qu'il va falloir qu'on ait ce débat-là, réfléchi, puis on coupe qui. Puis ça, c'est un vrai débat politique qu'il va falloir qu'on se pose si la capacité d'accueil est acquise, elle est dépassée, et si on décide qu'on ne se donne pas les moyens d'aller l'augmenter. Parce que ça, c'est une décision politique, du moment où la science, les experts vont définir elle est autour de quoi, la capacité d'accueil.   Après ça, on va prendre une décision, nous. Est-ce qu'on l'augmente? Est-ce qu'on investit? Est-ce qu'on donne plus dans les services sociaux pour accueil? La ministre vient d'augmenter les budgets en francisation. Tant mieux. Il y a de l'espace, il y a de la facilité, il y a la capacité, il y a la possibilité de l'augmenter si on décide de le faire. Bien, on verra en conséquence des études.

M. Bergeron (Patrice) : Bien, à défaut de tracer la ligne, actuellement, par contre, là, vous dites : Il n'y a pas moyen de savoir c'est quoi, la capacité d'accueil. Est-ce qu'on n'est pas capable de voir qu'il y a quand même des conséquences ou des symptômes de ce qu'elle serait dépassée actuellement? Parce qu'on voit clairement qu'il y a un problème de logement, on voit clairement qu'il y a un problème de prestation de services publics. Il y a quand même des preuves qu'on a un problème, là. Il y a beaucoup, beaucoup de monde à accueillir, actuellement, puis le Québec, ça reste quand même rien qu'un petit État, là.

M. Cliche-Rivard : Il y a définitivement toute cette question-là à poser. Puis je suis zéro en train de dire qu'il n'y a aucune conséquence, il y en a une, conséquence. Je l'ai dit puis je vais le redire : Après ça, il va falloir qu'on prenne nos actions en fonction puis nos décisions en conséquence.

M. Robillard (Alexandre) : ...c'est la science...

M. Cliche-Rivard : Les experts, vous nous les avez cités, les experts.

M. Robillard (Alexandre) : Non, mais vous, vous avez mentionné dans votre motion… C'est ça, là, vous vous référez à des experts.

M. Cliche-Rivard : Un comité d'experts.

M. Robillard (Alexandre) : Mais donc est-ce que vous pouvez un peu nous tracer les contours de ce qui vous apparaîtrait comme une expertise scientifique neutre et surtout apolitique, là? Parce que vous avez vous-même souligné que c'est un enjeu qui est très politique, donc...

M. Cliche-Rivard : Moi, je veux que ça soit apolitique, non partisan.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, est-ce que vous pouvez un peu tracer les contours de ce que vous envisagez?

M. Cliche-Rivard : Je veux dire, des experts démographes, des experts économistes, des gens qui connaissent l'état de nos services sociaux par région. Parce que, je veux dire, on a entendu des groupes, trois semaines de groupes, là. L'Île-de-la-Madeleine nous a dit : S'il vous plaît, ne coupez pas dans l'immigration, on en a besoin puis on en veut plus. Il y a d'autres groupes qui nous ont dit : Effectivement, c'est un peu difficile ici, à Montréal, on n'a plus de place. Je veux dire, la capacité d'accueil, elle est variable. Je pense qu'on est capable de l'avoir par région, puis ce n'est pas les mêmes besoins puis ce n'est pas les mêmes réalités par région. Mais je veux qu'on le dise, ça, qu'on s'entende. Il y a beaucoup de mairies qui sont venues nous voir aussi. Il y a beaucoup de groupes. Il y a beaucoup de CDC, de groupes de quartiers.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, ce seraient des démographes...

M. Cliche-Rivard : Démographes, pénurie de main-d'oeuvre... des experts de main-d'œuvre, des experts économistes, des experts...

M. Robillard (Alexandre) : ...

M. Cliche-Rivard : Bien non, ça peut être des gens du marché du travail. Il y a des gens, qui s'impliquent dans les réseaux sociaux... pardon, dans les services sociaux, qui nous disent : Nous, il y a… il n'y a pas de capacité. Je veux dire, des gens d'un peu de tous les secteurs qui vont nous dire, probablement... Puis moi, je pense qu'on doit la définir par région, parce que je pense que ce n'est pas la même chose de traiter d'un étudiant international à Rimouski que de traiter d'un travailleur étranger camionneur à Montréal. Je pense qu'il y a deux réalités complètement différentes, mais je pense qu'on doit les entendre puis les définir.

M. Robillard (Alexandre) : …devrait être la protection pour faire en sorte que ces gens-là ne soient pas l'objet de pressions politiques, justement, à travers les réseaux dans lesquels ils sont?

M. Cliche-Rivard : Bien là, je veux dire, vous posez la question. Je pense qu'on va faire confiance à leur expertise puis à leur indépendance de jugement. Je veux dire, les gens qui déposent des rapports, vous en avez cité, je pense qu'ils ont la crédibilité qu'ils ont. Ça va être votre travail puis le nôtre d'établir leur crédibilité.

Je pense qu'on va faire ce comité-là, ils vont la définir, la capacité d'accueil. Nous, politiciens, on va recevoir ça, je ne sais pas, moi, c'est 300 000, par exemple, et là on aura un débat politique à faire. O.K., on l'a dépassé, qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on se dit que, sur cinq ans, on revient à 300 000? Est-ce qu'on se dit : Tout de suite, on coupe 100 000 puis on rejette des permis? Ça me surprendrait qu'on fasse ça, mais, si c'est ça qu'on fait… Est-ce qu'on se dit qu'on investit pour arriver à 400 000 comme capacité d'accueil? C'est les choix qu'on décidera de faire en conséquence, mais il va falloir qu'on se pose la vraie question.

M. Robillard (Alexandre) : Le Vérificateur général, selon vous, est-ce qu'il pourrait avoir cette neutralité-là pour établir...

M. Cliche-Rivard : C'est quelque chose que je suis prêt à étudier, là. Je n'ai pas de position ferme là-dessus, mais je pourrais étudier cette possibilité-là et vous revenir là-dessus.

M. Duval (Alexandre) : M. Zanetti, j'en aurais une petite pour vous, sur le report à une date indéterminée d'une conférence de presse pour la quatrième phase de la promenade Samuel-De Champlain. À quoi vous attribuez ça?

M. Zanetti : Bien, je n'ai pas vu la nouvelle et les raisons qui sont évoquées, là. J'avoue que moi...

M. Duval (Alexandre) : Conflit d'horaire, je crois, ou conflit d'agenda.

M. Zanetti : Conflit d'horaire. O.K. Bien, j'espère vraiment que ça va être remis rapidement, là. Je vous avoue, là, moi, ça m'inquiète un peu. J'aimerais qu'on me rassure puis qu'on me dise qu'il n'y a pas une remise en question de ce projet-là. Parce qu'on semblait quand même proche, ça fait longtemps qu'on se bat pour ça, puis c'est un projet qui est extrêmement important pour Québec, là.

Journaliste : Mais est-ce que vous voyez un lien avec...

M. Zanetti : Bien, je n'en ferai pas parce que je ne le sais pas, honnêtement. Puis je ne veux pas spéculer puis mettre en péril, là, disons, ce projet-là ou la motivation des acteurs en place, là. Moi, je... c'est une des choses dont je suis vraiment content du gouvernement, ce projet-là, là, que, finalement, il y aille, là, puis que ça commence à se passer.

M. Lacroix (Louis) : ...la même, nous autres, on était censés avoir une entrevue avec M. Legault, demain, au 98,5, puis, finalement, ça a été annulé. On a décidé d'annuler la conférence de presse à la toute dernière minute, après que la Sûreté du Québec soit passée faire des inspections de sécurité, et tout ça. Alors, est-ce que vous voyez un lien entre les événements de cette semaine puis ces deux annulation-là qui tombent coup sur coup?

M. Zanetti : Bien, je ne veux pas spéculer sur un lien. Par contre, ce que je dirais, c'est que ce serait le fun qu'on nous rassure sur l'intention du gouvernement d'aller de l'avant, même s'il y a un report pour des raisons qu'on ne nous explique pas, là, de cette affaire-là. Ce serait bien quand même qu'ils nous disent : Inquiétez-vous pas, on reporte, mais on va le faire, notre motivation ne change pas. C'est la question que je leur poserais puis que je leur demanderais.

Mme Mignacca (Franca G.) : On immigration, what exactly are you asking for? Are you saying that there just isn't enough capacity for the province to welcome so many temporary immigrants or…

M. Cliche-Rivard : What I'm saying, mostly, is that we don't know yet. We're asking for studies, we're asking for an expert committee to establish what is our welcoming capacity, how much people can we welcome here and how much people can we accommodate. That's the real question.

Now, the motions that were presented in those last days were stating that we overpassed this capacity and that we needed to ask Ottawa to do something with regards to it.

What I'm asking is that, first, first and foremost, before we take the conclusion… is that we can back it up with studies. We could say : Is it true or not? And what is our welcoming capacity, is it 300,000, is it 400,000, is it different in Montréal versus in other regions of the province? I mean, what are we saying is that there is too enough international students, is it there is too enough workers in the fields or elsewhere?

So, what I'm asking is that can we establish and have an expert committee that will tell us now how many temporary immigrants can we have. And, based on those studies and based on those conclusions, we could take our political decision. But yet, now, there are no studies, there are no factors, there's nothing establishing what is or what is not our welcoming capacity. And that's what I'm asking for us to correct.

Mme Mignacca (Franca G.) : What concerns do you have with the way that the system currently accepts temporary workers? Do you have any concerns when it comes to welcoming capacity?

M. Cliche-Rivard : Well, an immigration system that relies on temporary workers without giving them a reasonable access to permanent residency and keep them into precarious situation for a very long time is not a very functioning system.

So, what I'm asking is that we include the debate of the temporaries within the planification of immigration that we just had, and that we do it again for the temporary, this time. Because there is no point speaking of 50,000 or 60,000 permanent immigrants without having the debate on the 400,000 or the 300,000 temporaries that we're having. We need a debate for them as well. We need a plan for them as well. We need to decide , per category, like we did for the permanents, per category, what is our welcoming capacity. And is it 100,000 students, period, finish, and then 100,000 workers, and then 50,000 of… I don't know. And this is something I'm asking the Government to establish, and that we can have a political debate on this, and take our decision and conclusion based on what's going to be decided and determined in those studies. 

Des voix : Merci.

(Fin à 8 h 26)

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