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(Treize heures quarante-deux minutes)
M. Legault : O.K.
Bonjour, tout le monde. Bien, je veux revenir, avant de prendre vos questions,
sur les deux annonces qu'on a faites vendredi dernier concernant les
universités. Bon, vous le savez, année après année, il y a un déclin
malheureusement du français au Québec et je suis bien déterminé à inverser la
tendance. Ce n'est rien contre les anglophones, c'est pour la survie du
français qu'il faut arrêter cette tendance puis la renverser. On a déjà
commencé à poser plusieurs gestes pour arrêter ce déclin du français. D'abord,
on a adopté la loi no 96, qui vient, entre autres, étendre la Loi 101
aux petites entreprises pour que le français soit la langue de travail, même
dans les petites entreprises. On vous a annoncé qu'à l'avenir les immigrants
économiques vont devoir réussir un test de français, là, donc avant d'être
choisis. Puis, vendredi dernier, bien, on a annoncé deux mesures dans les
universités.
D'abord, il faut voir que le nombre d'étudiants
dans les universités au Québec a beaucoup augmenté au cours des dernières
années. Et ce qu'on a annoncé, c'est deux mesures. D'abord, on va augmenter les
droits de scolarité pour les étudiants qui viennent du reste du Canada, qui
sont surtout des anglophones, qui paient beaucoup moins cher que les étudiants
étrangers qui viennent étudier au Québec.
La deuxième chose qu'on va faire, c'est qu'on
va remettre en place les mesures qui existaient avant les libéraux, des mesures
pour partager les revenus des étudiants étrangers, parce qu'on comprend, là, qu'il
y a une bonne partie des étudiants étrangers qui paient 30 000 $, 40 000 $,
50 000 $, qui vont beaucoup dans les universités anglophones.
Auparavant, il y avait un système où on s'assurait d'une équité, c'est-à-dire
qu'une partie de ces revenus-là était redistribuée entre les universités.
Sinon, il y avait vraiment un problème d'équité pour les universités
francophones parce qu'on comprend que ces revenus-là servent non seulement à
donner des services aux étudiants étrangers, mais à bonifier la qualité des
services qui sont donnés dans les universités anglophones. Puis là, bien, les
universités francophones nous disent : Est-ce qu'on va devoir mettre des
programmes en anglais pour être capable d'offrir des services de qualité
comparables aux universités anglophones?
On se rappelle, ça a existé à peu près
sous tous les gouvernements. J'ai été trois ans ministre de l'Éducation. J'ai
eu un fort lobby des universités anglophones pour enlever ce système là de
partage. On a résisté. Jean Charest a à moitié résisté, c'est-à-dire qu'il l'a
enlevé pour une partie, pour certaines facultés, puis Philippe Couillard l'a
enlevé complètement, le partage des revenus des étudiants étrangers.
Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on remet en
place une mesure qui était là avant les libéraux. C'est une question d'équité
pour les universités francophones. Puis, encore une fois, bien, ce sont deux
mesures qui vont nous aider à renverser le déclin du français. Bon, j'ai, comme
tout le monde, vu certaines réactions du monde des affaires, des universités
anglophones. Ce n'est pas tout blanc ou tout noir, là, d'avoir beaucoup d'étudiants
étrangers anglophones au Québec. Ça a des avantages, mais ça a aussi des
désavantages quand on parle de la survie du français à long terme. Donc, on a
pris une décision qui n'est pas facile mais qui était nécessaire, puis, je
pense, c'est le prix à payer pour avoir un équilibre entre des objectifs
économiques mais aussi des objectifs de survie du français au Québec. Moi, je
ne ferai aucun compromis, donc on va continuer, pas juste de jaser comme
d'autres gouvernements l'ont fait, mais d'agir parce qu'il y a des choses qu'on
peut faire comme gouvernement du Québec, puis on va continuer d'agir. Moi, je
suis déterminé à renverser, à inverser le déclin du français au Québec.
Journaliste : M. Legault,
je voudrais vous poser une question internationale.
M. Legault : Oui.
Journaliste : Vous vous êtes
prononcé sur... la semaine dernière, sur qui s'est passé en Israël. Est-ce que
la réplique d'Israël est proportionnelle à l'attaque du Hamas ou est-ce qu'on
est en train de dépasser ce qui est... ce qui devrait être normalement une
réplique de la part d'Israël? Parce que là on a des populations qui sont
littéralement prises en otage dans la bande de Gaza, qui manquent d'eau, qui
manquent de nourriture, alors comment vous trouvez la réplique d'Israël?
M. Legault : Bon. Regardez,
d'abord, ce que le Hamas a fait, c'est un acte... des actes terroristes, là,
horribles et Israël a le droit de se défendre en attaquant le Hamas. Je
comprends que les Palestiniens qui sont pris au milieu de tout ça... Puis évidemment
on souhaite tous que les civils, autant d'un côté que de l'autre, ne soient pas
touchés, mais, en même temps, je peux comprendre qu'Israël veuille se défendre
pour que le Hamas arrête de poser des gestes comme ça.
Journaliste : M. Legault,
concernant le projet de tramway, est-ce que vous écartez la possibilité
d'obliger la Ville de Québec à tenir un référendum sur son projet, comme
certains de vos députés semblent souhaiter, là?
M. Legault : On n'est pas là.
Ce qu'on veut... Bon, d'abord, la première chose, là, ça va être important,
dans les prochaines semaines, que le maire de Québec, qui est le porteur, qui
est le gestionnaire du projet, nous fasse une mise à jour, entre autres, sur le
coût du projet. Ça, c'est la première chose.
Deuxième chose, comme je l'ai dit, on veut
consulter la population. Comment on va consulter la population? Que ce soit sur
un pont éventuel ou que ça soit sur le tramway, on n'a pas encore décidé de la
façon dont on va consulter la population, mais on veut consulter la population.
Journaliste : ...pourrait
être... on pourrait laisser tomber.
M. Legault : Écoutez, il est
beaucoup trop tôt. Moi, je suis d'accord avec ce projet-là, mais je veux
d'abord voir le coût. Il faut que le coût soit raisonnable, donc j'attends
avant de répondre.
Journaliste : ...raisonnable.
M. Legault : Bien, avant de
répondre à votre question, là, je veux voir le coût révisé du tramway.
Journaliste : ...vous
n'excluez pas aujourd'hui la possibilité d'obliger la Ville de Québec à tenir
un référendum sur son projet de tramway.
M. Legault : On n'est pas
rendus là.
Journaliste : Mais vous ne
l'excluez pas?
M. Legault : On n'est pas
rendus là.
Journaliste : Avant d'adopter
un décret final pour autoriser le tramway, est-ce que vous tenez à ce que le
gouvernement tienne lui-même une consultation à la fois sur le tramway et le
troisième lien?
M. Legault : On n'est pas là,
on est... Il est beaucoup trop tôt pour se prononcer sur est-ce qu'on veut
consulter? Est-ce que... Si le tramway est toujours à un coût raisonnable,
bien, on appuie le projet. Donc, on est beaucoup dans des si, là. Si le prix a
explosé puis que là la population...
Journaliste : ...
M. Legault : Bien, c'est ce
qu'on veut savoir, là, on n'a pas eu de dépôt d'une mise à jour, là, de la part
du maire de Québec, donc je pense que c'est dans la cour du maire de Québec.
Journaliste : On est le
17 octobre, là, vous n'avez aucune idée au cabinet du premier ministre du
coût actuel du projet. La Ville de Québec... je comprends que le dossier
d'affaires final n'est pas présenté, et tout, là, mais ils ont quand même dû
vous donner une idée d'où le coût en est rendu. Vous le savez, là.
M. Legault : J'ai des rumeurs
comme vous que j'entends, mais je n'ai pas de documents. Puis la Ville de
Québec a dit : Je veux d'abord recevoir les soumissions au début novembre
avant de répondre à votre question. Donc, si la ville n'est pas capable de
répondre à la question, bien, moi, je ne suis pas capable de répondre à la
question.
Journaliste : ...
M. Legault : Bien, la ville
nous dit, là, qu'il devrait être capable de le faire dans les prochaines
semaines.
Journaliste : Sur les frais
de scolarité, là, j'ai deux questions. Pour les francophones hors Québec
comment on va prouver qu'on est un francophone pour avoir un tarif réduit?
M. Legault : Oui. Bien,
d'abord, ce qu'on veut, là, c'est qu'on veut augmenter le pourcentage
d'étudiants dans les universités francophones, donc pas juste des francophones,
mais dans les universités francophones. On est rendus, là, que, dans les
universités anglophones, ça représente 25 % des places totales des
universités, au Québec. C'est dans des universités anglophones, donc je pense
que d'augmenter les frais de scolarité, d'abord, il y a une question d'équité,
là, les contribuables québécois n'ont pas à payer pour la formation d'étudiants
qui sont à l'extérieur du Québec, deuxièmement, bien, oui, quand je regarde le
nombre d'étudiants anglophones au Québec, bien, ça menace la survie du
français.
Journaliste : Mais comment on
fait pour prouver qu'on est un Franco-Ontarien ou un Fransasquois?
M. Legault : Bien, ça dépend
aux fins de quoi, là, que vous...
Journaliste : Pour avoir des
tarifs réduits?
M. Legault : Oui, bien, il
faut voir, là, exactement comment c'est rédigé, là.
Journaliste : Parce que je
veux comprendre...
M. Legault : Oui, bien...
Journaliste : Question de
prévisibilité, là-dedans, aussi pour un étudiant, là, qui, je ne sais pas, moi,
il est d'Edmundston, Nouveau-Brunswick, puis ça l'intéresse d'aller en
océanographie à l'UQAR, là, lui, est-ce qu'il va s'attendre à devoir payer
17 000 $?
M. Legault : Oui. Puis ce
qu'on veut, là, c'est d'augmenter le nombre d'étudiants dans les universités
francophones. Puis ce qu'on veut même aussi, c'est qu'il y ait un chemin rapide
avec le PEQ pour être admis, même comme étudiant.
Journaliste : ...étudier au
secondaire en français, c'est si on a un parent qui est francophone. Comment
ils vont faire pour le démontrer, qu'ils sont des francophones?
M. Legault : Écoutez, posez
la question, là, à Pascale Déry.
Journaliste : Sur les
négociations?
M. Legault : Oui.
Journaliste : Sur les négociations
avec les employés de l'État, là, c'est quand même un vote à 95 %, là, de
mandat de grève, qu'ils ont obtenu, là. De quelle façon vous le percevez?
M. Legault : Bien, écoutez,
ce qu'on entend, on est encore dans les rumeurs, là, depuis un certain nombre
de semaines, c'est qu'il va y avoir une grosse grève le 31 octobre.
Donc, bon, nous, on offre 13 %
d'augmentation. On pense que c'est raisonnable. On pense que ça respecte la
capacité de payer des Québécois, parce que ce n'est pas moi, ce n'est pas le
gouvernement, ce sont les Québécois, en bout de ligne, qui paient. Oui, c'est
une offre qui est différenciée, donc il y a plus d'augmentation de salaire pour
les infirmières de nuit, pour les psychologues, pour certains groupes
d'employés. Mais de dire qu'on augmente la masse salariale des... du
demi-million de travailleurs québécois de 13 %, je pense qu'on ne peut pas
qualifier ça d'offre qui n'est pas raisonnable.
Journaliste : Pour Bishop's,
est-ce que la porte est fermée? Bishop's vous demande une exemption, est-ce que
c'est... la porte est fermée pour l'exemption?
M. Legault :
Oui.
Journaliste :
Mr. Legault, are you so sure that
university tuition, what you announced last week, will definitely stop the
decline of French in Québec?
M. Legault : It's one of the actions. We already announced that we'll have the
Bill 96, where we'll extend the Bill 101 to small companies, we
already announced that, for economic immigrants, they'll have to pass an exam
in French before being accepted, now, we add this measure where we say, in
increasing the tuition fees for the rest of Canada, for the people studying in
Québec, it will be another move to reduce the number of anglophone students.
And we'll have, we'll
announce other measures, I am committed to stop the decline of French in
Québec.
Journaliste
: But this… the actions are seen as threatening the stability, the
financial stability of the universities and also are bad for… being seen as bad
for Québec's image internationally and in Canada. How do you respond?
M. Legault : I cannot accept that the future of three universities depends of
the number of students coming from outside. We already have many, we've seen a
very important increase in the last few years, and the decline of French is
still going on, so, we… Unfortunately, it's not against the Anglophones, it's
to protect French.
Journaliste
: On the Olympic Stadium, the… on the Olympic Stadium, is that just
an idea or is there an actual plan in place, already in motion?
M. Legault :
Yes, we're already working to see which
kind of proposal we can have to replace it. And definitely, I want that the
Olympic Stadium becomes again a positive symbol in Montréal.
Journaliste
: On the unions voting in favour of a strike mandate, why are we
seeing it get to this point? Why hasn't an agreement been reached at this
point, in your view?
M. Legault :
We consider that our offer, which is an
increase, an average increase of 13% over five years, that it covers inflation in
average and that it respects the capacity of the taxpayers. So, I think, right
now, it's reasonable. Of course, unions, they always think that they have to
have a strike to make sure that they have the best that they can have, so we'll
wait for the strike on October 31st.
Journaliste :
Vous demandez pleine compensation financière pour l'assurance médicaments?
M. Legault : Oui.
Journaliste : Mais
pouvez-vous juste nous le dire?
M. Legault : Oui. Donc,
Mme Prince, on demande une pleine compensation financière pour l'assurance
médicaments du gouvernement fédéral.
(Fin de la séance à 13 h 57)