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Point de presse de Mme Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l’opposition officielle en matière de langue française

Version finale

Le jeudi 19 octobre 2023, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix-neuf minutes)

Mme Cadet : Donc, bonjour. Bon après-midi. Comme vous l'avez vu hier, j'ai demandé à la ministre Déry, à l'annonce... donc à la suite donc de l'annonce, de doubler les frais de scolarité des étudiants canadiens hors Québec qui fréquentent nos institutions québécoises anglophones, quel était... sur quelles études elle se basait, comment est-ce qu'elle justifiait cette décision, à la lumière des propos qui ont été évoqués par le premier ministre sur le lien de cause à effet entre cette mesure et le déclin du français?

J'ai demandé cette question à la ministre : Sur quels faits elle se basait pour justifier que cette mesure allait véritablement endiguer le déclin du français? Elle n'a pas été capable de répondre à ma question. Même après, donc, en entrevue, en mêlée de presse, elle n'a pas plus été capable de faire un lien entre sa mesure et le déclin du français.

Aujourd'hui, la CAQ a déposé une motion qui ne répond toujours pas à ma question. La CAQ a déposé une motion qui continue de soulever toutes sortes d'interrogations entre la mesure qui a été proposée et l'affirmation du premier ministre que le nombre... le nombre d'étudiants anglophones, donc, au Québec faisait reculer le français. Donc, la motion d'aujourd'hui de la CAQ ne répondait pas du tout à cette question.

Donc, on a l'impression que, malgré les 24 h qui se sont succédé, les caquistes ne se sont toujours pas concertés entre eux pour comprendre, bien, pourquoi ils mettent de l'avant cette proposition-là. Est-ce que c'est pour un meilleur partage des revenus entre les institutions, comme le prétend, donc... comme l'affirme, donc, la ministre Déry? Est-ce que c'est pour endiguer le déclin du français parce qu'il y a trop d'étudiants anglophones, comme le dit le premier ministre? Est-ce qu'on ferme le couvercle sur Bishop's, comme disait le premier ministre, mais on est en mode solution, comme le dit la députée de Saint-François, ou on est content qu'on ait des universités anglophones qui nous font rayonner, comme le dit le ministre Girard? À un moment donné, je pense que les caquistes, ils vont devoir se concerter entre eux pour savoir exactement, bien, quelle est la mesure qu'ils veulent mettre de l'avant et pourquoi et qu'ils nous en fassent part, parce qu'en ce moment il y a une confusion énorme de leur bord.

En attendant, la CAQ nous arrive avec une motion qui, à mon sens, ne reflète pas du tout la manière dont ils incarnent leur nationalisme. Donc, on a une motion sur le nationalisme. Nous, ce qu'on dit, c'est que c'est insultant de leur part de déposer une telle motion s'ils n'arrivent pas à l'incarner. Et, de notre côté, bien, le nationalisme rassembleur, c'est le Parti libéral du Québec, ce n'est pas la CAQ.

Journaliste : Concernant, justement... Pourquoi est-ce que les Québécois, les contribuables québécois devraient continuer de subventionner, à travers les impôts, des places pour des étudiants non-résidents du Québec qui viennent étudier à Montréal mais qui retournent par la suite dans leur province d'origine? Pourquoi est-ce que c'est profitable pour le Québec de poursuivre dans cette voie-là?

Mme Cadet : Bien, d'abord, c'est profitable pour le Québec qu'on ait des institutions d'enseignement supérieur qui soient fortes, qui jouissent d'une réputation internationale importante et qu'on puisse continuer de nouer des liens. Tu sais, nous, ce qu'on a dit... vous étiez là, en fin de semaine, à notre congrès... à notre conseil général du Parti libéral du Québec, puis on a réaffirmé qu'on est un parti qui est fédéraliste, nationaliste et rassembleur et, donc, qui veut, donc, la prospérité du Québec, et, en ce sens, de permettre ces échanges-là, donc, entre nos étudiants, donc, en leur envoyant le message que les universités québécoises, que toutes nos universités québécoises, francophones et anglophones, sont à leur portée, c'est... ça fait partie de l'un de nos messages.

Puis l'autre question qu'on se pose... Parce que je parle de la confusion qu'on voit du côté de la CAQ. D'une part, donc, il y a des messages contradictoires qui nous arrivent, donc, des différents ministres. D'autre part, hier ou avant-hier, donc, la ministre Déry nous a dit : Ah! bien, il va y avoir une exemption pour les étudiants, donc, canadiens francophones hors des... des francophones hors Québec. Ah... O.K. Non, mais les étudiants français, eux, ils ne seront pas touchés. Est-ce qu'eux, ils restent plus? S'ils restent plus au Québec, bien, qu'on nous montre, donc, ces chiffres-là? Nous, ce qu'on dit, c'est que la mesure, jusqu'à présent, donc, elle n'est pas tout à fait... elle ne nous apparaît pas tout à fait attachée.

Journaliste : ...parce que je comprends très bien ce que vous dites, là, mais, sur le fond, en ce moment, vous vous battez pour des gens qui n'ont pas de droit de vote au Québec, là, des non-résidents, là. Pourquoi est-ce que les contribuables québécois devraient financer des places de gens qui viennent ici étudier et qui repartent par la suite? C'est quoi, l'avantage de ça? Parce qu'ils peuvent toujours venir, là, dans ce que propose la ministre, ça va juste leur coûter plus cher. Certains... Quand on regarde un peu ce que les commentateurs disent, certains disent que, malgré ça, le plancher de 7 000 $, c'est en bas de ce qui est facturé à un Québécois qui va étudier ailleurs au Canada. Donc, pourquoi est-ce que, sur le fond, c'est un problème, ce qu'elle propose?

Mme Cadet : Bien, d'abord, il y a deux choses qu'on critique. La première, c'est la rhétorique, puis je le rementionne ici, la rhétorique qui est avancée de la part de la CAQ pour justifier cette mesure, elle ne nous semble pas... bien, un, ne nous semble pas justifiée puis ne nous semble pas adéquate non plus ni propice à la réalité. Donc, quand le premier ministre nous dit : Bien, écoutez, il y a trop de personnes qui parlent anglais à Montréal, donc on va résoudre le déclin du français, on va endiguer le déclin du français avec cette mesure-là, donc en doublant leurs frais de scolarité, c'est cette contradiction-là qu'on soulève, c'est particulièrement ça.

Par la suite, bon, évidemment, donc, il y a toute la question, donc, du partage des revenus, donc, entre les institutions anglophones et francophones. Nous, notre position là-dessus, c'est qu'on est ouverts, donc, à un partage de revenus, sous réserve de voir la grille de partage qui va être déposée par la ministre, parce qu'en ce moment on n'a pas de chiffre, donc on n'a rien. Donc, on comprend cet élément-là. Mais il y a une contradiction inhérente au fait de nous dire que cette mesure-là va endiguer le déclin du français et, dans la même phrase, nous dire : Bien, ces étudiants-là, ils repartent. Il faut qu'on sache c'est quoi exactement, le problème qu'on souhaite régler ici, là. Si c'est de dire : Bien, ces étudiants-là, donc, ils quittent, c'est quoi, le lien avec le déclin du français s'ils sont à l'extérieur du Québec, s'ils quittent tout de suite après leurs études? C'est surtout ça qu'on soulève.

Journaliste : ...je ne sais pas si la question a été posée, mais si ça dissuade des étudiants étrangers de venir étudier en anglais dans la province de Québec, est-ce qu'il y a un risque que davantage de francophones se tournent vers l'université anglophone...

Mme Cadet : Un risque que l'étudiant... local, l'étudiant québécois?

Journaliste : ...oui, c'est ça, décide d'aller étudier en anglais, finalement, comme, il va y avoir plus de places dans les universités anglophones.

Mme Cadet : Je ne vois pas. J'essaie de comprendre, de bien comprendre, de saisir votre question ici. Donc, vous dites que, puisqu'il y a des places qui vont... qui risquent de se libérer avec des étudiants canadiens qui ne sont...

Journaliste : Par l'effet hydraulique un peu, là, est-ce qu'il y a plus de francophones qui pourraient décider d'aller...

Mme Cadet : Bien, honnêtement, ce n'est pas ma compréhension, là, ce qu'on a vu... l'OQLF a déposé son rapport sur la fréquentation collégiale et universitaire, il y a quelques semaines à peine, puis, ce qu'on voit, c'est qu'il y a quand même une stabilité depuis les 20 dernières années ou à peu près, là. Je pense qu'on avait les données de 2003-2007, là, de mémoire sur la fréquentation universitaire, donc des gens qui sont... bon, qui ont... qu'ils soient soit nés ici, au Québec ou qui ont fréquenté les institutions québécoises en français au primaire puis au secondaire.

Puis ce qu'on voit, ce n'est pas des jeunes qui se tournent massivement vers les institutions anglophones, là, au contraire. Ce qu'on voit, c'est que les jeunes qui fréquentent nos institutions primaires, secondaires continuent, donc, dans des proportions relativement semblables, d'aller... de fréquenter des institutions d'enseignement supérieur, donc, en français, de mémoire à 90 %, là, je n'ai pas le chiffre exact, là, vous l'avez peut-être, mais de mémoire, on était quand même sur une bonne lancée à cet égard-là. Donc, je n'ai pas l'impression que ce que ça va faire, c'est que les universités, les institutions anglophones vont se tourner vers... ou vont tenter d'attirer une base étudiante des écoles... des universités francophones vers les universités anglophones, là. Ce n'est pas du tout ce qu'on appréhende, là.

Journaliste : Vous êtes la coautrice du rapport sur la relance, et j'aimerais qu'on reste sur le fond, justement, de ce rapport-là, parce qu'en fin de semaine, à votre congrès, il y a eu quelque chose d'intéressant, dans le sens où vous proposez, dans ce rapport, que le Québec se dote d'une constitution. Et votre chef a précisé qu'il s'agirait d'une constitution libérale et non québécoise, qui... des politiques péquistes, caquistes. Est-ce que, donc, le Parti libéral veut reprendre le pouvoir pour changer les institutions et empêcher ses adversaires par la suite de proposer à leur tour des politiques?

Mme Cadet : Non. Bien, ce qu'on a dit, ce que le chef a dit, puis je pense qu'il a eu l'occasion de le préciser, c'est qu'une constitution... bien, dans le fond, une constitution québécoise menée par le Parti libéral du Québec n'aurait pas la même saveur, n'aurait pas, donc, les mêmes nuances qu'une constitution québécoise qui serait proposée par leurs adversaires.

Puis je pense que ça, c'est tout simplement... bien, c'est tout simplement, donc, logique, parce que, par exemple, on se rappelle, en 2019, ici même, donc, au salon bleu, il y avait une proposition, donc, une motion du mercredi, si je me rappelle bien, qui portait sur une constitution québécoise, et les quatre partis représentés, à ce moment-là, et la députée indépendante de Marie-Victorin avaient eu l'occasion de se prononcer sur la constitution québécoise. Et chacune des allocutions était différente. Donc, c'est normal qu'une position, quand bien même qu'elle soit partagée par différents partis politiques, ait des nuances, dépendamment de qui en est... qui en sont les auteurs.

Donc, une constitution, donc, libérale, et on a eu l'occasion dans notre rapport d'esquisser un peu les contours d'à quoi ressemblerait, donc, une constitution québécoise qui serait amenée par le Parti libéral du Québec, évidemment, donc, qui ferait... donc, qu'on va continuer... de faire l'objet de débats dans nos instances internes. Ça nous donne une idée des contours que nous donnerions à cette constitution-là. Donc, évidemment qu'elle serait différente d'une constitution québécoise, bien, amenée par le PQ, parce que la leur, donc, serait indépendantiste, alors que la nôtre, donc, s'inscrit au sein de la fédération canadienne. Donc, c'est déjà, donc, une nuance quand même assez claire. Puis c'est ce qui avait été soulevé par le Parti québécois dans ce débat en Chambre de toute manière.

Journaliste : ...une constitution, là, c'est quand même un document fondamental qui, normalement, fait l'objet de discussions transpartisanes, ça concerne...

Mme Cadet : Oui, bien, c'est toujours... c'est toujours...

Journaliste : ...ça concerne la société... une constitution, ça n'a pas une saveur d'un parti politique. Donc, comment accorder du sérieux à votre proposition si vous la rendez partisane?

Mme Cadet : Bien, au contraire, moi, je pense qu'en fait toute politique publique a toujours la saveur d'un parti politique, mais...

Journaliste : ...c'est fondamental, ça vient gérer... c'est supralégislatif, ça vient gérer l'ensemble des lois qui sont par la suite votées. Mais là vous, vous donnez une saveur politique à cette proposition-là. En quoi est-ce que c'est sérieux, à ce moment-là?

Mme Cadet : Bien, c'est tout à fait sérieux. C'est tout à fait sérieux comme proposition. Ce que nous, ce qu'on dit, c'est que, comme parti politique, on a un devoir, donc, auprès de la société québécoise, de proposer un document qui soit fondateur, qui soit rassembleur, nous en esquissons les contours. C'est bien évident qu'une autre formation politique verrait un tel document de façon complètement distincte de la nôtre. Mais nous, nous proposons cette avenue-là. On comprend qu'il y a bien loin de la coupe aux lèvres avant l'adoption d'une éventuelle constitution québécoise, parce que, comme vous le dites, c'est un processus qui met de l'avant, donc, l'ensemble de la société, mais les contours que nous esquissons, donc, ils ont, bien évidemment, une couleur libérale, et c'est normal, et c'est tout à fait sérieux de le proposer.

Si, nous, ce qu'on dit, c'est que, comme Parti libéral du Québec, comme parti qui se dit fédéraliste, nationaliste, rassembleur, que l'un des moyens de nous affirmer, parce que c'est bel et bien, donc, l'un des chapitres, l'une des fondations, donc, de notre parti, donc, de la boussole que nous avons déposée il y a une semaine, bien évidemment que, lorsque nous disons que nous nous affirmons, bien, voici à quoi ça ressemblerait, pour nous, comme parti. Mais c'est un processus qui est évolutif. Encore une fois, il y a très loin de la coupe aux lèvres, mais c'est très sérieux de le proposer et de dire : Bien, voilà, donc, pour nous, ce serait un document qui serait rassembleur.

Journaliste : Est-ce que vous pouvez dire si votre Constitution prévoirait des dispositions pour tout ce qui touche au droit à l'autodétermination des peuples?

Mme Cadet : Ah! bien, écoutez, le comité ne s'est pas avancé sur ces éléments-là... Vous vous rappellerez que, dans le rapport du comité sur la relance du parti, nous, ce qu'on avait amené, c'est des pistes de réflexion. Donc, on a esquissé certains contours qui nous apparaissent essentiels pour la suite de la conversation.

Journaliste : ...est-ce que vous allez l'aborder directement?

Mme Cadet : Bien, il faudrait demander aux membres, là, parce que là, nous avons déposé notre rapport aux membres du Parti libéral du Québec, donc, cette fin de semaine, au conseil général. Donc, le processus, il est évolutif, la commission politique, comme il a été annoncé au conseil général en fin de semaine.

Journaliste : ...que là, étant donné le rôle que vous avez joué dans cette démarche-là, est-ce que ce serait important que cette question-là soit abordée dans le cadre d'un projet de constitution...

Mme Cadet : Bien, je pense que toutes les questions qui sont importantes, pour un document aussi fondateur, doivent être abordées. Nous, on ne fait l'économie d'aucun débat. Donc, si ce sont des éléments qui sont amenés par la société civile, lorsque nous reprendrons le pouvoir, et qu'une éventuelle...

Journaliste : ...vous, votre position sur cet aspect-là, sur la notion que ce soit intégré ou pas dans une constitution québécoise, et tout ça? Est-ce que vous avez une position, vous-même, sur ça?

Mme Cadet : Ce que je vous dis, c'est qu'on ne fera l'économie d'aucun débat. Donc, toutes les questions qui seront amenées par la société civile, sur un document, donc, aussi fondateur qu'une constitution québécoise à l'intérieur de la fédération canadienne, donc, pourront être abordées, parce que, donc, c'est une piste de réflexion que nous avons amenée avec, donc, le comité de relance.

Journaliste : ...est-ce que c'est important, pour vous, que cet aspect-là soit abordé, ou pas?

Mme Cadet : Pour moi, donc... je vais me répéter ici, là... pour moi, ce qu'on a mené, donc, le processus qu'on a mené avec l'ensemble des membres du Parti libéral du Québec, c'est de mettre de l'avant des pistes de réflexion qui puissent exemplifier comment on actualise, donc, l'identité libérale. Donc, l'un des points fondateurs de l'identité libérale, c'est de s'affirmer. Ça s'exemplifie, notamment, à travers un projet de constitution.

Journaliste : ...corollaire de la notion d'affirmation. C'est un peu dans cette logique-là que je vous pose la question, de savoir, tu sais, est-ce que ça va jusqu'à la notion d'autodétermination des peuples.

Mme Cadet : Ce n'est pas une question qui a été abordée par nos membres lors des consultations.

Journaliste : Mais, à votre avis, est-ce que vous pensez que, dans une constitution qui est fédéraliste, là, qui intègre le Québec dans la fédération canadienne, il doit quand même y avoir, comment dire, une porte de sortie, en ce sens d'affirmer, comme le faisait Robert Bourassa, par exemple, en 1990, que le Québec est libre d'assumer ses propres décisions et son destin? Est-ce que vous pensez qu'on doit inclure... même si on dit : Nous autres, on aime le Canada puis on veut être dans la fédération, mais, s'il y a des décisions qui se prennent, on veut garder le droit de pouvoir s'affirmer comme peuple?

Mme Cadet : Écoutez, ce ne sont pas des éléments qui ont été soulevés par nos membres lors de la consultation.

Journaliste : Je le sais que ce n'est pas des éléments, mais ma question, c'était : Vous, est-ce que vous pensez qu'on doit inclure ça dedans? Vous avez été, quand même, dans le comité de réflexion, vous devez avoir une réflexion, sur le fédéralisme, qui vous est personnelle. Moi, je vous pose une question qui vous concerne, vous : Est-ce que vous croyez qu'une province comme le Québec, dans une fédération, doit conserver une certaine autonomie, de dire : Bien, moi, si ça ne fait pas mon affaire, je m'en vais?

Mme Cadet : Écoutez, je vais vous répéter la même chose. Dans le cadre de nos consultations, ce ne sont pas des éléments qui ont été soulevés par nos membres. Nous, ce qu'on dit, c'est que le projet de constitution québécoise, donc, nous permettrait d'asseoir à quoi... en fait, nous permettrait, donc, de créer, donc, les assises de la société québécoise, donc, qui est distincte, à l'intérieur du Canada, qui forme une nation à l'intérieur du Canada. Et on trouve qu'il est temps de mettre de l'avant un document fondateur. Maintenant, ce qui se...

Journaliste : Mais pourquoi vous ne répondez pas à ma question...

Mme Cadet : Bien, en fait...

Journaliste : ...sur vos convictions à vous? Vous répondez tout le temps : Quand on a fait nos consultations... Je comprends, là...

Mme Cadet : Bien, c'est parce que c'est quand même ce chapeau-là que j'ai porté pendant les consultations, puis c'est mon rôle.

Journaliste : ...députée, vous devez avoir des idées là-dessus. Vous avez fait partie de cette réflexion-là, vous devez avoir développé votre propre idée à vous. Il me semble que vos commettants ont le droit de savoir ce que vous en pensez.

Mme Cadet : Je vais vous répéter la même chose. Dans le cadre de nos consultations, on n'est pas allés aussi... ce ne sont pas des éléments qui ont été soulevés. Puis c'était hyperimportant, pour nous, que le projet, donc, oui, donc, qu'on puisse en émettre, donc, certains contours, donc qu'on puisse esquisser, donc, certains contours pour démontrer, bien, voici à quoi ressemblerait, donc, une constitution québécoise amenée par le Parti libéral du Québec, donc, comme projet sérieux. Mais c'est un projet qui serait évolutif. C'est un projet de société qui serait amené par le Parti libéral du Québec, mais qui serait évolutif. Donc, toutes ces questions-là vont pouvoir être abordées, donc, par tous ceux qui vont s'intéresser au projet de constitution du Québec.

Journaliste : ...parce que là, aujourd'hui, vous dites, là : Ce que le gouvernement fait pour les universités, c'est ça, ce n'est pas ce qui va améliorer le français à Montréal. La dernière fois que le Parti libéral s'est intéressé à ce sujet-là, avec Dominique Anglade, ça s'est vraiment mal passé dans votre caucus. Comment allez-vous aborder... Est-ce que, d'abord, c'est rendu un sujet tabou chez les libéraux?

Mme Cadet : La protection de la langue française?

Journaliste : Sur des mesures pour inverser le déclin. Parce que, la dernière fois, les mesures que vous avez proposées, ça avait créé un schisme.

Mme Cadet : Il n'y a pas de tabou au sein du Parti libéral du Québec. Vous l'avez vu... Bien, vous avez lu le rapport du comité sur la relance. Donc, on a aussi, donc, à l'intérieur de notre chapitre Rassembler, un long exposé sur les défis de la langue française aujourd'hui, au XXIe siècle, au Québec. On les met de l'avant puis on fait... on a... et on tenait, donc, à être très transparents sur ces questions-là. Puis vous avez entendu, donc, les congressistes, en fin de semaine, qui étaient très contents, en fait, qu'on puisse aborder les questions de langue française.

Donc, non, ce n'est pas une question qui est taboue au sein de nos instances ni au sein de notre caucus. Et, au contraire, bien, autant au sein du rapport du comité que nous-mêmes, comme formation politique, donc, représentée à l'Assemblée nationale, donc, on a proposé, on a mis de l'avant, donc, des mesures pour protéger, pour protéger la langue. Ça a été le cas quand Mme David, elle était membre de notre caucus. C'est le cas encore aujourd'hui.

Au printemps, le ministre Roberge a voulu, dans le cadre d'un sondage, rencontrer les porte-parole en matière de langue française des différentes oppositions. Je l'ai rencontré. Donc, je lui ai fait part, donc, de différentes recommandations, notamment, donc, celle sur la découvrabilité du contenu en ligne, là, ce qu'il a aussi mis de l'avant jeudi dernier, on en parle moins, mais ça faisait partie de nos 27 propositions, puis ça faisait également partie des conversations que j'ai eues avec lui sur la question, parce que c'est excessivement important qu'on puisse mettre de l'avant notre contenu francophone en ligne. Donc, ce n'est qu'un des éléments, et, notamment, donc, l'enseignement rigoureux du français écrit, donc, chez nos jeunes. L'an dernier... en fait, il y a quelques mois, je parlais, donc, du rapport du comité d'expertes sur la langue française au collégial, dont il fallait mettre de l'avant les recommandations... qu'il fallait, au moins, à tout le moins, donc, s'inspirer des différentes recommandations de ces experts-là qui nous parlent de maîtrise du français.

Donc, ce n'est pas du tout une question taboue, la protection de la langue. Nous, ce qu'on dit, c'est que c'est... En fait, c'est important que l'on puisse protéger... donc, non seulement, donc, promouvoir, mais protéger la langue, et le faire avec des stratégies et des tactiques qui ont un réel impact. Ce qu'on voit cette semaine, bien, c'est, essentiellement, donc, une mesure de partage des revenus, donc, entre les universités. C'est de ça dont il est question, là. Ce n'est pas une question de langue en tant que telle, mais il y a une rhétorique caquiste qui souhaite mettre de l'avant cette question-là. Puis nous, ce qu'on dit, c'est que c'est de la poudre aux yeux, puis ce n'est pas... ça ne sert à rien de tenter de diviser les Québécois, alors même que la question de la protection de la langue, c'est quelque chose qui devrait nous rassembler, puis nous, on tient particulièrement à ça au Parti libéral du Québec.

Journaliste : ...juste une dernière. Ce matin, Paul St-Pierre Plamondon a dit, en Chambre, que François Legault lui fait penser à Jean Charest, là. Vous, est-ce que François Legault vous fait penser à Jean Charest?

Mme Cadet : Non, pas du tout.

Journaliste : Non? Pourquoi?

Mme Cadet : Ah! bien, écoutez, c'est... Bien, d'abord, j'entends M. St-Pierre Plamondon quand il tente de faire ces amalgames-là, mais l'identité libérale et l'identité caquiste ne sont pas du tout les mêmes. Puis je reviens, justement, donc, sur la motion d'aujourd'hui sur le nationalisme. Nous, au Parti libéral, puis c'est ce qu'on a dit en fin de semaine, on a un nationalisme qui est rassembleur. On a fait... On a précisé, dans le rapport de notre comité, qu'il fallait définir qu'est-ce que ça voulait dire, le nationalisme québécois, en 2023. François Legault se targue d'être nationaliste, donc il y a un virage qu'il a opéré, donc, il y a quelques années, quand il est passé d'un logo multicolore à la CAQ à un logo bleu pâle en disant : Voilà, nous, on est nationaliste, mais il ne l'a jamais défini. Il n'a jamais dit ce que ça voulait dire pour lui, mais de tout temps, au Québec, tous les partis politiques représentés ici ont été nationalistes. De tout temps, au Québec, il y a eu plusieurs courants de nationalisme, même avant la Révolution tranquille. C'est normal qu'on ait des débats là-dessus au sein des différents partis politiques.     Puis, quand votre question dit : Bien, est-ce que M. Legault et M. Charest, bien, sont pareil? Bien, absolument pas, bien, particulièrement sur cette question-là. Donc, M. Charest, donc, était donc l'un de nos très fiers, donc, porte-étendards, donc, de l'identité libérale qu'on a réaffirmée, en fin de semaine : S'affirmer, rassembler, prospérer. M. Legault ne pourra jamais s'identifier à ce que nous, nous avons mis de l'avant comme parti politique cette fin de semaine.

Journaliste : ...Charest était plus nationaliste que François Legault?

Mme Cadet : Bien, je vous dirais... je vais peut-être vous citer, donc, une de nos militantes qu'on... ce qu'on dit dans le rapport. Elle dit : Bien... puis ça inclut donc la question de la protection de la langue, ce qu'on disait : Bien, nous, comme fédéralistes puis comme... bien, donc, justement, donc comme parti, donc, nationaliste, fédéraliste, c'est important non seulement de protéger la langue au Québec, mais également dans l'ensemble de la fédération canadienne, donc de protéger les francophones hors Québec qui sont en situation minoritaire. C'est un devoir de notre parti politique. On le disait à l'époque de M. Benoît Pelletier aussi. Donc, ça fait partie de notre ADN. Donc, c'est une forme de nationalisme qui, parfois, donc, amène encore plus de résultats que ce qu'on peut voir de la part de la CAQ qui tente d'opérer une forme plus réductrice de nationalisme.

Journaliste : …we saw Mr. Roberge… As-tu fini?

Journaliste : Oui, vas-y, vas-y.

Journaliste : We saw Mr. Roberge was absent all this week from the House. Do you think the Government…

Mme Cadet :

Journaliste : Pardon me? Yes. So, we didn't really get an explanation of the connection between the tuition hike and the state of the French language. Do you think they've explained this correctly, and, if not, what more is needed?

Mme Cadet : Well, they have not explained this relationship correctly at all. Actually, what we saw, is that there's a rhetoric, a divisive rhetoric that came from the CAQ to say that this is… so, that to double the tuition fees of Anglo Canadians that live outside of Québec is something that will have an impact on French language, but what we see is no data at all. We don't see any type of study, any type of analysis that ensures that there is, actually, a connection between the protection of the French language and the policy that is put forward by Minister Déry.

Minister Déry herself, in question period yesterday, when I asked her the question, she was not able to answer it at all. She just said : Well, we all know that French is fragile in Québec. Yes, of course, we, Liberals, we know that French is fragile in Québec, we want to protect it, we are… we strongly want to protect the French language in Québec. We want to do it with measures that actually work, and this is exactly what we propose, we've been proposing in the last… what I've proposed to Minister Roberge when I met with him earlier this spring. And we want to put forward proposals that will make sure that everyone feels welcomed and everyone feels that protecting the French language is a common duty. This is not what we see with la CAQ right now, and we're still waiting for the actual connection, because the Premier is not able to explain this link to us, and Minister Déry is absolutely not able to explain this link to us either.

Journaliste : Normally, if you present… It's my last question. Normally, if there's measures you present, you have some sort of study or analysis…

Mme Cadet : Normally.

Journaliste : …to explain the links, you know.

Mme Cadet : Yes, you're right. Normally, like, when a minister, like, goes to le Conseil des ministres, like, around the table, like, they present a memoir, a memorandum, and, in this memoir, like, usually, there is an impact analysis. We don't see the… We haven't seen the impact analysis, and we understand that, normally, like, it's not entirely made public, but sometimes it is possible for ministers to put out a part of their impact analysis to show out why is it that they…

Journaliste : Especially five days after they announced, they still haven't said why.

Mme Cadet : Exactly. Well, it's five days after the announcement, we still haven't seen… there's no, like, regulatory, like, project that has been put forward. There's nothing really written that has been put forward by la CAQ to justify their decisions, and we are waiting for them. So, if they do have something, like, we want to see the data, so we can actually comment on actual facts and not on some informations that are not based on facts, that the presence of Anglo-Canadians in Montreal is or, in Québec, in general, is anglicizing the province, and it's definitely not the case with Bishop's University in Lennoxville, for sure.

Journaliste : There is no proof.

Mme Cadet : Well, there is no proof so far, for sure, there is no proof. 

Journaliste : Thank you.

(Fin à 11 h 46)

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