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Point de presse de Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de lutte contre l’itinérance, et M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Le mardi 31 octobre 2023, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinq minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde, content de vous retrouver ce matin. Bien, d'abord, c'est essentiel pour moi, et pour Manon, pour Québec solidaire, de dire quelques mots sur ce qui se déroule en ce moment en Israël et en Palestine. Ce qui se passe, en ce moment, dans la bande de Gaza, c'est une tragédie abominable.

Les dernières informations qu'on a nous parlent de quoi, plus de 10 000 décès, là, des deux côtés de ce conflit-là, 1 400 civils israéliens, plus du 8 000 Palestiniens qui sont décédés, en majorité des civils, et là-dedans des milliers d'enfants, plus de 3 000 enfants décédés. C'est une tragédie abominable. C'est une situation qui nous interpelle dans notre humanité, puis je pense que la responsabilité de la communauté internationale devant des drames de cette ampleur-là, c'est d'appeler à la désescalade de la violence, c'est d'appeler à la paix.

Vous avez déjà entendu ma collègue Ruba Ghazal prendre la parole, notamment avec des organisations juives du Québec, pour demander un cessez-le-feu. C'est essentiel et je vous annonce que, demain, Québec solidaire déposera une motion pour que l'Assemblée nationale s'unisse et appelle à un cessez-le-feu. Cet appel-là, il a été lancé par l'UNICEF. Il a été lancé par Oxfam International. Il a été lancé également par Amnistie internationale. Et le Québec doit être à la hauteur de sa réputation historique d'être un défenseur des droits humains, d'être un défenseur de la paix sur la planète. Et notre main est tendue vers les autres formations politiques à l'Assemblée nationale, les oppositions comme le gouvernement, pour qu'on travaille ensemble dans les prochaines heures et qu'on réussisse demain à adopter une motion demandant un cessez-le-feu aux deux parties impliquées dans ce conflit-là.

Beaucoup de gens au Québec, en ce moment, se sentent impuissants quand ils voient la tragédie qui se déroule dans la bande de Gaza. Nous aussi, comme élus, on se sent impuissants, ça se passe tellement loin qu'on a l'impression qu'il y a des gens qui meurent puis qu'on ne peut rien faire. On le partage, ce sentiment d'impuissance là. Moi, je le sens tous les jours et je me dis que la moindre des choses pour les élus du peuple québécois, c'est d'interpeller le gouvernement fédéral pour que le Canada aussi soit à la hauteur de sa réputation de défenseur des droits humains et de défenseur de la paix. Donc, c'est la motion qu'on va déposer demain.

Revenons au Québec. Je voulais vous parler, bien sûr, de ce qui se passe dans le secteur public. J'entendais le premier ministre Legault nous dire, hier, que l'offre qu'il a déposée au syndicat, bien, c'était une offre raisonnable. Je suis désolé, c'est tout sauf une offre raisonnable, là. Cette offre-là de la CAQ aux travailleurs, aux travailleuses des secteurs... du secteur public, c'est une attaque en règle contre la classe moyenne au Québec. François Legault se prétend toujours être le grand défenseur de la classe moyenne. C'est qui, la classe moyenne, au Québec? Bien, c'est notamment nos profs, nos infirmières, les employés de soutien dans nos écoles, dans nos hôpitaux. C'est le cœur battant de la classe moyenne, les 600 000 salariés du secteur public. S'attaquer à ces gens-là, proposer de les appauvrir, c'est appauvrir la classe moyenne.

Mais qu'est-ce que veut aussi la classe moyenne au Québec? La classe moyenne aussi, elle veut des bons services publics. La classe moyenne veut un système de santé qui fonctionne. La classe moyenne veut qu'il y ait des profs dans les classes, veut avoir des bons services publics. Appauvrir les gens qui travaillent dans nos services publics, bien, c'est diminuer la qualité de la santé puis de l'éducation que les gens reçoivent au Québec. Alors, j'ai même envie de dire que l'offre de dimanche est une double attaque contre la classe moyenne. C'est une attaque contre les travailleurs, travailleuses de la classe moyenne qui travaillent dans les services publics puis c'est une attaque contre la classe moyenne qui a besoin de bons services. Puis on n'aura pas de bons services, au Québec, si le monde continue de s'en aller. Si on ne paie pas le monde comme du monde, bien, ils vont continuer de s'en aller.

Une voix : ...

Mme Massé : Oui, bien, oui, quand même. Bien, bonjour, tout le monde. Moi, je veux aller sur un autre sujet ici, au Québec. J'aimerais vous parler des coupes majeures que s'apprête à faire la CAQ dans les services de transport en commun. Quand la CAQ investit en transport en commun, vous l'avez remarqué comme moi, c'est toujours dans le béton, toujours dans le béton puis jamais dans les services. Alors, tu finis par te dire : Bien, coudon, c'est-tu parce que, quand tu investis dans les services, ils ne peuvent pas couper le ruban, ils ne peuvent pas faire de photos devant les kodaks?

Les gens, là, les gens de la classe moyenne, les gens qui vivent en bas du revenu de classe moyenne, là, bien, ils se déplacent en transport en commun pour plusieurs d'entre eux et d'entre elles. Alors, imaginez qu'une infirmière ou une caissière qui va finir son chiffre ou qui, tiens, le samedi matin, va devoir aller travailler mais qu'elle travaille avant 9 heures, puis les métros, c'est plate, ils n'ouvriront plus avant 9 heures. Qu'est-ce qu'elle va faire? Prendre un taxi? C'est de même que la CAQ veut générer de la richesse chez notre classe moyenne? En tout cas, ce n'est pas le chemin que moi, je prendrais. On dirait que la CAQ ne réalise pas que les travailleurs et travailleuses de toutes classes sociales prennent l'autobus, le métro, le transport en commun pour aller au travail, pour aller porter les enfants à la garderie, pour se déplacer.

Et, dans ce sens-là, bien, vous savez que, dans une métropole comme Montréal, c'est plate que ce qui s'en vient, ça va être des coupes dans les services. C'est plate parce qu'on est en 2023 puis ce n'est pas du tout par là qu'il faut aller. En fait, quand on sait, quand on entend que les heures de service de métro, que la réorganisation de services d'autobus... Il y en a que c'est leur seul moyen de transport. Qu'est-ce qu'on va faire? Moi, je trouve qu'en 2023 ce n'est pas sérieux dans une métropole comme Montréal. Et donc j'espère que la CAQ va se rasseoir avec les villes, avec les municipalités puis elle va s'assurer que les services ne seront pas coupés. Et ça, ça veut dire s'assurer d'investir.

Journaliste : Vous pensez quoi des problèmes du REM ce matin? Entre autres, le REM, pas fonctionner, les usagers ne sont pas au courant, ils se font laisser à L'Île-des-Soeurs, il n'y a pas d'autobus, ça prend des heures avant de savoir ce qui se passe. Pourtant, c'est un projet qui devait être extraordinaire, le REM.

Mme Massé : Oui, bien, c'est ça qui arrive quand le gouvernement n'est pas à hauteur pour que les services qui soient offerts à la population le soient de façon stable, le soient de façon fréquente et à un prix abordable. Là, ce qu'on apprend avec la CAQ qui ne soutient pas à la hauteur des besoins les services de transport en commun, ce que ça va faire, c'est que, malheureusement, ça va empirer les situations dont vous me faites état. Puis, vous savez, le REM, c'est vrai, c'est vrai, vous avez raison, on a même adopté des lois ici pour changer des règles parce que c'était le projet du siècle. Pour moi, maintenant qu'il est construit, ce qu'il faut s'assurer, c'est qu'il réponde au service de la population, puis c'est inacceptable quand ce n'est pas le cas, parfois, jour après jour, mais c'est vrai pour tous les transports en commun. Il y a des gens que, ce n'est pas vrai, ils ne sortent pas de chez eux pour embarquer dans leur voiture pour aller au travail ou faire leur vie. Ils sortent de chez eux, embarquent dans un transport collectif, ça fait que, quand il n'est pas là, ça brise la vie.

Journaliste : ...c'est la faute du gouvernement ou c'est la faute de la caisse?

Mme Massé : La caisse est responsable, elle... c'est la Caisse qui nous a dit que ça allait être le meilleur service au monde, O.K.? Et là, on se retrouve devant une situation où il y a encore, après plusieurs semaines, voire mois, des enjeux comme celui-là. Moi, je pense que ce qu'il faut, c'est que la Caisse respecte sa parole. Mais ultimement, ce que je vous dis, c'est que le gouvernement du Québec a aussi un rôle fondamental à jouer en transport en commun, qui n'est pas juste de faire du béton.

Journaliste : Quant à parler de transport, le projet de tramway, tu sais, j'entendais Paul Arcand à la radio ce matin dire : Bien, la décision est prise, ça n'arrivera pas, en tout cas, du moins dans la forme, comme le projet devait être. Si cette rumeur-là se confirme, qui devra porter l'odieux de l'échec du projet?

Mme Massé : Moi, je pense que la Coalition avenir Québec n'a pas mis les efforts nécessaires pour... et on se retrouve dans une situation comme celle-là. Est-ce que Mme Guilbault y croit vraiment au tramway? Et depuis quand, si elle me répond oui à cette question?

L'enjeu, là, je me souviens d'être devant vous voilà peut-être trois ans, quatre ans, peut-être, trois, quatre ans, et de vous dire que la CAQ ne cesse de mettre des bâtons dans les roues au tramway, on se retrouve quatre ans plus tard devant un potentiel d'arrêt de ce projet-là. C'est inacceptable. La capitale nationale du Québec doit avoir un réseau structurant. Et tout le travail qui est fait depuis des années, voire décennies, nous oriente vers un tramway qui dessert la population de Québec. Alors, moi, c'est comme... ils vont continuer à nous trouver sur leur chemin, sans mauvais jeu de mots.

Journaliste : M. Legault, ça fait deux fois, là, depuis vendredi, qu'il répète qu'il faudrait peut-être ajuster le projet. Est-ce que ça pourrait être une voie de passage, là, quant à faire des jeux de mots?

Mme Massé : ajuster le projet, ajuster le projet, ça fait plusieurs fois. À chaque fois qu'il retarde, parce qu'il veut ajuster le projet, parce que le montage ne fait pas son affaire, ce qu'il est en train de faire, c'est de rajouter des dizaines de millions de dollars de dépenses dans ce projet-là.

Réalisons le tramway à Québec, c'est la façon dont, je dirais, Québec, mais le peuple québécois aussi a envie d'être fier de sa capitale.

Journaliste : ...ils n'en veulent pas? Les sondages démontrent qu'il y a 36 % des gens qui en veulent.

Mme Massé : Je vous dirais que tant que tu ne l'as pas eu, là, tu ne le sais pas vraiment c'est quoi, d'avoir un service public.

Journaliste : ...

Mme Massé : Ce n'est pas ce que je vous dis, M. Lacroix, là. Ce que je vous dis, c'est que, tu sais, ma mère disait toujours : Quand te n'as jamais goûté à un steak, tu ne sais pas qu'est-ce que ça goûte, tu sais. Il y a ça comme premier élément. Puis, comme deuxième élément, si la CAQ arrêtait de mettre le brake sur ce projet-là et se disait, avec le défi de lutte aux changements climatiques qui sont les nôtres, avec le problème de mobilité qu'il y a ici, à Québec, avec ça, il y a une solution qui s'appelle un transport structurant comme celui du tramway, mais au lieu de ça, qu'est-ce que fait la CAQ?, elle avance, elle recule, elle avance, elle recule. Ça envoie un très, très, très mauvais message.

Et moi, je pense qu'on est rendu là, en 2023. Et moi, je serais fière que ma capitale, là, quand les gens débarquent du bateau à coup de centaines et de milliers pour venir visiter ma capitale nationale à moi, bien, qu'ils puissent sauter dans le tramway pour le faire.

Journaliste : M. Nadeau-Dubois, concernant les négociations, est-ce que vous avez l'impression qu'on est dans une guerre de communication? Parce que le Conseil du trésor a commencé à publier, là, des salaires, entre autres, des infirmières, on va passer de 120 000 $, si on fait les quarts de nuit, quarts de fin de semaine, à 144 000 $, pas mal plus cher que ce que gagne un député, là, que ce que gagne Mme Massé, là.

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense que ce n'est pas une guerre de communication, je pense que c'est une guerre de valeurs. Est-ce que c'est correct d'appauvrir des Québécois et des Québécoises qui travaillent dans nos écoles pour nous autres, qui travaillent dans nos hôpitaux pour nous autres?

J'entends François Legault, il est toujours en train de nous parler, ses 2 000, 3 000 jobs, là, qu'il va créer dans une usine de batteries. Moi, je lui parle des 600 000 jobs, 600 000 jobs, des gens de la classe moyenne qui travaillent fort pour nous autres. Et François Legault nous dit, François Legault nous dit : Moi, je vais proposer à ces gens-là de les augmenter moins que l'inflation. Avez-vous vu les prix de l'épicerie? Avez-vous vu les prix du loyer? Avez-vous vu les prix des maisons? Est-ce que le monde au Québec ont les moyens de perdre du pouvoir d'achat? Voyons donc, le strict minimum, là, le strict minimum pour ces travailleurs puis ces travailleuses-là, c'est l'appauvrissement zéro, et je n'en reviens pas qu'après des mois de négociation l'offre du gouvernement est encore en dessous de l'inflation. C'est, en effet, insultant, puis moi, je les comprends, les travailleurs et les travailleuses du secteur public, qui veulent faire la grève.

Journaliste : Mais, M. Nadeau-Dubois, juste pour qu'on parle de la même affaire, là, c'est quoi, pour vous, la classe moyenne? Ça va de quoi à quoi?

M. Nadeau-Dubois : La définition usuelle, là, statistique de la classe moyenne... puis là vous me posez la question comme ça, mais, si mon souvenir est bon, c'est prendre 25 % au-dessus, 25 % en dessous du salaire médian, si mon souvenir est bon. Mais là je ne savais pas qu'il y aurait une petite séance de Génies en herbe, mais, habituellement, c'est la définition statistique usuelle de la classe moyenne.

Journaliste : En fin de semaine, il y a eu le débat sur la succession de Mme Massé. Christine Labrie a dit que la façon dont les politiques ou les propositions, en termes de changements climatiques, sont apportées sont répulsives pour les électeurs. Est-ce que c'est quelque chose que vous... Est-ce que vous partagez ce constat-là que certaines de vos propositions ont peut-être pu éloigner l'électorat de Québec solidaire?

Mme Massé : Bien, je pense que, suite à l'élection, on a fait notre bilan. On vous l'a transféré, on vous en a parlé, vous nous avez questionnés. Et cet élément-là de la nécessité de revisiter des propositions ou des façons d'en parler, c'est sur la table depuis plusieurs mois, mais on est déjà en action là-dessus, et c'est ça qui est important dans cette histoire-là. C'est-à-dire qu'on a entendu les réactions de la population, de nos membres, on s'est mis en action et on a déjà commencé notre tournée des régions, pour être, justement, en échange avec la population et comprendre qu'est-ce qui était irritant, ou répulsant, ou... je reprends les termes, là. Et cette tournée-là est vraiment riche, et on ne la fait pas pour la frime, on la fait parce qu'on veut comprendre.

Journaliste : ...quand même, aussi, vous partagez ce constat-là...

Mme Massé : Ce constat-là, ce n'est pas Mme Labrie qui l'a fait, là. On a... C'était au printemps? J'essaie de voir...

M. Nadeau-Dubois : C'était juste avant le déclenchement... était déclenchée, ça fait que c'était...

Mme Massé : Oui, janvier, février, là... janvier, on vous a dit que le bilan qu'on a fait avec nos membres, c'était de dire qu'il y avait des choses à revisiter et à revoir, puis on s'est mis en action.

Journaliste : Quelles sont les propositions, selon vous, que vous avez proposées, là, à l'élection dernière, qui sont... qui répondent à la définition de... «repoussant»?

Mme Massé : Bien, écoutez, là-dessus, je vous laisse largement commenter tout ça, et... parce que plusieurs d'entre vous l'avez déjà fait. Moi, ce que je vous dis, c'est : Québec solidaire, comme parti, nous avons fait le constat qu'on doit s'améliorer sur nos propositions, là. Vous parlez d'environnement, mais nos propositions en général. Et que l'outil qu'on se donne, ce n'est pas un échange à deux, trois, c'est une tournée à travers le Québec, où on va vers des gens qui ne sont pas, d'emblée, des sympathisants solidaires, des gens... qu'ils soient élus dans les municipalités, qu'ils soient de... au niveau économique, qu'ils soient au niveau de la culture, que... des gens, bref, qui ne sont pas... qui ne votent pas Québec solidaire demain matin, et on s'assoit avec eux pour essayer de comprendre. Alors, je n'essaierai pas, aujourd'hui, de vous dire... parce que la tournée, elle a commencé ça fait peut-être un mois. On est en train de faire cette tournée-là, mais soyez assurés qu'on ne sera pas gênés de venir vous voir...

Journaliste : ...l'élection dernière, vous aviez proposé d'interdire l'immatriculation des véhicules à essence. Est-ce que ça, selon vous, ça peut...

Mme Massé : En quelle année? Vous souvenez-vous en quelle année qu'on parlait de l'élimination de... Seigneur! ça fait longtemps, je pense, en... Mais je ne me souviens plus de l'année. Mais on va s'entendre, là, ce n'est pas maintenant qu'on propose ça, hein, c'est en 2035...

Journaliste : Mais, à sa face même, est-ce que ce genre de proposition là est repoussante pour l'électeur moyen, la classe moyenne dont vous parliez, M. Nadeau-Dubois?

M. Nadeau-Dubois : Bien, écoutez, moi, ce que je peux vous dire là-dessus, là, c'est que le bilan de l'élection, on l'a fait. Manon en parlait, en janvier, on l'a fait publiquement, avec nos membres. En tout respect, on ne le refera pas en détail avec vous ce matin. Mais cet exercice-là, on l'a fait, on l'a fait avec introspection, avec humilité. Dans la vie, comme dans la politique, se remettre en question, c'est toujours sain, et on l'a fait, à Québec solidaire, Manon l'a fait, et je l'ai fait, publiquement, d'ailleurs. Une course au leadership de Québec solidaire, c'est aussi un espace pour se poser ces questions-là. C'est ce que les candidates ont fait dimanche, et c'est sain, et c'est correct. Et il n'y a rien qui a été dit, dimanche, qui n'avait pas déjà été mentionné dans les exercices de bilan qu'on a faits depuis l'élection.

Journaliste : Sur la souveraineté, là, est-ce que ce qui se passe au Parti québécois va vous pousser à en parler davantage? Parce que Mme Labrie a aussi dit que l'Assemblée constituante, là, c'est une sorte d'échappatoire, en ce moment, pour ne pas parler vraiment ou définir les contours d'un pays ou de votre projet de pays. Est-ce que...

Mme Massé : Bien, je veux dire, on est dans le débat. L'opinion de Christine, c'est l'opinion de Christine. Moi, ce que je sais, c'est que nos membres, à travers l'Assemblée constituante, voient la démarche de rassembler les gens autour du projet de pays. Et, dans ce sens-là, je pense qu'il y a bien des gens que ce n'est pas repoussoir. Au contraire, ils se disent : O.K., je vais avoir un mot à dire là-dedans, pas juste un vote à exprimer. Ça me tente, votre démarche. Alors, moi, je pense qu'il faut continuer à le communiquer. Puis votre question par rapport...

Journaliste : ...avec le Parti québécois qui va nous en parler...

M. Nadeau-Dubois : Moi, ce que j'ai envie de vous dire là-dessus, c'est que le conseil national de janvier dernier avait adopté une résolution pour qu'on parle d'indépendance, pour qu'on en fasse la promotion entre les élections. Puis sans vouloir ne vendre aucun scoop, suite à l'adoption de cette résolution-là, donc en janvier, il y a des annonces qui vont avoir lieu dans les prochains mois.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : La résolution a été adoptée en janvier, puis on va donner suite à cette résolution-là dans les prochains mois.

Journaliste : Est-ce que, dans les commentaires et les déclarations des candidates ou co-porte-parole là, vous voyez une critique de la direction actuelle du parti.

Mme Massé : Bien, c'est-à-dire qu'une course au leadership, ça veut dire un espace de délibération, ça veut dire de l'échange et bien sûr d'amener des perspectives. Et ces femmes-là amènent leurs perspectives, suscitent le débat. Et tant mieux, nos membres ont de quoi à s'accrocher et de dire comment moi, je me positionne quand je regarde ces trois personnes-là. Ça fait que, moi, honnêtement, c'est une critique, certainement, mais une critique qui n'est pas saine, hein, la capacité de se regarder, Gabriel vient de le dire, l'autocritique, ça fait partie de quelqu'un qui est en équilibre et en santé, et Québec solidaire est en équilibre et en santé.

Journaliste : Vous, Mme Massé, si Québec solidaire a abandonnait la proposition de l'Assemblée constituante, est-ce que ça vous dérangerait?

Mme Massé : Bien, écoutez, ça, c'est difficile à dire comme ça parce que ce n'est jamais magique comme ça. Moi, j'y crois profondément, à cette démarche-là. Parce que, pour une fois dans l'histoire de notre peuple, ça ne serait pas par en haut qu'arriveraient les alignements pour le pays à venir, mais ça serait par le monde. Ça serait parce qu'on est en lien avec les personnes autochtones, ça serait... les autochtones, je devrais plutôt dire, ça serait parce qu'on est en lien et en délibération avec les néo-Québécois, avec les gens des régions, avec les gens qui forment le Québec. Et moi, qu'est ce que vous voulez, cette démarche-là... J'ai perdu deux référendums déjà, j'ai l'âge d'en avoir perdu deux. Peut être que vous n'avez pas tout à fait l'âge d'en avoir perdu un, mais moi, j'en ai perdu deux et il n'est pas question que j'en perdre d'un troisième. Et pour ça, il n'y a qu'un chemin à suivre, c'est-à-dire rassembler les gens autour d'un projet politique, le pays du Québec, qui fait du sens pour eux.

Journaliste : Alors, votre position du Parti québécois de tenir un référendum, est-ce qu'elle met en péril votre rêve?

M. Nadeau-Dubois : Je vais répondre à votre question. Je veux juste préciser quand même que c'est important de ne pas non plus prêter des... de ne pas mal interpréter les propos de Christine, là. Ce que ma collègue Christine a dit, c'est qu'il fallait mieux définir le projet de l'Assemblée constituante, elle n'a jamais évoqué qu'on s'en débarrasse puis elle n'a jamais dit que c'était un mauvais processus. Elle a bien dit qu'elle y croyait, mais qu'il fallait justement peut-être préciser la démarche. Je pense que c'est important de bien rappeler c'était quoi, l'essentiel des propos de ma collègue.

Journaliste : Et Mme Massé, juste une question, je trouve ça important. Vous dites que vous ne voulez pas perdre un troisième référendum. Est-ce que la démarche du Parti québécois, en ce moment, qui veut aller vers un référendum après une élection, après qu'ils soient... Eux autres, ils garantissent qu'il y aura un référendum après avoir pris le pouvoir. À votre avis, est-ce que ça, ça met en péril le processus d'accession à la souveraineté?

Mme Massé : Oui. Écoutez, moi, quand je... J'ai de la difficulté à me prononcer là-dessus parce que, là, c'est de la politique fiction. Je ne sais pas quand est-ce ça va être, où ça va être, dans quel...

Journaliste : Il va y en avoir un de toute façon.

Mme Massé : Je vous réponds, M. Lacroix, là. On ne sait pas à quel moment et dans quel contexte ça va arriver. Moi, ce que je dis, c'est branché sur la société civile, par exemple les gens du Oui Québec, les gens d'Option nationale qui ont maintenant joint Québec solidaire, c'est que l'idée de la démarche constituante semble être actuellement la plus consensuelle. Alors, on traversera le pont mais qu'on soit rendu à la rivière. C'est sûr que, dans un éventuel référendum, je vais militer en faveur, je vais voter oui, si on était là, mais, pour moi, la démarche qu'on propose au peuple québécois, c'est une démarche de se rassembler, puis c'est juste ça qui va faire qu'on l'a emporté, à mon sens.

Journaliste : Je voulais vous entendre...

La Modératrice : ...en anglais... Rapidement.

Journaliste : ...sur le tarif L, on a fait un article là-dessus, qui a été accordé... bien, même, encore mieux que le tarif L, là, tu sais, des économies substantielles qui sont accordées à des entreprises au Québec.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien, ce que François Legault fait en ce moment, là, c'est signer des ententes à coup de milliards de dollars avec des énormes entreprises, avec des multinationales, et nous dit : Croyez-moi sur parole, ça touche... il n'y aura pas d'impact sur les tarifs résidentiels que paient les Québécois et les Québécoises. Il nous demande de lui faire confiance sur parole, puis les contrats qu'il signe avec ces grosses entreprises-là, ils sont secrets. C'est un manque de transparence flagrant. Tout ça manque énormément de transparence. Il faut voir les contrats que le gouvernement signe avec ces entreprises-là, et il faut plus qu'une profession de foi où François Legault nous dit : Ne vous inquiétez pas, les tarifs du monde n'augmenteront pas. Il avait dit : Ne vous inquiétez pas, je vais réformer le mode de scrutin, ce n'est pas arrivé.

Ça fait qu'en démocratie la transparence, c'est essentiel. Les professions de foi ne suffisent pas. Nous, on demande à François Legault puis à Pierre Fitzgibbon d'en finir avec la gestion sur un coin de table, d'en finir avec la gestion sur une napkin et de faire preuve de transparence avec les Québécois et les Québécoises. On a le droit de savoir. La facture pour les projets batteries, là, est-ce qu'elle va être refilée aux consommateurs d'électricité, oui ou non?

La Modératrice : ...passer en anglais.

Journaliste : Yes. I would like to go back to «la» Communauté métropolitaine de Montréal having this press conference on public transit. So, basically, I go back to what you said in previously, is it an attack on the middle-class? Because this is citizens that will be affected, at the end of the day, if the deficits of public transit are too big for municipalities.

Mme Massé : Hum-hum. You know, when the CAQ decides to... does not invest in the services, because he puts a lot of money in the infrastructure, but not in the services, that have a huge impact on the family, on the workers, on people who take this public transit to make their life. So, you're right, it's an attack to workers, to people who take public transit everyday to go to work.

Journaliste : And, on Hydro-Québec, about this deal that do have big companies, for tariffs, last week, like, Mr. Legault said: 3 % capped for... even after 2025, Mr. Fitzgibbon was saying something else…

M. Nadeau-Dubois : Different, yes.

Journaliste : …is it like a free-for-all, with Hydro-Québec, now?

M. Nadeau-Dubois : This whole issue about the future of energy in Québec is a complete free-for-all and it's complete improvisation. Mr. Legault is telling us: Trust me, trust me. Trust me, the bill of the big batteries project won't be sent to ordinary customers of Hydro-Québec. But the contracts between the Government and those businesses, those multinational businesses are kept secret.

That's a non-acceptable lack of transparency. Quebeckers need to know, they deserve to know: Will they pay for the projects of Mr. Fitzgibbon? You know, Québec solidaire is in favor of developing the industry of batteries in Québec. It's a good thing, but it needs to be done the right way. And, one of the key ingredients, it's transparency, and that ingredient is dramatically missing in the recipe right now.

Journaliste : Could we get your commentary on the public sector offer that was put on the table on...

M. Nadeau-Dubois : Yes. Well, this... You know, Mr. Legault keeps presenting himself as the white knight of the middle-class in Québec. Well, that offer is an attack to the middle-class in Québec, and I even want to say it's a double attack. Because, first of all, the people that are working hard for us, in our schools, in our hospitals, are the beating heart of the middle-class in Québec. We are talking about 600 000 people. It's unbelievable. And what Mr. Legault is putting on the table is an offer that will impoverish those people because their salary will increase less than the inflation. Look at the price of the groceries, look at the price of the rents, of the houses. Do people have the means to lose money, to lose a buying power? Absolutely not.

And second, the middle class in Québec wants good health services, they want good education services. If you pay your staff not enough, your staff will continue to leave to go do other jobs, and the quality of services of Quebeckers will go down. So, we have a common interest to defend our public services. So, the offer of Mr. Legault does not only impoverish the workers of the public sector, it's actually an offer that will impoverish all of Québec.

Journaliste : What about the disruptions for thousands of people if they start rotating strikes on Monday?

M. Nadeau-Dubois : Strikes have an effect on the life of people, it's true and it's sad. But it will be even a bigger disturbance if our health care system continues to fall apart. It will be even a bigger disturbance if we're not able to have one teacher in front of each classroom in Québec like it's the case right now. The disturbances for Québec people will be a lot worst if there's no strike than if there's a strike.

Mme Massé : And it will be the CAQ fault.

Journaliste : Merci beaucoup.

Mme Massé : Merci.

M. Nadeau-Dubois : Merci. Thank you.

(Fin à 11 h 35)

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