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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 2 novembre 2023, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente et une minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Bien, on souhaitait, bien sûr, réagir au dépôt du plan d'action d'Hydro-Québec. Ça fait longtemps, ça fait longtemps qu'on attendait des nouvelles d'Hydro-Québec. Ça fait longtemps aussi qu'à Québec solidaire on demande que la direction d'Hydro-Québec vienne en commission parlementaire expliquer son plan aux Québécois et aux Québécoises, parce que le défi des prochaines décennies au Québec, c'est celui de la transition énergétique. L'avenir énergétique du Québec, ça va avoir des impacts profonds sur le quotidien des gens, sur l'économie du Québec puis aussi sur notre capacité à atteindre ou pas nos cibles de réduction de gaz à effet de serre.

On attend, donc, depuis longtemps le passage en commission parlementaire de la haute direction d'Hydro-Québec, et la première réaction qu'on a eue en lisant ce plan-là, c'est : Bien, cette commission-là va être plus nécessaire que jamais. En fait, Québec solidaire attend Michael Sabia de pied ferme en commission parlementaire parce qu'au terme de la conférence de presse d'aujourd'hui il reste énormément de questions sans réponse.

On nous promet 185 milliards d'investissements d'ici 2035, ça, c'est dans 12 ans, et on nous dit : On va faire ça sans augmenter les tarifs. Bien, il va falloir nous expliquer, avec transparence, comment ils vont y arriver. Pierre Fitzgibbon qui nous dit : Ah! faites-moi confiance, ça n'arrivera pas, ce n'est pas suffisant. On dit qu'on veut construire plein de nouveaux barrages. Où va-t-on trouver, en pleine pénurie de main-d'oeuvre, les 35 000 travailleurs, travailleuses nécessaires à ces chantiers-là? On nous dit qu'on veut faire des nouveaux barrages, mais sur quelles rivières on va les faire? Ce n'est pas des détails, ça. Ce n'est pas des détails, et on n'a pas eu de réponse à ces questions-là aujourd'hui.

D'ici à ce que Michael Sabia, donc, passe en commission parlementaire pour répondre à ces questions-là, puis là je vous en ai nommé trois, mais il y en a d'autres, il y a une question politique que le gouvernement de la CAQ doit trancher. Nous, on demande aujourd'hui à la CAQ de s'engager fermement à ne pas de dénationaliser Hydro-Québec. Il y a, dans ce plan-là, énormément de portes ouvertes au privé. Hydro-Québec, c'est un de nos plus beaux héritages de la Révolution tranquille. C'est une institution tellement importante dans l'histoire du Québec puis pour l'avenir du Québec. Il faut garder le contrôle collectif sur notre énergie, il faut garder le contrôle démocratique sur notre avenir énergétique, et ce plan-là est rempli de portes où pourrait s'infiltrer le privé.

On demande à la CAQ, donc, d'être très claire aujourd'hui qu'il n'y a pas de projet de dénationalisation de l'énergie au Québec. Il faut garder le contrôle public sur l'énergie, et ça, c'est une question à laquelle M. Fitzgibbon et M. Legault doivent répondre rapidement parce que c'est une question politique d'abord et avant tout.

Journaliste : Dénationalisation, M. Nadeau-Dubois, vous parlez de barrages privés, par exemple, des entreprises privées qui géreraient, opéreraient des minicentrales?

M. Nadeau-Dubois : Ces détails-là ne sont pas dans le plan aujourd'hui, mais, par le passé, M. Sabia a ouvert ce genre de portes là. On nous parle de développer de l'éolien, du solaire. Est-ce que ça se fera au public? Est-ce que ça se fera au privé? Ce n'est pas des détails, ça. Le choix du peuple québécois de prendre collectivement le contrôle de son énergie, là, ce n'est pas un petit choix. Ça a été un choix collectif déterminant pour la trajectoire de la société québécoise. À l'aube d'une prochaine... À l'aube d'un énorme chantier historique, celui de la décarbonation de l'économie, on ne peut pas échapper cette question-là. Est-ce que, ce virage-là, on veut le prendre en restant fidèles à notre héritage, en gardant le contrôle public collectif sur l'énergie, ou est-ce qu'on va le prendre en privatisant? Ça, c'est une question de valeurs, c'est une question politique, puis c'est au gouvernement à répondre à cette question-là.

Journaliste : Michael Sabia disait, devant les employés d'Hydro-Québec dans une réunion Zoom au début de l'été : On va augmenter les tarifs. Prochaine question. Vous vous souvenez, là, dans un...

M. Nadeau-Dubois : Je m'en souviens très bien.

Journaliste : Bon, voilà. Et là, dans le plan, il dit : On n'a pas l'intention d'augmenter les tarifs résidentiels, bon, ne serait-ce que... plus que l'inflation. On croit le Michael Sabia du début de l'été ou le Michael Sabia du plan 2035?

M. Nadeau-Dubois : Qui croire? Qui croire? Moi, je trouve que ça sent l'improvisation à plein nez. Michael Sabia, il y a quelques mois, disait : Bien sûr, on les augmente. Lorsque cet appel Zoom a été divulgué aux médias, le matin même, M. Fitzgibbon, le ministre de l'Énergie, a laissé clairement entendre qu'il y avait une option de les augmenter dans quelques années. Lorsque j'ai posé la question à François Legault en période des questions, il a dit : Non, non, non, on ne les augmentera pas. M. Fitzgibbon a marché sur sa peinture quelques heures plus tard pour dire : En effet, en effet, on ne les augmentera pas. Là, M. Sabia semble avoir eu le mémo, il nous dit qu'il ne les augmentera pas. Ce genre d'improvisation là, là, ça ne crée pas un climat de confiance, ça donne l'impression qu'il y a beaucoup d'improvisation, et qu'on ne sait pas trop où on s'en va, qu'on navigue à vue, dans ce qui est pourtant un des chantiers les plus déterminants de l'avenir du Québec. Il y a des signaux contradictoires sur la question des tarifs. Aujourd'hui, M. Fitzgibbon, encore une fois, nous a demandé de lui signer un chèque en blanc, hein, il nous a dit : Ne vous inquiétez pas, les tarifs résidentiels n'augmenteront pas, ce sera peut-être les dividendes, ce sera peut-être les tarifs commerciaux, industriels, on va regarder ça. Non, non, ça... je veux dire, on ne peut pas planifier comme ça, là. Les Québécois, les Québécoises ont le droit de savoir, là. Il y a quand même 25 % des investissements annoncés aujourd'hui qui vont servir aux projets industriels que Pierre Fitzgibbon va choisir, là, ça, c'est notre argent, là, qui s'en va là-dedans. Est-ce que la facture va être refilée aux PME, aux consommateurs résidentiels? La réponse à cette question-là, elle a changé tellement de fois dans les derniers mois qu'on est en droit de se poser des questions puis on est en droit de vouloir plus de clarté et plus de transparence.

Journaliste : En terminant, pour moi, là, est-ce que vous craignez que Québec solidaire, dans quelques années, se retrouve entre l'arbre et l'écorce, c'est-à-dire entre on défend la position des communautés autochtones qui pourraient s'opposer à certains barrages et on veut décarboner le Québec et faire la transition énergétique? Avez-vous peur de vous retrouver entre les deux?

M. Nadeau-Dubois : La transition énergétique, là, ce n'est pas comme... ce n'est pas un petit projet comme un autre, là, ça va être un chantier collectif, ça va être un vrai... il faut que ce soit un vrai projet de société. Et c'est vrai qu'il y a des questions difficiles qui vont se poser. Ça va être un long chemin, la transition énergétique, puis il va y avoir des embûches, il va y avoir des débats, c'est pour ça qu'il faut de la transparence, c'est pour ça qu'il faut un BAPE générique, par exemple, comme le demandent les organisations écologistes du secteur de l'énergie. Un BAPE générique sur l'ensemble de cette question-là, l'avenir énergétique du Québec. La meilleure manière d'éviter les déchirements, la meilleure manière d'éviter qu'il y ait des levées de boucliers quand on va vouloir mettre des éoliennes, par exemple, dans certaines régions, la meilleure manière d'être capable de les développer, les projets énergétiques dont on a besoin, c'est de faire les choses en toute transparence, de manière démocratique. Une des conditions de l'acceptabilité sociale, c'est la transparence. La transition énergétique, ça va nécessiter beaucoup d'acceptabilité sociale, ça prend donc beaucoup de transparence. En ce moment, il en manque beaucoup.

Journaliste : How do you suggest, Mr. Nadeau-Dubois, that Hydro-Québec paid for these additional projects?

M. Nadeau-Dubois : Well, that question will be asked to Mr. Sabia here at the Parliament as soon as possible, because there's a very clear lack of transparency in the plan today, we're talking about 185 billion dollars in the next 12 years, it's a lot of money and it's very fast, and we're saying we're going to spend all that money and it will have no impact on the price of electricity that ordinary people pay, that's the answer today. A few months ago, the answer was different. A few days, the answer of Mr. Fitzgibbon was different. So, there's a lack of transparency and that creates a climate of a lack of confidence. Where are we going with this? Those questions need to be answered. How are we going to pay for this? Where are we going to find the workers to build all those new dams? On which rivers are we going to build them? Those are not irrelevant questions; those are crucial questions. Will... are we... do we want to make our energetic transition in a public model of Hydro-Québec as we know it or are we beginning a turn towards the privatisation of Hydro-Québec? Mr. Sabia has opened the door historically to some kinds of privatisation of Hydro-Québec, were talking about new wind power, about new solar power, will those projects be in the public sector or in the private sector? Those are big questions and Quebeckers deserve a full transparency on those issues. And it's been a few months now that a lot of people agree that we're seeing a strategy that looks a lot like total improvisation.

Journaliste : Why are you so concerned about the possible privatization of Hydro-Québec?

M. Nadeau-Dubois : The historic choice of the Québec people was to take collective control on energy. And it's not like a small decision. It's a decision that has been crucial for the trajectory of Québec's society as a whole. It was a huge step forward in terms of modernizing our society, our economy and making energy available and cheap for all Quebeckers. So, it's a democratic and… it's a very important democratic and political question. Do we want to keep that collective control on our energy system or do we want to give it away to the private sector? This is a very important question for the future of Québec.

Journaliste : Do you have enough information about the number of megawatts that will be obtained through changing the habits of consumers? Because it's a lot of megawatts. And do you have enough information right now to believe that it will work, it's not too ambitious as an objective?

M. Nadeau-Dubois : The plan that we are seeing today is not a list of the concrete measures that will be taken by Hydro-Québec or the Government, it's just like big general assessments and objectives, so we don't know. There is language that could mean that we're going toward some kinds of, for example, dynamic tariffication, do we want to go that way? This is… this can be a very significant change for the habits of Quebeckers. We need answers to those questions, that's why we are waiting impatiently for Mr. Sabia to come here, in Parliament, to answer the questions of the elected officials of the Québec people. We deserve full transparency on those crucial issues.

Journaliste : Mr. Legault said that, for the motion, QS motion, that the CAQ defeated, that… they… the Premier Legault said the words «humanitarian pause», «une trêve humanitaire», these are the words that should be used. Is it something that you are willing to examine in order to present a new motion?

M. Nadeau-Dubois : If the CAQ wants to table a new motion, they can do so, we will discuss with them to try to reach a consensus. But the call of all human rights organizations right now is a call for a cease-fire. That's what Oxfam is asking for, that's what Amnesty International is asking for. Those are credible, independent organizations of human rights that have no part in the conflict, but that are preoccupied with wanting, and wanting in priority, the safety and the life of all civilians. That's our priority too, that's why our proposal is a cease-fire.

If Mr. Legault wants to propose something else, he can do so, and we will examine it.

Journaliste : It's just because the words «humanitarian pause», «trêve humanitaire», these are the words that… the United Nations is asking for a humanitarian pause, Justin Trudeau is asking for a humanitarian pause, the French President Emmanuel Macron is asking for a humanitarian pause.

M. Nadeau-Dubois : If Mr. Legault wants to table such a motion, we will examine it. We will… we are open to discuss it prior to that motion being tabled.

Our proposal, and we were happy to have the support of the Parti libéral and the Parti québécois, is a demand for a cease-fire because that's what human rights organizations are asking for. But we are open to the proposals of Mr. Legault.

Journaliste : Just one last clarification on Hydro-Québec. When it comes to privatization, what is your position exactly, though, in terms of… what do you think of it?

M. Nadeau-Dubois : We think the choices on the future of energy have to be taken democratically. Energy is very important in the life of people, we have to keep the collective control on the energic system, that means Hydro-Québec has to stay the leader and the organizer of our energetic future.

Journaliste : En français, j'aimerais ça vous entendre sur le fait que M. Legault dit que, dans le fond, il pense que ce serait mieux d'utiliser les mots «trêve humanitaire» plutôt qu'un «cessez-le-feu», et il n'est pas le seul à vouloir utiliser ces mots-là.

M. Nadeau-Dubois : La demande de cesser le feu, c'est la demande des organisations partout sur la planète qui défendent les droits humains. C'est Oxfam International. C'est Amnistie internationale. C'est Médecins sans frontières, je pense, également. C'est plusieurs organisations à l'intérieur de l'ONU, également, qui demandent un cessez-le-feu. Ces organisations-là ne font pas de la politique internationale, ils n'ont pas de... ils ne choisissent pas de camp dans le conflit. C'est des organisations qui sont d'abord et avant tout préoccupées par la vie, la santé et la sécurité des civils, des enfants, des femmes, des hommes innocents qui, en ce moment, meurent chaque jour sous les bombes israéliennes.

Nous, c'est la demande qu'on fait. On était contents d'avoir l'appui du Parti québécois, du Parti libéral également dans cette demande-là. Si M. Legault veut faire une autre proposition, il en a la possibilité, puis, nous, on va examiner sa proposition. Mais, dans des temps aussi troubles puis aussi difficiles, la responsabilité du Québec, c'est de s'aligner sur les voix de la paix, sur les voix indépendantes, les voix des droits humains. Puis ce que ces voix-là demandent partout sur la planète, c'est un vrai cessez-le-feu.

Journaliste : Bien, vous n'êtes pas sans savoir qu'au cours des derniers jours les Nations unies, le président français Emmanuel Macron, le premier ministre du Canada, sa ministre des Affaires étrangères ont tous demandé une trêve humanitaire en utilisant ces mots-là.

M. Nadeau-Dubois : Il y a des pays, notamment les États-Unis, qui croient qu'il faut appuyer inconditionnellement, inconditionnellement, le droit d'Israël à se défendre. Nous, on croit qu'Israël a le droit de se défendre, mais pas d'infliger une punition collective aux Palestiniens puis aux Palestiniennes. Nous, on ne croit pas que le soutien doit être inconditionnel. Le respect du droit international, ça ne devrait pas être négociable. La protection des civils, des femmes, des enfants, des hommes innocents, ça ne devrait pas être négociable. C'est ça un cessez-le-feu. C'est la paix. C'est arrêter les bombes. C'est libérer les otages. C'est travailler à la paix dès maintenant. Il y a 3 000 enfants qui sont morts, je veux dire, ça ne peut plus continuer, là, ça ne peut plus continuer. C'est notre position. C'est la position d'Amnistie internationale. C'est la position d'Oxfam. C'est la position des organisations de défense des droits humains. C'est des organisations indépendantes, ça. Ce n'est pas des gens qui sont dans un camp ou dans l'autre. C'est la position d'organisations juives également au Québec puis au Canada, comme Voix juives indépendantes. Donc, je pense que c'est la position responsable parce que c'est la position de la paix, parce que c'est la position de défense des droits humains. Merci.

(Fin à 13 h 49)

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