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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 2 novembre 2023, 12 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures vingt-deux minutes)

M. Tanguay : Alors, merci pour votre présence. Nous allons maintenant réagir, l'opposition officielle libérale, au plan d'action déposé par Hydro-Québec un peu plus tôt aujourd'hui. Pour nous, les libéraux, il s'agit d'un plan d'action qui est crédible, qui confirme les cibles que nous avions, nous, l'opposition officielle libérale. Donc, c'est un plan qui est crédible, qui souligne et qui met en évidence les immenses défis énergétiques pour le Québec, qui soulève beaucoup plus de questions que de réponses. Et on constate qu'avec la CAQ, bien c'est vrai, on a perdu cinq ans, en matière énergétique, avec la CAQ.

Vous allez me permettre d'y aller, évidemment, à chaud, de quelques observations. Nous aurons l'occasion, évidemment, de parfaire notre analyse et de vous revenir, mais, à chaud, aujourd'hui, ce que l'on peut vous dire. D'abord et avant tout, lors de la dernière élection, lorsque le Parti libéral du Québec chiffrait les besoins énergétiques du Québec, d'ici 2050, à 170 térawattheures, nous étions exactement sur l'objectif, qui est confirmé dans le plan d'action d'Hydro-Québec. Pendant que nous, on parlait que, d'ici 2050, c'est 170 térawattheures de plus qu'on a besoin au Québec, la CAQ disait 100 térawattheures, donc la CAQ était à côté de la plaque quant aux besoins énergétiques.

Deuxième observation. Quand François Legault dit : Nous avons besoin absolument de nouvelle électricité, d'énergie, parce qu'on veut développer des nouveaux projets industriels, développer des nouvelles entreprises, ce que nous confirme le plan d'action d'Hydro-Québec, c'est que c'est uniquement un quart du besoin. 75 % des besoins en nouvelle électricité, identifiés par le plan d'action, sont sur des choses qui sont connues depuis 2017. On parle de quoi? On parle de l'électrification des transports, on parle de décarboner nos bâtiments et décarboner nos industries. 75 % de la nouvelle énergie qui est requise au Québec d'ici 2035, bien, 75 %... et même, d'ici 2050... sont sur des besoins déjà identifiés, besoins sur lesquels... électrification des transports, décarbonation de nos industries et des bâtiments... besoins sur lesquels la CAQ n'a pas du tout fait avancer le Québec. On a reculé, on n'a pas avancé pendant ces cinq années là.

Également, vous allez nous permettre de parler des nombreux défis. Premier défi pour pouvoir développer cette nouvelle énergie là, M. Sabia a parlé de la pénurie de main-d'oeuvre. M. Sabia a dit, et je le cite, qu'il trouvait que c'était inquiétant, la pénurie de main-d'oeuvre, pour réaliser le développement des nouveaux térawattheures dont nous avons de besoin. Il a même ciblé que, d'ici 2035, le besoin de main-d'œuvre en construction consacrée à développer la nouvelle énergie, c'est 35 000 travailleuses, travailleurs de la construction, à partir de maintenant jusqu'en 2035, à tous les ans. Au Québec, selon la CCQ, il y a 200 000 travailleurs et travailleuses de la construction. M. Sabia nous a annoncé à matin que, pour atteindre nos objectifs de création de nouvelle énergie, on va devoir consacrer 35 000 travailleurs et travailleuses de la construction, à tous les ans, jusqu'en 2035. Premier grand défi.

Deuxième grand défi. Évidemment, on constate, à la page 4 du rapport, et je le cite, du plan d'action : «D'ici 2035, nous planifions l'ajout de 60 térawattheures, soit entre 8 000 et 9 000 mégawatts de puissance additionnelle. C'est l'équivalent à trois de nos plus grands ouvrages hydroélectriques, l'aménagement Robert-Bourassa-LG2, Manic 5 et le complexe de la Romaine.» Donc, fin de la citation. Ce qui est dit là-dedans, c'est que, pour atteindre nos objectifs de nouvelle énergie, 60 térawattheures d'ici 2035, on a besoin de l'équivalent de trois gros ouvrages qui sont nommés, dont la Romaine, qui a pris 13 ans à être construit, de 2009 à 2023. Deuxième grand défi et constat, on va manquer de temps, parce qu'on a perdu du temps avec François Legault et la CAQ.

François Legault et la CAQ, quand ils sont arrivés au pouvoir en 2018, il y avait des surplus énergétiques, il n'y en avait pas de problème, et il a mis sur la glace 12 projets de développement pour produire de l'électricité au Québec quand il est arrivé, en 2018. Apuiat... il nous a fait perdre trois ans, minimum, par rapport au projet Apuiat, notamment. Ça faisait partie des projets. Le temps va nous manquer, malheureusement.

Autre constat, les coûts. Pour atteindre l'objectif de création de 60 térawattheures additionnels d'ici 2035, le coût sera de 100 milliards de dollars. Hydro-Québec sera fort probablement capable d'aller chercher le financement, des emprunts, des prêts. Qui va payer la facture? 100 milliards de dollars d'ici 2035. On sait déjà que la facture, les PME la paient, aujourd'hui, avec l'inflation. L'Hydro-Québec de nos PME, la facture d'Hydro-Québec est augmentée de 6,4 %. C'est l'inflation.

M. Legault dit : Québécoises, Québécois, ce ne sera pas plus que 3 %. Bien, à la fin de la journée, le 100 milliards, il va falloir de payer. Hydro-Québec, c'est à nous autres, et là, déjà, la porte est ouverte pour dire : Bien, on coupera les dividendes qui seront donnés à l'État. Mais l'État, les dividendes d'Hydro-Québec, c'est notre pain puis notre beurre pour payer les services essentiels. C'est 3,4 milliards, des dividendes record.

Et, aujourd'hui, François Legault, puis je termine là-dessus, nous dit : On n'en a plus d'argent, alors c'est pour ça que beaucoup de nos travailleurs, de nos 420 000 travailleurs des réseaux santé, santé et services sociaux et éducation vont être en grève, entre autres, la semaine prochaine. Le mauvais gouvernement Legault a mal géré, a tout dépensé les surplus libéraux dont il a hérité en 2018, le 7 milliards, et, aujourd'hui, on voit qu'on a besoin de développer une vision énergétique.

Alors, j'entends qu'il y aura une commission parlementaire, qu'on pourra poser des questions à M. Sabia, j'entends que M. Sabia dit que, lui, il va essayer de faire une tournée. Nous réitérons, l'opposition officielle libérale, la nécessité face à toutes ces questions, face à ces enjeux cruciaux pour le Québec, pour les Québécoises et Québécois, pour notre économie, la nécessité... ça fait un an que je le demande, qu'on le demande, d'avoir une véritable commission nationale sur notre avenir énergétique. On n'a pas le choix de la faire. Il faut qu'on se parle parce que, là, là, on a des grosses décisions à prendre. Merci.

Journaliste : Bonjour, M. Tanguay.

M. Tanguay : Bonjour.

Journaliste : Michael Sabia disait, devant ses propres employés, au début de l'été : Il va y avoir des hausses des tarifs, prochaine question — la vidéo où il est en Zoom, là. Dans le plan qui est présenté, on dit : Il n'y aura pas de hausse de tarifs d'électricité au-dessus de l'inflation, et on veut maintenir ça comme ça. Est-ce qu'on croit le Michael Sabia du printemps ou le Michael Sabia du plan horizon 2035?

M. Tanguay : Dans la loi, il y a un article qui liste tous les tarifs d'hydroélectricité, et Hydro-Québec, ses revenus, c'est par la vente de l'électricité. Et il y a différents tarifs : il y a le tarif aux particuliers, il y a le bloc patrimonial, il y a le tarif L et il y a d'autres types de tarifs. J'aimerais savoir... Parce qu'à un moment donné, c'est la quadrature du cercle, là, à un moment donné, il y a quelqu'un qui devra ramasser la facture. Ce sera les particuliers? Il dit : Non, non, non. Mais les 100 milliards, il va falloir les financer. Alors, ce ne sera pas les particuliers, ce sera nos entreprises qui vont financer? Et, ultimement, pour payer ça, bien, ça prend une vision. Le 100 milliards, à un moment donné, les dividendes vont diminuer, puis les dividendes, je vous le rappelle, ça vient directement nous aider à fournir nos services essentiels de l'État.

Alors, c'est, à un certain moment donné, un passage obligé, il y a quelqu'un, à quelque part, qu'il va falloir qui ramasse la facture, puis, si ce n'est pas les particuliers, c'est les entreprises. Mais, même s'ils le maintenaient, puis certains entretiennent des doutes quant à cela, le 3 %, bien, ce seraient les dividendes qui en seraient amputés, puis c'est autant d'argent de moins dans les coffres de l'État.

Journaliste : Est-ce qu'on doit s'attendre à un bras de fer long et difficile avec les communautés autochtones pour le développement des nouveaux projets?

M. Tanguay : Autre excellente question. Ça faisait partie des défis que nous avons identifiés. On ne peut pas, au Québec, en 2023, faire de développement de l'hydroélectricité, de parler de nouveaux barrages sans nécessairement avoir des ententes avec les peuples autochtones. Et, en ce sens-là, ça fait partie des défis, et François Legault et son gouvernement doit nous indiquer s'il va de l'avant, c'est quels projets, où, avec quelles nations, et où en est-il rendu quant à ces discussions avec les autochtones, le peuple autochtone. Parce que c'est un passage obligé, et c'est normal que ça le soit, mais c'est un autre grand défi.

Journaliste : En terminant, est-ce qu'il est trop tard pour la jasette nationale, sachant qu'Hydro a dévoilé son plan, les grandes orientations sont là? Est-ce qu'il est rendu trop tard pour ça, là?

M. Tanguay : Il n'est pas trop tard. La jasette nationale, notre commission nationale sur l'énergie, elle est plus que jamais nécessaire, parce qu'on s'engage dans une voie vers 2035 et vers 2050. Plus que jamais, le plan d'action confirme une chose : on a plus de questions que de réponses. Ça va coûter extrêmement cher. Le plan d'action, il est crédible. Il met les balises générales auxquelles nous adhérons. On avait les mêmes évaluations quant aux besoins, la CAQ ne l'avait pas, mais, sous la CAQ, on a perdu cinq ans. Et, avant que la CAQ nous engage vers de mauvaises voies, le cas échéant, il faut qu'on ait une jasette nationale. Puis ça, ça touche à notre économie, à toutes nos régions. On veut être mis dans le coup, pas à portes closes.

Journaliste : The terms with the plan, do you feel of where like you have a clearer picture of where Hydro-Québec is going to get this energy that they need?

M. Tanguay : Not really. The plan is a very credible exercise. The plan sets crystal clear the objectives which is 60 tWh till 2035, and also like 170 tWh until 2050. So, we have the objectives, we have the challenge which is ahead of us. Now, the way and means, we don't have it. And all the challenges, for instance the workers that will be required, it's going to be 35 000 construction workers every year till 2035 in order to realize is these new infrastructures. So, where we will be able... Are we going to be able to sustain that rhythm?

That being said also, where we will be a will be our investments in new «barrages», or in... So... and again, it shows the huge challenge ahead of us, it shows that we lost five years with the CAQ Government without any vision. And its on the line more than never that we must... we need to have a national conversation with respect to our future regarding our energy. Hydro- Quebec is owned by all the Quebeckers, its our  Hydro-Québec and it must not be this bad government, CAQ Government who will take the decision because we can see that they incapable of delivering. 

Journaliste : What you do you feel the investment should be? You said your not sure, you know, what type of energy we'll be investing in. Where do you think they should be going with this?

M. Tanguay : It's part of the questions, many questions that we have. We need to develop with new technology. We were talking about «barrages» as well, «éolien», «solaire». So, there is a lot of options. What will be our collective choice based on which data? What's the plan, the cost, the calendar? And what will be the proportion of all these different sources of energy? Again, credible exercise, lots of questions, lacking answers, need to have a national commission.

Journaliste : ...comes before commission of Parliament, where you'll be able to ask all the questions you want, will that not suffice?

M. Tanguay : Forty-fiveminutes, an hour and fifteen minutes, that will be a short introduction but not enough, of course. We need more than a couple of hours. And again, this is going to be an important exercise, I think, just to underline what will be the main topic of a national conversation, but we will need more time. And again, the national commission is not a waste of time. It can be done in a couple of months. And I think that's worthwhile when you will be engaging all the Quebeckers and all the Québec for... until 2035 and until 2050.

Journaliste : You know, Hydro-Québec as never had any trouble borrowing money in the past for projects.  Why do you think that they would have to cut in the dividend to pay for this worth if it's pretty clear that, I don't know how their credit rating is, it must be AA...

M. Tanguay : Probably a top, top credit rating, but as...

Journaliste : Don't you worry about them cutting the dividend to pay for the project?

M. Tanguay :

At a certain point, you have to reimburse. Where the money will come from? You have to reimburse a hundred million de dollars. So, even if you had a low interest rate, because you're right Hydro-Québec has a perfect credential  with respect to the banks, you have to reimburse that huge investment. And Hydro-Quebec, Quebeckers are the owners of Hydro Québec, at the end of the day, the Quebeckers will have to pay. So, again, important investment, we're on board about that investment, but we have a lot of questions and we have to develop a vision, not a yearly vision year after year. So, we know that, for this year, it's 3% top for the individuals on their invoices from Hydro-Québec. But what will be the case in five years from now, in 10 years, in 15 years from now?

Journaliste : We did hear, though, Premier Legault say, earlier this month, that he would never raise it above maximum 3% or above inflation if it's less than that. Are you saying that it should be raised, that he shouldn't have that limit?

M. Tanguay : We always... First of all, François Legault created by himself this problem, he changed the law back in 2019, when he said that : O.K., the inflation rate is usually, historically, at about 2%. And he said : It's going to be the inflation rate. And Carlos Leitão mentioned to Mr. Legault, at that time : Well, you think that it will be top at 2%, but it could be as higher as 5%, 6%. François Legault made a laugh of my colleague at that time, but we know the hard reality that the inflation rates, the impact on our businesses, on the invoice of Hydro-Québec, it's 6.4% increase, because that's the inflation. So, he corrected his own mistake saying that it's going to be top at 3%.

That being said, what's worth the... François Legault's words? What's worth François Legault's words when he's saying that, on one hand, we have billions to be invested, public money, and rest assure, we will not be increasing, in the future years, more than 3% the invoices from Hydro-Québec? I think that he doesn't have any credibility, he chose it by the past.Merci beaucoup, merci.

(Fin à 12 h 38)

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