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(Douze heures vingt-deux minutes)
M. Tanguay : Alors, merci
pour votre présence. Nous allons maintenant réagir, l'opposition officielle
libérale, au plan d'action déposé par Hydro-Québec un peu plus tôt aujourd'hui.
Pour nous, les libéraux, il s'agit d'un plan d'action qui est crédible, qui
confirme les cibles que nous avions, nous, l'opposition officielle libérale.
Donc, c'est un plan qui est crédible, qui souligne et qui met en évidence les
immenses défis énergétiques pour le Québec, qui soulève beaucoup plus de
questions que de réponses. Et on constate qu'avec la CAQ, bien c'est vrai, on a
perdu cinq ans, en matière énergétique, avec la CAQ.
Vous allez me permettre d'y aller,
évidemment, à chaud, de quelques observations. Nous aurons l'occasion,
évidemment, de parfaire notre analyse et de vous revenir, mais, à chaud,
aujourd'hui, ce que l'on peut vous dire. D'abord et avant tout, lors de la
dernière élection, lorsque le Parti libéral du Québec chiffrait les besoins
énergétiques du Québec, d'ici 2050, à 170 térawattheures, nous étions
exactement sur l'objectif, qui est confirmé dans le plan d'action d'Hydro-Québec.
Pendant que nous, on parlait que, d'ici 2050, c'est 170 térawattheures de plus
qu'on a besoin au Québec, la CAQ disait 100 térawattheures, donc la CAQ était à
côté de la plaque quant aux besoins énergétiques.
Deuxième observation. Quand François
Legault dit : Nous avons besoin absolument de nouvelle électricité, d'énergie,
parce qu'on veut développer des nouveaux projets industriels, développer des
nouvelles entreprises, ce que nous confirme le plan d'action d'Hydro-Québec, c'est
que c'est uniquement un quart du besoin. 75 % des besoins en nouvelle
électricité, identifiés par le plan d'action, sont sur des choses qui sont
connues depuis 2017. On parle de quoi? On parle de l'électrification des
transports, on parle de décarboner nos bâtiments et décarboner nos industries.
75 % de la nouvelle énergie qui est requise au Québec d'ici 2035, bien,
75 %... et même, d'ici 2050... sont sur des besoins déjà identifiés,
besoins sur lesquels... électrification des transports, décarbonation de nos
industries et des bâtiments... besoins sur lesquels la CAQ n'a pas du tout fait
avancer le Québec. On a reculé, on n'a pas avancé pendant ces cinq années là.
Également, vous allez nous permettre de
parler des nombreux défis. Premier défi pour pouvoir développer cette nouvelle
énergie là, M. Sabia a parlé de la pénurie de main-d'oeuvre. M. Sabia a dit, et
je le cite, qu'il trouvait que c'était inquiétant, la pénurie de main-d'oeuvre,
pour réaliser le développement des nouveaux térawattheures dont nous avons de
besoin. Il a même ciblé que, d'ici 2035, le besoin de main-d'œuvre en
construction consacrée à développer la nouvelle énergie, c'est 35 000
travailleuses, travailleurs de la construction, à partir de maintenant jusqu'en
2035, à tous les ans. Au Québec, selon la CCQ, il y a 200 000 travailleurs
et travailleuses de la construction. M. Sabia nous a annoncé à matin que, pour
atteindre nos objectifs de création de nouvelle énergie, on va devoir consacrer
35 000 travailleurs et travailleuses de la construction, à tous les ans,
jusqu'en 2035. Premier grand défi.
Deuxième grand défi. Évidemment, on
constate, à la page 4 du rapport, et je le cite, du plan d'action : «D'ici
2035, nous planifions l'ajout de 60 térawattheures, soit entre 8 000 et 9 000
mégawatts de puissance additionnelle. C'est l'équivalent à trois de nos plus
grands ouvrages hydroélectriques, l'aménagement Robert-Bourassa-LG2, Manic 5 et
le complexe de la Romaine.» Donc, fin de la citation. Ce qui est dit là-dedans,
c'est que, pour atteindre nos objectifs de nouvelle énergie, 60 térawattheures
d'ici 2035, on a besoin de l'équivalent de trois gros ouvrages qui sont nommés,
dont la Romaine, qui a pris 13 ans à être construit, de 2009 à 2023. Deuxième
grand défi et constat, on va manquer de temps, parce qu'on a perdu du temps avec
François Legault et la CAQ.
François Legault et la CAQ, quand ils sont
arrivés au pouvoir en 2018, il y avait des surplus énergétiques, il n'y en
avait pas de problème, et il a mis sur la glace 12 projets de développement
pour produire de l'électricité au Québec quand il est arrivé, en 2018.
Apuiat... il nous a fait perdre trois ans, minimum, par rapport au projet
Apuiat, notamment. Ça faisait partie des projets. Le temps va nous manquer,
malheureusement.
Autre constat, les coûts. Pour atteindre
l'objectif de création de 60 térawattheures additionnels d'ici 2035, le coût
sera de 100 milliards de dollars. Hydro-Québec sera fort probablement
capable d'aller chercher le financement, des emprunts, des prêts. Qui va payer
la facture? 100 milliards de dollars d'ici 2035. On sait déjà que la
facture, les PME la paient, aujourd'hui, avec l'inflation. L'Hydro-Québec de
nos PME, la facture d'Hydro-Québec est augmentée de 6,4 %. C'est
l'inflation.
M. Legault dit : Québécoises,
Québécois, ce ne sera pas plus que 3 %. Bien, à la fin de la journée, le
100 milliards, il va falloir de payer. Hydro-Québec, c'est à nous autres, et
là, déjà, la porte est ouverte pour dire : Bien, on coupera les dividendes
qui seront donnés à l'État. Mais l'État, les dividendes d'Hydro-Québec, c'est
notre pain puis notre beurre pour payer les services essentiels. C'est 3,4
milliards, des dividendes record.
Et, aujourd'hui, François Legault, puis je
termine là-dessus, nous dit : On n'en a plus d'argent, alors c'est pour ça
que beaucoup de nos travailleurs, de nos 420 000 travailleurs des réseaux
santé, santé et services sociaux et éducation vont être en grève, entre autres,
la semaine prochaine. Le mauvais gouvernement Legault a mal géré, a tout
dépensé les surplus libéraux dont il a hérité en 2018, le 7 milliards, et,
aujourd'hui, on voit qu'on a besoin de développer une vision énergétique.
Alors, j'entends qu'il y aura une
commission parlementaire, qu'on pourra poser des questions à M. Sabia,
j'entends que M. Sabia dit que, lui, il va essayer de faire une tournée. Nous
réitérons, l'opposition officielle libérale, la nécessité face à toutes ces
questions, face à ces enjeux cruciaux pour le Québec, pour les Québécoises et
Québécois, pour notre économie, la nécessité... ça fait un an que je le
demande, qu'on le demande, d'avoir une véritable commission nationale sur notre
avenir énergétique. On n'a pas le choix de la faire. Il faut qu'on se parle
parce que, là, là, on a des grosses décisions à prendre. Merci.
Journaliste : Bonjour, M. Tanguay.
M. Tanguay : Bonjour.
Journaliste : Michael Sabia
disait, devant ses propres employés, au début de l'été : Il va y avoir des
hausses des tarifs, prochaine question — la vidéo où il est en Zoom,
là. Dans le plan qui est présenté, on dit : Il n'y aura pas de hausse de
tarifs d'électricité au-dessus de l'inflation, et on veut maintenir ça comme
ça. Est-ce qu'on croit le Michael Sabia du printemps ou le Michael Sabia du
plan horizon 2035?
M. Tanguay : Dans la loi, il
y a un article qui liste tous les tarifs d'hydroélectricité, et Hydro-Québec,
ses revenus, c'est par la vente de l'électricité. Et il y a différents
tarifs : il y a le tarif aux particuliers, il y a le bloc patrimonial, il
y a le tarif L et il y a d'autres types de tarifs. J'aimerais savoir... Parce
qu'à un moment donné, c'est la quadrature du cercle, là, à un moment donné, il
y a quelqu'un qui devra ramasser la facture. Ce sera les particuliers? Il
dit : Non, non, non. Mais les 100 milliards, il va falloir les financer.
Alors, ce ne sera pas les particuliers, ce sera nos entreprises qui vont
financer? Et, ultimement, pour payer ça, bien, ça prend une vision. Le 100
milliards, à un moment donné, les dividendes vont diminuer, puis les
dividendes, je vous le rappelle, ça vient directement nous aider à fournir nos
services essentiels de l'État.
Alors, c'est, à un certain moment donné,
un passage obligé, il y a quelqu'un, à quelque part, qu'il va falloir qui
ramasse la facture, puis, si ce n'est pas les particuliers, c'est les
entreprises. Mais, même s'ils le maintenaient, puis certains entretiennent des
doutes quant à cela, le 3 %, bien, ce seraient les dividendes qui en
seraient amputés, puis c'est autant d'argent de moins dans les coffres de
l'État.
Journaliste : Est-ce qu'on
doit s'attendre à un bras de fer long et difficile avec les communautés
autochtones pour le développement des nouveaux projets?
M. Tanguay : Autre excellente
question. Ça faisait partie des défis que nous avons identifiés. On ne peut
pas, au Québec, en 2023, faire de développement de l'hydroélectricité, de
parler de nouveaux barrages sans nécessairement avoir des ententes avec les
peuples autochtones. Et, en ce sens-là, ça fait partie des défis, et François
Legault et son gouvernement doit nous indiquer s'il va de l'avant, c'est quels
projets, où, avec quelles nations, et où en est-il rendu quant à ces
discussions avec les autochtones, le peuple autochtone. Parce que c'est un
passage obligé, et c'est normal que ça le soit, mais c'est un autre grand défi.
Journaliste : En terminant,
est-ce qu'il est trop tard pour la jasette nationale, sachant qu'Hydro a
dévoilé son plan, les grandes orientations sont là? Est-ce qu'il est rendu trop
tard pour ça, là?
M. Tanguay : Il n'est pas
trop tard. La jasette nationale, notre commission nationale sur l'énergie, elle
est plus que jamais nécessaire, parce qu'on s'engage dans une voie vers 2035 et
vers 2050. Plus que jamais, le plan d'action confirme une chose : on a
plus de questions que de réponses. Ça va coûter extrêmement cher. Le plan
d'action, il est crédible. Il met les balises générales auxquelles nous
adhérons. On avait les mêmes évaluations quant aux besoins, la CAQ ne l'avait
pas, mais, sous la CAQ, on a perdu cinq ans. Et, avant que la CAQ nous engage
vers de mauvaises voies, le cas échéant, il faut qu'on ait une jasette
nationale. Puis ça, ça touche à notre économie, à toutes nos régions. On veut
être mis dans le coup, pas à portes closes.
Journaliste : The terms with the plan, do you feel of where like you have a
clearer picture of where Hydro-Québec is going to get this energy that they
need?
M. Tanguay :
Not really. The plan is a very credible
exercise. The plan sets crystal clear the objectives which is 60 tWh till 2035,
and also like 170 tWh until 2050. So, we have the objectives, we have the
challenge which is ahead of us. Now, the way and means, we don't have it. And
all the challenges, for instance the workers that will be required, it's going
to be 35 000 construction workers every year till 2035 in order to realize is
these new infrastructures. So, where we will be able... Are we going to be able
to sustain that rhythm?
That being said also,
where we will be a will be our investments in new «barrages», or in... So...
and again, it shows the huge challenge ahead of us, it shows that we lost five
years with the CAQ Government without any vision. And its on the line more than
never that we must... we need to have a national conversation with respect to
our future regarding our energy. Hydro- Quebec is owned by all the Quebeckers,
its our Hydro-Québec and it must not be this bad government, CAQ Government
who will take the decision because we can see that they incapable of
delivering.
Journaliste :
What you do you feel the investment
should be? You said your not sure, you know, what type of energy we'll be
investing in. Where do you think they should be going with this?
M. Tanguay :
It's part of the questions, many
questions that we have. We need to develop with new technology. We were talking
about «barrages» as well, «éolien», «solaire». So, there is a lot of options.
What will be our collective choice based on which data? What's the plan, the
cost, the calendar? And what will be the proportion of all these different
sources of energy? Again, credible exercise, lots of questions, lacking
answers, need to have a national commission.
Journaliste :
...comes before commission of
Parliament, where you'll be able to ask all the questions you want, will that
not suffice?
M. Tanguay :
Forty-fiveminutes, an hour and
fifteen minutes, that will be a short introduction but not enough, of course.
We need more than a couple of hours. And again, this is going to be an
important exercise, I think, just to underline what will be the main topic of a
national conversation, but we will need more time. And again, the national
commission is not a waste of time. It can be done in a couple of months. And I
think that's worthwhile when you will be engaging all the Quebeckers and all
the Québec for... until 2035 and until 2050.
Journaliste :
You know, Hydro-Québec as never had any
trouble borrowing money in the past for projects. Why do you think that they
would have to cut in the dividend to pay for this worth if it's pretty clear
that, I don't know how their credit rating is, it must be AA...
M. Tanguay :
Probably a top, top credit rating, but
as...
Journaliste :
Don't you worry about them cutting the
dividend to pay for the project?
M. Tanguay :
At a certain point, you have to
reimburse. Where the money will come from? You have to reimburse a hundred
million de dollars. So, even if you had a low interest rate, because you're
right Hydro-Québec has a perfect credential with respect to the banks, you
have to reimburse that huge investment. And Hydro-Quebec, Quebeckers are the
owners of Hydro Québec, at the end of the day, the Quebeckers will have to pay.
So, again, important investment, we're on board about that investment, but we
have a lot of questions and we have to develop a vision, not a yearly vision
year after year. So, we know that, for this year, it's 3% top for the
individuals on their invoices from Hydro-Québec. But what will be the case in five years from now, in 10 years, in
15 years from now?
Journaliste
: We did hear, though, Premier Legault say, earlier this month, that
he would never raise it above maximum 3% or above inflation if it's less than
that. Are you saying that it should be raised, that he shouldn't have that limit?
M. Tanguay
: We always... First of all, François Legault created by himself this
problem, he changed the law back in 2019, when he said that : O.K., the
inflation rate is usually, historically, at about 2%. And he said : It's going to be the inflation rate. And Carlos Leitão mentioned to Mr. Legault,
at that time : Well, you think that it will be top at 2%, but it could be
as higher as 5%, 6%. François Legault made a laugh of my colleague at that
time, but we know the hard reality that the inflation rates, the impact on our
businesses, on the invoice of Hydro-Québec, it's 6.4% increase, because that's the inflation. So, he corrected
his own mistake saying that it's going to be top at 3%.
That being said, what's
worth the... François Legault's words? What's worth François Legault's words
when he's saying that, on one hand, we have billions to be invested, public
money, and rest assure, we will not be increasing, in the future years, more
than 3% the invoices from Hydro-Québec? I think that he doesn't have any credibility, he chose it by the
past.Merci beaucoup, merci.
(Fin à 12 h 38)