L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable, et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’accès à l’information et de protection des renseignements personnels

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable, et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’accès à l’information et de protection des renseignements personnels

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 9 novembre 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-neuf minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bon, bien, d'abord, ce matin, je veux souligner la présence de notre amie Sandrine Bourque dans la «hot room» avec nous. C'est sa dernière, elle va nous quitter comme attachée de presse dans les prochaines semaines, après nous avoir accompagnés et avoir travaillé avec vous pendant plusieurs années, puis je voulais souligner son travail exceptionnel. Elle nous quitte pour des excellentes raisons, elle fait des choix que j'ai dû faire aussi, à ma manière, dans les dernières dernières années, puis je veux lui souhaiter le meilleur pour la suite.

Ceci étant dit, je suis accompagné, ce matin, de mes deux collègues solidaires de la région de Québec. C'est important pour moi ce matin d'être là avec eux autres, les deux députés de Québec solidaire de la région de Québec, parce que ce qui vient de se passer, c'est une grande déception pour bien des gens dans la ville de Québec, dans la région de Québec. La question qu'il faut se poser, c'est : Quand François Legault promet quelque chose aux gens de Québec, là, qu'est-ce que ça vaut? Quand François Legault promet un projet aux gens de Québec, qu'est-ce que vaut sa parole? Encore une parole reniée, encore une promesse brisée. La vérité, c'est que, cinq ans après la prise du pouvoir de la CAQ, il n'y en a pas, de legs de la CAQ pour la région de Québec.

Mes collègues vont vous en dire plus, mais je voulais aussi, avant de leur passer la parole, vous parler de la motion qui devrait être votée dans les prochaines minutes au salon bleu, à l'Assemblée nationale. La priorité numéro un des Québécois, des Québécoises en ce moment-là, ce qui est sur toutes les lèvres, ce dont les gens nous parlent à tous les jours, c'est le coût de la vie puis c'est le prix du panier d'épicerie. Il ne se passe pas une journée sans qu'on ne reçoive pas, dans nos comtés, sur nos médias sociaux, des témoignages de gens qui n'arrivent plus, qui font des choix difficiles, qui font des sacrifices quand vient le temps de faire leur épicerie. On n'a pas le droit d'accepter ça au Québec, un Québécois sur 10 qui va dans des banques alimentaires pendant que les grandes chaînes d'épiceries font des milliards et des milliards de profits. Cette année, en 2023, c'est 6 milliards de profits que feront les magasins d'alimentation. C'est indécent. Il faut faire quelque chose.

La proposition, à Québec solidaire, là, elle est simple, elle n'est pas coûteuse, c'est un premier geste : enquêter ici, au Québec, sur les marges de profit des grandes épiceries. La CAQ a annoncé qu'ils voteraient contre cette proposition-là. Les bras m'en tombent. De toute évidence, François Legault a juste abandonné sur le dossier du coût de la vie. Il n'y a rien, dans sa mise à jour économique, pour aider les gens à payer leur loyer, à payer leur épicerie, à arriver à la fin du mois. On a devant nous un gouvernement qui a juste abdiqué à aider les Québécois et les Québécoises dans la crise du coût de la vie.

Je suis profondément déçu de la décision de la CAQ de battre notre motion. Les libéraux, le PQ vont nous appuyer. Et François Legault, une semaine après avoir dit : C'est bon, j'ai compris, je vais vous aider, abandonne complètement les Québécois et les Québécoises sur la préoccupation numéro un des gens, le prix du panier d'épicerie. Ce n'est pas normal qu'au Québec il y a des concours de circulaires, il y a des chroniques, maintenant, à la radio, du meilleur circulaire de la semaine, parce que les gens ne sont plus capables de manger à leur faim sans courir les aubaines. Je n'en reviens pas que François Legault soit à ce point déconnecté de ce que vivent les gens ordinaires au Québec.

M. Zanetti : Hier, quand j'ai appris, on peut appeler ça, l'abandon du soutien de la CAQ au projet de tramway, là, j'étais vraiment en colère et frustré, parce que... encore. Tu sais, ça fait 20 ans qu'il y a des études là-dessus, des consultations par du monde de Québec, implantés dans le milieu. Il y a eu jusqu'à des consultations, là, dans des quartiers, avec du monde qui vont, finement, donner leur avis sur ce projet-là. Puis là la CAQ qui se trouve une autre façon d'essayer d'envoyer ça dans le dalot, ça me fait capoter.

Ce projet-là, là, c'est un projet qui est mûrement réfléchi puis qui est adapté à Québec, qui a été conçu, là, à Québec, puis là la CAQ, qu'est-ce qu'ils font? Bien, ils remettent ça entre les mains de la Caisse de dépôt, pour décider, en six mois, pour faire, en six mois, un travail qui serait meilleur que ce qui a été fait par du monde de Québec en 10 à 20 ans. Je ne comprends vraiment pas cette logique-là.

Ça fait cinq ans, là, que je suis ici comme député de l'opposition, à Québec, là. Je n'ai jamais vu la CAQ proposer un projet puis le livrer. C'est du monde qui sont incapables de choisir leur camp, toujours entre deux chaises, toujours en train de changer d'idée. Ils veulent plaire à tout le monde, ils ne font rien. Le caucus de Québec de la Coalition avenir Québec, là, c'est rendu la coalition pour l'atrophie de Québec. Il n'y a rien qui se passe. Moi, je n'en reviens pas, ça me fait capoter, incapables de livrer quoi que ce soit. Puis, tu sais, bon, demain, il va y avoir une annonce, là, sur la promenade Samuel-De Champlain. Qu'est-ce que ça va valoir, ce qui va être annoncé là? Un autre dossier sur lequel il y a eu beaucoup de valses-hésitations. Je n'ai rien d'autre à dire là-dessus.

M. Grandmont : J'ai déjà réagi hier, j'ai réfléchi à ça, encore, pendant la nuit, puis mon indignation s'est transformée en colère pendant la nuit. Pour faire des projets de transport collectif, ça prend du courage, du courage politique, puis ça prend une vision. Il faut être mûrement décidés à livrer ces projets-là quand on est conscients de l'importance que ça revêt pour les prochaines années, quand on sait que, pour les 20 prochaines années, on va avoir 100 000 déplacements de plus à Québec qui vont venir s'ajouter à ceux qui sont déjà existants. Bien là, moi, ce que je vois aujourd'hui, là, c'est un gouvernement qui n'a aucune vision, aucun courage politique, un gouvernement qui n'a aucune considération pour les gens de Québec, pour toute l'expertise des gens du bureau de projet de la ville de Québec, qui a mis 20 ans à bâtir un projet, qui a fait des consultations, qui a produit tous les rapports nécessaires, qui a fait tout le processus de planification dans les règles de l'art, aucune considération pour ça. Ce qu'on fait, c'est qu'on remet ça dans les mains de la Caisse de dépôt, qui a six mois pour étudier si ça va être un bon projet, alors que le gouvernement lui-même avait déjà commandé des études, suite au BAPE, qui lui avaient confirmé que c'était le bon projet, et que l'achalandage était vraisemblable, de façon qu'il était calculé par la ville de Québec.

Donc, on a un gouvernement de la CAQ qui n'a aucune considération pour Québec. Moi, ce que je vois, c'est un gouvernement sur lequel on ne peut pas compter, puis on a une belle démonstration à Québec. Je ne répéterai pas ce qui a été dit par mes collègues, mais, pour vrai, là, ce que je vois, c'est un gouvernement qui n'a pas de respect pour les gens de Québec et pour l'expertise qu'on a ici, à Québec, à réaliser des projets d'envergure.

Journaliste : Un projet avec 36 % d'appuis, c'est un bon projet?

M. Grandmont : Quand on fait des projets de transport collectif, là, on l'a déjà répété à plusieurs reprises, là, l'acceptabilité sociale, c'est dur à aller chercher. Et c'est pour ça que, comme gouvernement, surtout quand on a appuyé, par deux motions, quand on a appuyé la ville à travers tout le processus de réalisation de ce projet-là, qu'on n'a pas le courage politique de le mener à terme, parce qu'on sent que la soupe est chaude... Moi, là, je trouve vraiment que c'est un grave problème qu'on a.

On n'élit pas les gens pour gouverner par sondages, on élit les gens pour prendre des décisions difficiles, pour livrer des projets qu'ils savent très bons pour la population. On sait ce qui nous attend, des déplacements de plus dans les prochaines années, on a les changements climatiques qui nous pendent au bout du nez, il faut refaire la façon de construire notre ville, mais la ville... la CAQ, là, actuellement, elle abdique sur l'importance que revêt le fait d'être élu puis de devoir livrer des projets qui sont importants.

M. Nadeau-Dubois : Je veux juste dire quelque chose là-dessus. Tu sais, ce n'est pas juste un débat sur le tramway, hein, c'est un débat sur quel type de politicien on veut au Québec. Tu sais, au fond, il y a deux types de politicien, il y a les politiciens qui gouvernent avec les sondages puis il y a des politiciens qui gouvernent avec du courage. Bien, François Legault, là, les Québécois, les Québécoises ont compris, il était quel type de politicien.

Journaliste : M. Grandmont, quand vous avez annoncé votre candidature à la dernière élection, vous mettiez en doute la volonté de la Coalition avenir Québec de faire le projet de tramway. Est-ce que vous êtes surpris? Est-ce que vous avez vraiment pensé que la CAQ voulait faire le projet de tramway?

M. Grandmont : Écoutez, vous savez, moi, je me suis lancé en politique en disant qu'effectivement ce projet-là, il était important. Puis je ne me suis pas trompé, à tous les jours, pendant ma campagne électorale, on m'a parlé du projet de tramway. On m'a dit que ce projet-là, il fallait absolument qu'il se réalise, qu'il était bon pour la ville. Oui, on doutait, c'est le rôle de l'opposition aussi de douter de la CAQ, là, dans ce genre de projet là, mais c'est aussi tous les signaux qu'ils envoyaient depuis leur accession au pouvoir. Ça a toujours été difficile, on a, tout le temps, senti qu'il a fallu leur tordre... pas leur tordre un bras, mais les pousser dans la bonne direction.

Alors, quand je vois la CAQ aujourd'hui faire le «move» qu'ils ont fait hier, ça me... ça vient me confirmer qu'on avait raison d'avoir peur de la CAQ sur leur capacité à livrer des projets comme celui-là. Ça venait confirmer qu'il fallait toujours les pousser, pour vrai... C'est ça. Ce sera ça.

Journaliste : ...vous avez réussi à faire adopter pendant l'élection partielle dans Jean-Talon? 

M. Grandmont : C'est une très bonne question. C'est sûr qu'une motion, ça n'a rien engageant, je pense que vous le savez déjà très, très bien. Ce n'est pas comme une loi, c'est un moyen pour nous qu'on a de continuer à augmenter ou à aller chercher l'appui, positionner les partis politiques sur un enjeu x ou y. Par contre, ce que ça me dit, c'est que la CAQ n'a aucune vergogne à dire quelque chose de façon publique, d'appuyer un projet puis de simplement balayer ça du revers de la main quand ça ne fait plus leur affaire.

M. Nadeau-Dubois : Pour revenir là-dessus, là, je pense que vous posez une bonne question. Hier, Mme Guilbault sort d'une rencontre avec le maire Marchand, et là on se rend compte que tout était chorégraphié. Je suis plutôt convaincu que la Caisse de dépôt n'a pas appris, en point de presse, qu'elle aurait un mandat et qu'elle aurait six mois pour l'accomplir. Mme Guilbault, donc, avait chorégraphié l'opération avant de rencontrer M. Marchand. La question qui se pose, c'est : Depuis quand, depuis quand Geneviève Guilbault travaille, en coulisse, pour refuser, avant même de l'avoir rencontré, le projet du maire? Et, quand on adopte... quand on adoptait des motions ici, à l'Assemblée nationale, est-ce que ces démarches-là étaient déjà en cours? Les gens de Québec ont le droit de savoir, ça a été quoi, la séquence.

Journaliste : Mais vous voulez qu'ils fassent quoi, là? Parce que vous croyez à ça, vous, que la ville de Québec, là, peut s'improviser, du jour au lendemain, entrepreneur puis construire un tramway? Ils ont l'expertise pour faire ça, la ville de Québec, là, à 8,4 milliards, on est obligé d'accepter ça?

M. Grandmont : Écoutez, moi, je pense que le plan B, que le maire a présenté, ça aurait dû être le plan A depuis le début. La ville de Montréal... pas la ville de Montréal, mais... Bien, la ville de Montréal et la STM font déjà des projets, ils sont en train de piloter la ligne bleue. Ça existe déjà, cette façon de fonctionner là. La ville a livré elle-même...

Journaliste : ...

M. Grandmont : ...je vais répondre à la question, la ville a livré son amphithéâtre de cette façon-là aussi, avec pas de dépassement de coûts. La ville est en train de faire son centre de biométhanisation. D'avoir une ville qui agit comme entrepreneur général, là, pour le dire simplement, ce n'est pas anormal, c'est une façon de fonctionner qui existe et qui se répand de plus en plus à travers le monde. Parce que les modes PPP, là, de mettre le risque sur le privé, là, on le voit avec la surchauffe partout dans le monde, là, les prix explosent partout. C'est une façon qu'on faisait les projets avant qui est en train de revenir, et c'était tout à fait logique et normal de faire ça.

Journaliste : Le maire Marchand disait que la balle était dans le camp...

M. Zanetti : Juste répondre à cette question-là aussi. Pourquoi est-ce que Québec ne serait pas capable de faire ce que Montréal fait? Pourquoi est-ce que Québec ne serait pas capable de mener des projets de transport collectif ambitieux? Moi, là, je sens juste du mépris de la Coalition avenir Québec, mépris pour le monde de la Rive-Sud qui voulait un troisième lien, mépris pour le monde de la Rive-Nord, mépris pour les banlieues, mépris pour le centre, mépris pour le monde de Québec, mépris pour le maire, mépris pour les électeurs.

Journaliste : Le maire Marchand disait que la balle était dans le camp du gouvernement, si j'ai bien compris ce que vous dites, dans le fond, vous avez l'impression que le gouvernement prend le singe puis il le met sur les épaules de la Caisse de dépôt?

M. Grandmont : Je ne sais pas ce que ça va faire, tu sais, mais, pour moi, la Caisse de dépôt et placement du Québec, le CDPQ Infra n'a pas... J'entendais la ministre, hier, dire qu'elle a une expertise, la Caisse de dépôt et placement. Elle a une expertise pour aller chercher de l'argent, pour faire de la rentabilité sur les projets. Regardez le REM de l'Ouest, en fait, le projet qui existe actuellement, non seulement les gens paient leur passage 3,50 $ ou... à peu près, à chaque passage, mais en plus elle vient de garantir un profit de 8 millions de... des profits de 8 % annuellement. Comment? Parce que les municipalités contribuent financièrement en plus au modèle d'affaires de la Caisse de dépôt et placement. Puis ce n'est pas un projet d'intégration urbaine comme le projet de tramway était... est pensé à Québec.

Une voix : ...

M. Grandmont : On verra, bien entendu, ce que la Caisse proposera, là, mais moi, l'expertise de la Caisse, j'ai de la misère à y croire pour l'instant. Puis par ailleurs, comme je l'ai dit tantôt, la CAQ avait elle-même commandé deux études qui venaient confirmer que Québec avait le bon projet.

Journaliste : La façon dont la Caisse avait géré le REM de l'Est, qu'est-ce que ça vous dit sur sa manière de gérer les projets de transport collectif?

M. Grandmont : Bien, c'est ça, exactement, ça va dans le sens de ce que je disais tantôt. La Caisse, là, son objectif, c'est la rentabilité, c'est développer des projets pour générer des profits avec la contribution financière des municipalités en plus des contributions des utilisateurs. L'intégration urbaine du REM de l'Est, là, c'était le... c'est ça qui a fait planter ce projet-là. Aucune considération pour créer une ville agréable, trouver une qualité de vie autour du transport collectif. Le réseau de transport structurant de Québec, le tramway, là, c'est ça, sa force, c'est d'avoir une capacité à intégrer, à développer et à refaire la ville sur elle-même, développer une qualité de vie pour les gens en même temps que d'offrir des choix aux gens pour se déplacer. Mais, pour vrai, là, la démonstration, pour moi, elle n'est pas faite. On va attendre de voir qu'est-ce qu'ils vont proposer, là, mais, pour l'instant, je ne suis pas convaincu puis pas rassuré.

Journaliste : Mais là ce qu'on voit avec le REM, c'est une ligne qui passe à travers plusieurs municipalités et qui nous amène au centre-ville de Montréal. Est-ce que c'est logique ou est-ce que c'est pensable d'avoir la Caisse qui s'implanterait sur un territoire où il y a déjà une société de transport? Il y a-tu des défis qu'on ne voit pas puis que le gouvernement ne voit pas?

M. Grandmont : Écoutez, il y en a beaucoup, des défis, des défis comme ceux que vous nommez actuellement, celui, là, de la juxtaposition de plusieurs sociétés de transport. Il y a des défis de respect du patrimoine mondial de l'UNESCO, hein, je ne sais pas s'ils sont au courant de ça, par exemple. Je dire, ce qu'il y a à dire pour terminer peut-être là-dessus, là, c'est que le tramway, là, on les a faites, toutes les études, on a déjà fait tous les scénarios possibles. On a regardé pour un métro, c'était trop cher. On a regardé pour un monorail suspendu, c'était... l'intégration n'avait juste pas de bon sens. On a regardé tout, tout... Un SRB, on a regardé, ce n'était pas assez capacitaire. On a regardé tous les scénarios. Moi, j'ai hâte de voir à quelle conclusion va arriver la Caisse de dépôt et placement à la fin, là, de son six mois, là, mais je ne serais pas surpris que ce soit un tramway encore qui soit sur la liste, qui soit sur le... tu sais, puis on aura encore perdu six mois.

M. Nadeau-Dubois : Et on aura perdu 400 millions de dollars. Le 180 degrés de la CAQ, là, vient de nous coûter 400 millions de dollars. 400 millions, là, c'est ce que ça a coûté, le Centre Vidéotron, à Québec. Donc, c'est comme si on avait construit le Centre Vidéotron et que, le jour de l'inauguration, on l'avait mis en feu. 400 millions de dollars de perdus à cause du manque de courage politique de la CAQ d'aller de l'avant avec un bon projet de transport en commun. Aïe! C'est de l'argent, ça, 400 millions.

Journaliste : Vous avez voté contre l'augmentation du budget de l'Assemblée nationale. J'aimerais juste comprendre pourquoi.

M. Nadeau-Dubois : Bien, on a voté contre l'augmentation de salaire des députés. Pour nous, c'était une question de cohérence, d'exprimer notre opposition à cette augmentation-là même si la CAQ a la majorité au Bureau de l'Assemblée nationale et qu'on savait bien qu'on n'aurait pas la capacité à nous seuls de le bloquer, mais, pour nous, c'était important de rappeler qu'en pleine crise du coût de la vie ce n'est pas là que l'argent devrait aller.

Journaliste : En 2015, M. Grandmont, quand vous étiez à Transports viables, vous l'aviez contesté, le projet de tramway. Vous disiez qu'on devait revoir les investissements. Qu'est-ce qui a changé depuis?

M. Grandmont : Pouvez-vous... Je ne comprends pas le sens de votre question.

Journaliste : Quand vous étiez directeur de Transports viables, à l'époque, le projet de tramway, vous aviez dit : Il faut revoir l'investissement.

M. Grandmont : Ah! là, on réfère au projet qui passait sur le boulevard Charest.

Journaliste : Mais qu'est-ce qui a changé depuis? C'est ça je vous demande.

M. Grandmont : Bien là, là, vous référez à un ancien projet, en fait, là. En 2015, on était sur...

Journaliste : ...acceptable que celui de 2015.

M. Grandmont : Bien, le projet qui était sur la table en 2015, je vous rappelle, qui avait été transformé en SRB ensuite... Parce que je me souviens que l'ancien ministre des Transports et responsable de la Capitale-Nationale ne voulait pas investir trop dans le transport en commun, ça fait qu'il avait transformé ça en SRB. Bien, écoutez, ça ne répondait pas à ce que la science nous dit de faire pour une première ligne de tramway, tout simplement, là. On voulait faire passer ça dans un endroit où il n'y a personne qui habite ou à peu près. Le projet qui a été développé par la suite, à partir d'en 2017, c'était le bon mode au bon endroit. On passe par le centre-ville de Québec, on dessert tout le plateau, jusqu'à... entre Sainte-Foy puis le centre-ville, puis, après ça, Saint-Roch, jusqu'à après ça, une branche, idéalement, qui aurait dû être à Charlesbourg. Mais cette deuxième mouture du projet de tramway là, c'est celui-là que les études de la CAQ sont venues confirmer, là. Donc, je ne sais pas s'il y a une mésentente, une incompréhension sur mon appui ou pas, mais sur le projet qu'on avait sur la table jusqu'à avant-hier, là, c'était le bon projet pour la ville de Québec, ça a toujours été ça.

Journaliste :So, you said that it's not only a debate about the tramway, it goes beyond that. What people should understand... today, with what happened...

M. Nadeau-Dubois : No, of course, it's not only a debate about public transit or about the tramway in Québec City, it's also a debate about what kind of politician do you want. Do we want politicians that govern with the polls, or we want politicians that govern with courage? I think, a lot of Quebeckers understand what type of politician François Legault is.

Journaliste : And the fact that there are more or less $400 million or $500 million that have been put on the table already on this project, is it an insult for the greater Québec City region and Quebeckers living here, we've been talking for the tramway for years?

M. Nadeau-Dubois : So much time lost, so much money lost, $400 million, that's a lot of money. And it's the equivalent of building the Vidéotron Center. So, the U-turn of the Coalition avenir Québec just cost us $400 million at minimum. It's just like if the day of the inauguration of the Centre Vidéotron, we would have put it on fire. I mean, it's unbelievable. What is wrong with that Government? Why are they unable to just deliver what they promised they would do? It's a problem across Québec. But here, in Québec, it's particularly clear that Government just is not able to hold his word.

Journaliste : Just how much of this is on the Government and how much is up to the city at a certain point?

M. Nadeau-Dubois : You see, Mayor Marchand did everything he could to convince the Government of what should have been an evidence, of what should have been obvious. It's been 10 years, imagine, 10 years of experts and studies saying: It's a good project. And now we are going to wait to another six months for another study to say again what we have been... what the experts have been saying for 10 years. Mister... The mayor Marchand did what he could, but there is a government that is uniquely driven by short-term decisions...

Journaliste : In terms of social acceptability, Mr. Grandmont or Mr. Zanetti, you know, representing Québec City residents, what do you say to the argument that this project just didn't have that social acceptability?

M. Grandmont : Well, experience show that all around the world, doing this type of project is always difficult for politics. The acceptability is always low, but, you know, we have been studied this project for 20 years now. The project office did an amazing job to product, you know, a project that is the right answer for what we need here, in Québec. Even the studies «commandées...

Journaliste : ...

M. Grandmont : ...asked, yes, even the studies asked for... by the CAQ, just after the BAPE, showed that the tramway is the best project, the best type of, you know, transportation infrastructure that we need here, in Québec. So, it's incredible to see the CAQ, even with these ties, decided to quit the project, you know, to make a lot of... decided to stop the tramway project. So, that's it.

Journaliste : Mr. Nadeau-Dubois, I just want to get you on the scenes yesterday of Concordia, the violence...

M. Nadeau-Dubois : Well, I don't like to see that. We have to be able to debate about what's happening in Israel and Palestine in a peaceful way. And, yes, it's... no one likes to see those things, it's...

Journaliste : ...calm down or be more respectful?

M. Nadeau-Dubois : Everyone... You know, I am... we are all witnessing the rise of... How do you say...

Une voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Hate crimes, yes. We are all witnessing the rise of hate crimes against the Jewish community. We've seen it in the last days, in the last weeks, it's unacceptable, it's disturbing. We are also seeing signs of the rise of islamophobia in the context of that conflict. And all hate crimes, all hate speech are unacceptable in our society.

But it's important for me also to emphasize that the vast majority of people taking part in that debate are doing it in a peaceful and responsible way. When emotions are high, things like that happen, and it's unacceptable, but let's remember that the majority of people in Québec that are concerned about what is happening in Israel and Palestine, I think, are doing that debate in a peaceful and responsible way.

Journaliste : I just wanted to ask you about... I'm not sure if you read the article in LaPresse about Simon Jolin-Barrette planning changes... parking tickets are handled so that they would no longer be in the courts.

M. Nadeau-Dubois : I will have to get back to you on that.

Journaliste : And also just about the nursing strike that's continuing today, I know a lot of them are taking issue with comments that Dubé made yesterday about these thousand surgeries backlogged. What do you think of that?

M. Nadeau-Dubois : How many thousand surgeries have been postponed, in the last years, because of the lack of personnel? A lot more than the ones that will be, sadly, postponed because of the strike. No one likes to see its surgery postponed, no one wants to see that, and that's the reason why no one wants a strike.

But the financial and human cost of that strike is less than the financial and human cost of continuing to see our health care system crumble before our eyes. If we want to save our system, if we want to stop postponing surgeries regularly in Québec, we need to bring back people into the system. And how do we bring back people into the system? By paying them and by giving them good working conditions. Those women are fighting exactly for that, they're not fighting for themselves, they're fighting for us.

M. Grandmont : Merci, tout le monde.

M. Nadeau-Dubois : Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 54)