L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 23 novembre 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures)

M. St-Pierre Plamondon :Bonjour, tout le monde. En introduction, je veux revenir sur les propos du ministre fédéral en Immigration, Marc Miller, qui nous apprend que, finalement, les 400 millions qui sont dus au Québec, en lien avec le dossier Roxham... On se rappellera qu'à l'époque le fédéral, qui a orchestré ce chapitre du chemin Roxham, avait dit au Québec : En effet, les frais occasionnés par le fait qu'il n'y a que le Québec qui accueille ce flux migratoire, on y participera, ça vaut à peu près 400 millions. Là, tout d'un coup, ce 400 millions là n'existera pas, le fédéral s'en lave les mains, et tout ça dans un contexte où, sur plein d'autres dépenses, il y a de l'argent au fédéral, on engloutit des milliards, on s'endette, mais, quand il est question du Québec, là, ces fonds-là, ils ne sont pas disponibles, comme on l'a vu en matière de santé, notamment, là, on a obtenu 1 milliard sur 6 milliards.

Donc, le fédéral sabote volontairement notre système d'immigration et nos frontières. Ce sabotage, il ne veut pas l'assumer sur le plan financier. Après avoir fermé Roxham, il a changé les règles aux aéroports pour faciliter les demandes d'asile. On parle de dizaines de milliers de personnes. On voit l'impact que ça a notamment, là, en termes... Ce matin, on voit, là, que Québec cherche à accueillir plus de demandeurs pour essayer d'équilibrer avec Montréal, donc... Et qui en accueille le plus, des personnes, sur une base annuelle au Canada? C'est clairement le Québec, mais le fédéral ne veut pas participer. Il nous laisse avec l'entièreté des conséquences financières de ce flux migratoire. Et, quand on parle de capacité d'accueil, regardez les banques alimentaires, regardez l'itinérance, regardez la tangente que ça prend.

Moi, je ne comprends pas que Christine Fréchette soit tout sourire pour un photo op ce matin, dans un reportage sur la ville de Québec, alors que, dans les faits, elle a complètement perdu le contrôle de l'immigration, notamment parce que le fédéral a décidé de créer, en marge du système d'immigration, un flot qui est absolument incontrôlé et non planifié. Et tout ce que la... Christine Fréchette, tout ce que la ministre a trouvé à dire, c'est : J'invite le fédéral à une prise de conscience. Et ça, c'était il y a plusieurs semaines. Il ne se passe rien. Donc, c'est vraiment un problème du côté de la CAQ. On joue à l'autruche, on se met la tête dans le sable, et ça ne s'améliorera pas. Il faut que la CAQ prenne ses responsabilités dans ce dossier-là.

Journaliste : Aujourd'hui, on atteint un niveau supérieur au niveau des débrayages, là, la FAE, le syndicat des professionnels qui débraient, des collèges, les écoles, réseau de la santé avec la FIQ. Est-ce que le gouvernement n'est pas en train d'aller récupérer, en ne payant pas ses employés, ce qu'il va leur donner en augmentations?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, je ne sais pas, sur le plan actuariel, là, sur le plan financier, combien vaut une journée. Ce qu'on sait, c'est qu'on appauvrit les travailleurs de toutes sortes de manières. On offre de les appauvrir puis on les contraint à s'appauvrir ensuite. Parlez aux travailleurs qui sont en grève aujourd'hui, demandez-leur si c'est ça qu'ils veulent ou s'ils ne préféreraient pas être en train de faire leur travail, essentiel dans nos vies. C'est tous du monde qui veulent être au travail. Mais on doit leur donner raison. Ils n'ont pas à s'appauvrir. Et, lorsque le gouvernement maintient cette offre d'appauvrissement, il ne négocie pas de bonne foi. Et c'est très dommage parce que ce sont les travailleurs et les parents, les citoyens qui en paient le prix.

Journaliste : Juste pour revenir sur votre propos initial, là, concernant le reportage en question dans le journal, vous pensez quoi justement de l'initiative de la ministre Fréchette, qui veut, donc, doubler le nombre de migrants ici, à Québec? Est-ce que vous pensez que ça va être bien accueilli, que ça peut aider Montréal?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, la capacité d'accueil de Montréal est complètement surpassée, et ça entraîne des conséquences. On est rendu à 4 500 personnes en situation d'itinérance à Montréal seulement. Mais ce que je vous dis ce matin, c'est qu'on ne peut pas se fermer les yeux sur l'essentiel.

Le fédéral, sans consulter Québec, a changé les règles aux aéroports, ce qui crée un flux migratoire de dizaines de milliers de personnes supplémentaires, en sus des hausses autorisées par le gouvernement du Québec. Et là, ça devient une question d'offre et de demande au niveau du logement. D'ailleurs, il y a un papier de Gérald Filion là-dessus ce matin. Donc, on ne peut pas passer à côté du sujet, là.

Oui, je comprends... Tu sais, je ne suis pas en désaccord avec l'idée d'essayer de faire participer toutes les villes au Québec, mais le problème central, c'est celui de la disponibilité du logement en fonction du nombre de personnes qu'on accueille sur une base annuelle, et ça, la ministre s'en lave les mains ou ferme les yeux. Elle appelle à des prises de conscience, à des dialogues. Ça dure depuis... On joue à l'autruche depuis maintenant cinq ans à la CAQ.

Journaliste : Mais, sur la capacité d'accueil ici à Québec, là, est-ce que vous pensez que dans la Capitale-Nationale, les organismes sont bien occupés pour répondre à cette demande-là? Parce que je lisais que d'ici Noël, là, le centre qui héberge, donc, les demandeurs d'asile risque d'être plein.

M. St-Pierre Plamondon :C'est déjà à capacité. Dans Jean-Talon, quand on menait campagne, les organismes communautaires nous disaient sous le couvert de l'anonymat : On n'est déjà plus en mesure de fournir parce que le flot... le flux migratoire excède de loin notre capacité. Mais c'est aussi le cas à Montréal, probablement pire. C'est pour ça que je demande à la ministre de prendre ses responsabilités, de laisser tomber les séances photos tout sourire et de regarder la réalité en face. Elle a complètement perdu le contrôle de l'immigration parce que le gouvernement de la CAQ n'est pas capable de tenir tête au gouvernement fédéral. Cette doctrine de gain dans le fédéral est malheureusement une triste blague.

Journaliste : Est-ce qu'il est possible de m'expliquer le lien entre l'itinérance puis les flux migratoires? Je ne saisis pas le...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, simplement, vous regardez combien de personnes foulent le territoire québécois, combien de nouvelles personnes sur le territoire québécois sur une base annuelle, puis vous le comparez aux mises en chantier, et c'est évident que l'offre et la demande deviennent complètement débalancées. Au début, ça s'exprime par une hausse des prix, puis ça fait un effet domino à travers le Québec, et éventuellement, bien, ça va s'exprimer par également le phénomène de l'itinérance, parce qu'il n'y a simplement pas de logement pour le nombre de personnes qui arrivent. C'est tout simplement ça.

Journaliste : Sur Northvolt, M. St-Pierre Plamondon, on apprenait hier que le gouvernement va accorder une subvention de 22 millions de dollars pour créer une espèce de chemin sur le site de Northvolt puis là, on apprend ce matin qu'il y avait un projet de logements sur le site de Northvolt, qui a été refusé par le ministère de l'Environnement. Est-ce que c'est deux poids, deux mesures?

M. St-Pierre Plamondon :C'est totalement deux poids, deux mesures. Et c'est la preuve que, lorsque le gouvernement exempte Northvolt du BAPE, c'est parce qu'il sait qu'un examen sérieux sur le plan environnemental soulèverait ces questions-là. Donc, on sait très bien que Northvolt est en violation des normes environnementales. C'est pour ça qu'on contourne le BAPE.

M. Arseneau : Si vous permettez, je veux juste rajouter. Je suis parfaitement d'accord avec mon chef. Non seulement il y a deux poids deux mesures sur le traitement plus ou moins rapide des demandes, puis sur le financement accordé à Northvolt, puis sur le fait qu'essentiellement on a décidé par décret de lui accorder plus de 22 millions de dollars pour faire un chemin temporaire, tout en attendant de voir si le projet sera accepté. Mais là ce qu'on apprend, c'est qu'un projet déposé pour créer du logement, en fait, un projet immobilier, ça a pris trois ans d'études pour finalement qu'on le refuse sous prétexte... en fait, avec la justification que ça allait affecter les milieux humides. Aujourd'hui, tout cet argumentaire-là semble rejeté complètement du revers de la main parce qu'on parle de batteries puis parce qu'on parle d'un projet du ministre Fitzgibbon. Essentiellement, là, il y a là-dedans apparence d'une intervention politique extrêmement puissante qui fait fi de toute l'analyse qu'on pourrait confier à des administrateurs de l'État, des fonctionnaires. Et moi, c'est ça que je trouve inquiétant.

Journaliste : Mais est-ce que vous pensez qu'il y a eu une commande politique... Parce que si les fonctionnaires ont jugé dans un dossier du ministère de l'Environnement qu'on ne pouvait pas construire sur ces terrains-là puis que là, soudainement, on peut, est-ce que vous pensez qu'il y a eu une intervention du cabinet de M. Charette, par exemple, auprès des fonctionnaires?

M. Arseneau : Bien, on a qu'à lire les déclarations ou entendre les déclarations des deux ministres qui s'applaudissent l'un et l'autre en disant que c'est le meilleur projet depuis l'invention du pain tranché, là. Et ça n'a pas de maudit bon sens, parce qu'à un moment donné il faut laisser les fonctionnaires faire leur travail. Puis là, ce qu'on sait, c'est que, quand ils font leur travail comme il se doit, bien, on refuse un projet immobilier. Puis lorsqu'on décide de mettre le pied sur l'accélérateur, bien, il n'y a plus aucune considération qui tient concernant, justement, les règles de base de la protection des milieux humides.

Journaliste : Mais dans le dossier du tramway, là, vous avez vu que le gouvernement a demandé à la ville de Québec de maintenir son bureau de projet ouvert. Pensez-vous que la ville va réussir à conserver toute son expertise dans les six prochains mois?

M. Arseneau : Bien, en fait, moi, j'ai l'impression que tout est suspendu pour les six prochains mois. On peut garder le bureau ouvert puis payer les gens à... finalement à explorer un projet qui est suspendu. Je ne suis pas certain que ce soit très productif. Bien, l'expertise est là, mais... Bien, j'allais dire à rien faire, oui. En fait, moi, j'ose espérer qu'on va continuer de travailler si le bureau de projet est maintenu, travailler sur le plan B du maire Marchand...

Journaliste : ...

M. Arseneau : Bien, parce qu'il n'est pas exclu. Évidemment, on peut le prendre avec un certain scepticisme, que le projet de Bruno Marchand soit retenu par la Caisse de dépôt et de placement.

Journaliste : Prendre des fonds publics pour travailler dans le vide, vous trouvez que c'est bon?

M. Arseneau : Bien, allez-y.

M. St-Pierre Plamondon :Aussitôt qu'on écarte toutes les études en matière de transport collectif pour renvoyer ça à la caisse, en disant : On repart à neuf, c'est que le gouvernement a décidé de faire travailler dans le vide des centaines de personnes et a décidé de mettre aux poubelles des dizaines, voire des centaines de millions de dollars d'études déjà payées, avec des résultats probants. C'est ça, l'orientation du gouvernement, c'est qu'on préfère pelleter en avant, écarter ce sujet-là, quitte à faire tout en double, en triple, alors que cette question-là, elle a été étudiée par des experts sous toutes ses coutures. Donc, oui, on a choisi de travailler dans le vide.

Journaliste : Le député de Montmorency, hier, M. Simard, à la motion du mercredi après-midi, s'en est pris, entre autres, au leadership politique du maire Marchand. Votre collègue Bérubé a parlé de mission commandée. Est-ce que vous pouvez détailler pour lui ou vous lui laissez la tâche de le faire?

M. St-Pierre Plamondon :Je lui laisserai le soin d'expliquer ses sources, mais c'est une hypothèse, à tout le moins, probable parce que c'est un peu...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon :Aucune idée. Mais ce que je veux dire...

Journaliste : Vous en pensez quoi, sur la forme, là, vous l'avez entendu, ensemble, un discours très enflammé, il n'a pas ménagé le maire, quand même, là. 

M. St-Pierre Plamondon :Je pense que là, dans les circonstances, la CAQ aurait intérêt, là, à cesser les escarmouches avec tout le monde, puis à se concentrer sur son propre travail. Au lieu de se concentrer sur les trios des Kings de Los Angeles, lors des matchs présaisons, la saison prochaine, peut-être remanier ses propres trios. Ça fait deux fois qu'on demande un remaniement ministériel et, à l'évidence, il n'y a pas cette remise en question. Il y a plusieurs ministères où est-ce que, je m'excuse de l'expression, mais la puck ne roule pas dans la bonne direction...

Journaliste : On est rendu là, un remaniement...

M. St-Pierre Plamondon :...ça prend... Bien, moi...

Journaliste : ...parce que là, si vous dites...

M. St-Pierre Plamondon :Il y a plusieurs endroits...

Journaliste : ...des ministères où ça ne marche pas, là. 

M. St-Pierre Plamondon :...prenez l'excellent dossier intitulé Ça craque de partout, de votre employeur, de votre journal, il n'y a pas longtemps, identifier, donc... le grand nombre de ministères au travail ne s'effectue pas à la satisfaction de la population. Je le sais, je ne pointerai pas le nom de quelqu'un, parce que ce que je demande...

Journaliste : Ce que vous faites ici, c'est quoi, c'est le numérique, le transport, c'est la santé...

M. St-Pierre Plamondon :...ce que je demande, ce matin, pour la troisième fois, je demande un remaniement ministériel. Je ne dirai pas au premier ministre comment faire ce remaniement. Mais, au lieu de s'en prendre à des maires, au lieu de s'intéresser au trio des Kings de Los Angeles, je dis au gouvernement : À ce stade-ci, vous devriez remanier vos propres trios, parce que la population ne trouve pas que, dans un grand nombre de ministères, ne trouve pas qu'il y a de la compétence puis qu'on atteint nos objectifs.

Journaliste : ...juste pour finir sur le transport collectif, on parlait du tramway...

Des voix : Ha, ha, ha!

Journaliste : ...juste pour revenir sur le transport collectif, la raison pour laquelle le gouvernement, entre autres, a retiré le projet à la ville de Québec, c'est parce qu'il n'y avait pas de soumissionnaire. Là, on apprend que, pour creuser la ligne bleue, il y a ce même risque là, il resterait juste un soumissionnaire qui menace de tirer la plug, en bon français. Vous, vous voulez en construire, du transport collectif...

M. St-Pierre Plamondon :On a un problème à concurrence, de toute évidence...

Journaliste : ...qu'est ce qu'on fait là?

M. St-Pierre Plamondon :...on a un problème de concurrence. Je vais laisser Joël en parler. Mais, clairement, on est devant un marché où, parce qu'on n'aura pas fait de projet de transport collectif pendant plusieurs décennies, les joueurs se sont évaporés, et ça crée des monopoles ou des oligopoles où ce sont les compagnies multinationales qui dictent leurs conditions, des conditions qui n'ont pas vraiment de bon sens. Mais faute de concurrence, ils sont dans cette position-là, c'est un vrai problème, mais je laisse Joël... 

M. Arseneau : Oui, en fait, je vais simplement rajouter qu'on est en train de repousser à plus tard les échéances, par exemple, en discutant d'une agence pour le transport collectif. Puis en critiquant le fait que le MTQ n'ait pas les compétences nécessaires pour élaborer des projets, moi, je me dis que ça fait quand même cinq ans que le gouvernement est au pouvoir, et puis il n'a pas réalisé, avant aujourd'hui, là, qu'il fallait faire le virage. On a inscrit au PQI un certain montant pour du transport collectif, mais on ne s'est pas posé la question comment on allait les réaliser.

Alors, effectivement, il faut développer d'abord la compétence autour du ministère ou d'une agence, et puis, ensuite, je pense qu'on peut élaborer des projets non pas contre les villes, mais en collaboration avec les villes.

Journaliste : J'aimerais vous entendre, là, sur le pl 31, l'attitude de la ministre. J'ai regardé les longs débats hier, il semble y avoir peu d'ouverture de la ministre, là, pour les propositions des oppositions. Comment vous réagissez à tout ça?

M. Arseneau : Bien, si vous avez écouté l'ensemble des discussions, c'est des longs débats qui sont extrêmement significatifs parce qu'on a appris des choses hier. D'abord, souvenez-vous, en catastrophe, la ministre Duranceau dépose un projet de loi au moment où on allait quitter pour la pause estivale, la relâche estivale. Enfin, elle avait posé un geste pour contrer la crise du logement. Ce qu'on a appris hier, c'est qu'elle l'a fait sciemment, de façon incomplète, elle a dit : Moi, j'ai déposé mon projet de loi dans les compétences qui étaient les miennes, dans mon carré de sable, a-t-elle dit, mais je savais qu'il fallait le retravailler. Et, pendant tout l'été, on s'y est penché, on a retravaillé le projet de loi, on a ajouté une foule d'éléments qui n'appartenaient pas spécifiquement au ministère de l'Habitation sans jamais, évidemment, le dire à personne. Et on a même tenu des consultations particulières sur un projet de loi qui était incomplet, pour ensuite rajouter des amendements et des nouveaux articles qui changent, en fait, de façon importante la donne, c'est-à-dire qu'on va, par exemple, suspendre les règles d'urbanisme et puis on dit : Non, non, mais c'est tout à fait normal, on n'a pas consulté personne, bien, en fait, on les a appelés, on a eu des échos positifs derrière les portes closes. Moi, je pense qu'il y a là-dedans, là, un vice de procédure qui est extrêmement important, troublant même, parce qu'on a carrément contourné les règles habituelles d'une commission parlementaire et les règles habituelles qui font en sorte qu'on dépose devant public à l'Assemblée nationale un projet de loi avec un descriptif. Le descriptif d'aujourd'hui, là, ne correspond pas du tout à celui qui a été déposé en juin, le projet de loi, il est complètement différent, mais, pire encore, on dit : Bon, on a contourné les consultations particulières, on n'a pas permis aux gens de s'exprimer sur des questions aussi fondamentales que l'urbanisme et l'aménagement puis ce que ça pouvait donner, et puis elle a même donné des exemples. Là où on pouvait permettre, dans certaines villes, certaines municipalités, des constructions de deux ou trois étages, bien, si on décide d'en faire cinq ou six, c'est ça, c'est : Ça prend du logement. On suspend les règles complètement.

Journaliste : Petite dernière sur le tramway, parce que le gouvernement dit, bon, que... vous laisse entendre qu'il va compenser la Ville de Québec pour les six mois où le bureau de projet va travailler pendant la pause, est-ce que le gouvernement devrait aussi assumer tous les dépassements de coûts qui seront associés à cette pause de six mois? Parce que chaque mois d'attente, évidemment, fait en sorte que ça coûte plus cher.

M. St-Pierre Plamondon : Je vais... on va estimer quelle serait cette facture-là, mais prenons acte du fait que le jour où le gouvernement a retiré du bureau de projet, a retiré le projet à la Ville de Québec puis s'est mis à dessiner lui-même les stations, là, les coûts générés par cette ingérence-là se calculent en centaines de millions, voire en milliard, si on regarde l'évolution du prix du projet. Et là on va encore engloutir de l'argent parce qu'on a décidé de repartir à zéro du côté de la Caisse, alors que toutes les études sont faites. Est-ce que c'est une bonne utilisation des fonds publics? Est-ce que c'est normal de faire une chose et son contraire à plusieurs reprises dans un très grand nombre de projets de transport? Le gouvernement a l'entièreté... l'entière responsabilité sur le plan financier.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : On the strike, like the big day today. The ministers earlier this week were saying that it's not a question of increasing salaries but it's a question of organizing the workload, the work organisation, but then there was this article by David Gentile at Radio-Canada that shows that for nurses, when they start, their salary has nothing to do with the rest of Canada, so is it insulting what's happening right now?

M. St-Pierre Plamondon : Joël will talk about this, but I just want to mention that if salaries are not an issue, why are we still trying to impoverish most of the workers? If really the Government is serious about the fact that the salary will be fine, they should make an offer right now to all workers that warrants, that guarantees that there will not get poorer, and that's not what they're doing. So, yes, salary matters and, no, the offer is not in good faith at this stage, and we are paying the price through the strikes, workers are paying the price, parents are paying the price, and that's not OK.

M. Arseneau : There's this question about impoverishing the workers, but when it comes the nurses, I would ask Premier Legault to, you know, be true to his beliefs and compare with Ontario when it comes to the basic salary of nurses. You know, great, strong paying jobs are offered in the health system in Ontario, it's 40% more when you start your career. And what the Government is ignoring right now is this discrepancy which is, you know, very, very, you know, spectacular. And it's the same when you reach the top of the scale.

So, if... What's at issue right now is the system itself that will not be able to get through this crisis if we keep saying that we're not going to pay you the price for keeping you employed for the health system. And I just can't believe that Sonia LeBel is now talking about, you know, the working conditions whereas Mr. Dubé ignored completely the fact that their conditions... nurses' conditions... working conditions were the worst for the past four years, and now they're really trying, I believe, to change topics, and their contradictions are so obvious that it floors me.

Journaliste : And since it's the start of the unlimited strike of the FAE today, teachers out there may question themselves if they want to stay...

M. St-Pierre Plamondon : Non, mais c'est ça, le problème.

Journaliste : ...or leave the profession.

M. St-Pierre Plamondon : That's precisely what's going on.

M. Arseneau : Exactly.

Journaliste : So, what's the signal that should be sent from the National Assembly here, in Québec City, or in Montréal?

M. Arseneau : I just want to say that what I talked... what I said about the nurses is exactly the same about teachers. And Paul can continue.

M. St-Pierre Plamondon : That's really the point. There's been other times in the recent history of Québec where a special law was used or very difficult negotiations occurred, but never were we in a context where people are not staying, they're leaving. And it's already... for nurses and teachers, it's already extremely fragile. And so the signal sent by the Government is really in the wrong direction and it could lead more people to say : You know what? I had it. I'm going to do something else, I'm going to be better paid, with a better quality of life. I wanted to help people, I wanted to teach kids, I wanted to help sick people, but the Government sends the signal, over and over again, that we don't matter. And so the context is very specific, we need to be very prudent here. We want to add more people in the health system and the education system and we're doing the exact opposite than what we should be doing. It is a very serious topic because it's a very fragile system right now.

Journaliste : Just on the strike as well, Mr. Arseneau, we're expecting thousands more nurses to join the picket lines today. How concerned are you right now when it comes to the effects on the health care system?

M. Arseneau :  I'm very concerned about the collapse of the health care system and the education system because the signal that the Government is sending is that the workers... working conditions and salary conditions are not that important. And these people right now on strike are supporting the system in a context that we've never seen before. People are fleeing for... not for the private sector uniquely, they're also fleeing to become, you know, real estate agents or work in the construction or in all sorts of fields because they no longer believe that their employer valorizes or estimates their work. So, it's really about our health care system that this strike is all about. And I think that the population understands that. That's why the population supports the workers. And so do we.

Journaliste : I'd like to hear you as well on Bill 31. Yesterday, more sort of heated questions on article... specially article 37.2, the effects that this could have on cities' powers. Minister Duranceau is arguing that, you know, her amendments will help build more housing, that it will get rid of the not in my backyard situation. What do you say to that?

M. Arseneau : Well, we can't just suspend all rules and say… Well, it's a crisis situation that they've just discovered. You know, after five years, they discover this crisis. And, when they tabled the bill, it was not even, you know, looked after, you know, would we really suspend all rules to allow all sorts of projects to take place. And now it's become an emergency. She even compared this with the pandemic, saying, you know, we have got to act and, you know, no rules, good rules, we trust people... what are rules for and how are we going to keep a balance between, you know, people's rights and the urbanistic, you know, landscape and also... projects that are going to pop up here and there and everywhere?

And one amendment that she brought about was : Well, after the fact, we'll take a look and see if everything went well. I think it's not prudent to go that way. We have got to keep some «balises», some guidelines, because, you know, that could lead to something very strange or very difficult to undo once it's done, and that's why not having public consultations on this particular issue is, in my view, antidemocratic.

Le Modérateur : On va prendre une dernière en anglais.

Journaliste : For the leader : Yesterday, Mr. Bérubé about... was talking about the pole yesterday. Mr. Bérubé was saying that there are a lot of PQ voters that had gone over to the CAQ in the hopes of defeating the Liberals and getting the Liberals out of office, and now they're coming back to the PQ. What do you think of that assessment? Do you think that's true?

M. St-Pierre Plamondon : Yes, obviously. We need to stay prudent, because it's over time that you see those tendencies, but obviously two things come out of the recent poles, not just this one : a vast majority of Quebeckers will want to switch to change government in 2026. In that last pole, three Quebeckers out of four would wish it would not be CAQ in power. That's a lot of people, it will be more people in 2026, and the Parti québécois has the potential to be that new government. That's what the figures tell us. So, we have work ahead of us.

It's going to fluctuates, by the way, it can go up, and then go down and go up, that's not important. What's important is that we have that potential enhanced. We have the duty to build a team that is up to the challenge, up to the expectations, the hopes that we are creating. So, we have a lot of work ahead of us and that means that we need to stay focused and stay modest.

(Fin à 8 h 28)

Participants


Document(s) associé(s)