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Point de presse de Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et Mme Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l’opposition officielle pour la jeunesse

Version finale

Le mardi 28 novembre 2023, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente minutes)

Mme Rizqy : Bonjour, tout le monde. 33 618 en un mois, il s'agit de la pétition sur le site de l'Assemblée nationale la plus populaire. Elle a été portée par les étudiants de partout au Québec, dont notamment l'Union étudiante du Québec, les étudiants de McGill, les étudiants de Concordia et, évidemment, vous voyez beaucoup d'étudiants de Bishop's qui sont avec nous aujourd'hui.

Cette pétition demande au gouvernement d'annuler la hausse des frais de scolarité des étudiants provenant à l'extérieur du Québec. Vous vous rappelez, cette décision arrivait tout juste après la débâcle dans Jean-Talon pour la CAQ, ils étaient en mode réaction, essayaient de reconquérir le vote qu'ils ont perdu. Et depuis ce temps-là, on voit clairement que le gouvernement a de la misère à patiner avec une rondelle pour ne pas «scorer» dans leur propre but, mais malheureusement leurs décisions à l'improviste ont des conséquences. Et ici, c'est carrément la survie de Bishop's dont il est question, mais on voit aussi que d'autres programmes à Concordia et à McGill sont aussi en ce moment en péril, mais, pire que ça, c'est que c'est la première fois dans l'histoire qu'on va renoncer à cet échange entre les étudiants québécois et les étudiants hors Québec, donc les autres étudiants canadiens, mais il faut aussi se rappeler que nous avons des Québécois qui étudient à l'extérieur. Et contrairement à ce qu'elle affirme, Mme Déry, c'est pratiquement kifkif le nombre d'étudiants québécois en Ontario puis le nombre d'étudiants ontariens au Québec, donc c'est une autre affaire qui est erronée. Et quand elle parle de la moyenne de 17 000 $, c'est faux, la moyenne dans les documents du gouvernement, autant celui du ministre des Finances que de la ministre de l'Enseignement supérieur, c'est indiqué que la moyenne canadienne des frais de scolarité, c'est de 9 000 $. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Éric Girard et Pascale Déry. Peut-être que les deux devraient s'écouter.

Alors, on leur demande officiellement de reculer. Et évidemment je vais passer la parole à ceux qui nous accompagnent, des étudiants qui en ont long à dire. Merci beaucoup.

Mme Lépine (Christina) : Oui. Donc, bonjour, je m'appelle Christina Lépine, je suis la vice-présidente des Affaires académiques du Conseil représentatif des étudiants de l'Université Bishop's et je suis originaire de Drummondville.

Ma position au sein du Conseil représentatif des étudiants m'a poussé à m'impliquer dans cette lutte contre la hausse des frais de scolarité pour les étudiants canadiens de l'extérieur de la province afin de défendre les droits à l'éducation postsecondaire abordables des 2 650 étudiants que nous représentons, dont 30 % proviennent d'autres provinces.

Le Conseil représentatif des étudiants de l'Université Bishop's s'oppose fermement à la hausse majeure des frais de scolarité pour les étudiants provenant d'autres provinces canadiennes. Je me dois de rappeler qu'avec cette mesure, le gouvernement du Québec augmentera les frais de scolarité de ces personnes étudiantes de 8 992 $ à 17 000 $.

Au nom de notre communauté étudiante, le Conseil représentatif des étudiants de l'Université Bishop's rejette l'insinuation que les personnes étudiantes provenant d'autres provinces au pays apporteraient moins de valeur que les autres au milieu de l'éducation ou à la société québécoise générale.

En proposant une telle hausse des frais de scolarité, le gouvernement provincial démontre ne pas se soucier de l'accessibilité scolaire ni de l'avenir du milieu de l'éducation, il s'attaque à la capacité des jeunes d'entreprendre le parcours scolaire de leur choix. En plus de compromettre l'accès aux études abordables et les occasions d'avancement sociales de nombreuses personnes, ce type de politique attaque ultimement le sens d'appartenance québécois. Nous reconnaissons tout à fait l'importance de préserver la langue française.

D'ailleurs, les activités de Bishop ne menacent d'ailleurs en rien la présence francophone à Montréal, ni à Lennoxville à Sherbrooke, où réside notre communauté. Pourtant, l'Université Bishop subirait les pires conséquences de cette hausse de frais de scolarité. Je suis une étudiante francophone et québécoise et j'ai choisi d'étudier à Bishop pour sa communauté solidaire et pour un profil linguistique qui m'ouvrira plus de portes dans mon parcours scolaire. Ce choix m'a permis de faire de merveilleuses rencontres, incluant plusieurs personnes de l'extérieur de la province qui ont choisi Bishop pour les mêmes raisons et qui profitent de cette opportunité pour perfectionner leur français.

Aveuglé par son obsession du profil linguistique montréalais, le gouvernement québécois oublie la longue tradition qui a vu Bishop's jouer un rôle éducatif, culturel, économique et communautaire essentiel dans la région des Cantons-de-l'Est. Malgré sa petite taille, son emplacement régional, l'université Bishop contribue à la croissance et au rayonnement québécois depuis 180 ans. Quant au Conseil représentatif des étudiants, première association du Québec... étudiante du Québec, notre institution est symbole de continuité, de résilience, d'espoir et d'ambition. Si elle est adoptée, la hausse proposée risque de mettre ces valeurs en péril. La pétition créée par le Conseil représentatif étudiante de l'Université Bishop, en collaboration avec l'Association étudiante de l'Université McGill et l'association l'Association étudiante de l'Université Concordia, demande au gouvernement du Québec d'annuler la hausse des frais de scolarité imposée aux étudiants internationaux et canadiens non-résidents du Québec pour l'année universitaire débutant en septembre 2024. Au dernier compte, celui que j'avais consulté, on a atteint hier 33 501 signatures, ce qui démontre l'immense support pour cette cause.

Nous souhaitons donc réitérer l'importance et même la nécessité de faire en sorte que chaque étudiant puisse se sentir autonome, important et accueilli tout au long de son parcours scolaire. Qu'on vienne du Québec ou d'ailleurs, le droit à l'éducation nous concerne toutes et tous. Merci.

Mme Bibeau-Lorrain (Catherine) : Bonjour. Je m'appelle Catherine Bibeau-Lorrain et je suis présidente de l'Union étudiante du Québec. Nous représentons plus de 94 000 personnes étudiantes universitaires à travers tout le Québec. Nous représentons 11 associations étudiantes membres dont l'Association étudiante de l'Université Bishop.

Je me tiens devant vous aujourd'hui pour exprimer notre profonde préoccupation face à la hausse des droits de scolarité affectant les personnes canadiennes hors Québec. Ce n'est pas normal et viable pour des personnes étudiantes provenant de l'extérieur du Québec de devoir payer des frais de scolarité minimale de 17 000 $ ou encore de 20 000 $. C'est totalement irresponsable de la part du gouvernement et de la ministre de l'Enseignement supérieur de vouloir mettre en place ce genre de mesure. Tout d'abord, cette réglementation de leurs droits de scolarité se base sur des prémisses injustifiées. La ministre exprime vouloir réparer les erreurs commises en 2018, mais elle fait cela en perpétuant les mêmes principaux problèmes et en maintenant la déréglementation des frais de scolarité de la population étudiante internationale. Ensuite, l'UEQ croit que, si le gouvernement a le courage de doubler les droits de scolarité des personnes étudiantes canadiennes hors Québec, on devrait avoir un plan clair, détaillé et chiffré sur comment cet argent sera dépensé dans le système universitaire québécois, et ce, avant toute hausse. Ce plan, on ne l'a pas encore après déjà plus d'un mois écoulé. Ça, ça met en évidence l'improvisation flagrante de cette annonce-là qui avait été faite.

L'UEQ souhaite alerter la population étudiante, sans avertissement préalable, sans consultation du milieu étudiant, la ministre a doublé les droits de scolarité d'une partie de la population étudiante. Cette méthode unilatérale est non seulement inacceptable, mais également très préoccupant pour l'avenir de l'éducation au Québec. Il faut réaliser que cette annonce aura des répercussions dévastatrices pour la durabilité de l'Université Bishop, entre autres, et il faut prendre ça très au sérieux. Le message est clair, puis il faut se rendre à l'évidence, lorsqu'on constate une pétition ayant plus de 33 000 signatures provenant, autant du milieu francophone qu'anglophone, provenant autant des personnes étudiantes, que des autres acteurs dans le milieu de l'enseignement supérieur. Le gouvernement doit reculer sur sa décision. Le gouvernement doit considérer l'accessibilité aux études et l'éducation de manière plus globale, au sérieux et comme priorité, puisqu'en ce moment c'est une partie de l'avenir qu'on laisse de côté et qu'on rend précaire.

Nous appelons le gouvernement à reconsidérer cette décision hâtive et à élaborer un plan transparent pour l'utilisation des fonds générés par cette augmentation des droits de scolarité. Merci.

La Modératrice : On va maintenant passer à la période de questions. Par respect pour les invités présents, je vous demanderais de vous en tenir à des questions qui touchent le sujet du point de presse. Vous pouvez y aller. CBC, Cathy Senay.

Mme Senay (Cathy) :Good morning. Madwa etMarwah, I would like to ask you both, you were asking for the proof that this policy would basically make some gains to protect and promote French in Montréal, especially. Did you receive more proofs on the result of that policy?

Mme Rizqy : So far, we did not receive any evidence or proof. And we also heard Premier Legault, two weeks ago, on an interview with... at CTV, and he said the following, his only goal is to actually put Bill 96 into university. He said the following : «Right now, we have 9% of Anglophones and it's not OK to have 25% of students from the Anglophones at the university, going to McGill, Concordia and Bishop's.» And I think… he said that, he thinks that we need to reduce the amount, the same way he did it for the cegep, about 17.5%. So, this is his real agenda. It's not to protect French, it just to win some votes. And… want to add something?

Mme Cadet : It's... what Marwah said is very clear, that the only thing that I would add on your question : We actually made a request to the information act, to the Ministry of the French Language, to get some of that data, and we… and our request was refused, essentially. So, there was no evidence… So, we asked, like, if there was any evidence that this policy would actually protect… language, and we did not receive anything from the French Ministry, from the French Language Ministry to this request.

Journaliste : …it was blocked?

Mme Cadet : It was blocked, exactly, it was refused.

Journaliste : …is it surprising that it was refused?

Mme Cadet : Well, what it tells me, what it tells us, is that probably that no study was made about this. We asked for evidence, we asked for a regulatory analysis, and what we can presume from this is that there was no analysis whatsoever. And Marwah really eloquently mentioned the agenda that is… the agenda of this policy and this is probably what this proves, like, when this request was refused by the Ministry of the French Language.

Journaliste : If I can ask a question to one of you guys, I can see Sophia behind

Mme Stacey (Sophia) : Hello.

Journaliste : Hello. Good morning.

Mme Stacey (Sophia) : Good morning.

Journaliste : Who signed this petition? Who are the 33,600 people?

Mme Stacey (Sophia) : Yes. So, as my colleague Christina said, 33,000 people have signed this petition, and it is all kinds of people from across Québec. We have students, primarily, we have parents, we have people that work in the postsecondary education sector who are scared for their jobs if we see a decrease in enrollment. We have all kinds of actors who have united to take a stance against this by adding their name to what has become a very long list of signatures.

Mme Rizqy : If I may, we have a French student from Polytechnique who came this morning, she did the… in support the English students in the English institutions. So, that speaks a lot to me when we see so many French students in support. So, this is not only the battle of the English community, this is, like, the battle of every student. And, Catherine, she's a Francophone, she's… Union étudiante du Québec, she represents 94 students from all over French universities and Bishop's.

Journaliste : A question for… Mme Lépine, I think?

Mme Lépine (Christina) : Yes. Oui.

Journaliste : Christina… right, the name?

Mme Lépine (Christina) : Yes.

Journaliste : How do you think… petitions get tabled in the legislature all the time. What kind of influence, what kind of impact do you think this petition will have?

Mme Lépine (Christina) : Well, actually, just before this interview, we… Marwah told us that this petition is one of the biggest petition with the most signatures in the past few years. So, that's really impressive in our opinion. We didn't think it was so out of pocket… out of odd for such a petition to get that many signatures. We really hope it has a great impact at the National Assembly. We want to make sure that people recognize… that they understand that it's really important for all students. So, we really hope it has a great impact in the National Assembly. We hope so. We don't know for sure, but we hope so.

Journaliste : Do… sorry.

Mme Stacey (Sophia) : If I may add to Christina's response…

Journaliste :

Mme Stacey (Sophia) : Yes, so my name is Sophia Stacey and I'm the president at Bishop's University…

Journaliste : Stacey, E-Y?

Mme Stacey (Sophia) : Yes. S-T-A-C-E-Y. Sophia with a P-H. And I'm the president at Bishop's University student representative council. So, Christina and I work together closely. If I may add to her response, regardless of what happens in the question period later today, and the result of this petition, I think it sends a tremendous message that we, as students from English Universities, French Universities, you know, we drove 3 hours to be here today, because it means a significant amount to us that this petition has collected so many signatures and that MNA Rizqy is presenting it on behalf of the students who will be deeply touched by this.

So, at the end of the day, to answer what I think it will achieve, it will send a message, because regardless of what outcome comes from today, the fact that 33,000 individuals have put their name on this petition and that students have driven hours for this conversation, sends a message that this will not be ignored regardless of today's outcome and we will continue fighting for the right to accessible and affordable education.

Journaliste : And the Minister keeps saying she's listening, Mme Déry says… two days, that she's talking to the students... talking to the universities to try... rumors they might exempt Bishop's, these things have floated around. But do you think she is listening? Do you think she cares about what you're saying?

Mme Stacey (Sophia) : I think she's listening but I'm ready to hear her start talking because it's been two months of her listening, of diligent meetings, of diligent conversations. I've been in close communication with Principal Sébastien Lebel Grenier of Bishop's University. He's being advocating tirelessly along the students, and she's had done a lot of listening. But I'm ready to hear her response to all this listening.

Mme Rizqy : ...

Journaliste : Just on Bishop's again, if I can hear from you, Sophia, you know, you've mentioned, you know, not hearing from Minister Déry. But even if Bishop's is exempted from this tuition high, do you think that goes far enough or would you like to see them scale back for the other universities as well?

Mme Stacey (Sophia) : As this is just a great question and I'm glad to answer it. ...to the day I'm elected by our Bishop's students through membership, and I represent those 2 960 full time students, that's who I'm here for today. But in another sense, I represent students from across Bishops, Québec, and Canada because when you're a student leader, you represent all voices who are fighting for affordable education. So, an exemption for Bishops would be an incredible achievement, and the students that I am going home to today would be incredibly happy. But I will still continue, and my association will continue to stand in solidarity with McGill and Concordia to hope for another solution for them if we do achieve an exemption.

Journaliste : And if I can hear from you as well, we've heard the Premier say over and over again that this is important for the preservation of the French language. He hasn't necessarily made... aside his comments on Bishops, hasn't necessarily made any move in terms of revoquing this announcement. Do you have any hope that this petition might change that?

Mme Rizqy : I have a lot of hope and I won't let the Government go away with this one because, so far, they hadn't any thing on the table, no evidence whatsoever. Cathy Senayasked a question to Madwa, what tells you if they didn't put like the evidence. Well, as a former law professor, she would say, well, you cannot prove what doesn't exist. So, they have to come up with something as they usually dol. But, with the numbers of students, but also the people from outside the university, let's talk about... Bank of Montréal, the chambers of commerce of Montréal, the Chamber of commerce of Sherbrooke. So, we say a lot of people speaking, and guess what? They have one thing in common, they're all francophones. So, this is not only a question of the English, but it's how we can protect our institutions.

And if French is so important for Mr. Legault, two things on that, how come 52% of the students in high school failed the French language test? 52%, it's a lot. That's not to blame the students from outside Québec, this is on him.

Second, how come Concordia, McGill and Bishop came up with a plan, a very important plan for French? They had a meeting that day, less than 24 hours, Mr. Legault and Mrs. Déry on Twitter, they didn't have the curtesy to call them, they said', Not, not good enough. They didn't study the proposal of the English universities, they didn't care. It was jus to take a photo op, pictures, and say, ...we have to sit down with... But the truth is they just want to tackle Concordia, McGill, and Bishop.

Journaliste : Hi! Everyone. I'm the last one here. I'm late to the show.

Mme Rizqy : Well, you've missed a very good one.

Journaliste : I know, I saw the good parts.

So, I've just wanted to ask, I know, regardless to the issue of the petition or what happens in the coming days, do you think some of the damage is already being done, the message has been sent to other provinces students and international students that...

Mme Rizqy : Well, I'm pretty sure right now, and you've seen ... say thank you, Mr. Legault, because, right now, you're going to serve all those promoting the fact that this is more affordable for other students. So, basically, this is like a 101-communication plan for the University of Toronto, and we saw on Friday that Moody's, for the first time, they sent a message negative for Concordia and McGill, and that will impact their finances and their capacity to borrow at a very good interest rate. And we also saw that Concordia has to shut down about 8% of their staff. So, this is very bad. No one is winning right now, we're all losing.

Journaliste : So, even if the decision is reversed, there's a lasting impact?

Mme Rizqy : The damage is already done. And I want to spoke with Mr. Lebel Grenier, the Dean... the Principle of Bishops, the day that Mrs. Déry decided to announce her new plan. They already sent acceptance letters to students. So, people, the new students, they're supposed to come to Bishop and they thought it would be at «$9 000, and now Bishop has to send another letter, say : Oh! Excuse us, because of Premier Legault, we have to ask you for $17 000. Do you think that those students are going to come to Bishop? The answer is no.

Des voix : Thank you.

La Modératrice : C'est ce qui met fin à ce point de presse. Merci.

(Fin à 10 h 49)

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