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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances, et Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mardi 28 novembre 2023, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-et-une minutes)

M. Tanguay : Bon matin à tous et à toutes. Alors, ce matin, nous avons... face à un gouvernement qui n'a pas de vision économique, un gouvernement qui est incapable de gérer les finances publiques, nous avons la nécessité d'avoir un nouvel acteur, plus que jamais, la preuve en est faite de l'importance et de la pertinence d'avoir un directeur parlementaire du budget, directeur parlementaire du budget, qui, notamment, aurait pu donner en amont et même par la suite, malheureusement, face à la décision, je vous donne, c'est ça, l'exemple, là, du 7 millions donnés aux Kings de Los Angeles.

Alors, face à un gouvernement... incapacité de gérer les fonds publics, un gouvernement qui n'a pas de vision économique, nous avons plus que jamais au Québec besoin d'un directeur parlementaire du budget. Et, pour vous en parler plus amplement, je cède maintenant la parole à Monsef Derraji.

M. Derraji : Merci, Marc. Bien, en fait, que ce soit pour 7 millions ou 7 milliards de dollars, je pense que la rigueur doit être là. Et cette rigueur manque beaucoup à François Legault et à toute son équipe. Est-ce qu'il faut attendre une étude du directeur parlementaire à Ottawa pour nous dire des vérités sur l'investissement de Northvolt? Aujourd'hui, au Québec, il n'y a personne qui est capable de nous dire : est-ce que les Québécois vont en avoir pour leur argent, ce que le gouvernement est en train d'investir avec Northvolt. Donc, ce qu'on demande aujourd'hui, officiellement, il y a un consensus à l'intérieur du Parlement, Parti québécois, d'autres partis l'ont clairement mentionné il y a quelques années... que c'est nécessaire, avoir un directeur parlementaire du budget. On dépose une motion aujourd'hui et on interpelle le gouvernement pour qu'il puisse enfin le mettre en place et avoir l'information juste. Sur ce, je cède la parole à ma collègue pour vous en parler encore aussi, du directeur parlementaire du budget.

Mme Rizqy : Bien, très brièvement, vous connaissez l'adage, qui vole un oeuf vole un bœuf, mais, évidemment, ici, je ne dis pas que le gouvernement a volé quoi que ce soit, ce que je dis, c'est la chose suivante, c'est que la démonstration la plus évidente, ça a été la gestion du 7 millions pour les Kings de Los Angeles. Ça, c'est l'oeuf. Si vous n'êtes pas capable de gérer un oeuf, êtes-vous capable de gérer correctement un gros bœuf de 7 milliards de dollars ou de plusieurs milliards? C'est ça, l'histoire, là-dedans, pour moi, qui a été la plus révélatrice du comportement du gouvernement. On dirait qu'à chaque fois qu'il gère notre argent collectif, c'est comme s'il pigeait dans le plat de bonbons, les deux mains dedans, puis il parle au je, me, moi, mais ce n'est pas leur argent, c'est le nôtre.

Et le directeur parlementaire du budget va venir, peut-être, justement, rappeler ceci : que l'argent quand on l'investit, des Québécois, il doit avoir des retombées quelque part, et ces retombées doivent être justifiées. Alors là, ici, je pense qu'on est rendu là. Les deux dernières semaines ont été assez importantes, et je crois que le gouvernement... d'adopter vraiment notre motion, aujourd'hui, serait un premier pas pour faire amende honorable.

M. Tanguay : Vous avez des questions?

Journaliste : Négociations dans le secteur public, M. Tanguay, nouvelles dates de grève annoncées par le Front commun, la FIQ va le faire aussi demain. Est-ce que c'est annonciateur d'un long conflit de travail qui risque de s'étirer?

M. Tanguay : Je vais établir un principe général et je laisserai Marwah compléter. Il est clair qu'on voit ici l'échec du gouvernement. C'est la responsabilité du gouvernement caquiste d'offrir les services. C'est la responsabilité du gouvernement caquiste, au départ, de ne pas avoir nié... s'il n'avait pas nié la pénurie de main-d'œuvre, l'impact que ça a aussi sur les services publics. Alors, les gens, les travailleurs, travailleuses de nos réseaux sont à bout. Ils en sont réduits, justement, à avoir des moyens de pression, de la grève, parce que le gouvernement n'est pas là à négocier, ce qu'il devrait faire. Marwah, j'aimerais que tu puisses compléter si tu veux.

Mme Rizqy : Bien, si on revient un petit peu en arrière, la présidente du Conseil du trésor, pour reprendre un terme du jargon syndical, là, elle a élagué... le premier ministre a élagué ses responsabilités à elle. Il lui a enlevé le PQI puis il a enlevé aussi les relations intergouvernementales pour la laisser uniquement se concentrer sur les négociations. Mais, depuis janvier, qu'a-t-elle fait? Le Front commun, là, c'est FTQ, c'est aussi la FSE, CSQ, la CSN. Vous avez aussi maintenant... à l'action du Front commun, la FAE, vous avez vu les syndicats de la fonction publique, vous avez les syndicats des professionnels du gouvernement, vous avez la police, vous avez... il m'en manque un autre, procureurs de la couronne, il en manque un 10e... FSE. Donc, sur 10 groupes, c'est zéro en 10. Elle n'est pas capable de signer personne. La seule chose qu'elle a été capable de signer, ça a été les Kings de Los Angeles.

Alors, moi, je m'excuse, la vraie question se pose : Si elle n'est pas capable, en un an, de signer aucun des 10 groupes que j'ai mentionnés, est-elle encore la femme de la situation?

Journaliste : Vous pensez que ce n'est plus la personne qui doit...

Mme Rizqy : Je m'excuse, mais, quand ça fait 10... plus que 10 mois que les négociations traînent dans tous les champs du gouvernement, tous, là, il n'y a aucune entente de signée, ça piétine... Puis là, en ce moment, c'est qu'il y a une anxiété chez les Québécois. La vérité, c'est que c'est nos missions de l'État, en ce moment, qui sont en péril. L'éducation, c'est névralgique, la santé, c'est plus que névralgique.

Journaliste : ...M. Legault doit changer...

Mme Rizqy : Moi, je pense que, si elle n'est pas capable de négocier, il va falloir qu'on nomme quelqu'un d'autre pour négocier à sa place. Parce que, visiblement, après avoir élagué deux autres de ses responsabilités... on lui a retiré des dossiers, donc elle serait supposée d'être capable de négocier, comment se fait-il qu'en fin de semaine elle n'a pas négocié? Elle est disponible pour Tout le monde en parle, mais elle n'est pas disponible pour négocier. Voyons donc.

Journaliste : Le problème, c'est vraiment Sonia LeBel? Ça irait mieux s'il y avait quelqu'un d'autre?

Mme Rizqy : Bien, visiblement, elle essaie de harnacher le réseau d'éducation... le réseau de l'éducation puis le réseau de la santé, mais elle n'est pas en train de les harnacher, elle est en train de les arnaquer en leur donnant moins que l'inflation puis elle ne comprend pas le message.

Alors là, aujourd'hui, tout le monde est dans la rue, puis, pendant ce temps là, les enfants ne sont pas à l'école. Pendant ce temps-là, on voit que les problèmes encore en santé existent puis on se rend compte que c'est rendu que son ancien groupe de travail, la Couronne, poursuit le gouvernement pour mauvais... Ça ne s'invente pas.

Journaliste : Mais, pour poser la question autrement, est-ce que c'est Mme LeBel, le problème, ou est-ce que c'est ses collègues qui lui mettent des bâtons dans les roues?

Mme Rizqy : Bien non, elle est au Conseil des ministres.

Journaliste : La hausse de la rémunération des élus, le 7 millions, O.K., il y a eu quand même une série de décisions qui l'ont mises dans l'embarras, donc.

Mme Rizqy : Elle est présidente du Conseil du trésor. Ça, ce n'est pas le poste de... respectueusement, là, ce n'est pas un petit ministère, là, c'est un des postes-clés au gouvernement, être présidente du Conseil du trésor. Et quand, moi, je l'entends, dans les entrevues, habilement, se faire poser la question : Est-ce que vous avez reçu une mise en échec de votre ministre des Finances? Puis elle fait : Vous savez, je ne peux pas trop commenter, mais, effectivement, ça ne m'aide pas. Bien, qu'elle arrête de faire semblant. Elle était à cette réunion, elle était au Conseil des ministres, puis c'est elle qui signe les chèques en fin de journée, là.

Journaliste : Donc... très clairement, là, parce que j'imagine les titres qu'on pourrait écrire, là, mais vous demandez à Sonia LeBel de se retirer?

Mme Rizqy : Je pose la question : Est-ce que le premier ministre pense encore que c'est elle la femme de la situation, alors qu'elle est zéro...

Journaliste : Vous pensez que non? Donc, vous lui demandez de se retirer?

Mme Rizqy : Bien, moi, j'ai appris, maintenant, après cinq ans en politique que, quand vous demandez la démission d'un ministre, vous ne la verrez jamais. Donc, je ne le demanderai pas.

Journaliste : Non, mais, selon vous, est-ce que Mme LeBel est encore la femme de la situation?

Mme Rizqy : Selon moi, en zéro, en 10, la question ne se pose même plus.

Journaliste : Mais l'état des négociations, à quel point ça repose sur Sonia LeBel puis à quel point ça repose sur les syndicats? Parce que Magalie Picard, entre autres, de la FTQ, annonce qu'elle va quitter le pays. Elle va être à Dubaï pour la COP dans la prochaine semaine en pleine négociation. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

Mme Rizqy : Bien, effectivement, moi, j'étais très surprise pour ce... la COP, mais, si je reviens à l'essentiel, par exemple, demander à ce que ça repose sur les syndicats ou sur le gouvernement, c'est une responsabilité partagée de négocier, ça se fait à deux. Puis il y a un principe en droit qui s'appelle la négociation de bonne foi. Puis aujourd'hui, c'est qui, qui poursuit le gouvernement pour négation de mauvaise foi? C'est son ancienne équipe, le procureur de la couronne de Montréal. Ça ne s'invente pas.

Et, si vous me permettez, je vais vous donner un exemple concret pour les enseignants. Elle leur demande plus de flexibilité puis elle voudrait qu'ils commencent à accepter des tâches au mois de mai. Il n'y a personne qui est contre la vertu, mais ce qu'elle n'explique pas, c'est qu'il y a environ 40 % des enseignants qui sont dans un emploi précaire, ça, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas permanents. Or, que les besoins, ils sont tous permanents, en ce moment, les besoins, tout le monde est d'accord là-dessus, on a une pénurie d'enseignants. Mais pourquoi qu'elle ne leur offre pas, justement, cette permanence? Qu'est-ce qu'elle pourrait faire, c'est de donner des budgets récurrents aux centres de services scolaires, puis on réglerait d'une pierre, deux coups, non seulement le problème de la crise du mois d'août, parce que personne ne veut vivre dans le psychodrame du mois d'août, on pourrait régler ce problème-là. Puis la deuxième chose qu'on pourrait régler, c'est le fait qu'on perd nos enseignants à hauteur de 50 % d'entre eux dans les cinq premières années.

Journaliste : Mais trouvez-vous ça correct que des profs soient payés pour 14 mois par année, finalement?

Mme Rizqy : Vous me parlez de?

Journaliste : C'est parce que ces profs-là, là, qui travaillent 10 mois, ils sont payés sur... pour un salaire d'un an...

Mme Rizqy : Moi, ce que je trouve...

Journaliste : ...donc 12 mois, puis après ils prennent deux mois de chômage.

Mme Rizqy : Moi, ce que je vais vous dire...

Journaliste : ...payés 14 mois sur 12 par année.

Mme Rizqy : Ce n'est pas tout le monde, premièrement, qui a une tâche pleine, qu'on appelle la tâche à 100 %. Il y en a là-dedans qui ont des tâches de 50 %, d'autres à 80 %. Donc, il y a beaucoup de nuances à dire par rapport là-dessus. Mais cet enjeu-là, on pourrait le régler facilement en leur donnant la permanence, parce que, dès que vous êtes permanent, à ce moment-là, vous n'avez plus droit du tout à l'assurance-emploi, puis vous avez une stabilité, chose que les gens demandent. Tantôt, devant nous, à l'Assemblée nationale, il y avait des manifestants, des enseignants, il y en a une qui a crié : Moi, ça fait 10 ans que je l'attends, ma permanence. Ça, c'est réel.

Journaliste : Ça, je comprends, mais d'aller demander du chômage quand on a été payé pour 12 mois sur 10 mois, est-ce que c'est acceptable pour vous?

Mme Rizqy : Pour moi, ça, c'est questionnable.

Journaliste : Est-ce que les enfants doivent reprendre les journées d'école, Mme la députée, qui ont été perdues à cause de la grève? Et quand?

Mme Rizqy : Ça, c'est la bonne question. Moi, en fait, je pense qu'on devrait... on commence une deuxième semaine où est-ce que les enfants n'iront pas à l'école. C'est pour ça que j'aurais souhaité qu'on négocie en fin de semaine. Puis c'est pour ça que nous, le Parti libéral, ça fait trois semaines maintenant qu'on demande des négociations intensives. On ne devrait même pas se poser la question, si on avait eu des négociations intensives. Et là il me semble que l'heure est trop grave pour encore piétiner dans les discussions. Alors, je ne peux pas vraiment, à ce stade-ci, répondre à votre question. J'ose espérer qu'on ne va pas s'éterniser dans cette grève, parce qu'effectivement il va y avoir des impacts sur la réussite éducative des élèves. Puis ça, qui va être imputable en définitive? Ça va être le gouvernement.

Journaliste : ...M. Tanguay ou... Sur le troisième lien, le gouvernement cherche à ressusciter le projet. Puis il y a deux ingénieurs qui proposent une solution, un pont-tunnel de Saint-Romuald jusqu'au boulevard Charest. Qu'est-ce que vous pensez d'un projet comme ça?

M. Tanguay : Écoutez, on n'a pas de vision sous la CAQ, depuis cinq ans, de vision globale quant à la mobilité. Il y a un enjeu de mobilité dans la capitale nationale, la grande région de la capitale nationale. Les ponts ne sont pas éternels, hein? C'est un enjeu de sécurité, le cas échéant, économique et de qualité de vie. C'est pour ça que, nous, ce qu'on demandait, c'est d'avoir un véritable comité là-dessus, on aurait eu des... on propose d'avoir des urbanistes, des ingénieurs, des démographes pour avoir une vision du transport en commun à la lumière des ponts qui ne rajeunissent pas, mais qui vieillissent également.

Alors, on a tous hâte de voir CDPQ Infra, ce qu'ils vont produire. Parce que de ce que l'on peut comprendre du communiqué de presse de la CDPQ, c'est qu'ils ont un mandat, oui, transport collectif, mais également transport autoroutier. Ça, c'est une autre suggestion, une ixième suggestion qui s'ajoute. À un moment donné, ça va prendre un gouvernement qui assume son leadership puis qui nous arrive avec une véritable vision ou au moins avoir une capacité de développer une vision qu'on n'a pas du tout.

Journaliste : Parce qu'à priori la question de la sécurité, est-ce que, selon vous, ça pourrait justifier la construction d'un nouveau pont?

M. Tanguay : Écoutez, il y a deux liens, présentement, qui sont les deux ponts, si j'exclus la traverse Québec-Lévis, les deux ponts qui sont là, pont Laporte et pont de Québec. Ils ne seront pas éternels. Entre autres, le pont de Québec, on a demandé entre autres pour le CN d'avoir... de venir entendre en commission parlementaire la CN, la ministre des Transports également. On veut avoir toute la lumière sur la durée de vie du pont de Québec. Le pont Laporte également, il y a des questions qui se posent. Alors là, il y a deux liens, il y a deux ponts, pas éternels. Ça prend une vision, on se voit où dans 20 ans, 30 ans, 50 ans? C'est ça qu'il faut développer collectivement. Et là on dit à CDPQ Infra : Vous nous donnerez la réponse dans six mois. J'ai bien hâte de lire ça.

Journaliste : Vous en pensez quoi, de la proposition de M. Massicotte, monsieur...

M. Tanguay : Je pense qu'il faut être capable... Puis, encore une fois, ce que j'en pense, c'est que c'est une ixième proposition. Il y en a eu tellement de propositions, surtout quand on regarde ce que la CAQ avait proposé, un tunnel, un bitube, plus de tunnel, finalement, puis là, oui, il revient avec ça. Je pense que c'est une proposition additionnelle qui s'inscrit aussi dans la pérennité des deux ponts actuels également. Alors, c'est important d'avoir une vision qu'on n'a pas, une vision à long terme.

Journaliste : Mme Rizqy, juste pour être sûr de bien comprendre. Hugo, quand il vous a posé la question par rapport à Mme LeBel, est-ce que vous demandez que le premier ministre la remplace à la tête du Conseil du trésor, ce n'est pas clair, ou qu'on lui retire tout simplement le dossier?

Mme Rizqy : Moi, si j'étais le premier ministre, je me poserais la question suivante : Est-elle la femme de la situation?

Journaliste : Vous lui demandez donc...

Mme Rizqy : De se poser lui-même la question, c'est lui, le premier ministre.

Journaliste : Pas juste de se poser la question, de la remplacer.

Mme Rizqy : Bien, moi, à mon humble avis, quand on est zéro en 10, après plus de 10 mois, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, surtout quand on a élagué vos responsabilités, on vous a enlevé des dossiers, vous devez être en mesure de vous affairer à la tâche de négocier. Vous êtes supposé d'avoir des livrables, puis là ça fait des mois que vous n'avez aucun livrable. Ni les policiers, ni les infirmières, ni les inhalothérapeutes, ni les enseignants, ni le personnel de soutien, ni les professionnels de santé, ni la couronne. Il n'y a aucun groupe qui est signé en 10 mois.

Journaliste : Est-ce qu'on peut demeurer en poste comme présidente du Conseil du trésor si on ne gère pas les négociations?

Mme Rizqy : Bien, si vous êtes présidente du Conseil du trésor, vous avez une obligation de livrer puis d'être capable de signer. Là, aujourd'hui, c'est littéralement zéro en 10. Puis elle ne semble pas comprendre l'urgence d'avoir des négociations intensives. Il y a trois semaines, pourquoi j'ai demandé... avec le Parti libéral, on a demandé des négociations intensives, c'est qu'on a reçu des dates qui avaient été refusées aux tables de négo par la partie patronale.

Donc, je vous donne un exemple concret. Initialement, ils avaient proposé 21, 22 23 novembre. Le gouvernement a dit : Non, on est seulement disponible le 21. Mais il y avait déjà des dates d'annoncées de grève. Quand tu es le gouvernement puis que tu vois venir une grève, puis que tu sais que c'est trois jours consécutifs, tu dis : Non, non, on va négocier parce qu'on ne veut pas se rendre à ces journées de grève. Non, ils ont commencé à refuser. Quand la grève a été enclenchée et que la FAE a été ajoutée à la grève générale, là, tout à coup, ils étaient disponibles pour le 22, 23, tardivement.

Journaliste : Le gouvernement économise quand même, genre, je pense que c'est presque 100 millions par jour en salaires non versés lorsqu'il y a la grève. Est-ce que que vous pensez que ça, ça influence le gouvernement?

Mme Rizqy : Moi, je pense qu'en ce moment, là, les Québécois, ce qu'ils veulent, c'est que ça se règle, j'irais jusqu'à dire, le plus rapidement possible. On veut une entente négociée, réglée, parce qu'en ce moment il y a des services qui ne sont pas donnés, et ça devient essentiel. À un moment donné, on est en train d'étirer... on est en train d'étirer les ressources qu'on a appelé nos anges gardiens. Je ne sais pas si le gouvernement réalise, là, parce qu'une fois qu'on aura réglé, il va quand même avoir, par la suite, si on traîne dans les négociations, il risque d'avoir un goût amer auprès de nos travailleurs qu'on tente toujours de garder dans le réseau public. Et ce n'est pas facile aujourd'hui d'avoir des employés dans le réseau public, tout le monde le reconnaît.

Journaliste : ...que le premier ministre lui enlève ou il se pose la question s'il veut l'enlever.

Mme Rizqy : Bien, qu'il mette la pression...

Journaliste : ...d'une négociation, c'est celui d'une présidente du Conseil du trésor.

Mme Rizqy : La présidente du Conseil du trésor chapeaute les négociations. Donc, à un moment donné, c'est à elle de s'assurer qu'aux tables, ça avance. 

Journaliste : Mais si on doit... parce qu'avant les ministres de l'Éducation puis de la Santé étaient davantage impliqués dans les négos. Depuis la venue de la CAQ, c'est juste Mme LeBel qui est responsable des négos.

Mme Rizqy : C'est un choix politique.

Journaliste : C'est ça. Est-ce qu'on doit ramener M. Dubé puis M. Drainville à la table de négo?

Mme Rizqy : Non. On a une présidente, c'est son rôle. Justement...

Journaliste : ...la bonne personne.

Mme Rizqy : ...bien, justement, une bonne présidente du Conseil du trésor, là, qui assume toutes ses responsabilités, s'assure d'avancer puis d'avoir... un jour, être capable de dire aux Québécois : Regardez, j'ai livré telle convention collective. Elle est littéralement zéro en 10 dans toutes ses conventions collectives, à part une, pour être très honnête, celle des constables spéciaux ici, au Parlement, qu'on a adopté dans un projet de loi.

Journaliste : Avez-vous des noms en tête qui négocieraient mieux?

Mme Rizqy : C'est la prérogative du premier ministre, là.

Journaliste : Mais est-ce qu'il y a quelqu'un à la CAQ, qui serait capable de le faire?

Mme Rizqy : C'est la prérogative du premier ministre, vous le savez très bien.

Journaliste : Est-ce que le premier ministre doit lui-même s'impliquer personnellement?

Mme Rizqy : Le premier ministre, là, oui. Écoutez, on parle de l'éducation des enfants. Puis, nous, là, et la santé... Oui, je sais, je sais, la santé, vous n'allez pas à me le dire, tout le monde, je le sais, vous avez raison. Mais réalisez-vous, tout le monde, qu'après la pandémie on n'a pas été capable de reprendre correctement au complet les retards d'apprentissage. Donc, toutes les journées, ça peut avoir l'air banal, une journée, mais ça ne l'est pas banal pour un enfant, une journée d'école, c'est crucial dans son apprentissage. Donc là, ici, on met en péril la réussite éducative. Oui, on sait toute l'histoire de la santé, puis on va le voir aussi avec le système de justice, il y a des impacts trop importants pour, en ce moment, laisser piétiner les négociations. On devrait... comme gouvernement, ils devraient dire : On va tout mettre nos énergies. S'il faut qu'on s'enferme pour la semaine, toute la semaine, là, allez négocier pendant une semaine puis trouvez une entente, vous avez une obligation de résultat.

Journaliste : Can I ask you in English about your confidence level in Mme LeBel's ability to get this done... result?

Mme Rizqy : So far, she's zero in 10. Neither with the FIQ, neither with the FAE, CSQ, CSN... I can repeat all of them, do you want me to repeat? All right. So, when Premier Legault... She had like three different portfolios, she had the Treasure, but she aslo had «le PQI, les infrastructures et les Relations intergouvernementales». She lost two portfolios, so she was supposed to have all her time to be dedicated for the negotiation. And you understand that because there's over 600 000 workers right now with not any convention. But, so far, in the last 10 months, she failed, she couldn't be able to sign the nurses, the teachers, «inhalothérapeutes». So, so far, she's zero in 10. So, how come she's still the head of Treasure Board?

And my question was... is still, like, the woman of the situation to handle this big negotiation? And there's a massive impact for all the Quebeckers, not only for the education system, but also for the health system. They're supposed to deliver services for the Quebeckers. Right now, they're failing on the «mission» to deliver those services.

Journaliste : So, what should the Premier do?

Mme Rizqy : First, he should maybe have a sit-down with her and ask her if she's going to be capable to deliver what she's supposed to deliver, and if the answer is no, but maybe, at that time, Premier Legault should find, like, someone who can actually sign some convention and be able to negotiate in good faith.

Journaliste : So, you're questioning her capabilities to get this...

Mme Rizqy : I'm not questioning her capabilities, I know she cannot. So far, she's zero on 10. So, I already have the answer. But now, it's to Premier Legault to understand the frustration in Québec, to understand that people, right now, they want to have services and they don't have them. So, how come? It's because, in the last 10 months, she failed to negotiate.

So, the last time we had «une grève générale illimitée» was 1983. No one since 1983. So she has now one record, I give her that, but the good record that we would like to see is to have some final result, negotiation in good faith, and to have a conclusion, because we cannot keep going like we're doing. Thank you.

(Fin à 11 h 41)

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