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(Onze heures vingt-et-une minutes)
M. Tanguay
: Bon matin
à tous et à toutes. Alors, ce matin, nous avons... face à un gouvernement qui n'a
pas de vision économique, un gouvernement qui est incapable de gérer les
finances publiques, nous avons la nécessité d'avoir un nouvel acteur, plus que
jamais, la preuve en est faite de l'importance et de la pertinence d'avoir un
directeur parlementaire du budget, directeur parlementaire du budget, qui,
notamment, aurait pu donner en amont et même par la suite, malheureusement,
face à la décision, je vous donne, c'est ça, l'exemple, là, du 7 millions
donnés aux Kings de Los Angeles.
Alors, face à un gouvernement...
incapacité de gérer les fonds publics, un gouvernement qui n'a pas de vision
économique, nous avons plus que jamais au Québec besoin d'un directeur
parlementaire du budget. Et, pour vous en parler plus amplement, je cède
maintenant la parole à Monsef Derraji.
M. Derraji : Merci, Marc.
Bien, en fait, que ce soit pour 7 millions ou 7 milliards de dollars, je
pense que la rigueur doit être là. Et cette rigueur manque beaucoup à François
Legault et à toute son équipe. Est-ce qu'il faut attendre une étude du
directeur parlementaire à Ottawa pour nous dire des vérités sur l'investissement
de Northvolt? Aujourd'hui, au Québec, il n'y a personne qui est capable de nous
dire : est-ce que les Québécois vont en avoir pour leur argent, ce que le
gouvernement est en train d'investir avec Northvolt. Donc, ce qu'on demande
aujourd'hui, officiellement, il y a un consensus à l'intérieur du Parlement,
Parti québécois, d'autres partis l'ont clairement mentionné il y a quelques
années... que c'est nécessaire, avoir un directeur parlementaire du budget. On
dépose une motion aujourd'hui et on interpelle le gouvernement pour qu'il
puisse enfin le mettre en place et avoir l'information juste. Sur ce, je cède
la parole à ma collègue pour vous en parler encore aussi, du directeur
parlementaire du budget.
Mme Rizqy : Bien, très
brièvement, vous connaissez l'adage, qui vole un oeuf vole un bœuf, mais,
évidemment, ici, je ne dis pas que le gouvernement a volé quoi que ce soit, ce
que je dis, c'est la chose suivante, c'est que la démonstration la plus
évidente, ça a été la gestion du 7 millions pour les Kings de Los Angeles. Ça,
c'est l'oeuf. Si vous n'êtes pas capable de gérer un oeuf, êtes-vous capable de
gérer correctement un gros bœuf de 7 milliards de dollars ou de plusieurs
milliards? C'est ça, l'histoire, là-dedans, pour moi, qui a été la plus
révélatrice du comportement du gouvernement. On dirait qu'à chaque fois qu'il
gère notre argent collectif, c'est comme s'il pigeait dans le plat de bonbons,
les deux mains dedans, puis il parle au je, me, moi, mais ce n'est pas leur
argent, c'est le nôtre.
Et le directeur parlementaire du budget va
venir, peut-être, justement, rappeler ceci : que l'argent quand on l'investit,
des Québécois, il doit avoir des retombées quelque part, et ces retombées
doivent être justifiées. Alors là, ici, je pense qu'on est rendu là. Les deux
dernières semaines ont été assez importantes, et je crois que le
gouvernement... d'adopter vraiment notre motion, aujourd'hui, serait un premier
pas pour faire amende honorable.
M. Tanguay : Vous avez des
questions?
Journaliste : Négociations
dans le secteur public, M. Tanguay, nouvelles dates de grève annoncées par le
Front commun, la FIQ va le faire aussi demain. Est-ce que c'est annonciateur d'un
long conflit de travail qui risque de s'étirer?
M. Tanguay : Je vais établir
un principe général et je laisserai Marwah compléter. Il est clair qu'on voit
ici l'échec du gouvernement. C'est la responsabilité du gouvernement caquiste d'offrir
les services. C'est la responsabilité du gouvernement caquiste, au départ, de
ne pas avoir nié... s'il n'avait pas nié la pénurie de main-d'œuvre, l'impact
que ça a aussi sur les services publics. Alors, les gens, les travailleurs,
travailleuses de nos réseaux sont à bout. Ils en sont réduits, justement, à
avoir des moyens de pression, de la grève, parce que le gouvernement n'est pas
là à négocier, ce qu'il devrait faire. Marwah, j'aimerais que tu puisses
compléter si tu veux.
Mme Rizqy : Bien, si on
revient un petit peu en arrière, la présidente du Conseil du trésor, pour
reprendre un terme du jargon syndical, là, elle a élagué... le premier ministre
a élagué ses responsabilités à elle. Il lui a enlevé le PQI puis il a enlevé
aussi les relations intergouvernementales pour la laisser uniquement se
concentrer sur les négociations. Mais, depuis janvier, qu'a-t-elle fait? Le
Front commun, là, c'est FTQ, c'est aussi la FSE, CSQ, la CSN. Vous avez aussi
maintenant... à l'action du Front commun, la FAE, vous avez vu les syndicats de
la fonction publique, vous avez les syndicats des professionnels du
gouvernement, vous avez la police, vous avez... il m'en manque un autre,
procureurs de la couronne, il en manque un 10e... FSE. Donc, sur 10 groupes,
c'est zéro en 10. Elle n'est pas capable de signer personne. La seule chose
qu'elle a été capable de signer, ça a été les Kings de Los Angeles.
Alors, moi, je m'excuse, la vraie question
se pose : Si elle n'est pas capable, en un an, de signer aucun des 10
groupes que j'ai mentionnés, est-elle encore la femme de la situation?
Journaliste : Vous pensez que
ce n'est plus la personne qui doit...
Mme Rizqy : Je m'excuse,
mais, quand ça fait 10... plus que 10 mois que les négociations traînent dans
tous les champs du gouvernement, tous, là, il n'y a aucune entente de signée,
ça piétine... Puis là, en ce moment, c'est qu'il y a une anxiété chez les
Québécois. La vérité, c'est que c'est nos missions de l'État, en ce moment, qui
sont en péril. L'éducation, c'est névralgique, la santé, c'est plus que
névralgique.
Journaliste : ...M. Legault
doit changer...
Mme Rizqy : Moi, je pense
que, si elle n'est pas capable de négocier, il va falloir qu'on nomme quelqu'un
d'autre pour négocier à sa place. Parce que, visiblement, après avoir élagué
deux autres de ses responsabilités... on lui a retiré des dossiers, donc elle
serait supposée d'être capable de négocier, comment se fait-il qu'en fin de
semaine elle n'a pas négocié? Elle est disponible pour Tout le monde en
parle, mais elle n'est pas disponible pour négocier. Voyons donc.
Journaliste : Le problème,
c'est vraiment Sonia LeBel? Ça irait mieux s'il y avait quelqu'un d'autre?
Mme Rizqy : Bien,
visiblement, elle essaie de harnacher le réseau d'éducation... le réseau de
l'éducation puis le réseau de la santé, mais elle n'est pas en train de les
harnacher, elle est en train de les arnaquer en leur donnant moins que
l'inflation puis elle ne comprend pas le message.
Alors là, aujourd'hui, tout le monde est
dans la rue, puis, pendant ce temps là, les enfants ne sont pas à l'école.
Pendant ce temps-là, on voit que les problèmes encore en santé existent puis on
se rend compte que c'est rendu que son ancien groupe de travail, la Couronne,
poursuit le gouvernement pour mauvais... Ça ne s'invente pas.
Journaliste : Mais, pour
poser la question autrement, est-ce que c'est Mme LeBel, le problème, ou est-ce
que c'est ses collègues qui lui mettent des bâtons dans les roues?
Mme Rizqy : Bien non, elle
est au Conseil des ministres.
Journaliste : La hausse de la
rémunération des élus, le 7 millions, O.K., il y a eu quand même une série de
décisions qui l'ont mises dans l'embarras, donc.
Mme Rizqy : Elle est
présidente du Conseil du trésor. Ça, ce n'est pas le poste de...
respectueusement, là, ce n'est pas un petit ministère, là, c'est un des
postes-clés au gouvernement, être présidente du Conseil du trésor. Et quand,
moi, je l'entends, dans les entrevues, habilement, se faire poser la question :
Est-ce que vous avez reçu une mise en échec de votre ministre des Finances? Puis
elle fait : Vous savez, je ne peux pas trop commenter, mais,
effectivement, ça ne m'aide pas. Bien, qu'elle arrête de faire semblant. Elle
était à cette réunion, elle était au Conseil des ministres, puis c'est elle qui
signe les chèques en fin de journée, là.
Journaliste : Donc... très
clairement, là, parce que j'imagine les titres qu'on pourrait écrire, là, mais
vous demandez à Sonia LeBel de se retirer?
Mme Rizqy : Je pose la
question : Est-ce que le premier ministre pense encore que c'est elle la
femme de la situation, alors qu'elle est zéro...
Journaliste : Vous pensez que
non? Donc, vous lui demandez de se retirer?
Mme Rizqy : Bien, moi, j'ai
appris, maintenant, après cinq ans en politique que, quand vous demandez la
démission d'un ministre, vous ne la verrez jamais. Donc, je ne le demanderai
pas.
Journaliste : Non, mais,
selon vous, est-ce que Mme LeBel est encore la femme de la situation?
Mme Rizqy : Selon moi, en
zéro, en 10, la question ne se pose même plus.
Journaliste : Mais l'état des
négociations, à quel point ça repose sur Sonia LeBel puis à quel point ça
repose sur les syndicats? Parce que Magalie Picard, entre autres, de la FTQ,
annonce qu'elle va quitter le pays. Elle va être à Dubaï pour la COP dans la
prochaine semaine en pleine négociation. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
Mme Rizqy : Bien,
effectivement, moi, j'étais très surprise pour ce... la COP, mais, si je reviens
à l'essentiel, par exemple, demander à ce que ça repose sur les syndicats ou
sur le gouvernement, c'est une responsabilité partagée de négocier, ça se fait
à deux. Puis il y a un principe en droit qui s'appelle la négociation de bonne
foi. Puis aujourd'hui, c'est qui, qui poursuit le gouvernement pour négation de
mauvaise foi? C'est son ancienne équipe, le procureur de la couronne de
Montréal. Ça ne s'invente pas.
Et, si vous me permettez, je vais vous
donner un exemple concret pour les enseignants. Elle leur demande plus de
flexibilité puis elle voudrait qu'ils commencent à accepter des tâches au mois
de mai. Il n'y a personne qui est contre la vertu, mais ce qu'elle n'explique
pas, c'est qu'il y a environ 40 % des enseignants qui sont dans un emploi
précaire, ça, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas permanents. Or, que les besoins,
ils sont tous permanents, en ce moment, les besoins, tout le monde est d'accord
là-dessus, on a une pénurie d'enseignants. Mais pourquoi qu'elle ne leur offre
pas, justement, cette permanence? Qu'est-ce qu'elle pourrait faire, c'est de
donner des budgets récurrents aux centres de services scolaires, puis on
réglerait d'une pierre, deux coups, non seulement le problème de la crise du
mois d'août, parce que personne ne veut vivre dans le psychodrame du mois
d'août, on pourrait régler ce problème-là. Puis la deuxième chose qu'on
pourrait régler, c'est le fait qu'on perd nos enseignants à hauteur de
50 % d'entre eux dans les cinq premières années.
Journaliste : Mais
trouvez-vous ça correct que des profs soient payés pour 14 mois par année,
finalement?
Mme Rizqy : Vous me parlez
de?
Journaliste : C'est parce que
ces profs-là, là, qui travaillent 10 mois, ils sont payés sur... pour un
salaire d'un an...
Mme Rizqy : Moi, ce que je
trouve...
Journaliste : ...donc
12 mois, puis après ils prennent deux mois de chômage.
Mme Rizqy : Moi, ce que je
vais vous dire...
Journaliste : ...payés
14 mois sur 12 par année.
Mme Rizqy : Ce n'est pas tout
le monde, premièrement, qui a une tâche pleine, qu'on appelle la tâche à
100 %. Il y en a là-dedans qui ont des tâches de 50 %, d'autres à
80 %. Donc, il y a beaucoup de nuances à dire par rapport là-dessus. Mais
cet enjeu-là, on pourrait le régler facilement en leur donnant la permanence,
parce que, dès que vous êtes permanent, à ce moment-là, vous n'avez plus droit
du tout à l'assurance-emploi, puis vous avez une stabilité, chose que les gens
demandent. Tantôt, devant nous, à l'Assemblée nationale, il y avait des
manifestants, des enseignants, il y en a une qui a crié : Moi, ça fait
10 ans que je l'attends, ma permanence. Ça, c'est réel.
Journaliste : Ça, je
comprends, mais d'aller demander du chômage quand on a été payé pour 12 mois
sur 10 mois, est-ce que c'est acceptable pour vous?
Mme Rizqy : Pour moi, ça,
c'est questionnable.
Journaliste : Est-ce que les
enfants doivent reprendre les journées d'école, Mme la députée, qui ont été
perdues à cause de la grève? Et quand?
Mme Rizqy : Ça, c'est la
bonne question. Moi, en fait, je pense qu'on devrait... on commence une
deuxième semaine où est-ce que les enfants n'iront pas à l'école. C'est pour ça
que j'aurais souhaité qu'on négocie en fin de semaine. Puis c'est pour ça que
nous, le Parti libéral, ça fait trois semaines maintenant qu'on demande des
négociations intensives. On ne devrait même pas se poser la question, si on
avait eu des négociations intensives. Et là il me semble que l'heure est trop
grave pour encore piétiner dans les discussions. Alors, je ne peux pas
vraiment, à ce stade-ci, répondre à votre question. J'ose espérer qu'on ne va
pas s'éterniser dans cette grève, parce qu'effectivement il va y avoir des
impacts sur la réussite éducative des élèves. Puis ça, qui va être imputable en
définitive? Ça va être le gouvernement.
Journaliste : ...M. Tanguay
ou... Sur le troisième lien, le gouvernement cherche à ressusciter le projet.
Puis il y a deux ingénieurs qui proposent une solution, un pont-tunnel de
Saint-Romuald jusqu'au boulevard Charest. Qu'est-ce que vous pensez d'un projet
comme ça?
M. Tanguay : Écoutez, on n'a
pas de vision sous la CAQ, depuis cinq ans, de vision globale quant à la
mobilité. Il y a un enjeu de mobilité dans la capitale nationale, la grande région
de la capitale nationale. Les ponts ne sont pas éternels, hein? C'est un enjeu
de sécurité, le cas échéant, économique et de qualité de vie. C'est pour ça
que, nous, ce qu'on demandait, c'est d'avoir un véritable comité là-dessus, on
aurait eu des... on propose d'avoir des urbanistes, des ingénieurs, des
démographes pour avoir une vision du transport en commun à la lumière des ponts
qui ne rajeunissent pas, mais qui vieillissent également.
Alors, on a tous hâte de voir CDPQ Infra,
ce qu'ils vont produire. Parce que de ce que l'on peut comprendre du communiqué
de presse de la CDPQ, c'est qu'ils ont un mandat, oui, transport collectif,
mais également transport autoroutier. Ça, c'est une autre suggestion, une
ixième suggestion qui s'ajoute. À un moment donné, ça va prendre un
gouvernement qui assume son leadership puis qui nous arrive avec une véritable
vision ou au moins avoir une capacité de développer une vision qu'on n'a pas du
tout.
Journaliste : Parce qu'à
priori la question de la sécurité, est-ce que, selon vous, ça pourrait
justifier la construction d'un nouveau pont?
M. Tanguay : Écoutez, il y a
deux liens, présentement, qui sont les deux ponts, si j'exclus la traverse
Québec-Lévis, les deux ponts qui sont là, pont Laporte et pont de Québec. Ils
ne seront pas éternels. Entre autres, le pont de Québec, on a demandé entre
autres pour le CN d'avoir... de venir entendre en commission parlementaire la
CN, la ministre des Transports également. On veut avoir toute la lumière sur la
durée de vie du pont de Québec. Le pont Laporte également, il y a des questions
qui se posent. Alors là, il y a deux liens, il y a deux ponts, pas éternels. Ça
prend une vision, on se voit où dans 20 ans, 30 ans, 50 ans? C'est ça qu'il
faut développer collectivement. Et là on dit à CDPQ Infra : Vous nous
donnerez la réponse dans six mois. J'ai bien hâte de lire ça.
Journaliste : Vous en pensez
quoi, de la proposition de M. Massicotte, monsieur...
M. Tanguay : Je pense qu'il
faut être capable... Puis, encore une fois, ce que j'en pense, c'est que c'est
une ixième proposition. Il y en a eu tellement de propositions, surtout quand
on regarde ce que la CAQ avait proposé, un tunnel, un bitube, plus de tunnel,
finalement, puis là, oui, il revient avec ça. Je pense que c'est une
proposition additionnelle qui s'inscrit aussi dans la pérennité des deux ponts
actuels également. Alors, c'est important d'avoir une vision qu'on n'a pas, une
vision à long terme.
Journaliste : Mme Rizqy,
juste pour être sûr de bien comprendre. Hugo, quand il vous a posé la question
par rapport à Mme LeBel, est-ce que vous demandez que le premier ministre la
remplace à la tête du Conseil du trésor, ce n'est pas clair, ou qu'on lui
retire tout simplement le dossier?
Mme Rizqy : Moi, si j'étais
le premier ministre, je me poserais la question suivante : Est-elle la
femme de la situation?
Journaliste : Vous lui
demandez donc...
Mme Rizqy : De se poser
lui-même la question, c'est lui, le premier ministre.
Journaliste : Pas juste de se
poser la question, de la remplacer.
Mme Rizqy : Bien, moi, à mon
humble avis, quand on est zéro en 10, après plus de 10 mois, il y a quelque
chose qui ne fonctionne pas, surtout quand on a élagué vos responsabilités, on
vous a enlevé des dossiers, vous devez être en mesure de vous affairer à la
tâche de négocier. Vous êtes supposé d'avoir des livrables, puis là ça fait des
mois que vous n'avez aucun livrable. Ni les policiers, ni les infirmières, ni
les inhalothérapeutes, ni les enseignants, ni le personnel de soutien, ni les
professionnels de santé, ni la couronne. Il n'y a aucun groupe qui est signé en
10 mois.
Journaliste : Est-ce qu'on
peut demeurer en poste comme présidente du Conseil du trésor si on ne gère pas
les négociations?
Mme Rizqy : Bien, si vous
êtes présidente du Conseil du trésor, vous avez une obligation de livrer puis
d'être capable de signer. Là, aujourd'hui, c'est littéralement zéro en 10. Puis
elle ne semble pas comprendre l'urgence d'avoir des négociations intensives. Il
y a trois semaines, pourquoi j'ai demandé... avec le Parti libéral, on a
demandé des négociations intensives, c'est qu'on a reçu des dates qui avaient
été refusées aux tables de négo par la partie patronale.
Donc, je vous donne un exemple concret.
Initialement, ils avaient proposé 21, 22 23 novembre. Le gouvernement a
dit : Non, on est seulement disponible le 21. Mais il y avait déjà des
dates d'annoncées de grève. Quand tu es le gouvernement puis que tu vois venir
une grève, puis que tu sais que c'est trois jours consécutifs, tu dis :
Non, non, on va négocier parce qu'on ne veut pas se rendre à ces journées de
grève. Non, ils ont commencé à refuser. Quand la grève a été enclenchée et que
la FAE a été ajoutée à la grève générale, là, tout à coup, ils étaient
disponibles pour le 22, 23, tardivement.
Journaliste : Le gouvernement
économise quand même, genre, je pense que c'est presque 100 millions par jour
en salaires non versés lorsqu'il y a la grève. Est-ce que que vous pensez que
ça, ça influence le gouvernement?
Mme Rizqy : Moi, je pense
qu'en ce moment, là, les Québécois, ce qu'ils veulent, c'est que ça se règle,
j'irais jusqu'à dire, le plus rapidement possible. On veut une entente
négociée, réglée, parce qu'en ce moment il y a des services qui ne sont pas
donnés, et ça devient essentiel. À un moment donné, on est en train d'étirer...
on est en train d'étirer les ressources qu'on a appelé nos anges gardiens. Je
ne sais pas si le gouvernement réalise, là, parce qu'une fois qu'on aura réglé,
il va quand même avoir, par la suite, si on traîne dans les négociations, il
risque d'avoir un goût amer auprès de nos travailleurs qu'on tente toujours de
garder dans le réseau public. Et ce n'est pas facile aujourd'hui d'avoir des
employés dans le réseau public, tout le monde le reconnaît.
Journaliste : ...que le
premier ministre lui enlève ou il se pose la question s'il veut l'enlever.
Mme Rizqy : Bien, qu'il mette
la pression...
Journaliste : ...d'une
négociation, c'est celui d'une présidente du Conseil du trésor.
Mme Rizqy : La présidente du
Conseil du trésor chapeaute les négociations. Donc, à un moment donné, c'est à
elle de s'assurer qu'aux tables, ça avance.
Journaliste : Mais si on
doit... parce qu'avant les ministres de l'Éducation puis de la Santé étaient
davantage impliqués dans les négos. Depuis la venue de la CAQ, c'est juste Mme
LeBel qui est responsable des négos.
Mme Rizqy : C'est un choix
politique.
Journaliste : C'est ça. Est-ce
qu'on doit ramener M. Dubé puis M. Drainville à la table de négo?
Mme Rizqy : Non. On a une
présidente, c'est son rôle. Justement...
Journaliste : ...la bonne
personne.
Mme Rizqy : ...bien,
justement, une bonne présidente du Conseil du trésor, là, qui assume toutes ses
responsabilités, s'assure d'avancer puis d'avoir... un jour, être capable de
dire aux Québécois : Regardez, j'ai livré telle convention collective.
Elle est littéralement zéro en 10 dans toutes ses conventions collectives, à
part une, pour être très honnête, celle des constables spéciaux ici, au
Parlement, qu'on a adopté dans un projet de loi.
Journaliste : Avez-vous des
noms en tête qui négocieraient mieux?
Mme Rizqy : C'est la
prérogative du premier ministre, là.
Journaliste : Mais est-ce
qu'il y a quelqu'un à la CAQ, qui serait capable de le faire?
Mme Rizqy : C'est la
prérogative du premier ministre, vous le savez très bien.
Journaliste : Est-ce que le
premier ministre doit lui-même s'impliquer personnellement?
Mme Rizqy : Le premier
ministre, là, oui. Écoutez, on parle de l'éducation des enfants. Puis, nous,
là, et la santé... Oui, je sais, je sais, la santé, vous n'allez pas à me le
dire, tout le monde, je le sais, vous avez raison. Mais réalisez-vous, tout le
monde, qu'après la pandémie on n'a pas été capable de reprendre correctement au
complet les retards d'apprentissage. Donc, toutes les journées, ça peut avoir
l'air banal, une journée, mais ça ne l'est pas banal pour un enfant, une
journée d'école, c'est crucial dans son apprentissage. Donc là, ici, on met en
péril la réussite éducative. Oui, on sait toute l'histoire de la santé, puis on
va le voir aussi avec le système de justice, il y a des impacts trop importants
pour, en ce moment, laisser piétiner les négociations. On devrait... comme
gouvernement, ils devraient dire : On va tout mettre nos énergies. S'il
faut qu'on s'enferme pour la semaine, toute la semaine, là, allez négocier pendant
une semaine puis trouvez une entente, vous avez une obligation de résultat.
Journaliste : Can I ask you
in English about your confidence level in Mme LeBel's ability to get this
done... result?
Mme Rizqy : So far, she's zero
in 10. Neither with the FIQ, neither with the FAE, CSQ, CSN... I can repeat all
of them, do you want me to repeat? All right. So, when Premier Legault... She
had like three different portfolios, she had the Treasure, but she aslo had «le
PQI, les infrastructures et les Relations intergouvernementales». She lost two
portfolios, so she was supposed to have all her time to be dedicated for the negotiation.
And you understand that because there's over 600 000 workers right now
with not any convention. But, so far, in the last 10 months, she failed, she
couldn't be able to sign the nurses, the teachers, «inhalothérapeutes». So, so
far, she's zero in 10. So, how come she's still the head of Treasure Board?
And my question was... is still, like, the
woman of the situation to handle this big negotiation? And there's a massive
impact for all the Quebeckers, not only for the education system, but also for
the health system. They're supposed to deliver services for the Quebeckers.
Right now, they're failing on the «mission» to deliver those services.
Journaliste
: So, what
should the Premier do?
Mme Rizqy : First, he should
maybe have a sit-down with her and ask her if she's going to be capable to
deliver what she's supposed to deliver, and if the answer is no, but maybe, at
that time, Premier Legault should find, like, someone who can actually sign
some convention and be able to negotiate in good faith.
Journaliste
: So,
you're questioning her capabilities to get this...
Mme Rizqy : I'm not
questioning her capabilities, I know she cannot. So far, she's zero on 10. So,
I already have the answer. But now, it's to Premier Legault to understand the
frustration in Québec, to understand that people, right now, they want to have
services and they don't have them. So, how come? It's because, in the last 10
months, she failed to negotiate.
So, the last time we had «une grève
générale illimitée» was 1983. No one since 1983. So she has now one record, I
give her that, but the good record that we would like to see is to have some
final result, negotiation in good faith, and to have a conclusion, because we
cannot keep going like we're doing. Thank you.
(Fin à 11 h 41)