Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Dix heures trente-deux minutes)
M. Arseneau : Bien, bonjour,
tout le monde. Je voudrais juste commencer brièvement en attirant l'attention
de tous sur le projet de loi no 31, là, qui est une véritable catastrophe
dans la façon dont ça se déroule depuis le tout début. Souvenez-vous, c'est une
crise historique, ce qu'on vit dans le logement, dans l'habitation au Québec.
Une crise qu'a toujours nié le gouvernement de la CAQ jusqu'à ces dernières
semaines où la ministre, après avoir déposé un projet de loi en catastrophe en
juin dernier, a révisé son projet de loi pendant tout l'été, a mené des
consultations particulières sans nous dire que le projet allait être transformé
de bout en bout. Et, maintenant, bien, on arrive avec des aberrations du genre
suspendre les règlements municipaux pendant cinq ans pour permettre la
construction de tout, n'importe où, n'importe comment, et avec la pression des
promoteurs en sus, sous prétexte que, maintenant, il y a une crise, il faut
agir et puis il faut construire.
Aujourd'hui, on débat de la cession de
bail. C'est le seul outil, à l'heure actuelle, qui permet d'atténuer un tant
soit peu la hausse vertigineuse des coûts de loyer partout au Québec, et la
ministre a décidé de l'enlever, tout simplement, malgré le fait que 90 %
des gens qu'on a entendus en commission ont dit que c'était le plus mauvais
moment pour le faire. Et ce qu'elle nous dit, c'est que ça n'a pas été prévu
pour ça, à l'époque où ça fonctionnait, là, pour les propriétaires. À l'époque,
il fallait s'assurer, là, que les locataires ne partent pas en laissant les
propriétaires sans locataire puis sans loyer à collecter, mais ça fonctionnait.
Maintenant, aujourd'hui, elle nous dit que ça ne fonctionne plus parce que les
locataires... les locateurs, plutôt, ont l'embarras du choix chez le locataire
et puissent en profiter, justement, pour hausser les prix, comme on le voit,
là, de façon importante. C'est statistiquement prouvé.
Alors, aujourd'hui... probablement que,
dans les prochaines minutes, ce sera adopté, cet article-là, mais on peut
penser qu'avec le projet de loi, au final, qui sera vraisemblablement adopté
par la CAQ parce qu'ils sont majoritaires, bien, on aura quelque chose de
complètement différent de ce qui avait été proposé en juin. Puis ce n'est pas
des petits amendements, là, c'est vraiment... La ministre a parlé d'un projet
de loi omnibus. Ce n'est pas un projet de loi omnibus, dans la mesure où on
avait un descriptif qui a été déposé en juin. Puis, si on fait le descriptif de
la fin des travaux, ce sera complètement différent, on est complètement
ailleurs, et c'est extrêmement regrettable et inquiétant.
M.
St-Pierre
Plamondon :Si je peux me permettre
d'ajouter, là, si on prend en compte l'abolition de la cession de bail et la
déréglementation complète de tout ce qui est construction immobilière au cours
des prochaines années puis qu'on ajoute à ça qu'ils étaient... la ministre
n'était pas prête, ça a été fait tout croche, sur le plan démocratique, c'est
probablement un des pires projets de loi que... en tout cas, que, moi, j'ai eu
la chance de voir, tant sur la forme que sur le fond. C'est déplorable et
inacceptable, vu l'ampleur de la crise.
Avant de commencer, juste un mot pour
féliciter Émilise Lessard-Therrien, nouvelle porte-parole dûment élue à Québec
Solidaire. Donc, bienvenue à elle. Toutes mes félicitations!
Et un mot pour vous rappeler qu'on a une
motion en hommage à Karl Tremblay aujourd'hui. Donc, évidemment que la journée
est dédiée à sa mémoire et, entre autres, on va avoir la chance de prendre la
parole au salon bleu aujourd'hui. Donc, voilà, je prends vos questions.
Journaliste : Le fait
qu'Émilise Lessard-Therrien soit élue... c'est une représentante des régions,
hein, est-ce que, ça, ça vous nuit un peu, puisque le PQ aussi veut...
représente les régions et veut, j'imagine, aller rechercher des territoires
qu'il avait jadis?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non. Moi, je vois d'un bon
œil cette élection-là. C'est quelqu'un qui l'a mérité, elle ne l'a pas eu tout
cuit dans le bec, elle n'était pas parmi les favorites. Elle a mené une
campagne qui est positive, respectueuse des autres, sur la base de ses idées,
puis elle a gagné comme ça, donc, moi, ça me parle. Sur plusieurs sujets, on
est probablement capables de collaborer, donc, les régions, l'indépendance du
Québec.
Elle a pris une position courageuse
également sur Meta, qui est la seule position défendable, là, à savoir que
Québec solidaire fait fausse route en étant solidaire des géants du Web au
détriment des médias, surtout les médias locaux, en ce moment, qui vivent une
période très difficile. Donc, ce sont tous des points où est-ce que, moi, je
suis très ouvert à collaborer, notamment sur Meta. J'espère qu'avec cette
élection-là... parce que tout le monde a voté pour elle en sachant que c'était
ça, sa position, j'espère qu'on va voir un changement de pratiques à Québec
solidaire, qui continue de dépenser des milliers de dollars sur Meta pendant
que, nous, on maintient un boycott qu'on juge nécessaire en solidarité des
médias.
Journaliste : Vous parlez de
collaboration, mais, justement, est-ce que ce que... je vous repose la
question, je sais qu'on vous l'a déjà posée, mais est-ce que... une alliance
avec Québec solidaire, éventuellement, est-ce que c'est complètement exclu? Que
ce soit une alliance électorale : je présente quelqu'un, ne présente
personne là...
M.
St-Pierre
Plamondon :Il n'y a aucune proposition
ni volonté d'alliance, d'un côté comme de l'autre, sur le plan électoral, mais
ce que... une élection comme Émilise Lessard-Therrien, qui est respectueuse du
Parti québécois puis qui fait vraiment une politique basée sur ses idées, ça
ouvre la possibilité de dialogue, de collaboration sur des points ponctuels,
dont la décentralisation pour les régions, la santé des médias en région,
l'indépendance, la lutte aux GAFAM, donc ça ouvre...
Journaliste : ...avant avec
Gabriel Nadeau-Dubois?
M.
St-Pierre
Plamondon :J'ai trouvé que le ton
était très différent. D'ailleurs, les deux discours, j'ai pris la peine
d'écouter, n'étaient pas sur le même ton du tout. Émilise Lessard-Therrien n'a
pas fait d'attaques partisanes et a parlé d'idées, certaines avec lesquelles je
suis en désaccord, d'autres avec lesquelles je suis en accord. Mais je constate
que c'est la campagne qu'elle aura menée, puis moi, j'ai du respect pour ça.
Journaliste : Ce qui vous a
dérangé, c'est la référence à vos propositions sur l'immigration, entre autres?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, disons que ça arrive
souvent que Québec solidaire fait de la politique négative sur le compte des
autres partis, et j'ai constaté que dans sa manière d'amener ses idées, la
nouvelle co-porte-parole élue de Québec solidaire n'est pas là-dedans du tout.
Elle propose ses idées de la même manière que je propose les miennes. Et pour
les idées où est-ce qu'on est pas mal au même endroit, comme les régions,
l'indépendance ou le fait de ne pas être solidaire des géants du GAFAM, comme
Facebook Meta, ça ouvre la porte à certaines collaborations. En tout cas, moi
je veux laisser cette porte-là ouverte de manière à ce que, si on peut
collaborer, ce soit possible.
Journaliste : Est-ce que vous
laissez entendre que c'était... plus difficile de collaborer avec
Mme Massé?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, ce n'est pas ça que
j'ai dit. Je dis que j'ai du respect pour le fait qu'elle ait gagné sa course
de cette manière-là. Même vis-à-vis les deux autres candidates, elle n'a jamais
eu de propos négatifs ou...
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, moi, j'ai du respect
pour ce genre d'approche là et je constate qu'il y a des points sur lesquels on
pense la même chose, d'autres sur lesquels on est en désaccord, mais ça ouvre
au moins un peu d'espace.
Journaliste : À quoi ça peut ressembler
une certaine collaboration sur l'indépendance, par exemple?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, à court terme, ma
priorité, ce serait une collaboration de comment on soutient les médias qui
sont complètement en crise, là. Il y en a qui ne passeront pas Noël, et ça
touche les radios, les hebdos locaux. Puis, pendant ce temps-là, Québec
solidaire a dépensé, je pense, autour de 4, 5 000 $ depuis
Jean-Talon, là. Pas dans Jean-Talon, depuis Jean-Talon, ils continuent à
dépenser.
Donc moi, la première collaboration, avant
de parler de grands projets comme l'indépendance, c'est : Est-ce qu'on
peut se mettre d'accord, tous les partis de l'Assemblée nationale, sur un plan
de match pour sauver nos médias puis notre démocratie? Puis, en ce moment,
malheureusement, parce que les libéraux et Québec solidaire font cavalier seul
et laissent tomber les médias, on est très faibles et on laisse traîner cette
question-là pendant que les médias locaux se demandent comment ils vont
traverser le prochain mois.
Journaliste : ...la pression,
en tout respect, vous ne devriez pas la mettre sur le ministre? C'est lui qui a
le pouvoir de vraiment changer quelque chose. Tu sais, des propositions ont été
faites depuis des années, là...
M.
St-Pierre
Plamondon :Évidemment, sauf que la
Coalition avenir Québec a maintenu le moyen de pression de boycott de Meta, et
c'est Québec solidaire qui a décidé de briser cette... Donc là, il y a
peut-être un espace de discussion, à savoir tant sur ce qu'on fait par rapport
à Meta que par rapport au plan de match pour aider les médias, parce que Québec
solidaire a des propositions, on a les nôtres. Est-ce qu'on peut travailler en
équipe rapidement pour sauver les médias qui ne traverseront pas les prochains
mois si on n'agit pas? Et ça touche surtout les médias en région.
Journaliste : Bien,
M. St-Pierre Plamondon... tout à l'heure, c'est vous qui avez amené le
fait qu'il pourrait y avoir des collaborations pour la souveraineté. Donc,
est-ce que vous pouvez quand même nous donner une idée de ce que ça pourrait...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, je n'ai rien de
spécifique. Je note que dans le discours d'Émilise Lessard-Therrien non
seulement il y a une position pour l'indépendance qui est assumée, mais il y a
une capacité de reconnaître les bons coups de l'adversaire. Elle a dit, par
exemple que le budget de l'an un du Parti québécois, c'était une bonne idée.
Donc, c'est un ton qui permet de notre
côté d'avoir le même ton puis de voir à quel endroit on peut collaborer. Et je
trouve important de le souligner parce que c'est... elle a gagné de cette
manière-là, et c'est louable.
Journaliste : Sur les
négociations entre les employés du secteur public et le gouvernement, le front
commun annonce aujourd'hui de nouvelles dates de grève, ça va être le cas de la
FIQ aussi demain. Est-ce que vous pensez qu'il est possible de régler ça avant
Noël? Comment vous... Qu'est-ce que vous comprenez de la situation actuelle?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je continue à déplorer la
négociation sur la place publique. Je n'ai pas assez d'information sur les
dynamiques spécifiques à la table, mais, lorsqu'on passe beaucoup de temps à
peaufiner son image et à négocier sur la place publique, généralement, ce n'est
pas un très bon signe de la santé des négociations. Et je rappelle que c'est la
population, surtout les parents, mais c'est la population québécoise en entier
qui paie le prix en ce moment.
Journaliste : À partir de
quand...
Journaliste : Sur la
présidente de la FTQ qui s'envole pour Dubaï pour la COP, quel message ça
envoie, selon vous, ça?
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est surprenant.
Maintenant, je n'ai pas entendu la FTQ s'exprimer, donc je vais peut-être
laisser la FTQ s'exprimer avant de commenter davantage. Mais c'est surprenant
parce qu'en effet c'est un moment important, charnière pour tout le monde en ce
moment au Québec, on trouve...
Journaliste : ...critique
pour les élèves, cette grève-là.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est déjà critique, c'est... On a déjà ce...
Journaliste : Mais est-ce
qu'on doit reprendre les journées perdues?
M. St-Pierre Plamondon : Je
vais laisser...
Journaliste : ...la semaine
de relâche.
M. St-Pierre Plamondon : Mais
je vais laisser... Honnêtement, on espérait une résolution rapide pour ne pas
être dans ces questions-là. Je vais laisser le ministre de l'Éducation
clarifier son plan de match puis après quoi je vais le commenter, mais pour
être honnête, dans les dernières... dans la dernière semaine, on était dans une
logique de résolution rapide pour ne pas avoir à se poser ces questions-là.
C'est un peu déplorable.
Journaliste : Sur le 31,
M. Arseneau, si vous permettez, juste une question. Là, est-ce que c'est
donc rendu inconcevable maintenant qu'on puisse adopter ce projet de loi là
d'ici la fin de la session, puis ça ira plus en janvier, vous croyez?
M. Arseneau : Bien, il y a un
double discours du côté gouvernemental, c'est... D'une part, la ministre a dit
en Chambre : Je veux la collaboration des partis d'opposition pour adopter
ce projet de loi là avant Noël. Puis on a vu, d'une part, qu'elle n'était pas
prête. Ça a été suspendu, ces travaux-là, je vous le rappelle pendant au moins
quatre jours, par la turpitude du ministère et de la ministre. Et la semaine
dernière, on a tassé l'étude du projet de loi pour pouvoir parler d'un autre
projet de loi, le projet de loi n° 39. On a tenu des consultations
particulières. Donc, le gouvernement ou le leader du gouvernement ne semble pas
si pressé que ça à faire adopter le projet de loi.
Vous voyez les... vous entendez les
débats. Nous, on fait des débats de fond, on ne va pas faire durer le débat
plus longtemps qu'il ne le faut, mais je pense qu'il est important... Au-delà
du point de vue de la ministre, qu'elle exprime allègrement : Moi, je
pense que si puis moi, je pense que ça. Quand on lui demande des données
probantes, où est-ce qu'elle va chercher son information, puis quels sont les
contacts qu'elle a... les consultations très, très particulières parce qu'elles
ne sont pas publiques, sur des projets d'amendements qu'elle dépose, mais on
n'a pas aucune donnée probante. C'est pour ça qu'on est... qu'on questionne.
Donc, moi, je m'attends à ce que le projet
de loi... Je pense que cette semaine, on a fixé une seule journée d'étude, donc
je pense que le gouvernement a lâché la ministre là-dessus.
Journaliste : Juste pour
comprendre parce que M. St-Pierre Plamondon vous avez dit : La
semaine dernière, on était dans une logique de résolution rapide. Là, ce que
vous dites, c'est : Ça va être beaucoup plus long, donc il faut un plan de
match pour les négos.
M. St-Pierre Plamondon : Ah,
excuse-moi, on revient.
Journaliste : Oui, Patrice et
moi, on... aux questions.
M. Arseneau : ...sur les
négos.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je... ce que je vous réponds sur la question de l'impact sur nos enfants puis
leur éducation, on va laisser le ministre de l'Éducation nous arriver avec des
choses plus spécifiques que des déclarations générales puis on va le commenter
si nécessaire.
Journaliste : Mais vous avez
dit...
Journaliste : Bien, vas-y
donc.
Journaliste : Mais c'est
juste que vous avez dit : On n'était sur une logique de résolution rapide.
Donc, clairement, le sous-entendu, c'est qu'on se dirige vers quelque chose de
beaucoup plus long.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
le sous-entendu, c'est qu'en date d'aujourd'hui, on n'a pas l'air d'être près
d'une entente, et les conséquences sur nos enfants sont déjà là, mais on
espérait à l'origine, étant donné le soutien de la population, étant donné
également l'urgence que ça crée, ça paralyse, là, vraiment notre société, on
pensait qu'il y aurait eu une accélération, certaines avancées, mais on ne voit
pas... je ne sais pas si vous, vous avez plus d'informations, là, mais il n'y a
pas de signes d'avancement alors que la situation, elle est urgente pour la
population, donc...
Journaliste : ...pédagogiques
ou sur la semaine de relâche, là, est-ce que c'est vraiment un ultime recours
pour vous? Est-ce que ça doit être... D'aller couper, là, dans la semaine de
relâche, dans les journées pédagogiques pour reprendre des journées de grève,
est-ce que, ça, c'est à peu près la pire des choses qui pourrait arriver ou
est-ce que c'est envisageable? C'est quoi, votre position là-dessus?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
on est à un stade où il y aura des conséquences négatives d'une manière ou
d'une autre. Comme je vous dis, je vais laisser le ministre arriver avec son
plan de match, eu égard au fait que ces négociations-là traînent, et on aura
l'occasion de le commenter après.
Journaliste : Est-ce que vous
pourriez, vous, défendre une position qui fait en sorte que, pour une élection
partielle, il n'y aurait pas d'homme qui pourrait se présenter pour le Parti
québécois?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
puis ce n'est pas la position qu'on a prise au Parti québécois, puis pourtant
on a réussi la parité. À chaque élection, on arrive avec une proposition, une
équipe qui est paritaire, mais jamais on n'est passés par le chemin de
l'interdiction, on a toujours réussi à trouver... et à équilibrer notre offre.
Journaliste : Mais votre
caucus est masculin. Oui, votre caucus actuellement...
M. St-Pierre Plamondon : Évidemment,
le résultat de l'élection. Ensuite, on ne peut pas prédire et contrôler ce que
chaque circonscription fait dans l'urne, mais on a toujours respecté notre
obligation d'être paritaire sans pour autant passer par une interdiction
formelle et absolue aux hommes de présenter et de soumettre leur candidature.
Journaliste : ...Jean-Talon,
on vous avait posé la question puis vous aviez dit : Bien oui, tu sais, il
faudrait qu'on voie qu'on essaie de faire entrer une femme à l'Assemblée
nationale si jamais il y une autre partielle.
M.
St-Pierre
Plamondon :Ah! en fait, Pascal
Paradis, la première fois que je lui ai parlé, je lui ai dit : Je suis à
la recherche d'une femme. Il peut vous le dire, là, il peut vous le témoigner.
Mais on a toujours réussi, au Parti québécois, à présenter une équipe paritaire
aux élections sans jamais passer par des interdictions formelles à double tour.
Donc, ça soulève toutes sortes de questions juridiques d'équité, également, de
méritocratie. Nous, on préfère nettement mettre les efforts, insister, faire du
recrutement très proactif, et de manière à présenter une équipe paritaire, ce
qu'on a réussi.
Journaliste : ...discriminatoire,
une telle politique?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, ça va trop loin, là. Je
ne veux pas faire de qualification juridique, mais nous, on juge qu'on est
capable, on a démontré qu'on est capable d'atteindre une équipe paritaire sans
pour autant passer par des mesures comme celle-là.
Journaliste : ...des comtés
qui sont plus gagnants que d'autres, par contre, tu sais. Juste avoir 50 %
de candidates, ça, c'est une chose, mais de les placer dans des comtés
gagnants.
M.
St-Pierre
Plamondon :Ça fait partie également
des considérations pour qu'on ait un résultat le plus possible dans la zone
paritaire après le scrutin, de placer autant des hommes que des femmes dans les
comtés où est-ce qu'on a de meilleures probabilités. On fait déjà ça.
Journaliste : Et donc, au
moment d'une élection générale, vous usez de votre pouvoir discrétionnaire pour
décider de façon unilatérale, dans certains comtés, que, là, non, il faut
mettre des femmes dans les comtés prenables. Donc, vous le faites un peu, déjà,
cette décision-là.
M.
St-Pierre
Plamondon :On le fait, mais on le fait
de manière informelle, puis on négocie, on discute : dans cette
circonscription-là, on verrait telle candidate, puis là je comprends qu'une
autre personne a de l'intérêt pour cette circonscription-là, est-ce qu'il y a
d'autres circonscriptions? Mais on est toujours en dialogue, et cette
discussion-là a toujours mené à une équipe paritaire, et ce sera le cas en
2026.
Journaliste : Et donc de le
faire de façon informelle, pour vous, ça ne cause pas de problème, alors que,
lorsque les membres choisissent démocratiquement, dans un autre parti, de
dire : Pour des potentielles partielles, pas pour la générale, eux, ils
décident... ils se gouvernent, là, puis ils décident de fonctionner comme ça,
puis là, pour vous, ça va trop loin?
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui. Prenons le cas de
Pascal Paradis. Si j'avais eu une interdiction formelle et absolue qu'un homme
se présente dans Jean-Talon, je n'aurais jamais rencontré Pascal Paradis. On
n'aurait pas eu la discussion sur ce que lui a apporté. Parce qu'ultimement la
lutte au sexisme, la lutte au racisme, c'est pour être dans une société
méritocratique. Donc, il faut évaluer au mérite, dans chacune des
circonstances, quelles sont les candidatures, puis quelle est la meilleure
décision pour le parti et pour la société. Donc ça va très loin, là. Là, on
ferme à double tour la possibilité pour qu'une personne lève la main et
dise : Moi, j'aurais de l'intérêt dans l'absolu. Alors que, de la manière
qu'on a toujours procédé, au Parti québécois, c'est de laisser tout le monde
s'exprimer et ensuite de discuter de l'atteinte de notre objectif de parité, en
même temps que de notre volonté d'amener toujours la meilleure candidature à la
population. Et on a toujours réussi, en faisant ça, donc on ne changera pas
d'approche, au Parti québécois.
Journaliste : ...entendre sur
le troisième lien que veut relancer le gouvernement Legault, M. Arseneau. Deux
ingénieurs, dont Bruno Massicotte, qui a été le premier à étudier le troisième
lien, proposent un pont-tunnel puis ils évoquent surtout l'enjeu de la
sécurité. Est-ce que, pour vous, c'est réaliste, ce projet-là?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien là, on est dans une
situation où on commente à la pièce la situation des transports à Québec, faute
de planification gouvernementale globale, là. Donc là, le projet de tramway est
retourné à la caisse, on ne sait pas ce qui arrive avec le troisième lien.
Donc, évidemment, on est vraiment dans l'analyse à la pièce. Pour être honnête,
on n'a pas étudié cette proposition-là, on le fera, mais ce qui manque, en ce
moment, c'est une planification globale, là.
Journaliste : Mais est-ce que
vous êtes d'accord pour dire qu'il y a un enjeu de sécurité en ce moment? Parce
que, bon, des deux liens existants, il y en a un sur lequel ne peut pas passer
le transport lourd. Là, les ingénieurs nous disent : S'il y a un séisme,
par exemple, il pourrait être endommagé. Est-ce que vous êtes d'accord pour
dire qu'il y a un enjeu de sécurité?
M.
St-Pierre
Plamondon :Le gouvernement du Québec a
l'obligation d'offrir des infrastructures routières sécuritaires. Il n'y a pas
de compromis là-dessus. Si un des ponts ou les ponts ne sont plus sécuritaires,
c'est une obligation absolue d'offrir un lien sécuritaire.
C'est une question différente, celle-là,
qui n'est vraiment pas un débat, là, de la planification des infrastructures
pour la ville de Québec. Et ce que je crains, en ce moment, c'est qu'à la pièce
on essaie de faire toutes sortes d'arbitrages, là, dans ce cas-ci, sur un
projet pour lequel je n'ai rien lu, là, on n'a pas... Donc, on va l'étudier,
cette possibilité-là, mais ce qui manque en ce moment, c'est une planification
globale des transports et des transports collectifs à Québec.
Journaliste : Que pensez-vous
des nouveaux amendements concernant le projet de loi n° 15?
M. Arseneau : Bien,
écoutez, le projet de loi n° 15, c'est extrêmement complexe. Et puis, moi,
je vais vous parler des catégories d'emplois. Écoutez, on est surpris, en fait,
que ça arrive à ce moment-ci, là, à une semaine de l'échéancier que s'est
lui-même fixé le gouvernement et le ministre pour finaliser les travaux. Et
puis je vous rassure, là, nous, on ne souscrit pas, là, à cette espèce de date
d'échéance, là, patentée par le gouvernement pour essayer de mettre fin au
débat. Moi, je pense que ça mérite qu'on regarde ça de très près. Les syndicats
eux-mêmes ont paru surpris et sont à étudier ce que ça peut vouloir dire, là.
Est-ce qu'il y a du positif? Peut-être, dans la mesure où, effectivement, les
inhalothérapeutes, les infirmières, les catégories d'emplois qui peuvent être
différentes et tout ça. Mais je vous dirais tout à fait, là, sincèrement que je
peine à voir la logique du ministre qui disait vouloir réduire le nombre de
conventions collectives, qui voulait simplifier les choses. Là, il ajoute des
catégories. Je n'ai pas entendu le plaidoyer du ministre là-dessus ou son
argumentaire pour... pour le faire valoir. Puis on...
Journaliste : ...pensez comme
beaucoup de gens qu'il soit précipité à l'approche de la fin des travaux.
M. Arseneau : Bien,
c'est ça, le risque, d'ailleurs, du bâillon. Vous savez que s'il nous reste 500
ou 600 articles à adopter dans le cadre d'un bâillon, le gouvernement peut
passer absolument n'importe quoi, sans débat, sans justification, sans
argumentaire. C'est ça qu'on craint. C'est ça qu'on veut à tout prix éviter
pour vivre ensuite les contrecoups de décisions qui seraient irréfléchies.
Journaliste : ...le bâillon,
est-ce qu'on peut encore l'éviter?
M. Arseneau : On peut
l'éviter dans la mesure où il n'y a personne qui a dit qu'il y en aurait un, si
ce n'est l'évocation peut-être, là, la menace qu'on laisse planer.
Journaliste : ...l'étude du
projet, on peut l'adopter...
M. Arseneau : On a trois
ans devant nous pour réformer le système de santé, pour que ça fonctionne, puis
pour que les Québécois en aient pour leur argent. Donc, il n'y a pas d'échéance
à Noël, là, pour que le système de santé arrête ou s'effondre.
Journaliste : Est-ce que, selon
vous, c'est réaliste de l'adopter par voie régulière?
M. Arseneau : Le
ministre, je pense, met ses lunettes roses s'il pense que l'on peut adopter le
projet de loi de façon réfléchie et de façon à pouvoir l'analyser en profondeur
d'ici la fin de l'échéance de la session parlementaire. S'il veut faire un bon
travail et un travail diligent, rigoureux, on doit se donner une fenêtre un
petit peu plus longue, là, pour faire le travail comme il faut.
(Fin à 10 h 56)