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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mardi 28 novembre 2023, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-deux minutes)

M. Arseneau : Bien, bonjour, tout le monde. Je voudrais juste commencer brièvement en attirant l'attention de tous sur le projet de loi no 31, là, qui est une véritable catastrophe dans la façon dont ça se déroule depuis le tout début. Souvenez-vous, c'est une crise historique, ce qu'on vit dans le logement, dans l'habitation au Québec. Une crise qu'a toujours nié le gouvernement de la CAQ jusqu'à ces dernières semaines où la ministre, après avoir déposé un projet de loi en catastrophe en juin dernier, a révisé son projet de loi pendant tout l'été, a mené des consultations particulières sans nous dire que le projet allait être transformé de bout en bout. Et, maintenant, bien, on arrive avec des aberrations du genre suspendre les règlements municipaux pendant cinq ans pour permettre la construction de tout, n'importe où, n'importe comment, et avec la pression des promoteurs en sus, sous prétexte que, maintenant, il y a une crise, il faut agir et puis il faut construire.

Aujourd'hui, on débat de la cession de bail. C'est le seul outil, à l'heure actuelle, qui permet d'atténuer un tant soit peu la hausse vertigineuse des coûts de loyer partout au Québec, et la ministre a décidé de l'enlever, tout simplement, malgré le fait que 90 % des gens qu'on a entendus en commission ont dit que c'était le plus mauvais moment pour le faire. Et ce qu'elle nous dit, c'est que ça n'a pas été prévu pour ça, à l'époque où ça fonctionnait, là, pour les propriétaires. À l'époque, il fallait s'assurer, là, que les locataires ne partent pas en laissant les propriétaires sans locataire puis sans loyer à collecter, mais ça fonctionnait. Maintenant, aujourd'hui, elle nous dit que ça ne fonctionne plus parce que les locataires... les locateurs, plutôt, ont l'embarras du choix chez le locataire et puissent en profiter, justement, pour hausser les prix, comme on le voit, là, de façon importante. C'est statistiquement prouvé.

Alors, aujourd'hui... probablement que, dans les prochaines minutes, ce sera adopté, cet article-là, mais on peut penser qu'avec le projet de loi, au final, qui sera vraisemblablement adopté par la CAQ parce qu'ils sont majoritaires, bien, on aura quelque chose de complètement différent de ce qui avait été proposé en juin. Puis ce n'est pas des petits amendements, là, c'est vraiment... La ministre a parlé d'un projet de loi omnibus. Ce n'est pas un projet de loi omnibus, dans la mesure où on avait un descriptif qui a été déposé en juin. Puis, si on fait le descriptif de la fin des travaux, ce sera complètement différent, on est complètement ailleurs, et c'est extrêmement regrettable et inquiétant.

M. St-Pierre Plamondon :Si je peux me permettre d'ajouter, là, si on prend en compte l'abolition de la cession de bail et la déréglementation complète de tout ce qui est construction immobilière au cours des prochaines années puis qu'on ajoute à ça qu'ils étaient... la ministre n'était pas prête, ça a été fait tout croche, sur le plan démocratique, c'est probablement un des pires projets de loi que... en tout cas, que, moi, j'ai eu la chance de voir, tant sur la forme que sur le fond. C'est déplorable et inacceptable, vu l'ampleur de la crise.

Avant de commencer, juste un mot pour féliciter Émilise Lessard-Therrien, nouvelle porte-parole dûment élue à Québec Solidaire. Donc, bienvenue à elle. Toutes mes félicitations!

Et un mot pour vous rappeler qu'on a une motion en hommage à Karl Tremblay aujourd'hui. Donc, évidemment que la journée est dédiée à sa mémoire et, entre autres, on va avoir la chance de prendre la parole au salon bleu aujourd'hui. Donc, voilà, je prends vos questions.

Journaliste : Le fait qu'Émilise Lessard-Therrien soit élue... c'est une représentante des régions, hein, est-ce que, ça, ça vous nuit un peu, puisque le PQ aussi veut... représente les régions et veut, j'imagine, aller rechercher des territoires qu'il avait jadis?

M. St-Pierre Plamondon :Non. Moi, je vois d'un bon œil cette élection-là. C'est quelqu'un qui l'a mérité, elle ne l'a pas eu tout cuit dans le bec, elle n'était pas parmi les favorites. Elle a mené une campagne qui est positive, respectueuse des autres, sur la base de ses idées, puis elle a gagné comme ça, donc, moi, ça me parle. Sur plusieurs sujets, on est probablement capables de collaborer, donc, les régions, l'indépendance du Québec.

Elle a pris une position courageuse également sur Meta, qui est la seule position défendable, là, à savoir que Québec solidaire fait fausse route en étant solidaire des géants du Web au détriment des médias, surtout les médias locaux, en ce moment, qui vivent une période très difficile. Donc, ce sont tous des points où est-ce que, moi, je suis très ouvert à collaborer, notamment sur Meta. J'espère qu'avec cette élection-là... parce que tout le monde a voté pour elle en sachant que c'était ça, sa position, j'espère qu'on va voir un changement de pratiques à Québec solidaire, qui continue de dépenser des milliers de dollars sur Meta pendant que, nous, on maintient un boycott qu'on juge nécessaire en solidarité des médias.

Journaliste : Vous parlez de collaboration, mais, justement, est-ce que ce que... je vous repose la question, je sais qu'on vous l'a déjà posée, mais est-ce que... une alliance avec Québec solidaire, éventuellement, est-ce que c'est complètement exclu? Que ce soit une alliance électorale : je présente quelqu'un, ne présente personne là...

M. St-Pierre Plamondon :Il n'y a aucune proposition ni volonté d'alliance, d'un côté comme de l'autre, sur le plan électoral, mais ce que... une élection comme Émilise Lessard-Therrien, qui est respectueuse du Parti québécois puis qui fait vraiment une politique basée sur ses idées, ça ouvre la possibilité de dialogue, de collaboration sur des points ponctuels, dont la décentralisation pour les régions, la santé des médias en région, l'indépendance, la lutte aux GAFAM, donc ça ouvre...

Journaliste : ...avant avec Gabriel Nadeau-Dubois?

M. St-Pierre Plamondon :J'ai trouvé que le ton était très différent. D'ailleurs, les deux discours, j'ai pris la peine d'écouter, n'étaient pas sur le même ton du tout. Émilise Lessard-Therrien n'a pas fait d'attaques partisanes et a parlé d'idées, certaines avec lesquelles je suis en désaccord, d'autres avec lesquelles je suis en accord. Mais je constate que c'est la campagne qu'elle aura menée, puis moi, j'ai du respect pour ça.

Journaliste : Ce qui vous a dérangé, c'est la référence à vos propositions sur l'immigration, entre autres?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, disons que ça arrive souvent que Québec solidaire fait de la politique négative sur le compte des autres partis, et j'ai constaté que dans sa manière d'amener ses idées, la nouvelle co-porte-parole élue de Québec solidaire n'est pas là-dedans du tout. Elle propose ses idées de la même manière que je propose les miennes. Et pour les idées où est-ce qu'on est pas mal au même endroit, comme les régions, l'indépendance ou le fait de ne pas être solidaire des géants du GAFAM, comme Facebook Meta, ça ouvre la porte à certaines collaborations. En tout cas, moi je veux laisser cette porte-là ouverte de manière à ce que, si on peut collaborer, ce soit possible.

Journaliste : Est-ce que vous laissez entendre que c'était... plus difficile de collaborer avec Mme Massé?

M. St-Pierre Plamondon :Non, ce n'est pas ça que j'ai dit. Je dis que j'ai du respect pour le fait qu'elle ait gagné sa course de cette manière-là. Même vis-à-vis les deux autres candidates, elle n'a jamais eu de propos négatifs ou...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, moi, j'ai du respect pour ce genre d'approche là et je constate qu'il y a des points sur lesquels on pense la même chose, d'autres sur lesquels on est en désaccord, mais ça ouvre au moins un peu d'espace.

Journaliste : À quoi ça peut ressembler une certaine collaboration sur l'indépendance, par exemple?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, à court terme, ma priorité, ce serait une collaboration de comment on soutient les médias qui sont complètement en crise, là. Il y en a qui ne passeront pas Noël, et ça touche les radios, les hebdos locaux. Puis, pendant ce temps-là, Québec solidaire a dépensé, je pense, autour de 4, 5 000 $ depuis Jean-Talon, là. Pas dans Jean-Talon, depuis Jean-Talon, ils continuent à dépenser.

Donc moi, la première collaboration, avant de parler de grands projets comme l'indépendance, c'est : Est-ce qu'on peut se mettre d'accord, tous les partis de l'Assemblée nationale, sur un plan de match pour sauver nos médias puis notre démocratie? Puis, en ce moment, malheureusement, parce que les libéraux et Québec solidaire font cavalier seul et laissent tomber les médias, on est très faibles et on laisse traîner cette question-là pendant que les médias locaux se demandent comment ils vont traverser le prochain mois.

Journaliste : ...la pression, en tout respect, vous ne devriez pas la mettre sur le ministre? C'est lui qui a le pouvoir de vraiment changer quelque chose. Tu sais, des propositions ont été faites depuis des années, là...

M. St-Pierre Plamondon :Évidemment, sauf que la Coalition avenir Québec a maintenu le moyen de pression de boycott de Meta, et c'est Québec solidaire qui a décidé de briser cette... Donc là, il y a peut-être un espace de discussion, à savoir tant sur ce qu'on fait par rapport à Meta que par rapport au plan de match pour aider les médias, parce que Québec solidaire a des propositions, on a les nôtres. Est-ce qu'on peut travailler en équipe rapidement pour sauver les médias qui ne traverseront pas les prochains mois si on n'agit pas? Et ça touche surtout les médias en région.

Journaliste : Bien, M. St-Pierre Plamondon... tout à l'heure, c'est vous qui avez amené le fait qu'il pourrait y avoir des collaborations pour la souveraineté. Donc, est-ce que vous pouvez quand même nous donner une idée de ce que ça pourrait...

M. St-Pierre Plamondon :Non, je n'ai rien de spécifique. Je note que dans le discours d'Émilise Lessard-Therrien non seulement il y a une position pour l'indépendance qui est assumée, mais il y a une capacité de reconnaître les bons coups de l'adversaire. Elle a dit, par exemple que le budget de l'an un du Parti québécois, c'était une bonne idée.

Donc, c'est un ton qui permet de notre côté d'avoir le même ton puis de voir à quel endroit on peut collaborer. Et je trouve important de le souligner parce que c'est... elle a gagné de cette manière-là, et c'est louable.

Journaliste : Sur les négociations entre les employés du secteur public et le gouvernement, le front commun annonce aujourd'hui de nouvelles dates de grève, ça va être le cas de la FIQ aussi demain. Est-ce que vous pensez qu'il est possible de régler ça avant Noël? Comment vous... Qu'est-ce que vous comprenez de la situation actuelle?

M. St-Pierre Plamondon :Je continue à déplorer la négociation sur la place publique. Je n'ai pas assez d'information sur les dynamiques spécifiques à la table, mais, lorsqu'on passe beaucoup de temps à peaufiner son image et à négocier sur la place publique, généralement, ce n'est pas un très bon signe de la santé des négociations. Et je rappelle que c'est la population, surtout les parents, mais c'est la population québécoise en entier qui paie le prix en ce moment.

Journaliste : À partir de quand...

Journaliste : Sur la présidente de la FTQ qui s'envole pour Dubaï pour la COP, quel message ça envoie, selon vous, ça?

M. St-Pierre Plamondon :C'est surprenant. Maintenant, je n'ai pas entendu la FTQ s'exprimer, donc je vais peut-être laisser la FTQ s'exprimer avant de commenter davantage. Mais c'est surprenant parce qu'en effet c'est un moment important, charnière pour tout le monde en ce moment au Québec, on trouve...

Journaliste : ...critique pour les élèves, cette grève-là.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est déjà critique, c'est... On a déjà ce...

Journaliste : Mais est-ce qu'on doit reprendre les journées perdues?

M. St-Pierre Plamondon : Je vais laisser...

Journaliste : ...la semaine de relâche.

M. St-Pierre Plamondon : Mais je vais laisser... Honnêtement, on espérait une résolution rapide pour ne pas être dans ces questions-là. Je vais laisser le ministre de l'Éducation clarifier son plan de match puis après quoi je vais le commenter, mais pour être honnête, dans les dernières... dans la dernière semaine, on était dans une logique de résolution rapide pour ne pas avoir à se poser ces questions-là. C'est un peu déplorable.

Journaliste : Sur le 31, M. Arseneau, si vous permettez, juste une question. Là, est-ce que c'est donc rendu inconcevable maintenant qu'on puisse adopter ce projet de loi là d'ici la fin de la session, puis ça ira plus en janvier, vous croyez?

M. Arseneau : Bien, il y a un double discours du côté gouvernemental, c'est... D'une part, la ministre a dit en Chambre : Je veux la collaboration des partis d'opposition pour adopter ce projet de loi là avant Noël. Puis on a vu, d'une part, qu'elle n'était pas prête. Ça a été suspendu, ces travaux-là, je vous le rappelle pendant au moins quatre jours, par la turpitude du ministère et de la ministre. Et la semaine dernière, on a tassé l'étude du projet de loi pour pouvoir parler d'un autre projet de loi, le projet de loi n° 39. On a tenu des consultations particulières. Donc, le gouvernement ou le leader du gouvernement ne semble pas si pressé que ça à faire adopter le projet de loi.

Vous voyez les... vous entendez les débats. Nous, on fait des débats de fond, on ne va pas faire durer le débat plus longtemps qu'il ne le faut, mais je pense qu'il est important... Au-delà du point de vue de la ministre, qu'elle exprime allègrement : Moi, je pense que si puis moi, je pense que ça. Quand on lui demande des données probantes, où est-ce qu'elle va chercher son information, puis quels sont les contacts qu'elle a... les consultations très, très particulières parce qu'elles ne sont pas publiques, sur des projets d'amendements qu'elle dépose, mais on n'a pas aucune donnée probante. C'est pour ça qu'on est... qu'on questionne.

Donc, moi, je m'attends à ce que le projet de loi... Je pense que cette semaine, on a fixé une seule journée d'étude, donc je pense que le gouvernement a lâché la ministre là-dessus.

Journaliste : Juste pour comprendre parce que M. St-Pierre Plamondon vous avez dit : La semaine dernière, on était dans une logique de résolution rapide. Là, ce que vous dites, c'est : Ça va être beaucoup plus long, donc il faut un plan de match pour les négos.

M. St-Pierre Plamondon : Ah, excuse-moi, on revient.

Journaliste : Oui, Patrice et moi, on... aux questions.

M. Arseneau : ...sur les négos.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je... ce que je vous réponds sur la question de l'impact sur nos enfants puis leur éducation, on va laisser le ministre de l'Éducation nous arriver avec des choses plus spécifiques que des déclarations générales puis on va le commenter si nécessaire.

Journaliste : Mais vous avez dit...

Journaliste : Bien, vas-y donc.

Journaliste : Mais c'est juste que vous avez dit : On n'était sur une logique de résolution rapide. Donc, clairement, le sous-entendu, c'est qu'on se dirige vers quelque chose de beaucoup plus long.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, le sous-entendu, c'est qu'en date d'aujourd'hui, on n'a pas l'air d'être près d'une entente, et les conséquences sur nos enfants sont déjà là, mais on espérait à l'origine, étant donné le soutien de la population, étant donné également l'urgence que ça crée, ça paralyse, là, vraiment notre société, on pensait qu'il y aurait eu une accélération, certaines avancées, mais on ne voit pas... je ne sais pas si vous, vous avez plus d'informations, là, mais il n'y a pas de signes d'avancement alors que la situation, elle est urgente pour la population, donc...

Journaliste : ...pédagogiques ou sur la semaine de relâche, là, est-ce que c'est vraiment un ultime recours pour vous? Est-ce que ça doit être... D'aller couper, là, dans la semaine de relâche, dans les journées pédagogiques pour reprendre des journées de grève, est-ce que, ça, c'est à peu près la pire des choses qui pourrait arriver ou est-ce que c'est envisageable? C'est quoi, votre position là-dessus?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, on est à un stade où il y aura des conséquences négatives d'une manière ou d'une autre. Comme je vous dis, je vais laisser le ministre arriver avec son plan de match, eu égard au fait que ces négociations-là traînent, et on aura l'occasion de le commenter après.

Journaliste : Est-ce que vous pourriez, vous, défendre une position qui fait en sorte que, pour une élection partielle, il n'y aurait pas d'homme qui pourrait se présenter pour le Parti québécois?

M. St-Pierre Plamondon : Non, puis ce n'est pas la position qu'on a prise au Parti québécois, puis pourtant on a réussi la parité. À chaque élection, on arrive avec une proposition, une équipe qui est paritaire, mais jamais on n'est passés par le chemin de l'interdiction, on a toujours réussi à trouver... et à équilibrer notre offre.

Journaliste : Mais votre caucus est masculin. Oui, votre caucus actuellement...

M. St-Pierre Plamondon : Évidemment, le résultat de l'élection. Ensuite, on ne peut pas prédire et contrôler ce que chaque circonscription fait dans l'urne, mais on a toujours respecté notre obligation d'être paritaire sans pour autant passer par une interdiction formelle et absolue aux hommes de présenter et de soumettre leur candidature.

Journaliste : ...Jean-Talon, on vous avait posé la question puis vous aviez dit : Bien oui, tu sais, il faudrait qu'on voie qu'on essaie de faire entrer une femme à l'Assemblée nationale si jamais il y une autre partielle.

M. St-Pierre Plamondon :Ah! en fait, Pascal Paradis, la première fois que je lui ai parlé, je lui ai dit : Je suis à la recherche d'une femme. Il peut vous le dire, là, il peut vous le témoigner. Mais on a toujours réussi, au Parti québécois, à présenter une équipe paritaire aux élections sans jamais passer par des interdictions formelles à double tour. Donc, ça soulève toutes sortes de questions juridiques d'équité, également, de méritocratie. Nous, on préfère nettement mettre les efforts, insister, faire du recrutement très proactif, et de manière à présenter une équipe paritaire, ce qu'on a réussi.

Journaliste : ...discriminatoire, une telle politique?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, ça va trop loin, là. Je ne veux pas faire de qualification juridique, mais nous, on juge qu'on est capable, on a démontré qu'on est capable d'atteindre une équipe paritaire sans pour autant passer par des mesures comme celle-là.

Journaliste : ...des comtés qui sont plus gagnants que d'autres, par contre, tu sais. Juste avoir 50 % de candidates, ça, c'est une chose, mais de les placer dans des comtés gagnants.

M. St-Pierre Plamondon :Ça fait partie également des considérations pour qu'on ait un résultat le plus possible dans la zone paritaire après le scrutin, de placer autant des hommes que des femmes dans les comtés où est-ce qu'on a de meilleures probabilités. On fait déjà ça.

Journaliste : Et donc, au moment d'une élection générale, vous usez de votre pouvoir discrétionnaire pour décider de façon unilatérale, dans certains comtés, que, là, non, il faut mettre des femmes dans les comtés prenables. Donc, vous le faites un peu, déjà, cette décision-là.

M. St-Pierre Plamondon :On le fait, mais on le fait de manière informelle, puis on négocie, on discute : dans cette circonscription-là, on verrait telle candidate, puis là je comprends qu'une autre personne a de l'intérêt pour cette circonscription-là, est-ce qu'il y a d'autres circonscriptions? Mais on est toujours en dialogue, et cette discussion-là a toujours mené à une équipe paritaire, et ce sera le cas en 2026.

Journaliste : Et donc de le faire de façon informelle, pour vous, ça ne cause pas de problème, alors que, lorsque les membres choisissent démocratiquement, dans un autre parti, de dire : Pour des potentielles partielles, pas pour la générale, eux, ils décident... ils se gouvernent, là, puis ils décident de fonctionner comme ça, puis là, pour vous, ça va trop loin?

M. St-Pierre Plamondon :Oui. Prenons le cas de Pascal Paradis. Si j'avais eu une interdiction formelle et absolue qu'un homme se présente dans Jean-Talon, je n'aurais jamais rencontré Pascal Paradis. On n'aurait pas eu la discussion sur ce que lui a apporté. Parce qu'ultimement la lutte au sexisme, la lutte au racisme, c'est pour être dans une société méritocratique. Donc, il faut évaluer au mérite, dans chacune des circonstances, quelles sont les candidatures, puis quelle est la meilleure décision pour le parti et pour la société. Donc ça va très loin, là. Là, on ferme à double tour la possibilité pour qu'une personne lève la main et dise : Moi, j'aurais de l'intérêt dans l'absolu. Alors que, de la manière qu'on a toujours procédé, au Parti québécois, c'est de laisser tout le monde s'exprimer et ensuite de discuter de l'atteinte de notre objectif de parité, en même temps que de notre volonté d'amener toujours la meilleure candidature à la population. Et on a toujours réussi, en faisant ça, donc on ne changera pas d'approche, au Parti québécois.

Journaliste : ...entendre sur le troisième lien que veut relancer le gouvernement Legault, M. Arseneau. Deux ingénieurs, dont Bruno Massicotte, qui a été le premier à étudier le troisième lien, proposent un pont-tunnel puis ils évoquent surtout l'enjeu de la sécurité. Est-ce que, pour vous, c'est réaliste, ce projet-là?

M. St-Pierre Plamondon :Bien là, on est dans une situation où on commente à la pièce la situation des transports à Québec, faute de planification gouvernementale globale, là. Donc là, le projet de tramway est retourné à la caisse, on ne sait pas ce qui arrive avec le troisième lien. Donc, évidemment, on est vraiment dans l'analyse à la pièce. Pour être honnête, on n'a pas étudié cette proposition-là, on le fera, mais ce qui manque, en ce moment, c'est une planification globale, là.

Journaliste : Mais est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'il y a un enjeu de sécurité en ce moment? Parce que, bon, des deux liens existants, il y en a un sur lequel ne peut pas passer le transport lourd. Là, les ingénieurs nous disent : S'il y a un séisme, par exemple, il pourrait être endommagé. Est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'il y a un enjeu de sécurité?

M. St-Pierre Plamondon :Le gouvernement du Québec a l'obligation d'offrir des infrastructures routières sécuritaires. Il n'y a pas de compromis là-dessus. Si un des ponts ou les ponts ne sont plus sécuritaires, c'est une obligation absolue d'offrir un lien sécuritaire.

C'est une question différente, celle-là, qui n'est vraiment pas un débat, là, de la planification des infrastructures pour la ville de Québec. Et ce que je crains, en ce moment, c'est qu'à la pièce on essaie de faire toutes sortes d'arbitrages, là, dans ce cas-ci, sur un projet pour lequel je n'ai rien lu, là, on n'a pas... Donc, on va l'étudier, cette possibilité-là, mais ce qui manque en ce moment, c'est une planification globale des transports et des transports collectifs à Québec.

Journaliste : Que pensez-vous des nouveaux amendements concernant le projet de loi n° 15?

M. Arseneau : Bien, écoutez, le projet de loi n° 15, c'est extrêmement complexe. Et puis, moi, je vais vous parler des catégories d'emplois. Écoutez, on est surpris, en fait, que ça arrive à ce moment-ci, là, à une semaine de l'échéancier que s'est lui-même fixé le gouvernement et le ministre pour finaliser les travaux. Et puis je vous rassure, là, nous, on ne souscrit pas, là, à cette espèce de date d'échéance, là, patentée par le gouvernement pour essayer de mettre fin au débat. Moi, je pense que ça mérite qu'on regarde ça de très près. Les syndicats eux-mêmes ont paru surpris et sont à étudier ce que ça peut vouloir dire, là. Est-ce qu'il y a du positif? Peut-être, dans la mesure où, effectivement, les inhalothérapeutes, les infirmières, les catégories d'emplois qui peuvent être différentes et tout ça. Mais je vous dirais tout à fait, là, sincèrement que je peine à voir la logique du ministre qui disait vouloir réduire le nombre de conventions collectives, qui voulait simplifier les choses. Là, il ajoute des catégories. Je n'ai pas entendu le plaidoyer du ministre là-dessus ou son argumentaire pour... pour le faire valoir. Puis on...

Journaliste : ...pensez comme beaucoup de gens qu'il soit précipité à l'approche de la fin des travaux.

M. Arseneau : Bien, c'est ça, le risque, d'ailleurs, du bâillon. Vous savez que s'il nous reste 500 ou 600 articles à adopter dans le cadre d'un bâillon, le gouvernement peut passer absolument n'importe quoi, sans débat, sans justification, sans argumentaire. C'est ça qu'on craint. C'est ça qu'on veut à tout prix éviter pour vivre ensuite les contrecoups de décisions qui seraient irréfléchies.

Journaliste : ...le bâillon, est-ce qu'on peut encore l'éviter?

M. Arseneau : On peut l'éviter dans la mesure où il n'y a personne qui a dit qu'il y en aurait un, si ce n'est l'évocation peut-être, là, la menace qu'on laisse planer.

Journaliste : ...l'étude du projet, on peut l'adopter...

M. Arseneau : On a trois ans devant nous pour réformer le système de santé, pour que ça fonctionne, puis pour que les Québécois en aient pour leur argent. Donc, il n'y a pas d'échéance à Noël, là, pour que le système de santé arrête ou s'effondre.

Journaliste : Est-ce que, selon vous, c'est réaliste de l'adopter par voie régulière?

M. Arseneau : Le ministre, je pense, met ses lunettes roses s'il pense que l'on peut adopter le projet de loi de façon réfléchie et de façon à pouvoir l'analyser en profondeur d'ici la fin de l'échéance de la session parlementaire. S'il veut faire un bon travail et un travail diligent, rigoureux, on doit se donner une fenêtre un petit peu plus longue, là, pour faire le travail comme il faut.

(Fin à 10 h 56)

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