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Point de presse de M. Jean-Martin Aussant, député de Nicolet-Yamaska

Version finale

Le vendredi 1 juin 2012, 12 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures huit minutes)

M. Aussant: Donc, bonjour. Vous l'avez vu, on vient de faire une interpellation qui devait être au ministre des Finances, qui a été remplacé par le ministre des Ressources naturelles, sur, en fait, la souveraineté du Québec, sur les coûts économiques pour le Québec de faire partie du Canada.

Évidemment, ce qui est décevant dans ce genre d'exercice, c'est que ça dérape tout de suite vers des discours pré-écrits de façon partisane, et on a parlé à peu près de tout sauf de souveraineté dans cette interpellation-là. Mais les points que je voulais mettre de l'avant, moi, c'est que le Québec, de par son appartenance au Canada, perd beaucoup sur le plan économique. La souveraineté, c'est d'abord et avant tout un débat, je pense, identitaire et culturel, il n'y a pas de doute, mais le Québec, sur le plan économique, a tout à gagner à sortir de cet ensemble-là qui lui coûte des milliards annuellement.
Et ce que je voulais aussi mettre de l'avant, c'est que tous les arguments qu'on nous envoie toujours, par exemple la péréquation, ce sont de fausses... ce sont des illusions de dépendance, en fait, parce que le Québec ne dépend absolument pas de la péréquation. Le jour où on devient un pays, tous les dédoublements qu'on élimine dans chaque ministère et surtout le développement économique, selon nos intérêts, qui s'en suivrait vaudraient beaucoup plus que la péréquation, qui serait rapidement futile. Donc, c'est cet aspect-là que je voulais aborder aujourd'hui.

Évidemment, comme il n'y a pas réponse intelligente à ça, parce qu'on ne peut pas dire l'inverse, le ministre et son collègue de Viau sont allés sur tout autre chose, allant jusqu'à parler des bilans du gouvernement péquiste précédant, ce qui n'avait à peu près rien à voir avec les questions que je voulais poser aujourd'hui. Mais, force est de constater que le Québec, s'il était un pays, n'investirait pas des milliards dans l'armement; il mettrait plutôt ça dans son secteur aéronautique civil pour développer des avions verts. Si le Québec était un pays, il ne se ferait pas imposer des prisons par le fédéral, comme actuellement; il pourrait mettre ça dans la gratuité scolaire, par exemple.
Donc, ce sont tous des choix fiscaux qu'on pourrait faire en tant que pays qu'on ne peut pas faire en tant que province. Une chose à ne jamais oublier, c'est que tout ce que le Québec peut faire en tant que simple province, il pourrait aussi le faire en tant que pays, c'est certain. L'inverse n'est pas vrai. Il y a bien des choses qu'on voudrait faire, comme pays, par exemple, ne pas renier Kyoto, qu'on ne peut pas faire en tant que simple province qui se fait imposer des décisions néfastes du fédéral face auxquelles on n'a rien à dire puisqu'on n'a pas la juridiction dans ces champs-là.
Sur le plan environnemental, d'ailleurs, j'ai mentionné au ministre que le Québec, comme pays, ferait des milliards avec son économie relativement verte, alors que, comme simple province, il va perdre. Et ce que je veux dire par là, c'est que, très bientôt, partout dans le monde, il va y avoir des systèmes de bourse du carbone, c'est-à-dire des systèmes d'échange de crédits de non-pollution, et comme le Québec est très avancé là-dessus, en tant que pays, il ferait de l'argent avec ça. Mais comme on n'est qu'une simple province du Canada qui, lui, est un pays pollueur, on va se retrouver à payer notre quote-part de la pollution canadienne plutôt que de faire des profits avec notre relative propreté québécoise.
Et ça, encore une fois, ça allie deux choses très importantes pour l'avenir du Québec, qui sont les causes environnementales, très chères aux jeunes, entre autres, et l'économie du Québec comme tel, et il y a des milliards en jeu de ce fait... du fait d'être un Québec province au lieu d'un Québec pays, et il faut mettre un... En fait, c'est de plus en plus urgent de devenir un pays, non seulement pour les raisons que j'ai évoquées, mais aussi parce que toutes les décisions vont se prendre de plus en plus sur le plan international, et, dans le mot «international», bien, il y a «nation», donc ce n'est pas sur le plan interprovincial que les décisions vont se prendre, ni sur le plan intercantonal ou le plan interrégional, c'est sur le plan international. Et pour participer à ça, il faut que le Québec soit un pays. Donc, il va en bénéficier sur tous les plans: ses lois, ses impôts, ses traités doivent être décidés par lui-même, donc ça s'appelle la souveraineté.
C'est ce dont j'aurais voulu discuter ce matin avec le ministre et son collègue. Évidemment, comme il n'y a pas de réponse intelligente à fournir de leur côté là-dessus, parce qu'il faudrait qu'ils nient la vérité, bien, ils se sont débattus dans autre chose, et ça a donné, encore une fois, un spectacle partisan, ce dont les gens sont justement fatigués au Québec.
Il se passe quelque chose au Québec, qu'on parle du printemps étudiant ou du printemps social, les gens sont tannés de la vieille politique qu'on nous sert par alternance depuis 40 ans. Il faut qu'on a arrête de faire ce genre de politique. Malheureusement, on y a goûté encore ce matin, mais il faut continuer, c'est la seule chose à faire. Est-ce qu'il y a des questions? Ça me ferait plaisir.

M. Dutrisac (Robert): Oui, très bien. Écoutez, il y a des arguments en faveur du fédéralisme, en ce qui a trait à la stabilité financière. Je pense que M. Gignac l'a abordé un peu, quand il a parlé de la solidité des banques canadiennes, la devise canadienne aussi, qui est peut-être un avantage. Qu'est-ce que vous répondez à ces arguments-là sur le plan stabilité?

M. Aussant: O.K., bien, je vais prendre les questions en désordre. En fait, sur la devise, les fédéralistes vont souvent nous servir le fait que le Québec ne pourrait pas utiliser le dollar canadien. Le Canada serait le premier ensemble à souhaiter qu'on utilise le dollar canadien. Sinon, ça veut dire qu'il faut qu'on vende nos dollars canadiens pour, soit inventer une nouvelle monnaie ou en adopter une autre. Et les monnaies, sur le plan international financier, sont des biens comme un autre, ça se vend et ça s'achète. Et donc, le prix fluctue avec l'offre et la demande. Si on devait vendre nos dollars canadiens tout d'un coup pour changer de monnaie, la masse monétaire canadienne serait à peu près à 20 %, 25 % en vente sur les marchés, ce qui serait une catastrophe économique pour le Canada. Donc, le Canada serait le premier à nous supplier d'utiliser le dollar canadien. Et, personnellement, je pense qu'à court terme ce serait la meilleure chose à faire, parce que nos échanges sont déjà libellés dans cette monnaie-là, et ça nous donnerait le temps de penser à nos options, qui sont multiples. Le Québec pourrait, dès demain matin, s'il le veut, utiliser le dollar américain, le yen, c'est complètement libéralisé, comme marché. Donc, sur le plan de la monnaie, il n'y en a pas, de problème.
Sur le plan de la stabilité, comme je le disais, tout ce qu'un Québec province peut faire actuellement, un Québec pays pourra faire au moins la même chose, sinon plus. Donc, sur la stabilité, les réglementations bancaires canadiennes, on pourrait très bien s'en inspirer pour avoir nos propres règlements nationaux québécois, qui seraient aussi forts, sinon plus forts que ceux du Canada si on veut corriger certaines lacunes. Et, sur le plan de la stabilité économique en général, plus on a de flexibilité, mieux on est équipés. À la limite, si on pensait que, quelque part dans le monde, il y a un pays qui a une excellente idée pour nous ici, on pourrait l'adopter librement. Donc, que ce soit le Canada ou un autre pays qui aurait une bonne idée dans quelque domaine que ce soit, économique ou autre, comme pays, on pourrait l'adopter.
En ce moment, on se fait imposer ce que le Canada veut, et, bien souvent, comme les exemples que j'ai mentionnés - la foresterie au lieu de l'auto en Ontario, l'aéronautique ici, les énergies vertes au lieu du pétrole - bien souvent, on se fait imposer des décisions qui vont dans le sens contraire de nos intérêts. Et ça, ce serait fini avec un Québec souverain. On choisirait nous-mêmes qu'est-ce qu'on fait avec nos impôts, qu'est-ce qu'on fait de nos lois et qu'est-ce qu'on fait de nos traités internationaux. Donc, sur ces deux plans là, encore une fois, les arguments sont favorables à la souveraineté puisqu'un Québec pays pourrait faire au moins autant qu'un Québec province, et mieux encore.

M. Dutrisac (Robert): Il y a présentement une ébullition politique au Québec. Est-ce que vous croyez que cette ébullition-là, qui porte sur autre chose que la souveraineté, finalement, pourrait... peut aider, justement, le mouvement souverainiste ou, du moins, l'idée de la promotion de la souveraineté comme tel?

M. Aussant: Ce que je vois de très positif dans le mouvement actuel, moi, c'est que la politique est remise à l'avant-plan. Les gens sont très politisés, on s'en est rendus compte. C'était peut-être dormant à certaines époques de notre histoire récente, mais on se rend compte que les gens, et les jeunes, spécifiquement, sont très politisés, ce qui amène des occasions plus nombreuses qu'avant de parler de politique en général.
Et je pense que l'espèce de sentiment de liberté individuelle que les gens ressentent en ce moment, entre autres contre la loi n° 78 et autres, ça se transpose sur le plan collectif. Une personne n'accepterait jamais que quelqu'un d'autre décide de la moitié de tout ce qu'elle fait dans sa journée: la moitié de votre habillement, la moitié de ce que vous mangez, la moitié des gens à qui vous parlerez et dans quel contexte. Une personne n'accepterait jamais ça. Elle dirait tout simplement: Laissez-moi vivre. Bien, ce qui s'applique à une personne s'applique aussi à des ensembles nationaux.
Le Québec doit cesser de se faire imposer la moitié de ses décisions dans ses relations avec les autres pays, dans ses lois, dans l'utilisation de ses impôts. Donc, je pense que ce qui se passe sur le plan social, donc individuel, au Québec, va aider à faire la pédagogie de la souveraineté. En bout de ligne, ça me semble mathématique que, comme je le disais, tout ce que le Québec peut faire comme province, il pourrait le faire comme pays. Puis, si on a l'occasion d'en parler encore plus et d'utiliser les exemples qui sont de plus en plus fréquents avec le gouvernement Harper, les exemples qui illustrent toujours de mieux en mieux que le Québec ferait autre chose que ce qu'on nous impose, je pense qu'il faut bénéficier de cette situation-là, et le fait que les étudiants soient dans la rue avec tout le monde, en fait, c'est intergénérationnel, là, ce n'est pas qu'étudiant, je pense que le débat sur la souveraineté va en gagner de ça.

M. Dutrisac (Robert): Maintenant, Jean Charest, lui, semble faire le pari inverse parce qu'il semble vouloir, justement, exploiter la situation pour, disons, faire des élections, peut-être, sur la loi et l'ordre, finalement, tabler sur le sentiment d'insécurité de la population, peut-être. Ça s'est vu dans le passé - je pense à l'élection de 1973, l'élection du maire Drapeau en 1972, je crois - que, dans des circonstances tumultueuses, si on veut, sur le plan politique, il y a une réaction, il y a une réaction de la population qui va vers une plus grande sécurité. Est-ce que vous ne craignez pas ça?

M. Aussant: Et je pense aussi que ça a été utilisé lors des deux référendums sur la souveraineté. Ce sont des peurs économiques qui ont fait voter «non» deux fois aux Québécois, parce que, sur le plan culturel et identitaire, les gens sont assez d'accord que les Québécois vont mieux protéger tout ce qui est culturel et identitaire qu'une autre nation, il n'y a pas de doute là-dessus. Sur le plan économique, par contre, les fédéralistes, malheureusement, ont été efficaces à inculquer certaines peurs, une certaine incertitude aussi, et ce n'est pas tout le monde qui a le temps de prendre un précis d'économie pour aller voir que ce sont des mensonges qu'on lui envoie.
Donc, ça ne m'étonnerait pas du tout, moi, que le gouvernement Charest fasse ce pari-là de l'insécurité, de la loi à l'ordre, de notre côté, et, de l'autre côté, le chaos. C'est vraiment digne d'une politique dont on ne veut plus au Québec. Il se passe... Je répète, il se passe quelque chose au Québec, où les gens sont tannés, et ils le disent, de voir des partis qui alternent depuis 40 ans, sans vouloir faire de partisanerie d'un bord ou de l'autre, mais des partis qui alternent, depuis 40 ans, avec plus ou moins, des tactiques similaires. Un est beaucoup... un est bien pire que l'autre - vous ne m'entendrez jamais dire qu'un gouvernement péquiste est moins bon qu'un gouvernement libéral - mais, ce que les gens voient dans la politique actuelle, ils n'en veulent plus, il n'en veulent plus de ça, d'un gouvernement qui manipule tout événement social dans un profit électoral.
Et l'échec des négociations hier en est un exemple éloquent: la ministre qui s'est ouverte dans un lapsus en disant: Notre image en a pris un coup, on ne peut pas reculer. C'est quoi, l'importance de l'image d'un parti, par rapport à l'avenir d'un peuple ou d'une collectivité? Ça paraît évident à tout démocrate que le deuxième devrait primer. Pour le Parti libéral, c'est le premier qui prime, c'est la survie du parti, la survie du parti au pouvoir, les intérêts du parti, et c'est ce qui a mené à la politique actuelle qu'on a au Québec, la partisanerie de mettre les intérêts d'un parti, quel qu'il soit, avant les intérêts collectifs, de se poser la question, avant de prendre une décision, non pas: Est-ce que c'est bon pour le Québec, mais: Est-ce que ça augmente nos chances dans les sondages? Ça mène à la politique qu'on a actuellement, qui désintéresse les gens, qui fait que les gens vont de moins en moins voter, et j'espère que ce printemps québécois là va servir aussi à changer les réflexes électoraux des gens.
Il y a cinq partis représentés à l'Assemblée nationale en ce moment. C'est une première, il n'y en a pas deux. Il n'y a pas juste du rouge et du bleu en ce moment, il y a cinq partis, dont des partis très jeunes qui proposent des choses novatrices, qui veulent se sortir du moule dont les gens sont tannés. Je pense que les Québécois vont avoir le choix de se sortir de se sortir de ce moule-là eux-mêmes avec leur «x» sur leur bulletin de vote la prochaine fois. J'ose espérer qu'ils auront cette envie-là de se sortir du moule politique qui les a tannés ces dernières années. Mais, le fait que - pour revenir à votre question originale - le premier ministre utilise ça pour faire une dichotomie entre la loi et l'ordre et les autres, ce n'est pas du tout étonnant, c'est le genre de politique à laquelle il nous a habitués, puis je pense que son temps est fait. Le Québec a besoin d'un gouvernement, comme je le disais hier.

Mme Plante (Caroline): Mr. Aussant, you brought up many things, many points. First of all, what kind of election campaign are you expecting?

M. Aussant: I think it'll be based on what's happened recently in Québec, and probably, as I said in French, it'll be based on: We are law and order on the side of Liberals, pretending that all the rest is chaos. I think this is a cheap way of doing politics. It's not a way of doing politics with collective interests in mind; it's really the party before everything, and the PLQ has shown many times before that the principal interest behind any decision they make is the future of the party itself, the future of the party in power, or getting back to power, and not collective interests of Quebeckers. And that, I think, that has lasted too long, way too long.
People are disinterested in politics nowadays because of that, mainly, and I think, as I said, there are five parties now in the Parliament here, not only two. The two big parties, which exchanged power for 40 years, are now side by side with three other parties, three new parties. Some are federalists, some are sovereigntists, but there's a new way of doing politics, or we're suggesting a new way of doing politics, one which respects more collective interests than partisanship, if I may say.
And I hope Quebeckers will seize that occasion, that opportunity next time we have a general election, to vote for something new. If they still exchange power between the red and the blue parties, I don't see how that'll change. And I'm not saying that individuals within those parties are all the same; what I'm saying, there's a great bunch of great guys in both parties, I'm convinced about that, but, institutionally, those two parties have become old parties, if I may call, and the reflex they have is to think, first of all, in electoral ways before collective interests in some different... to some different extends from one party to the other, of course. I think the Liberal Party is the worst of all, but when an institution gets too old, I think the reflexes it has are very hard to change, whatever the good quality of the individuals within that party. And I hope Quebeckers will try and change that two-party system at the next election.

Mme Plante (Caroline): ...the solution, because we're living through this massive social crisis right now. How do we get out of it, that's...I think that's the big question on everyone's lips or mind. They... it's: What's next? How do we solve this crisis? What do we do?

M. Aussant: I think we'll get out of it the day the Government will decide to think collectively instead of in a partisan way. And what I mean here is there is enough money in the system right now to give free tuition to all the students in Québec. And I have made that example often: we have two tax-forms to fill every year. That only is worth $500 million dollars annually in extra expenses and extra paperwork. That money is more than it takes, and what it takes is to have free tuition everywhere in Québec for everybody.
So, there is enough money in the system, but the political decisions and the fiscal decisions taken with that money are wrong. So, the day the Government will really want to solve that problem and not use it in an electoral way to look like law and order, with respect to chaos on the side, I think that day the conflict will be resolved very quickly.
And what we see clearly is that the Government has another priority in mind right now than resolving the conflict, and that priority is winning an election. And everything they do, everything they decide to do will be based on: What's best for us to win the election at the PLQ? And that's the problem we're living through now.

Mme Plante (Caroline): And let's say that they do win the election, and they have a majority or a minority, or the PQ wins, does that... are we really changing habits? Are we moving forward? Will the protests stop?

M. Aussant: I think a change of government is needed, whatever the result. Quebeckers, I hope, will not reelect the Liberals for a forth term, in spite of all the corruption scandals, all the allegations of everything going on in Québec. They cannot win a forth term in a row. That, to me, is just impossible to imagine. I just don't want to think about it. So, whatever else will be better. And I think what's needed urgently in Québec is a proportional way of allocating seats here, in Parliament, because we have a system which works for two big parties alternating power, but we have five parties present here, which means that, necessarily, there would be a huge distortion between the number of votes we get and the number of seats we get, and that is not democracy. In democracy, your voice is as loud as the support you get from the population. The system we have here is not democratic in that sense, and I hope that the Government, whatever it is, whatever which party wins, the next Government will put in place a proportional way... a proportional voting system, it is overdue in Québec. Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 25)

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