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Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration , et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’institutions démocratiques

Version finale

Le mercredi 14 février 2024, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Cliche-Rivard : Bonjour, tout le monde. Le premier ministre rappelle souvent que le Québec fait face à des pressions accrues, notamment en matière d'aide sociale, en raison du nombre de la hausse... en fait, en raison de la hausse du nombre de demandeurs d'asile au Québec. Le premier ministre aime souligner que la situation est devenue intenable, et sa ministre, elle, elle parle d'un point de bascule.

Par contre, le Québec a des leviers réels qu'il pourrait utiliser, mais la ministre et la CAQ ne font rien. En effet, il y a de multiples reportages qui ont confirmé des délais excessifs pour l'émission de permis de travail pour les demandeurs d'asile. On parle de six, sept, huit, 10, 11 mois. Vous l'avez vu, là, ça fait quelque temps qu'on parle de ça. Puis pendant ce temps là, les gens sont contraints... parce qu'ils n'ont pas le choix, parce qu'ils ne peuvent pas travailler, ils sont contraints de faire des demandes d'aide sociale. Puis ça, ça coûte cher à l'État. Mais ce n'est pas parce que ces gens-là veulent faire une demande d'aide sociale, c'est parce qu'ils n'ont pas le choix en attendant le permis de travail du fédéral.

Alors, moi, ce que je propose aujourd'hui, c'est : pourquoi que le Québec n'émettrait pas des autorisations rapides de travail en attente du permis de travail? Pourquoi le Québec, qui est pleinement compétent en matière de droit du travail, ne pourrait pas autoriser puis décider qui peut travailler, puis quand, puis comment sur son territoire, au lieu de devoir demander l'aide sociale? Finalement, là, si le Québec est capable d'émettre des chèques d'aide sociale, Québec est capable de décider qui va pouvoir travailler sur son territoire.

Ça fait des mois qu'on en parle. Moi, je fais une proposition concrète aujourd'hui et je serais bien surpris de voir le gouvernement fédéral nous dire qu'on ne peut pas faire ça alors qu'ils ne sont pas à même de nous rembourser les frais d'accueil. Je serais absolument abasourdi de voir le fédéral nous dire qu'on ne peut pas émettre des autorisations de travail alors que le Québec est pleinement compétent pour le faire.

Alors, moi, je lance un défi à la CAQ aujourd'hui. La CAQ se dit nationaliste, la CAQ se dit qu'elle veut rapatrier des pouvoirs au fédéral, qu'elle veut travailler dans ce sens, bien là, il y a une proposition concrète, une proposition claire : qu'elle émette directement des autorisations de travail pour les demandeurs d'asile. Le permis arrivera, il va être émis, mais pendant ce temps là, on perd six, sept, huit mois de gens qui veulent contribuer, qui peuvent contribuer. On l'a vu pendant la COVID-19 dans les préposés aux bénéficiaires, ces gens-là veulent. J'ai travaillé avec eux, là, ces gens-là, la première chose qu'ils veulent, c'est leur permis de travail pour pouvoir contribuer à la société d'accueil. Permettons-leur de le faire le plus vite possible.

M. Zanetti : Moi, je vais vous parler de la réforme de la carte électorale ce matin. Je trouve inacceptable que la Gaspésie perde une autre circonscription. Ils en ont perdu une en 2011, et là, avec le projet de réforme actuel, ils en perdraient une autre. C'est complètement inacceptable. On n'a pas à perdre des circonscriptions au Québec, on n'a pas à perdre la représentation politique. Le nombre de circonscriptions puis le nombre de députés à l'Assemblée nationale est plafonné, depuis 1989, à 125. Et là, ça nous met dans une situation où on coupe pour rééquilibrer les différentes circonscriptions, mais on n'a pas à faire ça.

Moi, ce que je propose aujourd'hui au ministre Roberge, parce qu'il dit qu'il faudrait faire une loi pour ça, puis j'invite les partis d'opposition à appuyer cette idée-là, c'est d'arrêter de se déchirer sur le partage des circonscriptions, arrêter de déchirer notre chemise sur le fait qu'on va en perdre et puis d'augmenter le nombre de députés à l'Assemblée nationale à 129. En plus, les rénovations qui sont en cours ou qui vont être bientôt commencées, au salon bleu, et qui vont être terminées avant la prochaine législature vont permettre l'établissement de 129 députés.

Alors, moi, je dis : Arrêtons de nous déchirer, arrêtons de faire perdre de la représentation politique en région, au Québec, en particulier en Gaspésie, puis à Montréal aussi, et augmentons le nombre. Depuis 1989, là... En 1989, on était 7 millions au Québec. Là, on est 9 millions, 2 millions de personnes de plus. Ça mérite d'avoir plus de représentation.

Journaliste : M. Cliche-Rivard, sur votre proposition, il y a des juristes qui sont d'avis que le Québec n'a pas la capacité juridique de faire ce que vous proposez. Qu'est-ce que vous répondez à ça? Parce que ça revient à autoriser une personne à rester en sol canadien, ce qui est de compétence fédérale, non?

M. Cliche-Rivard : Non, je vais juste être clair, là, on ne parle pas d'émettre un permis de travail, ça, c'est le fédéral qui va le faire, ni un visa de travail, ça, c'est le fédéral qui va le faire. En attendant le permis, 99,9 % des demandeurs d'asile vont recevoir leur permis de travail, là, ils sont ici, puis c'est des délais administratifs. Moi, ce que je dis, c'est : Émettons-leur tout de suite l'autorisation de travail. Mais ce n'est pas le Québec qui va se mettre à émettre des visas, ce n'est pas le Québec qui va se mettre à faire venir du monde en avion avec des visas du Québec, ce n'est pas de ça dont je vous parle aujourd'hui, là. Moi, je vous parle des gens qui sont ici. Quand ils font leur demande d'aide sociale, qu'ils reçoivent en même temps une lettre du ministère du Travail ou du ministère de l'Immigration qu'ils vont pouvoir fournir aux employeurs en disant : Cette personne-là est légalement sur le territoire du Québec, cette personne-là est habilitée à travailler au Québec.

Bien sûr qu'en ce moment, on ne s'est pas donné ce pouvoir-là. Ce que les experts constatent, c'est le statu quo, c'est ce qu'il y a en ce moment. Moi, je pense que le statu quo, le premier ministre l'a dit, ne peut pas tenir. Il faut qu'on soit novateurs, il faut qu'on trouve des solutions. La dernière fois que j'ai regardé la Loi sur les normes du travail, loi québécoise, le Code des professions, la loi québécoise, c'est le Québec qui régit et qui décide en matière du droit du travail sur le sol québécois. Pourquoi Québec ne pourrait pas décider qu'un demandeur d'asile peut travailler?

Journaliste : Il n'y a pas de précédent. Je veux dire...

M. Cliche-Rivard : Bien non, c'est une proposition novatrice. Je le soumets. Il n'y a rien dans l'Accord Canada-Québec qui dit que le Québec ne peut pas le faire. Il n'y a aucune loi fédérale qui, à ma connaissance, dise qu'on ne peut pas le faire. Maintenant, moi, je mets la CAQ au défi de le faire. Et, si le gouvernement fédéral n'est pas content, ça me surprendrait, là, de les voir, demain matin, commencer à attaquer le Québec parce qu'ils autorisent des travailleurs, parce qu'ils autorisent des demandeurs d'asile à travailler. Vraiment? Vous pensez que le gouvernement fédéral qui refuse de nous payer et de nous rembourser les 470 millions va se lever demain matin en disant : Tut, tut, tut! Québec, vous ne pouvez pas faire ça, alors qu'ils ne sont pas capables d'émettre des permis dans un temps réaliste et raisonnable? Ça me surprendrait bien gros.

Journaliste : Est-ce que ce serait impossible d'en arriver à une entente avec le fédéral pour qu'eux émettent des permis temporaires?

M. Cliche-Rivard : C'est mon... Je le souhaiterais. Ça fait combien de temps qu'on parle de ça? Ça fait combien de temps qu'on parle des délais excessifs d'émission, de refus injustifiés, de permis qui se perdent dans la poste? Je veux dire, ces gens-là, là, ils subissent au jour le jour l'attente d'aller ouvrir le colis ou la poste pour voir si le permis est dedans. Ça fait des mois qu'on en parle. S'il y a une entente puis si c'est réglé, on n'en serait pas là aujourd'hui, là. Le fait est qu'il y a des problèmes avec l'émission de permis du fédéral. Vous connaissez les ratés d'IRCC, Immigration Canada, ce n'est pas moi qui va vous apprendre ça.

Maintenant, tous ces gens-là ont une demande à l'aide sociale, puis reçoivent le chèque d'arrivée, puis reçoivent les prestations. On a des contacts directs avec eux. Moi, ce que je soumets, c'est qu'on leur donne une lettre, en plus, qui dit : Bien, voilà, vous avez l'autorisation de travailler. Le permis va arriver, là, quatre, cinq, six mois plus tard, la situation va être absolument suivie par la suite. Mais, en attendant, là, c'est des centaines, voire des milliers de travailleurs qu'on pourrait avoir directement dans l'économie du Québec, surtout dans les services essentiels. On a parlé des préposés aux bénéficiaires, là, pendant la COVID, je reviens avec ça, mais c'est assez important. Combien d'entre elles pourraient venir donner un coup de main dans nos réseaux publics? Plutôt que d'être un fardeau, puis c'est ce que M. Legault dit à tous les jours, là, ils pourraient contribuer le plus rapidement possible.

Journaliste : Parlant des choses qui datent de Mathusalem, là, vous avez vu l'histoire du père de Berthierville hier, là, l'intimidation dans les écoles. Vous vous positionnez comment là-dessus? Vous, vous avez été un ancien enseignant. Comment vous vous positionnez là-dessus, là, un père qui va agir pour que... parce que l'école ne fait rien, pour que cesse l'intimidation auprès de son fils? Les réseaux sociaux aussi ont une grosse part de responsabilité là-dedans. Qu'est-ce qu'on doit faire comme société pour limiter ça?

M. Zanetti : Bien, je pense que c'est le symptôme d'un échec collectif, mais d'un échec aussi du ministre de l'Éducation à mettre les choses en place pour diminuer ces phénomènes-là. Évidemment que la solution, ça ne peut pas être, après ça : chaque parent va s'en charger. Ça, évidemment que ça va mener à des dérives. Mais je pense que le ministre de l'Éducation, quand il voit ça, là, il doit se dire : O.K., je n'en ai pas fait assez, je dois aller plus loin. Et puis il ne faut pas que ce genre de situation là se reproduise, parce que ça va être pire, ça va être pire.

Journaliste : Est-ce que vous comprenez le désespoir du père quand on parle de cette situation-là?

M. Zanetti : Bien, c'est sûr qu'on comprend l'impuissance des parents, tu sais, dont les enfants sont victimes de ça. C'est clair. C'est clair qu'on comprend ça. Et ça, ça doit nous amener non pas à dire : Bien là, chacun va essayer d'aller régler ça par soi-même individuellement, mais il faut que le ministre mette des choses en place pour que ça n'arrive plus.

Journaliste : M. Zanetti, vous qui étiez une tête d'affiche d'Option nationale, vous avez réagi comment ce matin en lisant que Denis Coderre était en mission contre la menace séparatiste? Est-ce qu'il va lancer aujourd'hui un mouvement qui s'appelle : «Non merci!»?

M. Zanetti : O.K. Aïe, c'est nouveau, ça, «Non merci!». Ce n'est pas le slogan de 1980, 1995? En tout cas, j'étais jeune, là. 1980, je n'étais pas là. 1995, j'étais jeune. Bien, c'est au moins un sujet sur lequel il s'entend avec le chef intérimaire du Parti libéral, Marc Tanguay. Ça fait que, coudon, ils vont bien s'entendre, c'est bien. Je pense qu'on est dans une démocratie, on doit faire valoir les idées. Habituellement, quand on fait un grand débat de société sur l'indépendance, c'est les appuis au oui qui augmentent. C'est ce qu'on a vu en 1995 quand il a passé, en quelques, mois d'à peu près 40 à peu près 50. Donc... Puis c'est pour ça que nous autres, Québec solidaire, bien, on n'a pas attendu, on n'attend pas non plus la prochaine campagne référendaire. On a parti la semaine passée une campagne pour convaincre les non convaincus de l'indépendance d'adhérer au projet, particulièrement les jeunes. Puis moi, je suis très fier de ça, puis, oui.

Journaliste : Donc, vous pensez que l'entrée en scène de Denis Coderre, de cette façon-là, risque de faire bouger l'aiguille vers un plus grand appui pour l'indépendance?

M. Zanetti : Je le souhaite puis je le pense. Je pense qu'à chaque fois qu'on fait lever ce débat-là au Québec, là, c'est le oui qui gagne les appuis. Alors, tant mieux, tant mieux s'il se lance dans la mêlée, s'il suit notre initiative, notre leadership. Puis j'ai bien hâte de voir ça.

Journaliste : Sur la carte électorale, vous avez dit qu'augmenter le nombre de députés à 129, ça permettrait de sauver des circonscriptions, comme en Gaspésie. Pourquoi est-ce que vous concluez que, si on augmente de quatre circonscriptions, c'est la Gaspésie qui gagne une circonscription, qui réussit à ne pas en perdre?

M. Zanetti : Bien, l'objectif, ce serait que... En ce moment, c'est plafonné à 125 circonscriptions. Moi, ce que je propose, c'est de dire qu'on augmente ce plafond-là à 129 pour au moins maintenir le nombre de circonscriptions qu'il y a à l'heure actuelle au Québec. On pourrait regarder... la Commission de la révision électorale pourrait regarder aussi, au Québec, où il y a besoin d'un ajout de circonscriptions, parce qu'il faut garder un poids proportionnel pour avoir... que le vote de chaque personne ait le même poids. Donc là, finement, je n'ai pas en tête tous les chiffres puis où est-ce qu'exactement ça devrait augmenter, mais il y a des endroits au Québec où les circonscriptions sont plus chargées d'électeurs que d'autres.

Journaliste : Ce n'est pas en Gaspésie.

M. Zanetti : Ce n'est pas en Gaspésie, mais, au moins, la Gaspésie, on pourrait-tu leur laisser leur représentation actuelle? Tu sais, la conséquence de ça, d'enlever une circonscription en Gaspésie, là, c'est des gens qui déjà doivent faire beaucoup de route pour aller à leur bureau de député quand c'est nécessaire, et puis là il va falloir qu'ils en fassent encore plus, puis c'est les élus qui vont devoir rencontrer des dizaines d'élus municipaux pour savoir ce qui se passe alors que... Tu sais, je veux dire, ça n'a aucun bon sens. Ils ne pourront pas faire un aussi bon travail. Tu sais, à un moment donné, là.

Journaliste : ...du nombre de députés, vous prenez ça comme : On arrête de se déchirer, à savoir quelle... mais ce n'est pas juste repousser ça au prochain redécoupage. Parce que, je veux dire, si on monte à 129, puis la prochaine fois, on monte à 132, puis la fois d'après à 137, puis la fois d'après...

M. Zanetti : Bien là, 129, c'est un chiffre qui correspond aussi à la prochaine disposition du salon bleu et à ses capacités de la prochaine législature. Ça fait que c'est pour ça. Ça permet de ne pas se déchirer pour cette fois-ci, mais c'est sûr que, tu sais, la solution pour une meilleure représentation politique au Québec, là, c'est la réforme du mode de scrutin. J'ai déposé un projet de loi là-dessus qui attend juste d'être appelé par le gouvernement. Il crie: Appelez-moi! Donc, moi, je demande au gouvernement, évidemment, d'appeler ce projet de loi là. Ça, ça réglerait le problème, là, de façon définitive puis on ne serait pas toujours pris dans un délai comme ça, un dilemme de dire : On augmente.

Journaliste : ...perdrait pas de la représentativité...

M. Zanetti : Non, pas du tout. Dans un système à vocation proportionnelle mixte, compensatoire, à répartition régionale, on vient justement apaiser ces craintes là historiques.

Journaliste : ...125 puis que la Gaspésie garde ses circonscriptions, est-ce que le poids d'un vote en Gaspésie ne vaudrait pas plus qu'ailleurs? Vous ne voyez pas là une iniquité?

M. Zanetti : Bien, ça, c'est sûr que le mode de scrutin actuel, ça n'a pas rapport au nombre de circonscriptions, le mode de scrutin actuel crée des énormes iniquités qui n'ont pas de bon sens. Je ne reviendrai pas nécessairement là-dessus, mais... Puis sur le nombre de circonscriptions, bien, c'est parce qu'à un moment donné, tu sais, c'est une des failles aussi du système uninominal à un tour. Tu ne peux pas dire : On enlève des circonscriptions en Gaspésie, ça devient des territoires complètement impossibles à couvrir puis ça réduit l'accès des citoyens et des citoyennes à leur député puis à leur représentation politique.

Journaliste : Le DGE dit qu'il est contre l'abolition totale des contributions d'électeurs. Donc qu'est ce que ça dit, ça, sur la position que la CAQ a adoptée face aux controverses sur le financement électoral?

M. Zanetti : Bien, la position de la CAQ, c'est une position de réaction de panique qui essaie de faire diversion. Ils ont eu un problème avec leur culture de sollicitation, puis là ils ont essayé de dire : Ah! Le problème, c'est la sollicitation en tant que telle, tu sais. Mais il n'y a personne qui est dupe de ça. On voit que l'idée de dire non à ces contributions-là, ça aurait un effet pire sur la démocratie. Le problème, ce n'est pas les contributions elles-mêmes, c'est la façon de le faire puis il ne faut rien promettre en échange. Donc, c'est ça.

Journaliste : Est-ce que vous pensez que le fait de publier le nom des donateurs, ça nuit, là, à la collecte de fonds, là, pour les partis politiques?

M. Zanetti : Non, mais c'est important de publier les noms, là. À une époque, aussi... tu sais, ça a permis... Je ne sais pas quand ça a commencé, là, par exemple, mais le fait de savoir qui donne à qui, je pense que c'est important. C'est un geste public, encourager un parti politique. C'est important qu'on puisse savoir c'est qui. C'est sûr que, tu sais, avec des dons de 100 $, on n'a pas le même problème que les prête-noms d'avant. Mais je pense que c'est important. Moi, je trouve que c'est une transparence importante.

Journaliste : Est-ce que vous pensez que le ministre de l'Éducation a fait une erreur en renouvelant le permis de l'école juive Belz à Montréal?

M. Cliche-Rivard : Bien, moi, je vais laisser le ministre expliquer. Je pense qu'il nous doit des explications clairement sur ce point-là. Mais je pense que, pour un gouvernement qui défend la laïcité, c'est difficile à expliquer. Et il faut arrêter de... On l'a dit, là, on l'a dit souvent, il faut arrêter de financer les écoles privées confessionnelles. C'est ça qu'on demande. Mais là, M. Drainville doit s'expliquer sur celle-là.

Journaliste : Sur le 0,05, vous allez être appelés à voter sur une motion du Parti libéral du Québec. C'est quoi votre position, vous, à QS? Est-ce que vous êtes ouverts à revoir ça?

M. Cliche-Rivard : On est définitivement en faveur. On va attendre de voir le texte final. Ça peut toujours faire l'objet d'amendements, là, puis les propositions, puis les partis peuvent modifier des motions qui sont déposées. On va attendre voir le libellé final. Mais à la base, là, ce qui est proposé, on est en faveur. Si on peut sauver des vies, il faut qu'on le fasse. Alors, en a priori, là, on est favorables.

Journaliste : Mais la ministre Guilbault a déjà fermé la porte.

M. Cliche-Rivard : Bien, la ministre Guilbault s'expliquera et elle sera responsable de ses choix politiques. Nous, on a des études qui nous disent qu'il y a des réductions drastiques, là, importantes de décès puis d'accidents suite à l'abaissement. Notamment, je pense qu'on cite la Colombie-Britannique, là, qui a diminué près de moitié. On a d'autres législations qui font la même chose. Donc, moi, je pense que le Québec doit emboîter le pas. Puis on est très ouverts puis on va continuer à avoir cette position-là.

Journaliste : Pourquoi elle ne bouge pas? Pourquoi elle ne bouge pas?

Une voix : ...

Journaliste : Oui, c'est ça.

Journaliste : Qu'est-ce qui explique la position du gouvernement...

M. Cliche-Rivard : Je vais les laisser justifier leur proposition, là. Cela dit, nous, on connaît la nôtre, on va la défendre, on va la mettre de l'avant. C'est ce que la science nous dit. Nous, on va continuer d'aller dans ce sens-là, mais le gouvernement se défendra.

Journaliste : Est-ce que c'est impopulaire comme décision?

M. Zanetti : Je pense que les sondages sont très favorables à ça.

M. Cliche-Rivard : En effet.

Journaliste : Est ce que vous pensez que l'épisode de la semaine dernière concernant le financement politique puis le couple, là, qui milite pour cette mesure-là, est-ce que vous pensez que ça, ça a un impact sur le débat actuellement, sur les... même la position des partis politiques? Est-ce que...

M. Cliche-Rivard : Bien, ce n'est pas ça, l'intention. Je pense qu'on parle du 0,05 depuis quand même plusieurs années. Ça l'a ramené évidemment dans le débat, mais le débat de fond de la semaine dernière, c'est plutôt le 100 $ ou le 200 $ du cocktail. Je pense que c'est ça qui était révélé. C'était malheureux dans les circonstances qu'on les envoie d'autant plus à un cocktail alors qu'ils faisaient la promotion de la limitation du taux d'alcoolémie. Mais là, la vraie question qui est relevée par ça, puis la CAQ a eu à s'expliquer, évidemment, puis il y a eu des problèmes, c'est de monnayer l'accès à un ministre. C'est ça, l'enjeu.

Journaliste : Hier, c'était le festival des excuses, là. Vous avez pensé quoi des excuses présentées par Geneviève Guilbault à Pascal Bérubé, excuses entre guillemets, là?

M. Zanetti : À Pascal Bérubé, ou à Vincent Marissal, ou les deux?

Journaliste : Les deux.

M. Zanetti : Bien, en tout cas, pour ce qui est de notre côté, Vincent Marissal, il a accepté les excuses. Donc, je pense que ce qui est important là-dedans, c'est de ne pas laisser cette espèce de brouhaha d'insultes et d'excuses, là, disons, occulter le fond de l'affaire. Il faut qu'on revienne au fond de l'affaire, hein? Ça fait quelques semaines que la CAQ aimerait changer de sujet à ce sujet là. Mais le fond de l'affaire, c'est : comment la CAQ obtient du financement dans ses cocktails? Ça, c'est un problème. Puis comment est ce qu'on peut s'assurer qu'au Québec ça ne puisse pas se passer comme ça? C'est ça, le vrai fond de l'affaire. Puis moi, j'ai bien hâte qu'on revienne à ça.

J'aurais juste un petit commentaire. Tantôt, on parlait de la campagne éventuelle, campagne du Oui, là. Je vous avoue que je suis perplexe par rapport au choix du chef du Parti québécois de ne plus parler de «référendum» et de remplacer ça par «consultation populaire». Je trouve que ça amène du flou. Une consultation populaire, c'est quoi? Est-ce qu'en ce moment ce que le gouvernement fait pour la foresterie puis qui a commencé à Rimouski, est-ce que ça, c'est une consultation populaire? Une consultation populaire, c'est-tu un sondage? C'est-tu une tournée des régions? C'est-tu comme un comité qui voyage à travers... puis qui essaie de voir c'est quoi que le monde pense ou est ce que c'est une consultation... Est-ce que c'est un référendum exécutoire qui mène à une déclaration d'indépendance? Moi, je crains que si on recule devant la question du référendum sous prétexte que ça fait peur aux gens au lieu de rassurer les gens et leur donner le goût du pays, si on recule là-dessus, bien, ça va amener du flou puis on ne saura plus trop qu'est ce que ça veut dire, «consultation populaire».

Journaliste : Là, c'est l'ancien chef d'Option nationale qui parle ou c'est le député solidaire? Parce que, là, vous venez de vous avancer beaucoup sur le oui. Dans votre parti, il y a la constituante où on était un peu frileux, là, pour parler de référendum chez vous puis d'affirmation nationale, là.

M. Zanetti : On est super clair. D'ailleurs, on a lancé, la semaine passée, une campagne nationale de promotion de l'indépendance.

Journaliste : Ça faisait longtemps que vous ne l'aviez pas fait, là.

M. Zanetti : Ce n'est pas vrai. Avant la dernière... juste avant la dernière élection, on a lancé un livre. Le caucus solidaire a écrit un livre, un essai sur l'indépendance du Québec, pour justement réactualiser l'argumentaire indépendantiste puis le propager. D'ailleurs, on a vendu presque 5 000 copies, tous les fonds ont été pour faire des nouveaux livres.

Journaliste : Juste pour revenir à... de Paul St-Pierre-Plamondon, là, à propos du mot «référendum», est-ce que vous accusez M. St-Pierre Plamondon de manquer de courage justement en parlant plutôt d'une consultation populaire?

M. Zanetti : Je ne l'accuse pas, mais je soulève une inquiétude. Moi, je trouve que c'est inquiétant de reculer sur ce mot-là en allant vers un terme qui est plus flou, qui peut laisser place à interprétation.

Journaliste : Donc, c'est un manque de conviction?

M. Zanetti : Je pense que c'est un manque de clarté.

Journaliste : Mais ce n'est pas le nom de la loi, ça, quand, à un moment donné, la première étape à franchir, là, ce n'est pas... ça ne porte pas ce nom-là au sens de la loi, «consultation populaire»?

M. Zanetti : Oui. Mais dans... disons, dans notre débat collectif, historiquement, là, on a parlé, quand il s'agissait de dire : Tout le monde va aller voter pour dire ce qu'il pense de tout ça, puis on va en appliquer le résultat, on a appelé ça un référendum. Une consultation populaire, il y a bien des affaires qui s'appellent les «consultations populaires» qui ne mènent pas un pays.

Journaliste : Vous avez parlé d'un référendum exécutoire...

Une voix : ...

Journaliste : ...vous avez parlé d'un référendum exécutoire, donc pour vous, c'est important qu'un référendum sur un projet de souveraineté soit automatiquement exécutoire? C'est ça que vous dites?

M. Zanetti : Bien sûr. Dans la Constitution canadienne, les référendums ne sont pas exécutoires. Mais si on est sérieux dans notre volonté d'affirmer la souveraineté des peuples du Québec et puis de faire en sorte qu'on soit vraiment indépendant, bien, il faut que le gouvernement, il s'engage à tenir une consultation populaire, un référendum, il s'engage à en appliquer le résultat.

Journaliste : Puis comment ça se transpose, ça, sur votre processus qui passe par une constituante, là, et à quel moment la dimension exécutoire intervient dans ce processus-là...

M. Zanetti : Bien, nous, ce qu'on propose, c'est qu'une assemblée constituante citoyenne écrive une constitution du Québec, une condition de pays, qui sera soumise à un référendum une fois qu'elle va être rédigée à l'intérieur d'un premier mandat, et puis, après ça, bien, on exécute le résultat du référendum.

Journaliste : How useful is it for the Liberals to table this motion to lower down the blood alcohol level to 0.05 since Québec is the only Canadian province who doesn't have this rule in place?

M. Cliche-Rivard : Well, it's very clear that we could save lives by reducing to 0.05, yes, and that's very something... that's something we'll support. We're going to see the final words of the motion, but what's written now is within what we will support. We've seen British Columbia's hopeful and drastic reduction of injuries after reducing such alcohol levels. So, I think science tells us that it's very important for us to reduce it.

Journaliste :But, how useful is it to have this debate here above the position of the CAQ Government on this?

M. Cliche-Rivard : Well, it's within Québec legislation to do so. So, I mean, the National Assembly is the right way to have this debate, and the PLQ then will decide what they want to put forward afterwards. But the CAQ is very clear on their position, and I find it disappointing because once we're seeing and when we're seeing how clear science is and how many lives we could save, I hardly can see how we could oppose such a motion.

Journaliste : What do you think explains the fact that we don't have already a 0.05-blood alcohol limit?

M. Cliche-Rivard : It's a very good question. What I see now is a debate coming back to the National Assembly, parties taking position and hopefully this is going to stay within the National Assembly. We're going to push forward to it. And Québec solidaire, as I mentioned, we'll see the final wording of that motion, but right away, I can say we're very open to support it.

Journaliste : Just quickly on immigration.

M. Cliche-Rivard : Sure.

Journaliste : In the past, when you mentioned the delays, we've heard the Minister Fréchette sort of pass the... say the ball is in the federal Government's court. So, what exactly are you asking her to do today?

M. Cliche-Rivard : Yes. So, let's face it, I am criticizing the federal Government for their delays and I'm supporting Minister Fréchette saying: This is unacceptable, so, point here. Afterwards, when we stated that, it's very important for her to realize she has power to do something now, and Québec always had the jurisdiction to decide… with their jurisdictions, what's the law here about working... how we work, how... what norms of working... the working norms, how we're going to decide what, when, how. And Québec can decide to issue work authorization for these people right away to make sure they can start working in the work force without having them waiting four, five, six months on social welfare. They want to work. They're asking when their work permit is going to come. And Québec should issue right away this authorization to prevent... forcing them to rely on social welfare between the time they're working… the six, seven, eight, nine months they're waiting for the federal permit.

So, Minister Fréchette can act, she must act now. Minister Legault and Minister Fréchette are always speaking about the burden of asylum seekers, but now, there's an option, there's a solution. So, I'm giving them this proposition for them to move forward and find a solution.

Journaliste : Just on Denis Coderre. He's supposed to be here today, he's obviously speaking out quite a bit in the media about a number of his issues, including separation. What are your thoughts of how he's entering the reign here?

M. Zanetti : Well, it's one subject on which he agrees with Marc Tanguay, actual leader of the Liberal Party. So, that's a good thing. And it's really OK, it's a good thing that, in a democratic society, we debate on important issues such as Québec's independence. And I think that we're really happy to see that this debate could get stronger with him, because every time we have this debate, the polls go up for independence. So, let's have this debate.

Journaliste : Do you feel, it's working... it will work in you favor to have him?

M. Zanetti : I think it will work in the favor of Québec's independence if we renew this debate, if we... if the federalists in Québec want to renew their arguments and, yes, have it on the public place.

Journaliste : Donc, un «Capitaine Canada», c'est bon pour la souveraineté?

M. Zanetti : Avoir des débats sur l'indépendance, ça fait toujours augmenter historiquement l'appui à l'indépendance, et c'est bien.

(Fin à 8 h 26)

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