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Point de presse de Mme Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l’opposition officielle pour la jeunesse

Version finale

Le mercredi 10 avril 2024, 11 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-cinq minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour, bienvenue à ce point de presse de l'opposition officielle, donc, de Mme Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de jeunesse. Elle est accompagnée aujourd'hui en fait de la CADEUL, mais prendront la parole, là, ensuite, Laurence Mallette-Léonard qui est la présidente de la Fédération étudiante du collégial du Québec, et Catherine Bibeau-Lorrain, présidente de l'Union étudiante du Québec. On prendra des questions ensuite, là, sur le sujet du jour, s'il vous plaît, merci.

Mme Cadet : Mmerci beaucoup. Donc, je suis très heureuse d'être ici, cet avant-midi, pour vous parler de rémunération des stages. Merci beaucoup, donc aux jeunes, donc de la FEQ, de la... de la FEUQ, non... mon âge, donc de l'UEQ et de la CADEUL, donc membres de l'UEC donc qui sont également ici, donc pour remettre à l'ordre du jour l'enjeu de la non-rémunération des stages.

Ce n'est pas la première fois que vous nous voyez particulièrement en fait ici exactement pour vous parler de non-rémunération des stages. Donc, ce n'est pas la première fois que vous entendrez l'argumentaire suivant. La raison pour laquelle, depuis... bien, en fait, des... des années, les associations étudiantes, donc, se battent pour la rémunération des stages, puis les motifs pour lesquels, tu sais, moi, j'ai décidé de m'engager pour porter ce dossier-là à l'Assemblée nationale à titre de porte-parole libérale pour la jeunesse, bien, c'est, évidemment, donc, du côté des stagiaires, bien, ils vivent une... bien, une injustice flagrante, parce qu'on sait bien, donc, que les stages, donc, lorsqu'ils sont complétés, donc, en milieu de travail, bien, ce sont des jeunes qui travaillent, ce sont des jeunes qui remplissent des tâches qui sont analogues à celles, donc, de n'importe quel employé. Ce sont des jeunes qui aident l'État à remplir sa mission essentielle. Donc, c'est un peu anormal que, dans le contexte où l'État emploie ces jeunes-là pour venir répondre à une pénurie de main-d'œuvre qui est croissante et qui est particulièrement croissante dans le secteur public, qu'on en soit toujours à se demander pourquoi ces personnes-là ne sont pas rémunérées, pourquoi ces jeunes-là ont à accomplir ces tâches-là gratuitement.

On sait aussi que, et on l'a mentionné à maintes et maintes reprises, que la grande majorité des stagiaires dans le secteur public qui sont non rémunérés sont des jeunes femmes, et ce, donc, on parle donc de métiers qui sont à prédominance féminine et qui dans le fond, donc, reproduisent certaines iniquités qu'il faut manifestement cesser.   Ce n'est tellement pas la première fois que vous nous entendez parler de rémunération des stages, qu'il y a maintenant un an, presque jour pour jour, la ministre de l'Enseignement supérieur a dit qu'elle aussi, elle considérait que les stagiaires méritaient d'être rémunérés. Un an plus tard, manifestement, la ministre, elle a renié sa parole.

À l'automne, à l'issue d'une motion que j'avais déposée en Chambre, la motion avait été adoptée à l'unanimité, donc l'ensemble des partis politiques, y compris le gouvernement, y compris la CAQ, se disait d'accord, donc, c'est important que nous puissions rémunérer, donc, ces stages-là. Depuis, donc, la ministre a réitéré son engagement. Donc, on nous disait qu'elle travaillait là-dessus, mais surprise, surprise, dans le dernier budget, budget soi-disant consacré à la santé et à l'éducation, bien, les stagiaires qui sont, justement, dans les secteurs de la santé et de l'éducation ne s'y retrouvent pas. Donc, l'engagement qui avait été donné par la CAQ, bien, il est aujourd'hui renié.

Vous avez entendu mon chef poser des questions au premier ministre, il y a deux semaines, sur cet enjeu-là, vous avez entendu également, donc, mon chef réitérer aujourd'hui l'engagement de... renié de la rémunération des stages dans le secteur public puis aussi parler du trou de 11 milliards dans le... dans le dernier budget de la CAQ. Mais, à ça, moi, quand j'avais déposé ma motion de grief, bien, je disais au gouvernement : Bien, non seulement on ne se préoccupe pas d'équité intergénérationnelle, en laissant un certain fardeau financier aux prochaines générations, mais en plus de ça, le gouvernement caquiste, dans les quatre dernières années, bien, il ne s'est pas donné la marge de manœuvre financière nécessaire pour prioriser les enjeux jeunesse, dont la rémunération des stages. Puis au premier ministre, puis au gouvernement caquiste, bien, ce que je leur redis, bien, c'est :Que de ne pas payer son monde dans le secteur public, bien, ce n'est pas un plan de retour à l'équilibre budgétaire. Donc, sur ce, je laisse la parole à Mme Laurence Malette Léonard.

Mme Mallette-Léonard (Laurence) : Donc, bonjour à tous et à toutes. Je suis Laurence Mallette Léonard, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec. La FECQ regroupe plus de 80 000 personnes étudiantes membres à travers 28 cégeps et 13 régions administratives, ce qui fait d'elle la plus importante voix de la population étudiante collégiale au niveau national.

Avez-vous un air de déjà-vu? Le 13 septembre dernier, ma collègue Catherine et moi, nous nous tenions ici même, devant vous, pour revendiquer la rémunération de tous les stages au Québec. Alors, que nous répétions l'urgence d'agir et de rémunérer tous les stagiaires, avec la hausse du coût de la vie qui les frappait déjà durement, on nous avait répondu, lors de la période de questions, que le gouvernement y travaillait, y travaillait fort, même. Ça, il y était... il y était à peu près huit mois. C'est depuis huit mois, là, qu'il n'y a pas d'avancée dans ce dossier.

Depuis, non seulement le gouvernement de François Legault et la ministre de l'Enseignement supérieur, Mme Pascale Déry, n'ont-ils pas fait avancer le dossier, mais cette dernière a reculé en admettant publiquement que la rémunération des stages n'était plus dans les plans de son gouvernement, en semblant oublier les raisons pour lesquelles elle s'était engagée à rémunérer les stages.

À la fois la mise à jour économique de novembre et le budget de mars furent des rendez-vous manqués, avec aucun investissement pour la rémunération des stages. Le gouvernement a-t-il besoin d'un rappel, qu'on lui rappelle que nos stagiaires sont au bout de leurs ressources financières, au bout de leur santé mentale, qu'on lui rappelle que 84 % de nos stagiaires non rémunérés sont surtout des femmes, que les arguments en faveur de la rémunération des stages ne se... ne manquent pas? Il n'y a qu'à y tendre l'oreille. Après un automne de manifestations, points de presse, lettres ouvertes, après des mobilisations encore, en février et mars dernier, pour la cause des stagiaires, que faudra-t-il pour que la ministre de l'Enseignement supérieur priorise l'avenir de la société québécoise. Les stagiaires en ont assez de s'époumoner pour faire entendre leur droit à un minimum de reconnaissance financière.

Pour éluder ce volte-face au sujet de la rémunération des stages, le gouvernement se plaît à dire qu'il a investi dans les travailleuses et les travailleurs du secteur public à travers la négociation des conventions collectives cet automne, et les augmentations de salaire qui en ont résulté. Soit, on salue ce pas vers l'avant, mais encore faut-il que les étudiantes et les étudiants se rendent dans ces domaines, qu'ils se rendent à la fin de leurs études. Tant et aussi longtemps qu'on forcera plusieurs d'entre eux à choisir entre leurs études et leur sécurité financière, on prive de nombreux domaines en pénurie de main-d'œuvre de travailleuses et de travailleurs compétents.

Le 30 mars, une motion a été unanimement adoptée à l'Assemblée nationale pour la rémunération des stagiaires du secteur public. Nous sommes le 10 avril 2024, et même si je prends parole aujourd'hui, j'aurais préféré ne pas avoir à le faire. J'aurais préféré célébrer des investissements au dernier budget, j'aurais préféré voir une injustice historique réglée courageusement et nos stagiaires libérés d'un lourd fardeau financier. Hélas, les conséquences sont bien réelles. Le gouvernement a fait un choix et continue de faire ce choix, un choix de l'abandon de nos stagiaires. Merci.

Mme Bibeau-Lorrain (Catherine) : Bonjour, je m'appelle Catherine Bibeau-Lorrain, je suis présidente de l'Union étudiante du Québec. L'Union étudiante du Québec, on est une association étudiante nationale. On regroupe 13 associations étudiantes membres. Ça représente plus de 100 000 personnes étudiantes. On est là pour défendre les droits et intérêts des personnes étudiantes universitaires.

Il y a un an, l'Assemblée nationale adoptait à l'unanimité une motion. Par cette motion, elle reconnaissait le statut précaire des personnes étudiantes stagiaires dans le secteur public. Quelques jours plus tard, la ministre Déry affirmait que, j'ouvre les guillemets, «quand les jeunes arrivent en fin de parcours à des stages IV, qu'on appelle, ils travaillent dans le réseau 30 à 40 heures semaine, ils méritent d'avoir une rémunération». On est bien d'accord avec les propos de Pascale Déry de 2023.

Ces personnes stagiaires, il faut le rappeler, sont issues principalement des métiers à prédominance féminine. Elles sont aussi secouées par la hausse du coût de la vie, la hausse du coût de leur loyer et doivent en plus travailler à temps plein sans salaire. On le voit sur le terrain, ces personnes-là sont à bout de souffle et ont de la misère à rejoindre les deux bouts.

La ministre affirmait, il y a quelques semaines, que le dernier budget allait permettre aux personnes étudiantes d'avoir des salaires plus élevés, d'avoir des conditions sur le marché du travail plus favorables à ce qu'on a actuellement. On a un problème avec cette forme de pensée magique. Si les personnes stagiaires abandonnent leurs études pour cause d'épuisement, parce qu'elles doivent travailler 40 heures semaine sans être payées et avoir un autre emploi sur le côté pour survivre, elles ne vont jamais le voir, ce salaire-là, si elles ne sont pas capables de se loger, faire face à la hausse du coût de la vie parce qu'elles travaillent à temps plein sans rémunération, elles ne vont jamais le voir, ce salaire-là. Si elles sont déjà au bord du burn-out, quand elles accèdent au marché du travail, et quittent leur profession seulement quelque temps après, elles ne vont jamais le voir, ce salaire-là... (Panne de son) ...comme remplir un seau percé, il faut boucher les trous si on veut le remplir. Si les futures personnes enseignantes et infirmières abandonnent parce qu'elles sont au bout du rouleau avant de diplômer, nous n'aurons pas réglé les problèmes de pénurie de main-d'œuvre dans le secteur public. Pascale Déry de 2024 semble dire que les stagiaires ne sont plus la priorité de son gouvernement. En ce moment, il y a de la grogne sur les campus. Il y a des associations étudiantes en grève et qui se mobilisent. Nous souhaitons que Pascale Déry écoute les conseils de Pascale Déry de 2023. Merci. c

La Modératrice : S'il y a des questions, on est prêts à les prendre.

Journaliste : ...

La Modératrice : Pas de problème.

Journaliste : Bonjour à tous. Vous avez évoqué, tantôt, bon : Que faire pour la suite des choses? Mais je vais vous retourner la question : Qu'est-ce que vous allez faire, je m'adresse peut-être plus aux fédérations étudiantes, considérant le fait que la ministre a visiblement fermé la porte avec le dernier budget?

Mme Mallette-Léonard (Laurence) : Nos associations étudiantes locales, là, travaillent activement sur les prochaines étapes. C'est sûr qu'il y aura effectivement, là, une escalade des moyens de pression, puis on continue, là, justement à travailler sur le dossier. Ça ne sera certainement pas oublier d'ici la prochaine rentrée scolaire.

Journaliste : Est-ce que la grève pourrait être éventuellement envisagée?

Mme Bibeau-Lorrain (Catherine) : Au niveau universitaire, c'est la même chose, les assos n'arrêteront pas de se mobiliser. Eh oui, il y a des associations étudiantes en ce moment qui se votent des AG de grèves, qui se votent des mandats pour faire la grève, se mobiliser et rester, sur le terrain, mobilisées pour cet enjeu-là.

Journaliste : Mme Nika Cadet, dans ce contexte-là, est-ce que votre parti appuierait les associations si elles allaient en grève pour la rémunération des stages?

Mme Cadet : Bien, écoutez, vous m'avez entendue, là, c'est un enjeu qu'on continue de porter puis de mettre de l'avant, malgré le refus de la CAQ. Il y a deux semaines, la CAQ a fermé la porte. Puis vous avez entendu les présidentes des associations étudiantes, là, qui vous ont dit que c'est un rendez-vous manqué. Il y en a, des prochains rendez-vous, là, qui vont être devant nous. Il va y en avoir d'autres des mises à jour économiques, il va y en avoir d'autres, des budgets. Moi, ce que j'ai demandé, dans ma dernière motion déposée il y a deux semaines, puis ce que je vais demander tantôt dans la motion du mercredi, là, avec laquelle... donc, pour laquelle, donc, on va débattre avec la ministre Déry, bien, c'est de dire, bien, c'est quoi, son échéancier. Et je... en fait, moi, je lui demande de déposer un échéancier sur la rémunération des stages. Elle nous a répondu qu'elle a fait des choix. D'accord, O.K., soit, elle a fait ce choix-là de ne pas prioriser les enjeux jeunesse dans le cadre du budget 2024-2025. Bien, moi je m'attends à ce qu'elle fasse des choix différents lors du prochain rendez-vous, puis, si ces choix-là, donc, ne sont pas... ne sont pas satisfaisants, bien, c'est certain, donc, qu'on sera là donc pour porter ce débat-là à l'Assemblée nationale.

Journaliste : Mais vous ne répondez pas à ma question, à savoir si vous appuieriez les assos étudiantes si elles entraient en grève pour cet enjeu-là. Est-ce qu'il y a un malaise en raison de la posture historique de votre parti, notamment, durant la crise étudiante de 2012?

Mme Cadet : Bien non, bien, pas... il n'y a pas de malaise, là. Vous nous avez vus avec les enseignantes, juste avant les fêtes, là. Donc, s'il y a une situation que l'on trouve qui est juste et équitable, bien, à ce moment-là, donc, on prendra les moyens qu'il faudra. On a appuyé les enseignants lors de la grève, juste avant les fêtes, il y a quelques semaines, donc il n'y a pas de position historique qui ferait en sorte, là, qu'on... qui nous empêcherait d'être avec les étudiants comme je le suis aujourd'hui avec eux.

Journaliste : Donc, vous leur reconnaissez un droit de grève, et non pas de boycott, comme on disait à l'époque?

Mme Cadet : Bien, écoutez, moi, ce que je dis, c'est qu'on va être... on va continuer. Moi, je vais continuer de mener ce combat-là avec les étudiants. Puis on a souligné le fait qu'ils étaient en grève il y a deux semaines devant l'Assemblée nationale, donc, c'est le terme qu'on a utilisé puis on va continuer. Moi, je vais continuer d'être avec les étudiants dans cette lutte-là.

Journaliste : Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup, bonne journée.

(Fin à 11 h 58)

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