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Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour la famille, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Le jeudi 11 avril 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-quatre minutes)

M. Cliche-Rivard : Bonjour, tout le monde. J'espère que ça va bien. Ce matin, je vais vous parler de deux choses. D'abord, de l'histoire de Félix dans Le Devoir, ce jeune Français qui voit sa demande d'immigration refusée par Québec pour des raisons absolument déraisonnables.

La situation au ministère de l'Immigration est devenue absolument problématique quand on se rend compte qu'on est en train de refuser des candidats parfaits. Félix, 33 ans, est père d'un petit garçon né au Québec, qui est ici depuis huit ans, si je ne m'abuse, il a une conjointe québécoise, il est triple diplômé ici, du Québec, il travaille dans une fromagerie de Saint-Antoine-de-Tilly. Bref, il coche toutes les cases, c'est de lui qu'on veut comme immigrant, certainement, dans le PEQ, et là il se fait refuser pour des raisons absolument déraisonnables par le MIFI, notamment, là, sur la couleur des documents, qu'une impression est en noir et blanc au lieu d'être en couleur, alors que les contacts, Service Canada et les autres, lui ont dit : Bien, c'est de même qu'on l'imprime, puis «that's it». Alors, moi, je demande à la ministre Fréchette, je pense que c'est rendu politique, là, ça va au-delà de la simple... le simple administratif, là. Quand on a des... des candidats à l'immigration parfaits qui sont refusés à cause de politiques déraisonnables de la part des ministères, je pense qu'il est temps que la ministre s'en mêle puis fasse du ménage dans les politiques de son ministère.

Deuxième sujet. On voit, ce matin, que les éducatrices de la FIPEQ-CSQ ont déposé une plainte contre le gouvernement face... pardon, pas une plainte contre le gouvernement, une plainte contre le Tribunal administratif du travail pour manque d'engagement et de sérieux dans les négociations. Ça fait un an qu'ils sont sans convention collective. On sait maintenant que le gouvernement ne va pas remplir sa promesse de compléter le réseau d'ici mars 2025. On sait déjà que le gouvernement ne convertira pas 50 000 places d'ici 2027, comme il l'avait promis. Quoi maintenant? Est-ce que le gouvernement va échouer à reconnaître à sa juste valeur le travail des travailleuses qui s'occupent de nos tout-petits? Ça n'a pas de bon sens. Je demande au gouvernement de respecter les travailleuses puis de ne certainement pas plonger le Québec, à terme, dans une autre grève, dans le secteur public, on n'a pas besoin de ça. Qu'on s'occupe de nos travailleuses, qu'on les respecte, ça presse.

M. Marissal : Bonjour, tout le monde. On était dans l'attente, depuis hier soir, de l'annonce du ministre de la Santé. Cela dit, je ne cracherai pas dans la soupe, ce que le ministre va annoncer tout à l'heure, c'est une bonne nouvelle. En fait, il y a un mot de trop, ce n'est pas une nouvelle, mais c'est un bon pas dans la bonne direction. C'est quelque chose, dont on parle franchement au Québec, là, le rôle de ce qu'on appelait avant les superinfirmières, là. J'étais journaliste ici, puis on en parlait, ça commence à faire 30 ans, là. Alors, tant mieux, tant mieux, si, finalement, on va de l'avant et qu'on leur donne un plus grand champ de pratique, tant mieux si ça améliore la voie d'accès vers des soins. C'est quelque chose qu'elles demandent, c'est quelque chose, de toute façon, qu'elles font déjà sur le terrain, ça, on le sait. Alors, tant mieux si c'est le cas.

Cela dit, le ministre nous a gratifiés hier d'une bande-annonce, d'un film qui tourne en boucle depuis des années, là, un A pour l'effort de communication. Maintenant, sur le fond, moi, j'ai une crainte, parce que faites une petite recherche, là, sur Google ou ailleurs, faites : cliniques, infirmières praticiennes, ça vous amène systématiquement vers le privé, systématiquement vers le privé. Puis, quand le ministre a ouvert sa première clinique à Montréal, deux semaines après, on a été obligé de la fermer, parce que les infirmières sont parties, elles ont pris leurs jambes à leur cou parce qu'elles n'avaient pas les conditions de travail.

Alors, oui, très bonne idée. C'est une offre importante qu'on doit avoir au Québec, j'en suis, mais il faut donner le moyen à ces superinfirmières, je devrais dire «infirmières praticiennes», de pratiquer dans le réseau public. Autrement, elles vont faire ce qu'elles font déjà, elles vont se désaffilier. Elles vont ouvrir leurs propres cliniques privées, puis elles vont charger de l'argent aux patients, ce qu'on voit déjà, de toute façon, régulièrement, dans les médias, et, dans nos bureaux de circonscription, on a des plaintes en ce sens.

Alors, je réitère, d'ailleurs, ma demande au ministre : Il faut plafonner au minimum, là, rapidement, plafonner ces frais-là qui explosent un peu partout. Puis, si le ministre est sérieux, qu'il veut vraiment donner une nouvelle offre, je lui demande de le faire dans le contexte de notre réseau, sinon, on va juste faire un trou de plus dans le seau qui fuit déjà puis on va continuer de perdre notre monde dans le réseau public. Merci.

Journaliste : Dans quelle mesure, est-ce que l'entente avec la FIQ pourrait justement faire en sorte, là, qu'il y a assez d'IPS pour fournir les services aux patients?

M. Marissal : Il est trop tôt pour parler d'une entente avec la FIQ, ils sont en train de voter en ce moment. Je vais devoir réserver mes commentaires, parce que je n'ai pas de droit de vote à la FIQ, je suis un observateur à ce moment-ci. Je sais que ça passe mal, l'entente, notamment dans la région de Montréal, dans la région de Québec, dans les grands centres. Cela dit, la balle est au jeu. C'est aux membres de la FIQ de décider. On attendra de voir le résultat.

Journaliste : J'entends votre crainte, l'espèce d'exode vers le privé, ou plutôt d'une trop grande place pour le privé, mais le gouvernement semble quand même s'être donné un objectif, là, à terme, il espère ajouter 1 000 nouvelles superinfirmières. Est-ce que ça, ça vous apparaît réaliste dans le contexte actuel qu'on connaît?

M. Marissal : Vous savez, si on ajoute 1 000 nouvelles infirmières praticiennes puis qu'il y en a 850 qui passent au privé, il en reste 150, public.

Journaliste : C'est votre prédiction.

M. Marissal : Non, ce n'est pas ma prédiction, c'est une figure de style. Ce que je vois, en ce moment, c'est que l'offre, elle est largement disponible au privé puis, au privé, il faut payer. Je vous rappelle que nous payons tous et toutes des impôts et que, normalement, on devrait avoir un système public. Alors, c'est une très bonne idée d'ouvrir, d'ouvrir plus largement l'entonnoir puis de donner des soins avec les infirmières praticiennes. Elles sont capables, elles en ont fait la preuve, elles le font déjà. Tant mieux, mais, si tout ça sert à incorporer davantage d'infirmières qui vont quitter le réseau public, ce sera, encore une fois, de participer à l'exode vers le privé. Vous connaissez notre position, ma position là-dessus. Moi, je suis un partisan de notre régime public, et... et il n'y a rien qui me dit en ce moment que c'est ça qui va se passer.

Journaliste : Bien, on n'a pas eu de nouvelles, là, récemment, il me semble, mais, bon, le gouvernement a toujours son projet de deux mini hôpitaux privés.

M. Marissal : Oui, ça devrait venir prochainement, d'ailleurs, hein?

Journaliste : C'est ça. Donc, est-ce que ça, ça risque d'être contre-productif?

M. Marissal : Bien, moi, je le dis souvent, puis ce n'est pas par méchanceté, là, mais je le pense sincèrement, le ministre parle des deux côtés de la bouche, il dit : On veut ramener le monde dans le réseau public, on veut être un employeur de choix. Puis, d'un autre côté, tout ce qu'il fait, c'est multiplier les cliniques privées, ouvrir des mini hôpitaux, visiter les cliniques au DIX30 puis à Rockland, puis il trouve ça donc bien extraordinaire.

En ce moment, ce n'est pas compliqué, là, les cliniques privées, là, elles trouvent quasiment leur permis dans des boîtes de céréales, là, c'est à ce point, là, qu'on multiplie les cliniques privées.

Évidemment, comme je le dis souvent, il n'y a qu'un bassin de personnel soignant, si vous les drainez vers le réseau privé, vous allez en avoir moins qu'au réseau public, c'est... c'est mathématique.

Journaliste : M. Cliche-Rivard, sur le cas dont vous avez parlé en ouverture, croyez-vous que c'est un cas type au ministère de l'Immigration? C'est-à-dire, est-ce que… Bon, c'est assez particulier, là, comme situation, on refuse des documents parce qu'ils sont en noir et blanc. Mais vous demandez à la ministre d'intervenir. Pourquoi? Parce que, selon vous, le ministère procède toujours de cette façon-là, dans des cas comme ceux-là?

M. Cliche-Rivard : Moi, j'ai travaillé une dizaine d'années, là, dans ce secteur-là, j'ai fait affaire avec le ministère de l'Immigration plusieurs fois, et ce n'est pas un cas isolé, là, c'est vraiment un cas qu'on voit souvent, des documents qui sont demandés de manière déraisonnable.

Un autre exemple dans le dossier de monsieur, c'est que son employeur a fourni une lettre d'attestation d'emploi avec une signature électronique, ce qu'on fait tous et toutes à tous les jours, là. Par contre, le MIFI exige encore une lettre signée à la main, lettre qui, après, doit être numérisée et déposée sur un portail électronique. Donc, la plus-value de la signature manuscrite, là, on va se la poser, surtout que le gouvernement n'a aucune... n'a aucun document de référence avec une autre signature pour la comparer en disant : C'est-tu la même signature manuscrite, là, pour faire une vérification?

Ça, ça s'empile, ça, ces exigences-là déraisonnables. On lui demande de prouver qu'il a posté une lettre en 2017, je veux dire, vous et moi, là, prouvez ça, que vous avez posté une lettre en 2017 puis à quelle date vous l'avez postée. Franchement. On lui demande de fournir un permis ou une autorisation de travail dans la période entre les deux emplois qu'il a occupés. Bien, il n'a justement pas occupé d'emploi entre les deux, il n'avait justement pas de permis.

Donc, ça, là, c'est un cas parfait et... mais ce n'est pas un cas unique, c'est un cas qu'on voit à tous les jours au ministère de l'Immigration, qui coûte... Et, vous le savez, là, le... je veux dire, ce n'est pas la première fois qu'on parle des... des procédures kafkaïennes du ministère de l'Immigration, puis c'est vrai au fédéral aussi, on va se le dire.

Là, c'est devenu politique, parce qu'on perd… à cause de ces exigences déraisonnables là, on perd des candidats, on perd des candidates à l'immigration qui sont intégrés, francophones, en l'occurrence en région, pour un employeur qui a besoin de lui. Puis il y a des drames humains en arrière de ça, là, monsieur est ici depuis huit ans, il a... il a un fils ici, il a sa conjointe. Je veux dire, parce qu'il n'a pas un document en noir... en couleur, là, on va refuser sa demande de sélection. Je demande au... à la ministre de venir mettre un petit brin de sens puis d'humanité dans ces procédures, où, avant qu'un ministère refuse la demande d'immigration de quelqu'un établi ici, on peut-tu se poser le gros bon sens puis se dire : Oui, peut-être que le document en noir et blanc, là, on va s'en contenter, considérant qu'on a l'avis de cotisation d'impôt, considérant qu'on a le T4, considérant qu'on a une lettre d'emploi? Sérieusement.

Donc, c'est ce que je demande à la ministre, c'est devenu politique, et elle doit faire le ménage dans son ministère pour que ces processus soient efficaces en 2024.

Journaliste : Vos attentes de la visite du premier ministre français?

M. Cliche-Rivard : Bien, évidemment, vous le savez, puis, pour Québec solidaire, la relation Québec-France est absolument importante, les liens culturels Québec-France sont au cœur, puis on... on a des attentes dans la mesure où là c'est une belle visite protocolaire, puis on espère tisser ces liens-là.

Moi, je travaille tous les jours à tisser des liens avec l'ensemble des acteurs de la communauté internationale. Je rencontre aussi aujourd'hui l'ambassadrice de la Colombie, par exemple. On travaille très, très fort à tous les jours à établir nos relations internationales pour que le Québec souverain dont on rêve puisse avoir sa place, notamment dans la francophonie, comme acteur ou comme leader de la francophonie au monde, mais un peu partout sur l'échelle internationale. Alors, je m'attends à ce qu'on ait des liens les plus serrés, les plus importants, les plus historiques et possibles, c'est ça, généralement nos attentes.

Je n'ai pas d'attentes précises, on n'a pas d'éléments précis, mais on s'attend à ce que soient réaffirmés, encore une fois et pour toujours, les liens absolument inébranlables entre la France et le Québec.

Journaliste : Est-ce que vous avez des appréhensions, comme... comme votre collègue M. Grandmont, parce que c'est un gouvernement de droite?

M. Cliche-Rivard : Écoutez, c'est une visite… c'est une visite protocolaire où on va établir des liens puis des diplomaties internationales. Je n'ai pas d'appréhension. Je pense que c'est un... c'est une belle marque pour le Québec d'avoir M. Attal, évidemment. Ça nous place, évidemment... et ça confirme le poids du Québec, notamment dans ses liens avec la France puis avec la Francophonie. Je pense que c'est... c'est une très bonne nouvelle qu'il soit ici, puis je n'ai pas d'appréhension.

Journaliste : Est-ce que ce n'était pas... Est-ce que c'était une mauvaise idée de votre collègue, M. Grandmont, de politiser la chose hier? Parce que la première chose qu'il a évoquée quand on lui a posé la question, c'est les politiques avec lesquelles il n'était pas d'accord... un gouvernement de droite, alors que vous êtes un parti de gauche. Est-ce que c'était une bonne idée?

M. Cliche-Rivard : D'emblée, dans la vie, on a des relations internationales avec des gouvernements pour lesquels on n'a pas toujours d'affinités politiques, puis ça fait partie de la joute internationale. Ça ne veut pas dire qu'on est amis, ou qu'on cautionne, ou qu'on... ou qu'on est de la même mouvance politique de ces partis-là, mais ça ne nous empêche pas d'avoir des relations.

Journaliste : ...

M. Cliche-Rivard : Non, non, je ne dirais pas ça du tout. De toute façon, M. Grandmont a été très ferme à l'effet que les relations Québec-France sont absolument importantes, et essentielles, et déterminantes, et on continue dans ce sens-là. Je pense que c'est ce que M. Grandmont a dit de toute façon.

Journaliste : Est-ce que vous partagez sa vision que c'est un gouvernement de droite, que... tu sais, que vous êtes contre... la réforme des retraites?

M. Cliche-Rivard : Bien, évidemment, il y a énormément d'enjeux. On est capables d'être critiques de positions gouvernementales, comme on le fait pour l'ensemble de la planète. On ne se gêne pas de critiquer Donald Trump, on ne se gêne pas de critiquer Bolsonaro. Je ne suis pas en train de mettre M. Attal dans ce panier-là, ce n'est pas du tout ce que je fais, mais on est capables... ce n'est pas du tout le lien que je fais, là, pour être clair, mais on est capables de critiques envers les États étrangers qui ont des politiques puis des gouvernements de positions différentes. Ça ne nous empêche pas, comme je le dis très bien, de miser puis de compter sur ces relations internationales là, notamment dans le contexte spécifique, là, de la souveraineté du Québec.

Journaliste : ...parlant de ça, le chef du Parti québécois, lui, s'attend à ce que la France s'implique activement, là, advenant l'accession du Québec à la souveraineté. Est-ce que c'est une attente que vous partagez, là, c'est-à-dire que sa France, advenant l'indépendance, utilise son pouvoir d'influence, tu sais, pour convaincre d'autres États de la légitimité de cet exercice démocratique là?

M. Cliche-Rivard : Bien, définitivement, définitivement, il va y avoir un rôle qui va être... qui va être déterminant, qui va être essentiel, mais comme... comme aussi la France, certainement, mais l'ensemble des acteurs internationaux. Pour qu'un État soit établi, il faut qu'il soit reconnu par les autres, c'est des règles de base du droit international, et ces reconnaissances-là vont devoir se faire. Puis c'est pour ça que moi, au quotidien, j'établis des liens avec les ambassadeurs, les ambassadrices.

Journaliste : Mais là je vous parle... Est-ce que ce serait... Je vous parle de la France, là. Est-ce que ce serait la France, au premier chef, compte tenu…

M. Cliche-Rivard : Bien, je l'espère. Je l'espère fondamentalement. Je l'espère fondamentalement. Puis on va travailler en ce sens-là. Je vais maintenir les mêmes liens diplomatiques, on fait ces mêmes liens diplomatiques là avec la France. J'espère que la France, au premier chef, comme historiquement elle l'a fait, sera la première, je le souhaite, à reconnaître l'indépendance du Québec, c'est mon souhait, puis je... Voilà.

M. Marissal : Je vais y aller, moi, je suis Français.

M. Cliche-Rivard : Vas-y. Tu es Français, Vincent?

M. Marissal : Bien oui, je suis Français.

M. Cliche-Rivard : Bon.

Des voix : ...

M. Marissal : Bien oui, bien... c'est mon seul défaut.

Journaliste : De votre mère?

M. Marissal : Les deux. Les deux. Les deux.

Journaliste : Les deux?

Journaliste : Ah oui? Les deux?

M. Marissal : Oui, mes...

Journaliste : ...citoyenneté française, puis tout, puis tout?

M. Marissal : Oui, monsieur. J'ai même un passeport de l'Union européenne.

Journaliste : ...

M. Marissal : Je n'ai pas voté les dernières fois, parce que je me... je n'ai pas suivi suffisamment, je me sentais un peu imposteur. Moi, je suis né ici de parents français. Mes frères et soeurs sont nés soit en Afrique soit en France. Tout le monde est à peu près Français. Mes enfants, d'ailleurs, sont Français de par la filiation, alors... Mais, tu sais, de là à voter... La dernière fois, je me disais : J'ai peu suivi. Puis mon allégeance, mon allégeance est ici, là. Ça, c'est très, très clair, là.

Journaliste : Est-ce que ça vous émeut, la visite d'un premier ministre français?

M. Marissal : Je ne dirais pas ça. C'est important, c'est important pour le Québec, mais pas pour moi. Tu sais, je ne le prends pas personnel. Tu sais, je suis né ici en 1966. Ça fait longtemps, quand même. Mes parents sont arrivés en 1965. J'ai malheureusement trop peu de liens avec la République, mais ça fait partie de mon histoire, là, mais, tu sais, je n'en fais pas une affaire personnelle, là. Je ne chante pas la Marseillaise en me levant le matin.

Journaliste : Mais, mettons, vos allégeances politiques françaises, vous seriez plus...

M. Marissal : Devinez.

Journaliste : ...France insoumise que Front national, on s'entend.

M. Marissal : Devinez. Oui, je serais certainement plus à gauche, ça va de soi. De même que, si j'étais Américain, je serais peut-être un peu orphelin, parce que je trouve que les démocrates ne sont pas assez à gauche à mon goût. Il y a Bernie Sanders. Mais c'est la beauté de l'affaire, qu'on a des amitiés internationales, mais on ne se mêle pas de leurs chicanes de famille. Je pense que c'est ça, la règle, en général. De même que, si, un jour, on décidait de se donner un pays ici, j'espère bien que la France serait parmi les premiers, sinon le premier pays à nous reconnaître, ça va de soi, mais il y a une règle internationale qui dit que, généralement, on essaie de ne pas se mêler trop des affaires de nos voisins, des autres et de nos amis. Alors, je vais écouter ce que le premier ministre a à dire aujourd'hui. Je n'ai pas beaucoup d'attentes, là, cela dit.

Journaliste : Alors, «que leur sang impur abreuve nos sillons», trouvez-vous que, dans la Marseillaise, là, cette phrase-là est... Comment vous l'analysez?

M. Marissal : Il faut quand même reconnaître la grandiloquence de la France. C'est quand même des paroles assez extraordinaires, mais je vais m'arrêter là pour le moment, avant de créer un impair diplomatique, justement, là. Je ne sais pas si je peux créer un impair diplomatique vu que je suis français aussi, mais bon, bref, je m'arrête là.

Journaliste : I'll bring you back to Montréal.

M. Marissal : Sure.

Journaliste : O.K. The English Montreal School Board, EMSB, decided last night to… that it's taking its challenge of Québec secularism law to the Supreme Court of Canada. Is the school board exaggerating, because it costs a lot, or it's the right path for defending minorities' rights?

M. Cliche-Rivard : It always clear that that bill was going to Supreme Court. It was never debated. The question was when. And, once the Québec court of appeal rendered its judgement, a couple of weeks ago, it was a matter of time until there was an appeal before the Supreme Court. The EMSB is within their rights, and I believe firmly, as a lawyer, that everyone should have the right and power to exercise their rights, and this means… if this means to go up to the Supreme Court, well, that is what it means. So, the EMSB is fully within their right to do so.

Journaliste : Critics that may say : Well, it's going to cost a lot of money and it's a school board. Is it the right priority?

M. Cliche-Rivard : They are the ones to define their priorities. They're the ones to decide how important it is for them to go up to the Supreme Court. Let's face it, they won't be the only one to challenge it, there will be some… there will be other parties, other interveners. So, it is for them to decide how they're going to spend their money.

Journaliste : On the nurse practitioners, Mr. Marissal, we've heard Mr. Dubé say several times that, you know, he's doing everything possible to move away from the private sector, he's… the public. So, why are you so concerned by this announcement today?

M. Marissal : I'm not so concerned. I just want to make sure that… if we go that way, and it's a good thing, that we make sure that the service… the services are first and foremost in the public sector. But the thing is, and that's why I am just asking the Minister to keep an eye on this and to react, the thing is, if you do a research on Google or any… any way you want to do your research, and you are looking for an appointment in such a clinic, you will end up finding only private sector offers. And that concerns me, because, if we go that way, we will, and we open up this field and, at the end of the day, we realize that the vast majority of nurse practitioners are going to the private sector, for me, it's not a gain, it's not a gain, we're moving backward. That's my main concern, and you know where I stand in that issue, I want to make sure that Québec is working for the public sector first.

Journaliste : What more can the Minister do to make sure that, you know, less people are directed to these private clinics?

M. Marissal :You know, the first thing you should do is to put an end to the «appel d'offres», how do you say that in English? To the «appel d'offres», to the «appel d'offres» for private hospitals…

Des voix :

M. Marissal : Well, anyway, you know what I mean. Minister Dubé is about to launch «un appel d'offres».

Des voix :

M. Marissal : Call for tenders? O.K., let's try that again. Minister Dubé… Minister Dubé is about to launch a call for tenders for two mini hospitals, whatever that means, private mini hospitals. And I think that, if he wants to send a clear message that, for now on, we're working for the public sector, he could just scrap the call for tenders, and not going forward with this idea of private hospitals. Because, otherwise, you're just saying basically to the nurses : Don't bother working for the public, just go to the private, it's so easy and it's counterproductive.

Journaliste : On Attal,       it's a new Prime Minister. We don't know yet what are his positions, but Québec solidaire is asking Attal to... the «ni-ni» the non-indifference and non-interference with Québec. Do you want Attal to put... everywhere in Québecsovereignty as well?

M. Cliche-Rivard : We are very clear that the relationship between Québec and France is the core, or very core of our links and very important that it is. Now, we've been very clear that we would want France to get back to that policy of «ni-ni». But we are not making formal request, we are just formally hoping, absolutely hoping that this is the position that is going to be taken for Québec and for sovereignty.

Journaliste : And by Gabriel Attal.

M. Cliche-Rivard : It's not something... As France, France… all, and we are hoping that this will always be and always remain France's position.

Journaliste : Thanks. Merci.

M. Cliche-Rivard : Merci.

(Fin à 8 h 46)

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