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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version finale

Le mardi 16 avril 2024, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trois minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Très content de vous retrouver ce matin à l'Assemblée nationale pour vous parler encore une fois de la crise du logement. Vous allez être surpris. Si on veut régler la crise du logement au Québec, il faut, bien sûr, lutter contre la spéculation immobilière, il faut aussi protéger les locataires contre les évictions, mais il faut aussi, et c'est un incontournable, construire plus de maisons et de logements partout au Québec.

Un des facteurs, en ce moment, qui ralentit les mises en chantier au Québec, un des problèmes qu'on a qui fait en sorte qu'on ne construit pas assez de maisons et de logements, c'est la pénurie de main-d'oeuvre. Il nous manque de travailleurs et de travailleuses dans le domaine de la construction.

C'est pour ça qu'aujourd'hui à Québec solidaire on fait une nouvelle proposition au gouvernement de la CAQ pour accélérer les mises en chantier au Québec. Vous vous rappellerez qu'on a proposé, dans les dernières semaines, de diminuer la TVQ sur les constructions neuves. On ajoute aujourd'hui, donc, une deuxième proposition, un programme rapide pour que les immigrants temporaires qui sont déjà sur le territoire du Québec soient encouragés à aller travailler dans l'industrie de la construction. L'objectif, c'est de construire plus de maisons et de logements au milieu de la pire crise du logement en 40 ans.

C'est une solution qui est pragmatique, qui est réaliste. La CAQ a le pouvoir de faire ça demain. C'est ce qu'on demande, à Québec solidaire, c'est ce qu'on lui propose : utilisons la main-d'oeuvre immigrante qui est déjà présente sur le territoire du Québec pour aller chercher des renforts et construire plus de maisons et de logements au Québec. Je laisse mon collègue Guillaume vous donner les détails de sa proposition.

M. Cliche-Rivard : Merci beaucoup, Gabriel. Alors, effectivement, actuellement, on estime qu'il manque 7 800 travailleurs, travailleuses dans le domaine de la construction. Et nous, on propose une solution novatrice, concrète pour attirer les travailleurs temporaires et les demandeurs d'asile dans le milieu de la construction, des gens qui sont déjà ici et qui parlent français.

On a actuellement trois programmes d'immigration pilotes au Québec, un qui touche le domaine de la santé, avec les préposés aux bénéficiaires, un autre dans le secteur alimentaire et un autre dans l'intelligence artificielle. Alors, nous, ce qu'on met de l'avant aujourd'hui, c'est un quatrième programme pilote. On a vu l'engouement des trois autres programmes, ça fonctionne, et on propose d'un... d'en créer un quatrième pour qu'on ait ce même effet d'entraînement, ce même... ce même... cette même vision positive là, où les gens vont... vont venir dans le domaine de la construction. On pense que c'est gagnant-gagnant, aujourd'hui, d'utiliser les gens qui sont ici pour répondre à cette pénurie de la main-d'oeuvre là. C'est de cette façon-là qu'on va pouvoir améliorer la construction de logements le plus vite possible.

Journaliste : M. Nadeau-Dubois, est-ce que vous êtes aussi pessimiste que Paul St-Pierre Plamondon sur l'avenir du Québec au sein de la fédération canadienne?

M. Nadeau-Dubois : J'ai... J'ai pris le temps d'écouter le discours de M. Plamondon en fin de semaine et, franchement, je... moi, je n'ai pas de souvenir d'un chef du Parti québécois avec un discours aussi conservateur. Ce que j'ai...

Des voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Ce que j'ai entendu, c'est un discours empreint de ressentiment. Et je pense que, pour convaincre les jeunes au Québec de se joindre au projet d'indépendance, pour convaincre les Québécois et les Québécoises de toutes les origines qui ne sont pas encore convaincus de la nécessité de faire un pays, je pense que ce discours-là, ce n'est pas la bonne voie à suivre. Je pense même qu'un discours comme celui-là, ça peut éloigner bien des jeunes de... du projet indépendantiste.

Moi, je pense qu'en matière d'indépendance, je pense que pour construire un pays, là, je pense que l'espoir est plus fécond que le ressentiment. Puis c'est ça, nous, notre approche. C'est ça, moi, mon approche pour convaincre des nouvelles personnes de se joindre au projet d'indépendance.

Journaliste : Est-ce que... Est-ce que ça s'adressait donc davantage à des personnes plus âgées, les boomers?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne veux pas... Je ne suis pas dans la tête de M. Plamondon. Je ne sais pas c'est quoi... Je ne sais pas c'était quoi, sa stratégie à lui ou son public cible. Mais nous, on est en campagne, ces jours-ci, pour parler d'indépendance envers les jeunes du Québec, puis je suis plutôt convaincu que ce qui a le potentiel de les convaincre de se joindre à ce projet de société là, c'est un discours positif, un discours empreint d'espoir, un discours où on fait rêver cette génération-là qu'avec l'indépendance, on pourrait, par exemple, devenir au Québec le pays le plus vert au monde. Mais le ressentiment, la peur, le catastrophisme, je ne pense pas que c'est comme ça qu'on va rejoindre les jeunes. Et c'est un de nos principaux défis comme indépendantistes, rejoindre les jeunes.

Journaliste : Feriez-vous partie d'une coalition souverainiste qui ferait cette promotion sur ces enjeux-là? Embarqueriez-vous dans le train d'un référendum, si c'étaient ça, les lignes?

M. Nadeau-Dubois : Ce discours-là ne me rejoint pas. Ce discours-là ne nous rejoint pas, à Québec solidaire. Après ça, les élections sont dans deux ans et demi, il y a beaucoup d'eau qui va couler sous les ponts, puis on verra en temps et lieu.

Journaliste : ...M. St-Pierre Plamondon, il dit : C'est... C'est notre dernière chance, là, 2026-2030, si on rate le train, après ça, on va entrer dans un processus d'assimilation, de minorisation.

M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est terminé. C'est terminé. Exact, oui.

Journaliste : Est-ce que vous êtes d'accord avec son analyse?

M. Nadeau-Dubois : La culture québécoise sera toujours fragile parce que la nation québécoise est un peu une île au milieu d'un océan anglophone. Mais la culture... Mais professer une date d'extinction, je... moi, je... moi, je ne le suis pas, M. Plamondon, quand il va jusque là. Parce que moi, la culture québécoise que je vois aujourd'hui, oui, elle a des défis, celui des GAFAM, par exemple, oui, elle a des obstacles à son épanouissement, mais moi, je ne vois pas une culture à l'article de la mort.

Cette... En fin de semaine, la littérature québécoise était mise à l'honneur au salon du livre de Paris, par exemple, ça ne veut pas dire que tout va bien. Oui, il y a des défis puis il y aura toujours une précarité, une fragilité à la nation québécoise en Amérique du Nord, bien sûr, et c'est, oui, une des raisons pour faire l'indépendance du Québec. Mais, de professer comme ça une date de péremption, une date d'extinction en disant : Si vous ne suivez pas mon plan de match, par la suite, c'est terminé, je pense que c'est un discours qui va éloigner beaucoup de gens du projet d'indépendance.

Journaliste :  Donc, elle peut survivre dans une fédération, la culture québécoise?

M. Nadeau-Dubois :  Je pense que l'avenir de la culture québécoise serait beaucoup mieux servi à...

Journaliste : Mais elle peut survivre?

M. Nadeau-Dubois : ...à travers un projet de pays. Et je pense qu'à terme être dans le Canada, c'est mauvais pour le Québec, c'est mauvais pour notre culture puis c'est mauvais pour notre langue.

Ceci étant dit, l'histoire du peuple québécois, c'est aussi une histoire de résilience, où, malgré les... tous les moments de victoires et les moments de défaite, c'est un peuple qui a réussi, pas juste à survivre, mais à s'épanouir puis à accomplir de grandes choses. Puis moi, comme indépendantiste, ce que je pense qui va nous permettre de créer un mouvement majoritaire au Québec pour la... pour atteindre cette indépendance-là, c'est un discours qui est positif, qui est empreint d'espoir. C'est quoi, notre défi, en ce moment? C'est de rejoindre les jeunes et c'est de rejoindre les gens qui ne sont pas encore convaincus. Est-ce qu'on va rallier...

Journaliste : Êtes-vous moins pressé, M. Nadeau-Dubois?

M. Nadeau-Dubois : Est-ce qu'on va rallier notre génération et encore plus les gens plus jeunes que nous avec un discours comme ça? Je pense que...

Journaliste : Mais en 2022...

M. Nadeau-Dubois : Je pense que, poser la question, c'est un peu y répondre.

Journaliste : En 2022, lors de la campagne électorale, lorsque vous parliez d'environnement, on vous entendait dire : C'est l'élection de la dernière chance.

M. Nadeau-Dubois : Oui, la dernière chance. C'est vrai, oui.

Journaliste : Donc, la stratégie catastrophiste, là, comme vous la décrivez, c'est aussi une stratégie que vous avez utilisée en campagne électorale.

M. Nadeau-Dubois : C'est vrai, et ça n'a pas très bien fonctionné. Et moi... Et moi, j'ai...

Journaliste : Donc, c'est un avertissement que vous donnez à M. St-Pierre Plamondon?

M. Nadeau-Dubois : Non, mais... et moi, j'ai.... moi, j'ai appris de ça. Et je pense que pour mobiliser les gens derrière un projet d'indépendance du XXIe siècle, je pense que le ressentiment, ça ne fonctionnera pas. Puis, je pense, ça... je pense que ça peut repousser. Je pense que ça va repousser des jeunes. Puis on ne peut pas se permettre de repousser des jeunes, il faut les convaincre d'embarquer.

Journaliste : J'insiste : Est-ce que vous débarquez du bateau souverainiste, si c'est pour être ça, la souveraineté?

M. Nadeau-Dubois : Nous, à Québec Solidaire, on est, depuis notre fondation, un parti indépendantiste puis on va le demeurer. Mais on a notre vision de ce projet-là. Puis ce qu'a exprimé M. Plamondon, en fin de semaine, ce n'est pas notre vision, ce n'est pas ma vision. Et c'est...

Journaliste : Mais il a aussi...

M. Nadeau-Dubois : Et je pense qu'il n'y a pas d'avenir pour le projet indépendantiste, il n'y a pas d'avenir positif dans un discours fondé sur le ressentiment.

Journaliste : Mais il a aussi dit qu'il fallait créer une vaste coalition bleue pour faire la promotion justement et gagner le prochain référendum.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien, je connais bien des jeunes qui auront...

Journaliste : Allez-vous être dans cette coalition-là?

M. Nadeau-Dubois : Les élections sont dans deux ans et demi. Il y a beaucoup d'eau qui va être... qui va couler sous les ponts. Par ailleurs, j'ai entendu M. Plamondon, lui-même, en fin de semaine, dire : Il n'est pas question d'avoir des discussions pour une feuille de route commune avec Québec solidaire. Donc, on verra en temps et lieu. Mais une chose est sûre, M. Plamondon nous dit vouloir créer une coalition, moi, je connais beaucoup de jeunes au Québec qui, en entendant le discours, en fin de semaine, se sont dit : Ça ne me rejoint pas.

Puis je ne suis pas le porte-parole de la jeunesse québécoise, mais je la fréquente pas mal, puis depuis un petit bout, puis j'ai ma collègue Ruba qui passe à peu près toutes ses fins de semaine à faire des conférences sur l'indépendance, et nous, ce qu'on sent sur le terrain, c'est que le discours du déclin et du ressentiment, ce n'est pas ça qui va faire embarquer les jeunes dans ce projet-là.

Journaliste : Mais soyons clairs, mais soyons clairs, là, au... s'il y a un prochain référendum sur la souveraineté sous un gouvernement dirigé par Paul St-Pierre Plamondon dans quelques années, allez-vous voter oui?

Journaliste : C'est ça, la question.

M. Nadeau-Dubois : Moi, s'il y avait un référendum pour l'indépendance du Québec demain, je voterais oui, c'est certain. Ceci étant dit, les élections sont dans deux ans et demi. Qu'est-ce qui va se passer d'ici là? Qui sera élu? Ça, c'est des questions auxquelles on n'a pas encore de réponses. Et on verra en temps et lieu.

Journaliste : Donc, vous ne voterez pas nécessairement oui, tout dépendant de...

M. Nadeau-Dubois : Bien, je viens de vous dire que moi, s'il y avait un référendum demain matin, je vote oui, c'est certain. Ceci étant dit, pour ce qui est des relations entre le Parti québécois puis Québec solidaire, moi, j'ai entendu M. Plamondon, en fin de semaine, dire clairement qu'il n'y aurait pas de discussion pour une feuille de route commune. Les élections sont dans deux ans et demi. On verra en temps et lieu.

Des voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

Journaliste : Vous n'êtes pas d'accord? Vous n'êtes pas d'accord que ça en prend une, coalition? Il y en avait...

M. Nadeau-Dubois : Bien, la coalition qu'il faut créer, c'est une coalition pour avoir 50 % plus un de Québécois, Québécoises en faveur de l'indépendance, au-delà des partis. Et, ce mouvement-là majoritaire au Québec, je pense qu'un discours basé sur le ressentiment et le déclin ne permettra pas de le créer.

Journaliste : Mais il y avait des factions, en 1995, qui ne s'entendaient pas, qui ont fini par se rallier, là.

M. Nadeau-Dubois : Et on verra... Et on verra pour la suite à partir de 2026.

Journaliste : Est-ce qu'une alliance de non-agression pour les prochaines élections, est-ce que vous vous êtes opposé à ça?

M. Nadeau-Dubois : Il n'y a pas de... Il n'y a pas de discussion en ce sens-là en ce moment ni à Québec solidaire ni au Parti québécois. M. Plamondon a été très ferme, en fin de semaine, à l'effet qu'il n'était pas intéressé par de telles discussions. Nous, ce n'est pas des... ce n'est pas des débats qui ont lieu en ce moment à Québec solidaire.

Journaliste : ...vos mises en garde, si vous êtes pour voter oui de toute façon?

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, je veux que ça marche. Moi, je veux que ça marche, le projet d'indépendance du Québec. Puis, des discours conservateurs axés sur le déclin et le ressentiment, je pense que c'est... ce n'est pas une bonne stratégie. Je pense que ce n'est un bon message, notamment, pour convaincre la génération qui reste largement à être convaincue, c'est-à-dire les jeunes. Donc, oui, ça me préoccupe. Vous me posez la question, j'y réponds.

Journaliste : Pouvez-vous définir «conservateur»?

Journaliste : Oui. Pourquoi vous utilisez cette étiquette-là, oui?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je... C'est ce que... Moi, quand j'ai entendu le discours de M. Plamondon, c'est la... je ne suis pas si vieux que ça puis je n'ai pas entendu des discours de tous les chefs dans l'histoire du Parti québécois, mais des chefs du PQ dont moi, je me souviens, c'est pas mal la prise de parole la plus conservatrice que j'ai entendue. C'était un discours qui était... qui était tourné vers le passé, un discours qui était, je trouve, empreint de ressentiment. Et moi, je pense que, pour créer un pays, l'espoir, c'est plus fécond que le ressentiment.

Journaliste : Rappelez-moi, sur le référendum, justement, vous, est-ce que c'est d'ici la fin de la décennie, ce que vous proposez?

M. Nadeau-Dubois : Depuis la première élection de Québec solidaire, on a toujours eu la même proposition : une assemblée constituante rédigeant une nouvelle constitution pour le Québec. Cette constitution-là serait soumise à un référendum, à une... à 50 % plus un, à l'intérieur d'un premier mandat.

Journaliste : Sur le pont de l'île d'Orléans, qui va coûter de près de 3 milliards, je voudrais vous entendre là-dessus, là. Est-ce que vous trouvez que c'est acceptable? Et qu'est-ce que ça dit sur un éventuel troisième lien?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que, comme beaucoup de gens, quand j'ai vu le chiffre, ce matin, j'ai sursauté. C'est beaucoup d'argent. La question à se poser, c'est : Pourquoi en est-on rendus là? Puis on connaît la réponse. La CAQ a tergiversé pendant des années à annoncer un nouveau pont parce qu'ils essayaient de faire rentrer ce projet-là à l'intérieur d'un autre, le troisième lien. Et, si on avait procédé plus rapidement avec le pont de l'île d'Orléans, la facture serait pas mal moins grosse aujourd'hui.

Journaliste : Sur le logement, c'en est où, le projet de loi pour l'élargissement de la loi Françoise David?

M. Nadeau-Dubois : Il y a une rencontre aujourd'hui entre ma collègue Christine Labrie, mon collègue Andrés Fontecilla et la ministre Duranceau pour discuter des prochaines étapes. Donc, les discussions se poursuivent, et je demeure optimiste.

Journaliste : O.K. Est-ce qu'on a des développements par rapport au projet de loi lui-même, si... Est-ce qu'il pourrait être appelé prochainement? Est-ce que...

M. Nadeau-Dubois : Bien, écoutez, la rencontre, elle va avoir lieu, là, dans les prochaines heures. Donc, pour le moment... Pour le moment, il n'y a pas eu de développement, sinon qu'on a une date de... qu'on a une rencontre aujourd'hui.

Journaliste : Mais c'est les leaders qui décident de l'agenda législatif. Là, vous allez plus discuter du contenu du projet de loi? Est-ce que vous pourriez laisser aller...

M. Nadeau-Dubois : Je pense que la priorité... Je pense que la priorité, c'est de discuter du contenu. La priorité, c'est de discuter du fond de l'affaire, qu'est-ce qu'on doit faire au Québec pour mieux protéger les aînés vulnérables contre les évictions. C'est le sujet qui sera discuté aujourd'hui par ma collègue... mes collègues Christine et Andrés et la ministre Dureanceau. Par la suite, les leaders prendront le relais pour planifier la suite des travaux au niveau parlementaire.

Journaliste : Petite précision, là, sur le mot «conservateur». Est-ce que... dans votre tête, est-ce que vous utilisez le mot «conservateur» en lien avec le fait que M. Paul St-Pierre Plamondon a aussi parlé d'immigration dans le cadre de... C'est-tu dans...

M. Nadeau-Dubois : Ça... Je dirais que ça en fait... ça en fait... tu sais, quand je parle de... d'un discours qui est... que je trouvais conservateur, quand je parle d'un discours où il y avait de la... il y avait de la peur, il y avait du ressentiment, oui, ça... ça en fait partie.

Nous, faire... Pour nous, l'indépendance du Québec, ce n'est pas un projet défensif contre les personnes immigrantes qui choisissent le Québec. Pour nous, l'indépendance, c'est un projet qui doit être tourné vers l'avenir, qui doit être empreint d'espoir, qui doit être une promesse de construire un meilleur Québec, de construire le pays le plus vert au monde, un pays de justice sociale, d'égalité entre les hommes et les femmes. Nous, c'est ça, le projet qu'on porte. Et un... Et un... Et un discours qui présente l'indépendance du Québec d'abord comme un projet défensif, c'est... ce n'est pas notre tasse de thé puis ça ne nous rejoint pas. Puis j'ai la conviction qu'il y a bien des jeunes Québécois, il y a bien des jeunes Québécoises que ça ne rejoint pas.

La Modératrice : On passe en anglais.

Journaliste : The new bridge that will be built, finally... I remember, like, being at the announcement, several years ago, and the amount was not as much for l'île d'Orléans. So, the cable State bridge close to $3 billion, is it... How do you see, like, the amount?

M. Nadeau-Dubois : When I woke up this morning, I think I had the same reaction as everyone in Québec : it's a… it's a big amount, it's an impressing number. The question we should have… we should ask is : How did we get there? And we got there because the CAQ delayed the project. And they delayed the project because they wanted to make that project fit in their pipe dream of the third link. We lost a lot of time and we lost a lot of money with all those flip-flops from the CAQ around the third link. We should have launched that project years ago, and that's one of the reasons why the bill is so high today.

Journaliste : And the speech of Paul St-Pierre Plamondon on Sunday, for you, it was like a speech that may basically scare people, fright them, get them away?

M. Nadeau-Dubois : I listened to the speech of Mr. Plamondon, and the first thing that came to my mind was : I don't have... I don't remember a leader of the Parti québécois doing a speech that is as conservative as what I heard on Sunday. It was a speech that was very... a very negative tone in that speech. And I think that hope and a dream of a better society is... has more potential to reach younger Quebeckers and to reach, frankly, all the Quebeckers that are not already convinced. That's the job we are giving ourselves, at Québec solidaire, trying to convince people that are not already for independence to join that project. And I don't think that that type of speech will help us. I think indeed that it will... not scare but «repousser». How do you say «repousser»?

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : I think it will repulse...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : I think it will push away, that's the good word, I think it will push away some Quebeckers, especially the younger generation that wants us to succeed in the challenge against climate change, that want a better, a more just, a most fair society. And a speech like that, that was very defensive and turned backward, I really… I honestly, in my heart, don't think it's the type of speech that will convince younger Quebeckers to join that movement.

Journaliste : He invites you to join the big… the big umbrella for the yes, under the umbrella for the yes. Are you willing to... is QS willing to get aboard with the PQ?

M. Nadeau-Dubois : Mr. Plamondon had the question yesterday and he was... yesterday, on Sunday. So, Mr. Plamondon had the question on Sunday about was he willing to have discussions for a common... a shared plan towards independence, and he was very clear that it was not... he was not interested in doing so. and there is no debate or discussions inside Québec solidaire on that issue right now.

Journaliste : What did you think, as well, almost a day after, Mr. St-Pierre Plamondon's talk about a referendum, there is the Canadian parties talking about creating an 11th province and partition of Québec. I mean this happened in the last referendum as well, this sort of... What would you think of that?

M. Nadeau-Dubois : Yes. Well, every Quebecker has the right to form a party and to promote his ideas. And in a democracy, it's OK. But, honestly, for the moment, it looks like a very small initiative and… But I respect their right to express their opinion.

Journaliste : Just on the PQ, I'd like to hear from you, Mr. Cliche-Rivard. In terms of their idea on immigration, this concept of putting a pause on temporary immigration and also just the rhetoric in general, what do you make of it?

M. Cliche-Rivard : They were first the proposal of the pause, which you mentioned, which was pretty covered. And then, during the day, I felt that position was moving, wasn't the same. We kind of understood finally that it wasn't that much of a pause, but keeping the numbers...

Journaliste : A freeze?

M. Cliche-Rivard : A freeze, but it was more like keeping the numbers like they are, which, frankly, is not news. It's something we've been asking ourselves for many weeks and months now, to reduce temporary immigrants. So, I think, with regards to immigration and similar to the proposal we're making today, we need to be very serious and very concrete on the measures we're putting forward. And, once we push those measures, we need to be strong on them and to defend them and not to modify the exact proposal we're making during the day.

Journaliste : I'd like to ask you about this proposal that you're making this morning as well. Why are you taking this approach? And what can be done to make sure that, you know, if this is done, that the immigrants won't... that they won't be exploited like we see sometimes with the temporary foreign workers?

M. Cliche-Rivard : Best access for less exploitation is access to permanent residency. Temporary workers, closed work permits, this is something that we are hardly against and we're... Actually, closed work permit, we saw with the UN experts stated, last fall, that this is very concerning from us. So, accessing permanent residency for those workers, with the program we're putting forward, I find this the best way to avoid that.

But, at the same time, we're making very positive proposals and we're trying to give the best solutions that we're having with the people we're having now. We find that there's a shortage of workers and we find that we have workers here, asylum seekers or other ones that want to contribute to our society, and let's… let's… let's have a win-win, let's make sure they can contribute to the best of our crisis here in the… this sector, and let's make sure it's positive as much as we can.

Journaliste : C'est quoi votre position sur la partition du Québec?

M. Nadeau-Dubois : On est contre, bien sûr...

Journaliste : Sur les annonces du jour, vous avez parlé des corporatifs syndicaux.

M. Nadeau-Dubois : On a pris... Mon collègue, Guillaume, a très bien fait son travail. Il a consulté de nombreux acteurs du milieu de la construction, du côté syndical et du milieu patronal. Et, dans les deux cas, on a reçu des échos positifs. Bien sûr, on n'est pas leur porte-parole, ça fait qu'on va les laisser commenter notre proposition...

Journaliste : Les «Rambo» Gauthier de ce monde, vous ne craignez pas qu'ils vous disent: Non, non, ça, c'est une chasse gardée régionale...

M. Nadeau-Dubois : Nous, on... Bien, on n'a pas parlé à «Rambo» en personne, mettons. Non, mais sérieusement, Guillaume a très bien travaillé, comme il travaille toujours très bien ses propositions par ailleurs, et il a parlé au mouvement syndical, il a parlé à des organisations patronales du secteur de la construction et les échos, les échos préliminaires qu'on a, c'est une proposition qui est très bien reçue de part et d'autre. Vous pouvez les solliciter pour des commentaires si vous voulez en savoir plus. Merci.

M. Cliche-Rivard : Merci, tout le monde.

(Fin à 11 h 26)