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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour la Capitale-Nationale

Version finale

Le mardi 16 avril 2024, 11 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-six minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Bonjour, tout le monde. Donc, un suivi sur l'actualité, que je désire faire, cette intervention du ministre Fraser en matière de logement, qui, essentiellement, dit : Bien, il y a tellement une crise du logement que là, il ne faut pas s'enfarger dans les compétences des provinces. Rappelons que M. Fraser est en charge de l'immigration, donc il est l'architecte d'un déséquilibre majeur entre le nombre de personnes à la recherche d'un logement et le nombre de logements disponibles, et là il nous dit : Ce n'est pas important, les compétences. Donc, quand que je pense... quand je parle d'écraser les compétences du Québec, écraser les règles fondamentales du Canada, je parle de ça, et ça dure à tous les jours, depuis des semaines. Et, à mon avis, ça doit être dénoncé, et non pas, comme le font d'autres partis, tenir exactement le même discours que ce gouvernement-là. Non seulement c'est le fédéral qui est responsable de cette situation du logement, mais le fédéral n'a ni les compétences ni la bonne approche pour apporter des solutions.

Journaliste : Êtes-vous un radical conservateur ou un conservateur radical?

M. St-Pierre Plamondon : Personne ne va croire ça. Respectueusement soumis, là, je ne vois pas qui va croire ces qualificatifs-là. Ce n'est pas la première fois qu'on essaie de me coller des épithètes. Le sens de mon discours en fin de semaine, c'est que je désire m'élever au-dessus de la partisanerie pour convaincre les personnes, les électeurs à l'écoute, peu importe comment ils ont voté par le passé, de s'entendre sur l'essentiel, à savoir que le Québec mérite et doit décider par lui-même et que le Québec mérite et doit avoir une pérennité linguistique et culturelle, ce qui... Après la démonstration de l'échec du mandat phare de François Legault et à la lumière de tous les empiétements et les manques de respect envers le Québec, qui créent ce... cette... ce déclin linguistique, culturel, tout ça vient du fédéral. Devant ces constats-là, je dis à tout le monde : Entendons-nous sur l'essentiel. Donc, non, je n'embarquerai pas dans cette politique négative, qui vient de partout, de tous les partis.

Journaliste : Mais même l'autre chef indépendantiste de l'Assemblée nationale, Gabriel Nadeau-Dubois, dit que vous êtes... vous utilisez... c'est un discours pessimiste, catastrophiste, puis ce n'est pas la bonne solution pour rallier les jeunes.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, évidemment que chaque parti politique, devant un appel d'unité, vont peut-être avoir le réflexe de démoniser un appel comme celui-là pour conserver leur fief. Je n'embarquerai pas là-dedans. Je n'embarquerai pas dans de la politique négative, alors que mon discours vise à rassembler tout le monde autour d'un projet de société qui rassemble toute personne qui veut que le Québec prenne ses propres décisions, et non pas le Canada, et qui veut que le Québec ait une pérennité linguistique et culturelle.

C'est sûr qu'il y a une partie négative dans ce que j'ai dit, mais ce qui est négatif vient des décisions du fédéral, que je ne fais que décrire, des décisions qui influencent le logement, le français, notre capacité à livrer des services en tout manque de respect pour le gouvernement du Québec malgré son mandat... Donc, je donne l'heure juste, puis, des fois, l'heure juste, elle n'est pas très positive. C'est... Ça devrait nous amener à certaines conclusions politiques.

Journaliste : Il n'en demeure pas moins que vous êtes en train de perdre des souverainistes, ceux qui se décrivent comme les plus progressistes. Ce n'est pas une addition que vous faites là. Votre partenaire de coalition naturel est en train de dire : Moi, je n'embarque pas là-dedans.

M. St-Pierre Plamondon : Évidemment, les conservateurs comme Québec solidaire, qui ont d'ailleurs la même approche dans plusieurs dossiers, c'est de répliquer par de la politique très, très partisane, alors que moi, j'invite à s'élever un peu au-dessus de ça pour s'entendre sur l'essentiel, sur l'avenir du Québec. Ça ne veut pas dire que les électeurs apprécient cette politique de dénigrement et de négativité envers mon discours de rassemblement. Donc, il faut... il faut distinguer le discours des chefs.

Journaliste : Mais vous avez besoin d'eux. Vous aurez besoin d'eux. Vous parlez d'une coalition, de mettre les souverainistes ensemble.

M. St-Pierre Plamondon : On a besoin que la population du Québec vote oui lors du rendez-vous ultime qui nous permettra d'éviter le déclin que le Canada a planifié pour nous. Mon discours est en fonction de ces gens-là. Si, devant mon appel, devant moins de partisanerie, certains partis politiques rajoutent de la partisanerie, distorsionnent mes propos pour essayer de protéger leurs appuis dans les sondages, ça, ça leur appartient, mais moi, je n'embarquerai pas là-dedans.

Je vais maintenir un discours qui est basé sur les faits. Et ce qu'on constate dans l'évolution du Canada, quand on dit que le poids du Québec sera de 18 % dans le Canada en 2047, bien, ce sont des faits qu'on ne peut pas nier, qui se traduisent par une perte d'influence politique et qui, ensuite, deviennent des politiques publiques qui nous sont imposées et qui ne cadrent absolument pas avec notre spécificité linguistique et culturelle, qui ne nous donnent aucun avenir. Il faut le dire.

Journaliste : Bien, c'est le référendum de la dernière chance. Si, par exemple, on vote non au prochain référendum, comme on l'a fait à deux reprises, à toutes fins utiles, c'est fini pour le Québec et pour le mouvement souverainiste?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je vais citer à nouveau René Lévesque, qui, vraiment... qui avait prédit ce moment-là dans notre histoire. Il disait : «Il est un temps où le courage et l'audace tranquilles deviennent pour un peuple, aux moments clés de son existence, la seule forme de prudence convenable. S'il n'accepte pas alors le risque calculé des grandes étapes, il peut manquer sa carrière à tout jamais, exactement comme l'homme qui a peur de la vie.» En d'autres mots, si, par peur, on refuse de voir la réalité en face et on refuse de faire les choix en conséquence de la... de cette réalité-là, il y a un prix à payer.

Journaliste : Et quel serait-il?

Journaliste : Vous combattez la peur par la peur?

M. St-Pierre Plamondon : Non. Je décris des faits très vérifiables. Il faut distinguer la peur et les faits. Les faits peuvent être décevants.

Journaliste : Vous nous parler de 2048, c'est des... des projections, là.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, non. Bien, ça, ce n'est pas moi qui ai écrit ça, là.

Journaliste : Quel serait-il, le prix à payer, M. St-Pierre Plamondon?

M. St-Pierre Plamondon : Non, mais je veux juste revenir, là, parce que c'est important.

Journaliste : C'est dans 25 ans, quand même.

M. St-Pierre Plamondon : Non. C'est parce que ça a déjà lieu. On était 36 % au début de la fédération canadienne. On était rendus à... on est rendus à 22 %, et ça chute à vitesse grand V en raison des politiques imposées par le fédéral en matière d'immigration, de frontières et d'aéroports. Le fait de nommer cette réalité-là, ce n'est pas de jouer dans la peur, c'est d'être transparents et de ne pas céder à la peur, être capables de nommer ce qui se passe. Parce que la peur, malheureusement, peut amener à ne pas regarder la réalité en face, à se mettre la tête dans le sable, et nous, au Parti québécois, on préfère donner l'heure juste et essayer de trouver des solutions durables, ça passe par l'indépendance du Québec.

Journaliste : Vous avez quand même eu un changement de ton en fin de semaine, là, parce que vous avez toujours été davantage dans la pédagogie d'essayer d'expliquer les bienfaits. Bon, le changement de ton est dû à quoi? Est-ce que c'est parce que vous êtes ici devant des gens qui pensent comme vous ou c'est parce qu'il y a eu la série d'annonces du gouvernement fédéral...

M. St-Pierre Plamondon : Voilà.

Journaliste : ...qui vous a comme fait tilter, comme on dit?

M. St-Pierre Plamondon :Voilà. Non, non, mais vous êtes directement... C'est exactement ça. Vient un moment où la seule prudence convenable, c'est de nommer les choses. La question de l'immigration temporaire, qui est passée de 80 000, en 2016, à 560 000, c'est essentiellement l'oeuvre du fédéral et d'une CAQ au gouvernement qui tape un peu plus sur la table puis ensuite n'est pas capable de poser des gestes concrets.

En fin de semaine, je demandais juste un gel de ce chiffre-là, qu'on maintienne à 560 000 le temps de faire un plan pour diminuer. Mais, même ça, le fédéral dit : Non, non, nous, on va continuer. Donc, il y a des réalités qui changent vite sur le plan linguistique, mais sur le plan des compétences du Québec, jamais dans l'histoire du Canada un premier ministre a dit : Je vais intervenir dans chacun de vos champs de compétence puis je vais vous parler de conditions à chaque fois, je ne respecte pas la Constitution. Il faut voir que ça a un impact majeur parce que ça veut dire que les décisions seraient de plus en plus centralisées dans un gouvernement à Ottawa, où on a le cinquième des sièges et où une bonne partie du 4/5 sont à l'aise avec God Save the King. Si on ne réalise pas que ça ne nous offre aucun avenir tant sur le plan de nos intérêts économiques que sur le plan linguistique et culturel, si on ne le réalise pas en temps utile, l'avenir, malheureusement, il est triste et prévisible.

Journaliste : Donc, il y a eu un événement déclencheur. Pour vous, dans les derniers jours, il y a eu un événement déclencheur.

M. St-Pierre Plamondon :Oui, c'est-à-dire que je rattache ce que je qualifie de charge d'offensive contre le Québec, je le rattache avec la longue histoire du Québec dans le Canada et la triste histoire des francophones et des peuples autochtones dans ce régime d'origine coloniale. Tout ça est en continuité. Justin Trudeau est en continuité avec son père, Pierre Elliott Trudeau.

Donc, je suis toujours surpris dans les commentateurs de l'actualité d'entendre qu'il n'y a pas d'intention derrière ça. C'est vraiment d'oublier de l'histoire récente, comme le rapatriement unilatéral de la Constitution canadienne sans le Québec, d'oublier l'œuvre de Pierre Elliott Trudeau, d'oublier ce que les francophones ont vécu dans les déportations, les exécutions, l'interdiction d'avoir de l'éducation en français. Ce régime-là a été constant durant toute son histoire. Et moi, ce que je dis, puis ça a fait plus d'émois que ce que je pensais, parce que ça me semble évident : Si on ne bouge pas, il va nous arriver ce qui est arrivé aux francophones dans toutes les autres provinces canadiennes. Et ça ne prend pas un gros cours de l'histoire du Canada pour rattacher les événements récents avec ce que le Canada a toujours été vis-à-vis les francophones et les peuples autochtones dans toute son histoire.

Journaliste : Est-ce que les libéraux ont raison de dire que vous seriez le premier chef péquiste à laisser tomber toute forme d'association avec le Canada en cas de référendum gagnant? C'est ce que M. Tanguay vient de dire. C'est la première fois qu'on voit ça. En 1980, en 1995, il n'était pas question d'association. Lui, il semble dire : C'est la première fois qu'on voit ça. Clarifiez, s'il vous plaît.

M. St-Pierre Plamondon :Bien, il n'y a rien à clarifier, je n'ai jamais dit ça.

Journaliste : Non, mais je vous pose la question.

M. St-Pierre Plamondon :C'est une intervention parmi tant d'autres de M. Tanguay où est-ce qu'il invente des faits, mais je n'ai jamais dit ça, au contraire. Évidemment qu'il va y avoir une négociation puis qu'on va s'entendre avec des provinces qui, en passant, partagent les frustrations du Québec. Quand on regarde l'Ouest canadien, pas juste l'Alberta, il y a une écoeurantite de se faire dire quoi faire par un fédéral qui prend l'argent, la gaspille pendant que les provinces galèrent à essayer de livrer des services essentiels comme la santé et l'éducation. Les provinces vont se parler et ont plusieurs choses en commun.

Journaliste : C'est les plus conservatrices des provinces, by the way, hein? Ça vous met avec les plus conservateurs des premiers ministres...

M. St-Pierre Plamondon :Oui, puis?

Journaliste : Bien, est-ce que vous êtes effectivement le plus conservateur des péquistes?

M. St-Pierre Plamondon :Est-ce que l'Ontario... Est-ce que la mairesse de Toronto, qui a dit : Moi, je vais mettre une taxe Trudeau, est-ce que... c'est l'ex-épouse... c'est l'épouse de feu M. Layton, la qualifiez-vous de conservateur? C'est parce que là, vous faites de l'association, mais ça n'a pas de valeur éducative.

Journaliste : ...avec ce que M. Tanguay vient de dire.

M. St-Pierre Plamondon :Non, non, mais il y a des voix tant progressistes que conservatrices dans le Canada qui vivent les mêmes frustrations par rapport à un Canada qui triche constamment les règles de la Constitution, et donc... impossible la gestion courante des choses comme la santé et l'éducation. Et ça, ça existe à gauche comme à droite. Et je ne suis pas sûr que la Colombie-Britannique, qui est particulièrement... Tu sais, je veux dire, les gouvernements changent, là. Mais tout ça pour dire que la question était sur : Est-ce que le Québec va s'associer avec les provinces? La réponse, c'est, d'une manière ou d'une autre, certainement, évidemment, parce qu'on a des intérêts en commun. Mais ce sera à titre d'État qui décide pour lui-même et non pas à titre d'État qui se fait dire quoi faire par un parlement fédéral qui, par surcroît, gaspille notre argent et nuit à la... l'avenir de la langue française.

Journaliste : Mais est-ce que le discours d'assimilation n'est pas une espèce de politique de la peur, finalement, de cultiver la peur? Est-ce que ce n'est pas un peu fort, là, le discours de... d'assimilation?

M. St-Pierre Plamondon : L'histoire du Canada est une histoire d'assimilation. Dans toutes les provinces canadiennes, les francophones ont été assimilés. Statistique Canada, qui n'est pas un organisme de promotion de l'indépendance du Québec, nous dit que le français recule, et ça correspond à l'absence de collaboration du fédéral en culture, en immigration et sur les langues officielles. C'est intentionnel. Et Justin Trudeau continue l'œuvre de son père Pierre Elliott Trudeau. C'est limpide, limpide.

Et non, je ne nuancerai pas ces propos-là, c'est ce que j'en pense. Et je me sens la responsabilité de dire ce qu'il en est pour que nos décisions ne soient pas les décisions de personnes qui refusent de voir certaines réalités qui vont vite. C'est parce que ça s'accélère, donc, si on n'a pas de capacité de voir la réalité en face, on risque de prendre les mauvaises décisions.

Journaliste : Sur votre plan pour l'immigration...

Le Modérateur : On va prendre une dernière en français.

Journaliste : ...votre plan pour l'immigration...

Des voix : ...

Journaliste : Oui. Je voulais juste une petite question sur l'immigration temporaire. Votre plan, vous dites qu'il faudrait le... l'arrêter, en tout cas, le faire stagner.

M. St-Pierre Plamondon : Le gel.

Journaliste : ...le geler, puis après ça, il y aura un plan pour le réduire.

M. St-Pierre Plamondon : Exact.

Journaliste : Est-ce que ça serait donc dire qu'il y a des gens qui sont actuellement ici, qui sont immigrants temporaires, qui devraient éventuellement donc retourner chez eux, sous un gouvernement du Parti québécois dirigé par vous?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, évidemment. Parce que la définition d'un mandat temporaire ou d'un statut temporaire, c'est qu'ensuite, c'est comme n'importe quel visa, on quitte, là. Donc, si...

Journaliste : Bien, on quitte ou bien on en a un autre parce qu'on continue de travailler.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, ce qui est possible dans ce qu'on propose, là. Dans un gel, comprenons-nous... bien... comprenons bien que, s'il y a 10 employés dans une entreprise puis qu'elle décide, désire avoir les mêmes 10 employés, l'année suivante, c'est permis, ce qui n'est pas possible, si on va dans la direction d'un gel, ce qui est absolument nécessaire, de mon point de vue, vu le déséquilibre en habitation. Ça veut dire que, si l'entreprise, l'année suivante, veut 20 personnes, il n'y aura pas de possibilité d'ajouter 10 nouvelles personnes de sorte que le chiffre de 560 demeure minimalement stable, le temps qu'on voit comment on peut réduire l'immigration temporaire, qui est passée de 80 000, en 2016, à... à 560 000 en... l'année dernière.

Journaliste : 2,7 milliards pour construire un nouveau pont qui va rejoindre... ce n'est même pas 10 000 personnes, je pense, l'Île d'Orléans, est-ce que... est-ce qu'on le fait puis comment... comment on est en...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je vais céder la parole à mon collègue. Mais simplement, quand un pont menace de s'écrouler, tu n'as pas le choix de le réparer, tu n'as pas le choix de le changer. La question que ça soulève, c'est, si le gouvernement calculait avec les difficultés techniques, qui a été nommé, qui étaient connues, il y a quelques années, calculait que ça valait environ 500 millions, il doit y avoir des réponses très précises et claires sur comment ce projet-là peut en valoir 2,7 quelques années plus tard. On sait que la CAQ a procrastiné dans ce dossier-là en raison du troisième lien. Mais quand même, on ne parle pas de plusieurs décennies, ce n'est pas normal que le projet passe d'environ 500 millions à environ 2,7 milliards. Et je n'ai pas entendu, à ce jour, d'explications claires sur pourquoi ça coûte aussi cher.

Journaliste : ...M. Paradis.

M. Paradis : Bien, ce projet-là, donc, il a été déterminé en 2015, donc il y a aussi une question de temporalité parce qu'on reproche à ce gouvernement de ne pas être capable de livrer des infrastructures dans la région de Québec depuis son élection. Qu'est-ce qui fait que ça a pris neuf ans à étudier ça? Je comprends qu'il y a des considérations techniques, mais là, ça faisait neuf ans qu'on discutait de ce projet-là. Il est certain que l'écoulement du temps a dû avoir un impact sur le prix qu'on voit aujourd'hui, parce qu'encore une fois l'estimation était à 500 millions, et là, à 2,7 milliards.

Cela étant dit, c'est un pont qui est très important. L'Île d'Orléans, on le rappelle, c'est une partie du grenier agricole de la région de Québec, de la ville de Québec... de la région de Québec et du Québec tout entier, donc il y a des besoins pressants. Il y a actuellement, là, des productions agricoles qui ont de la difficulté à faire passer leurs produits, qui ont des coûts additionnels. Et d'ailleurs, ça, c'est une demande au gouvernement : en attendant la construction du pont, quels types d'appuis pour le secteur agricole sur l'Île d'Orléans?

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : The other opposition parties are accusing you of fearmongering, essentially, not only with the talk of separation but also when it comes to immigration. What's your response to that?

M. St-Pierre Plamondon : I'm not fearmongering. I am fact-checking. So, what I say is actually verifiable. The federal Government is intervening in all Québec's powers, and hence it means that we are bound in the future to be dependent on a Parliament in Ottawa, where we only have 20%... around 20% of the seats and where… where the balance is singing God Save the King. And I want to be clear on what that entails for the Yes option in terms of Quebeckers who immigrated to Québec. The project is for everyone that recognizes that Québec is capable of making its own decisions and should be making its own decisions and people who recognizes that the French language and the specific culture in Québec should have a future and… So, anybody who agrees with that, and I know that there are many Anglophones or Allophones that agree with those two principles, they are welcome and needed in the Yes option. But we need to be stating the fact that, unfortunately, the federal Government is imposing measures in immigration, in the planning of immigration, that makes housing almost impossible and that will translating to a decline of the French language, because we cannot have... The French criterion has been removed in a certain way by the parallel immigration model imposed by the Federal, and we need to take into account that... The Federal is taking almost half of our income tax and then… intervening in subject matters that they shouldn't consider, and that creates many difficulties and many «gaspillage»… throwing away moneys that we hard needing… that are needed in Health care and Education.

So, the independence of Quebec will benefit everyone, but to say that the policies imposed by the Federal are unproductive and give and unsustainable model for the French language and the Québec culture in a long run is just describing what's happening and describing the history of Canada. In all provinces, Francophones were met with those kinds of policies, and they are undemocratic because that's not what Québec is wishing. It a government that is not ours, where our representation is weaker and weaker. We will be on the 18 % in 2047, so our influence in that Federation, that is not a federation, because they don't respect our competences, our influence is diminishing.

Journaliste : The other parties, Mr. Jolin-Barrette, Mr. Gabriel Nadeau-Dubois, Marc Tanguay, they are all accusing you of using this politic of fear. How will you protect your credibility that you took time to build?

M. St-Pierre Plamondon : It's all about whether what I'm saying is true and verifiable or not. So, you can have other parties creating a spin based on very negative politics that target me as a person. They can do that as much as they want, if what I'm saying is actually true and verifiable, if what I'm saying in terms of what the Government of Canada is doing to Québec competences. If I'm saying the truth about how the immigration model, imposed by the Federal through temporary workers and asylum seekers, is actually making French, as a common language, impossible on the long run and... very strong factor in the decline of the French language in Québec culture, if the lack of collaboration by the Federal on control issues, when we are facing giants, such as Netflix. If those factors are true and verifiable, my opponents, they can say very negative things about me. What matters is facts, and my mentality is not to create fear. It's just to tell things as they are, so that we can make decisions that are not based on a fear of looking at the reality as it is. And the whole history of Canada is very constant on those issues towards Francophones and towards First Nations. It's always been a regime that is based on colonialism. And, when you hear the elected members of the House of commons in Ottawa singing the God Save the King, we need to understand that they haven't changed, and they will not change. It's a regime that does not conceive our difference, does not respect our cultural and linguistic difference. And I think we should all agree in Québec that we... making our own decisions and we should give the French language some durability, some future. And if we can agree on those two principles, we're good to go to create a country and get out of that regime, where we only have a fifth of the votes, and there is no respect.

Le Modérateur : ...

Journaliste : On immigration, specifically, I just want to clarify. Because Mr. Tanguay says that, essentially, what you're saying is immigrants aren't welcomed here...

M. St-Pierre Plamondon : But that's not true, but that's false. It's... It's... It's really... I think what happens is that those who represent the No movement, they're out of arguments. Why? Because nobody will believe now, in 2024, that Québec will come back in the Federation of Canada with honor and enthusiasm, as Brian Mulroney once said. Nobody thinks that Canada is making its policy with any form of respect towards Québec. So, the arguments of a future Canada that works out for Québec, they're gone. So, all there is left for them is to distort my sayings in the hope of creating fear and division, and that's very weak.

So, I will not go into that and I will continue to say that the best interest of Quebeckers, whether they are Anglophones, first generation of immigration, second, third, for all Quebeckers, our best interest is to decide by ourselves and to give the… to the specificity of Québec, from a linguistic and cultural standpoint, a future. If we agree on those two principles, we all belong in the Yes camp.

Journaliste : The day after...

M. St-Pierre Plamondon : The No camp is those who think the policies of the Federal are OK and it's OK to see a decline in the French language or for those who think that it's OK for the federal Government to decide instead of the Government of Québec.

Journaliste : The day...

Le Modérateur : ...

Journaliste : I just have one. The day after your speech, some members of the Canadian parties started talking about creating a committee to look into creating an 11th province in Québec if the referendum went through. It's... It's... It's... The partition movement is starting to get active again. Do you have a reaction to that?

M. St-Pierre Plamondon : International law applies, and you get into the basic principles of integrity of territory. The fact that Québec can and, I think, will become a country with very clear borders is the fact that there's always been a nation with clear borders. And so, I think they should just open a book of international law and they'll get all the answers.

Journaliste : Why are they doing it, though?

M. St-Pierre Plamondon : …ask them. I have no contact recently.

Journaliste : .From your observation of their movement, why would they...

M. St-Pierre Plamondon : To be clear, I don't observe much their movement.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. St-Pierre Plamondon : Thank you.

(Fin à 12 h 10)

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