Point de presse de M. François Bonnardel, député de Granby, et de M. Donald Martel, député de Nicolet–Bécancour
Version finale
Le lundi 24 septembre 2012, 14 h 30
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Quatorze heures trente-et-une minutes)
M. Bonnardel: Bien le bonjour. Bien le bonjour, messieurs dames.
Le gouvernement Marois est arrivé au pouvoir depuis bientôt trois semaines, dans un contexte de gouvernement minoritaire et, comme vous le savez, la première ministre prend des décisions présentement très précipitées, à l'abri de l'Assemblée nationale, sans consulter l'opposition et la population concernée quand on parle d'impôt, taxe santé, gaz de schiste et, aujourd'hui, la centrale Gentilly. Pourtant, si les Québécois avaient voulu que le PQ prenne des décisions de la sorte, ils auraient élu un gouvernement majoritaire, ce qui est loin d'être le cas.
Le dossier de Gentilly, comme je le disais, en est un bon exemple. La seule centrale nucléaire du Québec qui produit 3 % de son portefeuille énergétique et qui fournit de l'électricité à plus de 300 000 maisons est condamnée par le PQ qui ne souhaite apparemment qu'une chose: freiner toute exploitation et tout développement du Québec.
Gentilly, c'est près de 800 emplois directs, des emplois de qualité; c'est près de 50 à 60 millions de dollars de salaires versés par année, c'est aussi près de 40 millions de dollars de contrats par année pour les PME de la Mauricie, du Centre-du-Québec, avec tous les emplois indirects que ça génère.
Je suis ici, aujourd'hui, avec mon collègue de Nicolet-Bécancour Donald Martel, pour demander à la première ministre, Mme Marois, qu'elle fasse en sorte, dans les plus brefs délais, que la commission qui regroupe l'énergie et les ressources naturelles à l'Assemblée nationale se penche sur la réfection ou le déclassement de la centrale Gentilly-2 et qu'on puisse entendre tous les intervenants concernés, spécialistes, élus, et nécessairement Hydro-Québec.
Notre demande fait suite aux inquiétudes manifestées par les habitants de la Mauricie et du Centre-du-Québec que vous avez entendus: les élus locaux, les employés d'Hydro, leurs familles, les entrepreneurs et PME de la région, etc., comme Donald participait, ce matin, donc, à une conférence de presse en Mauricie. Cette fermeture crée beaucoup d'incertitude, de l'inquiétude pour tous ceux qui souhaitent un débat sain sur l'avenir de Gentilly.
La Coalition avenir Québec ne prend position ni pour la réfection, ni pour le déclassement de la centrale. Nous accepterons les conclusions du rapport final qui s'appuiera sur des faits. Ce que la Coalition veut, c'est une commission parlementaire en bonne et due forme. Si la première ministre refuse notre demande, je déposerai dès la rentrée parlementaire une motion exigeant la tenue de cette commission parlementaire, de même que le maintien en fonction de la centrale tant et aussi longtemps que cette dernière n'a pas eu lieu.
Nous vivons dans un régime parlementaire et, afin de respecter le choix démocratique des électeurs, c'est au Parlement de trancher certaines questions, pas au gouvernement d'agir de façon arbitraire. Nous sommes d'avis qu'une majorité de parlementaires est en faveur d'une décision juste et éclairée. C'est pourquoi, si le gouvernement péquiste de... refuse de tenir, pardon, de son propre chef une commission parlementaire, nous nous attendons à ce que cette motion soit adoptée sans difficulté. Voilà.
M. Salvet (Jean-Marc): Est-ce que cette motion va avoir un caractère de non-confiance? Pourriez-vous l'inscrire dans vos motions de non-confiance?
M. Bonnardel: On n'en n'est pas du tout là. Ce n'est pas une question de confiance, cette motion. Je pense que, dans le débat actuel, vous le savez, on ne peut pas prendre une décision précipitée sans entendre tous les intervenants du milieu de la Mauricie, la commission centrale... la sûreté nucléaire canadienne, Hydro-Québec, les intervenants du milieu de la Mauricie, Centre-du-Québec pour qu'on puisse prendre une décision éclairée.
Vous le savez, présentement, il y a 850 millions de dollars, qui a été engagé par Hydro-Québec pour la réfection. Et, de l'autre côté, on a mis 675 millions de dollars comme provision pour un possible déclassement. Donc, on veut avoir exactement les chiffres d'Hydro-Québec. On a aussi Point Lepreau, qui est présentement en réfection. Alors, il y a d'innombrables questions à répondre. Une commission parlementaire en bonne et due forme doit prendre place le plus rapidement possible.
Le Modérateur: M. Laforest.
M. Laforest (Alain): Qu'est-ce que ça va changer, une motion, M. Bonnardel si ça change rien?
M. Bonnardel: Bien, dans un contexte de cohabitation à l'Assemblée nationale, dans un contexte de gouvernement minoritaire, il est important que Mme Marois, Martine Ouellet en tête comme ministre des Ressources naturelles, puissent entendre les gens de la Mauricie, du Centre-du-Québec, les élus de l'Assemblée nationale. Dans un contexte minoritaire, nous avons droit de parole. Il faut qu'avec cette motion, cette commission puisse prendre forme le plus rapidement possible pour qu'on ne puisse pas prendre une décision précipitée sur le coin d'une table.
M. Journet (Paul): Est-ce que vous trouvez qu'il y a un problème de transparence de la part d'Hydro-Québec, qui ne fournit pas tous les chiffres, et, en ce sens-là, qui pourrait nuire au débat public actuellement?
M. Bonnardel: Bien, ça, c'est une très bonne question aussi. Vous le savez, j'en ai d'innombrables fois parlé, d'Hydro-Québec. Le gouvernement, dans un gouvernement, ne donne pas nécessairement tous les chiffres à... lesquels on souhaiterait avoir pour prendre des décisions éclairées. Dans ce contexte, est-ce qu'ils ont des informations que nous devrions savoir? Est-ce que Mme Ouellet, comme ministre des Ressources naturelles, a eu le temps de parler à Hydro-Québec pour prendre une décision éclairée face à la fermeture de Gentilly? C'est des questions auxquelles je souhaiterais avoir une réponse.
Maintenant, ce sera peut-être à vous de questionner Mme Ouellet. Peut-être Hydro-Québec aussi. Mais je pense que, dans ce contexte, vous comprendrez, il y a des millions de dollars en jeu pour la réfection, le déclassement, la fermeture ou, encore une fois, comme je le disais, le déclassement de l'Hydro-Québec dans le futur.
Le Modérateur: M. Lacroix.
M. Lacroix (Louis): Est-ce que vous avez consulté l'opposition pour savoir s'ils vous appuieraient dans une motion semblable?
M. Bonnardel: Pas du tout, pas du tout. Ce que je peux vous dire, ce matin, c'est que M. Martel était présent avec Sébastien Schneeberger, mon collègue de Drummond, avec des intervenants, des élus du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Il y avait des élus aussi, si je ne me trompe pas, Donald, du Parti libéral du Québec. Alors, ça sera à vous de leur poser la question, à savoir que, si Mme Marois refuse notre commission parlementaire dès la rentrée, mais nous déposerons donc une motion en bonne et due forme et souhaiterons avoir l'appui des élus de l'Assemblée nationale.
Mme Montgomery (Angelica): Et une motion comme telle, si le PQ ne le suit pas après que c'est passé à l'Assemblée nationale, est-ce que ce serait un outrage au Parlement? Est-ce que vous aurez les forces pour le forcer de le faire?
M. Bonnardel: Bien, premièrement, si je dépose cette motion et que je demande le vote, vous comprendrez que tous les élus de l'Assemblée nationale auront à voter. Donc, dans ce cas particulier, on souhaite avoir la confiance de l'Assemblée nationale, donc des élus, des 125. Mais, si c'est, comme vous le savez très bien, dans un contexte minoritaire, il y aura sûrement des pour et des contre. Mais, encore une fois, qu'on me comprenne bien: ce n'est pas un vote de confiance ni une question de confiance pour cette motion.
M. Robillard (Alexandre): Cette commission parlementaire là, elle devrait se tenir cet automne?
M. Bonnardel: Bien, le plus rapidement possible, M. Robillard. Je pense que, si on pouvait débuter... ou minimalement s'entendre avec le Parti québécois, le Parti libéral, avec nos leaders parlementaires respectifs pour, premièrement, déjà préparer cette liste d'intervenants qui pourraient... qui voudraient nécessairement venir discuter de la situation de Gentilly, ça peut peut-être prendre deux, trois semaines pour la préparer, et j'ose croire qu'on pourra en discuter. Vous savez, la fermeture de Gentilly est prévue pour le 31 décembre 2012, donc je crois qu'il faut faire ça rapidement, là.
M. Robillard (Alexandre): Puis est-ce que, M. le député de Nicolet-Bécancour, il peut nous dire si c'est possible de diversifier l'économie de sa région malgré la fermeture de la centrale?
M. Martel: Bien, on ne peut pas remplacer 800 jobs du jour au lendemain. Là, on a une certitude, ces 800 emplois-là, Mme Marois parle d'un fonds de 200 millions. Moi, je veux bien, 200 millions, mais qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'il y a des promoteurs qui attendent à la porte pour présenter des projets? Moi, je pense que... Puis, ce qu'il est important de mentionner, c'est que, s'il y avait fermeture rapidement, les 800 jobs, elles n'existeraient plus, là, je pense, au bout de six mois, il resterait 30, 40 emplois. Ça fait que c'est impossible de remplacer 800 emplois du jour au lendemain. Puis c'est des emplois quand même de qualité, je pense qu'il y a 150 ingénieurs qui travaillent à la centrale nucléaire de Gentilly.
M. Robillard (Alexandre): Mais M. Aussant parlait de biomasse, d'éolien, que le parc industriel de Bécancour pourrait être mis à profit pour développer des énergies renouvelables. Ça, de votre point de vue, est-ce que c'est une chose qui est possible?
M. Martel: Bien, c'est souhaitable, mais là on a quelque chose de concret. Ça, c'est des projets, c'est un peu de la théorie. Moi, je ne pense pas qu'il y ait à la porte des promoteurs qui soient prêts à investir pour des énergies alternatives immédiatement, là.
M. Laforest (Alain): En fermant Gentilly, est-ce qu'on va ouvrir celle de TransCanada?
M. Martel: Bien, TransCanada, elle n'est pas ouverte actuellement, là, elle est...
M. Laforest (Alain): Elle coûte 150 millions par année depuis...
M. Bonnardel: Bien, ça, c'est un autre débat, M. Laforest. Dans ce contexte particulier, on...
M. Laforest (Alain): Oui, sauf qu'on va perdre 3 % de l'énergie produite.
M. Bonnardel: Bien là, ça sera à Hydro-Québec de nous donner les informations. J'aimerais ça qu'on ait une étude de crédits avec Hydro-Québec dès la rentrée parlementaire, ce n'est pas nécessairement le cas. Donc, avec cette commission, on va pouvoir nécessairement les entendre et de parler du nucléaire qui est là présentement, là.
Il existe aussi Gentilly-1, là. S'il y a un Gentilly-2, il y a un Gentilly-1, et ce Gentilly-1 n'existe... est à côté, là, de Gentilly-2, et la décontamination de Gentilly-1 n'a même pas été commencée. Ça fait 40 ans, là, qu'on a Gentilly-1 à côté de Gentilly-2. Alors, on fait quoi avec Gentilly-1 aussi? Alors, c'est une question à laquelle Hydro-Québec doit nécessairement répondre. On a mis cette centrale en marche à la fin des années... 1969, fin des années soixante, et ça a fonctionné quelques mois. Alors, on fait quoi avec Gentilly-1 aussi, là?
M. Rhéaume (Luc): L'idée du maire de Trois-Rivières qui demande à la CAQ de s'allier avec le Parti libéral pour faire une coalition et renverser carrément le gouvernement sur...
M. Bonnardel: Non, non, non. On n'en est pas là du tout, du tout, du tout, là. On n'est pas en train de préparer un complot, là, pour battre le Parti québécois, là. On est dans un gouvernement de cohabitation. C'est ce que les Québécois ont voulu: un gouvernement minoritaire, le Parti québécois, qui a cette mince majorité de quatre députés à l'Assemblée nationale. Ce qu'on dit, mon collègue et moi, aujourd'hui, là, c'est un sujet important, Gentilly, là. On ne peut prendre ça sur le coin d'une table parce qu'on vient d'être élu minoritaire puis dire, 24 heures plus tard: On ferme Gentilly puis voilà, c'est réglé. Je m'excuse, là. Il y a des millions en jeu.
Les dividendes d'Hydro-Québec sont à la baisse depuis les trois dernières années. On est même en bas de 2 milliards, cette année, là, pour la première fois depuis 2009. Alors, s'il fallait en plus que les actifs soient mis comme des pertes dans le prochain rapport annuel, ça va être quoi, là? Ça va être des dividendes qui vont être versés à 500 millions pour le Québec? On va chercher 75 % de ces dividendes pour le fonds consolidé du revenu. Alors, c'est un enjeu extrêmement important. On doit se pencher là-dessus. On doit entendre tous les intervenants et prendre une décision éclairée pour le futur.
J'ai entendu des intervenants, à Radio-Canada, ce qu'ils disaient, ce matin, là: La piscine nucléaire, là, si on la déclassait puis qu'on fermait tout, on ne pourrait pas y toucher avant 10 ans. Et dans 40 ans, on nous disait que les cartouches nucléaires, on ne pourra peut-être même pas s'en débarrasser si on n'a pas de coin sécurisé. Alors, la question est importante, il faut se pencher là-dessus, et c'est pour ça qu'on demande...
M. Robitaille (Antoine): Si on radiait l'actif, ça vaudrait combien, selon vous?
M. Bonnardel: Bien là, je n'ai pas les chiffres exactement, M. Robitaille, mais radier l'actif, là, on a mis... Présentement, ce qu'on a comme dans le rapport annuel, c'est qu'Hydro-Québec a mis 875 millions pour assurer la réfection... déjà dépensés, pardonnez-moi, 875 millions, et on a un 675 millions de provision pour un futur déclassement.
M. Martel: Mais vous avez des bonnes questions, puis c'est ce genre de questions là qu'on voudrait poser aussi à Hydro-Québec. C'est pour ça que, la décision, elle nous apparaît très précipitée. Je pense que, les Québécois, on a investi beaucoup de sous pour faire des études un peu partout sur la planète. La moindre des choses, c'est d'entendre ce que les gens ont récolté dans ces études-là.
M. Lavallée (Jean-Luc): M. Bonnardel, on lui a posé la question, à Martine Ouellet, et il y a très peu d'ouverture, là, pour une commission parlementaire. Alors, vous allez faire quoi? Parce que là, vous parlez d'une motion, mais vous ne voulez pas faire tomber le gouvernement. Alors, ça devient une motion symbolique?
M. Bonnardel: M. Lavallée, si on dépose une motion et qu'on a la majorité à l'Assemblée nationale pour qu'il y ait une commission parlementaire, bien, j'ose croire que le Parti québécois va dire: Bien, si on a perdu le vote pour cette motion, on va donc assurer d'entendre les intervenants les jours suivants. J'ose croire qu'ils vont prendre acte d'un vote à l'Assemblée nationale, même si ce n'est pas une question...
M. Journet (Paul): Ils ne sont pas obligés de le faire, là.
M. Bonnardel: Oui, mais, écoutez, là, quand même, là, c'est une décision importante. On a des milliards en jeu. Question importante de la part d'Hydro-Québec à savoir, si on radie, là, des millions, demain matin, là, que, s'il y a radiation de ces actifs, là, on va faire quoi, là? Alors, c'est des...
Mme Montgomery (Angelica): Parce que vous pensez qu'une telle motion serait exécutoire parce que pas la suivre pourrait être outrage au Parlement?
M. Bonnardel: Bien, écoutez, on n'en est pas rendus là. J'ose espérer que, dans un contexte de cohabitation à l'Assemblée nationale, j'ai connu 2007-2008, un gouvernement minoritaire, je ne peux pas croire que Mme Ouellet ne va pas se dire: Bon, la situation est quand même importante, là. Mme Marois aussi, là. Je pense que, s'ils nous écoutent aujourd'hui, là, ils entendent ce que les Québécois, les gens de la Mauricie-Centre-du-Québec et les élus de l'Assemblée nationale disent, on peut prendre une décision éclairée, là.
Pour Hydro-Québec, c'est très, très, très important, ce qui va s'en suivre pour le prochaines années, à savoir, on a Gentilly-1 d'un côté, on a Gentilly-2 de l'autre côté. Est-ce qu'on déclasse? Est-ce qu'on ferme? Est-ce qu'on fait la réfection? C'est une situation importante. C'est 3 % du portefeuille énergétique, 300 000 maisons qu'on alimente année après année, là.
M. Robitaille (Antoine): Il y a des gens de la Mauricie aussi, qui n'aiment pas le nucléaire, là.
M. Bonnardel: Vous avez absolument...
M. Robitaille (Antoine): Dans Champlain, là, on entend les gens...
M. Bonnardel: Vous avez absolument raison. Bien, c'est pourquoi on doit entendre tous les intervenants.
M. Robitaille (Antoine): Vous parlez de piscines nucléaires. Si on continue à exploiter ça, ça va être... Est-ce qu'on ne va pas accumuler les problèmes de...
M. Bonnardel: Vous avez une bonne raison... une bonne question, sauf que le nucléaire est là présentement, là. Ce n'est pas le débat: est-ce qu'on amène le nucléaire ou non. Il est là. Il existe au Québec depuis de près de 40 ans. On a Gentilly-1...
M. Robitaille (Antoine): Mais, pour vous, on pourrait envisager de continuer dans cette voie-là? C'est ça que...
M. Bonnardel: On n'est pas pour ni contre la réfection ou le déclassement. On veut un débat...
M. Robitaille (Antoine): C'est une drôle de position, le ni, ni, là, non?
M. Bonnardel: Bien, M. Robitaille, on n'est pas ici pour vous dire: On défend le nucléaire ou non, là. On n'est ni pour, ni contre. On veut un débat sain, à savoir au final, si les conclusions disent qu'on doit fermer Gentilly, on prendra acte de ça.
M. Laforest (Alain): M. Bonnardel, vous êtes ici depuis 2007, vous?
M. Bonnardel: Oui.
M. Laforest (Alain): Depuis 2009 que le Parti québécois dit qu'ils veulent déclasser Gentilly.
M. Bonnardel: Oui, tout à fait.
M. Laforest (Alain): Il est où, le nouveau, là-dedans?
M. Bonnardel: Bien, le nouveau, c'est qu'aujourd'hui, dans un contexte minoritaire, on doit avoir un débat. On doit avoir un débat sur la réfection, ou le déclassement, ou la fermeture de Gentilly-2. Dans ce...
M. Laforest (Alain): Ce n'est pas une surprise pour vous, là. On le dit depuis 2009 qu'on va déclasser.
M. Bonnardel: Bien, je suis entièrement d'accord. Mais, dans un contexte minoritaire, vous comprendrez que la population du Québec a élu un gouvernement minoritaire avec une majorité de 4 députés. Et soudainement, en l'espace de 48 heures, là, on a tout chamboulé le développement économique du Québec, des ressources naturelles. Puis on se dit: Bien, Gentilly, c'est fini. On ferme. Peu importe ce que ça va coûter, peu importe comment on va déclasser Gentilly dans les prochaines années, là. On ne le sait pas non plus, là, avec les réacteurs CANDU, comment ça va fonctionner, là. C'est des interrogations auxquelles la population doit avoir des réponses.
M. Robillard (Alexandre): ...pour la sécurité de la population...
M. Bonnardel: Pardon?
M. Robillard (Alexandre): M. Martel, en conclusion?
M. Bonnardel: Je n'ai pas compris le début.
M. Robillard (Alexandre):
Est-ce que vous pensez qu'il y a suffisamment de questions qui ont été soulevées concernant la sécurité de la centrale nucléaire dans votre région? Je pense notamment au documentaire qui a été diffusé dernièrement sur le sujet.
M. Martel: Moi, là, je dirais qu'en bonne majorité, les gens chez nous - puis là je vais parler du secteur de Gentilly où l'usine est située - il n'y a pas beaucoup de contre là-dedans, là. Les gens, ils ont appris à cohabiter avec cette usine-là. Moi, chez nous, c'est sûr qu'il y a des gens qui sont plus dogmatiques, là, mais, en général, la population, elle cohabite très bien avec ça.
M. Robillard (Alexandre): Vous n'en doutez pas, de la sécurité de la centrale?
M. Martel: Moi, je n'en doute pas du tout.
M. Journet (Paul): Mais, M. Bonnardel, vous avez dit... votre parti a dit en campagne électorale, et même avant la campagne électorale, qu'il y avait un préjugé favorable. Que vous me dites: On n'est ni pour ou ni contre, vous êtes moins enthousiaste que vous ne l'étiez?
M. Bonnardel: Bien, premièrement, si les intervenants du milieu nucléaire, Hydro-Québec, tous ceux qui sont dans ce milieu, peuvent venir nous expliquer si... Premièrement, c'est Hydro-Québec aussi qui en est l'acteur principal dans tout ça. Moi, Hydro, là, j'ai été capable de les questionner quelques minutes à l'étude de crédits au mois de mars dernier, je pense que dans ce contexte on doit avoir des réponses claires, franches, précises, à savoir...
M. Journet (Paul): ...un préjugé favorable, là?
M. Bonnardel: On n'est pas favorables, on n'est ni pour ni contre, aujourd'hui.
M. Journet (Paul): Et vous aviez un préjugé favorable, vous ne l'avez pas?
M. Bonnardel: Oui, le préjugé...
M. Journet (Paul): Vous l'avez... François Legault avait clairement un préjugé favorable, il l'a indiqué à plusieurs reprises.
M. Bonnardel: Moi, je vous dis qu'aujourd'hui...
M. Journet (Paul): Est-ce que vous l'avez encore, ce préjugé favorable là?
M. Bonnardel: On n'est ni pour ni contre la réfection de Gentilly-2, M. Journet. On vous dit aujourd'hui que, si les conclusions finales d'un futur rapport de la Commission de l'énergie et des ressources naturelles du Québec disait qu'on doit fermer Gentilly ou qu'on doit le déclasser, on prendra acte de ça. C'est ça qui sera la...
Des voix: ...
M. Martel: Je voudrais apporter juste une nuance par rapport à la question que vous nous posez pour la sécurité. Moi, j'ai autant d'insécurité, peut-être même plus d'insécurité devant le déclassement. On ne sait pas, là, comment que ça se passe, cette opération-là. Moi, j'ai besoin, si on la laisse ouverte ou si on la laisse fermée, qu'on sache dans quoi qu'on embarque. Mais, par rapport au déclassement, là, on n'a pas beaucoup de références à...
M. Bonnardel: Interrogations, oui.
M. Martel: ...on n'a pas beaucoup de références où que c'est arrivé puis ça s'est bien passé.
Mme Bryan-Baynes (Elysia): The Government has made their decision. Why do you expect her to call a parliamentary commission?
M. Bonnardel: Because we hope that... First of all, Gentilly-2 is the only nuclear plant in Québec, it produces 3 % of its energy portfolio and brings power to 300 000 households. But the Parti québécois wishes to close it because it apparently wishes only one thing: the end of all development in Québec. It's about 800 direct jobs, it's about $50 million in annual salaries, as well as $40 million in annual contracts for small and medium businesses, so we wish in that case that the Parti québécois will say yes to a parliamentary commission as early as the start of the Assemblée nationale on October the 30th. So, we'll wish that Ms. Marois and Mme Ouellet will say yes to this parliamentary commission because we have a lot of questions and answers to have for us concerning the fact that Gentilly-2 will be closed or will stay open for the refection.
Mme Bryan-Baynes (Elysia): And what do you think about the way she's been handling things since she's come into power? Gentilly just being one of them, but issuing things by decree and...
M. Bonnardel: Mme Marois has been in office for only three weeks, in three weeks she takes already some positions without the fact that we have a minority government. So, like the population of Québec said, we have a minority government, we wish that Mrs. Marois will ask and see that the Coalition avenir Québec, Parti libéral, Québec solidaire will have some questions concerning Gentilly-2, and we hope that she will say yes to this parliamentary commission.
Mme Bryan-Baynes (Elysia): What did you think of this issue, that she'd already do that? We just had elections, she can... like right now...
M. Bonnardel: Yes, but we'll deposit a motion as early as at the start of the National Assembly, on October the 30th, and we wish that she will say yes. If she says no, in the next days, we'll have this motion as early as the National Assembly will start and we'll take a vote on that.
Mme Montgomery (Angelica): Can I ask what you think of Canada and London sharing embassies, this news that it would share embassies of London?
M. Bonnardel: I don't know. I think it's good for, maybe, some spending that are too high concerning the fact that they have... The Government of Canada has a lot of missions all over the world, so it's, maybe a good thing. But I didn't see anything concerning the fact that it will be negative for Canada.
Mme Montgomery (Angelica): And on the tax hikes, a lot of doctors will be affected by this tax hike on people with higher tax brackets. Are you concerned that this can cause longer wait times in our health care system?
M. Bonnardel: For sure, it's a good question. We not... we are saying that Mrs. Marois, with the Parti québécois, will take some more money on the rich people all over Québec. So, we'll see if she wants to go on that on a vote maybe on the nest budget, and we'll take decision after that.
M. Salvet (Jean-Marc): En français là-dessus, pardon, la taxe santé, votre parti est quand même favorable à son abolition.
M. Bonnardel: Oui, mais dans le contexte, comme vous le savez, il faut nécessairement penser qu'au-delà de la réduction du gain en capital, l'augmentation du crédit d'impôt pour dividende, on va attendre de voir comment Mme Marois va déposer officiellement son plan avant de prendre une position exacte.
Maintenant, il y a des coupures ailleurs aussi pour ce qui est des dépenses du gouvernement, que ce soit en santé, vous le savez, les agences... chez Hydro-Québec même, il y a énormément de sous à aller chercher là. Donc, on va y aller pièce par pièce, cas par cas.
M. Salvet (Jean-Marc): Est-ce que la rétroactivité pose un problème à vos yeux?
M. Bonnardel: Bien, premièrement, c'est tout nouveau, cet enjeu où soudainement on va aller chercher de l'argent dans les poches des contribuables. Depuis le 1er janvier 2012, les Québécois ont le droit de savoir, même les plus riches, là, les prévisions sur mes dépenses. Moi, savoir que, si j'ai tant d'argent dans mes poches à la fin de l'année puis que, soudainement, je reçois un avis de Revenu Québec en me disant: Tiens, mon ami, tu nous dois 8 000 $, cette année, je pense que ça, c'est très maladroit de la part du gouvernement et de Mme Marois et de M. Marceau.
M. Lacroix (Louis): Comment elle s'est prise finalement, cette décision-là? Comment vous la qualifiez, cette décision-là, de rétroaction?
M. Bonnardel: Bien, dans ce contexte des finances publiques, comme je vous le dis, il y a 1 milliard de dollars qu'on va chercher dans les poches de la classe moyenne: des riches, des moins riches. Même s'il y a un crédit d'impôt à la solidarité, qu'on aille chercher de l'argent dans les poches des gens au 1er avril 2012, c'est maladroit, c'est improvisé.
Et, dans ce contexte financier, où on se doit d'équilibrer le budget, il y a sûrement beaucoup d'autres endroits où est capables d'aller chercher de l'argent. Premièrement, vous le savez, là, on a les deux pieds dans le béton au Parti québécois, là, on est dans le statu quo et l'immobilisme. On ne fera absolument rien pour changer les habitudes du Québec. Et là on se dit que la seule solution facile, c'est de dire: Bien, ah, regardons ça, il y a 130 000 où on peut aller chercher près de 500 millions, 600 millions, 700 millions de dollars. On va leur demander tout de suite de cotiser depuis le 1er janvier, et le problème est réglé.
Le Modérateur: Merci.
M. Martel: Merci.
(Fin à 14 h 52)