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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et de M. Christian Dubé, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de finances

Version finale

Le mercredi 10 octobre 2012, 16 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures vingt-neuf minutes)

M. Legault: Bonjour, tout le monde. Je suis accompagné de Christian Dubé, donc, notre porte-parole en finances et député de Lévis.
Écoutez, comme on l'avait dit en campagne électorale et comme on le voit depuis quelques semaines, il semble que l'économie, ce n'est pas la matière forte du Parti québécois puis du gouvernement de Mme Marois. Après des semaines d'improvisation, on se retrouve aujourd'hui avec une proposition qui n'est pas raisonnable. Le principal problème de la proposition, c'est que contrairement à ce qui avait été promis, on ne vient pas soulager une grande partie de la classe moyenne. En fait, toutes les personnes qui gagnent des revenus entre 42 000 $ et 130 000 $, qui s'étaient fait promettre en campagne électorale des baisses de taxes, n'auront pas ou n'auraient pas, avec cette proposition, de baisse de taxes.
Donc, on se retrouve dans une situation où toutes les personnes qui gagnent plus de 42 000 $ vont avoir soit une situation similaire à la situation actuelle ou une situation pire. Donc, ça, c'est le principal problème, là. On dirait que Mme Marois pense que, quand on gagne plus de 42 000 $, on ne fait plus partie de la classe moyenne. J'ai des petites nouvelles pour elle, les gens qui gagnent plus de 42 000 $ ont besoin d'un soulagement fiscal.
Et l'autre problème de la proposition, bien, c'est l'augmentation d'impôt qui s'applique maintenant à toutes les personnes qui gagnent plus de 100 000 $. Écoutez, ce n'est pas le temps, avec la situation économique qui est pire que prévue, avec, évidemment, des États, incluant les autres provinces, qui sont en compétition pour attirer des cadres, des entreprises, ce n'est pas le temps. Pas pour donner quelque chose aux personnes qui gagnent plus de 100 000 $, mais pour le bien de l'économie, donc de l'ensemble des Québécois, ce n'est pas une bonne idée d'augmenter les impôts.
Donc, je vous dirais, Mme Marois semble avoir gardé ses vieux réflexes de dire: Quand j'ai un problème, bien, tout de suite, je pense à augmenter les impôts plutôt qu'à réduire les dépenses. Et on se retrouve dans une situation où on dirait que les dépenses, le niveau actuel des dépenses, c'est devenu comme une vache sacrée pour Mme Marois. On est dans une position où on ne remet rien en question. Prenons l'exemple des commissions scolaires. Alors que même le gouvernement libéral avait commencé à se pencher sur une réduction des dépenses des commissions scolaires, on n'a rien entendu de la part de Mme Marois. Donc, je pense qu'aujourd'hui le professeur Marceau doit aller refaire ses devoirs.

M. Dutrisac (Robert): Vous, M. Legault, ce serait... Vous dites: Pas de hausse d'impôt. Vous, votre solution, ce serait plutôt les questions de gain en capital et traitement des dividendes, comme vous l'aviez dit en campagne électorale?

M. Legault: Non. Je vous rappelle que, durant la campagne électorale, on avait proposé, de façon très détaillée, des réductions de dépenses de 2,1 milliards. Ça nous a peut-être coûté des votes, d'ailleurs. Rappelez-vous les commissions scolaires, les agences de santé, Hydro-Québec, les médicaments. On avait détaillé toutes nos mesures et on avait un plan pour réduire de 1 000 $ par famille les impôts. Et c'est dans un contexte, là, où on avait des baisses d'impôt de 1,8 milliards, bien loin du 400 millions dont on parle aujourd'hui, qu'on demandait un effort à ceux qui avaient des gains en capital et des dividendes.
Mais rappelons-nous, là, qu'il y avait quand même une baisse d'impôt de 1 000 $. Ce n'est pas du tout ce qu'on voit aujourd'hui, là. On voit une proposition qui ne vient pas soulager l'essentiel de la classe moyenne, puis c'est ça qui est urgent au Québec. Si on veut être capables de relancer l'économie du Québec, là, il faut donner de l'argent à consommer aux gens de la classe moyenne, et ce n'est pas ce qu'on voit dans la proposition qui est là aujourd'hui.

M. Séguin (Rhéal): M. Legault, Mme Marois vous avait accusé, durant la campagne électorale, de faire des promesses avec de l'argent de Monopoly. Là, aujourd'hui, avec le recul sur la taxe santé, est-ce que... qu'est-ce que vous pensez de la promesse faite par le Parti québécois? Il s'est faire élire sur cette promesse.

M. Legault: Oui. Bien, c'est une promesse qui n'est pas tenue. Écoutez, là, il y a des gens qui sont allés voter pour le Parti québécois, qui gagnent entre 42 000 $ et 130 000 $, qui s'attendaient à avoir des baisses de taxes, puis aujourd'hui, avec la proposition de M. Marceau, bien, il n'y aurait pas de baisse de taxe. Donc, il y a eu de la fausse représentation de la part du Parti québécois. Puis pourquoi? Bien, parce qu'ils n'ont pas le courage de s'attaquer aux vrais problèmes du Québec: réduire le gaspillage, la bureaucratie, donc réduire les dépenses au Québec. Et c'est ça qu'on a... absolument rien. Il n'y a pas un dollar de réduction de dépenses dans ce qui est proposé aujourd'hui.

M. Dutrisac (Robert): Donc, vous allez contre, si je comprends bien?

Mme Dufresne (Julie): Est-ce que vous allez vous opposer?

M. Legault: Écoutez, actuellement, ce qu'on demande à M. Marceau, c'est d'aller refaire ses devoirs. Il voit très bien, là... J'ai compris que M. Bachand, qui représente le Parti libéral - je ne sais pas s'il représentait M. Bachand ou le Parti libéral, mais, en tout cas - il semble en désaccord avec la proposition. Nous aussi, on est en désaccord avec la proposition. Donc, je pense que la seule chose qui reste à faire à M. Marceau, c'est d'aller refaire ses devoirs.

Mme Dufresne (Julie): Mais ça veut dire quoi, refaire ses devoirs? Puis est-ce que vous êtes prêts à discuter? Est-ce qu'il y a...

M. Legault: On est prêts, on est prêts à discuter, on est prêts à apporter le plan qu'on a proposé pendant la campagne électorale. Mais, sincèrement, si on veut soulager la classe moyenne, il faut être capable de réduire des dépenses. Il faut être capable de se demander qu'est-ce qu'on fait avec les commissions scolaires. Là, on a commencé... Réjean Hébert parlait des agences de santé, réduire le nombre. Pourquoi il n'y a pas d'économies qui sont présentées pour réduire les impôts de la classe moyenne?
Aujourd'hui, on avait M. Lessard, qui est toujours bien informé, qui disait qu'il y a même un plan libéral qui existe pour réduire les dépenses d'Hydro-Québec de 500 millions de dollars. Écoutez, là, si ce plan-là existe... Nous, on proposait de réduire les dépenses de 600 millions de dollars chez Hydro-Québec. Est-ce qu'on ne pourrait pas commencer à s'attaquer à ce qui ressemble de plus en plus à une vache sacrée pour le Parti québécois: réduire les dépenses?

Mme Dufresne (Julie): Pour être certaine que je comprends bien, M. Bachand, lui, il a dit: La hausse d'impôt, on est contre, mais l'abolition de la taxe santé... en fait, la proposition du PQ sur la taxe santé, ça se discute. Est-ce que vous dites la même chose?

M. Legault: Bien, ce qu'on dit, nous autres, là, c'est que l'augmentation... Vous ne m'avez pas entendu parler, là, de l'augmentation de la contribution pour les plus riches sur la taxe santé. Là où j'ai un problème, c'est sur l'augmentation des impôts. On avait une chance, là, d'avoir peut-être un petit avantage sur l'Ontario, parce qu'eux vont l'augmenter, mais on a tout un rattrapage à faire depuis plusieurs années pour attirer plus de travailleurs bien payés, plus de ce qu'on appelle les riches au Québec.
Mais le principal problème, ce n'est même pas les impôts, c'est le fait qu'on ne soulage pas la classe moyenne, et, là-dessus, on n'est pas d'accord avec le Parti libéral. Le Parti libéral, c'est le parti qui a mis en place cette taxe pour la classe moyenne. Nous, on pense qu'elle devrait être enlevée pour toutes les familles qui ont des revenus de moins de 100 000 $.

M. Lavallée (Hugo): M. Legault, qu'est-ce que vous pensez des révélations de M. Zambito qui ont été rendues publiques hier, entre autres sur Mme Normandeau et sur M. Whissell?

M. Legault: Bien, écoutez, ça vient confirmer qu'il y a une urgence d'abord de revoir le financement des partis politiques. Ça prend un maximum par individu, mais, j'insiste, là, ça prend un maximum aussi total de dépenses pour les partis politiques. Vous l'avez vu en débat, j'ai demandé à Mme Marois si elle était prête à réduire à 4 millions le plafond, là, qui est actuellement à 11 ou 12 millions de dollars de dépenses pendant les campagnes électorales. Elle a dit non. Bien, il va falloir que le Parti québécois et le Parti libéral reculent et acceptent que la seule façon de limiter, là, cette quête d'argent des partis politiques, bien, c'est de réduire les montants que les partis politiques dépensent en campagne électorale. Ça, ça devient, là, comme incontournable.
L'autre chose, c'est que le jugement, ça ne s'achète pas. J'étais content de voir qu'Henri-François Gautrin a été le premier député libéral à blâmer le jugement de Mme Normandeau. Vous vous rappellerez que, M. Charest, trois fois je lui ai posé la question, il a refusé de répondre en débat. Moi, j'ai hâte de voir les trois candidats du Parti libéral. Est-ce qu'ils dénoncent le mauvais jugement de Mme Normandeau qui a accepté des billets de spectacle d'un entrepreneur qui voulait des contrats de son ministère, ce qui est un manque total de jugement? Puis ça, ça ne pourra jamais être remplacé par aucune loi.

Mme Tremblay (Marie-Hélène): M. Legault, par rapport à Mme Daneault qui se faisait inviter à des soirées comme ça par M. Zambito, vous avez répondu ...

M. Legault: D'abord, là, une chose qui est bien précise, là, Mme Daneault n'a rien à se reprocher, puis, moi, je demande, là, à Pierre Duchesne de retirer ses propos. C'étaient des propos déplacés, diffamatoires. On va même regarder si c'est nécessaire de poursuivre Pierre Duchesne. Mais, actuellement, Mme Daneault, la seule chose qu'elle faite, là, c'est qu'elle a assisté, comme plusieurs maires, à une pratique qui était répandue au Parti libéral du Québec, c'est-à-dire que les maires étaient invités aux cocktails de financement comme invités d'honneur pour être capables de rencontrer eux aussi, comme les députés puis les ministres, des citoyens. Donc, c'est tout ce qu'elle a fait. Elle n'a pas fait aucun don illégal, elle n'a pas accepté aucun contrat ou quoi que ce soit. Donc, M. Duchesne devrait retirer ses propos.

M. Lavallée (Hugo): Et, sur les allégations...

Le Modérateur: Dernière question en français.

M. Lavallée (Hugo): ...sur les allégations elles-mêmes, quand M. Zambito dit qu'entre autres il a organisé une soirée de financement avec des prête-noms, est-ce que vous croyez M. Zambito sur ces allégations-là?

M. Legault: Bien, écoutez, moi, je n'en sais pas plus que ce que vous avez entendu. Je suppose que la commission, avant de faire témoigner M. Zambito, s'est probablement assurée que, les premiers témoins, c'étaient ceux qui étaient peut-être en répétition avec d'autres témoins qui vont venir plus tard. Donc, c'est troublant. C'est troublant, là, de voir qu'il y a des gens qui organisent des soirées à 100 000 $, qu'il y a une partie qui n'est jamais déposée, qu'il y a une partie qui sont des prête-noms. C'est très troublant.

Le Modérateur: Kevin.

M. Dougherty (Kevin): Yes. Mr. Legault, you said you're willing to talk to the Government about this proposal. What do you think they could change that would make it work for you?

M. Legault: OK. I think that what we've said during the campaign is that the Parti québécois was not... the economy was not their best subject. And I think that after weeks of improvisation, the actual proposal is not reasonable. The biggest problem we have with this problem is that there's no relief for a large part of the middle-class. And for all people earning more than $42,000, they'll have either same situation or a worse situation.
So that's not what was said during the electoral campaign, and I think that regarding raises of income taxes, it's not the best time to do so. I think that we're in competition with other provinces, so we cannot do what we want. It's not only a question of equity, it's a question of competitivity also. And I think also that what we see is that Mrs. Marois had the same bad reflexes to... When she has a problem, she raises income taxes instead of trying to decrease expenses and I think that that's what we need to do. If we really want to give a good relief to the middle-class, we need to decrease expenses, and I think that Mr. Marceau must go back to the drawing board.

M. Dougherty (Kevin): Do you see... Is that the way out... Are you willing to sit down with Mr. Marceau and say: OK. Look, you know, we have a plan for Hydro-Quebec, say... You have different plans, but, anyway, is that something... is that an approach you would make to him?

M. Legault: I think that we were very clear and maybe too precise during the electoral campaign but we had a list of $2,1 billion of reduction of expenses that were proposed. So I think that they can see what we can do at Hydro-Quebec, for example. Right now, it looks like there's a plan available, a Liberal plan of $500 million. We suggested $600 million of cuts at Hydro-Quebec, so I think that before increasing income taxes and before saying that having a revenue of over $40,000 is not being part of the middle-class, we should look this way.

Une voix: Merci.

M. Legault: O.K. Merci tout le monde.

(Fin à 16 h 42)

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