Point de presse de Mme Michelle Setlakwe, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’enseignement supérieur, M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’enseignement supérieur, M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et Mme Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l’opposition officielle pour la jeunesse
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Le jeudi 28 novembre 2024, 11 h 30
Hall principal de l'hôtel du Parlement,
hôtel du Parlement
11 h 26 (version non révisée)
(Onze heures trente et une minutes)
La Modératrice : Alors,
bonjour. Bienvenue à ce point de presse transpartisan qui vise à soutenir les
étudiants et étudiantes dans leur démarche qui vise à réduire le phénomène
grandissant de la précarité étudiante. Dans l'ordre des prises de parole, vous
entendrez la députée de Mont-Royal-Outremont et porte-parole de l'opposition
officielle en matière d'enseignement supérieur, Michelle Setlakwe, le député de
Jean-Lesage et porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'enseignement
supérieur, Sol Zanetti, la députée de...
11 h 31 (version non révisée)
La Modératrice : ...Matane-Matapédia
et porte-parole du troisième groupe d'opposition en matière d'enseignement
supérieur, Pascal Bérubé; le président de la Fédération étudiante collégiale du
Québec, Antoine Dervieu, et le président de l'Union étudiante du Québec...
Etienne, pardon, Paré. Après quoi, nous serons prêts à prendre vos questions
sur le sujet. Mme Setlakwe, c'est à vous.
Mme Setlakwe : Bonjour. Il
était essentiel pour ma collègue Madwa et moi d'être présentes ce matin aux
côtés des étudiants ainsi qu'aux côtés de nos collègues des autres groupes d'opposition.
Nous sommes très, très sensibles à l'enjeu de la précarité financière qui,
malheureusement, gagne du terrain auprès des étudiants. Les étudiants ont fait
une tournée régionale, ils la terminent et ils nous rapportent aujourd'hui à l'Assemblée
nationale ce qu'ils ont entendu sur le terrain. Leurs revendications sont
claires. Leurs demandes portent sur l'aide financière aux études qui doit être
modernisée, la rémunération des stages, lutter contre l'insécurité alimentaire.
Leurs revendications, là, elles sont au cœur de ce que nous devons défendre de
plus cher dans notre société. C'est l'accès à des conditions qui permettent à
tous et chacun de réussir et de s'épanouir.
Ce que nous devons faire, et c'est notre
message aujourd'hui, c'est d'écouter les étudiants. Leur réalité est
malheureusement marquée plus que jamais par des choix déchirants entre leurs
études, le travail pour subvenir à leurs besoins, et ils en sont rendus à ne
pas manger à leur faim. Dans ma circonscription, j'ai été peinée de lire qu'à l'Université
de Montréal, à deux pas de chez moi, les frigos alimentaires se vident
extrêmement rapidement, et il y aurait encore plus d'étudiants qui seraient là,
aux côtés des frigos s'il y avait suffisamment de nourriture.
Les jeunes sont notre avenir, puis c'est
notre devoir collectif de leur offrir les conditions gagnantes pour qu'ils
puissent se concentrer sur leurs études et préparer leur avenir avec confiance.
On est déçus ce matin de la réponse du gouvernement. Donc, aux côtés de mes
collègues, le message qu'on envoie, c'est : Travaillons ensemble pour
répondre à ce cri du cœur. Les enjeux auxquels les étudiants font face nous
concernent tous, puis il faut travailler ensemble pour mettre de l'avant des
solutions concrètes. C'est notre responsabilité collective. Merci.
M. Zanetti : La précarité
financière des étudiantes et étudiants du Québec, elle est grave. Elle s'accentue
avec le gouvernement de la CAQ, et c'est quelque chose auquel il faut mettre
fin tout de suite. La CAQ est en train d'accentuer une injustice générationnelle
inacceptable. Elle est en train de laisser perdurer une précarité financière
qui crée une pression qui nuit à la diplomation et qui crée... pardon, une
génération d'étudiantes et étudiants qui vont arriver sur le marché du travail
extrêmement endettés. Et plusieurs d'entre elles et eux vont même ne pas
diplômer à cause de cette situation-là financière qui... que la CAQ laisse
dégénérer. Il faut agir. Les solutions sont là. Il y a des engagements qui ont
été pris pour la rémunération des stages. Le gouvernement doit s'y tenir. Et
moi il y a un message que je veux envoyer au gouvernement : Pas question
de venir nous dire ici que le Québec n'a pas les moyens. Les revenus de l'État
québécois, ce n'est pas quelque chose qui est un phénomène naturel, ça relève
de choix politiques qui ont été décidés par la CAQ. Avec les choix qu'ils ont
faits, ils ont le devoir et la responsabilité d'augmenter les revenus de l'État
pour financer ces missions et, en premier lieu, ici, l'éducation supérieure.
Merci.
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Au nom du Parti Québécois, nous sommes totalement avec les étudiants
dans ces trois demandes concrètes, réelles et susceptibles de réduire l'écart
qu'on vit présentement. Rappelons que, lorsque François Legault et Martin Koskinen
ont créé la Coalition avenir Québec, un des enjeux fondamentaux, c'était l'équité
entre les générations. Je m'en souviens très bien, j'étais aux premières loges.
Aujourd'hui, ça en est une démonstration. Il y a une génération qui devrait se
concentrer essentiellement sur ses études, non pas sur se nourrir ou travailler
encore plus à l'extérieur des études pour se nourrir. C'est très important.
Alors, aujourd'hui, trois formations
politiques, qui représentent beaucoup plus de monde que la CAQ, envoient un
message avec les étudiants à l'effet que ces mesures, on en a les moyens. Elles
peuvent avoir un effet concret. Elles envoient de l'espoir et elles permettent,
je le crois certainement, avec tout le travail qui a été fait par les
étudiants, c'est documenté, d'arriver avec une solution ciblée qui va aller
directement toucher là où ça compte.
Alors, heureux de l'organisation de cette
conférence. Je sais que les leaders étudiants au Québec sont argumentés. Ils
travaillent fort. C'est de même depuis longtemps. Je l'ai déjà été il y a bien
longtemps moi-même. Ce n'est pas sans raison qu'ils viennent nous voir. C'est
qu'ils ont fait leur travail. Ils sont sérieux, et le gouvernement du Québec
aurait intérêt à les écouter. Parce que les étudiants qui souffrent, ils n'habitent
pas seulement dans nos circonscriptions. Ils sont dans toutes les
circonscriptions représentées par les députés de la CAQ. Je sais que leurs
députés en parlent, mais ça serait le temps qu'ils les écoutent et qu'ils
appliquent des mesures concrètes pour aider les jeunes du Québec, notre avenir.
Merci.
11 h 36 (version non révisée)
M. Dervieux (Antoine) : Bonjour
à toutes et à tous. Je m'appelle Antoine Dervieux. Je suis le président de la
Fédération étudiante collégiale que du Québec. La FECQ regroupe 70 000 personnes
étudiantes à travers 28 associations étudiantes réparties dans 13 régions
administratives.
Le 21 septembre dernier, on a lancé,
avec l'Union étudiante du Québec, la campagne Renversons le poids de la
précarité, une campagne qui regroupait 200 000 personnes étudiantes à
travers le Québec en enseignement supérieur. Peu de temps après le lancement,
on a entamé une tournée de points de presse en parcourant le Québec avec nos
associations étudiantes pour mettre en lumière les réalités locales et
régionales, Chaudière-Appalaches, Estrie, Capitale-Nationale, Montérégie, Côte-Nord,
Saguenay-Lac-Saint-Jean, Lanaudière, Abitibi-Témiscamingue. C'est ce qui nous
amène ici aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, avec les groupes d'opposition
et l'UEQ. Notre message du 21 septembre dernier, il était clair puis il l'est
toujours autant : Il faut renverser le poids de la précarité. Ça en
devient urgent.
On adresse donc au gouvernement trois
demandes claires. On demande une rémunération pour nos stages, on demande une
actualisation de l'aide financière aux études puis on demande le financement
des initiatives pour contrer l'insécurité alimentaire sur campus. Un sur cinq,
in étudiant sur cinq dans nos cégeps, dans nos universités, a besoin chaque
mois des banques alimentaires pour subvenir à ses besoins de base. Ils étaient
15 000 en 2011, ils sont presque 100 000 en 2024, c'est une hausse de
643 %. Puis mentionnons que, pour la même période, c'est 4 % d'augmentation
pour le réseau postsecondaire, 4 %. Ce constat-là. Il est confirmé par le
dernier bilan fin des banques alimentaires du Québec. En 2023, c'était
9,5 % des demandes qui provenaient de la population étudiante
postsecondaire. En 2024, c'est 10,5 %. Puis cette hausse là, elle ne va
pas arrêter. Il faut retirer nos œillères. Si on n'est pas capable de poser des
gestes forts, si le gouvernement ne donne pas une réponse forte, on va voir
encore des chiffres de pire en pire chaque année.
Les associations étudiantes locales font
déjà leur part en mettant en place des projets pour lutter contre l'insécurité
alimentaire sur les campus. L'enjeu, c'est que la portée et assez limitée dû au
manque de financement puis dû au fait que, avouons-le, 10 minutes après
que le frigo a été réapprovisionné, il est déjà vide. Il y a trop d'étudiants
qui en ont besoin, il y a trop d'étudiants qui sont prêts à faire la file parce
qu'ils en ont besoin. Il est temps que le gouvernement assume ses
responsabilités. Ce n'est pas normal qu'autant d'étudiants et étudiantes soient
aux prises avec des enjeux d'insécurité alimentaire. On demande donc un
financement pour soutenir la mise en place et la pérennisation des initiatives
locales sur campus. Mme Déry, il faut renverser le poids de la précarité.
M. Paré (Etienne) : Bonjour,
tout le monde. Je m'appelle Etienne Paré, je suis président de l'Union
étudiante du Québec. L'UEQ, c'est une organisation nationale qui vise à
défendre les droits et les intérêts de la population étudiante universitaire.
On représente plus de 103 000 membres à travers tout le territoire du
Québec.
On est aujourd'hui présent avec les porte-parole
en enseignement supérieur de l'opposition et la FECQ pour demander au
gouvernement d'agir pour renverser le poids de la précarité financière
étudiante. On nous répète depuis bientôt un an que le gouvernement a fait des
choix. Or, ces choix contribuent à maintenir la population étudiante en
précarité financière. Le gouvernement a reconnu lui-même, à de multiples
reprises, que la situation n'est pas soutenable. Il est maintenant temps que
les bottines suivent les babines.
Après plusieurs motions adoptées à l'unanimité
à l'Assemblée nationale, reconnaissant la contribution des stagiaires aux
services publics québécois et demandant leur rémunération, il est frustrant de
constater qu'aucune avancée n'a été faite dans ce dossier. Bien que le ministre
Déry a déjà affirmé que les personnes étudiantes en stage méritent une
rémunération, on constate que le gouvernement de la CAQ freine encore sur ce
dossier. Pourtant, face à la précarité des stagiaires, il est clair qu'il faut
accélérer les démarches. Le gouvernement ne cesse de nous répéter l'importance
de son opération pénurie de main-d'oeuvre. Or, tant et aussi longtemps que l'on
ne paiera pas les stagiaires, ceux-ci arriveront à bout de souffle sur le
marché du travail et seront plus susceptibles de délaisser leur profession. Le
gouverneur tente de remplir un seau qu'il a lui-même percé. Il faut rémunérer
tous les stages dans la fonction publique.
Nous vivons également une crise en ce qui
concerne l'aide financière aux études. La population étudiante délaisse le
programme et le nombre de demandes est en chute libre. Le processus est trop
long et trop complexe. Il faut simplifier le processus de demandes afin d'inciter
davantage la population étudiante à se servir de l'aide financière aux études
plutôt qu'à aller vers les institutions bancaires privées. Néanmoins, même
lorsque les personnes étudiantes complètent le long et ardu processus d'une
demande d'aide financière aux études, ils sont 22 054 à ne pas donner
suite à leur demande. C'est 22 054 personnes différentes qui ont vu
le montant qui leur été octroyé et qui ont dit : Non merci, ce n'est pas
suffisant, je vais aller chercher de l'aide ailleurs. Ça démontre tout d'abord
qu'il y a un enjeu de littératie financière, mais ça démontre aussi que le
calcul d'aide financière aux études n'est pas adapté aux besoins de la
population étudiante en 2024.
Il est plus que temps qu'on ait une
conversation sérieuse au Québec sur l'aide financière aux études. Nous
demandons à la ministre de mettre sur pied un chantier avec toutes les parties
prenantes pour traiter de la question de l'aide financière aux études.
Donc, que ce soit en rémunérant les
stages, en mettant sur pied ce chantier sur l'aide financière aux études ou en
luttant contre l'insécurité alimentaire, il est plus que temps que la ministre
de l'Enseignement supérieur fasse des actions concrètes pour renverser le poids
de la précarité financière...
11 h 41 (version non révisée)
M. Paré (Etienne) : ...Merci.
Mme Setlakwe : On est
prêts à prendre vos questions.
Journaliste : Bonjour.
Peut-être une réponse de la part du mouvement étudiant, puis après ça d'un ou
une élue. Vous avez entendu la ministre Déry en Chambre, tout à l'heure. Elle
parle de programme le plus généreux au pays puis elle ne semble pas vouloir
répondre à vos demandes. Ça a été quoi votre réaction quand vous l'avez
entendue?
M. Paré (Etienne) : Oui.
Bien, je peux peut-être mentionner, l'Union étudiante du Québec, on a un
partenariat avec l'Alliance canadienne des associations étudiantes puis on
vient justement de passer la semaine à Ottawa à revendiquer une amélioration du
programme d'aide financière aux études canadien avec nos partenaires. Puis je peux
vous dire que le programme canadien, c'est se comparer à quelque chose de pas
très bon. Si on est pour se comparer aux moins bons, effectivement qu'on a de l'air
d'être bons. Ça fait que, nous, notre objectif c'est d'avoir les meilleurs. C'est
d'avoir des étudiants qui sont en santé financière, qui ont une bonne qualité
de vie. Ça fait qu'évidemment si on se compare aux moins bons, on a de l'air
bon. Mais ce n'est vraiment pas ça qu'on demande en ce moment. C'est pour ça qu'on
a besoin d'un chantier. Il faut revoir le calcul d'aide financière aux études.
M. Dervieux (Antoine) : Puis
si je puis ajouter par rapport à ça, il a été question dans la réponse de la
ministre d'investissements majeurs dans le... dans le... qui sont différentes
initiatives pour contrer justement les enjeux de réussite et de santé mentale
étudiante en enseignement supérieur. Ce qui... Ce qui nous semble un peu deux
poids, deux mesures, là, c'est que, notamment, le... met de l'avant des
solutions qui incluent de se battre contre l'insécurité alimentaire pour avoir
un meilleur taux de réussite. Il y a un lien direct entre les deux enjeux, puis
c'est une direction qu'on doit prendre si on veut se battre pour avoir une
meilleure accessibilité aux études, qu'elle soit financière, mais aussi qu'elle
soit accessibilité aux études en général.
Journaliste : Je pense qu'on
a entendu Mme Déry dire également : Il faut faire des choix. Vous n'êtes
pas sans savoir qu'il y a ce déficit-là de 11 milliards de dollars.
Tout le monde s'arrache les sous. Avez-vous vraiment espoir quand on sait ce
qui se passe dans le réseau de la santé, dans le réseau de l'éducation aussi?
M. Dervieux (Antoine) : Et
je vous dirais que, du côté de la FECQ, on trouve que c'est quand même un choix
assez questionnable. On parle de dépenser 500 millions pour les stages, on
parle d'un montant, mais ce n'est pas de dépenser de l'argent, c'est investir
ces montants. On investit dans notre jeunesse parce qu'investir dans la
jeunesse... Puis on en parlait tantôt avec les enjeux au niveau des
techniciennes en éducation à l'enfance, en rémunérant les stages, est-ce qu'on
serait capable d'avoir plus de... d'éducation à l'enfance? Est-ce qu'on serait
capable d'avoir plus de techniciennes? Nous, on est convaincus que oui. On a besoin
de solutions comme ça. Ce n'est pas des dépenses, c'est des investissements. On
est capables de régler un nombre innombrable de problèmes en rémunérant nos
stages, en investissant contre l'insécurité alimentaire, puis en investissant
dans nos programmes d'aide.
M. Bérubé : Juste
ajouter un élément... Quelqu'un qui... Très rapidement. Bien, juste indiquer
que lorsque j'ai déposé la première motion sur les stages, elle était unanime.
Et la ministre avait indiqué qu'elle avait une marche à suivre pour y arriver.
Donc, on a l'appui du gouvernement à ce moment-là. Et puis on a senti une
volonté, voire même un échéancier. Là, on aurait reculé sur la parole qu'on a
donné à l'Assemblée nationale face aux autres formations politiques et qui a
créé tant d'espoirs auprès des jeunes. Je l'invite à réviser la motion pour
laquelle elle était si enthousiaste et que son gouvernement s'engage, la CAQ.
Et selon moi, c'est comme un contrat qu'on prend face à la population du
Québec. On dit oui à cette motion, on envoie un message aux étudiants, on
envoie un message que ça va se faire aux groupes parlementaires. Puis nous,
bien, on veut travailler avec le gouvernement pour que ça arrive. Mais cette
motion-là a une force, selon nous. Elle envoie un message qui est important, qu'on
a applaudi, mais qu'on aimerait applaudir pour vrai quand l'argent va se rendre
aux jeunes qui font des stages.
M. Paré (Etienne) : Puis
j'aimerais ça juste rajouter, pour conclure. Je l'ai mentionné dans mon
discours, mais depuis un an, les choix qu'on a faits maintiennent la population
étudiante en situation de précarité. Ce qu'on voit sur le terrain, les
stagiaires empêchent les ruptures de services. Que ce soit en santé, que ce
soit en éducation, les stagiaires sont là, ils font le travail. On ne les paie
pas pour ce travail-là. C'est une main-d'œuvre qui est disponible, qui est
pratiquement complètement qualifiée, qui est donc probablement plus proche d'être
compétente que n'importe qui qu'on ramasse dans la rue en ce moment pour travailler
dans les classes. C'est important de rémunérer ces gens-là. C'est des gens qui
vont travailler ensuite, qui vont intégrer le marché du travail, puis qui vont
travailler pendant des années, des décennies pour le gouvernement. Ça serait
bien qu'on les reconnaisse à leur juste valeur.
Mme Setlakwe : Puis je
peux compléter sur l'aide financière aux études rapidement. C'est un sujet sur
lequel on va revenir à l'opposition. J'ai eu des échanges avec la ministre lors
d'une interpellation. Elle a reconnu que le chantier est nécessaire. L'argent...
Écoutez, l'argent ne se rend pas dans les poches des étudiants. Elle l'a
reconnu. Elle dit que, les demandes, elle fait des efforts pour augmenter le
nombre de demandes. Nous, ce qu'on dit aujourd'hui, c'est : Travaillons
ensemble. On lui tend la main. Si le gouvernement n'est pas à l'écoute de la
jeunesse, le gouvernement échoue. Là, c'est un échec de société. C'est notre
priorité. Et nous, on tend la main pour travailler avec elle, pour améliorer et
mettre à jour les paramètres de calcul qui sont désuets. Merci.
La Modératrice :
En anglais.
Journaliste :
Good afternoon. Mme Setlakwe, why
should...
11 h 46 (version non révisée)
Journaliste : ...this issue be something that the Government prioritizes? We heard
from Mme Déry saying she already invests a lot in post-secondary
education. We've heard the Government saying on several issues that there's
just no money left. So, why should they be prioritizing an issue like student
precarity?
Mme Setlakwe :
Well, two things. Investing in our
youth should be a priority for a society like Québec. And what I'm hearing is
extremely worrisome, and we should be extremely worried and frankly, ashamed as
a society. In Québec, what we're hearing is students are lining up in front of
empty fridges, and there would be more students if there was more food in the
fridges. This is happening all across Québec. This is what the students are bringing
back to us, following their journey all across Québec.
Now, in terms of the
money, the money is there. We're not saying the Government is not doing enough.
We need to revisit a program that already exists. Yes, there is more money that
is needed, but, first and foremost, we must ensure that the money, that is
available in the program, reaches the students. They need the money. What are
we waiting for? Thank you.
Mme Cadet :
I just wanted to add. So, when we got
elected, I heard the Premier, Francois Legault, like, telling us that the
priority of priorities was education. Like, he told us, like, so many times,
and we've tabled three motions, like, all, like, together. We tabled three
motions on student precarity and on paying the internships... making sure that
the internships that are being done in the public sector are being paid, and
the Government told us yes. So, right now we have a government that decided to
not be transparent, that is decided to not be faithful to its word towards, yes,
the parties of opposition, but towards the students, towards the population on
this issue. And that's the thing that is really unacceptable today. And if it
is truly the priority of priorities for the Government of «la CAQ», they need
to make sure to go forward with what they said they would do.
Journaliste :
And if I can...
M. Bérubé :
...
Journaliste :
Oh! Did you have anything to add...
M. Bérubé :
...
Journaliste :
Yes. Mr. Zanetti, did you have
anything to... You're OK?
M. Zanetti :
Yes, yes. What we're asking the
Government right now is to invest in the future, because what they are doing
right now is enforcing generational injustice, and that is not good for
Québec's economy. It's not good for the student population. So, he has to act
right now and he cannot say to us : Oh! We don't have the money. Québec can
afford it. He has a responsibility to get the money to fund the priorities of
the state, and education is one of them.
Journaliste :
And if I could just hear from one of
the students as well. What explains the fact that there are students that are
struggling this much financially? What explains that?
M. Paré
(Etienne) :
Right
now, we have a housing crisis that particularly affects students who are, most
of the time, first time renters, and they're going to have a higher rent
because of that. There's also higher tuition fees. Each year, the tuition gets
higher, and higher, and higher. We also get the inflation that has been pretty
hard on students since COVID. We have to take a moment and have a discussion on
the importance of student financial aid. If the education is a priority for the
Government, they should invest more in student financial aid. It's not normal
that we need to work as many hours to arrive at the end of the month and be
able to pay the rent. And the problem is, the more you work, you're going to
get out of the... portion of the student financial aid. It's a vicious circle
that you can't get out of because you need money right now to eat. You can turn
towards food banks, but it's not normal that students are going to food banks.
Food banks should be for the poorest people out there, not for student who are
just waiting to get on the market and, eventually, have a decent wage because
they're doing higher education studies.
Journaliste :
And paid internships, would that help?
M. Paré
(Etienne) :
I
mean, of course it would. This is the main solution that we've been asking for
more than a year now. People...
Mme Cadet :
...
M. Paré
(Etienne) :
Oh
yes! And many more. And, honestly, the problem is they're doing work. They're
out there... The hours that they're spending doing this unpaid internship...
are hours that they can't study, that they can't go out there to work. They
have to get some kind of remuneration, especially when we know that right now,
they're preventing service breaks. If there were no unpaid... in those... well,
I mean, whether it's hospitals, whether it's schools, those people wouldn't get
the services. I know someone who became the oldest at her place of work while
being an unpaid intern because there are so many people who are quitting the
job. And she can't quit, because if she quits, she's going to have to do an
unpaid internship for another year someplace else. And that's another year that
she's not getting paid and she's not able to afford rent, food and stuff. So,
definitely paying the interns would be a great first step.
M. Dervieux
(Antoine) :
And,
if I may add... to this, you know, it's easier for... well, it's harder...
11 h 51 (version non révisée)
M. Dervieux (Antoine) : ...for students to be able to deal with poverty. You know, when you're
a student, you don't have 40, 50, 60 hours a week you can dedicate to work, to
two jobs. You know, you need to work 25... You need to, you know, study 25 hours,
you need to be in class 25 hours, and then you use what you have to be able to
work to sustain your basic needs. But, in the end, you just can't, you know.
And it's been a few years we've been talking about it and this year is the
breaking point. We can't go much deeper, you know. We've been talking about it;
the numbers did not stop going up from 2011 to 2024 in terms of food and
security. You know, we need to have a solution. We have three solutions for the
Government, and we just don't understand why they're not already in place, you
know.
La Modératrice : Merci
beaucoup, bonne journée.
(Fin à 11 h 52)