Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures vingt-deux minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. On est à quelques jours de l'entrée en vigueur de Santé Québec. Je veux
rappeler, initialement, l'engagement de la CAQ à l'effet qu'on allait attendre
un maximum de 90 minutes à l'urgence. Alors, je vous donne les chiffres en
date de ce matin, qui ne changeront pas dimanche avec l'arrivée de Santé Québec.
Alors, à l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke, on
attend 9 h 42 min, on n'attend pas 90 minutes. Au CHUM, on
attend 9 h 30 min. À l'Hôpital Le Royer de Baie-Comeau, c'est 8 h 58 min;
à l'Hôpital Anna-Laberge, Châteauguay, 8 h 56; Hôpital de Sept-Îles,
8 h 31 min; Hôpital Lakeshore, 8 h 28 min;
Gatineau, Val-d'Or, Lachine, Fleury, Saint-Eustache et Rimouski, plus de 7 heures.
Ça, c'est la réalité. Au-delà des structures, un patient qui doit se rendre à l'urgence
de son centre hospitalier le plus près attend de nombreuses heures, et non 90 minutes.
Alors, quant à la crédibilité de la CAQ en
matière de santé, ils aimeraient qu'on ait oublié cet engagement de 2018. Bien,
on a une bonne mémoire, et les gens qui attendent dans l'urgence ont le temps d'y
penser aussi. Alors, ça, c'est la réalité, c'est ça qui est le concret. Tout le
reste, c'est des débats de structures, c'est une façon pour le gouvernement de
se déresponsabiliser. Vous savez quoi? On va quand même continuer de poser des
questions à Christian Dubé en Chambre pour le reste de son mandat.
M. Paradis : Par ailleurs, on
apprend que le ministre Simon Jolin-Barrette a écrit à Ottawa, au gouvernement
fédéral pour lui demander d'en finir avec l'exemption, l'exemption religieuse,
donc, qui permet, en réalité, de tenir un discours haineux de manière publique
et de ne pas être poursuivi criminellement. Le ministre Jolin-Barrette dit qu'«en
maintenant cette exception en place le gouvernement du Canada perpétue des
failles légales qui contribuent au repli sur soi, au communautarisme et à l'exclusion
sociale, protégeant ainsi des comportements et des discours qui mènent à la discrimination
et à la violence», dit-il donc dans sa lettre. Nous, on est avec... on est avec
le ministre dans ce combat-là. On pense que c'est très important de mettre fin
à cette exemption dans le Code criminel du Canada.
D'ailleurs, le 22 mai 2024, il y a
quelques mois, on a proposé, à l'Assemblée nationale, une motion qui demandait
à l'Assemblée de réaffirmer le caractère laïque de l'État du Québec, qui
implique que les discours publics référant à la religion ou contenant les
opinions basées sur la religion soient traités de la même façon que les autres
discours publics, qu'elle affirme, l'Assemblée nationale, qu'une opinion sur un
sujet religieux ou une opinion fondée sur un texte religieux ne devrait pas
pouvoir justifier un discours haineux. Et, en conséquence, on demandait au
Parlement du Canada d'abroger l'exception religieuse qui est prévue aux
articles 319.3b et 319.3.1b du Code criminel. C'est à faire, et il n'y a
aucune raison pour laquelle on devrait attendre plus longtemps avant d'abroger
ces dispositions qui permettent des discours qu'on a entendus dans les rues au
Québec, et c'est inacceptable.
Journaliste : On apprend ce
matin que le journaliste... en fait, que la tête du journaliste Daniel Renaud a
été mise à prix par le crime organisé, qu'on voulait l'éliminer. Quelles sont
vos réactions par rapport à ça?
M. Paradis : Notre première
réaction en est une d'exprimer à M. Renaud, à sa famille, à ses proches qu'on
est avec lui. Ça doit être des moments difficiles, qu'il vit, qu'ils vivent,
avec ses proches. On est avec eux, on pense à eux. Ça doit être stressant, ça
doit être très difficile, donc il faut penser à l'être humain avant tout.
Le travail des journalistes dans ce genre
de dossiers est absolument essentiel. Partout sur la planète, le travail des
journalistes là-dessus est essentiel. On l'a vu aussi, c'est arrivé,
précédemment, au Québec, il y a des précédents très malheureux, et ce qu'on
veut, c'est que les journalistes puissent continuer ce travail-là avec toutes
les protections possibles, dans le plus grand contexte de sécurité possible. Et
ça, ça veut dire qu'il faut se poser la question, donc, de la liberté
journalistique. Elle est liée aussi à la façon dont on conduit la lutte au
crime organisé au Québec. Et est-ce qu'actuellement on s'est doté de tous les
moyens, de toutes les politiques, est-ce qu'on a révisé de fond en comble les
stratégies, les politiques publiques et les budgets qui y sont consacrés?
Ça fait des semaines, nous, qu'on pose ces
questions-là à l'Assemblée nationale. Ça fait des semaines qu'on demande au
ministre de la Sécurité publique de s'assurer que les corps de police ont les
moyens, que les intervenants de la société civile et que même les forces
policières aient les moyens aussi pour agir sur le plan communautaire. On a mis
fin à des programmes de police communautaire, notamment à Montréal. Pourquoi,
alors que tout le monde disait que ça fonctionnait, que ça contribuait à
prévenir? Ça, c'est sur le plan de la prévention.
Maintenant, sur le plan de la lutte au
crime organisé, on a des corps de police qui ont réclamé, qui ont réclamé à
hauts cris pendant des semaines d'avoir les moyens, puis le gouvernement disait
non. Il a fallu lui tordre un bras pour qu'il s'assoie, finalement, avec les
corps de police puis qu'il donne un peu de moyens.
Nous, on demande un mandat d'initiative
depuis le 9 octobre. Le 9 octobre, on a écrit pour demander un mandat
d'initiative, qu'il y ait une commission parlementaire qui soit créée pour qu'on
entende les experts, les corps policiers, les organisations communautaires, les
juristes pour venir nous dire c'est quoi, le constat, aujourd'hui, en 2024,
alors que le crime organisé a beaucoup changé, alors qu'il y a des nouvelles
méthodes, notamment, de recrutement des jeunes. Mais c'est de se poser les
bonnes questions, de faire des constats pour être capable d'agir rapidement et
efficacement sur le terrain. On attend toujours une réponse. 9 octobre.
Journaliste : Est-ce que vous
considérez que c'est le far west, actuellement, entre autres, à Montréal, là?
On sait qu'il y a eu une grosse mouvance dans les groupes criminalisés, là, si
on retourne à l'époque des Dubois, les Italiens, les autres groupes, les Hell's
Angels et les gangs de motards, et les bandes... les gangs criminalisés de rue,
là, qui n'ont pas vraiment de structure. Est-ce qu'il y a moyen de donner les
outils nécessaires pour les corps de police de surveiller tout ça, là?
M. Paradis : Très troublant,
ce à quoi on assiste, inquiétant. Cette désorganisation du crime organisé dont
plusieurs parlent, l'apparition de nouveaux groupes, de nouvelles méthodes,
l'utilisation des réseaux sociaux comme méthode de recrutement. Aujourd'hui,
qu'on apprenne, donc, que des journalistes qui font leur travail, qui exercent
la liberté de presse, soient menacés, c'est troublant, et c'est pour ça qu'il
faut agir de manière raisonnée, de manière ordonnée.
On propose, nous, que le gouvernement du
Québec en fasse un sujet de préoccupation, les Québécoises et les Québécois
sont préoccupés. On l'a entendu, là, quand il y a eu la... bien, c'est...
J'allais dire qu'il y a eu la vague d'incendies criminels, là, qui n'est pas
terminée, là, des incendies criminels, des jeunes qui sont utilisés comme chair
à canon, qui sont recrutés alors qu'ils sont mineurs, qui sont recrutés, qui
participent à cette guerre-là. Il y a eu l'incident, ici, sur la Rive-Sud, avec
un jeune qui a été retrouvé carbonisé. C'est inquiétant, tout ça. Alors,
qu'est-ce que le gouvernement fait? Nous, on a proposé qu'on se pose les
questions, qu'on fasse le constat, parce que la situation aujourd'hui n'est pas
la même qu'il y a six mois, n'est certainement pas la même qu'il y a trois ans,
alors que le ministre de la Sécurité publique nous a dit : Oui, mais moi,
j'ai mon plan, ça a été établi, puis c'était comme ça, puis il y avait des
budgets. C'est le temps de s'adapter, c'est le temps du dialogue, c'est le
temps de la réflexion pour être capable d'agir rapidement sur le terrain.
Journaliste : ...juste clarifier
ça, juste clarifier, est-ce que vous voyez un lien entre la situation qui
implique M. Renaud et cette dégradation-là, là, de la façon dont le crime...
peut-être le bon nom, mais cette espèce de far west, comme disait mon collègue,
là, et le fait que le gouvernement, peut-être, n'agisse pas assez là-dessus?
Faites-vous un lien? Est-ce que...
M. Paradis : Bien, d'une
part, d'une part, ce n'est malheureusement pas la première fois qu'il y a des
journalistes qui font leur travail, qui exercent leur liberté journalistique,
qui font des enquêtes là-dessus font l'objet de telles menaces.
Malheureusement, ce n'est pas la première fois. Mais là, cette fois-ci, ça
s'inscrit dans un contexte plus large. Ce contexte plus large, c'est une
évolution rapide sur le terrain des techniques, des méthodes de ces groupes
armés, de ces groupes criminels, organisés, parfois moins organisés, qui se
livrent une guerre, mais dont parfois, malheureusement, trop souvent, ce sont
aussi les gens qui sont victimes. Tout le monde peut en être victime. On l'a vu
dans les rues, pas seulement de Montréal, d'ailleurs, on l'a vu partout au
Québec, ce phénomène-là.
Alors, la question, c'est : Quelle
est la stratégie du gouvernement? Pourquoi refuse-t-il que les parlementaires,
les élus du Québec se penchent sur cette question-là pour écouter les gens qui
ont des choses à nous dire? Et on les entend parfois sur vos ondes. Il y a des
gens qui l'ont analysé, qui ont des propositions à faire. Nous, c'est ce qu'on
veut faire pour agir rapidement sur le terrain.
Journaliste
: Est-ce
que M. Bonnardel est l'homme de la situation dans cette... dans ce cas-ci? Il
ne sort pas beaucoup quand il y a des cas, comme ça, que vous soulevez, on ne
l'a pas vu prendre la parole beaucoup sur la question du crime qui se
désorganise.
M. Paradis : On aimerait
vraiment voir le ministre Bonnardel se montrer ouvert, se montrer proactif pour
avoir cette réflexion-là. C'était une main tendue, le mandat d'initiative, là,
on n'a pas décidé, là, qu'on allait faire ça pour coincer quelqu'un quelque
part, là, pour des intérêts politiques. On a une... On a écouté les parents.
Les parents sont venus nous voir, les organisations communautaires sont venues
nous voir, nous ont dit : C'est encore pire que ce qui est rapporté parce
qu'il y a une loi du silence qui est imposée. Alors, on veut les entendre, ces
gens-là. On veut réfléchir pour être capables d'agir. Qu'est-ce que le
gouvernement attend pour nous dire oui?
M. Bérubé : ...ajouter un
petit élément. Écoutez, il y a un homme qui a été tué en plein jour à Mont-Joli
il y a quelques mois. Il y a des enjeux sur la Côte-Nord, partout au Québec, ce
n'est plus que Montréal. Le crime organisé est violent, il y a des règlements
de comptes, il y a des exécutions, il y a des meurtres un peu partout au Québec.
Ça dépasse largement les territoires du SPVM ou de la police de Québec. Alors,
ça nous préoccupe tous. Le public est drôlement intéressé, l'enjeu de la
sécurité, l'enjeu de l'ordre, l'enjeu de la lutte aux stupéfiants, au
proxénétisme, surtout juvénile. D'ailleurs, ce qu'on nous annonce, de
l'émission J.E., ce soir, à venir, est particulièrement troublant.
Donc, c'est un enjeu qui n'est plus que
montréalais. Et je sens bien... Alors, là-dessus, on peut compter sur notre
concours. Le Parti québécois a une vaste expérience dans ces domaines. On se
souvient, il y a 30 ans, cette année, il y avait eu l'escouade Carcajou
pour lutter contre le crime organisé. Si on veut y aller de l'avant, bien, on
va certainement contribuer.
Une voix : ...
M. Bérubé : On n'est pas là.
Journaliste : Juste à propos
des écrans, le gouvernement Albanese vient d'interdire aux jeunes de
16 ans et moins ou de moins de 16 ans, désolée...
M. Bérubé : En Australie, ça?
Journaliste : En Australie,
oui, d'avoir accès aux réseaux sociaux. Est-ce que c'est une voie qu'on devrait
suivre ici? Est-ce que vous vous alignez là-dessus à la commission spéciale?
M. Bérubé : Bon, alors, je
suis un des commissaires, là, je ne veux pas prendre position de façon personnelle,
mais évidemment on n'est pas insensibles à ce qui se passe ailleurs,
particulièrement en Australie. C'est sûr que l'enjeu de la majorité numérique
est un enjeu sur lequel on devra trancher à terme. C'est au printemps qu'on
remet le rapport. Donc, pour l'instant, on n'en est pas là. On a fait un
certain nombre de constats, on va continuer de rencontrer des nouveaux experts.
On a fini pour les jeunes, on a fait le tour de toutes les écoles, on a
rencontré beaucoup de jeunes, mais je sais bien qu'on devrait trancher cette
question-là, mais, pour l'instant, on n'a pas d'annonce à faire.
Journaliste : J'avais une
question pour M. Paradis comme... comme avocat, ou Me Paradis.
M. Paradis : Comme avocat,
ah! oui?
Journaliste : L'exemption
religieuse sur le discours haineux, là, est-ce que c'est quelque chose qui est
réellement utilisé à votre connaissance ou est-ce que ce serait plus une mesure
préventive?
M. Paradis : Bien, c'est une
question que, là, ça se trouve dans le Code criminel actuellement. Et c'est sûr
que ça influence le travail des policiers, le travail des enquêteurs et le
travail des avocats aussi. Parce que, quand vient le temps de dire : Bien,
il se passe ça dans les rues, tous ceux qui doivent travailler à contrer ce genre
de discours là se disent : Bien, voici ce à quoi je fais face. Je fais
face à un article qui va dire que, bien, si j'essaie de porter des accusations,
si j'essaie de me rendre au tribunal avec ça, ça va être difficile d'obtenir
une condamnation, parce qu'on va invoquer, contre les accusations, la défense
du discours basé sur des fins religieuses. Donc, oui, j'ai passé... j'ai parlé
à beaucoup d'intervenants dans le milieu de la justice. Et ils nous
disent : Bien, cette disposition-là nous empêche de faire une partie de
notre travail, parce qu'elle est là, puis ça va faire en sorte... Il y a des
choix, hein, que les... que les procureurs doivent faire, notamment sur les
dossiers qu'ils vont amener devant les tribunaux, les accusations qui vont être
portées pour savoir... Il faut qu'il y ait une chance raisonnable de
fonctionner.
Donc, cet article-là, il nuit actuellement
à une lutte efficace aux discours haineux. Et, pensez-y, à sa face même, quand
on regarde ça, qu'est-ce qui, en 2024, justifie une telle disposition qui
dit : Vous avez le droit de faire des discours haineux, d'appeler à la
haine dans les rues du Québec, parce que vous vous basez sur le fait que c'est
un discours religieux. C'est inacceptable.
Journaliste : Une question
pour prof Bérubé...
Des voix : ...
Journaliste : ...les classes
de francisation que le... les 1 300 classes de francisation que le
gouvernement a créées, là, à temps partiel, ça ne plaît pas, pas du tout à
plusieurs personnes. Qu'est-ce que ça vous dit? Est-ce que c'est une façon pour
le gouvernement de dire : Bon, bien, finalement, on ne coupe pas.
M. Bérubé : Alors, le prof va
passer ça à maître, parce que c'est une de ses causes.
M. Paradis : L'avis de
recherche que j'ai lancé, au début du mois d'octobre, est toujours en vigueur.
Le gouvernement aura beau faire des annonces puis montrer des tableaux, il
reste qu'il y a 450 professeurs et professionnels de la francisation qui
ont perdu leur emploi dans les dernières semaines. Le gouvernement continue à
nier ça. Ils ont écrit des lettres, ils m'ont écrit des lettres. Je les ai
rencontrés à des événements devant les centres de francisation. Ils sont là,
ils ont perdu leur emploi. C'est des gens qui ont une expertise qu'ils faisaient.
Ça a fonctionné ça et ça contribuait à la francisation, à l'accueil et à
l'intégration des personnes immigrantes.
Moi, j'attends toujours de savoir où
est-ce qu'ils se donnent, à Québec, les nouveaux cours. On ne m'a toujours pas
dit où et surtout quel type de cours. Parce que, là, on les a vus, là, sur les
pages Internet de Facebook et autres médias sociaux de Francisation Québec.
Vous irez voir ça par vous-mêmes. On demande des agents, des formateurs. Ce
n'est pas des professeurs, ça. Donc là, on nous parle de groupes. Quel type de
cours? Même dans ce qui est rapporté ce matin dans les médias, il y a des
étudiants qui disent : Je ne peux même pas y aller à ces cours-là, on me
les a offerts, mais c'est des cours à temps partiel de soir, je ne peux pas y
aller. Donc, on a remplacé quelque chose qui fonctionnait.
Si on revient, là, à la base, là, le
gouvernement de la CAQ contribue à ce que les seuils d'immigration explosent,
augmentent de façon stratosphérique, donc il y a un nombre de personnes à franciser
beaucoup plus important qu'avant. Et qu'est-ce qu'il fait après pour la
francisation, dont il dit qu'elle est essentielle à la survie de la nation?
C'est lui-même, c'est le gouvernement qui dit ça. Il coupe les ressources
existantes, il coupe des cours qui fonctionnent dans des centres qui le font
depuis des décennies, puis il remplace ça par de la paperasse, par de la
bureaucratie. Je les ai rencontrés, là. Des personnes nouvellement arrivées à
Québec cherchent à s'inscrire. Ils ne sont même pas capables de s'inscrire
parce que le formulaire est trop compliqué.
Journaliste :
Mr. Bérubé, on Santé Québec...
M. Bérubé :
Sure.
Journaliste :
...you mentioned it earlier, its
mandate is about to start. Are you expecting to see any changes? And...
M. Bérubé :
We don't have any expectation. The only
thing is going to happen is Mr. Dubé going to say every single time we ask for
a result: Ask Santé Québec. So, bad news for Mr. Dubé, he's still the Minister
of Health, and we're going to ask tough questions until he leaves politics in
2026. Did he say that he's going to run again? Ask him.
Journaliste :
Do you think Quebeckers will see any
difference in the quality of their health care?
M. Bérubé :
I don't think so. Remember when Mr.
Legault said that he wanted to create some well-paid jobs? The answer is the...
the people in charge of Santé Québec, they win big-time.
Journaliste :
He promised a 90 minutes of wait
in emergencies.
M.
Bérubé
: Yes, and I have some numbers for you.
Journaliste :
Could you quote those for us?
M. Bérubé :
Hôtel-Dieu de Sherbrooke : 9 h 42 min
CHUM : 9 h 30 minute. Hôpital Le Royer : 8 h 58 min.
Hôpital Anna-Laberge : 8 h 56 min. Hôpital de Sept-Îles :
8 h 31 min. Lakeshore: 8 h 28 min. And Val-d'Or,
Lachine, Fleury, Saint-Eustache, Rimouski as well, more than seven hours. So,
it's a major fail. And, if there's any fail... in the next week in Québec, I
hope that Mr. Dubé is going to be there for in conference.
Journaliste :
Mr. Paradis, as a public security
critic, Daniel Renaud, the fact that there was one $100,000 contract issue to
get... well, to basically get rid of him, I mean, like, that... that's... for
you.
M. Paradis :
First of all, our thoughts are with Mr.
Renaud, his family, his close ones. These are indeed tough times. So, we are
thinking about him. And this is... this is... this is quite a concern, quite a
shock that is... such a contract on ahead of Mr. Renaud. He was just doing his
job, exercising his liberty to inquire, to investigate about the facts. It's
very concerning. Now...
Journaliste :
...organized crime?
M. Paradis :
That... There is a very concerning
raise, increase in the number of crimes. I've been talking about this for the
past few weeks, the past few months. We've called on Minister Bonnardel to act
very decisively on these issues, and it's not what's happening. For months
we've been asking Minister Bonnardel to sit with police chiefs in Montréal, in
Québec and throughout Québec to make sure that they have the tools and budgets
to properly fight against this new phenomenon that are developing throughout
Québec, not only in Montréal, not only in Québec, but throughout Québec. Why?
Why did he cut resources for community police forces in Montréal and elsewhere
in Québec? This is mind-boggling at the present time because we need
prevention, and we need fighting organized crime. We called on the creation of
a special commission here, at the National Assembly, to discuss these things,
these very topics, to heat, to listen to experts. It was October 9th. We're
still waiting for a simple reply.
Journaliste :
What do you think about what's being
done in Australia about the issue with social media and... I know it's being
studied, screens are being studied here.
M. Bérubé :
Numeral... numeric majority... I don't
know if we should call it this way. It's a major concern for us at the
commission. So, we didn't take any decision yet because the report is going to
be public next spring. So... But it's a major concern for us. Should we have
this kind of majority in Québec? And, if we said so, how can we make sure that
it's going to be respected? So, it's a hard question, but it's a question for
us.
Journaliste : ...l'herbe sous
le pied, mais une dernière sur le projet de loi de... sur l'énergie. Parce
qu'on s'en ait parlé, là, ça... il y a une séance qui a été annulée, il y a
des... il y a des ouï-dire selon quoi il y aurait peut-être des conflits sur
les amendements apportés au projet de loi. Pourquoi ça ne siège pas,
actuellement, selon vous, sur l'énergie, alors que c'était une pièce importante
pour le gouvernement?
M. Paradis : Très bonne
question. Très bonne question. J'aimerais bien entendre la ministre Fréchette
sur les raisons qui expliquent le fait que le projet de loi était inscrit puis,
ensuite, il a été retiré. Qu'est-ce qui se passe? Est-ce qu'on envisage des
changements majeurs? C'est une réforme qui va avoir des impacts pour des décennies
sur l'avenir économique et l'avenir énergétique du Québec. Plusieurs ont
demandé, de tous les horizons, ont demandé que ce projet de loi soit retiré et
soit réécrit parce que c'est l'oeuvre de Pierre Fitzgibbon, l'ancien ministre,
ça porte son empreinte à toutes les pages. Alors, est-ce que la ministre veut
s'identifier et être simplement la légataire de l'ancien ministre ou elle veut
faire quelque chose de différent?
Nous, on l'invite toujours à retirer ce
projet de loi là, à retourner faire ses devoirs, après avoir consulté les
Québécois et les Québécoises sur les questions essentielles pour notre avenir,
notamment celle de la privatisation du secteur de l'énergie. Parce que ce
projet de loi là ouvre tout grand la porte à la privatisation. Le projet de loi
aussi, dans ses termes mêmes, prévoit des hausses des tarifs pour les foyers
québécois, puis il n'y a eu aucune discussion au Québec là-dessus. Alors, ayons
une discussion, et sur la base des grandes orientations que le gouvernement
doit nous présenter en tout premier lieu. Ensuite, on préparera un projet de
loi qui nous fait cheminer vers la planification que le gouvernement a
présentée. Mais, actuellement, on n'en a aucune, planification gouvernementale,
aucune. On ne sait pas où le gouvernement veut aller avec sa politique
énergétique.
Journaliste : ...surpris de
voir que le menu législatif est aussi mince en fin de session? Tantôt, M. Leduc
disait : Je ne sais même pas ce qu'on va faire ici la semaine prochaine.
M. Paradis : Bon. Là, je n'ai
pas le détail du menu législatif pour la semaine prochaine. Moi, je peux quand
même dire que j'ai suivi, je pense, sept ou huit projets de loi dans les
dernières semaines. Je pense qu'il faut reconnaître que, quand même, il y a eu
une activité législative significative dans les dernières semaines et que tous
les parlementaires y ont contribué. Merci.
(Fin à 8 h 45)