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(Quatorze heures vingt-neuf minutes)
M. Derraji : Bonjour. On
vient de recevoir l'information que M. Caire démissionne. Je tiens à
rappeler que le ministre n'a pas démissionné en faisant un acte de contrition,
en assumant ses responsabilités et en reconnaissant son incurie. Il a dit
clairement, clairement, qu'il n'était pas assez méfiant.
Nous, au Parti libéral du Québec, depuis
le début, nous avons demandé l'intervention de l'Autorité des marchés publics
et, s'il y a des accusations criminelles, que l'UPAC s'en occupe. Nous avons
aussi... et on maintient que le gouvernement a une autre option :
décaviarder l'ensemble des procès-verbaux que nous avons entre nos mains, et ça
va clarifier les choses. Nous pensons que la lumière doit être faite plus que
jamais, et seule une commission d'enquête publique et indépendante va nous
permettre d'aller voir ce qui s'est passé réellement, pas uniquement avec M.
Caire, mais aussi avec M. Bonnardel, avec la présidente du Conseil du
trésor, ainsi que Mme Guilbault, qui était la ministre des Transports
après la dernière élection de 2022.
Journaliste : Il dit qu'il
n'a rien à se reprocher dans sa déclaration. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Derraji : Ce que j'ai
retenu de sa déclaration, c'est qu'il a dit clairement qu'il n'était pas assez
méfiant. Et, pour moi, ne pas être assez méfiant, c'est aussi irresponsable. Il
était incapable d'assumer son rôle. Et, moi, la question qui reste :
Est-ce qu'il a fait tout cela derrière le dos de son collègue ministre des
Transports, que je tiens à rappeler, le seul responsable, le ministre
responsable de la SAAQ, était M. Bonnardel? Il était où, M. Bonnardel? Parce
qu'on n'entend pas parler de M. Bonnardel. M. Bonnardel dit qu'il ne savait
rien, il n'était pas au courant de rien. Donc, lui, est-ce qu'il était méfiant,
assez méfiant ou pas du tout intéressé?
Journaliste : Excusez, j'ai
marqué le début, mais est-ce que, donc, vous considérez que M. Caire, c'est un
peu comme l'agneau sacrifié pour éviter que les autres aient des conséquences?
M. Derraji : Clairement, et
c'est pour cela qu'on doit aller faire toute la lumière. N'oubliez pas, le
rapport de la VGQ était très clair. Une des options a été écartée à cause du
risque médiatique et politique, et ils ont tout fait pour fractionner le
contrat. Il y avait une publication d'un l'arrêté ministériel, ça a été discuté
au sein du Conseil des ministres, trois ministres au minimum impliqués, la
présidente du Conseil du trésor, le ministre des Transports de l'époque, M.
Bonnardel, et M. Caire. C'est pour cela qu'on demande que toute la lumière soit
faite sur ce fiasco. Quand, aujourd'hui, un ministre responsable au sein de
l'appareil gouvernemental, qui dit clairement et publiquement, il n'était pas
assez méfiant, donc c'est la preuve qu'il n'a rien fait pendant cette période.
Et vous avez vu les conséquences par la suite. Absence de contrôle, et les
Québécois se ramassent avec une facture de 1,1 milliard de dollars.
Journaliste : Et vous
demandez toujours aussi, donc, si on comprend, la démission des ministres des
Transports concernés, là.
M. Derraji : Il n'y a pas
d'élément nouveau. On l'a demandé mardi. Nous avons demandé la démission de
Caire, de Mme Guilbault et de M. Bonnardel. Aujourd'hui, si la CAQ
sacrifie M. Caire, il y a d'autres personnes qui nous doivent des comptes. Il
ne faut pas laisser M. Bonnardel s'en sortir sans répondre à nos questions,
parce que ça ne passe pas. Je n'ai jamais vu un ministre laisser faire sa
société d'État entre les mains d'un autre collègue, qui, aujourd'hui, le
déclare publiquement, il n'était pas assez méfiant. Et Mme Guilbault, elle a eu
la même présentation de M. Karl Malenfant au mois de novembre 2022. Et ce qui
est le plus troublant, c'est que la CAQ, avec ce stratagème, a évité un risque
médiatique et politique pendant la campagne électorale.
C'est pour cela qu'aujourd'hui, s'ils ne
décaviardent par l'ensemble des PV, la seule chose qui leur reste, c'est
déclencher une commission d'enquête publique et indépendante. Pourquoi? Parce
que le politique a mis le nez dans un processus dans le but de préserver
François Legault d'un article pendant la campagne électorale qui mentionnait
qu'il va y avoir un dépassement de coûts de l'ordre de
222 millions de dollars. C'est ce qu'on dit depuis le début.
Journaliste : Mais ça, c'est
nouveau que vous demandiez... que vous demandez aujourd'hui une commission
d'enquête publique. Jusqu'à ce matin...
M. Derraji : On n'a jamais
fermé la porte à la commission d'enquête publique. Nous, on ne va pas commencer
à faire perdre aux Québécois d'autres argents. Nous, on a la preuve. C'est pour
cela que la CAQ refuse de décaviarder les PV. Mme Guilbault, maintenant, a une
responsabilité. Est-ce qu'elle veut caviarder les PV ou protéger son collègue
Bonnardel?
Journaliste : Qu'est-ce qui
est prioritaire, que M. Bonnardel et Mme Guilbault gardent leur poste ou
qu'il y ait une commission d'enquête publique?
M. Derraji : Pour moi, M.
Bonnardel et Mme Guilbault sont les deux responsables au même niveau que M.
Caire. Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui on sacrifie M. Caire qu'il n'y a plus
de problème. M. Caire était responsable, et je maintiens que M. Bonnardel était
responsable, il était responsable de la SAAQ. C'est lui, le ministre
responsable. Donc, on n'entend pas parler de lui. Est-ce que c'est une
stratégie caquiste de porter le blâme à M. Caire?
Aujourd'hui, M. Caire le dit
publiquement : Je n'étais pas assez méfiant. C'est très grave comme
déclaration. Il ne l'était pas pendant une campagne électorale, et il a omis de
déclarer une chose extrêmement importante. Pire encore, il a instauré un
stratagème, un stratagème pour fractionner les contrats pour que ça ne touche
pas le politique. C'est pour cela, pour nous, on leur a donné beaucoup de
chances. L'AMP va faire son travail. S'il y a des accusations criminelles, ça
va aller avec l'UPAC. Nous avons demandé : décaviardez les PV ou
démissionnez. Nous sommes conséquents avec ce qu'on dit.
Aujourd'hui, l'effet de nouveauté, c'est
que M. Caire dit publiquement... il n'était pas assez méfiant. Pourquoi il
n'était pas assez méfiant? Et je tiens à vous rappeler toute l'intervention du
politique était pendant la campagne électorale. C'est très grave. Depuis quand
le politique se mêle de ce genre d'affaires? C'est pour cela qu'on doit faire
toute la lumière. Ils ont une chance, décaviarder l'ensemble des procès-verbaux
parce que ça va aller très vite. On va comprendre le lien et le manque de
leadership de M. Bonnardel, comme M. Caire.
Journaliste : M. Legault
dit qu'il reconnaît que son ministre était devenu une distraction pour le
gouvernement, c'est ce qu'a mentionné M. Caire, mais a répété qu'on a
caché de l'information au ministre concerné. Donc, le premier ministre persiste
sur cette notion-là.
M. Derraji : Le premier
ministre, il ment, le premier ministre, il ment, et je l'invite à décaviarder
les PV parce que ce qu'il dit, ce n'est pas ce que la Vérificatrice générale a
mentionné. Vous l'avez mentionné, votre collègue Alain Laforest a posé cette
question et la réponse est très claire de Mme la Vérificatrice générale,
elle était très, très claire, et j'étais là lors de cette rencontre. Il n'a
jamais parlé que le politique n'a rien reçu. Si M. Legault dit qu'on les a
trompés, je lui lance un défi : que ses ministres dévoilent les documents
reçus par la SAAQ, qu'ils dévoilent publiquement les documents reçus par la
SSAQ, par le ministre des Transports.
Journaliste : Avec ce que
vous dites, avec... est-ce que vous incluez aussi M. Legault qui... est-ce
que vous insinuez qu'il aurait été au courant de tout ça?
M. Derraji : M. Legault,
s'il continue à s'entêter de continuer à cacher la vérité aux Québécois et de
ne pas demander des comptes à ses ministres, il est complice. Parce que, je
reviens avec l'idée de départ, tout cela est arrivé pendant la campagne
électorale. Qui est la personne la plus touchée par ça? C'est M. Legault.
M. Legault ne va pas résister à un article qui parlait du dépassement de
coût du plus grand projet de transformation numérique au sein de l'appareil
gouvernemental.
Et pourquoi je vous dis que
M. Bonnardel est responsable? Quand vous êtes responsable de la plus
grande transformation numérique d'une société d'État, vous devez avoir des
rencontres statutaires, des rencontres hebdomadaires avec le P.D.G. Or que,
depuis une semaine, M. Bonnardel insiste qu'il n'a rien vu et qu'il n'a
rien fait. Pourquoi il est ministre? Il nous parlait qu'il s'est... il n'a pas
eu l'information. Est-ce qu'il n'a pas eu l'information de la part de son
collègue?
Journaliste
:You say Mr. Legault is lying. Can you explain a bit on that? Extend
on that?
M. Derraji : I mean, why did the Premier Legault declassify all the documents
today? We need to know the truth. So, it's very important to clarify what
happened between June 2022 and September 2022.
Journaliste
: But you think he knew about it all along, that the Prime
Minister... that the Premier knew?
M. Derraji : I'm pretty sure that three members of the team, Mr. Bonnardel, Mr.
Éric Caire and Mrs. Sonia LeBel... so they had two opportunities or two cases.
So, they chose one because they don't want to have any problem in the campaign
in 2022.
Journaliste
: So, what does that resignation mean now? What does it change fir
the Government?
M. Derraji : Nothing, nothing. I still believe that Mr. Bonnardel and Mrs.
Geneviève Guilbault, they are all involved in this problem. So, that's why we
need to clarify everything, we gave them an opportunity to declassify all the
documents, and they should do it as soon as possible.
Journaliste
: And you think it was due to resign for Mr. Caire?
M. Derraji : It was the only thing to do. But, again, it's not only him
responsible for that, I want to be very clear, it's not only Mr. Éric Caire
that is involved in this fight, it's also Mr. Bonnardel. They are all involved
to find a solution to decide because they want more money, they are asking for
more money and the Government
tried to find another solution. So, that's why we want to clarify everything.
And that's why I'm asking the Premier, he should be... he should tell the truth
to all Quebeckers, we want to
know what happened between June 2022 and September 2022. It's very important for our democracy.
Journaliste
:
Just to ask one for my colleague Cathy, what do you think of the fact that Mr.
Caire, you know, sort of doesn't recognize any responsibility in what happened?
M. Derraji : You know, Mr. Caire, it's not the first time that he's acting like
that, but I'm asking the Premier, he's responsible of all the ministers...
So, he should be as a chief of... like a real chief. We had a big problem, it's
a big, big problem, happened during the campaign, between June and September,
and now we should clarify everything. It's not only about Éric Caire.
Journaliste : And you touched
on the fact that he said that he should have been more careful or be more
«méfiant», like he said in the...
M. Derraji : Yes.
Journaliste : So, that's an
issue for you? That's something to be concerned of?
M. Derraji : Yes. He's a minister
since seven years now, and he said today that I should be «méfiant». «Méfiant»,
you can say it in English or...
Des voix : «Suspicious».
M. Derraji : Suspicious. So,
it's... You know, what kind of conclusion we conclude today that a minister
responsible for the biggest transformation, the most important transformation
inside the Government... So, that's why we want to clarify everything, and
first, we need to declassify all the documents. It's very easy, the cost is
zero for the public. And if they're not, we should ask for a commission, public
commission, independent commission, too. Merci.
(Fin à 14 h 41)