Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Douze heures cinquante-huit minutes)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Merci beaucoup d'être ici. Je suis heureuse d'être accompagnée
de mes collègues, Alejandra et Guillaume, pour vous dire à quel point je suis
fière d'avoir obtenu la confiance unanime du caucus de Québec solidaire pour
être la nouvelle cheffe parlementaire de Québec solidaire.
Si je vous ai convié aujourd'hui, c'est
pour vous faire trois annonces. Tout d'abord, je vais vous présenter notre
porte-parole par intérim, Guillaume, que vous connaissez très bien, qui n'a pas
besoin de présentation. Par la suite, je vais vous informer de la date de
l'élection du prochain porte-parole de Québec solidaire. Et finalement, je vais
vous parler de l'avenir du parti et des priorités que je vais porter jusqu'en
2026.
Mais avant de commencer, c'est important
pour moi de dire un mot pour mon collègue et ami, Gabriel Nadeau-Dubois, et je
veux aussi lui rendre hommage. J'ai travaillé et milité auprès de Gabriel
depuis 2018. Le fait qu'il ne soit plus mon co-porte-parole m'attriste, hein,
ça a été court, mais je respecte tout à fait son choix. Il a énormément,
énormément contribué à amener Québec solidaire là où il est aujourd'hui, à en
faire un parti d'opposition respectée, une vraie alternative progressiste et
crédible au Québec. Gabriel, merci pour tout ce que tu as fait. Je suis fière
et honorée d'avoir partagé toutes ces luttes avec toi, et je te garantis une
chose, on va continuer le combat. Et d'ailleurs, je suis heureuse que tu aies
accepté et que tu veuilles continuer à honorer le mandat que tes électeurs et
électrices de Gouin t'ont donné et que tu continues donc à être député. C'est
tout en ton honneur. Et, par le fait même, donc, tu restes avec nous dans le
caucus de Québec solidaire et ça me rend très heureuse.
Merci, Guillaume. Merci d'avoir accepté
d'être mon porte-parole par intérim. Face aux vents de droite et aux attaques
répétées contre notre modèle social, j'ai une entière confiance en Guillaume
pour porter la voix de celles et ceux qu'on n'écoute jamais. Depuis son
élection, Guillaume porte avec brio des sujets difficiles, complexes et
cruciaux. Le voir assurer ce rôle d'intérim au porte-parolat, c'est une bonne
nouvelle pour Québec solidaire, mais c'est aussi une bonne nouvelle pour les
Québécoises et les Québécois.
Pour ce qui est du prochain porte-parole
de Québec solidaire, bien, il sera choisi par les membres au congrès prévu du 7
au 9 novembre prochain. Toutes les modalités de la course vont être annoncées
prochainement. J'ai déjà très hâte de découvrir qui va partager avec moi ce
mandat important.
Je veux parler à nos membres, à nos
militantes et militants, à nos électeurs et électrices et à toutes les
personnes qui ont à coeur le progrès social au Québec. Je sais leurs
inquiétudes, leur sentiment d'insécurité et leur besoin de trouver des
solutions. Je les partage. Je veux les rassurer. Je veux opposer l'espoir au
découragement, l'action à la résignation. Je lance un appel à tous les
progressistes du Québec. Pour construire un monde plus juste, pour bâtir un
Québec vert, pour créer un pays qui ne laisse personne derrière, Québec
solidaire, c'est votre maison. Aujourd'hui, on est à la croisée des chemins.
Partout, partout dans le monde, il y a un vent de droite qui souffle très fort,
une montée en flèche des conservatismes les plus radicaux. Face à ça, les
partis progressistes, je l'admets, cherchent leur voix. Nous-mêmes, vous en
avez été témoins, on a vécu une année difficile et Québec solidaire n'est pas
aussi audible que ce que j'aurais aimé qu'il soit. Pour reprendre les mots de
mon amie, Manon Massé, je pense qu'on doit retrouver notre étoile polaire.
Ce qui anime mon engagement politique
depuis toujours, vous le savez, vous m'avez souvent entendu en parler, c'est
l'amour du Québec et de son peuple qui m'a accueillie à bras ouverts il y a
37 ans, l'amour de son histoire, de sa culture, de sa langue, de ses
aspirations sociales, l'amour d'un pays où les gens ne se font pas expulser
arbitrairement de leur logement, où l'égalité entre les femmes et les hommes
est une réalité, où on peut se faire soigner sans s'endetter pendant des
années. Cet héritage, ce legs de la Révolution tranquille, a été attaqué
progressivement et a été démantelé par la vieille classe politique pendant des
décennies.
Vous vous en rappelez peut-être, mais, en
2017, Gabriel avait dit que la classe politique des 30 dernières années
avait trahi le Québec. En 2025, force est de constater qu'après sept ans de la
CAQ au pouvoir, bien, François Legault, il n'a pas fait mieux. La classe
moyenne n'en finit plus de décliner, et de plus en plus de travailleuses et de
travailleurs vivent une précarisation sans précédent. Moi, je les connais, ces
gens-là qui se lèvent tôt le matin ou qui se couchent le soir après leur quart
de nuit. Je ne suis pas une politicienne de carrière, j'ai passé 15 ans,
15 ans de ma vie professionnelle dans des usines avec des femmes et des
hommes qui élèvent leur famille à la sueur de leur front. Je veux leur dire que
je ne les ai pas oubliés. Comme je l'ai fait dans ma carrière professionnelle,
j'ai travaillé pour ces hommes et ces femmes, bien, je vais continuer
aujourd'hui aussi à travailler pour elles et eux et pour leurs familles. Comme
seule femme à la tête d'un parti politique, je veux aussi travailler pour
toutes ces femmes qui, en grande majorité, portent à bout de bras nos services
publics, nos écoles, nos hôpitaux, nos CPE, pour prendre soin de nos enfants,
de nos aînés, pour prendre soin de nous.
Ces gens qui travaillent fort vivent moins
bien aujourd'hui qu'avec l'arrivée de François Legault au pouvoir. Le logement
coûte plus cher, l'épicerie coûte plus cher, les services publics sont à terre,
et les salaires, bien, ils ne suivent pas. François Legault nous avait promis
une troisième voie face à l'affrontement entre les rouges et les bleus.
Résultat : on a les pires des deux. On a l'austérité libérale d'un côté
puis on a les chicanes identitaires péquistes de l'autre. Face à ce constat,
Québec solidaire doit se concentrer sur un objectif clair, simple,
incontournable pour un parti de gauche. Je veux que Québec solidaire soit la
voix des travailleuses et des travailleurs qui font partie d'une classe
économique qui décline, les gens qui se lèvent tôt, qui font marcher notre
économie et nos services publics et qui voient leur qualité de vie baisser sans
espoir que ça change. Ces gens-là face... font face à un sentiment
d'impuissance. Ils travaillent fort, ces gens-là, puis ils ne demandent pas la
lune. Tout ce qu'ils voudraient, c'est profiter de leur temps libre, passer
plus de temps en famille, aller en vacances, s'acheter une maison. Ils se
retrouvent plutôt à gérer des hausses de loyer abusives, à se priver de tout
pour boucler la fin des mois puis ils n'y arrivent pas.
Je veux aussi parler à ceux et celles dont
les emplois sont menacés par les tarifs de Trump et les coupes de Legault. Vous
avez essayé les libéraux, vous avez essayé le Parti québécois, vous avez essayé
la CAQ et vous ne voyez toujours pas la lumière au bout du tunnel. À tous ces
gens, je dis ceci : Québec solidaire est le seul parti qui porte votre
voix, qui se bat pour vous, pour votre sécurité économique et qui veut
réellement s'attaquer à vos problèmes. La promesse que je fais aujourd'hui,
c'est que les travailleuses et les travailleurs seront au sommet de la liste
des priorités d'un gouvernement solidaire, bien au-dessus des Northvolt, des
Stablex ou autres obsessions anti-woke. Pendant que François Legault, lui,
travaille pour les élites et les grandes fortunes, nous, à Québec solidaire, on
est là pour les gens qui en arrachent et qui, pour vivre et survivre,
s'endettent.
C'est dans ce sens-là que j'ai demandé la
confiance du caucus de Québec solidaire, qui m'a nommée cheffe parlementaire
pour continuer de talonner à tous les jours François Legault sur son abandon
des travailleuses et des travailleurs. Je veux porter la voix de tous celles et
ceux qui souffrent de la situation économique, parce que, si ce n'est pas
Québec solidaire qui le fait, bien, il n'y a personne d'autre qui le fera.
Cette bataille pour les travailleuses et les travailleurs du Québec, pour des
solutions à la crise du coût de la vie et au délabrement de nos services
publics, ce sera désormais ça, notre étoile polaire à Québec solidaire. Merci.
Journaliste : Est-ce que
c'est le programme de Ruba Ghazal ou de Québec solidaire qu'on vient
d'entendre?
Mme Ghazal : Moi, ce que je
fais aujourd'hui, c'est que je parle des priorités. Évidemment, Québec solidaire,
on est un parti qui a plusieurs valeurs et engagements. Vous nous voyez aller
depuis très longtemps. On est un parti résolument de gauche. Et, face à
l'approche de la... le rendez-vous électoral en 2026, je veux qu'on soit
concentrés sur un objectif clair et important qui est celui de parler avec ces
gens avec qui j'ai travaillé toute ma vie, des travailleurs et travailleuses.
Et c'est ce que je soumets aujourd'hui, comme cheffe parlementaire, aux membres
et à la population.
Journaliste : Parce que vous
dites : Ce sera désormais ça. Donc, qu'est-ce qui n'était pas bon avant?
Mme Ghazal : En fait, si vous
regardez, par exemple, toutes les propositions qu'on a faites, à Québec
solidaire, vous vous dites : Qu'est-ce qu'il y a de nouveau sous le soleil?
On a été très, très forts et on est toujours puis on va continuer à être très
forts sur la crise du logement. On va toujours parler haut et fort pour
défendre les droits des travailleurs, travailleuses qui sont attaqués, là,
frontalement par François Legault. On va continuer à nous assurer d'avoir des
services publics qui donnent des services à la population, qu'ils ne soient pas
obligés de s'endetter pour avoir des soins de santé qui, normalement, auraient
dû être gratuits. Ça a été ça, hein, la promesse qui a été faite aux Québécois
et Québécoises, et c'est une promesse brisée.
Cela dit, je veux faire un constat. On...
Ce message-là et ce qu'on met de l'avant n'est pas assez entendu. Je n'ai pas
d'explication pour ça, je n'ai pas toutes les réponses, mais je peux faire ce
constat honnête ici, devant vous, c'est que ce message-là qu'on porte n'est pas
assez entendu. Puis nous, on est un parti de gauche, mais il y a d'autres
partis aussi de gauche partout à travers le monde dont leur voix n'est pas
assez entendue. Et plusieurs nous demandent : Mais comment ça se fait? Qu'est-ce
que les partis de gauche font mal? Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce que la
droite fait bien que nous, on fait mal?
Je n'ai pas toutes les réponses, mais, ce
que je sais, c'est que c'est extrêmement important et urgent que les gens
sentent encore plus qu'actuellement que nous sommes leur voix, la voix du monde
qui travaille fort, qui en arrache, que j'ai côtoyé pendant 15 ans, des
gens que je continue à rencontrer, j'ai déjà visité une usine où je
travaillais, qui est dans Saint-Henri-Saint-Anne, ils étaient en grève à ce
moment-là, puis ils ont dit : Ruba, tu as toujours travaillé pour nous — je
suis une spécialiste en santé sécurité au travail — tu as toujours
fait des choses pour nous, pour qu'on ait des meilleures conditions de travail,
puis on voit que tu continues encore comme politicienne puis on va te suivre.
Bien, ces gens-là m'ont entendu, mais moi, j'ai envie que plus de gens nous
entendent en restant très axés sur cette priorité jusqu'en 2026.
Journaliste : Est-ce que le
virage qu'a essayé d'imprégner M. Nadeau-Dubois au parti au cours des
derniers mois de la dernière année vous a fait perdre le nord? Parce que vous
dites : On retrouve notre étoile polaire. Ça veut dire que vous l'aviez
perdu?
Mme Ghazal : Ce que je veux
dire, c'est qu'on n'est pas assez entendus, pour toutes sortes de raisons. Je
veux dire que vous êtes témoins de ce qu'on propose, de ce que l'on met de
l'avant. Ce message n'est pas assez entendu, pour toutes sortes de raisons.
Journaliste : ...essayé de
recentrer le parti un peu...
Mme Ghazal : Ce qu'il a fait,
c'est... et il y a une continuation, ce qu'il a fait, c'est que... c'est pour
faire des changements. Il n'est pas le seul là-dedans, ça a été quelque chose
qui a été choisi collectivement — vous savez comment ça fonctionne à
Québec solidaire — et qui est de dire : Bien, il y a peut-être
des chantiers qu'on doit changer, notamment, par exemple, l'actualisation du
programme. Tout ça continue. Ça a commencé même quand Émilise Lessard-Therrien
était à la tête de Québec solidaire, et ça continue parce qu'on fait les choses
collectivement ensemble. On est en train de travailler avec les membres, tout
le monde, pour actualiser et rendre plus facile et plus court notre programme.
Il y a eu des changements qu'on a faits dans nos statuts, par exemple, pour
simplifier le fonctionnement de notre parti. Ça, c'est quelque chose qui a été
fait collectivement avec les membres et on le continue.
Moi, ce que je suis en train de vous dire
aujourd'hui, c'est que nous sommes le seul et unique parti de gauche au Québec.
Nous sommes le seul et unique partie de gauche qui sommes représentés par une
équipe très forte de 12 députés à l'Assemblée nationale. C'est historique,
ça n'a jamais existé dans le passé. Moi, je sens le poids de la responsabilité
que nous avons aujourd'hui, parce qu'il y a des gens qui n'ont pas de voix dans
la société. Puis, partout où je vais, ils me le disent : On a besoin de
vous. Bravo pour ce que vous faites, vous portez notre voix quand vous êtes les
seuls à parler haut et fort et à essayer, même en étant un deuxième groupe
d'opposition, d'aller chercher des gains, notamment en logement. On est les
seuls. Donc, je veux qu'on soit cette gauche assumée, décomplexée, qui n'a pas
peur d'assumer qui nous sommes, comme la droite l'est totalement décomplexée,
avec ce qu'on voit avec... au sud de la frontière, avec le bonhomme orange et son
psychopathe, là. Bien, eux autres, ils sont assumés. Nous, on est le seul parti
de gauche assumé au Québec et c'est ça qu'il faut qui soit entendu par la
population.
Journaliste : Est-ce que vous
espérez toujours réformer le gouvernement, Québec solidaire?
Mme Ghazal : À Québec
solidaire, dès le jour 1, dès le jour 1 de notre fondation, moi, je
suis membre fondatrice de Québec solidaire, si on a décidé d'aller à
l'Assemblée nationale, des gens du mouvement communautaire, des mouvements
sociaux, du mouvement syndical, qui ont dit : Bien là, notre voix n'est
pas entendue par les partis traditionnels qui sont là à l'Assemblé nationale,
allons-nous même... c'était ça, Françoise David, qu'est-ce qu'elle avait dit.
On n'est pas entendus, on fait des marches mondiales des femmes, on est
mobilisés partout dans la rue, on n'est pas entendus. Allons donc, nous,
prendre les décisions nous-mêmes à l'Assemblée nationale. Et ça a été ça qui a
été décidé dès la fondation de Québec solidaire d'aller à l'Assemblée nationale
pour prendre le pouvoir puis faire les changements nous-mêmes, et ça continue.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a là des avantages à reconsidérer une fusion avec le Parti québécois?
Mme Ghazal : Premièrement, il
n'y a aucun intérêt du Parti Québécois ni de notre côté. Nous sommes un parti
indépendantiste, vous me connaissez, vous m'avez déjà entendu parler de mes
convictions indépendantistes très fortes et qui demeurent. Et ma vision de
l'indépendance, pour que ce projet-là ait lieu, bien, c'est un nationalisme
inclusif. Il faut qu'on inclue tout le monde. Je veux que les enfants de la
Loi 101, aujourd'hui, qui sont à l'école, sentent cet amour-là que j'ai
pour le Québec, qu'ils se sentent entièrement Québécois et Québécoises, et,
pour ça, bien, on a besoin des Ruba Ghazal, on a besoin des Alejandra Zaga
Mendez, on a besoin des Andrés Fontecilla, des Haroun Bouazzi, des gens
inspirants qui leur disent qu'on aime le Québec, on veut qu'il soit un pays,
qu'on prenne nos décisions ici, tout en étant inclusifs. Donc, ce projet-là
n'est pas partagé par Paul St-Pierre Plamondon, qui a d'autres obsessions, lui,
notamment le wokisme et des affaires obscures que je ne comprends pas.
Journaliste : Vous dites que
vous voulez un virage plus assumé à gauche ou, en tout cas, vous voulez être
une gauche plus assumée. Est-ce que ça veut dire être une gauche plus radicale,
plus populiste? On parle à Amir Kadir, par exemple, puis il va dire que le
recentrage des derniers mois n'a pas fonctionné. Donc, est-ce que... est-ce
qu'il faut passer par une gauche plus radicale pour revenir dans le coeur des
Québécois?
Mme Ghazal : Moi, il n'y a
pas de secret. Je veux dire, moi, j'ai fait deux fois une course au
porte-parolat. Puis ça a été presque ça, mon slogan, c'est-à-dire, on veut être
une gauche assumée. Et c'était quelque chose que j'aie toujours porté, puis
c'est ce que j'ai fait dans mon engagement depuis le début. Comme je vous dis,
je suis une membre fondatrice. Après ça, si on commence à dire : O.K.,
est-ce que c'est tel mot, tel mot?, je m'en fous, des étiquettes. Je laisse les
gens qui analysent et les analystes qui analysent la situation politique, et
les professeurs d'université, et Amir aussi, il a... il peut le faire. Est-ce
qu'on est là, est-ce qu'on est... Moi, ce que je vous dis, c'est que notre voix
n'est pas assez entendue, puis je veux qu'elle le soit. Puis je veux que ça
change. Je n'ai pas toutes les solutions. Et, aujourd'hui, j'amène une
direction politique très claire, très, très concentrée sur quelque chose de
clair. Vous allez voir, vous allez m'entendre très, très, souvent parler de la
défense des travailleurs et travailleuses, de la crise du coût de la vie,
d'être la voix de ceux qu'ont n'entend pas. Ça va être ça, mon étoile polaire,
comme disait Manon.
Journaliste : Donc, vous
voulez regagner les gens que vous avez perdus lorsqu'il y a eu le recentrage du
parti. Est-ce que c'est ça que je comprends? Parce que...
Mme Ghazal : Moi, j'ai...
Moi, j'étais là... je suis là avec Gabriel. On va être là. D'ailleurs, il va
être là aussi la semaine prochaine. Je n'ai pas entendu de recentrage. Ce que
j'ai entendu...
Journaliste : Bien, M.
Nadeau-Dubois l'a dit lui-même à plusieurs reprises, qu'il fallait recentrer le
parti si on voulait arriver.
Mme Ghazal : Moi, j'ai
entendu qu'il voulait qu'on soit pragmatique. Je suis une personne pragmatique.
La naissance de Québec solidaire est une action et un acte en soi qui est
pragmatique, où est-ce que les gens ont dit : Bien, on ne veut pas juste
avoir raison dans nos... chez nous, dans nos chaumières. On veut aller jouer le
jeu parlementaire tout en changeant aussi les institutions. Notamment, nous, on
n'a pas de chef, on a deux co-porte-parole. Et ça, ça ne va pas changer,
d'ailleurs, en 2026, ça va continuer. Et c'est notre façon aussi de faire
changer les choses tout en venant à l'Assemblée nationale et au Parlement.
Donc, ça, ça continue.
Journaliste : Mais il y a
toujours ce dilemme-là, Mme... il y a toujours ce dilemme-là quand même dans
l'histoire de Québec solidaire, en disant : Est-ce qu'on prend des
propositions un peu plus larges avec certains compromis dans l'optique
d'espérer ratisser plus large et de gouverner ou on s'en tient à des positions
plus à gauche, peut-être plus radicales pour satisfaire une certaine base à
Québec solidaire? Vous, comment vous allez faire le pont entre les deux? Parce
que c'est ça, la question. Puis M. Nadeau-Dubois a dit : J'ai donné tout
ce que j'aie pu dans une gauche qui voulait gouverner. C'est comme... on
sent... Le sous-texte, c'est que, de la façon qu'on est installés, on n'est pas
vers le gouvernement. Donc, comment vous allez naviguer entre ces deux eaux-là?
Mme Ghazal : Oui, je
comprends. Tout le monde... Moi, ce que j'entends, ce que vous dites... Là, il
y a toutes sortes de choses aussi, là. C'est un peu manichéen. Il y a
d'autres... toutes sortes de spectres. Tout le monde, ce qu'on veut, ce n'est
pas rester dans l'opposition. On veut que la gauche gouverne. Si on veut faire
des changements, on ne peut pas juste avoir des petits gains. On en a puis on
en est fiers, là, du gain qu'on a obtenu pour les aînés, pour le logement, mais
ce n'est pas suffisant. On veut qu'il y ait des vrais changements pendant que
la droite est en train de massacrer nos services publics, pendant qu'elle en a
pour les grandes entreprises privées américaines, comme les Stablex, les
Northvolt de ce monde. Et j'accuse François Legault de favoriser les intérêts
de ces entreprises-là plutôt de la... que du peuple puis de la population
québécoise. Bien, pendant ce temps-là, nous, on ne peut pas juste attendre et
avoir les bras croisés.
Donc, tout le monde a le même objectif qui
est celui que la gauche et que Québec solidaire gouverne un jour. Après ça, on
ne s'entend pas sur les moyens et les stratégies. Ça, c'est vrai. Bien, c'est
ça, Québec solitaire. Je sais que c'est un peu difficile des fois à comprendre.
On est le seul parti réellement démocratique à l'Assemblée nationale. Nous
n'avons pas de chef qui dit : Voilà la direction, vous êtes contents, vous
n'êtes pas contents, suivez. On a plein d'endroits dans notre parti où les gens
peuvent s'exprimer librement, hein, on est dans une démocratie, donc on veut
montrer l'exemple dans notre partie, pour dire : Voici la stratégie que
moi, je préfère, voici l'autre stratégie. Et, à la fin, on se rassemble, on
vote, et après ça on se rallie. C'est comme ça que ça fonctionne à Québec
solidaire.
Journaliste : Mais de
constamment vous entredéchirer de même, est-ce que ça ne vous condamne pas à
être toujours à la croisée des chemins?
Mme Ghazal : Constamment?
Non, c'est...
Journaliste : Bien, c'est ce
que vous dites, là, dans la façon dont le parti, il... on ne s'entend pas sur
les formes, sur les façons.
Mme Ghazal : Non, non, il
faut faire attention. On est... Ce que je dis, c'est que, depuis notre
fondation, il faut vraiment... Je veux dire, il faut aller chercher, là, nos
20 ans, là. Moi, j'étais là, je le sais. C'est... Il y a des débats qui
ont lieu, des débats, des fois, qui vont être... peuvent être rigoureux, et
c'est correct, puis il faut... puis on veut que ce soit des débats sains. Ce
qu'on ne veut pas avoir, c'est, puis c'est ce qu'on a vu dans la dernière
année, puis j'ai été honnête avec vous, Gabriel a été honnête avec vous, des
crises. On ne veut pas que ça se transforme en crise. Donc...
Et moi, je suis confiante pour l'avenir.
Depuis que Gabriel a quitté, et il a fait ça dans l'ordre, et je le remercie,
il l'a fait de la bonne façon, il y a des gens qui disent : C'est un gros
morceau. C'est gros de perdre Gabriel Nadeau-Dubois, une des personnes les
plus... un des politiciens les plus talentueux de sa génération. Mais je vois
une lueur d'espoir. Et moi, je vois aussi cette lueur-là.
Journaliste : Est-ce que vous
ou des gens à Québec solidaire se sentent un peu abandonnés par Gabriel
Nadeau-Dubois? Au moment où vous traversez des moments difficiles, de perdre
une figure comme ça, est-ce que ça pourrait faire mal au parti?
Mme Ghazal : Juste la façon
que Gabriel a agi nous montre qu'il n'a pas abandonné. Lui, ce qu'il a dit,
c'est : Moi, ça fait huit ans. Huit ans, ce n'est pas peu, là. Ce n'est
pas comme s'il est parti après deux ans, là. Huit de sa vie où est-ce qu'il a
donné tout ce qu'il pouvait, en son coeur, dans son ventre, de sa tête, de son
talent, sans compter. Il a une rigueur de travail inouïe. Et c'est ce qu'il a
donné. Puis, après ça, il a dit : Moi, maintenant, j'ai envie que d'autres
figures politiques de la gauche émergent. Bien, ces figures-là, vous les avez
devant vous.
Des voix : ...
Journaliste : M.
Cliche-Rivard, vous renoncez donc au poste de co-porte-parole permanent.
Pourquoi?
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, vous êtes très intéressants aujourd'hui, comme d'habitude. Écoutez,
la raison est très, très simple puis elle a trois ans et demi puis elle mesure
à peu près un mètre, un mètre cinq, là, c'est mon petit bonhomme. Et moi, je
veux être un père présent. C'est le souhait et la promesse que j'ai faits à ma
famille. Et j'accepte le défi, là, de manière temporaire, mais je ne suis pas
en capacité personnelle et familiale de prendre le grand saut cette fois-ci.
Peut-être qu'il y aura d'autres opportunités pour moi dans le futur. Mais, pour
cette fois-ci, j'accepte le rôle avec beaucoup d'humilité, avec beaucoup de
confiance de la part de mes collègues. Je suis aussi leader parlementaire. Ça
aurait voulu dire aussi laisser aller ces fonctions-là. Et je pense que dans le
contexte actuel, que vous avez élaboré, on a besoin de stabilité. Puis je pense
que tout le positif et le bénéfice que je peux apporter au parti va être
davantage rencontré dans mon rôle de leader parlementaire et de chef par... de
co-porte-parole par intérim.
Des voix : ...
Journaliste : ...pourquoi
jusqu'au mois de novembre?
Mme Ghazal : Bien, tout
d'abord, je veux juste souligner puis remercier encore une fois Guillaume. Nous
avons à Québec solidaire des hommes modernes qui décident aussi de prendre des
choix politiques en fonction de leur famille. Et, ça, je suis très, très fière
de ça.
En novembre, c'est la décision pour donner
le temps, là, que cette course-là ait lieu. Et, au mois de novembre, nous avons
un congrès, et cette décision-là, on la prend en congrès par le vote des
membres.
Journaliste : ...à quel point
c'est important d'éviter un couronnement? Vous avez été couronnée, Mme Ghazal,
à quel point c'est important d'être...
Mme Ghazal : J'ai... Non.
J'ai été... Les gens ont voté. Ils auraient pu choisir moi ou la chaise. Ils
ont... Ils m'ont choisie à 91 %. Et, ça, je suis très fière de ça.
Journaliste : À quel point
c'est important qu'il y ait une course cette fois-ci?
Mme Ghazal : Moi,
honnêtement, qu'il y ait une course, qu'il n'y ait pas de course, ça ne me
dérange pas. À Québec solidaire, on est un parti démocratique.
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Puis, s'il y en
a un, nous aimons... vous le savez à quel point on aime les débats d'idées, on
va l'accueillir avec ouverture, donc, oui.
Journaliste : Vous allez
demander également d'être celle qui représentera Québec solidaire au débat des
chiffres... des chefs et vous présenter à titre de future première ministre,
peut-être, du Québec. Est-ce que vous avez préséance sur la personne qui va se
présenter au poste de co-porte-parole masculin?
Mme Ghazal : Bien, la façon
que ça fonctionne, c'est que c'est en novembre que ce choix-là va être fait par
les membres. Et, moi, j'ai été très claire depuis la première course... parce
que là il y a eu une course à laquelle j'ai perdu par trois voix, dès la
première course, où j'ai dit, en 2023, j'ai dit très clairement que moi, en
voulant briguer le poste de co-porte-parole, ça, ça veut dire que je suis
prête, si jamais les membres ont confiance en moi, pour porter leur voix, je
suis prête à être aspirante première ministre et aussi aller au débat des
chefs. Et, ça, ça ne change pas aujourd'hui. Donc le choix va être fait en
novembre.
Journaliste : ...le chef
n'est pas choisi en novembre encore ou que ça va être en même temps,
stratégiquement, pour vous, c'est... c'est quand même intéressant?
Journaliste : C'est dans la
poche, là.
Mme Ghazal : C'est...
C'est... Ah! ça, c'est mal connaître Québec solidaire.
Journaliste : Il n'y aura pas
d'autres, à part... Bien, M. Cliche-Rivard, est-ce qu'il pourrait dire, par
exemple : Moi, je vais y aller, au débat, puis je vais être
premier-ministrable éventuellement?
Mme Ghazal : Le choix va être
fait en novembre, selon nos statuts, comme d'ailleurs ça a toujours été le cas.
Si vous nous avez observés depuis les 18 dernières années, un an avant
l'élection générale, il y a un choix qui est fait pour qui sera aspirant ou
aspirante première ministre et qui ira au débat des chefs. Et, ça, ça ne change
pas. Ça va être la même chose. Je veux dire, aujourd'hui, là, Gabriel, il est
parti pour donner un an et demi, pour donner le temps à d'autres figures de
s'installer. Et c'est ce qu'on va faire. Puis le choix va faire en novembre.
Des voix : ...
Journaliste : Est-ce que vous
allez vous présenter en 2026?
Journaliste : ...pour le
poste de porte-parole masculin, est-ce que...
Mme Ghazal : Pardon?
Journaliste : M.
Cliche-Rivard, est-ce que vous allez vous représenter en 2026?
M. Cliche-Rivard : C'est mon
intention, M. Desrosiers.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a quelqu'un au caucus qui s'est manifesté, là, pour le poste de co-porte-parole
masculin? Ou est-ce que ça pourrait...
Mme Ghazal : Je vais laisser
les collègues puis toutes les personnes qui ont envie de se présenter à ce
poste-là le soin de l'annoncer.
Journaliste : ...aussi?
Mme Ghazal : Oui, tout à
fait. Tout à fait.
Journaliste : Est-ce que ça
devrait être un non-élu?
Mme Ghazal : On est ouverts à
tout. Après ce qui... Après le départ d'Émilise, il y a aussi une façon de
dire : Comment est-ce que notre parti pourrait être prêt pour accueillir
quelqu'un aussi d'extra-parlementaire? Et nous sommes prêts.
Journaliste : Comment allez-vous
recruter de tels candidats dans la mesure où ça ne va quand même pas très bien
au parti, là?
Mme Ghazal : Tout ça, là,
aujourd'hui, ce qu'on vous annonce, c'est que c'est en novembre. Ça fait que,
là, les gens savent que c'est en novembre. Après ça, plus tard, on va annoncer,
parce que, là, on... il faut qu'on prenne le temps de prendre ces décisions-là,
les modalités de la course, et tout ça, puis ça va être annoncé en temps et
lieu. Puis on va avoir... On est en mars, hein? Novembre, c'est quand même
loin. On va avoir amplement le temps, pour toutes les personnes qui le
désirent, de se présenter, de le faire. Des gens de gauche qui veulent contrer
le vent de droite actuel, le démantèlement de nos services publics, la crise du
logement, la crise de l'itinérance, toutes les crises qui nous pendent au bout
du nez, la crise climatique, il y en a beaucoup au Québec, et, à Québec
solidaire, on va être cette voix inspirante.
Journaliste : Ce n'est pas
très invitant, par exemple, pour des futurs candidats, de voir qu'ils n'ont
pratiquement pas d'accompagnement, là, dans une élection partielle, par
exemple, là. Je sais que, la semaine passée, vous avez dit que c'était en
fonction des règles de votre parti ou, en réalité, avec l'intérêt de l'élection
partielle, mais comment vous comptez être pris au sérieux pour la future
élection générale?
Mme Ghazal : Oui. Bien, je
vais dire un mot par rapport à l'élection de Terrebonne. Tout d'abord, je veux
juste dire que, pour ce qui est de la soirée électorale, c'était une erreur
qu'il n'y ait aucun élu qui soit présent. Je prends ce blâme-là. Je ne sais pas
si vous avez remarqué, mais, la semaine passée, on avait... ça n'excuse rien,
ça n'excuse absolument rien, mais on devait... en tout cas, il y avait comme
quelques changements qui arrivaient dans notre parti. Ça ne sera pas le cas la
prochaine fois. Mais, encore une fois, cette campagne... pour cette campagne,
nous avons donné toutes les ressources que nous avons décidé de faire. On savait
que c'était un château fort péquiste, on savait que c'est un... c'est une...
aussi un comté où il y a eu deux fois Pierre Fitzgibbon qui a été élu très
fortement et donc on savait que c'était une course à deux entre la CAQ et le
Parti québécois et nous avons donné les ressources de notre équipe. Maintenant,
pour ce qui est de la présence pour la soirée électorale, c'est une erreur, et
je l'assume.
Journaliste : ...vous avez lu
Mme Poirier, ses commentaires. Elle dit qu'il n'y a même pas d'élu, à part
vous, qui est venu l'appuyer pendant les 35 jours de campagne. Comment ça
s'explique?
Mme Ghazal : Bien, en fait,
il y a eu aussi toute une mauvaise circonstance, là. Il y a eu une tempête
historique, là, qu'on a eue, là, je ne m'en rappelle plus c'est quelle date, au
mois de février. Et cette date-là, Étienne et moi, parce qu'Étienne est
responsable aussi de la région de... Étienne Grandmont, de Lanaudière, on s'en
allait pour s'habiller puis on partait, puis c'était juste impossible de partir
à cause de la tempête. Donc, on...
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Non, non, mais
je fais juste vous dire. C'est que vous pourriez dire : Ah! il n'y a
jamais eu personne. Supposons qu'il n'y a pas eu ce moment-là, on était prêts,
là, tout était prêt. On a annulé. Il aurait pu y avoir Étienne, moi à plus
d'une reprise. Il y a eu ça. Mais, comme je vous dis, pour la soirée
électorale, on l'assume, ça... mais ça n'excuse rien.
La Modératrice : Une dernière
en français.
Journaliste : Vous venez, là,
d'élaborer votre plan de match à vous...
Mme Ghazal : Votre... Ma
vision pour Québec solidaire, oui.
Journaliste : ...votre vision
à vous. Vous amenez une espèce de leadership, tout ça. Est-ce que vous êtes
consciente, parce que c'est sorti un petit peu, que ça irrite un peu à
l'interne, qu'il y a des gens qui sont un peu... qui trouvent : Bien,
voyons, elle fait ça devant tout le monde, Gabriel, il vient de quitter à
peine, les membres n'ont pas été consultés, elle décide que c'est par là qu'on
s'en va, puis il faut la suivre? Est-ce que vous êtes consciente que ça a
irrité certaines personnes, ce que vous faites actuellement?
Mme Ghazal : Bien, c'est sûr
que le départ de Gabriel, c'est un gros morceau pour notre parti. Puis on est tous
des personnes qui vivons ces choses-là puis les changements de façon
différente. Donc, peut-être qu'il y a des gens pour qui c'est un peu plus
difficile. Puis moi, j'ouvre ma porte entièrement. Moi, je partage mon
cellulaire avec tout le monde, donc... Peut-être pas vous, là, par exemple.
Elle ne sera pas contente, Simone, de ce que je viens de dire.
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Oui...
Journaliste : ...finir votre
réponse, oui.
Mme Ghazal : Et donc, moi, ce
que j'entends aussi des membres, puis la majorité des gens aussi, ce qu'ils
disent, c'est : On voit une lueur d'espoir parce qu'on a besoin de la
gauche, puis c'est ce que je vais tâcher de faire, et d'avoir la confiance
aussi des membres pour la suite, de continuer à l'avoir.
La Modératrice : Sur le
budget en finissant, puis après ça on va passer en anglais.
Journaliste : Oui, c'est ça,
vos attentes sur le budget qui sera déposé demain.
Mme Ghazal : Oui. Bien, pour
le budget, en ce moment, il y a des menaces sur les emplois à cause des tarifs
de Trump. Et ce que je comprends, c'est qu'on va faire face à un déficit
historique de la CAQ parce qu'ils vont... le budget va être écrit à l'encre
rouge pour pouvoir contrer puis... tout l'impact économique sur ces pertes de
job là.
Moi, ce que j'invite François Legault et
son ministre Eric Girard... c'est aussi de ne pas empirer la situation
économique des travailleurs et travailleuses en coupant dans nos services
publics. En ce moment, si on se retrouve avec un déficit, ce n'est pas parce
que le gouvernement n'a pas coupé puis qu'il a réinvesti dans les services
publics, qui sont déjà dans un mauvais état. Donc, je l'invite aussi à
s'assurer que, dans une famille où est-ce qu'il y a quelqu'un qui perd sa job à
cause des tarifs de Trump... que l'autre personne du couple ne perde pas sa job
à cause des coupes de François Legault dans les services publics. Et c'est ça
qu'on va observer. Puis aussi, je vous annonce que demain, ça va être
Alejandra, donc, notre responsable en économie, et aussi Vincent Marissal, qui
est aussi notre responsable du Conseil du trésor, qui vont être dans le huis
clos. Puis peut-être, Alejandra, si tu veux ajouter des attentes.
Mme Zaga Mendez : Puis, en
termes des attentes, ce qu'on avait demandé la semaine passée, c'est de
regarder du côté des revenus, puis le faire de façon juste. Parce qu'on le
sait, il va falloir investir pour sauver nos services publics, pour répondre
aux menaces de Trump, ça fait qu'il faut regarder la colonne des revenus et
aller chercher cet argent-là dans les poches des plus fortunés de la société.
On a 1 % des plus fortunés de la société qui peuvent venir et contribuer
davantage. Je parle de personnes qui accumulent une fortune dans les dizaines,
centaines de millions de dollars, voire des milliardaires au Québec. Moi,
j'invite M. Girard de regarder la colonne des revenus et comment on peut faire,
on peut mettre en contribution ces personnes-là.
Journaliste
: Ça a déjà
été exclu, Mme Zaga Mendez, là. Puis, pas plus tard qu'aujourd'hui, M. Girard a
dit qu'il n'augmenterait pas l'impôt sur le revenu.
Mme Zaga Mendez : Moi, je ne
parle pas de l'impôt sur les revenus, je parle des fortunes. C'est quelque
chose qui est différent. C'est... Il n'a pas... Il a exclu la question de la
TVQ, il n'a pas parlé des revenus, mais on n'entend jamais parler des fortunes.
Puis moi, ce que j'aimerais, c'est de voir comment on va l'inclure ou peut-être
ou pas dans le budget. Mais c'est quelque chose sur lequel, au Québec, on ne
regarde pas en détail. Et c'est là qu'on est capables... Et en temps de crise,
dans multiples économies, on le fait, ça, du côté des personnes qui accumulent
la richesse. Moi, je vous parle des gens qui ont deux chalets, trois voitures
de luxe et qui accumulent constamment de la richesse pendant que nos
travailleurs et travailleuses, eux, ils s'endettent pour payer l'épicerie.
Journaliste :
So, on the budget, for tomorrow, you
know that Mr. Girard said that the $11 billion deficit for last year, it won't
be as high as $11 billion, but for the upcoming fiscal year, it's going to be
higher than $11 billion. So, how do you react about he's setting the table to
war in Quebeckers? How bad it will be tomorrow?
Mme Zaga
Mendez :
Well,
to understand the deficit that's coming and going to be announced, for us, what
we've been asking to Mr. Girard is to look at the revenues' column. Because when
we look at that deficit, yes, we have to look how it's being spent. And, at
this point, we understand and we hope we're going to spending enough money in
order to keep our public services, and we're going to have to be spending money
in order to be more resilient in front of all the tariffs of Trump. That, we
understand, but we need to look at the revenue, in the revenue. We have to do
it in a just way. So, what we proposed in this discussion is to increase what
we call taxing in terms of the fortune, of the millions and billions of dollars
that are accumulated by the 1% that's richer in Québec. I'm not talking about
the revenue I'm talking about the accumulation of fortune. And that's a measure
that can be explored in terms of crisis, to have... to increase the revenues in
terms of, like we're talking about billions of dollars. That can help out to
save our public services and to save our economy from Trump's tariffs.
Journaliste :
...taxes do that? Don't capital gains
taxes... do that?
Mme Zaga
Mendez :
Capital
gains do that, but it's «en partie», it's just partially. Because you can also
look at what we call «les actions», so every type of financial stokes...
stocks, I'm sorry, stocks, and we also can look in terms of when you have not
one, but two or three country houses, and so, that's also... that's some
measures that we haven't looked in in Québec. When you look at billionaires, we
have like 13 of them in Québec, and we ask them to increase, for instance, the
contribution, we can go have at least $ 1 point million and more.
Journaliste :
Regarding the future of Québec
solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois left exhausted. And he left his role as
legislative leader of Québec solidaire. How would you do things differently so
you're not exhausted, as Gabriel Nadeau-Dubois was?
Mme Ghazal :
Well, Gabriel Nadeau-Dubois spent eight
years giving for Québec solidaire. And he contribute to our party to make us as
a credible voice of the left-wing in the National Assembly. And he put all his
talent, all his working hard for that. And, at the end, what he said is :
It's important for me, in opposition of other politicians, not to stay in the
power and to give... to let the chance for Québec solidaire to have new
figures, political figures, and you have them here in front of you. So, we will
be ready for the election in 2026. And today, what I propose is to be focused
on a very important and principal objective. What I want is that Québec
solidaire... we will continue and we will be more and more the voice of workers
who are not able to pay their rent because it's exploding, not to pay their
grocery and who don't have good quality public services because of the
government of the CAQ and the other governments that didn't invest enough. So,
this... I will be focused on that, this is what I will talking about. And I
will put proposals, I will ask questions to François Legault until 2026.
Journaliste :
Just coming back to the budget a
moment, Mme Zaga Mendez, we heard the Minister essentially say today that, you
know, the Government will not be sacrificing public services because of the
economic uncertainty. Is that something that you believe coming from Minister
Girard?
Mme Zaga
Mendez :
Well,
they already sacrificed a lot in terms of public services. We have seen in the
past year the cuts that have been going on in health and in education. There
are a few measures that are already being sacrificed. So, we hope to see... not
only to maintain the minimum, but we need to be reinvesting in the public
services. As Ruba was saying, at this point, we cannot see somebody that's
being cut their job from the Trump tariffs and the other side, we need to keep
this in the same household to have them to be cut by the public... in public
services. So, when we say: Save these public services and not only to keep the
minimum, it's to look at everything that has been cut in the past year, year
and a half that we have been denouncing. But for that, and that's really
important, it's in a budget, you have spends, but also you have revenues. And
in the terms of revenues, the CAQ hasn't discussed yet how do we make more
efforts coming from the 1% more reach in our society. So, those are people that
are banking millions, billions of dollars, and we have to put them more into
contribution.
La
Modératrice : Merci beaucoup.
Mme Ghazal : Thank you. Merci
beaucoup.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup.
M. Cliche-Rivard : Merci,
tout le monde.
(Fin à 13 h 36)