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(Dix heures cinquante-neuf minutes)
Mme Ghazal : Alors, bien,
bonjour. Aujourd'hui, jour de budget. On le voit, là, depuis très longtemps, la
CAQ, avec son incompétence, gère très mal l'argent, puis ça amène à du
gaspillage de l'argent des Québécois. On l'a vu avec le fiasco SAAQclic, avec
Northvolt, etc. Et souvent, ce que la CAQ a tendance à faire puis ce que M.
Girard... J'espère que ce n'est pas ça qu'il va faire, mais on va regarder ça
dans le budget, va regarder les colonnes des dépenses, il va voir comment
est-ce qu'il peut réduire les dépenses, comme s'il n'y en avait pas déjà assez,
de coupures dans nos services publics en santé, en éducation.
Nous, à Québec solidaire, on l'invite à
regarder la colonne des revenus, d'aller voir comment il peut aller chercher de
l'argent chez les gens les plus fortunés. Il y a 13 milliardaires au
Québec, il y a des gens qui ont deux, trois chalets, plusieurs maisons. Donc,
il y a moyen aussi de faire contribuer ces personnes face aux risques
économiques qu'on vit actuellement à cause des menaces de Trump.
Alejandra Zaga Mendez, qui est maintenant
au huis clos, elle avait aussi proposé deux mesures importantes qu'on va
surveiller aujourd'hui dans le budget. Le milieu culturel est en crise et il ne
demande pas la lune, il demande 39 millions de dollars manquants pour ne pas
avoir à annuler des présentations culturelles. Et aussi, les étudiants, on
demande que les 250 millions de dollars qui ont été annulés à cause de
l'annulation du programme Perspective, bien, que cet argent-là aille dans la
poche des étudiants, qu'il soit redistribué. Avec la hausse du coût de la vie,
les étudiants s'appauvrissent de plus en plus.
Ce sont donc deux demandes qu'on a pour le
budget. Et on va surveiller très, très, très de près tout ce qui est... tout ce
qui a trait aux services publics pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'autres
coupures de la CAQ. Merci.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Ruba. Les rumeurs sont de plus en plus claires à l'effet que la CAQ
va imposer un bâillon sur le projet de loi n° 93, le projet de loi
Stablex, le sixième bâillon de François Legault. Mais celui-ci est particulier.
Il est particulier parce qu'il arrive en pleine mi-session, à notre septième
semaine de travaux parlementaires, seulement. C'est la CAQ qui a présenté son
projet de loi il n'y a même pas un mois, le 27 février dernier.
L'ensemble des acteurs sont venus dire au
gouvernement que c'était un mauvais projet de loi. Le principe du projet de loi
n'a même pas encore été adopté, la CAQ fait encore la preuve d'une manoeuvre
hautement antidémocratique.
Aujourd'hui, en motion, Québec solidaire
va demander à la CAQ de s'engager à ne pas adopter le p.l. 93 sous bâillon. Le
premier ministre a la chance de faire la seule bonne chose. Va-t-il seulement
en avoir le courage? Merci.
Journaliste : Mme Ghazal, sur
le budget, M. Girard a dit que le déficit allait être plus élevé que les
11 milliards de dollars. Je ne veux pas vous faire jouer à The Price is
Right, là, mais vous vous attendez à quelle ampleur?
Mme Ghazal : Moi, je ne
ferais pas de prédictions puis de gambling sur l'argent des Québécois, là. On
va regarder ça de très près, le budget, puis ça va être quoi, la hauteur du
déficit et aussi où le gouvernement va aller chercher l'argent. Parce qu'on vit
en pleine austérité caquiste. Il ne faut pas augmenter l'austérité puis il ne
faut plus couper encore plus dans nos services publics. Il ne faut pas couper.
Il faut arrêter de couper notamment des jobs dans le système de santé. On a vu
des infirmières auxiliaires, par exemple, perdre leur emploi. Alors que notre
système de santé est déjà à terre, on ne peut pas le mettre à terre encore plus
que ça.
Donc, on va regarder ça. Je ne peux pas
vous dire ça va être combien. Il nous dit qu'il va être plus élevé. Mais
j'aimerais ça que le ministre Girard aussi use de créativité puis aille
chercher dans la colonne du revenu. Aller chercher de l'argent de plus, c'est
comme si c'était impossible, comme si on ne pouvait pas aller chercher aucun
sou de plus en revenus. Alors que c'est possible, il y a des gens, qui, au
Québec, sont extrêmement riches. Et la fiscalité... On n'utilise pas l'outil de
la fiscalité pour pouvoir les faire contribuer et à faire en sorte que le
déficit soit moins élevé. Ce n'est pas toujours aux mêmes de payer, ce n'est
pas toujours aux travailleurs, travailleuses, à la classe moyenne de payer.
Journaliste : Mais est-ce que
ces gens riches là, il faudrait les imposer encore plus? Parce que là, ils sont
imposés, corrigez-moi si je me trompe, à 53 %. Il faut encore lever ça?
Mme Ghazal : La fiscalité,
c'est beaucoup plus large que juste l'impôt sur le revenu. Ça, c'est un outil
parmi d'autres. Il y a aussi d'aller... par exemple, les gens qui ont plusieurs
propriétés, qui ont plusieurs immobilisations, il y a une façon aussi d'aller
taxer ces biens-là. Sur les fortunes, par exemple, ils ont des fortunes, ce
n'est pas des revenus. Il y a des gens, des fois, ils ne déclarent presque pas
de revenus puis ils ont des grosses fortunes. Il y en a au Québec. Je ne dis
pas que c'est comme aux États-Unis, par exemple, mais il y a moyen d'aller
chercher l'argent dans la situation économique où est-ce qu'il y a des
personnes, il y a des familles qui vont perdre leur emploi à cause de Trump. Et
aussi, en plus des coupes dans les services publics, bien, ce sont tout le
monde, là, c'est les travailleurs, travailleuses, c'est tout le monde qui aussi
sont impactés par ces coupes de François Legault dans nos services publics. Ça
ne peut pas être toujours les mêmes qui paient. Puis, après ça, dans la colonne
des dépenses, on va encore réduire, et ça va être encore les mêmes qu'ils vont
payer, que ce soit avec de l'argent ou que ce soit avec moins de mesures
fiscales pour les aider ou que ce soit, par exemple, avec moins de services. Il
faut qu'il y ait d'autres personnes aussi qui contribuent pour aller chercher
de l'argent dans la colonne des revenus.
Journaliste : Pensez-vous que
ce que... vu le réseau de la santé avec le 1,5 milliard de coupes, le réseau de
l'éducation avec les plus de 200 millions, ce n'était qu'un prélude, au fond?
Qu'ils n'ont encore rien vu, vu ce qui se passe avec les tarifs, vu que
justement la... s'il y a 160 000 jobs qui sont menacées, comme l'a
dit François Legault, les revenus risquent d'être moins élevés? Pensez-vous que
les services publics, là, ces deux missions de l'État fondamentales là n'ont
rien vu des compressions avec lesquelles il négocie depuis le début décembre?
Mme Ghazal : J'espère que
non. Je veux dire, on est rendus à couper partout. Je ne vois même pas où
est-ce qu'on va couper. Dans l'os de ce système-là? Le système public, le
système de santé est à terre, puis ce n'est pas récent, ça fait très longtemps,
à cause des investissements dans les années passées, de la mauvaise gestion, et
ce n'est pas Santé Québec qui va régler ça. Là, maintenant, on leur dit d'aller
chercher encore des centaines de millions de dollars de coupures dans le
système de santé, dans un système qui est à terre. J'entendais hier des gens
qui travaillent dans le réseau puis qui disent : On ne sait pas ça va être
quoi, qu'est-ce qu'on va couper... dans la personne qui va enlever les
poubelles? Ça va être dans quoi qu'on va couper? C'est sûr qu'on coupe encore
plus dans les services publics, dans les services aux citoyens, les gens qui,
après ça, doivent se tourner vers le privé, s'ils le peuvent, ça dépend de
c'est quoi, leur problème de santé, puis se serrer encore la ceinture. Donc, ce
sont toujours les mêmes qui paient. J'espère qu'ils ne vont pas encore... que
le gouvernement de la CAQ ne va pas encore imposer une austérité encore plus
austère dans notre système de santé, parce qu'il est déjà à terre.
M. Cliche-Rivard : C'est
encore aussi effroyable, considérant le gaspillage des fonds publics des
derniers mois, des dernières années, là. Je veux dire, là, on va demander aux
Québécois, Québécoises de se serrer la ceinture alors qu'on vient de perdre des
centaines de millions dans SAAQclic. Moi, je trouve ça absolument abominable,
puis c'est la demande qu'on a faite, d'étudier la vraie question de la
transformation numérique, parce que, là, nos processus ne fonctionnent pas du
tout, les processus caquistes ne fonctionnent pas du tout. On l'a vu sur le
guichet unique du CPE, on l'a vu dans le réseau de la santé, on l'a vu dans
d'autres éléments comme SAAQclic. Avant d'aller sabrer dans les services
publics, la CAQ a de sérieuses remises en question à faire sur sa gestion des
fonds publics, et ça, c'est quelque chose qu'on demande de manière pressante.
Mme Ghazal : Ce n'est pas aux
Québécois de payer pour l'incompétence de la CAQ, qui se prétend un
gouvernement de gestionnaires.
Journaliste
: O.K.
Merci. Je vais aller voir ça.
Mme Ghazal : Bien, merci.
M. Cliche-Rivard : Merci.
(Fin à 11 h 07)