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(Huit heures vingt-cinq minutes)
Mme Zaga Mendez : Bonjour,
tout le monde. Au lendemain du budget, ce qu'on peut dire, c'est que le budget
qu'a présenté M. Girard va encourager les compressions dans le système de
santé, de l'éducation et des services. Dans un contexte d'incertitude prôné par
les tarifs de Trump, la CAQ répond avec la pire recette d'austérité. Parce que
pour appliquer tout ce qui est c'est budget et faire face aux menaces de Trump,
puis on va se le dire, là, on s'en va dans une récession, pour augmenter la
capacité de notre résilience économique et, à la fois, essayer de sauver les
services publics, la CAQ n'aura pas le choix de couper. Les lunettes roses, en
fait, ce n'est plus des lunettes roses, on va parler un peu de planète, voire
d'une réalité virtuelle rose dans laquelle le ministre Girard travaille. Parce
qu'il n'est pas seulement optimiste sur les tarifs de Trump, il calcule le
budget à partir d'une hausse de tarifs de 10 % au lieu de 25 %.
Il n'est pas seulement optimiste sur la croissance
économique, mais le pire, le pire, c'est nous dire qu'on va arriver à contrôler
les dépenses sans couper dans les services à la population, et ce n'est pas
sérieux. On se rappelle, tous les gouvernements qui ont appliqué cette recette,
c'est-à-dire faire face aux crises et poursuivre l'équilibre budgétaire sans
augmenter les revenus, tous ces gouvernements-là ont échoué, sauf peut-être le
gouvernement Couillard. Mais on se rappelle très bien, on a connu ici le prix,
c'était la pire austérité de l'histoire du Québec. Et là, avec le budget
Girard, la CAQ poursuit, poursuit le projet de l'austérité et des coupures.
M. Marissal : Merci,
Alejandra. Bonjour. Lendemain de budget, alors, il y aurait beaucoup à dire. Je
vais y aller sur la santé plus précisément, un peu sur les infrastructures
aussi. Sur la santé, bien, honnêtement, une chatte n'y retrouve plus ses
petits. On ne sait pas de quels chiffres on parle ici exactement. Pourtant, un
budget, c'est comme la photographie de l'état des finances du Québec à ce
moment-là, où est-ce qu'on est, où est-ce qu'on s'en va. Là, on ne sait même
pas combien vraiment Santé Québec a coupé. Hier, on nous disait, il a fallu que
le gouvernement allonge 1,2 milliard, parce que Santé Québec avait réussi
à couper juste 300 millions. Là, il paraît que Santé Québec aurait
peut-être coupé 800 millions. On parle de centaines de millions de dollars
d'écart, là. Ce n'est pas sérieux, là, ce n'est pas sérieux. On a créé cette
patente-là, Santé Québec, ça marche tout croche. Ils sont obligés de congédier
leur numéro deux. Ils sont obligés de revoir leur organigramme après trois
mois. On ne pas exactement ils ont fait quoi. Le ministère est obligé de passer
en arrière le gouvernement puis ramasser, avec la moppe, les dégâts de Santé
Québec. C'est à n'y rien comprendre.
Alors, est-ce que le ministre de la Santé
peut reprendre le contrôle de son ministère? Est-ce qu'il peut rependre le
contrôle de sa responsabilité? C'est lui, le ministre de la Santé. Puis j'ai
une question lancinante pour lui. Il disait, il y a quelques semaines à peine,
que, si on maintient le taux de croissance à 3 % et moins, nous sommes, et
je le cite, «dans les vraies coupures». Bien, c'est dommage pour lui, parce
que, cette année, c'est 3 %; l'an prochain, c'est 2 %. Faites le
calcul, 1 % en santé, c'est 650 millions de dollars. 2 %, c'est
1,3 milliard. Alors, 650 plus 1,3 milliard, ça fait 2 milliards
à couper. Dans les 24 prochains mois, il faut que quelqu'un, quelque part,
là, trouve 2 milliards de dollars, ça, c'est la réalité comptable. Alors,
c'est-tu Santé Québec qui va le faire ou qui ne le fera pas, puis le
gouvernement va passer en arrière? Est-ce que c'est le ministre qui va
continuer à couper au-delà des compressions qui ont déjà été faites? Je pense
qu'au lendemain d'un budget, si on est mêlé de même, c'est que le gouvernement
a raté son coup, il ne fait pas sa job. Ça ne fait qu'ajouter une couche
insupportable d'incertitude dans un réseau qui est déjà à bout, à bout de nerfs,
à bout d'argent.
Alors, est-ce que le ministre peut se
ressaisir? Puis, s'il vous plaît, là, si le gouvernement peut arrêter de se
cacher derrière son PQI. Le PQI, là, c'était déjà une vue de l'esprit, là, c'est
en train de devenir une blague. À chaque fois, le gouvernement rajoute des
chiffres dans le PQI en disant : Hé, on investit. Rajouter des chiffres
dans une colonne, ça n'a jamais construit un hôpital, ça n'a jamais rénové un
CHSLD. C'est ça que le gouvernement fait. Il rajoute encore 11 milliards
dans un PQI qui est rendu à 164 milliards. C'est de l'argent de Monopoly.
Ça fait des beaux chiffres, mais ça ne construit aucun hôpital. Alors, s'il
vous plaît, un vrai plan, là, on en a besoin, de toute façon, ça ferait
travailler notre monde. On pourrait utiliser notre bois, on pourrait utiliser
notre aluminium, on pourrait utiliser nos firmes de génie. On pourrait faire
du... pour les hôpitaux, c'est ce qui se fait maintenant dans le monde. Plutôt
que ça, on a un PQI qui fait juste gonfler comme une baudruche puis qui ne
donne aucun résultat sur le terrain.
Journaliste : Est-ce que c'est
possible, M. Marissal, de continuer au rythme qu'on est là, de résorber le
déficit, en fait, retour à l'équilibre budgétaire 2029-2030, sans augmenter les
impôts des contribuables?
Mme Zaga Mendez : En fait, en
ce moment, ce qu'il faut revoir, c'est la recette. On est devant des crises. On
parle des tarifs de Trump. Il ne faut pas oublier, il y a la crise du logement,
la crise de l'itinérance, la crise environnementale. Bref, devant tout ça, il
faut arrêter de voir ça seulement sur essayer de poursuivre l'équilibre
budgétaire tout en sauvegardant les services publics, parce qu'à un moment
donné, il manque de revenus, et ça, nous, on l'a toujours reconnu. On a
toujours invité M. Girard à regarder de la colonne de revenus puis le faire de
la façon plus juste possible. Parce que ceux qui vont payer le prix des tarifs,
ils vont le payer trois fois en ce moment. M. Mme Tout-le-monde, là, vont le
payer à l'épicerie, parce que ça coûte plus cher, ils vont voir leur job coupée
dans les services publics, ils vont voir leurs services en santé et éducation
se démanteler. Alors, oui, c'est possible de chercher de nouveaux revenus puis
chercher...
Journaliste : Mais est-ce
qu'il faut augmenter les impôts? Vous avez toujours dit qu'il fallait augmenter
les impôts un peu pour offrir davantage de services ou payer les services qu'on
a. Est-ce qu'à votre avis, au Québec, en ce moment, il faut augmenter les
impôts?
Mme Zaga Mendez : Il faut
regarder là où l'argent se trouve. Puis, en ce moment, il y a des inégalités.
Il y a de personnes qui accumulent, des milliards, des personnes qui sont
multimillionnaires, et c'est là que, oui, il va falloir chercher des impôts,
par exemple, des impôts à la fortune. Par exemple, les gains en capital qu'on
s'est privés. Parce que ça aussi, là, on se prive des milliards de dollars avec
ça. Il faut le regarder du côté de l'écofiscalité, parce qu'il y a des
entreprises qui polluent davantage, des grandes, grandes entreprises pour qui
on continue à rouler les tapis rouges. Ça fait que oui, nous, on croit qu'il y
a une façon de chercher des revenus là où les personnes sont moins touchées par
les tarifs et qui vont être moins touchés par l'austérité, là, je vous parle de
1 % de la population, je vous parle d'une petite partie qui sont capables,
en ce moment, de faire leur part. On est devant différentes crises. On ne sait
pas ce qui va arriver avec les tarifs de Trump. On s'en va sûrement en récession,
et le budget que nous a présenté... qu'on nous a présent, pardon, ne tient pas
la route, là. On ne va pas arriver, là.
Journaliste : Le chef
parlementaire en début d'année a dit qu'on devrait pouvoir creuser encore
davantage de déficits pour faire face à M. Trump, cesser aussi les
versements au Fonds de génération. Donc, l'idée de taxer les plus riches,
est-ce que c'est de le faire pour pouvoir se permettre de creuser davantage le
déficit?
Mme Zaga Mendez : Non, en
fait, c'est... D'abord, qu'on va aller chercher de l'argent. Mon collègue vient
de le dire, là. Il faut aller chercher combien, 1,5 milliard?
M. Marissal : Deux.
Mme Zaga Mendez : Presque
2 milliards en santé, là, pour être capable d'offrir des services de santé
qui ont de l'allure, là. On a besoin de cet argent-là pour ça. Puis s'il faut
remettre en question le versement au Fonds de génération, bien, on le fera. On
est en temps de crise, là. On ne peut pas...
Journaliste : Mais c'est déjà
fait par votre chef. Êtes-vous d'accord avec elle? Est-ce que la seule présence
de M. Trump justifie qu'on creuse davantage le déficit et qu'on cesse les
versements au Fonds des générations?
Mme Zaga Mendez : Sur les
versements du Fonds de génération, c'est un choix qu'on peut prendre,
c'est-à-dire c'est un choix qu'on peut faire d'arrêter les versements.
Maintenant, sur le déficit, le déficit, il faut toujours le voir, là, c'est le
résultat entre les dépenses et les revenus. En ce moment, il y a des dépenses
qu'il n'y a pas le choix de faire. On n'a pas le choix de faire. Vous le voyez,
les mesures pour protéger les industries, mais surtout les montants qui sont là
dans le budget pour la santé, pour l'éducation, sont insuffisants. Donc, il va
falloir chercher, pardon, des revenus pour combler ce manque-là et ces
revenus-là ne sont pas au rendez-vous dans ce budget-là.
Journaliste : Ce que vous
dites, c'est que c'est irresponsable de réduire les dépenses dans les
différents ministères à l'heure actuelle, mais on a un déficit de
13,6 milliards.
Mme Zaga Mendez : Oui, mais
le pire, c'est que ce déficit-là ne permet même pas, en ce moment, de combler
les besoins dans les services publics. Vous l'avez dit, là, c'est que le
budget-là et complètement insuffisant. C'est irresponsable. En fait, c'est un
budget d'austérité, là. C'est vraiment... devant nous, ce qu'on a, là, les
compressions vont arriver, ils vont continuer en santé. En éducation, les
montants n'arrivent même pas à couvrir la hausse des salaires des profs.
Qu'est-ce qui va rester? Il va où être l'argent pour les sorties? Où va être
l'argent, pour les projets particuliers, pour être capable d'offrir un système
d'éducation qui se tient à nos enfants, là? C'est ça qui nous... C'est ça, la
crise qu'on va traverser, là. On ne va pas seulement voir les tarifs, là, on va
voir l'austérité. C'est ça, le budget de M. Girard.
Journaliste : Pour vous, le
retour à l'équilibre budgétaire, donc, d'ici cinq ans, ça ne doit pas être un
objectif qu'on doit atteindre à tout prix.
Mme Zaga Mendez : Exactement.
Cet objectif-là peut être remis en question. On est en temps de crise. On a des
tarifs qui nous pendent au bout du nez. On a une crise climatique et autres.
Mais on a une incertitude. Le budget de M. Girard, là, ne tient plus dans
une semaine, on va se le dire.
Journaliste : ...de présenter
un plan de retour, ça fait que, pour vous, il ne faudrait pas qu'il l'applique.
Mme Zaga Mendez : Bien, on
peut même remettre en question cette loi-là. De notre côté, on s'est toujours
posé en critique envers ça. Dans une semaine, ce budget-là ne tient plus. Les
choses risquent d'échanger. On risque d'avoir d'autres tarifs. On ne sait même
pas ce qui va arriver au niveau de l'économie. Nos services publics tombent en
ruine, là. Puis je pense que tu as des exemples, peut-être, à ajouter sur la
santé. C'est la réponse, c'est aller chercher des nouveaux revenus. La réponse,
oui, c'est de remettre en question l'équilibre budgétaire et d'être capable
d'arriver à... L'objectif d'un budget, c'est de répondre aux besoins de la
population, c'est de répondre aux services. Ça doit être ça la priorité
lorsqu'on traverse des crises économiques comme celles qu'on va commencer à
traverser.
Journaliste : ...de la santé,
M. Marissal, là, vous me corrigez si je me trompe dans la prémisse de ma
question, là, mais, sur les économies de Santé Québec, le budget disait
300 millions, Santé-Québec dit 800 millions, vous croyez...
M. Marissal : On s'entend-tu
sur 500?
Journaliste
: Qui vous
croyez?
M. Marissal : Voyez-vous où
est-ce qu'on en est ce matin, là. On ne sait même pas combien Santé Québec a
réussi à couper. Moi, je suis renversé, honnêtement, là, c'est soit d'un
amateurisme, soit d'une nonchalance. On parle de 300 à 800 millions. Ce
n'est pas des pinottes, là, ça, existe pour vrai, puis sur le terrain ça a des
répercussions immenses, immédiates, quotidiennes sur la prestation des soins,
puis sur le moral des troupes qui donnent les soins, puis sur ces pauvres gens
qui attendent d'être soignés.
Là, on a créé, là, cette mégastructure
avec des «top guns», là, qui devaient nous gérer ça, là. Écoute, là, ça puis la
NASA, là, ça, c'était pareil, là, ils étaient des vrais top guns, là. Ils ne
sont pas capables de faire un organigramme, ils ont engagé trop de monde, le
ministre est obligé de leur dire : Slaquez 20 % de votre personnel.
Ça commence bien. Ensuite, bien, coupez donc là, puis finalement on n'est pas
capable de couper là.
Je le dis puis je le redis, là,
l'imputabilité ministérielle implique que le ministre s'occupe de son
ministère...
Journaliste : Puis est-ce que
vous saviez, vous, que...
M. Marissal : ...pas qu'il
sous-contracte à des «top guns» du privé qui, visiblement, ne sont pas capables
de faire la job. Ce n'est pas normal, un lendemain de budget, qu'on se pose ces
questions-là. Excusez-moi, mais ce n'est pas...
Une voix : ...
M. Marissal : Non, non,
mais... Moi, j'en ai fait quoi, une cinquantaine, une soixantaine de budgets
dans mes deux carrières, là, à Ottawa puis à Québec, là, puis... Honnêtement,
là, quand on sort d'un budget puis qu'on est plus mêlé qu'en entrant, là, ce
n'est pas normal.
Journaliste : Est-ce que vous
saviez que Québec s'était... avait volé au secours de Santé Québec en cours
d'année? Parce qu'ils ont reçu des fonds supplémentaires, 1,7 milliard...
M. Marissal : Bien, je vais
vous en raconter une bonne. Moi, je n'ai pas vu ça dans les livres du
gouvernement hier, parce qu'on n'avait pas ça dans les livres du gouvernement,
puis, contrairement à vous, nous, on n'a pas accès aux fonctionnaires pendant
les huis clos. On nous met dans un enclos frigorifique, là, on nous laisse là,
là pendant des heures et des heures, là, on n'a pas le droit de parler à
personne. J'y reviendrai, d'ailleurs, parce que la façon dont on a été traités
par ce gouvernement hier, là, moi, je n'ai jamais vu ça.
Je n'ai jamais vu ça, moi, me faire suivre
par un policier en uniforme, puis ma collègue aussi, jusqu'aux toilettes, là,
puis jusque dans la salle où vous étiez puis où toute la société civile était,
là, je n'ai jamais vu ça. C'est d'une arrogance... Ça sent le gouvernement en
fin de régime. Moi, me faire contrôler par un policier en uniforme, là, alors
que je suis un député de l'Assemblée nationale, que je fais ma job dans un huis
clos budgétaire... Désolé, là, je ne suis pas en train de manifester avec une
cagoule dans la rue, là, je ne suis pas un danger... Il y avait des policiers à
tous les coins où on passait, on nous accompagnait aux toilettes. Mme, ce n'est
pas des farces, là, je n'ai pas pu aller aux toilettes à un moment donné parce
que Fred Beauchemin, du Parti libéral, était déjà là, puis on ne voulait pas
qu'il y ait deux députés de l'opposition en même temps dans la salle de bain.
Qu'est-ce que vous pensez que j'allais faire avec Fred Beauchemin aux
toilettes, échanger mes lignes, échanger...
Des voix : ...
M. Marissal : J'en ai fait,
là, des... Des huis clos budgétaires, là, dans ma carrière précédente puis
celle-ci, là, j'ai dû en faire pas loin de 60. Je n'ai jamais vu ça. Moi, me
faire contrôler par la police... Excusez-moi, mais on est où, là? On est où,
là?
Mme Zaga Mendez : Pour
répondre, on n'avait pas cette information-là, entre autres, parce que...
M. Marissal : Donc, oui, j'ai
fait un grand détour, parce que... Non, mais je suis un peu scandalisé à matin,
parce que sur le coup, hier, je n'ai rien dit, parce que j'avais une job à
faire, puis...
Journaliste : Ce n'est pas un
déni de démocratie, quand même?
M. Marissal : Ça ressemble à
ça. Puis là, je veux dire, si la SQ veut jouer à ça, contrôler les élus dans
un... dans le cadre de leur travail, je pense que je vais écrire une lettre au
boss de la SQ, je vais lui demander qu'est-ce qu'il pense de ça.
Journaliste : Pensez-vous que
la Sûreté du Québec doit s'expliquer sur ce traitement-là?
M. Marissal : Bien, je pense
que oui, moi, je pense que oui. Moi, ça me dérange, la police politique, ça me
dérange.
Journaliste : C'est ce que
vous voyez, vous, une police politique?
M. Marissal : C'est
précisément ce que je vois, oui, c'est précisément ce que je vois. Puis j'en ai
vu assez, là, des huis clos, là. Je comprends qu'on ne peut pas sortir puis se
promener, on n'a pas de cellulaire. Aïe! J'ai vu neiger, là, c'est bon, là. Ma
collègue s'est fait escorter jusqu'aux toilettes, et il y a quelqu'un qui lui a
ouvert la porte, là. Voyons!
Mme Zaga Mendez : Pas la
porte, mais... un mètre.
M. Marissal : On n'est quand
même pas des enfants, là. Ça va, là.
Journaliste : ...clairement,
on essaie de vous empêcher de parler aux journalistes et de parler aussi aux
fonctionnaires, donc on essaie de vous empêcher de pouvoir communiquer votre
message, vous pensez, aux journalistes?
M. Marissal : C'est très
clair. On nous l'a dit, d'ailleurs. Il y a un des fonctionnaires ou du staff
politique, je ne sais pas qui il est exactement, qui a dit à notre chef
recherchiste : On a eu la directive de ne pas scraper la journée du
ministre. C'est la journée du ministre, c'est son budget.
Ils n'ont pas acheté le Centre des
congrès, à ce que je sache, là. Le budget, ça devrait être un document
hautement public. Puis on respecte le huis clos, là, on n'est pas idiots, là,
on ne va pas bousiller le huis clos. On n'a jamais bousillé... Je n'ai jamais
bousillé un huis clos de ma vie. Mais je n'ai pas besoin de me faire tenir la
main pour aller aux toilettes ou pour me faire dire : Tu n'as pas le droit
de parler aux gens qui sont là, tu n'as pas le droit de parler aux
journalistes, tu n'as pas le droit de parler aux gens de la société civile. Tu
dis à un élu qu'il n'a pas le droit de parler aux gens de la société civile?
Journaliste : Excès de zèle?
M. Marissal : Bien voyons!
Pardon?
Journaliste : Excès de zèle?
M. Marissal : Excès de zèle,
arrogance, paranoïa. Je ne sais pas. Ça sent la fin de régime, là, ça sent
vraiment la fin de régime. Moi, la dernière fois que j'ai vu quelque chose qui
s'approchait de ça, là, c'était Stephen Harper qui nous tenait à distance avec
la GRC, puis je n'ai pas aimé ça, puis je n'aime pas ça.
Journaliste : Sur un autre
élément du... J'avais juste une... rapidement. Pour les véhicules verts, pour
les véhicules électriques et hybrides, est-ce que c'est une bonne idée
d'imposer une contribution annuelle et d'enlever les exemptions sur les ports
péages et traversiers?
Mme Zaga Mendez : En fait,
c'est une mesure qui va décourager les gens à faire... à acheter, voire à
utiliser des véhicules verts et électriques, là. On va se rappeler que la CAQ
avait fait toute la promotion de son plan de réduction de gaz à effet de serre
basé sur l'utilisation de la voiture électrique. Donc, cette mesure-là, oui,
c'est vrai que ça va venir chercher quelques... quand même un revenu pour
l'État. Mais, de l'autre côté, il va y avoir un impact, puis c'est le
découragement, l'utilisation de ces...
Journaliste : ...un jour, il
fallait le faire quand même, vu qu'on ne paie pas la taxe sur l'essence.
Mme Zaga Mendez : Oui, bien
sûr, par équité éventuellement. Nous, on n'était pas pour la garder de façon
éternelle. Mais on n'est pas... on n'est pas encore dans un moment dans lequel
l'adoption du véhicule électrique est quand même répandue, là, c'est des
faibles pourcentages. Puis il demeure aussi inaccessible, puis, bon, le...
Rappelons, là, c'est le plan de réduction des gaz à effet de serre de la CAQ
qui est basé sur l'utilisation de la voiture électrique. Puis moi, j'ai vu le
dernier chiffre, j'ai suivi quand même ces dossiers-là, là, on n'arrive pas aux
objectifs, là, on n'arrive pas aux objectifs en termes de réduction.
Journaliste :
There is a record deficit right now. If
this is austerity, as you've been calling it, if they're not spending enough in
public services, how do you explain that deficit? Where is that money going?
Mme Zaga
Mendez :
Well,
the deficit, to look at the deficit, we need to look at the recipe. The fact
that we keep on saying that we're going to pursue this equilibrium and, at the
same time, to keep or try to save the public services is not working because
we're lacking of... first, of revenues, but there also has been a lot of money
that's been throw out the windows in the past years. But, in terms of... what
we see for the public services is that the money that is put there is not even
enough. The deficit is not able to save our health system, not able to save our
public schools at this time. So, the issue is that the CAQ has been renounced
to several revenues, for instance, the capital gains. And, we have been asking
for a few years to start looking at the revenues, where we can find them,
therefore, in terms of making the billionaires and the millionaires contribute
more to the society.
Journaliste :
Are you suggesting that the average
Quebecker should be taxed more?
Mme Zaga
Mendez :
No, I
don't think it's the average Quebecker, because already an average person and
family is going to pay the effects of the tax, he's going to pay... of Trump,
it is going to pay by the cuts that we are going to see in the public services,
and also they might have cuts in terms of employment. So, they are not the ones
who should be paying, there are a few billionaires and millionaires that have
been accumulating their fortune for the past year and they need to contribute
more to the society.
Journaliste :
What about the housing crisis in this
budget?
Mme Zaga
Mendez :
It's...
I can go a lot, to say a lot about the housing crisis, but the fact is that
there's no new money to build social housing, there's no new budget that has
been added. And that's... For us, it's a scandal. We're in the housing crises
at this point. We need to answer with more... increase the budget to build
these units that are needed. And for us, it's completely irresponsible from the
CAQ.
Journaliste :
On Stablex, like, the Government is
about to invoke closure, this is where it's going. What do you say to that?
Mme Zaga
Mendez :
For
us, I've been following with the case of Stablex for a few years and I never
thought we're going to end this with a closure. Like, this, for... It's unreal
and it's anti-democratic because it's going against everything that the
Blainville mayor says, the community, the BAPE. The CAQ is going to go against
even every power that the municipality has. And for us, we're totally against that.
The CAQ has still the time to take out the bill and to listen to the
population.
La Modératrice :
...
Journaliste :
But, just quickly, Mr. Marissal, on the
health care budget, what is your biggest concern with the budget that was
presented yesterday?
M. Marissal :
Well, I can summarize with two numbers,
three and two, 3 % of increase in spending this year, 2 % next year,
which means that we will have to cut and find somehow, somewhere $2 billion in
cuts. That's... Just do the math. 1 % means $650 million. We have to find
1 % this year, 2 % next year. So, in the next 24 months, Christian
Dubé, or Santé Québec, or whoever, they have to find $2 billion in cuts.
Journaliste :
Merci.
Mme Zaga Mendez : Merci, tout
le monde.
(Fin à 8 h 46)