Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures vingt-trois minutes)
Mme Gentilcore : Bonjour, bon
matin. Je veux commencer aujourd'hui en vous parlant de ce qui prend les
allures d'un scandale, un nouveau scandale caquiste, ce matin, dans le dossier
Stablex. J'aimerais d'ailleurs féliciter le travail, là... saluer le travail de
mon collègue Joël Arseneau dans ce dossier, qui s'en est emparé depuis
plusieurs semaines et qui le défend avec brio. J'ai eu l'occasion, avec lui,
là, de l'accompagner pour des rencontres avec la mairesse de Blainville, entre
autres, là, d'aller voir le site qui est dans la mire, aussi, de Stablex et du
gouvernement dans ce dossier-là. Mes citoyens dans Terrebonne, les citoyens
sont très inquiets de ce dossier-là, donc ça me fait plaisir de vous en parler
ce matin.
Donc, classique CAQ, encore une fois, sur
un coin de table, brouillon, pas de planification. Tout indique que la CAQ va
nous imposer un bâillon sur le projet de loi n° 93 dans les prochaines
heures, alors qu'on est toujours en attente d'une étude de caractérisation, qui
devrait venir après que le bâillon ait été imposé. On sait que le BAPE était
défavorable, que les élus municipaux aussi sont opposés. Donc, le gouvernement
nous presse, et on ne comprend pas pourquoi, puis surtout, dans le contexte, on
n'a pas toutes les informations dans ce dossier-là.
Donc, je répète que le gouvernement va
permettre à une entreprise américaine de détruire un milieu humide qui, même
aux dires du ministère de l'Environnement, est précieux, qu'on doit conserver,
alors qu'on apprend ce matin que l'entreprise a déjà détruit le milieu humide
de la cellule 6, là, qui était originalement prévue pour enfouir les
déchets, puis elle nous fait croire que c'est pour protéger la cellule
originale qu'elle vise le nouveau terrain, donc que la cellule originale
devrait être protégée davantage que la nouvelle cellule, ce qui ne fait
absolument aucun sens, ça ne fait aucun sens, Stablex dit absolument n'importe
quoi dans ce dossier-là. Et c'est à ce moment-ci qu'on a besoin d'un
gouvernement justement, pour faire la part des choses et pour prendre la part
des citoyens, donc, qu'ils veulent se dépêcher à adopter ce projet de loi là
pour que Stablex, on le sait, puisse commencer à abattre des arbres avant le 15 avril,
parce que c'est la date de nidification, et, si ça commence, bien, c'est
interdit, après ça, de toucher au milieu, donc il va être trop tard.
Il ne faut pas oublier que cette loi-là va
à l'encontre de l'autonomie municipale et des propres règlements
environnementaux de ce gouvernement de la CAQ. Puis, enfin, moi, je me demande
où est Mario Laframboise dans tout ça, où est le député de la région de
Blainville. On ne l'a pas entendu dans ce dossier-là, on ne le voit pas venir à
la défense de ses concitoyens. Donc, je l'appelle et j'aimerais savoir ce qu'il
en pense. Évidemment que les cinq députés du Parti québécois vont participer au
bâillon, on sera là, on va se relayer. C'est absolument primordial pour nous d'être
là. Alors, voilà.
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : ...c'est
dense, là. Évidemment, on va aller là-dessus en question, il n'y a pas de
problème. Je veux juste rappeler... parce que c'est les crédits provisoires qui
ont commencé, et ça a donné lieu à deux révélations. Je veux absolument parler
de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, là. C'est honteux, là. On s'est engagés en
2023, grosse conférence de presse, ça va avoir lieu dès l'été 2024. On
sait avec certitude, de la part du CIUSSS, que tout est prêt, il n'y a pas d'excuse.
Hier, je suis en crédits provisoires avec le ministre des Finances et je lui
dis : Pouvez-vous juste m'expliquer, dans votre PQI, pourquoi il y a des
hôpitaux qui avancent puis qui sont en phase de réalisation, mais pas
Maisonneuve-Rosemont, alors que c'est l'urgence la plus débordée au Québec?
Alors que cet hôpital-là tient avec de la broche, alors que, lorsqu'on regarde
le ratio de citoyens par médecin, infirmière ou ambulance, c'est l'est de
Montréal qui est le plus défavorisé, de loin, pourquoi avez-vous pris cette
décision-là? Et il me répond : Je ne suis pas au courant. Comme si le
ministre des Finances ne parlait pas au ministre de la Santé pour dire quels
projets on fait avancer, puis pourquoi, puis quels projets on fait... on rend
immobiles, et pourquoi. Donc, c'est vraiment inacceptable.
Comme vous le savez, ce n'est pas la
première fois, dans notre histoire récente, que les citoyens de l'est de
Montréal sont traités comme des citoyens de seconde zone. Je ne l'accepte pas.
Et les deux seuls critères qui devraient être utilisés par le gouvernement...
et on va aller en motion aujourd'hui pour confirmer que l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont aura bel et bien lieu... les deux seuls critères
applicables, c'est le niveau de vétusté de l'établissement puis le besoin de la
population. Et si des critères absolument électoralistes sont utilisés pour
freiner un projet qui traîne depuis beaucoup trop longtemps... la CAQ va passer
un mauvais quart d'heure, parce que, de notre côté, on ne laissera pas
passer... J'ai l'impression que ce sera la même chose pour les oppositions.
Je veux également souligner que, pendant
ce temps-là, il y avait aussi Pascal Paradis, en crédits provisoires, qui
demande à la ministre de l'Économie : Donc, vos garanties, dans Northvolt,
ce n'était pas vrai? Vous nous avez dit qu'on était en excellente position, qu'on
avait des garanties. Il a nommé toutes les déclarations de l'époque. Et la
ministre a consenti au fait qu'en effet il n'y en a pas, de garanties, puis ce
n'était pas le cas, ce n'était pas vrai. Ce n'est pas rien, parce qu'au niveau
de la confiance et de la crédibilité de ce gouvernement ça veut dire qu'à
chaque fois qu'ils font des déclarations c'est en fonction de la situation du
jour et de la com du jour, mais qu'on ne peut pas se fier à la véracité de ce
qu'ils nous disent lorsque ça compte.
Journaliste : Sur
Maisonneuve-Rosemont, vous pensez qu'ils attendent la campagne pour l'annoncer?
Parce qu'hier, monsieur... pendant les crédits de la santé, les crédits
provisoires de la Santé, M. Dubé a dit que, un, il l'avait annoncé de façon
prématurée et, deux, il ne savait pas exactement quand est-ce qu'on allait
pouvoir l'annoncer, mais ce ne sera pas avant 2026. Puis ça, bien, ça s'adonne
que c'est une année électorale.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est-à-dire qu'on s'était engagé à ce que ce soit 2024 pour le début des
travaux, et l'annonce, elle a été formelle, elle a été faite par le ministre.
Ce n'est évidemment pas une excuse de dire : Écoutez, je vous ai dit ça,
mais en fait je n'avais aucune idée de ce que je... ce dont je parlais. Ça ne
se fait pas.
Donc, le gouvernement a l'obligation de
maintenir son engagement, et non pas de transférer à plus tard, c'est
l'histoire de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont depuis des décennies, là. Et,
comprenons-nous bien, ils ont fait le choix dans d'autres circonscriptions à
travers le Québec de tout de suite mettre de l'avant en phase réalisation des
structures comparables.
Journaliste : Mais c'est
parce que vous avez dit dans... tout à l'heure dans votre préambule que vous ne
vouliez pas que ce soit annoncé pour des raisons électoralistes. Alors, est-ce
que vous croyez qu'on attend 2026 justement pour le... pour présenter un gros
projet comme celui-là en pleine période électorale?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne sais pas, mais ce n'est pas exclu non plus qu'on pellette aux calendes
grecques ce projet-là, compte tenu de calculs électoraux où d'autres circonscriptions
ont des besoins et que peut-être le calcul électoral est plus payant à ces
endroits-là. C'est pour ça que je dis : Si on n'est pas électoraliste,
votre annonce, elle est déjà faite, votre engagement, il est clair, les
documents sont prêts. Ils n'ont pas d'excuse et ils doivent procéder, et on ne
lâchera pas le morceau.
Journaliste : Sur le projet
de loi n° 94, là, les inquiétudes du Collège des médecins ce matin en ce
qui a trait au port du masque des élèves dans les écoles, ils auraient
besoin... les élèves auraient besoin d'avoir des autorisations pour porter le
masque à cause de la loi, comment est-ce que vous réagissez à ça?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est le genre de clarification entre des choses très différentes, là. Un
masque n'a rien à voir, en principe, avec un signe religieux. Mais c'est le
genre de clarification qui peut et doit être faite dans le cadre de l'étude
d'une loi. Donc, justement, là, s'il y a une préoccupation à ce niveau-là,
comment est-ce que ça peut être clarifié? Il y a du temps pour rendre ça clair.
Journaliste : Sur les tarifs,
Donald Trump va en imposer le 2 avril sur l'industrie de l'automobile,
mais on... Paccar, là, est-ce que vous craignez pour Paccar? Est-ce que vous
craignez pour les fournisseurs de l'industrie automobile au Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Bon.
Revenons à l'essentiel. Ça n'a aucun sens, parce qu'essentiellement, ce que les
Américains sont en train de faire, c'est d'augmenter le prix de leurs propres
véhicules. Donc, sur le plan moyen long terme, je ne vois pas comment ça va
tenir. Ce que Donald Trump semble vouloir faire, c'est réussir à convaincre des
constructeurs - on a vu Hyundai, je pense, il y a quelques jours - choisir les
États-Unis pour produire en mettant de la pression avec les tarifs.
Mais est-ce que ces tarifs-là sont
durables? Est-ce qu'ils ont... elles ont du sens? Non, parce que ce que ça va
entraîner, c'est que des voitures américaines qui coûtent plus cher, donc on va
moins en acheter, et plus les Américains également se comportent à l'échelle
internationale comme ils ont choisi de le faire, bien, plus le consommateur
aussi, s'il est devant une voiture européenne ou une voiture américaine, non
seulement la voiture européenne va coûter moins cher, mais en plus il y a un
choix politique, là, on le voit avec Tesla, notamment, là, mais il y a des
impacts sur l'économie américaine qui sont prévisibles.
Journaliste : ...peur pour
Paccar, avez-vous peur pour Paccar?
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'ai pas de calcul pour chaque entreprise. Ce que je vous dis, c'est que ces
tarifs-là ne sont pas durables, et ils vont mener à d'autres négociations.
Puis je veux juste finir le raisonnement,
là. Ne prenons pas pour acquis que ce que Donald Trump a dit aujourd'hui va
valoir dans une semaine, ça va mener à d'autres négociations.
Et, quand j'entends Mark Carney dire :
Moi, le Canada, pour moi, c'est une seule économie, ça veut dire qu'il
n'hésitera pas à sacrifier l'intérêt régional d'une partie de son Canada, là,
au profit de... d'autres intérêts. Donc, moi, je ne prends pas pour acquis que
dans un mois on sera dans la même situation, mais je crains qu'il y ait des
monnaies d'échange pour protéger l'automobile canadienne, dans quel cas c'est
ça qu'il faut surveiller, et non pas prendre pour acquis que ce que Donald
Trump a dit aujourd'hui va être bon dans deux semaines.
Journaliste : La gestion de
l'offre, la langue, c'est quoi qu'on protège? La gestion de l'offre, la langue,
la mobilité de la main-d'oeuvre, comme vient de nous le dire Québec solidaire?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
qui est dans les compétences du Québec demeure dans les compétences du Québec,
peu importe ce qu'en pense Ottawa.
Journaliste : Tout à l'heure,
François Legault va présenter sa liste d'épicerie à tous les partis politiques.
Vous, je ne sais pas si vous avez une liste ou vous allez simplement
éventuellement lancer un appel à voter au Bloc. Mais, si vous aviez une
priorité dans votre liste d'épicerie, ce serait laquelle?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
j'ai déjà fait une liste, mais par inadvertance. Ça, je n'avais pas l'intention
de le faire. Mais vous vous souviendrez que Pierre Poilievre m'a interpellé sur
les médias sociaux en me disant que son gouvernement serait très différent.
Donc, j'en avais profité pour faire les demandes. Je les réitère, là, elles
valent pour tous les partis : les pleins pouvoirs en immigration, c'est
une demande du gouvernement du Québec depuis très longtemps qui n'a jamais été
suivie, légiférer pour interdire le pouvoir de dépenser dans les champs de
compétence du Québec. Je prends acte de l'engagement de Pierre Poilievre, hier,
d'obtenir le consentement, mais on sait ce que ça vaut à long terme. Donc,
nous, on demande, en fait, de légiférer pour bloquer cette fraude de la
Constitution qui est d'intervenir dans les champs de compétence des provinces
sans aucune raison valable.
Les transferts en santé, nous, on veut les
6 milliards que François Legault nous avait promis, là. François Legault
se vantait que, grâce à son mandat fort, on obtiendrait ça. On a obtenu un seul
milliard sur six. Regardez l'état de nos finances publiques et du système de
santé. Donc, on s'attend à un engagement en ce sens-là. Ce n'est pas ça qu'on a
obtenu à date des partis. Renoncer à toute contestation des lois québécoises
sur la laïcité et la langue française, les pleins pouvoirs en culture et le
rapport d'impôt unique. Donc, nos demandes, notre liste, elle est déjà faite,
elle a déjà été dite, je le réitère, et ce sont des demandes qu'on peut
maintenant qualifier d'historiques. En fait, c'est la liste des échecs de la CAQ
dans leur fédéralisme de gain. Donc, c'est ça l'étalon de...
Journaliste : ...par rapport
à ce que M. Poilievre a annoncé hier, dans son message au Québec, vous, là,
est-ce que vous estimez que les fédéralistes québécois qui ne veulent rien
savoir du Bloc, pour qui ils sont mieux de voter, là, s'ils ne veulent pas trop
affaiblir le Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Moi,
je... mon travail n'est pas de faire du commentariat sur la campagne fédérale.
Et, si, à chaque fois qu'il y a une annonce ou une déclaration, je me pose en
commentateur, je suis complètement à côté de mon rôle. Mon rôle, c'est de
réitérer ce que le Parti québécois demande des partis et de laisser les
électeurs évaluer, entre autres choses, si ces demandes-là sont remplies ou pas.
Je viens de vous les nommer, elles sont bonnes pour tous les partis et
évidemment, je laisse la campagne suivre son cours.
Journaliste : Mais, si on
regarde ce qui s'est dit jusqu'à maintenant sur le Québec, dans cette campagne,
hier, M. Poilievre a fait un discours totalement en français qui a duré
50 minutes, promis de protéger le français, etc. Puis, de l'autre côté,
Mark Carney, lui, s'est planté sur sa candidate, confondu, notamment, deux
tueries, celle de Polytechnique, de Concordia. Est-ce que vous sentez une plus
grande sensibilité? Qui gagne, en ce moment, quand on compare les deux jusqu'à
maintenant, en regard du Québec, la position du Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Je
laisse les électeurs répondre à cette question-là.
Journaliste : ...les tarifs
concernant les véhicules, la guerre tarifaire aux véhicules. Est-ce que le
Canada devrait se tourner vers le marché chinois? Est-ce qu'un Québec
indépendant, qui serait dans la même situation, se tournerait vers le marché
chinois?
M. St-Pierre Plamondon : Probablement
pas, parce qu'il y a des considérations géopolitiques importantes, là, par
rapport à la Chine. On le sait que c'est quand même un régime qui, sur le plan
géopolitique, n'est pas favorable ou aidant pour l'Amérique du Nord en général.
Donc, il ne faut pas...
Journaliste : ...que Donald
Trump?
M. St-Pierre Plamondon : Il
faut... bien, le régime chinois, là, c'est un régime... je ne m'étendrai pas
très longtemps, vous savez la nature de ce régime-là et la nature de leur
position par rapport non seulement aux États-Unis, mais à la géopolitique
nord-américaine en général. N'oublions pas que, pour les voitures électriques,
dans l'éventualité peu probable... parce que, moi, je pense que tout ça va évoluer,
mais dans l'éventualité peu probable où on se retrouverait de manière
structurelle avec des taxes, des impôts, des tarifs importants sur la voiture
électrique américaine, rappelons qu'il y a beaucoup de constructeurs qui ne
sont pas en Chine et qui sont soit en Europe, en Corée, au Japon, qui peuvent
alimenter le marché québécois et qui vont être moins chers. Parce que, si les
États-Unis s'entêtent à augmenter artificiellement le prix de la voiture
américaine, ça inclut les voitures électriques, le produit ne sera pas
concurrentiel. Donc, c'est vraiment eux qui, comme je le disais tantôt, se
tirent dans le pied au niveau de la prospérité de leurs produits américains.
Journaliste : ...actuellement,
là, est-ce que le nationalisme québécois est l'équivalent du patriotisme
canadien?
M. St-Pierre Plamondon : Quoi?
Journaliste : Est-ce que le
nationalisme québécois est l'équivalent du patriotisme canadien actuellement?
M. St-Pierre Plamondon : Dans
quel sens? Quel... Je ne vois même pas l'équivalence entre les deux.
Journaliste : La défense du
Québec versus la défense du Canada pour les anglophones.
M. St-Pierre Plamondon : Écoutez,
moi, je ne vois tellement pas d'équivalence que j'essaie de chercher le sens de
votre question. La défense des intérêts du Québec, elle est tout le temps là et
elle doit toujours être là. Il n'y a pas de nuance, là. Lorsqu'on parle de
patriotisme canadien, on pense, en fait, dans les faits, aux intérêts
irréconciliables de quatre, cinq régions, qui ne disent pas la même chose, qui
ne veulent pas la même chose, mais on enrobe tout ça de musique, de ballounes
puis d'un drapeau canadien avec une petite tasse de Tim Hortons ou un petit
Canadian Tire. Mais, dans les faits, ça n'a rien à voir avec les intérêts du
Québec, et ma loyauté sera toujours et seulement en fonction des intérêts du
Québec. Donc, non, ce sont vraiment des pommes et des oranges. Et moi, tout ce
qui m'intéresse, c'est l'avenir du Québec.
Journaliste : Juste une
petite question sur le Parti conservateur du Canada et le Parti libéral du
Canada, qui promettent les deux des baisses d'impôt. Est-ce que le Québec doit
aller récupérer ce champ fiscal là, cet espace fiscal là en augmentant ses
propres impôts plutôt que de demander une hausse des transferts fédéraux, donc
aller juste récupérer cet argent-là de cette façon-là?
M. St-Pierre Plamondon : Je
pourrais répondre à votre question après la fédérale pour la raison suivante.
C'est beau en campagne de dire : Écoutez, on va tous baisser les impôts
substantiellement, on ne touchera pas aux transferts et, comme le disait Mark
Carney, on ne touchera non plus à la fonction publique fédérale, qui est
absolument obèse, là. Elle a crû par 40 %. Le déficit structurel canadien
est hors de contrôle par rapport à celui du Québec. Donc, il y a... il y a
vraiment un problème mathématique. Et, tant que les partis n'auront pas déposé
un cadre financier qui nous explique comment on peut substantiellement baisser
les revenus du régime fédéral, mais en maintenant les transferts et en
maintenant la taille complètement obèse de la fonction publique fédérale qui,
essentiellement, vient dédoubler ce qu'on fait déjà au Québec, tant qu'on
n'aura pas une réponse à cette question-là, très difficile de savoir vraiment
ce que ça vaut, ces engagements-là. Parce qu'à l'oeil ça ne tient pas la route
sur le plan mathématique. Il y a... Il y a une faille quelque part. Et ce n'est
sûrement pas Mark Carney qui va aller serrer la vis sur les paradis fiscaux,
là, on s'entend, c'est lui-même qui les utilise, donc ce n'est pas là qu'on va
aller chercher l'argent non plus. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
Et je veux voir les cadres financiers de ces partis.
Journaliste : Sur le
principe, par exemple, Jean Charest avait récupéré, là, une partie de la taxe
de vente... c'est-à-dire qu'il a augmenté la taxe de vente du Québec en
proportion de la baisse de la taxe fédérale. Donc, sur le principe même de
dire : Bien, si le fédéral diminue ses revenus, là, il diminue sa capacité
de dépenser, ce n'est pas une bonne nouvelle pour le Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
n'est pas notre intention de capturer ce point-là. Mais avant de donner une
réponse à ça, je veux juste une réponse à une question qui me semble évidente :
les chiffres ne tiennent pas à date dans la campagne fédérale et pour les
conservateurs et pour les libéraux. Qu'ils déposent leur cadre, et reposez-moi
la question avec le cadre. Mais je vous dirais, en date d'aujourd'hui, non, ce
n'est pas notre intention. Ce n'est pas quelque chose qu'on a considéré.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
At the federal level, is anyone at this
point in the campaign equipped to defend Québec's interests in front of Trump?
M. St-Pierre Plamondon :
How equipped? I don't... I don't...
Journaliste :
How... I mean do you feel anyone at
this point has Québec's interests at heart when it comes to negotiations with
Donald Trump?
M. St-Pierre
Plamondon :
It's
the definition of conflict of interests. Conflict of interests is not about
being mean or being negligent. It's really about dealing with multiple
interests that are not compatible. And that's why in general we prevent
conflicts of interests by saying one person cannot try to put forward
incompatible interests at the same time.
So, Canada has
structurally that conflict of interests, because it speaks through one voice
for interests that are either different or often contradictory, in which case,
no, we cannot trust that a Carney or a Poilievre Government will protect the
interests of Québec in a negotiation with Trump, knowing that politically
speaking, Ontario and the West have more weight within the Canadian federation
than Québec, which often led in the past to Québec getting its own interests
getting sacrificed.
Journaliste :
And what would your whish list be for
the next prime minister? ...we're going to hear from Premier Legault this
afternoon, what would your wish list for the next prime minister be?
M. St-Pierre
Plamondon :
So,
it happened so that I had a wish list because Pierre Poilievre wrote to me on
social media to tell me how good he was for Québec. And I said : Okay,
well, let's talk. And I asked the following things. And unfortunately, as if
today, I never got clear answers. So, our demands are full power in
immigration, because it's a demand from the Government of Québec that is still
standing, was never met, laws actually forbidding to spend money in the fields,
the competence of provinces, we want the $ 6 billion in health transfers that
were promised by François Legault, and he only got 1 out of 6, which leads to
serious problems in the health system and in the budget, we also want no
contestation of... secularism... J'ai de la misère à matin.
Journaliste
: Bill 21.
M. St-Pierre Plamondon : Bill 21.
Des fois, le matin. So, no contestation of Bill 21, no
contestation of democratic choices for the French language in Québec. We want
full... powers in culture and one and only tax report, all demands that have
been standing for, what, many years now, were never met by the federal
government. So, if we want to know who we're dealing with, we want answers to
those questions because those demands have already been put forward by the
current government and they failed at each of them.
Journaliste :
So, he wants to fast-track... He said,
last night, his program for Québec, he wants to fast-track to GNL Québec. He
wants... he's not going to give full power over immigration to Québec, but he's
pledging to cut the number of non-permanent residents. He'll respect Québec's
autonomy, and he'll invest in the third bridge between Québec City and Lévis,
no money for the tramway, so it doesn't make the cut.
M. St-Pierre
Plamondon :
Well,
it doesn't correspond to the demands I've made. My demands are still there. And
there are how many days until the vote?
Journaliste :
That should be April 28th.
M. St-Pierre
Plamondon :
So,
we have more than a month. The demands are there, it's up for grab.
Journaliste :
Should those be the Premier's demands
as well? Exactly those or should there be more?
M. St-Pierre
Plamondon :
Of
course, and it should be more because those demands are demands already
promised. It's not even that they made those demands, they actually promised
results on those. Legault said if I get a strong mandate, look at this, we're
going to get the six billion in healthcare, we're going to get a full power. I
need full powers and immigration; give me the mandate and I'll go and get that.
So, he promised he would deliver, he delivered on nothing on that list. So, of
course, he needs to get an answer during the election on those demands that
have already been made.
Journaliste
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 45
)