Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures trois minutes)
Mme Gentilcore : Bon matin.
Alors, en face du Parlement, à Terrebonne, partout au Québec, aujourd'hui, des
milliers d'étudiantes et d'étudiants vont manifester pour la rémunération des
stages. Je veux saluer la vaillance de mon collègue Pascal Bérubé, qui a
talonné la CAQ à ce sujet là dans les dernières années. Il faut dire qu'à ce
jour-ci, là, le dossier de la rémunération des stages devrait être en principe
réglé depuis longtemps, je dois dire, mais le gouvernement est vraiment dur à
suivre là-dessus. En mars 2023, ils ont voté pour notre motion, la motion du
Parti québécois en faveur de la rémunération des stages, mais quelques mois
plus tard, ils ont voté contre un échéancier pour le mettre en œuvre. Donc, c'est
assez contradictoire. Mars 2023, ça fait plus de deux ans qu'on s'est entendu
là-dessus et, depuis, rien de concret n'a été proposé.
La rémunération des stages, c'est
reconnaître l'apport des étudiantes dans des domaines névralgiques de notre
État, et oui, je parle au féminin parce que, dans la plupart des cas, ce sont
des domaines à prédominance féminine, puis on semble considérer l'apport
bénévole des femmes comme quelque chose d'acquis, comme quelque chose qui va de
soi. Ce sont aussi des métiers des secteurs publics, donc, où on manque
cruellement de main-d'œuvre. L'attractivité et l'équité salariale, ça commence
au début de la chaîne, donc avec les stages rémunérés pour tous et pour toutes.
Devant l'inaction de la CAQ, aujourd'hui, on revient à la charge et on demande
au gouvernement de régler ce dossier une fois pour toutes et de convenir de la
rémunération de tous les stages dès l'automne 2004.
M. Arseneau : Merci, Catherine.
Moi, je voulais vous parler un peu de santé. On a encore une fois une
illustration aujourd'hui que le plan Dubé, bien, c'est pour les top guns, c'est
pour les gestionnaires, mais c'est pas mal moins pour les patients. Une enquête
de La Presse nous démontre, encore une fois, aujourd'hui, que ce qu'on craignait
de pire est en train de se passer, c'est-à-dire qu'on a créé une super
structure qui vient, en partie, dédoubler les responsabilités du ministère. Il
y a encore au-delà de 1 000 fonctionnaires au ministère de la Santé,
il y en a 900 quelques à Santé Québec, on sait... d'ailleurs on ne sait pas qui
fait quoi ou qui décide de quoi, mais d'avoir un si grand nombre de personnes
qui déterminent les orientations et un plus petit nombre qui s'occupe des
opérations il y a quelque chose d'aberrant là-dedans. Mais pire encore, dans la
haute gestion, on a ajouté plus d'une vingtaine de hauts dirigeants, des
augmentations de salaire de l'enveloppe globale aux ministères de 89 %, pendant
qu'on coupe allègrement dans les soins et les services de santé à travers le Québec.
Il y a quelque chose de révoltant là-dedans, et je voulais le dénoncer ce matin,
et on va continuer de talonner le gouvernement là-dessus, à savoir où sont ses
priorités : Rehausser le salaire et le traitement des fonctionnaires ou
améliorer le traitement de ceux qui en attendent justement à travers le Québec,
que ce soit les chirurgies, que ce soit l'accès à un médecin, que ce soit l'accès,
donc, aux services de santé?
Journaliste : M. Dubé nous
avait préparés quand même en disant qu'on allait recruter au privé, qu'on
allait sortir du cadre standard de la fonction publique. En quoi ça vous
révolte ce matin?
M. Arseneau : Mais c'est
parce qu'on a confié à cette équipe-là, au départ, une mission impossible :
couper 1,5 milliard de dollars dans la santé. Mais, surtout, ce qu'on
avait dit, au moment de l'étude du projet de loi n° 15, c'était qu'on
allait simplement transférer des employés du ministère. Et on s'attendait aussi
à ce qu'on soit plus efficace, plus performant, ce qui voulait dire aussi une
réduction du nombre de fonctionnaires, parce que c'est un peu ce qu'on nous a
vendu comme projet : si on va chercher des gens du privé, on va pouvoir
gérer de façon plus efficace, non seulement dans les établissements, mais dans
la tête du réseau également. Ce n'est pas du tout ce qui est en train de se
produire. Alors, c'est un engagement rompu puis c'est encore une fois une
réforme qui brise la structure sans qu'on ait des résultats sur le terrain.
Journaliste : Mais, en même
temps, M. Dubé, la semaine dernière, a admis que, de toute façon, ces gens-là
ont la sécurité d'emploi, qu'on ne peut pas les congédier comme ça. C'est bien
beau de dire : On va réduire les effectifs, mais ces gens-là demeurent
dans la fonction publique, ils ont la protection d'emploi. Alors...
M. Arseneau : Oui. Bien...
Journaliste : ...ce n'est pas
un peu illusoire de penser qu'on va sauver des sous par la main-d'oeuvre?
M. Arseneau : Écoutez...
Donc, ceux qui sont là, la sécurité d'emploi, on augmente leur salaire et on
engage davantage de gestionnaires. Alors, suivez la logique gouvernementale de
compressions budgétaires, de budget déficitaire, de façon historique, et de
compressions qui se font dans l'ensemble du secteur. Parce qu'on n'est pas
encore au bout de nos peines. Quand on a dit au gouvernement... on a laissé
entendre que c'était des coupures de 1,5 milliard de dollars qu'on
devait réaliser avant le 31 mars, on a appris, la semaine dernière, en
commission, l'étude des crédits temporaires... provisoires, que c'était plutôt
2,2 milliards qu'il fallait aller chercher, et on avait été en chercher,
800 millions. Mais ça, ce n'est pas temporaire, c'est récurrent. L'année
prochaine, on augmente le budget de la santé... cette année, là, de 3 % -
il va y avoir d'autres coupures, je vous l'annonce - et pendant ce temps-là, on
voit la superstructure augmenter.
Donc, oui, les gens qui sont là restent
là. Ils sont davantage payés, à hauteur de 89 % pour la masse salariale
des hauts gestionnaires du ministère. Et on engage d'autre monde du privé,
d'autres personnes supposément hyperqualifiées, et puis les résultats ne sont
pas à la clé.
Journaliste : Oui, dans la
fonction publique, il y a une certaine protection. Mais on a vu, dans Santé
Québec, ils n'ont pas du tout même protection, on l'a vu avec M. Abergel, on a
aboli des postes. Là, qu'est-ce que vous demandez? Parce qu'on regarde ça,
quand même, là on parle vraiment de la gouvernance, donc, les fonctionnaires,
les employés, là, on a 10 personnes qui gagnent 4,3 millions par
année. Qu'est-ce que vous demandez? Qu'est-ce qu'on doit faire? Est-ce qu'on
doit encore retrancher? Est-ce qu'on doit diminuer les salaires? Est-ce que
c'est indécent? Comment vous... Qu'est-ce que vous demandez aujourd'hui au
ministre?
M. Arseneau : Bien, moi, la
première chose que je demanderais, c'est que le ministre exige de Santé Québec
qu'il rende... qu'elle rende des comptes. On ne sait pas c'est quoi, les
coupures qui ont été administrées de 800 millions de dollars. On a on
nous a dit, il fallait attendre la fin de l'exercice, au 31 mars. Puis
dans la fin de semaine - ça, c'est la semaine dernière, en commission - en fin
de semaine, on dit : Ça va aller au mois de juillet. Belle période pour
rendre des comptes. Puis évidemment, on est rendu au milieu, ou presque, de
l'année financière. Donc, d'abord, être transparent.
Puis d'ailleurs, je voulais révéler une
chose qui a peut-être échappé au grand public, de plus en plus de personnes
nous demandent : Mais à qui on s'adresse si on veut parler à Santé Québec?
Si vous êtes allés sur le site Web de Santé Québec, pas d'adresse courriel, pas
de numéro de téléphone, pas de siège social. Les gens voient Santé Québec comme
une espèce d'organisation fantôme qui sert de paravent au ministre Dubé pour
donner ses commandes. Puis, quand ça ne fait pas son affaire, bien, il leur
donne des taloches par la voie des médias depuis quelques jours. C'est rendu
monnaie courante, chaque fois que le ministre a une mauvaise journée, mais il
envoie paître la P.D.G. en lui disant de refaire ses devoirs. Il y a quelque
chose là qui est kafkaïen.
Donc, je demande au ministre de mettre de
l'ordre là-dedans un petit peu puis nous dire qui fait quoi, qui décide de
quoi, puis comment ça se traduit dans la réalité du terrain parce que là tout
le monde se demande où on s'en va.
Journaliste : Croyez-vous
encore à Santé Québec? Pensez-vous que... Là on est allé recruter des hauts
gestionnaires...
M. Arseneau : ...de moins en
moins, on n'était déjà pas très, très favorable à l'idée d'un brassage de
structures alors qu'on avait besoin d'améliorer les soins. On nous a promis que
c'était la superstructure qui allait nous permettre d'améliorer et d'optimiser
le réseau. On en est loin.
Journaliste : M. St-Pierre
Plamondon avait dit : Tout est sur la table après 2026, incluant un
possible démantèlement de Santé Québec. Est-ce que vous allez avancer...
M. Arseneau : Bien, tout est
d'autant plus sur la table qu'à l'heure actuelle rien ne fonctionne, je vais
vous dire ça comme ça. Il y a encore plus de choses sur la table aujourd'hui
qu'il y en avait à l'époque où notre chef a fait cette déclaration-là. Vous
souvenez, c'était au début de Santé Québec, a dit : Bien, évidemment, la
preuve est dans le pudding, on va voir à l'usage si ça Santé Québec arrive à
certains résultats. Aujourd'hui, c'est pire qu'on aurait pu l'espérer, donc la
réflexion se poursuit chez nous.
Journaliste : À 16 heures,
cet après-midi, à la fermeture des marchés boursiers, on va connaître l'étendue
des intentions du président Trump. Vos espoirs, vos appréhensions, vos
demandes.
Mme Gentilcore : Bien,
évidemment, ne peut pas spéculer quand on est en face de Trump, on l'a vu dans
les derniers mois, à plusieurs reprises, il y a des tarifs qui ont été annoncés
pour finalement être renversés dans les 24 heures. Donc, on reste prudent.
On va vraiment attendre de voir ce qui sera annoncé à 16 heures
aujourd'hui puis on réagira en conséquence à ce moment-là. Donc, on reste
prudent. On garde la tête froide comme d'habitude. Notre meilleure chance
d'avoir des résultats avec les Américains, ce n'est pas dans une escalade de
l'enflure verbale et c'est ce que souhaite le président américain à l'évidence.
On est devant un acteur impulsif qui pose des gestes irrationnels et
contre-productifs. On le sait, on le connaît. Donc, de notre côté, au Parti
québécois, on attend vraiment de voir ce qui va être annoncé à 16 heures.
Des voix : ...
Mme Gentilcore : Oui.
Journaliste : Ça prend des
tarifs réciproques ou non?
Mme Gentilcore : Bien, aux
États-Unis, en ce moment, il existe bel et bien des contre-pouvoirs officiels,
là, au sein même des États-Unis, qui ont des chances d'influencer l'action du
président Trump à court, moyen, long terme, entre autres les marchés
financiers, évidemment, on le voit déjà, et l'opinion publique américaine
aussi. On se souvient, là, Donald Trump a été au pouvoir déjà de 2016 à 2020.
Il a déjà menacé, appliqué puis retiré des tarifs à plusieurs reprises, je le
disais tout à l'heure. De manière générale, l'imposition de tarifs a d'abord un
impact négatif sur le pays qui les impose, donc sur les États-Unis. Les tarifs
de Donald Trump vont faire mal... plus mal à certaines industries américaines
que nos propres contre-tarifs mur à mur qui auraient seulement un effet très
limité sur les Américains, mais un très grand impact sur notre économie à nous
aussi. Donc, la solution ne peut pas être de punir les consommateurs, les
entreprises québécoises davantage pour financer, là, l'escalade d'une guerre
tarifaire avec les États-Unis. Donc, a priori, pour nous, c'est une mauvaise
idée d'imposer des contre-tarifs. Mais, si on choisit d'aller là, il faut le
faire de manière chirurgicale, avec des tarifs qui vont avoir le potentiel
d'avoir un impact politique aux États-Unis. Donc, voilà.
Journaliste : Le premier
ministre revient d'Hanovre, là. Bien, il est allé faire une mission économique.
Vous vous attendez à ce qu'il soit allé chercher quelle sorte de gain?
Mme Gentilcore : On n'a pas
quantifié ça pour l'instant. Une chose est sûre, on était contents qu'il y
aille. On demande depuis plusieurs mois maintenant d'avoir ces missions
économiques là. On espère que ce ne sera pas la dernière puis on espère que ça
va vraiment faire bouger les choses puis qu'il y a des résultats au niveau des
nouveaux partenariats économiques pour nos entreprises d'ici dans le cadre de
cette rencontre-là. Donc, on verra, là. Il revient aujourd'hui. Je pense qu'il
est dans l'avion ou il va revenir très bientôt...
M. Arseneau : Les incitatifs,
aussi, fiscaux...
Mme Gentilcore : Vas-y,
vas-y, vas-y.
M. Arseneau : Oui. Bien,
juste pour dire que d'aller faire une tournée en Allemagne, c'est une bonne
idée, mais il y a des mesures concrètes qui peuvent être mises en place pour
encourager les entreprises à l'exportation. Nous, ce qu'on souhaitait, c'est
qu'il y ait des mesures fiscales pour permettre aux entreprises, là, d'avoir un
véritable gain en se tournant vers de nouveaux partenaires en Europe. Donc, il
y a une marche de plus à gravir pour le gouvernement s'il veut vraiment que
cette visite-là, ces premiers contacts là se traduisent dans des résultats
économiques, évidemment, probants et qu'on puisse véritablement démarrer des
relations avec l'Europe qui soit pérennes.
Journaliste : Croyez-vous
toujours à l'économie verte?
M. Arseneau : À l'économie
verte?
Journaliste : Oui. Bien...
Donc, le premier ministre est allé...
M. Arseneau : L'économie
circulaire? Comment...
Journaliste : Non, mais
l'économie verte, la batterie, l'électrification des transports. On voit qu'on
a perdu nos partenaires américains. Donc là, M. Legault a dit, en Europe, qu'il
était content d'avoir retrouvé des gens qui y croyaient encore, à l'économie
avec l'environnement.
M. Arseneau : Bien, écoutez,
moi, je crois toujours qu'il faut sauver la planète de l'action, disons,
dévastatrice de l'homme en matière de production de gaz à effet de serre, par
exemple, mais c'est un sale temps pour les gens qui croient en l'avenir, qui
croient qu'on peut faire mieux, qu'on peut faire plus pour protéger
l'environnement, l'économie et l'avenir des générations qui s'en viennent.
Pourquoi? Parce qu'actuellement le gouvernement Trump est en grande partie
climatosceptique et prend des mesures qui sont à l'encontre de toutes les
ententes internationales qu'on a pu bâtir au cours des 25 dernières années.
Alors, évidemment, c'est une situation contextuelle qui est peu favorable. Puis
moi, je continue de croire qu'à un moment donné le cycle va revenir à quelque
chose de beaucoup plus porteur, là, en matière d'espoir et d'avenir.
Journaliste : ...
M. Arseneau : Pardon?
Journaliste : ...les genoux,
en... par exemple, au Canada, en enlevant la taxe carbone, en décidant... Là,
les partis, en ce moment, proposent des... de repartir les pipelines, par
exemple.
M. Arseneau : Oui, c'est ça,
mais...
Journaliste : Est-ce qu'on
est en train de mettre les genoux... le genou à terre?
M. Arseneau : Bien, je pense
qu'il faut faire très attention à ça. Il y a une situation, encore une fois,
contextuelle, imposée par la gouvernance de Trump, qui amène justement un recul
en matière environnementale. Nous, on n'est pas prêts à aller là. Mais, en même
temps, il faut observer de près, à savoir, par exemple... On pourrait parler
des coûts de l'essence, par exemple. Je pense qu'il faut garder le cap mais
rester attentif au fait que ce n'est pas seulement le Québec qui va mettre en
place des mesures environnementales qui vont sauver la planète.
Journaliste : Est-ce qu'un
Québec souverain pourrait joindre l'Union européenne?
M. Arseneau : Eh mon Dieu! Je
pense qu'il va falloir prendre cette question-là en délibéré. On veut améliorer
les relations commerciales, tu sais, augmenter nos exportations vers l'Europe.
De là à se joindre à l'Union européenne, je vous avoue qu'il y a une... J'imagine
qu'on va pouvoir...
Journaliste : ...Sanimax
menace de fermer son usine d'équarrissage. Le P.D.G. a envoyé une lettre à
François Legault. Qu'est-ce qu'on va faire avec ça, là, si jamais ça ferme?
Entre autres, l'UPA est contre ça, les producteurs de porcs, les producteurs de
poulet, le commerce de détail, là, tout le monde s'est battu sur Stablex, mais
là on va avoir un autre problème, là. On fait quoi avec ces déchets-là?
M. Arseneau : Oui, puis
d'ailleurs, ce problème-là, en fait, ce qu'on souhaitait, c'est que les gens se
parlent, les gens négocient. Et le ministre Lamontagne avait nommé un
médiateur. Alors, moi, je crois que c'est encore à travers la médiation qu'on
peut régler cet enjeu-là.
Journaliste : ...s'il y a une
plainte, ça ferme, là, le juge va dire : Vous ne respectez pas les normes,
vous n'avez pas baissé vos... Vous ne respectez pas l'engagement pris devant le
tribunal, c'est terminé.
M. Arseneau : Vous savez,
c'est un dossier complexe, vous savez que c'est la réglementation municipale
sur laquelle, là, on discute. Moi, je vais laisser la place à la ville de
Montréal pour faire respecter sa réglementation. Mais, en même temps, on a
besoin de cette usine-là, là, pour toute la chaîne de production animale.
Alors, disons qu'on comprend, actuellement, le geste qui est posé par
l'entreprise, ce qui, pour moi, se traduit dans un appel, justement, à la
négociation pour trouver un terrain d'entente.
Journaliste : ...est-ce que
le gouvernement doit remettre de l'argent pour sauver cette entreprise-là qui
pourrait peut-être aller à des intérêts québécois, même?
Mme Gentilcore : Non.
Journaliste : ...on laisse...
Mme Gentilcore : S'il y a des
investisseurs privés qui sont intéressés, tant mieux, tant mieux s'il y a une
attractivité à ce niveau-là, mais qu'ils se débrouillent en ce moment pour
remettre ça sur pied. On demande des garanties au gouvernement, on demande
qu'ils soient diligents puis qu'ils soient consciencieux dans le travail qu'ils
vont faire cette fois-ci avant de remettre de l'argent là-dedans. Mais, à court
terme, moyen terme, impossible de remettre de l'argent.
Journaliste : ...électrification
pour le transport scolaire.
Mme Gentilcore : Bonne question.
On regarde ça, on va prendre ça... Je pense qu'on va prendre ça délibéré. Mais,
à court terme, c'est sûr et certain que le gouvernement ne peut pas remettre
d'argent dans Lion. Ils vont devoir nous donner des preuves très, très
concrètes, là, s'ils veulent remettre de l'argent là-dedans à court terme.
Investisseurs privés, très bien, tant mieux. Parce qu'évidemment le désir n'est
pas que Lion tombe, on va être ravis si quelqu'un reprend ça, mais des
investisseurs privés qui vont mettre de leur argent là-dedans.
Journaliste : Un mot, en
terminant, sur la première ministre de l'Alberta qui a envoyé un message à
François Legault pour le rencontrer, pour tabler sur une stratégie sur
l'autonomie des provinces. C'est-tu une bonne stratégie de s'allier avec
l'Alberta, de faire front commun pour faire valoir l'autonomie des provinces?
M. Arseneau : Mais c'est
quand même assez ahurissant de voir que c'est la ministre... la ministre, la
première ministre de l'Alberta qui ramène François Legault à des questions de
nationalisme. C'est dire à quel point le premier ministre Legault a capitulé
face au fédéral. Alors, moi, ça ne m'impressionne pas vraiment beaucoup quand
on se fait dépasser par l'Alberta sur la question d'autonomie, de souveraineté
puis de prendre nos propres décisions face au fédéral. Ce que ça illustre
aussi, là, on essaie de nous faire croire que le Canada est le plus meilleur
pays du monde, là, les dysfonctionnements du fédéral sont patents, c'est un
autre exemple de ça. Quand l'Alberta pense faire des référendums puis se
séparer, je pense qu'on voit que cette espèce de ralliement derrière la
bannière, là, de l'unifolié, là, ça ne tient pas la route.
Journaliste : Est-ce que ce
n'est pas bien, justement, de voir que d'autres provinces appuient les
revendications du Québec?
M. Arseneau : Oui, mais en
fait, c'est ce que je veux dire, c'est que... ce qu'on pense, c'est que le
Québec, comme l'Alberta, semble-t-il, dans son discours, est mieux servi quand
on peut... quand il peut défendre ses intérêts lui-même. On n'a jamais dit
qu'on était contre les alliances avec les autres juridictions, mais il faut
décider par nous même au Québec, et c'est dans un Québec indépendant qu'on se
débrouillera le mieux pour le faire.
Et je voudrais juste répondre à une
question sourde que je crois entendre sur le PQI. Je voulais quand même parler
du Plan québécois des infrastructures, mais c'est important. C'est parce qu'on
a vu, hier, dans les manchettes, qu'un paquet de projets avait été remis aux
calendes grecques puis on avait essentiellement créé, avec le PQI, un
stationnement pour les promesses électorales de la CAQ, mais une autre qui est
passée dans le tordeur, c'est la promesse du pont sur le Saguenay. La semaine
dernière, on a fait adopter une motion pour que le gouvernement s'engage à
construire le pont et qu'il publie les études qui ont été réalisées et qui
sont, actuellement, là, cachées du public et des gens de la Côte-Nord. Et on
apprend, hier, que ce projet-là est retardé au moins jusqu'à 2030, qu'on ne
mettra pas une cenne sur ce projet-là. Et les études, on fait des demandes
d'accès à l'information puis on ne les obtient pas. Alors, le gouvernement,
encore une fois, là, faillit à la tâche et brise des engagements pour
l'ensemble des gens de la Côte-Nord qui veulent être désenclavés. C'est un...
Vraiment, là, c'est bafouer ses engagements, et on le dénonce aujourd'hui. En
anglais?
Journaliste : On tarifs. We're not a 100% sure what's going to come this afternoon, but how
can Québec protects its businesses? And what would you like to see Québecdo to help Quebeckers?
Mme Gentilcore : Yes. I mean,
we will see what will be announced this afternoon, because it's not the first
time that president tries to put some tariffs, and nothing happens. So, we will
see what's going to happen with that and we'll discuss this, that's for sure.
So, for now we're just... we're prudent and we're waiting to see what's going
to happen. But let's stay calm, because the last two times he said he would do
some stuff, he didn't. So, we'll just see and we'll talk about it tomorrow, I
guess.
Journaliste : Regarding
Danielle Smith, that is proposing to... like a provincial autonomy alliance to
Québec, how do you see this, like this possibility of creating this alliance
with Alberta?
M. Arseneau : Well, it's
pretty surprising that Danielle Smith seems to be Captain Autonomy, Sovereignty
when it comes to provincial autonomy and provincial rights to decide for
themselves. So, if I were Legault... Mr. Legault, I would be a bit ashamed
that, you know, Alberta is giving us lessons when it comes to, you know,
deciding for ourselves and protecting our own economy and people.
This being said, I think it proves that
Canada is dysfunctional and that we should be a sovereign country in relation
with other, you know, jurisdictions to protect ourselves and our people facing,
you know, Trump's tariffs and all sorts of threats.
Journaliste : One last thing.
Regarding Mr. Legault's trip mission in Germany, one of the aspects was to get
new... or try to get new contracts in defense for Québec.
Mme Gentilcore : I didn't
know that.
Journaliste : You didn't know
that. OK.
M. Arseneau : Yes, I read
that, but...
Journaliste : He mentioned it
a few times, like he mentioned it on Thursday. I was here in the National
Assembly, and he mentioned it during the weekend, for anything with aerospace,
«la Davie» or critical minerals that are key for... in defense. Are Quebeckers
ready for this? With Trump, the context with Donald Trump, now we need to
create... diversify our markets, and that implies defense?
M. Arseneau : Definitely,
definitely. We've got to explore all sorts of possibilities when it comes to
developing our economy, you know, and expanding our markets. That includes
defense, and especially defense, when it comes to the fact that we're so
dependent upon the States and the American technology, and they control all the
hardware and the software. So, we've got to look at other suppliers and,
probably, you know, using our own industry to come up with joint ventures, so
we could develop our own possibility when it comes to defense and the rest.
Thank you. Merci.
Mme Gentilcore : Merci.
(Fin à 8 h 24)