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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile, et Mme Catherine Gentilcore, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’itinérance

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mercredi 2 avril 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trois minutes)

Mme Gentilcore : Bon matin. Alors, en face du Parlement, à Terrebonne, partout au Québec, aujourd'hui, des milliers d'étudiantes et d'étudiants vont manifester pour la rémunération des stages. Je veux saluer la vaillance de mon collègue Pascal Bérubé, qui a talonné la CAQ à ce sujet là dans les dernières années. Il faut dire qu'à ce jour-ci, là, le dossier de la rémunération des stages devrait être en principe réglé depuis longtemps, je dois dire, mais le gouvernement est vraiment dur à suivre là-dessus. En mars 2023, ils ont voté pour notre motion, la motion du Parti québécois en faveur de la rémunération des stages, mais quelques mois plus tard, ils ont voté contre un échéancier pour le mettre en œuvre. Donc, c'est assez contradictoire. Mars 2023, ça fait plus de deux ans qu'on s'est entendu là-dessus et, depuis, rien de concret n'a été proposé.

La rémunération des stages, c'est reconnaître l'apport des étudiantes dans des domaines névralgiques de notre État, et oui, je parle au féminin parce que, dans la plupart des cas, ce sont des domaines à prédominance féminine, puis on semble considérer l'apport bénévole des femmes comme quelque chose d'acquis, comme quelque chose qui va de soi. Ce sont aussi des métiers des secteurs publics, donc, où on manque cruellement de main-d'œuvre. L'attractivité et l'équité salariale, ça commence au début de la chaîne, donc avec les stages rémunérés pour tous et pour toutes. Devant l'inaction de la CAQ, aujourd'hui, on revient à la charge et on demande au gouvernement de régler ce dossier une fois pour toutes et de convenir de la rémunération de tous les stages dès l'automne 2004.

M. Arseneau : Merci, Catherine. Moi, je voulais vous parler un peu de santé. On a encore une fois une illustration aujourd'hui que le plan Dubé, bien, c'est pour les top guns, c'est pour les gestionnaires, mais c'est pas mal moins pour les patients. Une enquête de La Presse nous démontre, encore une fois, aujourd'hui, que ce qu'on craignait de pire est en train de se passer, c'est-à-dire qu'on a créé une super structure qui vient, en partie, dédoubler les responsabilités du ministère. Il y a encore au-delà de 1 000 fonctionnaires au ministère de la Santé, il y en a 900 quelques à Santé Québec, on sait... d'ailleurs on ne sait pas qui fait quoi ou qui décide de quoi, mais d'avoir un si grand nombre de personnes qui déterminent les orientations et un plus petit nombre qui s'occupe des opérations il y a quelque chose d'aberrant là-dedans. Mais pire encore, dans la haute gestion, on a ajouté plus d'une vingtaine de hauts dirigeants, des augmentations de salaire de l'enveloppe globale aux ministères de 89 %, pendant qu'on coupe allègrement dans les soins et les services de santé à travers le Québec. Il y a quelque chose de révoltant là-dedans, et je voulais le dénoncer ce matin, et on va continuer de talonner le gouvernement là-dessus, à savoir où sont ses priorités : Rehausser le salaire et le traitement des fonctionnaires ou améliorer le traitement de ceux qui en attendent justement à travers le Québec, que ce soit les chirurgies, que ce soit l'accès à un médecin, que ce soit l'accès, donc, aux services de santé?

Journaliste : M. Dubé nous avait préparés quand même en disant qu'on allait recruter au privé, qu'on allait sortir du cadre standard de la fonction publique. En quoi ça vous révolte ce matin?

M. Arseneau : Mais c'est parce qu'on a confié à cette équipe-là, au départ, une mission impossible : couper 1,5 milliard de dollars dans la santé. Mais, surtout, ce qu'on avait dit, au moment de l'étude du projet de loi n° 15, c'était qu'on allait simplement transférer des employés du ministère. Et on s'attendait aussi à ce qu'on soit plus efficace, plus performant, ce qui voulait dire aussi une réduction du nombre de fonctionnaires, parce que c'est un peu ce qu'on nous a vendu comme projet : si on va chercher des gens du privé, on va pouvoir gérer de façon plus efficace, non seulement dans les établissements, mais dans la tête du réseau également. Ce n'est pas du tout ce qui est en train de se produire. Alors, c'est un engagement rompu puis c'est encore une fois une réforme qui brise la structure sans qu'on ait des résultats sur le terrain.

Journaliste : Mais, en même temps, M. Dubé, la semaine dernière, a admis que, de toute façon, ces gens-là ont la sécurité d'emploi, qu'on ne peut pas les congédier comme ça. C'est bien beau de dire : On va réduire les effectifs, mais ces gens-là demeurent dans la fonction publique, ils ont la protection d'emploi. Alors...

M. Arseneau : Oui. Bien...

Journaliste : ...ce n'est pas un peu illusoire de penser qu'on va sauver des sous par la main-d'oeuvre?

M. Arseneau : Écoutez... Donc, ceux qui sont là, la sécurité d'emploi, on augmente leur salaire et on engage davantage de gestionnaires. Alors, suivez la logique gouvernementale de compressions budgétaires, de budget déficitaire, de façon historique, et de compressions qui se font dans l'ensemble du secteur. Parce qu'on n'est pas encore au bout de nos peines. Quand on a dit au gouvernement... on a laissé entendre que c'était des coupures de 1,5 milliard de dollars qu'on devait réaliser avant le 31 mars, on a appris, la semaine dernière, en commission, l'étude des crédits temporaires... provisoires, que c'était plutôt 2,2 milliards qu'il fallait aller chercher, et on avait été en chercher, 800 millions. Mais ça, ce n'est pas temporaire, c'est récurrent. L'année prochaine, on augmente le budget de la santé... cette année, là, de 3 % - il va y avoir d'autres coupures, je vous l'annonce - et pendant ce temps-là, on voit la superstructure augmenter.

Donc, oui, les gens qui sont là restent là. Ils sont davantage payés, à hauteur de 89 % pour la masse salariale des hauts gestionnaires du ministère. Et on engage d'autre monde du privé, d'autres personnes supposément hyperqualifiées, et puis les résultats ne sont pas à la clé.

Journaliste : Oui, dans la fonction publique, il y a une certaine protection. Mais on a vu, dans Santé Québec, ils n'ont pas du tout même protection, on l'a vu avec M. Abergel, on a aboli des postes. Là, qu'est-ce que vous demandez? Parce qu'on regarde ça, quand même, là on parle vraiment de la gouvernance, donc, les fonctionnaires, les employés, là, on a 10 personnes qui gagnent 4,3 millions par année. Qu'est-ce que vous demandez? Qu'est-ce qu'on doit faire? Est-ce qu'on doit encore retrancher? Est-ce qu'on doit diminuer les salaires? Est-ce que c'est indécent? Comment vous... Qu'est-ce que vous demandez aujourd'hui au ministre?

M. Arseneau : Bien, moi, la première chose que je demanderais, c'est que le ministre exige de Santé Québec qu'il rende... qu'elle rende des comptes. On ne sait pas c'est quoi, les coupures qui ont été administrées de 800 millions de dollars. On a on nous a dit, il fallait attendre la fin de l'exercice, au 31 mars. Puis dans la fin de semaine - ça, c'est la semaine dernière, en commission - en fin de semaine, on dit : Ça va aller au mois de juillet. Belle période pour rendre des comptes. Puis évidemment, on est rendu au milieu, ou presque, de l'année financière. Donc, d'abord, être transparent.

Puis d'ailleurs, je voulais révéler une chose qui a peut-être échappé au grand public, de plus en plus de personnes nous demandent : Mais à qui on s'adresse si on veut parler à Santé Québec? Si vous êtes allés sur le site Web de Santé Québec, pas d'adresse courriel, pas de numéro de téléphone, pas de siège social. Les gens voient Santé Québec comme une espèce d'organisation fantôme qui sert de paravent au ministre Dubé pour donner ses commandes. Puis, quand ça ne fait pas son affaire, bien, il leur donne des taloches par la voie des médias depuis quelques jours. C'est rendu monnaie courante, chaque fois que le ministre a une mauvaise journée, mais il envoie paître la P.D.G. en lui disant de refaire ses devoirs. Il y a quelque chose là qui est kafkaïen.

Donc, je demande au ministre de mettre de l'ordre là-dedans un petit peu puis nous dire qui fait quoi, qui décide de quoi, puis comment ça se traduit dans la réalité du terrain parce que là tout le monde se demande où on s'en va.

Journaliste : Croyez-vous encore à Santé Québec? Pensez-vous que... Là on est allé recruter des hauts gestionnaires...

M. Arseneau : ...de moins en moins, on n'était déjà pas très, très favorable à l'idée d'un brassage de structures alors qu'on avait besoin d'améliorer les soins. On nous a promis que c'était la superstructure qui allait nous permettre d'améliorer et d'optimiser le réseau. On en est loin.

Journaliste : M. St-Pierre Plamondon avait dit : Tout est sur la table après 2026, incluant un possible démantèlement de Santé Québec. Est-ce que vous allez avancer...

M. Arseneau : Bien, tout est d'autant plus sur la table qu'à l'heure actuelle rien ne fonctionne, je vais vous dire ça comme ça. Il y a encore plus de choses sur la table aujourd'hui qu'il y en avait à l'époque où notre chef a fait cette déclaration-là. Vous souvenez, c'était au début de Santé Québec, a dit : Bien, évidemment, la preuve est dans le pudding, on va voir à l'usage si ça Santé Québec arrive à certains résultats. Aujourd'hui, c'est pire qu'on aurait pu l'espérer, donc la réflexion se poursuit chez nous.

Journaliste : À 16 heures, cet après-midi, à la fermeture des marchés boursiers, on va connaître l'étendue des intentions du président Trump. Vos espoirs, vos appréhensions, vos demandes.

Mme Gentilcore : Bien, évidemment, ne peut pas spéculer quand on est en face de Trump, on l'a vu dans les derniers mois, à plusieurs reprises, il y a des tarifs qui ont été annoncés pour finalement être renversés dans les 24 heures. Donc, on reste prudent. On va vraiment attendre de voir ce qui sera annoncé à 16 heures aujourd'hui puis on réagira en conséquence à ce moment-là. Donc, on reste prudent. On garde la tête froide comme d'habitude. Notre meilleure chance d'avoir des résultats avec les Américains, ce n'est pas dans une escalade de l'enflure verbale et c'est ce que souhaite le président américain à l'évidence. On est devant un acteur impulsif qui pose des gestes irrationnels et contre-productifs. On le sait, on le connaît. Donc, de notre côté, au Parti québécois, on attend vraiment de voir ce qui va être annoncé à 16 heures.

Des voix : ...

Mme Gentilcore : Oui.

Journaliste : Ça prend des tarifs réciproques ou non?

Mme Gentilcore : Bien, aux États-Unis, en ce moment, il existe bel et bien des contre-pouvoirs officiels, là, au sein même des États-Unis, qui ont des chances d'influencer l'action du président Trump à court, moyen, long terme, entre autres les marchés financiers, évidemment, on le voit déjà, et l'opinion publique américaine aussi. On se souvient, là, Donald Trump a été au pouvoir déjà de 2016 à 2020. Il a déjà menacé, appliqué puis retiré des tarifs à plusieurs reprises, je le disais tout à l'heure. De manière générale, l'imposition de tarifs a d'abord un impact négatif sur le pays qui les impose, donc sur les États-Unis. Les tarifs de Donald Trump vont faire mal... plus mal à certaines industries américaines que nos propres contre-tarifs mur à mur qui auraient seulement un effet très limité sur les Américains, mais un très grand impact sur notre économie à nous aussi. Donc, la solution ne peut pas être de punir les consommateurs, les entreprises québécoises davantage pour financer, là, l'escalade d'une guerre tarifaire avec les États-Unis. Donc, a priori, pour nous, c'est une mauvaise idée d'imposer des contre-tarifs. Mais, si on choisit d'aller là, il faut le faire de manière chirurgicale, avec des tarifs qui vont avoir le potentiel d'avoir un impact politique aux États-Unis. Donc, voilà.

Journaliste : Le premier ministre revient d'Hanovre, là. Bien, il est allé faire une mission économique. Vous vous attendez à ce qu'il soit allé chercher quelle sorte de gain?

Mme Gentilcore : On n'a pas quantifié ça pour l'instant. Une chose est sûre, on était contents qu'il y aille. On demande depuis plusieurs mois maintenant d'avoir ces missions économiques là. On espère que ce ne sera pas la dernière puis on espère que ça va vraiment faire bouger les choses puis qu'il y a des résultats au niveau des nouveaux partenariats économiques pour nos entreprises d'ici dans le cadre de cette rencontre-là. Donc, on verra, là. Il revient aujourd'hui. Je pense qu'il est dans l'avion ou il va revenir très bientôt...

M. Arseneau : Les incitatifs, aussi, fiscaux...

Mme Gentilcore : Vas-y, vas-y, vas-y.

M. Arseneau : Oui. Bien, juste pour dire que d'aller faire une tournée en Allemagne, c'est une bonne idée, mais il y a des mesures concrètes qui peuvent être mises en place pour encourager les entreprises à l'exportation. Nous, ce qu'on souhaitait, c'est qu'il y ait des mesures fiscales pour permettre aux entreprises, là, d'avoir un véritable gain en se tournant vers de nouveaux partenaires en Europe. Donc, il y a une marche de plus à gravir pour le gouvernement s'il veut vraiment que cette visite-là, ces premiers contacts là se traduisent dans des résultats économiques, évidemment, probants et qu'on puisse véritablement démarrer des relations avec l'Europe qui soit pérennes.

Journaliste : Croyez-vous toujours à l'économie verte?

M. Arseneau : À l'économie verte?

Journaliste : Oui. Bien... Donc, le premier ministre est allé...

M. Arseneau : L'économie circulaire? Comment...

Journaliste : Non, mais l'économie verte, la batterie, l'électrification des transports. On voit qu'on a perdu nos partenaires américains. Donc là, M. Legault a dit, en Europe, qu'il était content d'avoir retrouvé des gens qui y croyaient encore, à l'économie avec l'environnement.

M. Arseneau : Bien, écoutez, moi, je crois toujours qu'il faut sauver la planète de l'action, disons, dévastatrice de l'homme en matière de production de gaz à effet de serre, par exemple, mais c'est un sale temps pour les gens qui croient en l'avenir, qui croient qu'on peut faire mieux, qu'on peut faire plus pour protéger l'environnement, l'économie et l'avenir des générations qui s'en viennent. Pourquoi? Parce qu'actuellement le gouvernement Trump est en grande partie climatosceptique et prend des mesures qui sont à l'encontre de toutes les ententes internationales qu'on a pu bâtir au cours des 25 dernières années. Alors, évidemment, c'est une situation contextuelle qui est peu favorable. Puis moi, je continue de croire qu'à un moment donné le cycle va revenir à quelque chose de beaucoup plus porteur, là, en matière d'espoir et d'avenir.

Journaliste : ...

M. Arseneau : Pardon?

Journaliste : ...les genoux, en... par exemple, au Canada, en enlevant la taxe carbone, en décidant... Là, les partis, en ce moment, proposent des... de repartir les pipelines, par exemple.

M. Arseneau : Oui, c'est ça, mais...

Journaliste : Est-ce qu'on est en train de mettre les genoux... le genou à terre?

M. Arseneau : Bien, je pense qu'il faut faire très attention à ça. Il y a une situation, encore une fois, contextuelle, imposée par la gouvernance de Trump, qui amène justement un recul en matière environnementale. Nous, on n'est pas prêts à aller là. Mais, en même temps, il faut observer de près, à savoir, par exemple... On pourrait parler des coûts de l'essence, par exemple. Je pense qu'il faut garder le cap mais rester attentif au fait que ce n'est pas seulement le Québec qui va mettre en place des mesures environnementales qui vont sauver la planète.

Journaliste : Est-ce qu'un Québec souverain pourrait joindre l'Union européenne?

M. Arseneau : Eh mon Dieu! Je pense qu'il va falloir prendre cette question-là en délibéré. On veut améliorer les relations commerciales, tu sais, augmenter nos exportations vers l'Europe. De là à se joindre à l'Union européenne, je vous avoue qu'il y a une... J'imagine qu'on va pouvoir...

Journaliste : ...Sanimax menace de fermer son usine d'équarrissage. Le P.D.G. a envoyé une lettre à François Legault. Qu'est-ce qu'on va faire avec ça, là, si jamais ça ferme? Entre autres, l'UPA est contre ça, les producteurs de porcs, les producteurs de poulet, le commerce de détail, là, tout le monde s'est battu sur Stablex, mais là on va avoir un autre problème, là. On fait quoi avec ces déchets-là?

M. Arseneau : Oui, puis d'ailleurs, ce problème-là, en fait, ce qu'on souhaitait, c'est que les gens se parlent, les gens négocient. Et le ministre Lamontagne avait nommé un médiateur. Alors, moi, je crois que c'est encore à travers la médiation qu'on peut régler cet enjeu-là.

Journaliste : ...s'il y a une plainte, ça ferme, là, le juge va dire : Vous ne respectez pas les normes, vous n'avez pas baissé vos... Vous ne respectez pas l'engagement pris devant le tribunal, c'est terminé.

M. Arseneau : Vous savez, c'est un dossier complexe, vous savez que c'est la réglementation municipale sur laquelle, là, on discute. Moi, je vais laisser la place à la ville de Montréal pour faire respecter sa réglementation. Mais, en même temps, on a besoin de cette usine-là, là, pour toute la chaîne de production animale. Alors, disons qu'on comprend, actuellement, le geste qui est posé par l'entreprise, ce qui, pour moi, se traduit dans un appel, justement, à la négociation pour trouver un terrain d'entente.

Journaliste : ...est-ce que le gouvernement doit remettre de l'argent pour sauver cette entreprise-là qui pourrait peut-être aller à des intérêts québécois, même?

Mme Gentilcore : Non.

Journaliste : ...on laisse...

Mme Gentilcore : S'il y a des investisseurs privés qui sont intéressés, tant mieux, tant mieux s'il y a une attractivité à ce niveau-là, mais qu'ils se débrouillent en ce moment pour remettre ça sur pied. On demande des garanties au gouvernement, on demande qu'ils soient diligents puis qu'ils soient consciencieux dans le travail qu'ils vont faire cette fois-ci avant de remettre de l'argent là-dedans. Mais, à court terme, moyen terme, impossible de remettre de l'argent.

Journaliste : ...électrification pour le transport scolaire.

Mme Gentilcore : Bonne question. On regarde ça, on va prendre ça... Je pense qu'on va prendre ça délibéré. Mais, à court terme, c'est sûr et certain que le gouvernement ne peut pas remettre d'argent dans Lion. Ils vont devoir nous donner des preuves très, très concrètes, là, s'ils veulent remettre de l'argent là-dedans à court terme. Investisseurs privés, très bien, tant mieux. Parce qu'évidemment le désir n'est pas que Lion tombe, on va être ravis si quelqu'un reprend ça, mais des investisseurs privés qui vont mettre de leur argent là-dedans.

Journaliste : Un mot, en terminant, sur la première ministre de l'Alberta qui a envoyé un message à François Legault pour le rencontrer, pour tabler sur une stratégie sur l'autonomie des provinces. C'est-tu une bonne stratégie de s'allier avec l'Alberta, de faire front commun pour faire valoir l'autonomie des provinces?

M. Arseneau : Mais c'est quand même assez ahurissant de voir que c'est la ministre... la ministre, la première ministre de l'Alberta qui ramène François Legault à des questions de nationalisme. C'est dire à quel point le premier ministre Legault a capitulé face au fédéral. Alors, moi, ça ne m'impressionne pas vraiment beaucoup quand on se fait dépasser par l'Alberta sur la question d'autonomie, de souveraineté puis de prendre nos propres décisions face au fédéral. Ce que ça illustre aussi, là, on essaie de nous faire croire que le Canada est le plus meilleur pays du monde, là, les dysfonctionnements du fédéral sont patents, c'est un autre exemple de ça. Quand l'Alberta pense faire des référendums puis se séparer, je pense qu'on voit que cette espèce de ralliement derrière la bannière, là, de l'unifolié, là, ça ne tient pas la route.

Journaliste : Est-ce que ce n'est pas bien, justement, de voir que d'autres provinces appuient les revendications du Québec?

M. Arseneau : Oui, mais en fait, c'est ce que je veux dire, c'est que... ce qu'on pense, c'est que le Québec, comme l'Alberta, semble-t-il, dans son discours, est mieux servi quand on peut... quand il peut défendre ses intérêts lui-même. On n'a jamais dit qu'on était contre les alliances avec les autres juridictions, mais il faut décider par nous même au Québec, et c'est dans un Québec indépendant qu'on se débrouillera le mieux pour le faire.

Et je voudrais juste répondre à une question sourde que je crois entendre sur le PQI. Je voulais quand même parler du Plan québécois des infrastructures, mais c'est important. C'est parce qu'on a vu, hier, dans les manchettes, qu'un paquet de projets avait été remis aux calendes grecques puis on avait essentiellement créé, avec le PQI, un stationnement pour les promesses électorales de la CAQ, mais une autre qui est passée dans le tordeur, c'est la promesse du pont sur le Saguenay. La semaine dernière, on a fait adopter une motion pour que le gouvernement s'engage à construire le pont et qu'il publie les études qui ont été réalisées et qui sont, actuellement, là, cachées du public et des gens de la Côte-Nord. Et on apprend, hier, que ce projet-là est retardé au moins jusqu'à 2030, qu'on ne mettra pas une cenne sur ce projet-là. Et les études, on fait des demandes d'accès à l'information puis on ne les obtient pas. Alors, le gouvernement, encore une fois, là, faillit à la tâche et brise des engagements pour l'ensemble des gens de la Côte-Nord qui veulent être désenclavés. C'est un... Vraiment, là, c'est bafouer ses engagements, et on le dénonce aujourd'hui. En anglais?

Journaliste : On tarifs. We're not a 100% sure what's going to come this afternoon, but how can Québec protects its businesses? And what would you like to see Québecdo to help Quebeckers?

Mme Gentilcore : Yes. I mean, we will see what will be announced this afternoon, because it's not the first time that president tries to put some tariffs, and nothing happens. So, we will see what's going to happen with that and we'll discuss this, that's for sure. So, for now we're just... we're prudent and we're waiting to see what's going to happen. But let's stay calm, because the last two times he said he would do some stuff, he didn't. So, we'll just see and we'll talk about it tomorrow, I guess.

Journaliste : Regarding Danielle Smith, that is proposing to... like a provincial autonomy alliance to Québec, how do you see this, like this possibility of creating this alliance with Alberta?

M. Arseneau : Well, it's pretty surprising that Danielle Smith seems to be Captain Autonomy, Sovereignty when it comes to provincial autonomy and provincial rights to decide for themselves. So, if I were Legault... Mr. Legault, I would be a bit ashamed that, you know, Alberta is giving us lessons when it comes to, you know, deciding for ourselves and protecting our own economy and people.

This being said, I think it proves that Canada is dysfunctional and that we should be a sovereign country in relation with other, you know, jurisdictions to protect ourselves and our people facing, you know, Trump's tariffs and all sorts of threats.

Journaliste : One last thing. Regarding Mr. Legault's trip mission in Germany, one of the aspects was to get new... or try to get new contracts in defense for Québec.

Mme Gentilcore : I didn't know that.

Journaliste : You didn't know that. OK.

M. Arseneau : Yes, I read that, but...

Journaliste : He mentioned it a few times, like he mentioned it on Thursday. I was here in the National Assembly, and he mentioned it during the weekend, for anything with aerospace, «la Davie» or critical minerals that are key for... in defense. Are Quebeckers ready for this? With Trump, the context with Donald Trump, now we need to create... diversify our markets, and that implies defense?

M. Arseneau : Definitely, definitely. We've got to explore all sorts of possibilities when it comes to developing our economy, you know, and expanding our markets. That includes defense, and especially defense, when it comes to the fact that we're so dependent upon the States and the American technology, and they control all the hardware and the software. So, we've got to look at other suppliers and, probably, you know, using our own industry to come up with joint ventures, so we could develop our own possibility when it comes to defense and the rest. Thank you. Merci.

Mme Gentilcore : Merci.

(Fin à 8 h 24)

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