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Point de presse de M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de cybersécurité et du numérique

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mercredi 9 avril 2025, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-huit minutes)

Le Modérateur : Donc, bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire et du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec. Prendront la parole dans l'ordre Haroun Bouazzi, responsable solidaire en matière de numérique, Martine Fillion, présidente du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, Réjean Falardeau, membre du Comité des participants RGPAQ et Marée des mots, et enfin Cécile Retg, responsable de la défense collective des droits RGPAQ. M. Bouazzi.

M. Bouazzi : Merci beaucoup, Victor. Très, très heureux d'être ici avec cette société civile mobilisée pour des raisons vraiment importantes. Comme vous le savez, le gouvernement s'apprête à dépenser des milliards de dollars dans la transition numérique, et il est très important que cette transition-là se fasse de manière inclusive, de manière humaine. Ce combat-là est important pour l'accès à la citoyenneté des Québécoises et des Québécois, rappelant que, pour les 16 à 65 ans, un peu plus d'une personne sur cinq a du mal avec les outils numériques. Rappelons que ce n'est pas juste un combat pour une citoyenneté pleine et entière, c'est aussi une question d'équité générationnelle. Étant donné qu'on passe à plus d'une personne sur trois quand on parle des 75 ans et plus qui ont du mal avec la technologie. Et c'est aussi une question d'équité de classe, parce que, pour les personnes qui gagnent moins de 20 000 $ par an, on est presque à une personne sur deux qui a du mal.

Donc, les demandes, vous allez en parler. Donc, je ne vais pas les répéter avant vous. Sachez que vos demandes sont les nôtres, sachez aussi que cette transition numérique doit être une chance pour pouvoir justement optimiser des processus, pour que les personnes qui sont à l'aise avec la technologie puissent avoir accès à des services de qualité purement numériques, si c'est ce qu'ils souhaitent, mais, de l'autre côté, ça doit justement dégager du temps de qualité de nos fonctionnaires pour qu'ils puissent offrir le service humain avec la parole en dialogue avec les citoyennes et citoyens qui en ont le plus besoin. Parce que, sinon, cette transition numérique va faire en sorte que des personnes qui sont autonomes aujourd'hui vont arrêter d'être autonomes, c'est-à-dire qu'on va se retrouver à exclure encore plus de gens de l'accès aux services, étant donné toutes les difficultés que des personnes, qui peuvent fonctionner dans la société, dans des rapports humains, se retrouvent à gérer une fois que les relations sont à 100 % numériques. Ça fait que, sans attendre, je vous cède la parole. Merci.

Mme Fillion (Martine) : M. Bouazzi. Bonjour, je suis Martine Fillion, présidente du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, le RGPAQ. Nous célébrons actuellement la neuvième semaine de l'alphabétisation populaire sous le thème de Traversons l'écran pour que l'humain demeure au coeur des services publics.

Depuis plusieurs années, le gouvernement entame sa transformation numérique dans une opacité presque totale. Dernièrement, l'effet domino suscité par la sortie du rapport de la Vérificatrice générale du Québec sur SAAQclic a enfin permis de lever le voile sur cette transformation. De notre côté, cela fait plusieurs années que nous tirons la sonnette d'alarme. Et nous ne sommes pas seuls, plusieurs organisations s'inquiètent des impacts de notre... du virage numérique sur la population.

D'ailleurs, je salue la présence de nos alliés qui nous soutiennent et qui sont ici avec nous, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Front commun des personnes assistées sociales du Québec, l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées et la Fédération des mouvements Personne d'abord du Québec.

Le virage numérique, tel qu'il est imposé aujourd'hui, crée une exclusion. Nous refusons que le numérique devienne une barrière. Nous exigeons des solutions accessibles, concrètes et inclusives. Le progrès ne peut pas se faire au détriment des plus vulnérables. Nous sommes là pour faire entendre ces voix oubliées.

M. Falardeau (Réjean) : Bonjour. Je suis Réjean Falardeau, je suis à La Marée des mots depuis huit ans, j'y vais pour apprendre à lire et à écrire comme il faut. Je suis aussi au comité des participants du RGPAQ, ça fait deux ans. On travaille sur le virage numérique.

En santé, c'est trop compliqué sur Internet, je suis obligé d'appeler pour avoir un rendez-vous. Pour le loyer, mon propriétaire voulait m'augmenter, c'était sur Internet. J'ai voulu contester, je me suis adressé à mon groupe à La Marée des mots. Si mon groupe ne m'avait pas aidé, je ne savais pas comment faire. Internet et les ordinateurs, c'est compliqué. Quand tu as de la misère à lire et à écrire, c'est difficile de comprendre les affaires du gouvernement.

Et ce n'est pas que le gouvernement. Par exemple, avec la caisse populaire Desjardins sur AccèsD, c'est compliqué avec les mots de passe. J'écris mon mot de passe et ça ne marche pas. Je dois recommencer tout le temps. Ce n'est pas juste les personnes âgées qui ont du mal. Mon fils, il a 40 ans, il n'arrive pas non plus, il doit demander à son chum.

Il faut penser à nous. Merci de votre attention.

Mme Retg (Cécile) : Bonjour. Alors, je suis Cécile, du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec.

Je voulais vous rappeler qu'au Québec c'est à peu près 22 % des adultes âgés de 16 à 65 ans qui ont des difficultés de lire... pour lire et écrire. On parle aussi d'une personne sur quatre qui a de grandes difficultés avec les interactions en ligne. Donc, pour toutes ces personnes, chaque service qui est déplacé, c'est une porte qui se ferme. Pour elles, la transformation numérique, c'est une exclusion.

Face à ce constat, le RGPAQ, ses groupes membres et ses alliés ont décidé de lancer la déclaration Traversons l'écran : Pour que l'humain demeure au cœur des services publics. Cette déclaration a circulé dans la population, et, au jour d'aujourd'hui, nous avons récolté 12 804 signatures, 12 476 personnes l'ont signée ainsi que 328 organisations. Nous, ainsi que les personnes signataires, revendiquons notamment le maintien des services en personne et la conservation d'alternatives au numérique, qui soient accessibles et de qualité.

Jusqu'à présent, nos tentatives pour rencontrer le ministre de la Cybersécurité et du Numérique sont restées lettre morte. Donc, c'est pourquoi nous remettons aujourd'hui à M. Haroun Bouazzi une version abrégée de notre déclaration pour qu'il la remette à son tour à M. Gilles Bélanger.

Le gouvernement doit entendre raison. La transformation numérique ne peut pas se poursuivre comme si de rien n'était. Ce n'est pas qu'une question de technologie, c'est une question de justice sociale. Merci.

M. Bouazzi : Merci beaucoup. Pour conclure le point de presse, je vais donc rencontrer M. Bélanger, je lui remettrai en main propre cette petite lettre demain au Salon Rouge. C'est une chance que nous avons aussi, que le ministre du Numérique ait changé. C'est une chance pour... une chance pour la CAQ, que le style plutôt rugueux de l'ancien ministre démissionnaire soit derrière nous. C'est une chance. M. Bélanger a parlé de collaboration, de communication. Je pense qu'il y a des angles morts de ce gouvernement, que personne, personne de sensé ne voudrait exclure des personnes vulnérables des services de l'État sous prétexte de numérisation. Il faut absolument garder l'humain au centre de tout. Et donc nous restons confiants et nous allons suivre de très proche l'évolution de ce dossier. Merci à tous pour votre écoute.

(Fin à 11 h 46)

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